démographie

Fin de vie, prendre du midazolam ?

Le midazolam et célèbre, on en a parlé devant la Cour suprême américaine à propos de la peine de mort. Il revient en France sur le devant de la scène à propos de la fin de vie. Jean Méheut-Ferron, un médecin généraliste titulaire d’un diplôme universitaire de soins palliatifs, est sous le coup d’une « interdiction totale » d’exercer après avoir été mis en examen pour « administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une personne vulnérable ». La justice lui reproche d’avoir donné à plusieurs patients du midazolam (distribué sous le nom d’Hypnovel), un puissant sédatif exclusivement délivré par les pharmacies hospitalières et recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS) pour mettre en place les sédations profondes et continues jusqu’au décès. Dans le cadre de l’enquête, les corps de sept anciens patients ont été exhumés. Des traces de midazolam ont été trouvées chez cinq d’entre eux.Jean Méheut-Ferron assure qu’il n’était pas question d’euthanasie : « Il ne s’agissait ni d’accélérer la mort ni de prolonger inutilement le patient. Il s’agissait vraiment, au sens strict, d’un accompagnement. » La mise en cause du praticien par la justice a relancé le débat sur l’accompagnement de la fin de vie à domicile. Cette information du MONDE* est largement commentée sur lemonde.fr :

Jean Rouergue : Quand je vois mes vieux oncles en EPHAD, j’ai pas envie d’y aller, je préfère choisir ma mort plutôt que de finir légumes. Vois ceux qui nous sont chers transformés en légumes est douloureux. Vous me direz vous ne pensez qu’à votre confort personnel. Non, car ils nous disent aussi,  » le temps est long »… dans un éphémère éclair de lucidité. Personnellement je préférerais pour voir disposer de midazolam plutôt que d’une corde ou d’une balle, par respect pour ceux qui passeront la porte. Une majorité de français est favorable à une mort digne.

Kotelk : Je viens de relire l’article. Nulle part il est fait mention de l’accord du malade, et aucune contribution n’y fait allusion. Il n’est question que du courageux médecin qui a bien voulu permettre à des patients de mourir. Mais toutes ces personnes à qui il a été généreusement donné la mort le voulaient-elles ? C’est la seule question et je suis très étonnée qu’elle ne soit pas abordée. Si c’est le vrai désir du patient alors, oui il faut l’aider. Si c’est l’initiative d’un praticien, c’est tout simplement une mise à mort et personne n’a le droit de tuer, même avec un diplôme de médecine. Seul le malade doit avoir le droit de décider et sa décision doit être respectée.

Ana : Vous avez mal lu l’article: il ne s’agit pas de donner la mort mais d’aider une fin de vie. Quand j’ai vu ma mère en unité de soins palliatifs, j’aurais préféré qu’elle puisse vivre ses derniers jours chez elle.

J.C.M : Attention à cette situation particulière. Le problème n’est pas l’utilisation du MIDAZOLAM que nous pouvons nous procurer de façon assez simple (HAD/ Réseau), mais la nécessité d’une procédure collégiale. On ne peut accepter que le médecin décide seul d’une sédation terminale, sans concertation, sans procédure collégiale, ni à l’hôpital ni à domicile. On peut être médecin généraliste, c’est déjà bien, mais pas « Dieu le père ».

Antoine Martin : Profondément anormal ce qui arrive à ce collègue manifestement à l’écoute de ses patients et de leurs familles. On marche sur la tête et il n’y a eu aucune plainte de celles-ci mais on a été déterrer les corps pour faire des recherches toxicologiques !!! On a tous aidé des patients à mourir et l’Hypnovel endort mais ne tue pas ; il ne s’agit pas de Kcl (clorure de portassium) intraveineux ! On utilisait très volontiers l’association Dolosal/Phenergan/Largactil il y a une vingtaine d’années.

PATIN Claude : je suis médecin rural dans le Jura et avec l’aide du service hospitalisation a domicile, j’ai accès à la pose d’un pouce seringue d’imidazolan quand je le décide (contexte de fin de vie) et en accord à l’avance avec le médecin du service HAD et c’est une infirmière formée à cette tâche qui vient au domicile le poser !!!!

Sam D : S’il y a bien un médicament qui n’est utilisé dans le cadre des soins palliatifs que parce que le laboratoire a su se placer, c’est le midazolam. Il faudrait qu’on m’explique l’intérêt d’une benzodiazépine ayant une demi-vie courte pour des patients dont les problèmes nécessitent généralement une solution agissant de façon prolongée…

doc : Manifestement Sam D ignore les soins palliatifs en général et les dispositifs de perfusion continue automatisées et réglables en particulier…On a les outils pour aider à la fin de vie, manque la volonté politique…

Ricardo Uztarroz : Puisque ces jours-ci le mot « consentement » est à la mode, au nom de quoi peut-on interdire à quelqu’un de mettre fin à sa vie si celle-ci lui est devenue insupportable ? Selon Albert Camus, la seule question philosophique qui méritait considération était celle du suicide.

Charles Condamines : Souffrant d’un cancer du poumon inguérissable, j’ai toujours manifesté le désir de demander l’heure venue, la dite sédation. Pendant plus d’un an tous les soignants qui m’entourent m’ont fait croire que ce serait possible à mon domicile ; ce n’est qu’après mes demandes réitérées de plus de précision qu »une réunion au sommet a finalement conclu que non, ce ne sera pas possible. Je parle d’une réunion au sommet parce ce qu’ils sont venus à 7 m’annoncer la nouvelle à mon domicile.

* 3 janvier 2020, Fin de vie : le débat sur le rôle des médecins généralistes relancé par une affaire judiciaire

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La population mondiale au 1er janvier 2020

La Terre héberge environ 7,7 milliards d’habitants en ce 1er janvier 2020. Le taux de croissance annuel (+,1,1 %) reste élevé au regard de l’Histoire et conduit à une augmentation de 80 millions de personnes chaque année (soit près de 220 000 personnes chaque jour). 

Projection mondiale  pour 2100 (ONU) : 10,9 milliards

Signalons la signature, en novembre dernier, par 11 000 scientifiques d’un appel sur la crise climatique faisant clairement référence au facteur démographique.

Source : http://economiedurable.over-blog.com/2019/12/la-population-mondiale-au-1er-janvier-2020.html

Biosphere-Info, la surpopulation mondiale

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Tout savoir sur la démographie et même plus

Sur ce blog biosphere, nous classons les articles par thème, rubrique « Catégories ». Voici pour 2019 le récapitulatif sur la démographie. Pour nous l’étude des populations ce n’est pas une simple description de l’accroissement naturel et des mouvements migratoires, c’est un vaste domaine qui inclut aussi bien le sens de la vie que nos conceptions de la mort, notre rapport à la biodiversité et notre souci des générations futures, et bien entendu notre approche de la sexualité, le tout selon le point de vue des écologistes, varié comme de bien entendu… il suffit de lire les commentaires postés par les internautes. Vous avez toujours la possibilité de nous envoyer un article de votre cru, il suffit d’écrire à biosphere@ouvaton.org. A vous de nous lire selon vos centres d’intérêt.

22 novembre 2019, Conférence internationale sur la population (Nairobi)

16 novembre 2019, COP25 et la sinistre réalité somalienne (le haut commissariat aux réfugiés)

11 novembre 2019, Transformer notre corps en humus, le pied

10 novembre 2019, La guerre des natalistes contre le clitoris

9 novembre 2019, Pierre Fournier (1937-1973), malthusien sans le dire

8 novembre 2019, Terre inhabitable, chute démographique

25 octobre 2019, discuter PMA, c’est interdit par les LGBT

23 octobre 2019, Faut pas rêver de devenir maman ! Pacte, « pas d’avenir pas d’enfant »

26 septembre 2019, La mono-procréation, un homo-sexisme

24 septembre 2019, PMA, qui voudrait vivre sans père ?

24 août 2019, Écologie et politique démographique (Gilles Lacan)

11 août 2019, Naissance de l’eugénisme… dans la lignée de Darwin

10 août 2019, Il y a cinq milliards d’hommes en trop sur Terre (Jean-Michel et Jean-Claude HERMANS)

9 août 2019, Ah, si la population française diminuait !

8 août 2019, La démographie fait polémique au sein des décroissants (Alain Adriaens)

7 août 2019, Que sais-je sur la décroissance… démographique ! (Serge Latouche)

6 août 2019, Des chasseurs-cueilleurs moins prolifiques

5 août 2019, Les limites à la croissance démographique (rapport au Club de Rome 1972)

4 août 2019, Faire un enfant quand tout est foutu (Marianne Durano, l’écologie intégrale)

3 août 2019, Ethologie, économie et démographie (Pierre Jouventin et Serge latouche)

18 juillet 2019, Les enfants face à l’effondrement global (Pablo Servigne…)

17 juillet 2019, Malthus avait raison, la faim existe !

1er juillet 2019, Droit à la vie ou droit à une mort digne ?

