démographie

PMA, des lesbiennes se disputent l’enfant

Le Comité consultatif national d’éthique valide l’ouverture, le 15 juin 2017, de la procréation médicalement assistée (PMA). C’est la première fois que cette instance, qui, jusque-là, rendait ses préconisations à l’aune des grands principes de la bioéthique, tels que l’inviolabilité et l’indisponibilité du corps humain, prend en compte en premier lieu l’évolution des familles . Ou plus particulièrement le désir d’enfant des femmes qui ne peuvent pas en avoir, si elles sont seules ou en couple lesbien. Quel est le résultat ?

Des familles homoparentales qui se déchirent comme des couples ordinaires !

«  C’était ma première histoire homo, avant j’étais hétéro. Marie est très grande, elle est indépendante et libre, notre première nuit est parfaite. A partir de là, on ne se quitte plus… Notre fille court entre les fleurs mais depuis quelque temps, je trouve Marie un peu bizarre : « Ça ne va pas ? – Non, ça va pas, c’est fini entre nous », me répond-elle, sans aucune négociation. Je proteste : « Et moi ? On est un couple, on a quitté Paris, on a fait une thérapie de couple  » Je suis anéantie, elle me confirme sa décision en me racontant à quel point elle est mieux sans moi avec notre fille. Par texto, elle me dit qu’elle veut divorcer. Elle m’explique que, pour elle, il n’y a aucun problème de garde sur notre enfant, car c’est le sien. « Tu quittes la maison définitivement quand je rentre de vacances », m’ordonne-t-elle. Je vais voir une avocate, qui me conseille d’adopter notre fille, sinon je n’aurai aucun droit sur elle. Mais Marie ne veut plus que je voie notre enfant. Elle lui lave le cerveau, lui raconte que je ne suis personne, car elle n’est pas née dans mon ventre, que je ne suis qu’une baby-sitteuse. Qu’est-ce que je n’ai pas vu ? Effectivement, la maternité, c’était son projet. Je l’ai accepté, je l’ai accompagnée pour la PMA en Espagne. Quand notre fille est née, elle a pris toute la place. On s’engueulait, car elle était trop fusionnelle avec le bébé. On était en plein dans le cliché, je me sentais comme un père qui venait fracturer leur lien. Selon elle, le couple est dédié à l’enfant. Moi, je ne pense pas ça, je pense qu’on n’est pas que des parents. Je me suis rebellée là-dessus, elle ne l’a pas supporté. »

Quelques commentaires sur lemonde.fr :

Viviane17 : C’est le problème des couples où l’un des deux, en général la mère, considère que l’enfant est à elle, et que l’autre, qu’il soit un homme ou une femme, n’est rien et n’a rien à faire dans sa vie. Cette histoire triste montre surtout que la rupture est tout aussi violente dans un couple lesbien que dans un couple « classique », et que l’enfant est dans les deux cas utilisé pour faire souffrir l’autre.

G. de Montmorency : Je cite : « Elle m’explique que, pour elle, il n’y a aucun problème de garde sur notre enfant, car c’est le sien. ». C’est le sien ??? Je lis également : « PMA en Espagne » -> Nous y sommes : la marchandisation des corps, l’enfant est devenu un objet. C’est le mien ! Non, c’est le mien !! Triste époque… Avec la PMA, et bientôt la GPA, sous un faux prétexte de modernité, d’égalité ou de je ne sais quoi, notre société s’enfonce dans de plus en plus d’individualisme et de marchandisation des corps. Quelle tristesse !

GuPi : C’est le problème fondamental de la PMA/Gpa, la propriété… a qui « appartient » l’enfant en suite. Celui qui parle de moral, de Dieu, de nature est soit un hypocrite ou un idiot. C’est un problème capitaliste de notre société de consommation. Mais un enfant ne doit pas devenir un produit de consommation…

Lecteur du ghetto : Quant à l’homosexualité, il y a une contradiction fondamentale à exiger l’enfantement… et vouloir « faire comme » les hétéros…Adopter un enfant, c’est une chose (morale et particulièrement admirable). En fabriquer en empruntant la semence d’autrui tout en niant sa parenté (et éventuellement en marchandisant tout ça), c’en est une autre (que je ne peux pas soutenir).

Mètre des phynances : tiens tiens, pour une fois ce n’est pas le mâle (d’où vient tout le mal) qui joue le rôle du méchant dans un article du « monde ». Étonnant…

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

25 octobre 2019, discuter PMA, c’est interdit par les LGBT

10 octobre 2019, Les anti-PMA sont-ils décroissants ?

24 septembre 2019, PMA, qui voudrait vivre sans père ? (synthèse)

Démographie Responsable, à connaître

« Démographie Responsable », une association malthusienne à soutenir. Voici son dernier bulletin d’information.

association d’intérêt général : Démographie Responsable bénéficie désormais du statut d’organisme d’intérêt général avec les avantages fiscaux qui lui sont associés. Donc, les sommes (dons et adhésions) versées à Démographie Responsable au cours de l’année 2021 pourront être déclarées au titre des « dons  à certains organismes d’intérêt général »  dans votre déclaration de 2022. Les services fiscaux se chargeront alors de déduire 66% de ces versements du montant de vos impôts.

le Pacte Démographique : François Bayrou, Haut-commissaire au plan, a récemment proposé un pacte démographique censé participer à la défense de notre modèle social. Il suggère pour cela de relancer la natalité via des aides sociales et via une politique plus favorable à l’immigration. Démographie Responsable a réagi rapidement par un communiqué publié sur notre site ainsi que sur Facebook.  Ce communiqué a également envoyé individuellement à l’ensemble des parlementaires (577 députés et 348 sénateurs).

Report du Festival Climat de Strasbourg : Nous devions participer au Festival Climat de Strasbourg les 4, 5 et 6 juin prochains. Hélas, les dernières restrictions sanitaires ne permettront pas la tenue de cette manifestation. Il est pour l’instant envisagé un report les 2 et 3 octobre. Nous vous tiendrons au courant, a priori, nous aurions un petit stand et animerions une table ronde.

– Publications de nos adhérents

Pierre Jouventin, éthologue et également membre d’honneur de Démographie Responsable vient de publier l’ouvrage  « Le loup, ce mal-aimé qui nous ressemble ». Voici ce que nous en dit l’auteur : « Ce n’est pas seulement un livre sur le loup mais sur le chien et surtout l’homme qui ne sait pas réguler ses populations ! Je propose sous une forme grand-public une nouvelle théorie anthropologique : l’homme n’est pas aussi proche génétiquement du loup que du chimpanzé, mais il en est plus proche par convergence adaptative. Il a longtemps occupé la même niche écologique de chasseur coopératif de gros gibier, ce qui explique nos particularités uniques dans notre famille de primate-prédateur. Il s’en est émancipé il y a 10 000 ans grâce à l’agriculture et l’élevage avec un succès fulgurant qui a permis la surexploitation des ressources et la surpopulation »

Michel Sourrouille, créateur et rédacteur du site Biosphère, le point de vue des écologistes), dans lntexte Faire face à l’explosion démographique  détaille les contraintes et blocages générés par l’explosion démographique et nous invite à agir vite à travers quatre axes principaux.

Bernard Lafon,  sous le titre Les violences faites à la Terre  et sous la forme d’une tragédie en V actes, décrit l’aventure humaine et sa folie démographique.

Roland Pourtier, Géographe, spécialiste de l’Afrique et membre d’honneur de Démographie Responsable vient de publier le livre : Congo un fleuve à la puissance contrariée (éditions du CNRS). Évidemment la problématique démographique n’est pas oubliée parmi les grands déterminants de l’évolution des régions qui bordent ce fleuve.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

3 octobre 2020, Appel… pour une démographie responsable

18 juin 2020, Démographie Responsable et immigrations

13 décembre 2016, Le point de vue de « Démographie Responsable »

3 septembre 2010, démographie responsable

Sommet de l’ONU, alimentation et fécondité

Convoqué par le secrétaire général de l’ONU, un sommet de l’ONU sur l’alimentation va avoir lieu près de vingt ans après le dernier sommet sur l’alimentation de 2002 : mettre la planète en ordre de marche pour atteindre l’objectif « faim zéro » en 2030. A peine le projet annoncé que les critiques pleuvent : droit aux OGM trop présent, droits de l’homme trop absents, manque de légitimité démocratique, beaucoup d’acrimonies contre ce sommet. Même le rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation, l’Américain Michael Fakhri, y va de sa diatribe : « Vous êtes invités à la table, certes, mais vous êtes les derniers invités, on vous dit à côté de qui vous asseoir et on vous impose le menu ! » Des ONG, des scientifiques et des organisations paysannes demandent à la France de se retirer des instances organisationnelles de l’événement.

Mais tout ce beau monde sans exception aucune oublie complètement la cause principale de la famine, la croissance démographique. Comme la population double encore en moins de 70 ans alors que les ressources alimentaires vont se raréfier étant donné le réchauffement climatique, les stress hydriques et l’épuisement des terres, éradiquer la faim sans se soucier de mettre en veilleuse l’exubérance de la fécondité humaine, c’est l’échec assuré. Rappelons qu’une conférence mondiale sur la population a eu lieu en 1974, laissée malheureusement sans suite. Il est vrai que le message de Malthus daté de 1798 n’a jamais été écouté : sans maîtrise de la fécondité, l’insuffisance des ressources va inéluctablement vers la multiplication des guerres, des épidémies et des famines. Le choc des nations est déjà une réalité, la Covid19 fait actuellement son œuvre et aucune conférence internationale n’a réussi à endiguer la faim dans le monde.

