écologie appliquée

Cadeaux, Noël bientôt en décroissance

Michel S. a été récemment en contact avec un ancien élève d’il y a une trentaine d’années. Après les amabilités d’usage, il lui a demandé s’il lui restait un souvenir de ses cours de sociologie quand il était en seconde : « Oui, quand vous nous avez dit que vous n’offrez jamais de cadeau à vos enfants pour Noël… Cela m’a fait beaucoup réfléchir par la suite. » Trop rares sont les discours qui vont à l’encontre de la marchandisation de la fin d’année. D’un côté on nous annonce que ça va aller de mal en pis, de l’autre les étalages des grandes surfaces restent bien garnis. Et les mérdias en rajoutent.

lemonde.fr : A la veille de Noël, l’inflation hante la plupart des clients. Mais la fille aînée, âgée de 13 ans, aura droit à un « joli bijou », tandis que le fils obtiendra une console de jeux PS5,, acquise 400 euros fin novembre lors des opérations du « Black Friday ». « Pour la première fois », toute la famille s’était cotisée. Endettés par la construction de leur maison à Bretigny-sur-Orge, les parents ne se feront pas cette année de présents. Une première. Le couple a même puisé dans les cagnottes de ses cartes de fidélité Carrefour et E. Leclerc pour acheter le foie gras « dès les premières opérations de promotion de novembre ».

Ainsi va le monde occidentalisé aux temps de la guerre de tranchée en Ukraine et du massacre à Gaza, sans compter les zones touchées par la famine. Laissons le cliché sexiste véhiculé par le monde.fr à propos des cadeaux à ces enfants. Étonnant que le peuple face à l’inflation ne réclame pas un chèque jouets, et pourquoi pas le chèque foie gras. Les marchands du temple sont partout et conditionnent les familles. Les marchés de Noël, quel étalage de la futilité. D’ici peu les soldes, puis les rois, etc.. toute l’année ce n’est que publicité, offre spéciale, fête de la consommation permanente et à bas prix.

Tous serait tellement plus agréable sans le rituel des cadeaux, l’amour ne s’achète pas.

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Lire, Sapins de Noël, un épouvantable gâchis

extraits : Parlons des jouets et des gadgets qui se retrouvent au pied de ce sapin…

Lire, Faut le faire, ce sera Noël sans cadeau

extraits : Soyons des Décroissants sous le sapin. Pour en finir avec le mythe de la croissance, Noël est un bon indicateur de notre aptitude réelle à changer. Car qui est vraiment prêt à dire à ses proches le jour J : «  Je ne vous ai rien acheté, car on va crever de surconsommation, et je préfère favoriser la vie » ? Combien sommes-nous à regarder en face ceux qu’on aime… sans rien leur offrir ? Combien sommes-nous à fabriquer nous-mêmes nos cadeaux ? Très peu, trop peu. Trop d’enfants n’ont plus accès à cette joie que procure des choses simples. Ils sont blasés devant l’excès et ont perdu la saveur de l’attente et de la patience devant la rareté. Un rituel comme celui de Noël ne devrait être là que pour nous ramener à l’essentiel, contribuer à la fraternisation familiale et à la cohésion de nos groupes sociaux avec ou sans la célébration de la naissance du Christ. Heureusement les temps des pénuries s’annoncent, Les cadeaux vont changer de signification.

Lire, Supprimez Noël et fêtons le solstice

extraits : Il est vrai que trouver le produit de son choix, c’est compliqué avec le recyclage, sur Amazon ça ne prendrait deux secondes. De nos jours les consoles de jeux vidéos du père Noël finissent encore par intoxiquer les jeunes esprits autour d’un arbre à cadeaux. L’enfant Jésus est bien oublié, le père Noël n’est qu’un hérétique dont la hotte va être garnie par les marchands du Temple. Le Noël sans marchands n’est pas encore envisageable, tout ce qu’on peut dire, c’est que cela viendra inéluctablement. En 1900, il suffisait d’une orange donnée à un enfant à Noël pour avoir l’impression d’un immense cadeau…