29 juin 2019, Bidonvilisation démentielle de la planète

3 juin 2019, Les pro-malthusiens face à la saturation de l’espace (Philippe Bihouix)

2 juin 2019, Conférence-débat sur la Décroissance démographique (organisé par Démographie Responsable))

21 mai 2019, L’acharnement à maintenir « en vie » à tout prix (le cas Vincent Lambert)

26 avril 2019, L’affaire Vincent Lambert, l’euthanasie en suspens

25 avril 2019, Plus de garçons que de filles, que du bonheur

5 avril 2019, Insécurité alimentaire aiguë et insouciance politique

18 février 2019, Trop nombreux pour la planète, vive la démographie verte

17 février 2019, Un site à connaître, QQF, qu’est-ce qu’on fait ?! (Michel Sourrouille)

28 janvier 2019, Serions-nous plus heureux si nous étions moins nombreux

17 janvier 2019, Cocorico, vive la baisse de la fécondité française (1,87 enfant par femme)

10 janvier 2019, Ne disons plus de conneries sur la fécondité humaine (Jane Goodall)

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COP25 et la sinistre réalité somalienne

Nous disons aux grévistes français qui veulent s’assurer un bonne retraite, heureusement que nous n’êtes pas né Somalien ! Nous disons aux négociateurs de la COP25, vous avez joué avec le feu ! Regardez la Somalie. Tous les fonctionnaires, agents administratifs, enseignants, personnels communaux, perdirent leurs emplois en janvier 1991, date ou l’État somalien s’est effondré à cause de la guerre civile. De toute façon les salaires n’étaient plus versés depuis plusieurs mois. Les centres des impôts, les mairies, ou autres bâtiments administratifs furent fermés, puis, généralement pillés. Sur les routes sévissent des bandits encadrés par des chefs de guerre. Depuis 1991, il n’y a plus d’État pour encadrer le système éducatif, l’université de Mogadiscio ne fonctionne plus. Les écoles publiques sont fermées depuis cette époque. La compagnie nationale d’électricité avait déjà cessé son activité en 1990.

Comme si la malédiction humaine ne suffisait pas, les perturbations climatiques font des dégâts en Somalie. L’été dernier, une nouvelle fois, aucune goutte d’eau n’est tombée durant des mois, entraînant la perte des cultures et du bétail. Le pays a été frappée à nouveau, à la fin du mois d’octobre, par les pires inondations qu’elle ait connues depuis des années. La famine s’installe, des centaines de milliers de Somaliens sont contraints de quitter leurs foyers en quête d’eau et de nourriture. La Somalie compte déjà l’une des plus importantes populations de déplacés internes du monde – plus de 2,6 millions de personnes –, et près de 750 000 réfugiés dans les pays voisins, soit 25 % de la population. Filippo Grandi occupe la fonction de Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés depuis 2016. Il s’épanche :

« Nous constatons chaque jour l’impact croissant du changement climatique. Les communautés hôtes font face à une pression croissante. Du fait de sa rareté, l’utilisation du bois de chauffage peut faire naître des tensions avec les locaux, sans compter l’épuisement des ressources et la dégradation de l’environnement. Un petit nombre de pays, dont presque tous sont à revenu faible ou intermédiaire, est touché de façon disproportionnée. Terres d’accueil de millions de réfugiés, ces pays ont besoin de notre aide. Je lancerai un ambitieux défi pour une énergie propre lors du Forum mondial sur les réfugiés, qui se tiendra les 17 et 18 décembre à Genève. L’objectif est que tous les camps de réfugiés et les communautés hôtes qui les entourent puissent avoir accès à une énergie abordable, fiable et durable d’ici à 2030. J’ai confiance que les gouvernements, les entreprises et les agences de développement s’engageront avec nous dans cette direction. Ensemble, nous devons placer l’énergie durable au cœur de notre réponse aux besoins des ménages, en matière d’éclairage public, d’éducation, d’accès à la santé et de ressources en eau... »*

Filippo Grandi rêve, il ne semble pas savoir que la COP25 a échoué et que les pays pauvres ne peuvent rien attendre de pays riches qui jugent qu’il est urgent de ne rien faire. Si le réchauffement climatique n’attire depuis 25 ans aucune attention de la part des dominants, ce n’est pas un « Forum mondial sur les réfugiés » qui va changer la donne. Rappelons l’irréalisme du pacte mondial sur les réfugiés né il y a juste un an ; ses quatre objectifs sont les suivants : a) alléger la charge reposant sur les pays d’accueil ; b) renforcer l’autonomie des réfugiés ; c) élargir l’accès aux solutions dans des pays tiers ; et d) améliorer les conditions dans les pays d’origine pour rendre possible les retours en toute sécurité et dignité. Des mots, des mots, comme lors des COP. Chirac en 2002, lors d’un Sommet de la Terre, s’exclamait : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». L’aveuglement subsiste, vive le concours Miss France, la démission de Jean-Paul Delevoye, la grève dans les transports, vive le présent au détriment de l’avenir…

* LE MONDE du 17 octobre 2019, « Les mouvements de population de grande ampleur ont un impact environnemental »

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Conférence internationale sur la population

Les conférences des Nations unies sur la population sont-elles vouées à l’échec ? Les polémiques qui ont précédé celle du Caire en 1994 amènent à le penser, comme l’histoire des deux précédentes, en 1974 et 1984. Le Saint-Siège refuse tout ce qui pourrait paraître  » légaliser  » l’avortement et accuse le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), organisateur de la conférence, de  » détruire la famille  » et de  » promouvoir une culture hédoniste et permissive  » (le Monde du 19 août 1994). A Bucarest en 1974, les représentants du Vatican avaient aussi bataillé pour le  » droit à la vie « , et  » le caractère sacré de la famille  » mis en exergue par le pape d’alors, Paul VI. A Mexico, en 1984, la liberté d’avorter avait été encore remis en question par Jean-Paul II qui avait personnellement pris contact avec les gouvernements représentés à la conférence. De plus les représentants du  » tiers-monde  » avaient usé du slogan :  » Le meilleur contraceptif, c’est le développement.  » Les États-Unis, dans le droit fil de la  » révolution conservatrice  » portée par Ronald Reagan, mettaient mettaient en préalable à toute politique démographique le rétablissement de la liberté économique. Conformément aux convictions de la  » majorité morale « , ils s’opposaient à tout recours à l’avortement pour le contrôle des naissances ; ils exigeaient que le FNUAP n’accorde aucune aide à des programmes qui l’utilisaient. C’est la  » cabale des dévots ». En 1994, les responsables du FNUAP ont donc souhaité choisir comme axe stratégique le soutien des besoins des individus et surtout  » une politique de promotion générale de la femme « , renforçant notamment les investissements dans les domaines de l’éducation et de la santé (maternelle et infantile en particulier).

Il faut attendre ensuite novembre 2019 pour qu’une nouvelle conférence internationale ait lieu (à Nairobi). Il s’agissait de marquer le 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui s’était tenue au Caire. Elle a eu lieu dans la plus stricte confidentialité. Pourtant 10 000 participants de plus de 170 pays, ce n’était pas rien. Comme une litanie on a continué d’exposer les violences faites aux femmes grossesses non désirées, violences sexuelles, mariages forcés, mutilations génitales… La réduction du taux de mortalité maternelle, qui était une des grandes ambitions du Caire, n’atteint pas les trois quarts comme promis. L’avortement reste, dans de nombreux pays, traité comme un crime. Le défi du contrôle de la démographie est un sujet qui crispe certains responsables. Ainsi Macharia Kamau, principal secrétaire du ministère kényan des affaires étrangères, s’est écriée : « Qui sont les 11 000 scientifiques qui ont lancé un appel à contrôler nos populations ? Sont-ils africains ? Le changement climatique n’a rien à voir avec le nombre de gens. Ceux qui ont besoin de contrôler leur population sont ceux dont le mode de vie a créé les ravages qui frappent notre continent. »*

La deuxième partie de cette phrase est partiellement vraie, un bébé de plus dans un pays développé est un désastre climatique. C’est ce que disait déjà René Dumont en 1974 dans son programme de présidentiable écolo : « Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à New York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. La « France de 100 millions de Français » chère à Michel Debré est une absurdité. » Mais la lutte contre la politique nataliste de la France ne devrait pas empêcher les pays en surchauffe démographique de proposer aux femmes les services d’un planning familial efficace. D’autre part nier la variable démographique dans le réchauffement climatique est une grossière erreur, Macharia Kamau devrait apprendre l’équation de Kaya.

Pour en savoir plus avec notre blog biosphere : Nicolas Sarkozy plaide : « Nous sommes 7 milliards d’habitants. En 2100, nous serons 11,5 milliards. La question des conséquences de cette démographie est donc centrale pour les grands équilibres de la planète ». Il souhaite qu’enfin « la communauté internationale prenne en main le premier problème de la planète, qui est celui de la démographie mondiale ». Il préconise « une conférence mondiale sur la démographie ». A son avis, le sujet doit « faire l’objet, chaque année, d’une conférence comparable à celle sur le climat ». Encore un coup d’épée dans l’eau…

* LE MONDE du 17-18 novembre 2019, L’accès à la contraception progresse dans le monde

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La guerre de l’oignon se poursuit

« Au XXIe siècle il y aura la guerre des terres, comme il y aura les guerres du pétrole, les guerres de l’eau, les guerres du climat, les guerres civiles, les guerres aux frontières…et les guerres de l’oignon. La flambée des prix alimentaires mondiaux avaient provoqué en 2008 des émeutes de la faim dans plusieurs pays. Ce n’est pas seulement la faute des catastrophes naturelles et des spéculateurs, c’est aussi la conséquence de la surpopulation mondiale. La pénurie n’est plus conjoncturelle. Nous sommes six milliards d’humains et on en dénombrera 3 milliards de plus en 2050. Pour protéger leur souveraineté alimentaire, l’Inde vient d’interdire l’exportation de l’oignon national. » C’était là le tout début de notre article de janvier 2011, faim du monde, fin du libre-échange.