Un peu plus de 820 millions de personnes, soit 10,8 % de la population, étaient sous-alimentées en 2018. Selon les données de 2019, 690 millions de personnes, soit 8,9 % de la population mondiale, sont encore sous-alimentées. Mais en élargissant à la notion plus vaste d’insécurité alimentaire, qui désigne les difficultés d’accéder de façon régulière à une nourriture saine, équilibrée et nutritive, les Nations unies calculent que 2 milliards de personnes, soit plus d’un quart de la population, étaient concernées. L’émaciation, caractérisée par un faible poids par rapport à la taille de l’enfant, touche notamment 340 millions d’enfants, soit 6,9 % des enfants de moins 5 ans.

La faim est à l’intersection de l’organisation sociale et du poids de l’humanité sur les ressources naturelles. Pour mieux comprendre la complexité de la question démographique, lire le livre de Michel SOURROUILLE, « Arrêtons de faire des gosses, comment la surpopulation nous mène à notre perte. »

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

18 juillet 2020, Mourir de faim, un choix volontaire

15 mai 2020, EFG, Epidémie, Famines, Guerres… normal

17 juillet 2019, Malthus avait raison, la faim existe !

L’illusion du chiffre 2,1 enfants par femme

Il est fréquent d’entendre ce genre de propos : « Pour ma part je recommanderais en France de viser le taux de renouvellement normal de la population qui est autour de 2,1 enfant par femme. »

Mais reproduire la population à l’identique fait l’impasse sur le fait de savoir si le niveau atteint est convenable, insuffisant ou au contraire signe de surpopulation. Il n’y a pas de taux « normal », mais une recherche à faire sur ce qui serait le niveau optimal d’une population. La France est passé de 39 millions d’habitants en 1944 à 67.4 millions au 1er janvier 2021. La densité dépasse 118 habitants au km². Il faudrait s’interroger sur la capacité de charge du territoire français.

Dans le dernier livre de Michel SOURROUILLE, « Arrêtons de faire des gosses », il y a un chapitre sur la surpopulation française dont nous vous donnons le contenu : « Se polariser sur l’explosion démographique en Afrique nous empêche de regarder notre propre situation. Avec 67 millions d’habitants franchi au 1er janvier 2020, c’est douze millions d’habitants de plus qu’en 1981, et vingt deux millions de plus qu’en 1958. Est-ce à dire que la France est surpeuplée ? Avec une densité de 100 habitants au kilomètre carré, chaque habitant n’aurait à sa disposition qu’un carré de 100 mètres de côté, soit un hectare, à partir duquel il devrait satisfaire tous ses besoins d’habitat, de routes, d’alimentation, de loisirs, etc. C’est fort peu, c’est insuffisant. Or la France métropolitaine était déjà à une densité de 116 en 2011. La France vit de ses importations de pétrole, de gaz, de charbon, de minerais, toutes nos mines ou presque ont fermé. Nos capacités d’autonomie énergétique et industrielle sont quasi-inexistantes alors que nos besoins sont démesurés. Pourra-t-on encore longtemps dépendre du pillage du reste du monde pour sauvegarder notre niveau de vie ? Que se passera-t-il lorsqu’on ne pourra plus drainer des ressources d’autres régions de la planète ? Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi est à l’heure où j’écris ces lignes de 5 530 000 dont 3 364 500 personnes sont sans emploi. Plusieurs millions de surnuméraires, il y a trop de personnes et pas assez de demande de travail. Le chômage est structurel, aucune politique de l’emploi depuis des dizaines d’années n’a réussi à endiguer ce fléau. Toute crise pétrolière ou financière accroît rapidement ce problème. Avec la crise des subprimes en 2008, une crise financière, le taux de chômage est passé de 7,5 % de la population active en France métropolitaine à presque 10 % en 2010. Autant dire qu’une situation explosive peut devenir rapidement la norme si nos systèmes d’aide publique n’étaient pas là au prix d’un endettement très important. Ces statistiques globales s’accompagnent d’un malaise social, coincés que nous sommes dans les embouteillages, dans les cités dortoirs, dans le métro ou sur les plages. Qui dit hausse de la population dit aussi hausse de la pression foncière, ce qui fait augmenter le coût du logement pour les particuliers. Se loger devient très cher dans les centres ville, et habiter en banlieue rend nécessaire la voiture. C’est Charybde ou Scylla. Une société surpeuplée offre comme compensation illusoire des loisirs de masse. Le Groupama Stadium à Lyon offre près de 60 000 places, le Parc des principes presque 49 000 et nos jeunes oublient les réalités devant leurs écrans. N’oublions pas aussi que le nombre de personnes est un multiplicateur des menaces liées au niveau de la consommation par tête. Ajoutons que les phénomènes migratoires sont aussi un bon indicateur de surpopulation dans les pays d’origine et qu’un mauvais accueil de ces migrants peut être le signe d’un sentiment de saturation du territoire d’appartenance. Nous ne pouvons pas être de plus en plus nombreux en France si nous souhaitons mettre en place une société économiquement durable, écologiquement équilibrée et conviviale dans les interrelations sociales. Même la stabilisation de la population à 67 millions d’habitants serait un leurre ; il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire des enfants, il faut aussi un territoire viable et vivable. »

Pour réagir contre la surpopulation française, vous pouvez personnellement arrêter de faire des gosses de façon inconsidérée. Le désir d’enfant devrait s’accompagner d’une réflexion tant au niveau de notre situation personnelle que de la situation française dans le contexte planétaire. Vous pouvez aussi mener une action collective en adhérent à l’association Démographie Responsable. Et vous pouvez soutenir la cause malthusienne en achetant le livre de Michel SOURROUILLE par l’intermédiaire de votre libraire de proximité ou à défaut par Internet ; les droits d’auteur seront reversés à l’association DR.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

9 août 2019, Ah, si la population française diminuait !

18 février 2015, Un bébé de plus en France, une charge insupportable

Redonnons au mot malthusien son vrai sens

La question démographique est la grande oubliée des analyses contemporaines. Prenons la tribune au « Monde » de Jean-Marc Roda et Jacques Tassin. A leur avis, c’est la précarité rurale qui conduit les agriculteurs à convertir les forêts en terres agricoles et qui est à l’origine des zoonoses. Fort bien, mais rien dans leur discours n’explique les causes de la pauvreté. Pourtant, si les forêts tropicales disparaissent sous le fer et le feu d’agriculteurs en quête de terres, c’est bien parce que le poids du nombre pèse sur les ressources naturelles. Nous avons oublié le message essentiel de Malthus en 1798 dans son Essai sur le principe de population  : nous dépendons des ressources naturelles. Il a formulé ce message bien avant même que le mot « écologie » soit inventé, il est donc un précurseur de l’écologie politique.

Le terme malthusien devrait être connu dès l’école, il se trouve d’ailleurs dans un dictionnaire ordinaire. Malthusien, « qui appartient aux doctrines de Malthus, qui en est partisan ». Malthusianisme, « toute doctrine préconisant une restriction de la population ». On n’explique pas que Malthus mettait en comparaison l’évolution exponentielle de la population et l’augmentation simplement linéaire de la production agricole. De plus c’est une vision modernisée et dénaturée de « malthusien » qui apparaît dans la plupart des écrits contemporains, une volonté de restrictions socio-économiques. Dans les archives du MONDE par exemple, un article d’août 2020 nous indique que « Notre système universitaire est devenu trop malthusien face à la concurrence internationale ». Ou dans un tout autre registre, « la peine de prison pourra s’exécuter sous forme de placement sous bracelet électronique, c’est le principal bénéfice malthusien de la réforme sur la population carcérale ». Une autre manière de traiter le malthusianisme est de le dénigrer, ainsi le philosophe Dominique Bourg : « L’écologie politique compte même des expressions, notamment avec le courant que nous proposons d’appeler malthusien, très marquées à droite, récusant l’héritage universaliste et émancipateur des Lumières ».

On peut donc parler d’un tabou, « malthusien », le mot qu’il ne faut pas prononcer. Pourtant dans les années 1970 le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance démontrait que la démographie était une composante essentielle de la détérioration des conditions de vie sur Terre. Pourtant certains pays connaissent encore aujourd’hui une explosion démographique, comme un article récent du MONDE sur le Niger, 3,5 millions d’habitants en 1960, 209 millions au rythme actuel en 2100. En mars 2021, le ministre burkinabé chargé de la cohésion sociale expliquait dans les colonnes du MONDE : « Dans certaines zones de mon pays, l’accès aux pâturages, rendu plus difficile à cause de l’explosion démographique et des changements climatiques, a contraint des populations à migrer. Cela a créé des conflits de plus en plus violents. » La population du pays a augmenté de 40 % au cours de la dernière décennie. A ce rythme, elle aura doublé en 25 années seulement. Ajoutons que l’expansion humaine, à la fois démographique et économique, limite l’espace vital de toutes les autres espèces et contribue à l’extinction de la biodiversité.