Notre plus ancien article sur ce blog biosphere quant aux cadeaux

24 décembre 2008, Noël sans cadeau

extraits : Le Monde du 24 décembre 2008 s’interroge gravement : « Les enfants sont-ils trop gâtés à Noël ? » Malheureusement l’article ne nous fournit aucune réponse. Tout ce qui importe pour la journaliste, c’est « de conserver la magie de Noël ». Pourtant c’est évident, les enfants sont  trop gâtés à Noël ; ils ont complètement oublié avec leurs parents que le Christ est né dans la plus pauvre des conditions. Le véritable message de Noël est celui du partage, certainement pas cette outrance des marchands du Temple qui nous proposent leurs gadgets plus ou moins soldés. Tout aussi grave est cette illusion constante quant à l’autonomie souveraine de l’enfant : «  Faire plaisir à leurs enfants…

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FCPN, s’immerger dans la nature…

Depuis 50 ans, nous apprenons aux enfants à Connaître et Protéger la Nature grâce à nos nombreuses productions pédagogiques alliant rigueur scientifique et humour et nos campagnes d’éducation à la nature pour le grand public. Mais la FCPN, c’est aussi un réseau de 1357 adhérents CPN, répartis dans toute la France, en Europe et en Afrique, qui représentent près de 19 000 personnes.

Les CPN viennent de tous horizons et rassemblent tous les âges, enfants dès la crèche, adolescents, jeunes adultes et moins jeunes… Leur credo : l’envie de mieux connaître la nature pour la protéger ! Leur méthode : la pédagogie active, apprendre en expérimentant et en découvrant par soi-même…

Découvrez le nouveau Cahier technique CPN, un projet pédagogique pour le Hérisson d’Europe

Ce Cahier technique vous propose de mettre en place un projet « Hérisson » clé en main. La démarche pédagogique est entièrement détaillée et vous permettra ainsi de mieux connaître la vie des hérissons et de mener des actions concrètes en faveur de cette espèce protégée. Dans ce Cahier, vous trouverez (entre autres) :

De nombreuses idées pour vous permettre d’entrer dans le sujet avec des enfants (petits ou grands !),
Des plans détaillés pour construire des gîtes à hérisson leur permettant de passer l’hiver tranquille,
Une visite d’un centre soins par des petits CPN et des réponses à vos questions sur la reproduction, le rythme de vie ou encore quoi faire face à un animal blessé,
Des informations naturalistes sur la morphologie, l’écologie, l’alimentation ou encore l’anatomie du hérisson,
Des informations pour participer à faire changer les pratiques autour de vous.

En savoir plus

La FCPN offre un large choix de publications et outils pour réaliser observations et activités nature en famille. Découvrez notre tout nouveau catalogue 2023/2024 !

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Fédération Connaître et Protéger la Nature
43 Grande Rue 08430 Poix-Terron
Tél : 03 24 22 54 55
Courriel : info@fcpn.org
www.fcpn.org

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La lettre de FNE (France Nature Environnement)

Dernière lettre d’information de France Nature Environnement de l’année !

Ils n’y sollicitent pas vos dons, mais ils expliquent et/ou agissent.

#Déchets franco-belges : procès à Lille

C’est parti ! Comme annoncé la semaine dernière, c’est aujourd’hui que s’ouvre devant le tribunal judiciaire de Lille le procès des trafiquants de déchets. Mauvaise blague : un moins 10 000 tonnes de déchets belges ont été importées illégalement en France et bien souvent balancées dans la nature. Un trafic qui chiffre en million d’euros. Pour aller plus loin, notre communiqué de presse ici

#Dauphins : décision du conseil d’Etat imminente 

Vous vous en souvenez, avec plusieurs associations alliées, nous avions saisi en référé le Conseil d’Etat pour attaquer les très nombreuses dérogations à l’arrêté du Secrétaire d’Etat à la Mer pour limiter la pêche dans le golfe de Gascogne et tenter de sauver les dauphins et autres cétacés. L’audience s’est tenue la semaine dernière. Honnêtement, c’était pire que ce que l’on imaginait : selon les documents présentés par les défenseurs du gouvernement, l’arrêté est un filet à mailles tellement grosses que seuls 10 navires seraient effectivement interdits de pêche… 

#Projets routiers : bonne nouvelle attendue !