Aujourd’hui en 2019, après une mousson tardive qui a endommagé sa production, l’Inde vient à nouveau d’interdire l’exportation d’oignons, entraînant une flambée des prix au Bangladesh voisin et provoquant la colère d’une population qui utilise largement cette herbacée dans la cuisine. Le kilogramme de ce légume de base est passé de 32 centimes d’euros à près de 2,78 euros dans un pays où le PIB par habitant est de 4,4 euros par jour. A Dacca, la capitale qui compte 9 millions d’habitants, seuls quelques milliers de personnes ont pu bénéficier d’oignons à prix subventionné. Les trafiquants stockent les oignons pour faire monter les prix, le marché noir se développe, on se croirait revenus aux temps de l’occupation allemande en France. L’histoire est un éternel recommencement.

Sauf que la période qui s’annonce va être particulièrement dramatique, comment nourrir durablement au Bangladesh une population urbaine de 9 millions d’habitants à Dacca (ou 18 millions ?) dans un pays déjà très pauvre de 165 millions d’habitants, avec une densité de 1144 habitants au kilomètre carré, plus de 11 habitants sur un carré de 100 mètres de côté. Comment ne pas voir que cette histoire conjoncturelle d’oignons n’est qu’un signe parmi d’autres des catastrophes qui s’amoncellent au niveau planétaire ? Quand j’envisage l’avenir sur une planète surpeuplée, sur-polluée, surchauffée et sous-alimentée, se faisant la guerre pour un oui ou pour un non, élisant des Trump et Bolosonaro, je suis terrifié. Quand les anti-malthusiens en France veulent ignorer la problématique démographique, je suis terrifié. Quand les Gilets jaunes en France manifestent contre l’augmentation du prix de l’essence, je suis terrifié. Heureusement, comme il est écrit dans LE MONDE*, « La saveur de la ciboulette est proche de celle de l’oignon ». Pour s’adapter, ça on va s’adapter, contraints et forcés !

* LE MONDE du 21.11.2019, Face à la pénurie d’oignons au Bangladesh, un pont aérien, un prix subventionné et des mesures antitrafic

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Transformer notre corps en humus, le pied

Je ne suis que poussière et j’y retournerai (la bible). Ce qui est terre retournera à la terre (Église d’Angleterre). En termes écolo, mieux vaut après notre mort se transformer en bon humus pour perpétuer le cycle de la vie. L’État de Washington a adopté un texte permettant de transformer le corps de défunts en compost. Sur le site Humusation.org, la fondation Métamorphose pour mourir… décrit ainsi le processus d’humusation : « Il s’agit d’un processus contrôlé de transformation des corps par les micro-organismes dans un compost composé de broyats de bois d’élagage, qui transforme, en douze mois, les dépouilles mortelles en humus sain et fertile. La transformation se fera hors sol, le corps étant déposé dans un compost et recouvert d’une couche de matières végétales broyées. En une année, l’humusation (…) produira plus ou moins 1,5 m³ de super-compost ». Que du bonheur, pas de cercueil, pas de frais de concession dans un cimetière, pas de frais de pierre tombale, ni de caveau, pas de frais d’embaumement, ni l’ajout de produits chimiques nocifs… C’est une bonne solution pour réduire l’impact environnemental de la mort, mais ce n’est pas encore entré dans les mœurs ! La question a été abordée en 2016 lors d’une séance de questions au gouvernement français par une sénatrice : « La législation actuelle permet seulement l’inhumation et la crémation. Un certain nombre de Français, dont des habitants du département du Rhône, souhaitent pouvoir bénéficier de l’humusation ». Le ministère de l’intérieur a rappelé que « l’humusation est actuellement interdite. » Il y a cinquante ans, l’incinération paraissait répugnante, l’humusation s’imposera dans cinquante ans, respect des cycles naturels oblige. Il n’y a aucun caractère sacré de la dépouille humaine, les momies égyptiennes et leur pyramides étaient réservé à l’élite extrême, le bon peuple n’a laissé de traces ni dans des sépultures, ni même par leurs maisons.

LE MONDE du 1er-2 novembre nous propose une autre innovation, la forêt funéraire écologique.Une expérimentation menée avec la municipalité d’Arbas va permettre aux familles endeuillées d’enfouir les cendres des défunts au pied des arbres. Pour l’urne, même si le phénomène de décomposition est assez rapide, un certain nombre de matériaux ont été proscrits : les contenants en plastique ou bois traité, de même que l’amidon de maïs qui attirerait sangliers et chevreuils. Ce sont donc des urnes en bois, tissu ou feutre, qui sont proposées. Ces cimetières naturels sont pleine expansion en Allemagne. Dans le bois de Nuthetal-Parforceheide par exemple, 23 hectares au sud de Berlin, il n’y a ni stèle ni tombeau, et pas une seule épitaphe en marbre à la ronde. Sur le tronc des arbres choisis, une discrète plaque en aluminium porte le nom des défunts. Tout autre ornement funéraire est proscrit. La forêt conserve son caractère naturel. La différence de prix considérable entre une inhumation en forêt et un enterrement classique explique le succès de cette pratique, mais selon notre point de vue l’argument écologique doit toujours l’emporter sur l’argument économique. Et tant mieux si les deux considérations se complètent !

Rappelons que pour augmenter la capacité d’accueil de votre caveau familial, vous pouvez recourir à la réduction de corps de vos défunts. Leurs ossements seront alors réunis dans un même reliquaire. Mais la poudre d’os peut être aussi utilisé comme engrais. Pour d’autres aspects des funérailles écolos, lire sur notre blog biosphere :

9 juillet 2019, écolo pour l’éternité… au cimetière

27 octobre 2014, Tout écologique, même au moment de notre enterrement

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La guerre des natalistes contre le clitoris

JMG : Le clitoris est dédié exclusivement au plaisir. Les hommes tellement jaloux n’ont pas trouvé mieux que l’excision pour EMPECHER les femmes d’avoir du plaisir. Le clitoridectomie a été pratiquée en Occident jusqu’à l’époque contemporaine. Un crime qu’on appelle excision qui perdure encore dans certaines contrées du monde. Ce que ne supportent les bonshommes c’est que le plaisir clitoridien dépasse de loin le plaisir vaginal.

LAWRENCE BOHME : Quand j’étais encore puceau, ma première nuit à 17 ans avec une jeune femme a été un échec foudroyant. C’était en 1959 à New York. Un ami d’origine italienne m’a pris expliqué qu’il fallait commencer, avec certaines filles par ce qu’il nommait dans son argot personnel, « the clit ».

Clitoridectomie, l’ablation du plaisir féminin. Pendant longtemps le clitoris n’est pas identifié en tant que tel dans la littérature savante. C’est seulement en 1560 qu’un médecin italien le décrit de la façon suivant : « Si tu frottes à cet endroit avec le membre, ou mieux encore avec un doigt, même le plus minuscule, la semence coulera aussi vite que la brise, qu’elles éprouvent du plaisir ou même malgré elles. Si tu le touches, tu te rendras compte qu’il se durcit et s’allonge, présentant la même apparence d’une sorte de membre viril. » En 1575, Ambroise Paré est le premier Français à utiliser le mot « cleitorus », mais sans faire allusion au plaisir ! Au milieu du 18e siècle, un mouvement d’origine religieuse va décrier la masturbation qui devient une « pratique funeste ». Au XIXe siècle en Allemagne, les jeunes filles en train de se masturber subissent l’excision. En 1880 on va comprendre que le clitoris ne sert à rien dans la procréation, et il commence à être attaqué. Le grand exciseur psychique en Occident est Sigmund Freud qui explique en 1905 que la petite fille se touchait le clitoris parce qu’elle était dans une sexualité inorganisée, asociale. La petite fille «remarque le grand pénis bien visible d’un frère ou d’un camarade de jeu, le reconnaît tout de suite comme la réplique supérieure de son propre petit organe caché et, dès lors, est victime de l’envie du pénis», décrit Freud dans Introduction à la psychanalyse (1922). «Humiliée», «dégoûtée», la petite fille doit abandonner son clitoris pour se tourner vers son vagin et par là, «vers de nouvelles voies qui conduisent au développement de la féminité», reproductive. Il invente à cet effet le terme « orgasme vaginal » et accompagne dans sa démarche les mouvements natalistes qui s’étendent après-guerre à tout l’occident. La découverte du processus de la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde sonnera définitivement le glas pour le clitoris: il est décrété inutile pour la procréation et perd donc tout intérêt. Par la suite, le présentation du clitoris disparaît des ouvrages scientifiques et médicaux. Dans les années 1960, il a même disparu des dictionnaires. Jean-Claude Piquard, sexologue à la faculté de médecine, témoigne dans son livre « La fabuleuse histoire du clitoris », qu’à sa grande surprise pendant ses études de sexologue clinicien on ne lui a jamais parlé du clitoris. Plus de 50 % des jeunes filles ignorent posséder ce fameux « bouton de rose ». Et seulement 16 % d’entre elles connaissent sa fonction érogène.

C’est seulement en 1998 qu’une urologue australienne redécouvre que le clitoris externe et les bulbes clitoridiens internes ne font qu’un seul et même organe. Odile Fillod a réalisé, en 2016, le premier clitoris « imprimé en 3D à taille réelle » (soit, tout de même, 10 cm de long), et mis le fichier de fabrication en accès libre sur Internet. L’ensemble a la même origine embryologique que le pénis, fonctionne exactement de la même manière (sa congestion constitue la composante principale de l’excitation sexuelle) et joue le même rôle dans le plaisir sexuel.