Bien entendu l’évolution de la population est en interdépendance étroite avec biens d’autres causalités. L’extrême violence actuelle dans plusieurs contrées s’explique à la fois par l’intensification de la désertification due à la montée des températures, au stress hydrique, à la raréfaction des ressources alimentaires, aux conflits ethniques… Il ne faut certes pas céder à la tentation de porter accusation contre tous les pays en difficulté qui ne mettent pas en place un planning familial performant. La France a une politique gouvernementale ouvertement nataliste, quels que soient d’ailleurs l’étiquette politique des gouvernements en place. Rappelons cependant les termes du programme de René Dumont lors de la présidentielle française de 1974 : « Nourrir plus d’homme implique la destruction du milieu naturel. Du reste, si nous nous multiplions inconsidérément, le phosphore nécessaire à l’agriculture manquerait bientôt. Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à New York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. » La question démographique est donc à la fois une problématique nationale ET internationale, économique ET démographique. Mais si l’ONU a organisé depuis 1974 (Bucarest) des conférences mondiales de la population, on a par la suite étouffé la variable démographique sous l’exigence du développement économique. La conférence internationale à Nairobi en 2019 a eu lieu dans la plus stricte confidentialité. Le malthusianisme est devenu inaudible, place à l’idée de « développement durable ». Pourtant, si on laisse libre cours à l’exubérance de la fécondité humaine, nous serons confrontés immanquablement aux épidémies, aux famines et aux guerres comme le prévoyait Malthus. Ces funestes événements se multiplient aujourd’hui.

Devenons tous malthusiens, ça urge !

Michel Sourrouille

François Bayrou et l’impact démographique

François Bayrou, 6 enfants et grand-père de vingt-et-un petits-enfants. Il voudrait que tout le monde fasse comme lui. Ce « haut-commissaire au plan » estime que la natalité et l’accueil de personnes étrangères pour améliorer le rapport actifs-retraités sont les « deux voies » pour « assurer l’avenir démographique » de la France. Ce pacte démographique à la con, les commentateurs sur lemonde.fr le descendent en flèche :

Camtaoij : Il serait temps de changer de logiciel. Comment peut-on craindre de manquer de bras alors qu’on a des millions de chômeurs ?

Castanea : Pffffff… augmenter la natalité alors que la planète court à la catastrophe avec d’un côté un changement climatique qui s’annonce apocalyptique et des pays incapables de s’entendre efficacement pour utiliser les dernières années qui nous restent afin de prendre les mesures radicales qui s’imposent… et de l’autre, un début d’effondrement d’une partie du vivant annonçant une crise de la biodiversité dont nous n’avons pas fini de payer les conséquences sur nos vies, le Covid n’en étant qu’une illustration bénigne mais évidente… Et l’autre, Bayrou, il nous parle de… natalité !

Electron : F Bayrou oublie un point fondamental dans son raisonnement : le développement durable de l’Humanité. L’espèce humaine est en train de surexploiter et détruire sa planète, et les conséquences risquent d’être plus que critiques. Aujourd’hui encore 80 % de notre énergie est d’origine fossile: que sera demain un monde dans lequel le pétrole, qui permet l’agriculture et le ravitaillement, sera épuisé? Et la disponibilité en eau ? La surpopulation, nous y sommes.

Audrey : Bayrou, c’est n’importe quoi ! Aujourd’hui un gosse est une charge pour la société. Plus de gosses, ça veut dire plus de personnes au RSA et plus de chômeurs.

Heinrich Von Zimmel : C’est beau cette course en avant. Accueillons plus de personnes qui devront faire plus d’enfants et accueillir encore plus de personnes pour assurer la continuité. On nage en plein désastre après la vague migratoire des années 60-70 et 90-00, il faut en plus encore accueillir de nouvelles personnes ? alors même qu’on a du mal à intégrer les précédentes vagues et que celles-ci refusent de s’assimiler ? On marche sur la tête.

Viviane17 : Faut-il baser le modèle démographique sur une pyramide de Ponzi ? À l’évidence il faut une décroissance démographique mondiale, et en France soutenir la natalité avec des allocations dès le premier enfant, plafonnées à deux ou trois selon les projections. Au delà, c’est un choix personnel qui n’a pas à être financé par la société.

Le Dingue : Bayrou retrouve la magie de la martingale en oubliant son risque : miser toujours plus tant qu’on gagne…jusqu’à ce que le dernier tour fasse perdre d’un coup un multiple de tous les gains accumulés. Ou bien la facilité du tas de sable qu’on déplace…dans le futur. Sachant que si toute la population mondiale avait le profil de consommation du français moyen, il faudrait quatre planètes Terre pour subvenir aux besoins et recycler les déchets (le profil des USA est de dix planètes!). Donc il faudrait en fait diviser la population française par quatre si on veut stabiliser la dégradation de la Terre et de ses ressources.

Maclen : On reste abasourdi par les propositions de M. Bayrou : la chair à enfanter immigrée remplace la chair à canons d’autrefois et ce monsieur phosphore une martingale d’équilibre des retraites qui donne des sueurs froides. Je me lance (pourquoi pas moi ?) : 1/ La planète va mal. Et si nous, la France, donnions l’exemple au monde d’une maîtrise de long terme de notre population ? ; 2/ J’ai remarqué que l’immigration posait des problèmes (« la France c’est pour les papiers », Bataclan…) : pas vous ? 3/ La France vieillit mais un nouvel équilibre viendra, pas de panique ; c’est arithmétique toute chose égale ; 4/ On demande aux femmes, vraiment, intimement, les yeux dans les yeux, ce qu’elles souhaitent et leurs conditions pour enfanter.

GR : Me BAYROU, Il faut se calmer. Vous êtes vous promenez dans les cités de nos grandes villes ? Je ne le pense pas. Il faut arrêter cette course en avant, tout ça pour empiler les gens les uns sur les autres. Revoyez vos modèles économiques pour arriver à l’équilibre, sans augmentation de notre population, svp.

Ithilglin : Sérieusement ? On en est encore à parler de politique nataliste, et on en est encore à en faire une condition de notre modèle social ? Alors que l’impact humain sur les écosystèmes est aujourd’hui intenable et qu’il faut absolument songer à réduire la pression de manière organisée faute de quoi cela se fera de manière désorganisée, donc beaucoup plus violente. Le concept de croissance économique ET démographique est tout simplement stupide dans l’environnement fini qu’est la terre. Aussi dur que cela soit, il faut développer un modèle qui n’a pas besoin de croissance. Ce n’est pas une idéologie, c’est une nécessité physique. On a beaucoup utilisé la science pour justifier les mesures de restrictions ces derniers mois, mais bizarrement toujours quand cela allait dans le sens de l’idéologie au pouvoir.

Les préjugés du journal « La décroissance »

Nous aimons ce mensuel iconoclaste qui porte la seule parole d’avenir aujourd’hui : « Il nous faut maîtriser la décroissance de notre système thermo-industriel, sinon le choc sera très brutal ». Il nous semble cependant que Vincent Cheynet, son rédacteur en chef, ne réfléchit pas toujours comme il faudrait.

Par exemple les colonnes de son journal sont interdites à tous ceux qui analysent la décroissance démographique. On ne jure que par la décroissance économique, la maîtrise de la fécondité humaine, c‘est tabou. Le mot « malthusien » est même interdit de séjour. On préfère louer les ventres qui s’arrondissent. C’est pourquoi ce journal en reste à des superficialités. Ainsi dans le numéro de mai 2021, la comédienne Audrey Vernon : « J’ai envie qu’on arrête de fabriquer des smartphones, des SUV, mais pas des bébés. » Commentaire du journal : « On rêve d’un monde du spectacle qui devienne aussi subversif ». Après ce commentaire abrupt, Vincent Cheynet cite le livre d’Audrey, Billion dollar baby : lettre ouverte à mon enfant à naître. Il faut s’en contenter alors que la pensée d’Audrey est bien plus ouverte : « La littérature écologiste radicale est passionnante, stimulante… Notre civilisation ressemble de plus en plus à la grande barrière de corail, blanchie, fantomatique, sale… J’ai envie qu’on arrête de fabriquer des produits, de transformer l’animé en inanimé.. Je propose la décroissance, le retour à la réalité, la fin du décalage prométhéen entre nos techniques et notre incapacité qui fait qu’on n’arrive pas à imaginer les conséquences de nos actes et de l’utilisation de ce « progrès »… Il faut revenir à la réalité biologique et partir de ça pour reconstruire des techniques adaptées à la vie et qui ne détruisent pas tout ce qu’elles touchent. On ne devrait fabriquer que des choses biodégradables, retrouver cette osmose avec les êtres vivants dont nous co-dépendons. Se souvenir que l’océan avant d’être une décharge est notre oxygène, que la terre avant d’être une source de profit est la condition de notre vie biologique… Et aussi laisser les milliardaires aller sur Mars… tout seuls. Les périls sont immenses, on parle quand même de 6ème extinction de masse. De génocides en cours et à venir. Des enfants meurent tous les jours de notre confort, je rêve qu’appuyer sur un interrupteur n’ait pas pour conséquences l’expulsion de populations, la famine, la vie dans des bidonvilles…» Après ces fortes paroles, on ne voit pas pourquoi Audrey n’a pas intitulé son opuscule « lettre à l’enfant que je n’aurai jamais».

Le débat sur le malthusianisme mériterait d’être ouvert par Vincent Cheynet.