C’est cette semaine que sont attendues les annonces de Clément Beaune, ministre des Transports, concernant l’avenir d’une dizaine de projets routiers dont certains datent des années 80 et 90 du siècle dernier. Nous espérons des annonces qui aillent dans le bon sens sur ces dossiers – grosso modo : Maj+Suppr pour ces projets d’un autre temps qui encombrent les étagères du ministère. Pour aller plus loin, nos expertes : Mélinda Rolo, animatrice Mobilités Durables (07 69 54 44 14) et Geneviève Laferrère, pilote du réseau Transports et Mobilités Durables à FNE (06 44 00 71 64) 

Sauf énorme surprise, le dossier A69 ne devrait pas faire partie du lot. Il devrait cependant être examiné par la Commission Développement Durable de l’Assemblée Nationale cette semaine suite à la pétition déposée sur le site de celle-ci. A voir ce que cette démarche pourra donner… 

#Nuke : la fausse bonne idée de la fusion…

… des organes de contrôle. C’est le projet de fusion ASN-IRSN qui devrait passer sur la table du Conseil des Ministres mercredi. En février dernier, nous expliquions déjà pourquoi cela nous paraissait être une mauvaise idée. Pour aller plus loin, notre expert Guillaume Blavette, Membre du Directoire du Réseau Energie de FNE au 06 62 29 50 48. 

#Agriculture : Pacte faiblard

Vendredi dernier, le Pacte d’Orientation Agricole a été publié. Juste avant sa publication, avec d’autres organisations réunies au sein du collectif Nourrir, nous avions exprimé nos craintes quant à la portée de ce pacte qui devait normalement tracer la feuille de route vers la transition durable de l’agriculture. Nous aurions aimé être agréablement surpris. Hélas… Pas grand chose dans ce pacte. Pour aller plus loin, nos expertes : Cécile Claveirole, pilote du réseau Agriculture de FNE (06 80 04 13 73) et Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et Alimentation : 07 57 18 77 88. 

Joyeuses fêtes de fin d’années à toutes et tous ! Mille mercis pour votre aide et pour tout l’espace et temps d’antenne que vous consacrez à l’environnement. Cela nous est très précieux !

A l’année prochaine !  

France Nature Environnement – Oasis 21, 2 Rue de la Clôture, 75019 Paris

France Nature Environnement est LA fédération des Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement en France. Nous sommes le porte-voix de plus de 6 200 associations et 900 000 citoyennes et citoyens engagés partout en France pour un #MondeVivable

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Taxonomie et produits chimiques dangereux

Près d’un article de grande consommation sur cinq devrait être interdit à la vente en raison de la présence excessive de produits chimiques dangereux (plomb, cadmium, phtalates…) nous informe l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) dans un rapport publié le 13 décembre 2023. Il ne suffit pas d’alerter, il faut agir et instaurer une taxonomie de nos besoins. Çà urge, on s’empoisonne !

Stéphane Mandard : Sur environ 2 400 articles contrôlés en 2022 dans vingt-six pays de l’Union européenne par les services de répression des fraudes ou les douanes, plus de 400 (20 %) étaient en infraction avec la législation européenne. Les appareils électriques (jouets électriques, chargeurs, câbles, écouteurs) sont les premiers concernés : plus de la moitié de cette catégorie d’articles (52 %) a été jugée non conforme, principalement en raison de la présence de plomb dans les soudures, de phtalates dans les pièces en plastique souple ou de cadmium dans les circuits imprimés. Avec 16 % de non-conformité, les jouets non électriques regorgent également de produits dangereux pour la santé. Largement sous-estimés jusqu’ici, les impacts sanitaires de l’exposition au plomb ont été réévalués à plus de cinq millions de morts par an dans le monde et à une perte de quotient intellectuel de l’ordre de 765 millions de points chez les enfants de moins de 5 ans à l’échelle de la planète…

Le point de vue des écologistes désabusés

Attention, l’humanité s’auto-détruira dans… 5 secondes de l’échelle géologique.Entre les produits chimique qui diminuent le QI et l’intelligence artificielle qui menace l’originelle, on se demande où va l’humanité. Les Chinois ont trouvé un moyen très simple de nous anéantir sans faire la guerre. Ben oui, quoi, avec l’impact de toutes ces toxines sur la fertilité ! Si le réchauffement climatique ne nous rattrape pas tous avant… Les récentes pubs de l’Ademe « Moins consommer pour moins polluer » ne font rien à l’affaire. On aurait aimer le même article avec un sondage chez les consommateurs : « Entre ce produit conforme à 30€ et cet autre produit équivalent à 15€ non conforme, lequel achetez-vous ? »

