One Planet Summit, la CDB de Macron
Biodiversité, les sommets de la terre se succèdent et les espèces disparaissent. Une première conférence sous l’égide des Nations Unies a eu lieu à Stockholm en 1972 sur le thème « L’homme et l’environnement ». Quelques objectifs réduits, comme un moratoire de dix ans sur la chasse commerciale à la baleine, point final. Vingt ans plus tard, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, on met en place la Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique (CDB). En 2010, lors de la COP10 (conférence des parties) au Japon, la CBD avait adopté les accords dits « objectifs d’Aïchi », qui établissaient vingt points à atteindre pour 2020 ; les objectifs n’ont pas été atteints. La Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’équivalent du GIEC sur le climat, n’a vu le jour qu’en 2012. La 15e Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) était programmée à Kunming (Chine) en octobre 2020. Mais sous prétexte pandémique, elle a été reportée (17 au 30 mai 2021). Alors Emmanuel Macron réunit à lui tout seul le One Planet Summit (11 janvier 2020). Autant dire qu’on a assisté au défilé des annonces périmées et du « bla-bla » habituel.
Le président français lance une série de rendez-vous déjà prévus de longue date. Il est très fier de lui : « Notre avenir et celui de la planète dépendent de ce que nous faisons ici et maintenant. » Il est vrai que ça urge, une espèce sur huit, animale et végétale, risque de disparaître à brève échéance. Mais l’idée de placer 10 % des terres et des mers sous protection forte n’a pas été abordée… faute de consensus. De toute façon le flou persiste quant au niveau de protection envisagé. On insiste sur les liens entre les trois crises majeures que sont le dérèglement climatique, l’érosion de la biodiversité et la pandémie de Covid-19. On se contente d’insister. On lance un « appel » à ce que 30 % des investissements en faveur du climat soient aussi bénéfiques à la protection de la nature d’ici à 2030. Hello, hello, écho entends-tu ? « Nous avons besoin de solidarité entre les continents ; nous avons besoin d’une Grande Muraille verte au Sahel et de plus petites murailles vertes à l’échelle de chaque pays ; nous avons besoin de protéger nos forêts ici et ailleurs. » Certes, nous en avons bien besoin, mais la satisfaction attendra. La Chine, qui accueillera la COP15 de la CDB, a simplement appelé à un « effort collectif » et ça, ça ne mange pas de pain. Bien entendu la question démographique est complètement absente des débats, ce que relève ce dialogue sur lemonde.fr :
lecteur assidu : La politique de l’enfant unique et la non-croissance des populations est le b-a-ba de la protection des écosystèmes. Le reste c’est du baratin politicien à la Duflot.
Mercuryal : La démographie, c’est une solution de fond, mais pas directement connectée à l’urgence du problème. Il faut combattre tous les facteurs de pollution pour sauver les eaux potables, la qualité de l’air. Combattre l’industrialisation sauvage et l’agriculture chimique pour sauver les terres arables et préserver l’environnement sauvage.
Michel SOURROUILLE : Mercuryal, les humains par leur nombre prennent l’espace vital de toutes les autres espèces et cela, c’est directement relié à la chute de la biodiversité. Et si on pratique une agriculture chimique non durable, c’est pour l’objectif affirmé de nourrir une population trop nombreuse. Démographie, biodiversité et économie sont en interdépendances étroites, il n’y a rien de secondaire dans ces variables, étudiez la relation IPAT.
Adrien H : « Sauvons le monde en ayant moins d’enfants » est la fausse idée géniale de ceux qui n’ont pas vraiment compris le problème, et qui en général croient naïvement que cela suffirait pour conserver leur mode de vie.
Michel SOURROUILLE @ Adrien H : Lors du sommet de la Terre à Rio en 1992, toutes les composantes de la vie sur Terre étaient déjà mises sur la table, sauf une, la démographie. Maurice Strong, le secrétaire général de cette rencontre, eut beau déclarer que « soit nous réduisons volontairement la population mondiale, soit la nature s’en chargera pour nous et brutalement », dès le début ce sujet était purement et simplement tabou.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain