Nullipares, childfree, les personnes sans enfants
La décision d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants se fait normalement à deux. Aujourd’hui, l’infécondité définitive atteint en France 21 % des hommes nés entre 1961 et 1965, et 13,5 % des femmes nées à la même époque. On estime à 3 % seulement la part due à l’infertilité médicale. Mais il est de bon ton de ne s’intéresser qu’aux femmes qui ont choisi de ne pas avoir d’enfants. En Allemagne, 25 % des femmes nées en 1968 sont sans enfants. Il y a là-bas une véritable culture des familles sans enfants. Une page entière du MONDE* consacrée aux childfree, cela se fête.
Malheureusement l’article du MONDE insiste sur la superficialité des considérations individualistes : « Je n’ai jamais eu le désir d’enfant, tout simplement. Pas besoin de chercher telle ou telle cause » ; Un enfant, c’est une « charge », un « poids », un « fil à la patte », bref, un gêneur ; « Je ne supporte pas les enfants s’ils sont un tant soit peu turbulents » ; « J’ai préféré passer mes nuits à discuter, écrire, lire ou danser, plutôt qu’à changer des couches » ;« La femme qui court toute la journée, qui travaille avec trois enfants, je ne pouvais pas vivre ça, l’idée m’était insupportable » ;« Je ne vois pas d’avantage à avoir des enfants. En revanche, une journée passée à entendre mes collègues me suffit à dresser une longue liste d’inconvénients (nuits blanches, contraintes horaires, dépenses, angoisses) ». Les considérations tournées vers le futur sont rares : « Le CDI est en voie de disparition. Plus rien n’est sûr. Je peux perdre mon emploi, mon mari peut me quitter. Si j’ai un enfant, comment savoir qu’il ne manquera de rien ? » ; « Je m’inquiète beaucoup plus pour les générations futures que ceux qui font des enfants sans réfléchir » ; « C’est l’envie d’enfants qui me paraît égoïste et irraisonnée : dans un monde pareil, sérieusement ? »
Si nous avions à faire le choix d’une fécondité rationnelle, responsable, la base de notre raisonnement serait simple : pourquoi faire un bébé de plus dans un monde déjà surpeuplé ? Mieux vaudrait le fait d’avoir un seul enfant ou pas du tout plutôt qu’un suicide assumé dans l’intérêt de la planète… La volonté de ne pas donner naissance dans un monde menacé par l’effondrement écologique n’est pas encore un facteur déterminant, pas encore. Voici quelques références pour poursuivre votre réflexion :
Féminisme, sensibilité écologique et refus de maternité (2016)
No kid, ces femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant (2014)
démographie responsable (2010)
oui à la nulliparité (2008)
Un livre qui fait le tour des problèmes : « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »
Pour rejoindre l’association « Démographie Responsable » : https://www.demographie-responsable.org/nous-rejoindre.html
* LE MONDE du 25-26 février 2018, elles ont décidé de ne pas avoir d’enfants et l’assument
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