Car il faut tout de même faire éclater une vérité embarrassante, on n’achète pas des trucs débiles pour donner du travail au paysan chinois qui migre pour aller à l’usine, non, on importe pour alimenter une consommation déjà obèse et enrichir les dealers de cette addiction. Aller contre la volonté du peuple, exercice ardu dans une démocratie. Instaurer une taxonomie de nos besoins, ça urge.

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La taxonomie écologique classe les activités selon leur niveau de « propre » et pourrait servir de point de repère à nos comportements. Mais la taxonomie européenne ne s’intéresse qu’aux investissements.

La Commission européenne avait publié le 18 juin 2019 une proposition de « référentiel d’activités durables » pour permettre aux investisseurs d’identifier les secteurs qui génèrent des bénéfices environnementaux. Son objectif est d’orienter les investissements sur des activités durables, passer « du marron au vert. En décembre 2019, la France et le Royaume-Uni ont bloqué la tentative de taxonomie parce qu’elle rendait pratiquement impossible le financement de l’énergie nucléaire par des produits financiers durables… De toute façon on devrait aller plus loin et apprendre aux consommateurs à choisir en toute connaissance de cause.

Au niveau d’une taxonomie de nos besoins, la notion de sobriété nous invite à nous interroger personnellement sur nos besoins, sur leur importance réelle ou supposée, ainsi que sur les priorités que nous pouvons établir entre eux. Nous pouvons définir une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun peut se livrer à l’exercice pour lui-même, en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Rien ne sera possible sans une adhésion pleine et entière de tous nos concitoyens. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité ! Prenons l’exemple de nos besoins de mobilité individuelle. Ai-je vraiment besoin de me déplacer ? Quels sont les déplacements de loisirs et les déplacement contraints ? Le principe de sobriété nous incite à les réduire en essayant de nous rapprocher de notre lieu de travail. Nous pouvons aussi recourir à un mode doux de déplacement, marche, vélo, rollers, trottinette… La sobriété dimensionnelle nous incite à éviter toute surpuissance inutile dans le choix d’un véhicule. La sobriété coopérative repose sur la mise en commun pour réduire les besoins : mutualisation des équipements, autopartage, co-voiturage, auto-stop. La sobriété d’usage consiste à limiter le niveau et la durée d’utilisation d’un appareil, conduite douce par exemple.

La taxonomies aurait l’avantage de devenir un élément de langage collectif permettant à une société de retrouver à la fois une certaine cohérence et des perspectives d’avenir moins sombres…

Lire, L’art de classer ce qui est bien ou mal

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Consommation responsable : définition et enjeux

Les gestes simples pour consommer plus responsable

Les Français et la consommation responsable

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Européennes, Marie Toussaint vs W. Schraen

Les élections européennes en France auront lieu le 9 juin 2024 afin d’élire les 81 eurodéputés représentant la France au Parlement européen. Willy Schraen lance sa campagne au nom de la « ruralité heureuse » contre les « ayatollahs de l’écologie ». Marie Toussaint sera la tête de liste EELV aux européennes.

À propos de Willy Schraen : Il tente de rééditer le coup de la liste Chasse, pêche, nature et traditions de Jean Saint-Josse (qui avait obtenu 6,77 % des suffrages en 1999 ). Les instigateurs de l’opération veulent représenter « toutes les facettes de la ruralité » en dépit de l’identité de la tête de liste Willy Schraen, Président de la Fédération nationale des chasseurs depuis 2016. « Notre combat n’est pas celui d’irréductibles Gaulois réfractaires », assure M. Schraen, qui vante « la pétanque et le barbecue, l’apéro et les cochonnailles ». Celui qui assume « un côté conservateur » mais refuse « l’extrémisme », défend une « ruralité heureuse ». Unis dans le rejet des « ayatollahs de l’écologie », selon la formule qu’ils emploient pour désigner les activistes écolos, le chasseur et ses colistiers disent qu’ils ont « tous un peu de boue sur les pieds », qu’ils sont « amoureux de la nature » et bien sûr « écologistes » !