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Pierre Fournier, malthusien sans le dire

Un fou à diplômes explique à ses étudiants : « C’est un fait d’expérience, le taux de natalité ne diminue qu’à partir d’un certain niveau de vie. Lequel niveau de vie ne peut être atteint que par l’industrialisation à outrance. Laquelle industrialisation exige une main d’œuvre abondante et donc un taux de natalité élevé. Le seul moyen de résoudre à long terme le problème de la surpopulation, c’est donc d’encourager la surnatalité. CQFD. » Or ce fou, notez-le bien, n’est pas unique en son genre et au moins, lui est presque inoffensif puisqu’il ne fait rien d’autre que parler. Mais tous les dirigeants du tiers-monde raisonnent comme lui ; et même, disons, tous les dirigeants du monde. J’ai bossé dans une administration. Les avantages de carrière d’un administrateur s’évaluent au nombre d’employés sous ses ordres. Si toutes les bureaucraties sont pléthoriques, c’est pas par hasard. La puissance engendre le nombre, car le nombre fait la puissance. Le Japon surpeuplé, surpollué, coincé renonce aux mesures antinatalistes pour donner un coup de fouet à sa croissance industrielle. Il est pas encore assez gros. Il le sera jamais assez. Un rapport du MIT démontre très bien que pour amener les pays du tiers-monde au niveau de vie occidental (théoriquement nécessaire pour que la natalité s’effondre d’elle-même) il faudrait polluer la planète au point d’y détruire toute vie, et que d’ailleurs c’est impossible parce que les trois quarts des ressources indispensable à cette croissance sont déjà monopolisées par le monde riche. (Charlie Hebdo – 2 février 1973)

– Il est facile de transformer les Chinois en robots parce qu’ils sont nombreux et bien tassés. La pollution par le nombre et la pollution fondamentale, celle qui tue l’initiative et qui tue la pensée.

– Pour parler à des milliers de mecs, faut des slogans, faut un podium, un micro et une grande gueule, faut être Hitler.

Extraits de « Fournier, face à l’avenir » de Diane Veyrat (Les cahiers dessinés, 2019)

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Terre inhabitable, chute démographique

Plus de 11 000 scientifiques, climatologues mais aussi biologistes, physiciens, chimistes ou agronomes, issus de 153 pays, préviennent que les humains risquent des « souffrances indescriptibles » liées à l’urgence climatique*. Les décès, les maladies augmentent déjà rapidement ; des industries et des économies entières sont menacées, en particulier dans les régions les plus pauvres du monde. Pour éviter de « rendre de grandes parties de la Terre inhabitables », ces scientifiques exposent des solutions que plus personne n’ignore, sortir des énergies fossiles, fixer un prix du carbone élevé, baisser la consommation de viande, protéger les zones humides, etc. La nouveauté, c’est que ces scientifiques osent s’aventurer dans le domaine démographique : il faudrait stabiliser, et « idéalement », réduire la population en promouvant l’accès de tous, et en particulier des filles, à l’éducation et à la contraception. Cette proposition relative à la maîtrise de la démographie a alimenté la verve de certains critiques, pour eux les pays du Sud ne sont pas responsables de la gabegie d’émissions de gaz à effet de serre par ceux qui vivent au Nord. Comme l’écrit Bruno Clémentin, «  On l’a déjà dit, on va le répéter : il n’y a pas trop de monde sur notre planète, il y a trop d’automobilistes (et de motards) »**.

On l’a déjà dit et on va le répéter, Biosphere connaît les auteurs de ce genre d’affirmation gratuite. Pour avoir directement « dialogué » avec Bruno Clémentin, Vincent Cheynet ou Clément Wittmann, nous savons qu’on ne peut pas discuter avec ce genre d’anti-malthusiens assujettis à leurs préjugés. Ils sont comme les inquisiteurs face à Galilée, refusant de regarder dans la lunette qui prouvait l’héliocentrisme. Opposons au constat partiel des natalistes une réalité incontestable : le nombre d’automobiles est lié au nombre de conducteurs de façon absolument interdépendante. Nous avons dépassé les 7 milliards d »automobilistes en puissance, et il y plus d’un milliard d’automobiles en circulation. Un niveau de vie motorisé basé sur les ressources fossiles est un multiplicateur des menaces, mais le nombre de personnes qui accèdent à l’automobile (à la moto et au camion) est réciproquement un multiplicateur des effets de serre entraînés par l’automobile. Bruno, Vincent, Clément et les autres devraient regarder de plus près en ajustant leurs lunettes l’équation de Kaya. Elle met en relation l’influence et le poids de l’activité humaine en termes d’émissions de gaz à effet de serre :

CO2 = (CO2 : KWh)  x (KWh : dollars) x (dollars : Population) x Population = CO2

Notons d’abord que tous les éléments de cette équation sont des multiplicateurs des autres paramètres. On y trouve d’abord le contenu carbone d’une unité d’énergie, ensuite la quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire, puis la richesse par personne et finalement la taille de la population. Le premier terme de l’équation appelle à réduire les émissions de carbone dans notre production d’énergie. L’indicateur suivant reflète cette réalité : au niveau mondial, une augmentation globale de la richesse par habitant aura mécaniquement – considérant les autres paramètres constants – une conséquence à la hausse sur les émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc faire en sorte que la réduction de notre niveau de vie empêche la possession d’une voiture individuelle, riches compris pour des raisons d’équité. La question éthique percute aussi le dernier paramètre de l’équation, la population.  Mais Dennis Meadows nous met devant le véritable enjeu de la problématique malthusienne : « Il n’y a que deux manières de réduire la croissance de la population : la réduction du taux de natalité ou l’accroissement du taux de mortalité. Laquelle préférez-vous ?  » En résumé, pour sortir de l’impasse où nous mène la civilisation thermo-industrielle, la sobriété partagée doit s’accompagner d’une décroissance démographique. Les Gilets jaunes et les chauffeurs routiers auront du mal à comprendre la première solution au réchauffement climatique, les natalistes auront du mal à comprendre la seconde.

* LE MONDE du 8 novembre 2019, Crise climatique : l’appel de 11 000 scientifiques pour éviter des « souffrances indescriptibles »

** éditorial du mensuel La décroissance de novembre 2019

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discuter PMA, c’est interdit par les LGBT

Une conférence sur «L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique» de la philosophe Sylviane Agacinski, connue pour son opposition à la GPA, a été annulée. La direction de l’établissement a estimé que «face à des menaces violentes», elle ne pouvait «assurer pleinement la sécurité des biens et des personnes, ni les conditions d’un débat vif mais respectueux». À l’origine de cette agression contre Sylviane Agacinski, un communiqué des associations GRRR, Riposte trans, Mauvais Genre-s et WakeUp! : « L’université Bordeaux Montaigne invite une homophobe notoire pour parler PMA/GPA», mettre tout en œuvre afin que cette conférence n’ait pas lieu».

Les organisateurs de ce cycle de conférence réagissent : «Des groupes ont décidé d’empêcher la tenue d’un échange légitime sur ces questions d’ordre éthique dans le contexte des débats actuels sur la PMA et la GPA. Cette manifestation de censure constitue une atteinte excessivement violente à la confrontation des idées à laquelle notre université est attachée. Empêcher la discussion au sein d’une communauté participe d’une dérive liberticide».

https://amp.lefigaro.fr/actualite-france/sylviane-agacinski-annule-une-conference-sur-la-gpa-en-raison-de-menaces-20191024

Notons que l’homosexualité était pourchassée à une époque, qu’elle a droit de cité de nos jours, et que des homosexuels inversent l’ostracisme en faisant preuve aujourd’hui de ce dont ils ont souffert autrefois. Il y en a qui n’ont aucun sens des limites… D’autant plus que discuter PMA n’a rien à voir avec l’homophobie ! Rappelons que d’autres LGBT ont brûlé cet été le journal La Décroissance parce qu’il tient à peu près le même discours qu’Agacinski.

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Faut pas rêver de devenir maman !

Sophie Arseneault, 18 ans, fait partie des plus de 3400 signataires du pacte « Pas d’avenir, pas d’enfant » : « Si nous (notre génération) avons des enfants , ils n’auront pas la sécurité. Nous nous demandons à quel point c’est raisonnable, c’est réaliste, d’avoir des enfants dans un environnement bien pire que présentement... »

Emma Lim, 18 ans : « Je fais face à un futur inévitable d’instabilité économique, de pénuries alimentaires et de météo extrême. Je dois abandonner mes chances de bâtir une famille parce que je ne peux me permettre d’avoir des enfants dans un monde aussi instable… »

Sara Montpetit : « Je veux que mes enfants puissent voire la beauté du monde qu’il nous reste encore. Pourquoi mettre au monde la vie si je ne sais même plus, à ce jour, ce qu’il va nous en rester ? » »

Naia Lee, 16 ans : « Ce n’est pas que je ne veux pas avoir d’enfant, mais je ne lui souhaiterais pas une vie d’attaques d’écoanxiété... »

On voit de plus en plus de collectifs de jeunes s’engager dans l’action climatique parce qu’agir est le meilleur moyen de combattre l’anxiété. Ce mouvement au Canada rejoint la tendance internationale child free (en français nullipares) pour des motivations écologiques. De toute façon la grève du ventre est un moyen structurellement plus efficace qu’une grève scolaire pour lutter contre les maux de la société thermo-industrielle. Yves Cochet avait rappelé que la « grève du troisième ventre », lancé par Marie Huot en 1890, était un mouvement libertaire ayant pour objectif de s’opposer aux politiques natalistes belliqueuses du gouvernement en place. Le natalisme est une doctrine qui accompagne tous les régimes potentiellement fascistes. Ces mouvements pour l’ordre moral sont sous-tendus par une idéologie nationaliste (plus de chair à canon) tout en préservant la paix sociale (plus d’enfants, c’est la crainte du chômage et l’acceptation d’un régime autoritaire). A brandir le malthusianisme hors de tout contexte, on veut faire oublier que les avocats de la natalité ne se retrouvent pas du côté des humanistes.