Notre synthèse, MALTHUS, décroissant nié par les décroissants (27 août 2020)

Deuxième exemple d’ostracisme, la manie de Vincent Cheynet d’attaquer tout ce qui bouge en matière d’écologisme, celles et ceux qu’il appelle écotartuffes. Cyril Dion est emblématique des préjugés du journal envers les personnes et leurs idées. Dans le numéro de mai 2021, on fait une longue citation des propos de Cyril : « Y’a un livre passionnant qui s’appelle Comment saboter un pipeline d’Andreas Malm… Finalement, dans l’histoire, que ce soit pour les droits civiques, que ce soit pour les suffragettes, que ce soit pour indépendance de l’Inde, en réalité il y a à la fois des mouvements non-violents, ce que l’histoire a gardé dans ses tablettes, mais aussi des mouvements d’action directe qui faisaient toujours attention à ne pas faire de victimes humaines mais où y’avait des sabotages, ou y’avait des attentats : les suffragettes faisaient péter des bombes, et cette action instaurait une épreuve de force avec le pouvoir qui a permis à la fraction non-violente de pouvoir avancer ses pions, et de pouvoir transformer les lois et la société…. » Le mensuel en tire le commentaire définitif suivant : « Voilà notre écologiste médiatique qui fait l’apologie de la violence qui, en fait « ouvrirait la voix aux non-violents (sic). »

Là encore le journal La décroissance refuse d’aborder le débat de fond, les modes d’action à envisager dans un contexte d’urgence écologique. Est-ce que la violence contre les biens nuisibles à l’équilibre socio-écologique sont (ou non) une forme de non-violence, le débat méritait d’être ouvert par Vincent Cheynet.

Notre synthèse, Urgence écologique et destructions de biens (11 octobre 2020)

Limiter les naissances, plutôt choisir sa mort

Un jeune auditeur : « Plutôt que de limiter les naissances, supprimons les soins médicaux dès l’âge de 80 ans. » Un autre encore plus jeune : « Pour ne plus être trop nombreux, changeons de société : 20 ans pour étudier, 20 ans pour travailler, 20 ans de retraite pour profiter de la vie et dès l ‘âge de 60 ans, euthanasie obligatoire. » C’était à la fin des années 1980 deux interventions lors d’une émission radio « Faut-il limiter les naissances ? ». Quarante ans plus tard, on se pose toujours en France la question de choisir sa mort. Le débat est à la fois public et parlementaire.

1) Éditorial du « MONDE le 7 avril 2021 : Récurrente, douloureuse, mais fondamentale et rebelle à tout manichéisme, la question de la fin de vie revient à l’ordre du jour… Selon plusieurs sondages, une large majorité de Français, y compris les catholiques pratiquants, souhaite une évolution de la loi… De leur côté, les adversaires du texte insistent sur les progrès en matière de soins palliatifs… Mais c’est un fait , la mort est un événement sur lequel les individus souhaitent de plus en plus exercer leur liberté…

Réactions à cet éditorial sur lemonde.fr :

Michèle de Dordogne : Il faut faire comprendre une chose importante aux soignants : Lorsqu’ ils mettent quelqu’un sous sédation profonde terminale (ce qui est légal mais que beaucoup refusent encore) ou qu’ils pratiquent une euthanasie active, ce n’est pas eux qui tuent le malade mais leur maladie : ils ne font que mettre fin à des douleurs et qu’aider le passage, un acte de charité, un acte de soignants responsables jusqu’ au bout.

Pascale C. : Comme le disent les gens bien, pourquoi l’euthanasie alors qu’on peut très bien se jeter d’un pont ? Et pourquoi mourir sans souffrances inutiles quand on peut avoir une mort bien douloureuse, bien lente et bien atroce ? Pourquoi ne pas profiter pleinement des plaisirs de l’Alzheimer, surtout en phase terminale ?… Tout cela me paraît bête à pleurer. Je désire pouvoir mettre fin à ma vie d’une manière indolore et parce que c’est mon choix : en un mot, même si ce mot est discuté, dignement, et sans être infantilisée par une bande de bigots et de cagots qui s’arrogeraient jusqu’à mon dernier instant le droit de dire le bien à ma place.

joelle Koenig : Peut être certaines personnes qui ont mon âge, nées après la 2eme Guerre Mondiale, se rappellent-elles avoir appris à L’Ecole Publique cette fable de Lafontaine: «  » »le Laboureur et ses enfants » »: Le laboureur sentant sa mort prochaine fit venir ses enfants, leur parla sans témoins : Travaillez prenez de la peine…. et surtout la morale : JE VOUDRAIS QU’A CET AGE ON SORTÎT DE LA VIE AINSI QUE D’UN BANQUET ET QU’ ON FÎT SON PAQUET CAR DE COMBIEN PEUT ON RETARDER LE VOYAGE?

Dominique : Beaucoup de bruit pour pas grand chose. Cette proposition de loi « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie » ne vise en fait que les personnes « en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable (…) lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable », ce qui restreint considérablement son champ d’application. La seule véritable avancée serait une loi autorisant explicitement le suicide assisté ou l’assistance au suicide (« fin de vie » = hypocrisie pour ne pas employer le mot « suicide ») pour tout individu en pleine possession de ses facultés. Aujourd’hui, une personne qui décide de ne plus vivre, et c’est son droit le plus strict même si elle ne souffre d’aucune affection grave ou bénigne, n’a le choix qu’entre des moyens violents (arme à feu, pendaison, poison, etc.). C’est cela qui est scandaleux, ainsi que le fait que certains s’arrogent le droit d’obliger quelqu’un à vivre alors qu’il n’en a pas envie.

Sam D : Juste pour rappeler que tout le monde a droit à mettre fin à sa vie sans que cela passe forcément par la médecine (c’est d’ailleurs un peu le même problème que pour beaucoup de procréations médicalement assistées). Ce sont souvent les mêmes qui hurlent à la dictature des blouses blanches et font appel à la médecine pour des choses qui n’en relèvent pas forcément…

Claustaire : Sam, vous pouvez effectivement repeindre votre salon pour vos héritiers en recourant au fusil de chasse.

I.H : On pourrait commencer par une campagne promouvant la rédaction des directives anticipées. Qui ne concernent pas que le quatrième âge. Il y a 6 ans j’étais la seule et première patiente de mon généraliste à l’avoir demandé. Cela avait pris beaucoup de temps, je crois que depuis des formulaires ont été mis à la disposition des médecins pour en faciliter la compréhension et la rédaction.

297 députés veulent choisir leur fin de vie

Un jeune auditeur : « Plutôt que de limiter les naissances, supprimons les soins médicaux dès l’âge de 80 ans. » Un autre encore plus jeune : « Pour ne plus être trop nombreux, changeons de société : 20 ans pour étudier, 20 ans pour travailler, 20 ans de retraite pour profiter de la vie et dès l ‘âge de 60 ans, euthanasie obligatoire. » C’était à la fin des années 1980 deux interventions lors d’une émission radio « Faut-il limiter les naissances ? ». Quarante ans plus tard, on se pose toujours en France la question de choisir sa mort.

Quelque 300 députés de tous bords veulent poursuivre les débats sur l’euthanasie : Plus de la moitié de l’Assemblée nationale a demandé le 7 mai 2021 au premier ministre, dans un courrier, d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme le 8 avril face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus Les Républicains. « Il importe maintenant de poursuivre ce travail parlementaire. Les Français demandent instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants »… « Engagée de longue date pour le droit à la fin de vie dans la dignité, je soutiens l’appel de ces 297 députés », a écrit la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa… « Choisir dans la dignité sa #findevie, un débat sociétal qui doit trouver sa place au Parlement », a twitté la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher.

Commentaires sur lemonde.fr :

Marie Rose Poux du ciel : Qui sont ces députés LR : Patrick Hetzel, Xavier Breton, Marc Le Fur, Julien Ravier et Frédéric Reiss sont les auteurs de 2 300 des 3000 amendements déposés sur le texte. Ils sont apparemment habitués des blocages des débats les sujets societaux………

Serge Mad : Et bah nos institutions marchent super bien, on dirait ! 5 députés peuvent empêcher un texte de passer (faut juste payer des assistants parlementaires pour rédiger des milliers d’amendements foireux). Mais par contre, quand plus de la moitié des députés est d’accord sur un truc… Bah « faut attendre, oui, peut-être, il est urgent d’attendre, il faut en débattre, etc.… » Nan mais on est d’accord que ça marche pas, ce truc parlementaire !

Michèle de Dordogne : Il y a 40 ans que les hommes politiques nous expliquent que ce n’est pas le moment de légiférer sur la fin de vie. Sans doute ont-ils dans leur entourage des médecins solidaires qui sauront les aider le moment venu. Mais le reste des Français ? Tout le monde n’a pas les moyens d’aller à Zurich.

Rabino : Il me semble qu’il y a d’autres priorités plus importantes pour cette législature en fin de mandat. Soyons raisonnable, combien de personnes sont actuellement concernées : 100 ou 1000 par rapport aux millions touchés par la maladie, la pauvreté, l’insécurité, le chômage et autres formes de précarité ; sans oublier les décisions difficiles à prendre pour protéger l’environnement.
Établir le juste calendrier des priorités est la responsabilité d’un bon gouvernement.

Noussachons @ Rabino : Ah vraiment ? Les assemblées ne peuvent pas délibérer ? Les commissions travailler ? Toujours la même rengaine pour justifier l’immobilisme. L’environnement ? Une loi pipeau a été votée qui n’engage en rien la responsabilité de ce gouvernement qui continue à délivrer des dérogations mortifères sur les pesticides par exemple. Pour ça on trouve le temps. Dites plutôt que votre ontologie judéo-chrétienne vous interdit même de penser la mort sans souffrance.

O. Pinion : Avoir la possibilité de tirer la porte proprement, de dire « Adieu » aux siens sereinement, qu’y-a-t-il de mal à ça ? On dirait que certains préfèrent voir leurs congénères souffrir physiquement et moralement ou bien mettre fin à leurs jours dans une action violente pour eux et les témoins et traumatisante pour leurs familles. Certains nous imposent leur intégrisme alors qu’on leur demande juste d’avoir le choix, seulement le choix.