M. Schraen, qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron en 2017 comme en 2022, assure conduire une liste « apolitique ». Mais le Rassemblement national (RN) voit dans cette concurrence une initiative « poussée en sous-main » par le chef de l’État. Macron s’est toujours voulu proche des chasseurs…

À propos de Marie Toussaint : Les « insoumis » poussaient à la constitution d’une liste unique de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Les militants écolos ont confirmé à 86 %, en juillet 2023, leur stratégie d’une liste autonome. Marie Toussaint, 36 ans, est donc la future tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) aux élections européennes de 2024. Elle ne veut pas dévier de ses « combats » de toujours : « la protection du vivant et celle de la justice sociale ». En 2019, avec Notre affaire à tous, son ONG de défense des droits environnementaux, et trois autres associations (Greenpeace, FNH et Oxfam), elle assigne l’État en justice lui enjoignant de respecter ses engagements en faveur du climat. Plus de 2 millions de citoyens signent la pétition lancée en parallèle. En 2021, la France est condamnée par le Conseil d’état pour inaction climatique. L’arme principale de Marie, diplômée en droit international environnemental, c’est le droit. Mais le concept d’« écocide » qu’elle essaie de porter depuis la fin de ses études fait peur jusque chez les Verts. « Mettre au même niveau la destruction de l’environnement et celle des droits humains, c’était mal perçu » dit-elle.

Sur sa table de chevet, le dernier ouvrage de la juriste Katharina Pistor, « Le Code du capital », qui analyse comment « le droit conçu par et dans l’intérêt de riches acteurs privés » produit « inégalités et crises à répétition ».

Une comparaison des deux mentalités

Il suffit de savoir ce qu’a déjà dit ou fait l’une et l’autre pour savoir normalement pour qui voter entre la chasse et l’écologie.

Willy Schraen : « En cas d’instauration d’un jour sans chasse par semaine, la ruralité serait à feu et à sang ».

Marie Toussaint : « Je demande de ne plus injecter de fonds publics dans les projets liés aux énergies fossiles ni tolérer les avantages (niches fiscales, aides…) accordés à ce secteur et à ceux qui le financent, d’exclure des institutions européennes les lobbies de l’industrie fossile, comme nous l’avons fait avec l’industrie du tabac, de contraindre les banques à sortir des énergies fossiles. »

Willy Schraen :  « Cette proposition de loi sur la condition animale nous donne des angoisses vous pouvez me croire. Loïc Dombreval est un extrémiste qui porte en étendard le drapeau de la dérive animaliste. Un jour, nos chiens et nos chats seront mieux traités que nos enfants, c’est de la folie. »

Marie Toussaint : « Dans l’histoire des idées, l’écologie politique est une idée neuve, qui dépasse les cartographies anciennes, sans pour autant les abolir. Le clivage droite-gauche reste pertinent, mais l’écologie pose des questions supplémentaires. En gros, l’écologie n’est pas soluble dans la gauche, mais elle doit en devenir le nouveau centre de gravité. Vu l’urgence des enjeux, j’espère que tout le monde va bientôt converger pour comprendre que la crise climatique comme celle de la biodiversité demandent une réforme globale des manières de penser et de gouverner issues du passé. »

Willy Schraen : « On a en face de nous des démagogues. On ne demandera jamais à un végan de manger de la viande, qu’on nous foute la paix ! Qu’on nous laisse vivre »

Marie Toussaint : « On peut espérer que l’écologie tomber un jour dans le domaine commun, comme c’est le cas avec l’idéologie républicaine qui fait désormais partie de l’identité politique de la France. Mais, pour l’instant, l’originalité du projet écologiste est telle qu’il est nécessaire qu’une force d’écologie politique la porte pour permettre de quitter les rivages du productivisme, matrice des pensées politiques de la droite et de la gauche classiques. A gauche, la tectonique des idées a fait son œuvre, et l’aggiornamento est en cours. La droite partidaire reste très majoritairement sourde aux enjeux écologiques. »