Aujourd’hui le natalisme ajoute à ces méfaits le réchauffement climatique ; tout future mère devrait connaître l’équation de Kaya avant de se faire engrosser… en toute connaissance de cause !

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Les anti-PMA sont-ils décroissants ?

Sept ans après les grandes mobilisations contre le mariage pour tous, les opposants ont défilé le dimanche 6 octobre contre la procréation médicalement assistée (PMA). La motivation, résumées par le slogan « Contre la PMA sans père et la GPA [gestation pour autrui] », sont identiques à celles de La Manif pour tous : défendre la famille traditionnelle. Mais l’issue du débat parlementaire sur la loi « bioéthique » ne fait plus de doute, le mariage pour tous est entré dans les mœurs avec une rapidité fulgurante : le peuple est habitué à accepter l’inacceptable du moment que le matraquage médiatique va dans le sens de l’appareil techno-industriel. Le premier ministre [Edouard Philippe] disait encore en 2013 : “Jamais la PMA, car elle conduira à la GPA.” Il soutient aujourd’hui la PMA pour les femmes, lesbiennes ou seules. Rare sont les articles contre la PMA, le mensuel LA DÉCROISSANCE, « 1er journal d’écologie politique », fait exception. Ainsi cet appel pour l’abolition de toute reproduction artificielle de l’humain (par Pièces et main d’œuvre et resistenze al nanomondo)* :

« Le droit au désir d’enfants d’individus frappés de stérilité accidentelle (hétérosexuels) ou réfractaires à tout rapport sexuel avec des membres de l’autre sexe ne peut l’emporter sur le droit de l’immense majorité des humains, ni sur le droit de l’espèce elle-même, à se perpétuer comme ils le font depuis des millions d’années et comme l’ont fait les mammifères avant nous. Nous exigeons que soit qualifié de crimes contre l’espèce toute reproduction artificielle de l’humain, toute sélection et modification génétique de l’humain. Nous exigeons l’arrêt de toute prise en charge de production infantile par la sécurité sociale et la fermeture de toutes les banques de gamètes. L’argent de la sécurité sociale doit aider les vrais malades des milieux populaires, et non pas satisfaire les désirs narcissiques de stériles volontaires ou involontaires. » Dans un autre article du même journal, « la liberté c’est la dépendance »** :

« Le donné biologique peut être plié à notre volonté. Grâce à l’industrie, l’être humain sera le maître de lui-même, se construisant et se déconstruisant à volonté : procréation (PMA, utérus artificiel, changement de sexe), cyborg (organes mécanique ou électronique augmentant le corps), chimères génétiques. Comment les anciennes idées de liberté pourraient-elles perdurer lorsqu’elles sont confondes avec la dépendance à l’égard de l’appareil industriel ? » Pour en savoir plus sur la position du journal « LA DÉCROISSANCE » :

Décroissance, ne pas nier la différence des sexes (LA DÉCROISSANCE, décembre 2017)

La Décroissance, c’est simplement le sens des limites (LA DÉCROISSANCE, novembre 2014)

Quelles limites à la procréation médicalement assistée ? (LA DÉCROISSANCE, avril 2014)

Le « mariage pour tous », produit de la croissance libérale (Vincent Cheynet, rédacteur en chef de la LA DÉCROISSANCE )

* LA DECROISSANCE d’octobre 2019, « Contre l’eugénisme et l’anthropocide » p. 3 et 4 (extraits)

** LA DECROISSANCE d’octobre 2019, « Pourquoi tant de haine ? p. 11 (extrait)

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La mono-procréation, un homo-sexisme

Désir de maternité des couples de lesbiennes et des femmes célibataires !? L’Académie nationale de médecine estime que « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure » et n’est « pas sans risques » pour son « développement psychologique » et son « épanouissement » (rapport officiel du 21 septembre 2019). Pour l’Église catholique, ouvrir l’insémination artificielle avec donneur (IAD) aux couples de femmes et aux femmes célibataires constitue un saut « anthropologique » ; elle estime que l’insémination est une violation inacceptable de la « loi naturelle ». Décidément, ça se corse… L’Eglise catholique rejointe par l’Académie de médecine, de l’autre côté tous les lobbies LBGT soutenu par le politiquement correct. Choisir son camp va nécessiter la prise de Doliprane.

L’insémination artificielle a effectivement fait franchir une frontière « anthropologique », mais ce saut s’est produit à la fin du XVIIIe siècle, lorsque Lazzaro Spallanzani en 1780 a remplacer (sur une chienne) le rapport sexuel par un artifice technique. Longtemps assimilée à l’adultère, l’insémination artificielle avec donneur a été de nos jours présentée comme un traitement médical afin de la rendre moralement acceptable. Mais l’IAD n’est pas pour autant un acte thérapeutique, la femme n’a pas de problème de fertilité. Les gamètes des donneurs ne sont en rien des médicaments. A l’ambition de lutter contre l’« infertilité médicale » se substituerait un combat déraisonnable contre l’« infertilité sociale » des femmes homosexuelles ou célibataires. La « PMA pour toutes » pervertirait, selon La Manif pour tous, le sens de l’insémination artificielle avec donneur : ce geste destiné à aider les couples hétérosexuels servirait désormais les « caprices » des femmes homosexuelles ou célibataires. Le sperme devient un matériau de reproduction anonyme manipulé par des blouses blanches dans des hôpitaux. Notons la brutalité de ce changement sociologique, il y a 25 ans on parlait plutôt de l’importance du père et des « pères absents. Notons aussi que la PMA ne peut être mise en œuvre actuellement pour des couples que si la procréation est impossible (infertilité médicalement diagnostiquée) ou dangereuse (risque de transmission d’une maladie grave à l’enfant ou au partenaire). Le projet de loi en discussion à l’Assemblée prévoit de supprimer le critère d’infertilité.

Puisque l’insémination affranchit la reproduction des rapports hétérosexuels, il devient possible de procréer en dehors des schémas familiaux traditionnels. Ce n’est justifié que par l’individualisme poussé à ses extrêmes. Si on autorise la PMA pour toutes, il n’y a aucune raison d’interdire la GPA pour tous. Car si l’enfant devient un droit, les citoyens de sexe masculin seuls ou en couple pourraient le réclamer. Alors que les homosexuels nous demande à juste titre que le monde respecte leur mode vie, ils doivent aussi assumer le fait que leur mode vie ne permet pas d’enfanter : l’être humain n’a pas comme mode de reproduction la parthénogenèse comme les pucerons et il n’est pas hermaphrodite comme l’escargot. S’ils désirent quand même être parent, ils leur restent l’adoption, il y a beaucoup d’enfant en manque d’amour. Alors, quelle légitimité au désir d’enfant sans père ou sans femme ? Et si nous arrêtions de nous reproduire à outrance !

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PMA, qui voudrait vivre sans père ?

« La procréation est par nature liée à la différence sexuelle puisque nous sommes tous issus de gènes masculins et féminins. Je fais donc partie de ceux qui s’interrogent sur la manière dont le projet de deux femmes, et même d’une seule femme, de devenir parent(s) devient progressivement, à lui seul, la justification de l’accès à la procréation. La question n’est pas celle de l’existence d’enfants sans père connu et élevés par une femme seule ou un couple de femmes : il en existe déjà. Mais avec la PMA (procréation médicalement assistée) s’affirme la volonté de permettre à chacun de maîtriser totalement le cours des événements de sa vie, selon son désir individuel. Ce désir justifierait une forme de « droit créance » sur la société pour réaliser leur projet : il ne s’agit plus de prendre acte de situations existantes, mais de les créer. La différence avec les situations actuelles d’enfant sans père, c’est qu’à l’avenir on ne lui dira plus que les circonstances en ont décidé ainsi, mais que c’est ainsi que la société l’a décidé pour lui.