Nullipare par souci du bien commun

Prix Nobel de médecine en 2008, la virologue Françoise Barré-Sinoussi a codécouvert le virus du sida en 1983. Elle est interviewé par LE MONDE :

LM : Vous avez fait le choix de ne pas avoir d’enfant…

FBS : A mon adolescence, il y a eu des moments très violents entre mon père et moi. Il considérait qu’une femme devait se marier, avoir des enfants et rester au foyer, comme ce fut le cas pour ma mère. Je ne me voyais pas avec un enfant. J’aurais eu une double culpabilité : ne pas suffisamment m’occuper de lui et ne pas donner assez à la science. Je ne voulais pas vivre tiraillée ainsi, cela aurait été insupportable. Mon mari l’a compris. Nous avons fait ce choix ensemble. Il m’a toujours soutenue. Même si cela n’a pas toujours été facile. Quand le sida est arrivé, nous ne sommes, par exemple, plus jamais partis en vacances. Nos amis ne comprenaient pas. Certains lui disaient : « Mais comment acceptes-tu la vie que Françoise te fait mener ? » Il répondait : « Ça ne vous regarde pas, c’est sa vie et, moi, ça me va très bien comme ça… » Le jour de notre mariage, je suis passée au labo, avant la cérémonie, prévue en fin de matinée. Vers 11 heures, mon futur mari m’a téléphoné : « Est-ce que tu te rappelles quel jour on est ? Est-ce que tu comptes venir ? » Je n’avais pas vu l’heure !

LM : Avec le recul, pensez-vous toujours que toutes ces heures passées au laboratoire, au mépris de tout le reste, valaient la peine ?

FBS : Je me suis posé cette question au moment de la maladie de mon mari. Je savais qu’il allait mourir. A ce moment-là, j’ai essayé d’aller moins au labo, de travailler à la maison. Mais il m’a fait comprendre que je devais reprendre le cours de ma vie, que ça lui faisait du bien à lui aussi. Il m’a remise sur les rails. Maintenant, je sais qu’il avait raison. J’arrive dans la dernière période de ma vie, et je n’ai aucun regret. J’ai rencontré des gens merveilleux, splendides, j’ai beaucoup appris des autres, j’espère avoir contribué à apporter quelque chose, et les jeunes chercheurs que j’ai formés sont devenus comme mes enfants, c’est la famille que je me suis constituée. Vivre pour soi, je n’en vois pas l’intérêt. Vivre pour les prix ou les honneurs, non plus. Donner aux autres, c’est la direction, le sens que j’ai essayé d’imprimer à ma vie.

Un suicide assisté… en direct de Suisse

A une époque, on allait en Suisse pour avorter, aujourd’hui on y va pour mourir. LE MONDE a suivi le parcours d’une sexagénaire allemande décidée à y aller pour un suicide assisté. Doris cumulait cancer, maladie de Parkinson et mille autres problèmes de santé. Mais elle faisait aussi partie des personnalités habituées à maîtriser leur vie. La Suisse en majorité protestante place la responsabilité individuelle au sommet de ses valeurs, la loi est donc bien plus souple que celle de ses pays voisins : « Celui qui, poussé par un mobile égoïste, aura incité une personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera puni d’une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d’une peine pécuniaire », stipule seulement l’article 115 du code pénal suisse. « Un mobile égoïste », cela laisse beaucoup de marge… Les associations qui pratiquent le SMA (suicide médicalement assisté) suivent un certain nombre de recommandations : la personne doit être capable de discernement ; son désir de mourir doit être durable et constant, et découler d’une grave souffrance liée à la maladie.

C’est un curieux compte à rebours que de connaître la date précise de sa mort. L’infirmière a acheté en pharmacie les 15 grammes de natrium pentobarbital. Doris s’est allongée. Son mari Thomas, juste à côté d’elle, la tenait dans ses bras. Il a fallu encore vérifier qu’elle pourrait pousser elle-même la molette afin de déclencher la perfusion contenant la substance létale, une obligation exigée par les associations. L’infirmière a alors posé les quatre questions rituelles. L’assistante a filmé la scène afin de fournir au procureur du canton, qui déclenche systématiquement une enquête judiciaire, la courte vidéo prouvant la parfaite lucidité de Doris : Quel est votre nom ? Votre date de naissance ?

Savez-vous ce qui se passera lorsque vous déclencherez la perfusion ?

Oui, je sais que je vais mourir.

Est-ce bien ce que vous souhaitez ?

Oui. Je veux mourir. »

Doris a ouvert la perfusion. Le natrium pentobarbital vous endort en trente secondes. Moins de deux minutes plus tard, le cœur s’est arrêté. Thomas l’a enlacée jusqu’au bout.

Du point de vue des écologistes, la liberté individuelle de choisir d’avoir ou non un bébé, de faire ou non une IVG, de décider de vivre ou de mourir, nous paraît incontournable. Une société doit valoriser le fait de choisir sa destinée en toute connaissance de cause, la personne envisageant aussi bien l’intérêt commun que son propre cas personnel. Il nous faut une éducation à la responsabilité, une autonomie de choix qui ne se réfère pas à des normes autoritaires imposées au nom de la religion ou d’une morale désuète. Puisse le SMA entraîner en France un débat aussi prolixe que celui qui a eu lieu pour la PMA (procréation médicalement assistée ) ! Notons qu’il s’agit bien de suicide assisté en Suisse et non d’euthanasie effectuée par une autre personne, comme c’est le cas en Belgique. Notons aussi qu’une majorité de personnes qui adhèrent au processus de suicide assisté n’ont au final pas recours au SMA car sa possibilité procure une sorte d’apaisement. Il y a sans doute aussi d’autres raisons, comme la peur, l’opposition des proches, un soulagement dans la maladie, etc. Déterminer pourquoi et comment « vivre et mourir » est un élément fondamental de la réflexion humaine.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere,

18 mars 2021, Pour le suicide assisté en libre service (en France)

Démographie, le point de vue du MEI

Le choc après l’explosion démographique

A quelques exceptions africaines près, l’abaissement généralisé de la fécondité humaine est une bonne nouvelle. Celle-ci ne doit pas cependant créer l’illusion d’une tendance à l’équilibre. Non seulement, la population mondiale va encore croître d’un à deux milliards d’individus, mais nous voici face à l’onde de choc de l’explosion démographique du XXe siècle, qui a vu notre nombre multiplié par 7, alors que se profile l’effondrement de la base énergétique qui a permis cette croissance.

L’onde de choc d’après l’explosion démographique

La population mondiale grossit de 1,2 % par an (elle double en 60 ans), mais son poids sur les ressources de la planète augmente de 6,8 % par an (doublement en 10 ans). Ce phénomène est alimenté par l’accès au mode de vie occidental de centaines de millions de consommateurs supplémentaires, localisés pour l’essentiel en Asie. Les cinq milliards d’êtres humains laissés en marge du développement ont vocation, à court ou moyen terme, à rejoindre le standard consumériste des pays industrialisés. La Chine et l’Inde sont sur cette voie, à marche forcée… En réalité, la perspective que six, sept ou huit milliards d’être humains atteignent le niveau de vie occidental est matériellement impossible.

L’effacement de la base énergétique

Toutes les périodes de croissance démographique de l’histoire humaine sont liées à des sauts dans la mobilisation des ressources naturelles, notamment énergétiques. La dernière période, qui a pris la dimension d’une “explosion”, repose sur l’exploitation d’une énergie bon marché, le pétrole. Or, dans un délai plus ou moins rapproché, l’offre ne permettra plus de satisfaire la demande. La base énergétique sur laquelle repose la densité actuelle du peuplement humain va s’effacer. Que l’événement se produise en 2030, comme l’annonce l’Agence Mondiale de l’énergie, ne change rien au défi. La fin du pétrole bon marché s’accompagnera d’une contraction de l’économie globale et d’un effondrement de la productivité agricole. Les hauts rendements actuels reposent sur de gros apports d’engrais azotés : or, il faut trois tonnes de pétrole pour produire une tonne d’ammoniaque. Sans les fortes doses d’intrants (associées ou non à l’irrigation), une partie des surfaces agricoles utilisées perdraient même toute capacité à produire. Facteur additionnel, la dérive climatique va déplacer les zones de productivité, rendre plus fréquents les accidents météorologiques qui détruisent les récoltes et noyer des terres sur lesquelles vivent des millions de personnes.

Agir sans tarder

Pour stabiliser au niveau de 2005 l’impact de l’Humanité sur les ressources et les écosystèmes de la Terre, tout en permettant à chacun de vivre selon les standards français, la population devrait se réduire à 1,7 ou 2 milliards d’individus. Cet optimum ne peut pas être atteint rapidement compte tenu de la relative inertie des phénomènes démographiques. C’est pourquoi, les décennies à venir s’annoncent difficiles, surtout si nous ne savons pas anticiper les événements… En démocratie, une formation politique est créatrice d’idées et de propositions, conteste ce qui est contraire à l’intérêt du plus grand nombre et participe à la gestion des villes, des régions et de la nation. Participer à la vie d’une formation politique, c’est s’engager dans la vie et participer à la mise en œuvre de nos idées pour le bien commun. Devenir écologiste, c’est mettre l’Écologie au plus haut des sujets à traiter.

Vous pouvez adhérer en ligne .