Willy Schraen : « Ce n’est pas la chasse, c’est la ruralité dans son ensemble qu’attaquent ces activistes minoritaires, comme les végans. Ils ne supportent pas que d’autres vivent différemment. Les chasses traditionnelles existaient avant l’arme à feu. La chasse à courre ? Il n’y a que les cons pour ne pas comprendre que l’animal a dix fois plus de chances de se sauver que d’être attrapé. Souvent le cerf est vieux ou malade, c’est la sélection naturelle. Pas le monde des Bisounours ! On est en haut de la chaîne alimentaire, les animaux sont en dessous, c’est l’ordre des choses. Qui travaille sur la biodiversité ? Ce ne sont pas ceux qui font des grands discours, à Paris, qui plantent des haies, des arbres, qui entretiennent les zones humides, qui nourrissent les animaux, et qui apportent ainsi 4 milliards d’euros à la nature tous les ans ! »

Marie Toussaint : « Reconnaître le clivage terriens-destructeurs est essentiel. Pour autant, il n’abolit pas les autres clivages ; notre monde est complexe et nous avons besoin de le lire avec des lunettes multiples. Nous habitons une seule et même planète, mais les mondes sociaux que nous habitons sont tellement fracturés. Le culte de la croissance a fait des ravages partout sur la planète. Une vision à courte vue, fondée sur la dictature du profit et le triomphe des actionnaires, a par ailleurs colonisé l’économie. C’est à cela qu’il faut mettre un terme, nous devons comprendre que les lois de l’économie ne sont pas au-dessus des lois de la nature. A l’échelle européenne, je plaide pour l’instauration d’un traité environnemental qui fasse de la préservation de la planète et de ses ressources une priorité supérieure en termes de hiérarchie des normes. La condamnation des écocides doit en être l’un des piliers. »

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Biorégion, à vivre dans quelques dix mille ans

La biorégion est un espace géographique défini par ses caractéristiques naturelles – sa topographie, les cours d’eau qui le traversent, son microclimat, sa géographie animale et végétale –, et non par les lois humaines. Mais c’est surtout un lieu de vie dont les limites sont configurées pour réduire au maximum l’empreinte écologique des flux de ses habitants, et leur impact à la fois sur leur milieu de vie et sur d’autres territoires plus lointains. Il s’agit d’atteindre une autonomie durable tant au niveau alimentaire qu’énergétique et socio-politique.

Ce paradigme ou modèle de référence porte des noms différents : Communautés intentionnelles ou Ecovillages ou Agenda 21 local ou Towns transition ou Plan climat ou Cités jardins ou communautés de résilience … La profusion des termes montre la richesse de cette alternative à l’ère de la fin des combustibles fossiles. Un livre récent d’Agnès Sinaï reprend cette thématique :

Réhabiter le monde. Pour une politique des biorégions

L’ouvrage retrace l’histoire de cette idée de biorégion, élaborée il y a cinquante ans dans l’effervescence de la contre-culture californienne.Les pionniers Peter Berg et Judy Goldhaft imaginent un contre-modèle. Pour ces critiques de l’industrialisme des sociétés modernes, les solutions aux crises ne peuvent pas venir des institutions, responsables du développement sans limites de l’utilisation des énergies fossiles. Elles passent par un changement de posture, par la prise de conscience que le lieu où l’on vit est tissé de multiples relations écologiques au sein desquelles il s’agit de s’insérer, afin de le « réhabiter » plutôt que de s’en penser le propriétaire. Cette prise de conscience conduit à se confronter à la notion de dépassement (overshoot, en anglais) décrite par le sociologue William Catton et à renoncer, pour subvenir à ses propres besoins, à annexer d’autres territoires ou à hypothéquer l’avenir des générations suivantes.

Le biorégionalisme n’a rien à voir avec le localisme des mouvements réactionnaires et identitaires, insiste-t-elle. La réhabitation n’est pas un repli sur soi réservé aux seuls natifs du lieu. L’autrice, également cofondatrice et directrice de l’Institut Momentum, a imaginé entre 2016 et 2019 avec Yves Cochet et Benoît Thévard une Ile-de-France biorégionaliste (Biorégion 2050. L’Ile-de-France après l’effondrement) ; elle serait fragmentée en huit biorégions dont le découpage est déterminé par l’unité des paysages et le réseau des cours d’eau. Si la portée politique du mouvement bioégionaliste est encore peu concrète, cette utopie vient opportunément proposer une « rupture dans les imaginaires ».