« Si le curseur principal de ce qui doit être autorisé est la force du désir d’avoir un enfant, où nous arrêterons-nous ? Quel sera le seuil de déclenchement du refus de satisfaire tout désir sincère ? Si le droit à l’enfant est reconnu à toutes les femmes, au nom de quoi sera-t il demain dénié aux hommes ? Je ne vois pas comment la société pourra s’opposer durablement à ces aspirations d’hommes à devenir pères sans mère. Déjà aujourd’hui, des voix s’élèvent pour proposer la gestation pour autrui (GPA) au nom du dépassement définitif de tout lien entre sexe et procréation. Où l’homme mettra-t il une limite philosophique à ce qui est techniquement possible ? Peut-on toujours appeler la technique en renfort pour contrer la nature ? Je ne partage pas cette vision de l’humanisme, pour ne pas dire de ce transhumanisme. De la même manière que son aspiration à profiter, à l’excès, de ce que la Terre lui prodigue semble être irrépressible, son exigence qu’il soit répondu à ses aspirations personnelles semble sans limites. C’est aussi ce que voulait Icare, s’envolant aussi haut que possible au-dessus du monde jusqu’à se croire l’égal des dieux. On sait ce qu’il en est advenu. »

propos de Jean-François Debat (secrétaire national à l’environnement et à la transition énergétique du Parti socialiste) in LE MONDE du 22-23 septembre 2019, « L’extension de la PMA à toutes les femmes gomme l’altérité parentale »

NB : Le projet de loi prévoyant de supprimer le critère d’infertilité et d’ouvrir la PMA aux couple de lesbiennes et aux femmes célibataires est en examen à l’Assemblée nationale ce 24 septembre. Lire sur notre blog biosphere nos articles antérieurs :

28 juin 2019, PMA, le débat censuré par Macron

25 janvier 2019, PMA, un débat qui se révèle anti-démocratique

28 décembre 2018, pas de PMA, pas de GPA, pas d’enfant !

11 juillet 2017, PMA, une horrible histoire de science-fiction

2 juillet 2017, PMA, une fécondité sans père et sans repères

21 mars 2016, Marre de la PMA, marre des marchands d’enfants

11 août 2014, sexe et PMA, la reproduction artificielle de l’humain

22 décembre 2012, Critiquer la PMA pour respecter les cycles naturels

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Écologie et politique démographique

Le progressisme est en porte-à-faux avec les grands impératifs de notre temps que sont la décélération, la déconnexion et la décroissance, surtout démographique, comme l’avait bien vu Lévi-Strauss. Voici une application possible selon Gilles Lacan :

« Nul ne sait vraiment aujourd’hui quel nombre d’habitants pourrait nourrir le territoire de la métropole, avec une agriculture sans pétrole, sans engrais azoté et sans pesticides, soucieuse de la condition animale et de la biodiversité, dans un pays où 99 % de la population n’a pas de formation agricole, où les problèmes de stockage des énergies renouvelables ne sont pas maîtrisés, où les terres arables sont abîmées et où il ne subsiste que 15 000 chevaux de trait. En revanche, il ressort des données de l’ONG Global Footprint Network, mesurées en hectares globaux, que la France a une empreinte écologique 1,87 fois supérieure à sa bio-capacité. Pour que l’empreinte écologique du pays soit équivalente à sa bio-capacité, c’est-à-dire qu’elle respecte les capacités de renouvellement des ressources naturelles du territoire, il faudrait :

– soit diviser la consommation moyenne par 1,87 ce qui donnerait un smic net mensuel de 626 € à population et à répartition des revenus inchangées ;

– soit réduire la population dans une proportion de 1,87 ce qui correspondrait à une France de 36,4 millions d’habitants à consommation inchangée ;

– soit encore réduire la consommation et la population dans une proportion cumulée de 1,87.

La France ne manque donc pas d’habitants, bien au contraire. La politique nataliste menée depuis la Libération n’a aujourd’hui pour finalité que d’accompagner la logique de croissance du système économique. Elle n’est plus justifiée, aggrave notre empreinte écologique et rend la vie quotidienne de chacun plus difficile.

Le solde des flux migratoires est largement positif : d’un côté près de 100 000 ressortissants français partent chaque année à l’étranger, de l’autre au moins 350 000 étrangers s’installent en France. Ce solde contribue pour l’essentiel à l’augmentation régulière de la population globale. Une politique de décroissance démographique ne peut ignorer l’incidence des phénomènes migratoires. Elle doit comporter un volet de réduction de l’immigration légale dans ses deux composantes principales : le regroupement familial et l’accueil des étudiants. Concernant l’immigration clandestine, l’action préventive visant à empêcher l’entrée illégale des étrangers sur le territoire doit être privilégiée par rapport aux mesures ostentatoires mais coûteuses et peu efficaces de reconduites à la frontière. D’où ce programme :

1. Supprimer les allocations familiales au-delà du deuxième enfant.

2. Reculer l’âge légal du départ à la retraite pour répondre au déséquilibre financier résultant du vieillissement de la population.

3. Réduire l’immigration légale en limitant les conditions de délivrance des titres de séjour.

4. Réduire l’immigration illégale en renforçant les capacités de Frontex et de la police aux frontières.

5. Stabiliser la population française en deçà de 70 millions d’habitants vers 2030 et amorcer ensuite sa diminution. »

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Naissance de l’eugénisme… dans la lignée de Darwin

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, l’eugénisme, c’est-à-dire le souci d’améliorer l’espèce humaine, se répandit dans tout le monde occidental. Il inspira de nombreuses lois instaurant notamment la stérilisation des indésirables. En Allemagne prénazie, l’un des principaux tenants de l’eugénisme fut Ernst Haeckel, celui-là même qui forgea en 1866 le néologisme « écologie ». Voici quelques extraits tirés du livre de Ivo Rens, Entretiens sur l’écologie (de la science au politique) :

Darwin : « Chez les sauvages, les individus faibles de corps ou d’esprit sont promptement éliminés, et les survivants se font ordinairement remarquer par leur vigoureux état de santé. Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l’élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les informes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déplient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun » (La descendance de l’homme – 1871, p 179)

Darwin : « Tous ceux qui ne peuvent éviter une abjecte pauvreté pour leurs enfants devraient éviter de se marier, car la pauvreté est non seulement un grand mal, mais elle tend à s’accroître en entraînant à l’insouciance dans le mariage. D’autre part, comme l’a remarqué M.Galton, si les gens prudents évitent le mariage, pendant que les insouciants se marient, les individus inférieurs de la société tendant à supplanter les individus supérieurs » (La descendance de l’homme – 1871, p 750)

Clémence Royer : « Je veux parler de cette charité imprudente pour les êtres mal constitués où notre ère chrétienne a toujours cherché l’idéal de la vertu sociale et que la démocratie voudrait transformer en une source de solidarité obligatoire, bien que sa conséquence la plus directe soit d’aggraver dans la race humaine les maux auxquels elle prétend porter remède. On arrivait ainsi à sacrifier ce qui est fort à ce qui est faible, les bons aux mauvais, les êtres bien doués d’esprit et de corps aux être vicieux et malingres… » (Préface de à la première édition française de L’Origine des espèces de Darwin – 1862 )

Une actualisation avec un extrait de Serge Latouche commentant William Stanton : Le scénario [que Stanton propose], présenté comme une programmation volontaire équitable et paisible, vise à une réduction progressive de la population sur cent cinquante ans à un taux égal à celui de la déplétion du pétrole afin d’éviter le cauchemar d’une réduction brutale à travers guerres (y compris nucléaires), massacres, famines, etc. Les ingrédients en sont les suivants : « L’immigration est interdite. Les arrivants non autorisés sont traités comme des criminels. L’avortement ou l’infanticide sont obligatoires si le fœtus ou le bébé s’avèrent très handicapés (la sélection darwinienne élimine les inaptes). Quand, par l’âge avancé, par un accident ou une maladie, un individu devient plus un poids qu’un bénéfice pour la société, sa vie est humainement arrêtée. L’emprisonnement est rare, remplacé par des punitions corporelles pour les petits délits et par le châtiment capital sans douleur pour les cas les plus graves. » L’auteur est conscient des oppositions qui peuvent surgir de la mise en place de son schéma : « Le plus grand obstacle dans le scénario ayant le plus de chance de succès est probablement (à mon avis) la dévotion inintelligente du monde occidental pour le politiquement correct, les droits humains et le caractère sacré de la vie humaine. » La réponse est aussi impitoyable que le diagnostic : « Aux sentimentalistes qui ne peuvent pas comprendre le besoin de réduire la population de la Grande-Bretagne de 60 millions à environ 2 millions sur cent cinquante ans, et qui sont outrés par la proposition de remplacement des droits humains par une froide logique, je pourrais répondre : ’Vous avez eu votre temps’. » (William Stanton , The Rapid Growth of Human Population 1750-2000 : Histories, Consequences, Issues, Nation by Nation, Multi-Science Publishing, 2003) ; (Serge Latouche Le pari de la décroissance, Arthème Fayard/Pluriel, 2006, pp. 142-143)

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Il y a cinq milliards d’hommes en trop sur Terre

« Le réchauffement climatique » OU « Cinq milliards d’hommes en trop », un livre de Jean-Michel, Jean-Claude HERMANS… et Thomas MALTHUS. En résumé :

Ce livre n’a aucune connotation politique, il n’est ni de gauche, ni de droite, il est simplement 100% écologique. Cela concerne simplement l’avenir de l’humanité. La démographie est sans doute le plus important des sujets et pourtant on n’en parle jamais, ou exceptionnellement pour dire que la démographie se porte bien en France et que nous sommes les champions. Comme si la démographie était une chance et une richesse. Plutôt une puissance par le nombre, ce qui était un avantage pour combattre ses voisins ! Il fallait de la chair à canon et de la main-d’œuvre. Il y a encore actuellement des personnes qui raisonnent ainsi, mais c’est indigne. Autrefois les océans regorgeaient de poissons, les forêts et les plaines de gibier. Mais dès 1900, on avait déjà éliminés les baleines du golf de Gascogne, l’esturgeon de nos fleuves, le thon de la mer du Nord, le loup et le lynx de nos forêts, la loutre, le castor et les moules perlières de nos rivières, l’ours, l’aigle et le vautour gypaète de nos montagnes, les tortues de nos landes. Si autrefois les espèces mettaient des siècles pour disparaître, aujourd’hui, tout va plus vite et on assiste à une hécatombe. Aujourd’hui c’est de l’eau morte qui coule dans nos rivières. Encore quand elles ne sont pas asséchées par des pompages abusifs. Aujourd’hui, les champs sont comme des terrains de football sans aucune vie. Où sont nos papillons, nos libellules, nos sauterelles, nos hannetons, nos coccinelles et nos pauvres abeilles ? Tout ça à cause des saloperies de pesticides que l’on met partout dans les champs et les jardins. Toutes ces disparitions sont dues à la pollution ou l’exploitation, mais la cause première est la surpopulation humaine.