Les Ecologistes – Mouvement Ecologiste Indépendant (MEI)

Pandémie de Covid-19 et « baby flop »

Comme d’habitude, LE MONDE reste globalement nataliste et verse beaucoup de statistiques sur une « natalité en berne », le « baby flop » et les « affres du déclin démographique ». L’article pointe comme cause « la crainte d’un avenir incertain à cause du Covid », mais tous les habitants de la planète devraient être terrorisés par ce qui s’annonce, déplétion énergétique, crise climatique, stress hydrique, extinction des espèces, et j’en passe. Ce n’est pas une baisse conjoncturelle des naissances qui devrait être une préoccupation politique majeure, mais l’état de surpopulation de quasiment tous les pays de la planète, qu’il soient développés ou confinés dans la misère. Un seul bon passage dans l’article de Martine Valo, « pandémie ou pas, le gouvernement indonésien continue de mener campagne pour convaincre les couples de se marier plus tard et d’avoir recours à la contraception, espérant stabiliser ses 270 millions d’habitants ». Si LE MONDE voulait vraiment nous éclairer, il insisterait sur l’idée de « démographie responsable », ce qui est d’ailleurs l’intitulé d’une association à laquelle il serait bien utile d’adhérer. Les commentateurs sur lemonde.fr sont plutôt malthusiens :

Nepoznati Knez : Bah ! Vu qu’on est bientôt 8 milliards sur une planète qui ne peut en accepter durablement que la moitié, on ne va pas pleurer sur cette (bonne) nouvelle, la baisse de fécondité.

ROBIN C. : Pourrait-on arrêter de traiter les questions de démographie avec un point de vue nataliste dont on n’arrive visiblement pas à se défaire en France. Avec bientôt 8 milliards d’habitants et une pression déjà insupportable sur les matières premières, la faune et la flore de notre planète, je ne vois pas en quoi une démographie croissante pourrait être une bonne nouvelle. De même en France, avec un accès au travail et au logement de plus en plus difficile pour les jeunes générations. Vraiment je ne vois pas en quoi une baisse de la natalité serait « un flop ».

Éric42600 : La population mondiale est passée grosso modo de 1,8 milliards d’habitants en 1900 à 7,8 milliards aujourd’hui. Alors quelques millions de naissances en moins est sans conséquences.

Christopher ELM : Il ne faudrait pas perdre vue que malgré la pandémie, l’humanité continue de croître. Pour information : la population a augmentée de près de 21 millions d’individus depuis le 1er janvier 2021 (36 millions de naissances versus 15 millions de décès) alors que les écocystèmes de notre planète sont déjà largement dépassés par l’impact de l’espèce humaine. Que la baisse des naissances affecte particulièrement les pays développés pourrait être une bonne nouvelle puisque l’empreinte des habitants de ces pays est maximale. Mais il y a un problème : d’ici moins de 30 ans, l’Europe sera confrontée à la bombe démographique que nous prépare le Nigéria (5 enfants par femmes) dont la population (200 millions actuellement) ne devrait pas se stabiliser à moins de 500 millions d’individus qui devront émigrer massivement. Les organisations qui se sont opposées au contrôle des naissances portent la responsabilité historique d’avoir favorisé l’explosion démographique de l’humanité.

Stéphane : Depuis plus d’une génération, l’homme vit à crédit sur terre. L’addition que l’écosystème terrestre va nous présenter passe par une stricte diminution de la population terrestre. La crise du Covid n’est sans doute que le début d’importants bouleversements socio-économiques et démographiques.
La baisse contrôlée de la natalité pourrait être une façon d’atténuer le choc

BorderlineyeDisruptive : Tout cela est excellent pour la planète et devrait être pérennisé : un seul enfant par femme + possibilité d’adoptions. Réduire la natalité sera compliqué dans les pays soumis à des religions qui prônent le slogan biblique de croître et se multiplier, refusant contraception et avortement… Il faudrait une sacrée pression scientifique pour que les religions acceptent de mettre à jour leurs discours à la lumière du dérèglement climatique… Quant à abolir ces sectes jusqu’à preuve que leur dieu existe, ce serait évidemment l’idéal, mais l’humanité ne semble pas vouloir gagner quelques points de QI. Les points de croissance économique sont tellement plus précieux. Quant aux retraites, il convient d’abolir le système actuel qui ressemble davantage à une pyramide de Ponzi qu’à une gestion saine… Retraite unique à 1500-2000€ pour tous + complémentaires pour qui veut.

Alain Henri Gangneux Bourgoin : La baisse du nombre des naissances est une très bonne nouvelle pour la planète, pour les animaux et les végétaux, c’est aussi une mauvaise nouvelle pour les fictions religieuses et politiques. L’espèce « humaine » est une espèce nuisible.

MisterT : Franchement, qui veut encore offrir à un enfant une vie en enfer ? Clairement si j’avais su il y a 20 ans où nous en serions aujourd’hui, jamais je n’aurais eu d’enfants.

Covid-19, niveau de mortalité et darwinisme

Louis d’Hendecourt : « Un virus qui se réplique à très grande vitesse met en valeur le phénomène de la sélection naturelle darwinienne à l’échelle de quelques semaines seulement. Toute réplication virale fait inévitablement des erreurs de copie qu’on appelle des mutations. Parfaitement aléatoires, strictement imprévisibles et, surtout, non déterministes, elles vont produire des variants. Un avantage sélectif est conféré à un mutant particulier parce que celui-ci s’adapte mieux que le virus initial à cet environnement qui n’est autre que l’être humain. Depuis l’apparition officielle du SARS-CoV-2, il y a seize mois environ, plus de 16 000 mutations ont été répertoriées mais on ne parle que de quelques unités de variants − anglais, sud-africain, brésilien, japonais, californien, new-yorkais… − dont la caractéristique principale semble être leur plus grande contagiosité, qui est en fait leur raison darwinienne. Mais alors, que va-t-on faire ? La vérité scientifique oblige à dire qu’il n’y a pas de réponse définitive à cette question existentielle. Les vaccins − ou n’importe quel traitement − augmentent fatalement la pression de sélection. Si une mutation entraîne un virus plus létal et plus contagieux dans la population, on ne parlera alors plus de 3 millions de morts en un an, mais de centaines de millions en six mois. Cette prévision apocalyptique n’est qu’une hypothèse parmi d’innombrables possibilités que Darwin nous offre. »

En fait Darwin ne serait pas mécontent d’une mortalité élevée : « Chez les sauvages, les individus faibles de corps ou d’esprit sont promptement éliminés, et les survivants se font ordinairement remarquer par leur vigoureux état de santé. Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l’élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les informes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déplient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun » (La descendance de l’homme – 1871, p 179)

Pour en savoir plus grâce aux commentaires sur lemonde.fr :

Petrichor : La « Théorie » darwinienne doit être pris ici dans sa définition scientifique : ensemble d’explications d’un phénomène (ici l’évolution) et non dans son sens ordinaire d’hypothèse. La théorie de l’évolution est l’ensemble des mécanismes (mutations, sélection naturelle, sélection sexuelle, dérivé génétique etc etc) qui expliquent l’évolution des espèces. Depuis la naissance de cette théorie, tous les faits scientifiques découverts ont confirmé et renforcé cette théorie.

Anne C. : Mais pourquoi Hendecourt considère que le virus qui s’adapte le mieux est celui qui tue le plus ? Il semble penser que les virus nous veulent personnellement du mal. D’après ce que je retiens de mes cours de biologie, ils veulent juste se perpétuer – le virus le mieux adapté est donc celui du rhume saisonnier qui circule sans obstacles, contamine tout le monde et ne provoque pas d’hécatombes.
-Alazon- : La sélection naturelle favorise les souches les plus contagieuses, c’est tautologique. Pour des raisons aussi évidentes, elle tend à favoriser les souches les MOINS létales.

Lila lala lala : Non, c’est faux : la sélection naturelle ne favorise pas les souches les moins létales, c’est un mythe. On aimerait bien que ce soit vrai… Contre-exemples : la variole, très contagieuse, très mortelle (souches « majeures »), la polio (87% de mortalité quand même, avant l’invention du poumon d’acier). L’important c’est que le virus contamine beaucoup de gens avant de tuer…ce que le covid fait très bien, les malades étant fortement contagieux avant l’apparition des symptômes.

JFG 2 : Les souches qui tuent leurs hôtes se propagent forcément un peu moins bien, sauf à ne se transmettre que précocement. C’est un des soucis avec le SARS-2. Il se transmet non seulement précocement, mais aussi via porteur sain. C’est une différence fondamentale que peu de gens comprennent, il semble. Ebola est d’une virulence effroyable, mais sa contagiosité est très limitée (fluides de personnes symptomatiques). MERS (corona) est d’une virulence très élevée, mais idem sa contagiosité est contenue. Inversement, la virulence de SARS-2 reste limitée, mais il est d’une extrême contagiosité (respiratoire, aérosolisé, inc. via porteurs sains).

Claude Danglot : La pandémie évolue plus vite que les autres à cause du très grand nombre de virus produit par un malade (supérieur à 10^10 voir 10^11). Le taux de mutation étant de l’ordre de 10^-6 à 10^-7, plus le nombre de virus est élevé plus le nombre de mutants est importants et plus la probabilité d’apparition d’un virus plus « performant » en infectiosité est élevée.

le sceptique : Oui mais attention : les circulaires du gouvernement français ont désormais une vitesse de mutation au moins égale à celle du virus.