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Biorégions pour le futur, instituer la résilience locale

extraits : La biorégion de Cascadia, située sur la côte pacifique, à cheval sur les États-Unis et le Canada. Le terme Cascadia vient du nom de la chaîne des Cascades, qui s’étend du Canada jusqu’au nord de la Californie. Une revendication indépendantiste est portée par une certains nombre de Cascadiens, un parti politique fut officiellement créé dans ce but en 2011. Des groupes plus informels promeuvent l’idée (essentiellement sur Internet) d’une Republic of Cascadia, reposant sur une confédération coopérative et biorégionale. La mobilisation citoyenne en Cascadia s’oppose notamment à des projets d’extractions d’énergies fossiles…

CREEZ VOTRE COMMUNAUTE DE RESILIENCE

Comment agir efficacement ? L’échec des conférences internationales et les inerties gouvernementales montre que cette voie est trop lente. Pratiquer à l’échelle personnelle la simplicité volontaire semble nécessaire mais insuffisant. Ce qui nous semble le plus pragmatique, c’est d’agir directement au sein de sa communauté d’appartenance pour en restaurer la résilience, la capacité de résister aux chocs.

1) notre objectif : instaurer un territoire de résilience

– une démarche logique : Les jumeaux hydrocarbures (pic pétrolier et réchauffement climatique) nous imposent une descente énergétique. Il ne s’agit pas de catastrophisme, mais d’une réalité. Le meilleur moyen est de tendre localement à l’autonomie alimentaire et énergétique.

– une démarche non idéologique : il y a un intérêt commun à adopter une telle voie, quelle que soit l’appartenance politique des habitants d’un territoire. Agir ensemble sur son territoire implique décentralisation en acte, mais aussi soutien de l’Etat à ce mouvement.

– une démarche pragmatique : le territoire doit élaborer un plan d’action de descente énergétique (Pade), ce qui peut rejoindre des pratiques locales existantes (plan climat local, AMAP, SEL, MAB, Velocity, point info-énergie, jardins partagés…) pour une dynamique collective.

2) un changement technique : usage de techniques douces

– doux à la nature : application du principe du berceau au berceau, c’est-à-dire un nouveau modèle économique où la notion même de déchets est bannie au profit de cycles fermés. Il faut suivre l’exemple de la nature qui opère selon un métabolisme au sein duquel le déchet n’existe pas.

– doux à la société : utilisation d’une spécialisation limitée et d’appareillages simplifié ; renouveau de la paysannerie et de l’artisanat ; principe de coopération et non de concurrence.

– doux politiquement : il s’agit d’instaurer une démocratie locale, sachant que seul le local est durable. L’avènement d’un territoire de résilience ne peut se faire qu’avec la participation de tous.

 3) un changement culturel

– limitation des besoins : les limites de la planète, qui ne se mesurent pas seulement au gaspillage des ressources fossiles, imposent une sobriété joyeuse et l’abandon du culte de la croissance.

– changement de valeurs : pour une éthique de la Terre qui combine respect de la nature (de ses cycles, des  différentes formes du vivant…) et défense des intérêts des acteurs absents (générations futures, non-vivants, habitants des autres territoires)

 4) les trois principaux ouvrages de référence sur les communautés de résilience

2006 Les Ecovillages de Jonathan Dawson

2010 Manuel de transition de Rob Hopkins

2011 comment sortir de la société de consommation (World Watch Institute)

 5) Site Internet des Territoires de Transition

http://www.transitionfrance.fr/

 

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« notre-planete.info », un mort en sursis

Le média www.notre-planete.info (2001) précède notre site (2005) de quelques années. Il risque de disparaître, les conditions d’une libre expression écologique deviennent paradoxalement défavorable au fur et à mesure que les périls s’accroissent. A vous de lire et de savoir quoi faire…

Ultime appel avant la fin de notre-planete.info

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Mais en 22 ans, le web a tellement changé… Il est passé d’un outil révolutionnaire pour échanger, comprendre, partager, respecter de manière désintéressée à un vaste marché pour le business. Pire, depuis quelques années il est dévoyé comme instrument de propagande en censurant et en invisibilisant les voix dissidentes à la pensée unique grâce au monopole de quelques multinationales. Nous pensons oeuvrer modestement à construire un monde meilleur, mais force est de constater que l’humanité s’engouffre dans le pire sous certains applaudissements et de nombreux pleurs étouffés par la doxa. Les puissants, via les médias de masse subventionnés copieusement dans une société népotique et soutenus par une partie de la population asservie par la peur et l’ignorance, auront sans doute raison de nous.