Nous serons bientôt sept milliards sur la terre et c’est trop pour notre petite planète. L’homme est la seule espèce qui produit des enfants sans se soucier s’ils auront de quoi manger ou pas. L’homme est une espèce qui n’a pas de prédateur, c’est pourquoi, il peut se multiplier à l’infini. L’homme se reproduit même dans les pires conditions. Aujourd’hui, le leitmotiv est le réchauffement de la planète ; on ne parle jamais de la cause première, les sept milliards d’humains. On parle des gaz d’échappement des voitures, des fumées d’usine, des chauffages d’habitations, mais il faut des voitures, des usines et des habitations pour sept milliards de personnes. Si la terre n’avait qu’un milliard d’habitants comme en 1900, il y aurait sept fois moins de voitures, d’usines et d’habitations et sept fois moins de gaz à effet de serre. Nous avons atteint un seuil critique, il ne faut plus augmenter la population humaine, si nous pouvons la diminuer ce serait encore mieux. Si paresse est mère de tous les vices, démographie est mère de tous les maux. Le dépeuplement des océans est dû à la surpopulation humaine. La déforestation est due à l’accroissement de la population. La Chine est un pays totalitaire et impérialiste, mais pour ce qui concerne la démographie, ils ont eu raison ; sans cette planification familiale, la Chine aurait aujourd’hui 300 millions d’habitants de plus. Il y a évidemment un problème religieux concernant la démographie, car Dieu a dit : « Croissez et multipliez ». A l’époque de la Bible, cela ne posait pas de problème, on pouvait croître et multiplier, la terre était peu habitée et il y avait une forte mortalité infantile. Aujourd’hui, les gens religieux continuent à faire des grandes familles pour plaire à Dieu, sans réfléchir aux conséquences que cela a sur la planète. Aujourd’hui, il y a moins de mortalité infantile dans tous les pays car l’Occident a apporté sa médecine, mais les femmes continuent à faire des enfants comme au temps où il y avait une forte mortalité infantile.

En 1945, la France comptait 40 millions d’habitants. Nous sommes donc 25 millions de plus qu’il y a 65 ans. On s’étonne de la disparition des terres agricoles ? Comment faire pour multiplier les emplois ? En Europe et dans les pays occidentaux, il faudrait demander aux familles de n’avoir que deux enfants. De ne donner des allocations familiales que pour les deux premiers enfants et ne rien donner pour les suivants. On n’ose même pas stériliser les personnes condamnées pour maltraitance à enfants, ce qui serait pourtant la chose la plus logique pour éviter toute récidive. Et dans beaucoup de pays du tiers monde, c’est malheureusement l’enfant unique qu’il faut préconiser. Si nous nous soucions d’écologie, commençons par nous occuper de la surpopulation humaine. C’est curieux, les médias parlent de surpêche, de surexploitation, mais jamais de surpopulation et c’est pourtant la même chose.

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Ah, si la population française diminuait !

Avant toute chose, il faut considérer que l’expansion démographique d’un pays dans un monde largement surpeuplé et sur des territoires de plus en plus fermés car eux-mêmes surpeuplés, toute croissance démographique dans un pays doit être considérée comme défavorable. Les médias, particulièrement pour le cas français, s’intéressent à l’indicateur de fécondité de 2,1 enfants par femme, chiffre permettant un renouvellement de la population au même niveau. Mais une population stationnaire n’indique en rien que ce niveau soit supportable économiquement, socialement et écologiquement. Des pays comme le Japon ou l’Allemagne ont fait le bon choix de réduire leur population dans un contexte où des expertises scientifiques indiquent que nous courrons à la catastrophe dans beaucoup de domaine, climatique, énergétique, agricole, etc.

D’ici 2060, l’Allemagne devrait perdre presque 15 millions d’habitants et avoir une population de 66 millions d’habitants, contre plus de 80 millions à l’heure actuelle. Que ce soit la Tribune, Challenges ou l’Economiste, nos médias français s’inquiètent pour les Allemands. Ils ont bien tort. Chaque année arrive sur le marché du travail des classes d’âges moins nombreuses, ce qui fait baisser le taux de chômage puisqu’on a pas à leur fournir des emplois en aussi grand nombre. De plus moins de chômage veut dire moins de prestations à verser (les salaires et les revenus des entreprises sont moins ponctionnés, le coût du travail est ainsi moindre pour un salaire net identique et donc ça facilite encore plus l’emploi). Là aussi l’Allemagne a bénéficié de ce phénomène. Qui dit baisse de la population dit aussi baisse de la pression foncière, ce qui fait baisser le coût du logement pour les particuliers. On le voit en Allemagne où, bien que le niveau de vie soit un peu plus élevé qu’en France, se loger revient moins cher.

Les contempteurs de la décroissance démographique dans un pays s’attardent principalement sur le vieillissement de la population, donc le manque de main d’œuvre et le problème des retraites. La compensation par l’afflux de migrants forme pour les malthusiens une solution qui n’en est pas une. Les choses sont toujours beaucoup plus complexes que ce qu’on croit. Voici quelques extraits du livre « Moins nombreux, plus heureux, l’urgence écologique de repenser la démographie » :

1) la question du vieillissement :

Yves Cochet : La solution à un vieillissement de la population ne peut pas être l’augmentation de la proportion de jeunes, car ces derniers seraient vieux à leur tour un jour et réclameraient donc encore plus de jeunes : c’est la fuite en avant, la situation ne ferait que s’aggraver. Nous croyons, au contraire, que la peur occidentale du vieillissement de la population doit être affrontée aujourd’hui, et que, d’ailleurs, nous ne devons pas craindre une population âgée. Une société âgée possède des qualités économiques, sociales et écologiques comparables, voire meilleures, qu’une société plus jeune. Même à la retraite, les personnes âgées contribuent de façon appréciable à la prospérité de la société, par tout le travail bénévole qu’elles assument, auquel il faut ajouter les contributions intellectuelles de la sagesse de l’âge. Les grands-parents européens assurent les deux-tiers des services de garde informels des enfants. La grande majorité des personnes âgées sont auto-suffisantes, elles ne sont pas un fardeau financier pour leurs enfants. C’est plutôt elles qui, bien souvent, soutiennent les jeunes générations, notamment les chômeurs. Tout compte fait, les jeunes sont plus coûteux pour l’économie, en temps et en argent pour leur entretien et leur éducation, que les vieux pour leurs pensions. Plus de retraites à payer est compensé par moins d’investissements scolaires. De même, dans le secteur de l’habitat et des infrastructures en général, une population stagnante ou déclinante est évidemment moins coûteuse qu’une population croissante. A l’échelon individuel, une famille avec un ou deux enfants disperse moins son héritage qu’une famille avec trois ou quatre, ce qui favorise les enfants de la première famille.

Jean-Christophe Vignal : Ce qui est certain, c’est que la transition démographique implique un vieillissement général de la population, avec un gonflement du nombre de personnes âgées et un affaiblissement du nombre de jeunes. Ce qui signifie qu’il y aura moins de jeunes pour s’occuper de plus de vieux. Avec des besoins médicaux en hausse. Mais aussi qu’il n’y aura plus à construire – sauf à imaginer une nouvelle occupation spatiale du territoire, nullement improbable pour répondre aux besoins d’une économie durable relocalisée – des centaines de milliers de logements par an pour accueillir les nouvelles familles. De même, les infrastructures communes seront moins sollicitées par une population moins nombreuse, et les dépenses éducatives, premières dépenses de l’État, pourront diminuer. Quoiqu’il en soit, impossible de dire aujourd’hui si les gains compenseront les pertes. Tout ce à quoi il est possible de s’attendre, c’est à une restructuration sévère de secteurs entiers et importants de notre appareil productif de biens et de services. D’autant plus que cette transition démographique doit s’accompagner, pour avoir du sens, d’une révolution écologique profonde dans nos manières de produire comme de consommer. A quoi en effet servirait-il d’être moins nombreux si cela conduisait seulement à pouvoir consommer toujours plus, en continuant à détruire le biotope Terre qui nous fait vivre ?