Diego : La performance d’un organisme dépend de son milieu… c’est justement parce que notre planète est une mosaïque de milieux sensiblement différents qu’elle abrite un grand nombre d’espèces, chacune étant (à peu près) parfaitement adaptée à sa niche écologique. Et c’est aussi pour ça que le changement climatique brutal actuel est un très (très très) gros problème, puisqu’un très (etc) grand nombre d’espèces verront, à génotype fixé, leurs performances diminuer à mesure du changement de milieu, donc seront moins performantes… donc disparaîtront.

Çaosetout : Moi je prédis que le virus va évoluer vers un mutant super-létal et qu’il va y avoir 7,8 milliards de morts. Seuls quelques dizaines de millions d’humains survivront, et tous les problèmes d’environnement seront réglés, grâce à ce mutant appelé « GretaThunbergus ». Mais je peux aussi prédire que ce virus va évoluer vers quelque chose de moins létal, voire de totalement bénin… C’est déjà arrivé nombreuses fois. C’est tout aussi possible sur le plan darwinien !

Morts du Covid-19, l’indifférence s’installe

Denis Cosnard : « Bientôt près de 100 000 morts en France depuis l’apparition du virus. Et pourtant, pas de « confinement », mot récusé par le gouvernement. Les coiffeurs, les fleuristes, les chocolatiers, les libraires et les vendeurs de voitures ont été considérés comme de « première nécessité » et autorisés à rester ouverts. Emmanuel Macron estime que la France doit pour le moment « vivre avec « le virus, cela signifie aussi vivre avec les morts ». Le conseil scientifique le constate, « La lassitude a gagné nos concitoyens et nos soignants. Une certaine indifférence face aux chiffres des décès s’installe ». Le Covid tue avant tout des personnes âgées, qui seraient de toute façon décédées d’une autre cause, Personne ne représente les chômeurs, de même il n’y a pas de syndicats des malades, pas de lobby des endeuillés. Cette absence de relais contribue au « consensus inavoué », on tolère un nombre de morts qui aurait paru inacceptable il y a peu.

La mort d’un proche est une tragédie, mais du point de vue des gestionnaires de notre multitude, 100 000 morts n’est qu’une statistique. On compte dans le monde 2,7 millions de décès pour 124,8 millions de personnes malades du virus. De la cavalcade de chiffres, même l’opinion publique commence à être saturée. Les commentateurs sur lemonde.fr acquiescent :

Emma Paris : Ce que le journaliste du MONDE présente implicitement comme une forme d’égoïsme, voire de de cruauté collective peut aussi être vu comme une forme de sagesse et d’acceptation de la finitude imposée à notre espèce ; la prolongation de « la vie à tout prix », jusqu’aux plus extrêmes limites des forces naturelles, mais avec l’assistance d’une médecine de plus en plus ivre de son pouvoir, N’EST PAS l’idéal de la majorité. Beaucoup de gens préfèrent vivre en prenant le risque d’une mort prématurée plutôt que de s’économiser pour vivre « jusqu’au bout » ( de quoi? Jusqu’à quand ? 90 ans, 100 ans, 150 ?). S’éterniser en EHPAD le plus longtemps possible, quand on est dépendant, isolé et parfois inconscient n’a franchement rien de désirable. Arrêtez de nous présenter comme un progrès social ce qui s’apparente fort à la transposition techno-hygiéniste du bon vieux catéchisme.

Thymie : Notons le même phénomène de « désensibilisation » que pour les applaudissements (histrioniques) pour les « soignants héros » d’il y a un an, envolés, qui se transforment parfois en rancœur. « On s’habitue à tout » (les coréens du Nord à l’absence de liberté, les vénézuéliens à la pénurie, les américains aux guns, les chiites aux sunnites, les Français au djihadisme aveugle ainsi qu’aux 50 000 morts annuels par l’alcool…)

Paul L. : Je vais vous faire une confidence, beaucoup de gens meurent chaque jour en France.

Bofitude : Les morts ne votent pas.

De passage : La mort fait partie de la vie, nous ne la vaincrons pas, et ce ne serait pas souhaitable. L’âge moyen des personnes qui décède de la Covid reste équivalent à l’espérance de vie moyenne, personne n’est éternel. Les 200 à 300 morts Covid sont-ils plus ou moins évitables que ceux liés aux maladies cardio-vasculaires, au tabac, à l’alcool, à la pollution, aux produits chimiques… (1600 chaque jour, combien d’Airbus ?) ? Pour ces derniers, on n’hypothèque pas dramatiquement la vie des jeunes gens, et Le Monde ne fait pas d’articles s’offusquant de l’indifférence générale…

Eymeric L : Plus simplement, nous reprenons conscience que la mort fait partie de la vie, et que privilégier la vie individuelle au détriment de la vie collective n’a aucun sens face à un virus qui tue peu, proportionnellement.(ndlr, 2% des malades atteints du Sars-Cov-2)

Louisedo : L’arbitrage, c’est donc entre des morts aujourd’hui du Covid ou des morts demain d’un crash économique qui tuera les plus précaires.

MaLon : Et si l’indifférence à la mort était en fait une pulsion de vie ? On ne peut pas rester des mois et des mois à ne parler / penser / agir qu’en fonction de la mort.

Cumulonimbus : Existe-t-il un indicateur qui permettrait de calculer le nombre de vies épargnées grâce aux mesures sanitaires prises depuis le débit de la pandémie ?

Camtaoij : C’est assez simple, Cumulo, si on avait laissé faire, on aurait sans doute déjà atteint l’immunité collective, mais au prix d’environ 500 000 morts.

Savinien 2 : Alors oui, c’est grave la mortalité due au COVID, mais le reste, qui en parle encore ? Mortalité annuelle en France due aux différents cancers = 160000 en 2018 ; Mortalité cardiovasculaire = 150000

Niger, l’explosion démographique sans frein

Niger : 3,5 millions d’habitants en 1960… 22,5 millions en 2020… 79 millions en 2050 selon les tendances actuelles… puis 209 millions en 2100. Autant dire que freiner une telle marée humaine est tâche impossible. L’école des « maris modèles pour promouvoir la santé maternelle » arrive tard, beaucoup trop tard. L’objectif de limiter les naissances se confronte à une moyenne de sept enfants par femme. Un tel indice de fécondité alimente un taux de croissance de 3,3 % par an, un doublement de la population tous les 21 ans dans un pays sahélien gagné par la désertification. 30 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans, 42 % des femmes sont mères avant 17 ans. Le point de vue des hommes se comprend. Yakouba Hamani, un de ces « maris modèles » qui compte deux épouses et huit enfants : « Ce sont eux qui me nourriront plus tard.  »

Que peut faire un ministère nigérien de la « promotion de la femme et de la protection de l’enfant » dans ce contexte socio-culturel profondément nataliste? Et que peuvent dire du Niger les anti-malthusiens qui pullulent en France dans les milieux bien autorisés ?

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

19 mars 2018, Stop à l’entrée des Nigériens en Europe ?

Extraits : Il est aussi difficile d’agir contre la sur-fécondité humaine dans certains pays pauvres que de demander aux habitants des pays riches d’accepter une baisse de leur niveau de vie…

Faire un enfant en période de pandémie

Environ 740 000 bébés sont nés en France en 2020. Mais les vagues de contaminations se succèdent et les perspectives de retrouver la vie d’avant s’éloignent, on peine à se projeter dans un avenir radieux pour son premier enfant. L’être humain est-il devenu à ce point nuisible qu’il devrait culpabiliser de vouloir se reproduire ?

Till, son bébé dans ses bras, s’inquiète « J’ai peur que, dans quinze ans, il me reproche de l’avoir fait naître dans un monde pareil… Mes frères m’ont transmis leur intérêt pour la collapsologie, ce courant de pensée qui étudie les risques d’effondrement de notre civilisation. La crise du Covid-19 n’a fait que noircir ma vision de l’avenir de la planète. On sent de façon tangible que la catastrophe climatique arrive, que l’extrême droite est aux portes du pouvoir. J’ai toujours imaginé ma vie avec des enfants. Mais j’ai peur que leur génération connaisse une planète à la Mad Max et nous le reproche plus tard. » Marie Gaille, philosophe : « Pendant des siècles, dans diverses cultures, c’est le discours inverse qui a dominé : la femme se réalisait en tant que mère… L’idée selon laquelle faire des enfants est un acte égoïste a une histoire récente, en lien avec des préoccupations environnementales. » Cette philosophe n’hésite pas à qualifier le désir d’enfant de « folie », d’envie impossible à rationaliser et capable d’émerger dans les moments les moins propices au développement serein d’une famille. La vérité en cette période de Covid-19, c’est que c’est impossible de respecter la distanciation sociale avec des tout-petits. On aura beau avoir désinfecté tous les jouets, la minute d’après, ils auront bavé dessus et seront en train de tirer sur notre masque .

 Dans les années 1970, les penseurs de l’écologie politique prônaient la limitation des naissances, perçue comme le seul moyen de préserver l’espèce humaine. Les militants écologistes anti-natalistes, souvent affublés de l’acronyme Gink (pour Green inclination no kids), peuplent les colonnes des magazines. Avec la pandémie qui dure, c’est aujourd’hui déprimant d’avoir un bébé. C’est difficile de transmettre de l’insouciance ou de l’espoir. Pour l’heure, aucun Corona ne figure dans les registres de naissances en France. (extraits du MONDE)

TinTin, nataliste : Quoi de plus beau que de donner la vie ?! Rien à mes yeux. Faire, dans la confiance en un avenir meilleur, des enfants en conscience, c’est mieux. Alors à tous les futurs ou nouveaux parents, œuvrez avec conscience et dans la positivité autant que possible. Il y a plein de raisons d’espérer. La vie conduit la vie. Accompagnons-les vers leur Liberté ! Et restons humbles, l’étincelle de vie, l’âme, c’est Dieu qui a dit « Oui ».