Michel Tarrier : Prenons l’exemple des retraites. Contrairement à l’idée, répandue par nos gestionnaires qui ont les yeux rivés sur leurs projections à 20 ans, selon laquelle nous avons besoin de plus de jeunes pour pouvoir payer les retraites des seniors sans troubles économiques et sociaux (afin d’éviter un poids des prélèvements trop grands sur les premiers, ou un désastre financier aux seconds avec des retraites ‘peau de chagrin’), cette croissance démographique ne peut être appréhendée que comme une pyramide de Ponzi ne pouvant se terminer que par un krach, en générant des  »excès de capacité de charge » comme l’évoque précédemment Alain Gras en se référant au modèle de Lotka-Volterra. En effet, si chaque génération doit être plus nombreuse que la précédente pour supporter le coût des seniors, nous sommes en présence d’un mécanisme de fuite en avant qui ne peut que se heurter à un moment au mur des réalités, que celles-ci soient sociales, économiques ou écologiques. Il suffit que le chômage des jeunes s’aggrave et perdure pour que ceux-ci ne se révèlent qu’un poids-mort économique incapable de prendre en charge ses propres besoins comme les besoins des classes âgées … une situation ‘à la tunisienne’ en quelque sorte (9), et qui plus est dans un pays qui a l’habitude d’un certain confort et vivrait d’autant plus mal un déclassement. Et si nous faisons fi de la crise économique en pariant sur une relance prochaine, que fera-t-on dans une France de 80 millions d’habitants sinon une projection à 100 millions pour la génération suivante, et puis 120 pour la fois d’après ? Sérieusement, vous y croyez, vous, à une France pareille où le Grand Paris absorberait Lille et Lyon ? A la viabilité de ce pays-là ? Ou bien plus simplement à l’intérêt d’y vivre ?

2) la question migratoire :

Yves Cochet : Si l’on s’en tient à l’idéal de la pensée politique progressiste courante, l’Europe vieillissante et en baisse démographique devra accueillir des millions de jeunes émigrés du Sud pour tenter de résoudre les problèmes d’une société de croissance : déséquilibre entre le nombre de retraités et le nombre d’actifs, mutation de la demande de biens et services traditionnels et des types d’emplois afférents dans le sens du « care », évolution des jeux de pouvoir nationaux au profit des nouveaux citoyens émigrés. C’est là une conception de l’augmentation démographique qui ne profite qu’aux tenants de la croissance, du dynamisme des marchés et de la compétitivité à tout prix.

Didier Barthès : « Croissez et multipliez » lit-on dans la Genèse. Ces propos ont largement dépassé leur origine religieuse. Beaucoup, même parmi les athées les plus convaincus, ont intériorisé cette injonction. Mais, croyants et non-croyants oublient généralement que cette phrase, datant de quelques siècles avant Jésus-Christ, fut écrite dans un monde qui ne comptait environ que 150 millions d’individus soit le cinquantième de ce qu’il héberge aujourd’hui. Si l’on admet que la nature d’un problème est largement déterminée par son ordre de grandeur, alors, constatons que cet appel au peuplement se trouve désormais bien inadapté aux circonstances. Nous serons bientôt neuf milliards et nous touchons chaque jour un peu plus aux limites de notre biotope. Dans un monde de 150 millions d’habitants tous les problèmes locaux et provisoires de surpopulation pouvaient se régler par l’émigration, c’est d’ailleurs ainsi que la Terre s’est couverte d’hommes. Sur une planète entièrement peuplée, ce mécanisme n’a plus de sens.

Michel Sourrouille : j’aborde une question rarement évoquée, « la décroissance des migrations sur une planète close et saturée ». En effet cet aspect sent le souffre puisque l’arrêt des migrations est une thématique portée par l’extrême droite. Mais pas seulement. Sur une planète saturée d’humains, les frontières se ferment. Les lois contre les étrangers se durcissent un peu partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres.

Jean-Christophe Vignal : Il faut aussi poser la question de l’immigration. Comment des Français pourraient admettre qu’il leur faut limiter leur procréation pour permettre à terme une gestion écologiquement équilibrée de leur territoire sans consommation prédatrice de ressources sur d’autres pays, et continuer à voir arriver des dizaines de milliers de nouveaux arrivants chaque année ? Une gestion limitative de notre procréation, même dans un cadre purement incitatif à mille lieux du mode contraignant et punitif pratiqué en Chine, n’aide pas à soutenir une politique d’accueil. Je soutiens à titre personnel qu’il nous faut être d’autant plus rigoureux dès aujourd’hui, pour nous-mêmes comme pour les migrants économiques, afin que notre pays ait demain les ressources nécessaires et durables pour accueillir toute notre part des éco-réfugiés qu’évoque précédemment Michel Sourrouille, victimes lointaines d’un mode de développement prédateur que nous avons largement contribué à faire émerger.

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La démographie fait polémique au sein des décroissants

Alain Adriaens : « La question de la démographie est un des rares sujets à faire polémique au sein des Objecteurs de croissance. Nous sommes tous convaincus que la croissance démographique est un des 3 facteurs (I=PAT) qui est à la source du problème mais nous savons que c’est une question que la politique ne peut résoudre par volontarisme.  Une certaine impuissance donc. Je viens d’aborder indirectement cette question dans une analyse destinée à un centre d’étude écologiste. » Voici quelques extraits de son analyse de l’équation IPAT qui complètent notre article précédent sur le Que sais-je ? » consacré à la décroissance.

Technologies : confiance, méfiance ou défiance ? (février 2019)

L’impasse de l’actuel modèle d’organisation des sociétés devient évidente pour celles et ceux qui ne sont pas dans le déni. Se pose dès lors la question, non plus de la probabilité des temps mauvais à venir, mais de comment faire pour éviter le pire. Entre la croissance verte et l’objection de croissance, le débat se cristallise souvent autour de la place accordée aux technologies nouvelles. Si l’on veut tenter une approche globale et distancée de l’impact des activités humaines sur les écosystèmes, l’équation dite d’Ehrlich1 qui date déjà des années 70 est éclairante. I = PAT montre que l’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la population (P), les consommations de biens et de services de celle-ci, directement liée à sa richesse, (A, pour « Affluence » en anglais) et les technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui s’est passé ces dernières décennies, on constate qu’au niveau mondial, le taux annuel de la croissance de la population est de 1,2%, le taux de croissance du PIB est en moyenne de 3,2% et l’amélioration de l’efficience des techniques, difficile à estimer2 est d’environ 1,5%. Au total, chaque année a vu (et continuera à voir, sauf changement radical) un accroissement de l’impact environnemental de 3,1% (1,2 + 3,2 – 1,5), avec les conséquences terriblement néfastes que l’on ne peut plus nier (sur le dérèglement climatique dû au émissions de CO2 à la mode aujourd’hui mais aussi sur la biodiversité et plus largement sur les 9 secteurs critiques listés par Kate Raworth dans son Doughnut Economics.

Que faire ? Selon les sensibilités, les intérêts ou les aveuglements, on peut donner la priorité à l’action sur l’un des trois facteurs : population, consommation ou technologies employées.

Passons d’abord rapidement sur ceux qui souhaitent d’abord voir diminuer la population mondiale. Il est évident qu’il importe de conseiller aux couples de ne pas avoir trop d’enfants, surtout dans les pays dits développés où un humain est environ 40 fois plus « lourd » pour les écosystèmes que dans les pays pauvres3. Dire et redire « Un enfant ça va, trois enfants, bonjour les dégâts » est une vérité mais tous les démographes savent que, sauf mesures coercitives autoritaires ou anti-humanistes, l’action politique a très peu d’influence sur les désirs d’enfants. Certes, mettre fin aux politiques natalistes (allocations familiales plus élevées selon le rang de l’enfant – fort heureusement fini depuis peu en Belgique) ou permettre un accès plus aisé aux méthodes anticonceptionnelles, sont de bonnes politiques que l’on peut soutenir mais elles sont souvent freinées par des facteurs culturels ou religieux qui n’évoluent pas aussi vite que les nécessités économiques ou environnementales. Toutefois, on constate que la natalité diminue lentement en parallèle avec les progrès de l’éducation et du niveau économique. Sachant que les capacités d’influencer les choix reproductifs des humains sont limitées et à long terme, la question « Comment agir pour arrêter de dégrader l’écosystème Terre ? » se porte dès lors sur quelle cible privilégier : la consommation ou le développement de nouvelles technologies.

Si, avec l’adoption de technologies moins consommatrices d’énergie, l’on n’observe pas de ralentissement des dégâts environnementaux, c’est dû au paradoxe que Jevons, dès le XIXe siècle, a décrit : si des techniques plus efficaces apparaissent, elles diminuent le prix de revient des produits, leurs ventes augmentent et leur production croît plus vite que la réduction de pollution qu’elles ont engendrée. Pour M. et Mme Toulemonde, cela s’est traduit par le fait que bien que les véhicules automobiles consomment moins qu’il y a 20 ans, la consommation de carburants des ménages a augmenté car les gens parcourent plus de km vu le moindre coût que cela représente jusqu’à présent… Il apparaît aux yeux de plus en plus de nos contemporains que le « toujours plus de technologies innovantes », slogan que la logique consumériste veut imposer, a des conséquences contre-productives que n’avait même pas imaginées Ivan Illich. Ce que l’on nous propose sont des objets techniques qui nous « faciliteront la vie » à un point tel que nous deviendrons des incapables. Déjà les calculettes ont fait régresser les capacités de calcul mental, les GPS et autres « apps » sur smartphones font perdre le sens de l’orientation et, bientôt, des voitures autonomes dispenseront d’avoir à apprendre à conduire… On peut donc imaginer un scénario semblable à celui du (prophétique ?) film d’animation WALL-E : après avoir complètement « salopé » la planète Terre, les humains survivants se réfugieront sur une station spatiale où, servis par des robots très efficaces, ils deviendront des espèces de larves obèses, avachies dans leur hyper-confort de rois fainéants…

 

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