Adrienne malthusienne : Je trouve cette attitude irresponsable quand on connaît les conditions d’une maternité sous Covid. Les parents ne savent pas s’ils auront un travail après l’épidémie dans un État en quasi-faillite et on assiste à un basculement vers un régime autoritaire qui réglemente tout à défaut d’être capable d’assurer la prévention sanitaire. Quel avenir pour les enfants ? Mère d’un étudiant plutôt épargné, je me culpabilise d’avoir été incapable de décider de l´élever dans un autre pays quand les boomers orientent l’action de l’État à leur bénéfice exclusif depuis plus de 40 ans et laisseront une dette monstrueuse à la jeunesse qui n’a qu’une qualité de vie dégradée comme horizon.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere, Faire moins d’enfants, c’est le geste écolo primordial

Suicide assisté, faut aller en Suisse !

Communiqué de l’ADMD du 5 mars 2021 : Paulette Guinchard, qui fut secrétaire d’Etat et députée du Doubs, a choisi de s’exiler en Suisse pour mourir comme elle le souhaitait, alors que la maladie annonçait la fin de sa vie mais que la France demeure obstinément sourde à entendre les demandes d’aide active à mourir, légitimes dès lors que la vie n’est plus que de la survie. Le suicide assisté de cette personnalité politique, respectée, en plein débat parlementaire sur la légalisation de l’aide active à mourir, est une pierre dans le jardin de l’exécutif français. Emmanuel Macron et Jean Castex doivent entendre l’aspiration des Français à rester maîtres de leur fin de vie et à disposer de la liberté de choisir le moment et la manière d’éteindre leur propre lumière.

Le 11 mars 2021, au Sénat, sera examinée la proposition de loi de la sénatrice Marie-Pierre de la Gontrie visant à établir le droit de mourir dans la dignité. Le 8 avril 2021, à l’Assemblée Nationale, sera examinée la proposition de loi du député Olivier Falorni donnant le droit à une fin de vie libre et choisie. Ces propositions de loi, comme celles de leurs collègues Marine Brenier, Caroline Fiat et Jean-Louis Touraine, rassemblent les signatures de centaines de parlementaires. Le Gouvernement doit entendre le Parlement qui réclame la liberté en fin de vie et mettre un terme à la triste loi Leonetti qui condamne chacun de nous à la mort dans la souffrance (dénutrition, déshydratation, conduisant à l’insuffisance rénale sévère). Le Gouvernement doit entendre les 96% de Français qui demandent à être respectés dans leur volonté et dans leur conscience lorsque la vie n’est plus que de la survie. Seule une loi de liberté, qui ouvrira le champ des possibles, permettra à chaque citoyen de choisir en conscience les conditions de sa propre fin de vie.

En 2005, dans une tribune qu’elle avait cosignée, Paulette Guinchard soutenait la loi Leonetti et affirmait : « La légalisation de l’euthanasie, à l’instar des législations hollandaise et belge, aurait-elle été une meilleure solution ? Nous pensons que non, et cela pour plusieurs raisons… »
Pour lire la tribune parue dans Le Monde le 28 avril 2005, cliquez ICI.

NB : ADMD, association pour le Droit de Mourir dans la Dignité

Un écologiste sans tabou ni limites

Suicide obligé ? Tous dans le même panier, tous ensemble tous ensemble ouais ouais, les vieux sont trop vieux, trop nombreux, c’est désastreux, faut faire quelque chose ! C’est un point de vue qui se défend. Les vieux prennent trop de place, ils coûtent cher à la société, ils ne servent à rien, ils pompent l’air des jeunes, bref ils sont de trop. En plus ce sont eux qui ont profité des Trente Glorieuses et de l’abondance à crédit, ils lèguent aux générations futures une planète exsangue et des lendemains qui déchantent. Ne parlons même pas des zombies qui hantent les Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgée dépendantes). Même si elle a encore toute sa tête ou presque, une personne qui dépasse 90 ans devrait penser à se suicider, ce qu’elle aurait d’ailleurs dû faire depuis dix ou vingt ans au moins, autant d’économisé pour le paiement des retraites. Plutôt que de vouloir vivre encore plus, 116 ans comme sœur André ou 122 ans comme Jeanne Calment, il faudrait peut-être penser à passer la main le plus rapidement possible.

Réfléchissons. Et évitons la pente glissante vers l’euthanasie obligatoire à 60 ans. Un suicide, même assisté, est un acte volontaire qui ne regarde que la personnes concernée. Tout dépend alors de son niveau de conscience sociale. L’anarchiste Paul Lafargue, né en 1842 et proche de la limite d’âge de 70 ans qu’il s’était fixé, écrivait avant de se suicider en 1911 avec sa femme Laura Marx : « Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. » C’est admirable, est-ce un modèle à suivre ?

Le suicide est une pensée qui nous hante souvent et presque chacun d’entre nous connaît personnellement des proches qui sont passés à l’acte. Sur notre blog et en 60 jours, nous avons reçu 1460 visites pour le post Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes ; c’est le deuxième score en terme de fréquentation de ce blog biosphere. N’oublions pas que l’acte suicidaire a été une des illustrations de l’approche sociologique grâce à Durkheim, « Le suicide » (1897). Cet acte est un fait social à part entière. Ce phénomène, dont on pourrait penser de prime abord qu’il est déterminé par des raisons relevant de l’intime et du psychologique, est également éclairé par des déterminants sociaux Il exerce sur les individus un pouvoir coercitif et extérieur – et, à ce titre, peut être analysé par la sociologie… et par la réflexion écologique. Les raisons d’un tel acte sont aussi nombreuses qu’il y a de cas de suicide, mais la motivation altruiste pourrait sans doute devenir une norme culturelle partagée dans une société où nous prendrions conscience collectivement que nous sommes trop nombreux sur cette petite planète. Peut-être un jour serions-nous amenés à témoigner de notre utilité à vivre plus longtemps…

 

Tout savoir sur l’aide au développement

Aide financière au développement, seulement 19 % des soutiens français affichent une volonté de réduction de la pauvreté, 10,9 % soutiennent l’agriculture familiale. La France investit presque deux fois plus dans des projets agro-industriels que dans des projets d’agroécologie ». Analysé sur dix ans (2009-2018), l’ensemble des financements agricoles publics de la France à destination des pays en développement représente 5,8 milliards d’euros : dons, prêts, garanties portés par l’Agence française de développement (AFD) et sa filiale financière Proparco. Par exemple depuis 2012, la France apporte son soutien à Feronia PHC, une société d’huile de palme opérant en République démocratique du Congo ; un cas d’école en matière d’opacité et d’intermédiation financière sur fonds de paradis fiscaux, d’accaparement des terres et de violation des droits des travailleurs. La France a accordé en 2018 un prêt de presque 9 millions d’euros à Spayka, le plus gros négociant arménien de fruits et légumes, pour créer des serres chauffées destinées à la production intensive de tomates et de poivrons principalement. Le tout, destiné à l’exportation vers l’Union européenne…

Lutter contre les causes structurelles de la faim par l’agriculture biologique est certes nécessaire. Mais il serait aussi urgent d’augmenter fortement la part de l’aide publique au développement à destination du planning familial. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD y soit consacré. La maîtrise de la fécondité est un accompagnant obligé de la production de nourriture, sinon il y a une course sans fin entre croissance démographique et ressources vivrières comme l’avait montré Malthus. C’est d’autant plus urgent que selon les termes mêmes de l’article, ce sont les cultures d’exportation qui sont aidés de façon préférentielle, ce qui détériore la capacité d’autonomie alimentaire des pays concernés.

Aux trois manières historiquement éprouvées pour régler la question de la pauvreté, l’action caritative, la répression et/ou l’obligation pour les pauvres de se rendre utile, les organisations internationales en ont rajouté une quatrième : l’obligation de s’enrichir. Cela n’a fait qu’accentuer les inégalités sociales et complètement perturber les sociétés vernaculaires. Dans un compte-rendu de colloque, « Malthus hier et aujourd’hui » (1984), le politicien sénégalais Landing Savané affirmait : « L’aide internationale est comparable à la Loi des pauvres puisqu’elle bloque la nécessité de développer la production locale et d’assurer l’autosuffisance alimentaire. On voit mal comment il serait soutenable de fournir en permanence des aides toujours croissantes à une population dont la croissance provoquerait la dégradation des sols sur lesquels elle vit, et donc une diminution de ses propres ressources. »  Redéfinissions la pauvreté. Dans l’Afrique traditionnelle, on considère comme pauvre non pas celui qui manque de moyens matériels, mais celui qui n’a personne vers qui se tourner, devenant ainsi un orphelin social, un pauvre en relations. Cela n’exonère pas les riches de devenir eux-mêmes beaucoup moins riches en pratiquant la sobriété énergétique et la simplicité du mode de vie. Il nous faut moins peser sur la planète pour laisser un peu plus de place pour tous, faire moins d’enfants ici et ailleurs…Laissons chaque territoire régler ses problèmes à sa façon, une aide structurelle empêche l’autonomie.

30 décembre 2020, APD, l’aide au développement, une illusion

25 août 2020, MALTHUS, aider les pauvres n’est pas aider !

19 février 2010, l’illusion de l’aide au « développement »