Aujourd’hui, notre-planete.info ne vit plus et ne survira pas. Avant que notre-planete.info s’évanouisse en fantôme du web malgré tous nos efforts acharnés accompagnés de revenus devenus dérisoires, ce message est un ultime appel à votre générosité

Sinon notre-planete.info ne sera plus mis à jour puis finir par être abandonné dans les prochains mois. Nous aurons vécu une aventure très enrichissante avec beaucoup de satisfactions, de rencontres enrichissantes porteuses d’espoir mais aussi de profondes déceptions sur la nature humaine.

Merci à tous ceux qui se reconnaîtront dans ce message et tous ceux qui nous soutiennent par leur visite et/ou leur financement.

En vous souhaitant le meilleur avec notre soutien pour tous ceux qui contribuent à l’édification d’un monde porteur d’avenir pour nos enfants.

Christophe Magdelaine, fondateur et responsable de www.notre-planete.info.

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Comment réduire la population mondiale

« Comment réduire la population mondiale avec bienveillance », tel est le titre d’un article de Nicolas Bertrand (un pseudo) du mensuel La Décroissance (décembre 2023-janvier 2024). C’est une première dans ce journal, aborder la question démographique à part entière sans porter ouvertement de jugement anti-malthusien. Son rédacteur en chef Vincent Cheynet va-t-il devenir adhérent de l’association Démographie Responsable ?

Nicolas Bertrand : « Il est communément admis que l’énergie la plus écologique est celle qu’on n’utilise pas, le négawatt. Pour les humains c’est un peu pareil, les futurs enfant pollueront davantage que s’ils n’avaient jamais à téter leur mère. « Comment Osez-vous ? » me dira-t-on. Pardon, mais c’est la vérité, difficile à entendre, même pour certains décroissants pour qui la décroissance démographique n’est pas la question. Sommes-nous trop nombreux sur terre ? La simple interrogation vous propulse déjà dans le cap du mal exterminateur.

Quand on cause sérieusement de réduire la population et de stérilisation massive, c’est toujours au bénéfice d’une catégorie qui se croit supérieure au détriment de l’autre et çà fait des histoires. Pas moyen de s’entendre pour vivre ensemble moins mais mieux, en bonne intelligence. Alors que fait-on aujourd’hui? Je vous dresse l’état des lieux. Nous étions 1,6 milliards en 1900 et à la louche, 8 milliards aujourd’hui, malgré les épidémies, deux guerres mondiales et les accidents mortels de selfies. Deux cent mille humains s’ajoutent chaque jour au compteur, et toujours autant de difficultés pour se garer. Stop ou encore ?

Un curieux monument donne peut-être un indice : les Georgia Guidestones. Gravé sur le granit, on pouvait lire : « Maintenez l’humanité en dessous de 500 millions d’individus en perpétuel équilibre avec la nature. » Bien amiable, merci, mais le mode d’emploi n’y figure pas. Pour finir en devinette, je réalise que je n’ai toujours pas répondu à l’intitulé de cette chronique… si vous avez la réponse, ne l’envoyez pas à la rédaction, il faudrait le publier et nous avons encore besoin de notre local. » (NB : Georgia Guidestones a subi un attentat à l’explosif qui a nécessité de le détruire en 2022).

Un autre élément malthusien apparaît dans le courrier des lecteurs du même numéro sous le titre « Indignation » 

Françoise Dastur : Le titre du numéro d’avril 2023 « Pour sauver le monde, faites des bébés, pas la guerre », a soulevé mon indignation. Il me semble en effet que si vous ne soutenez pas la décroissance de la population humaine, les humains étant les prédateurs par excellent et les destructeurs du monde vivant, cela signifierait que la décroissance n’est pour vous qu’un vain mot.

En savoir plus sur le journal la Décroissance

Vincent Cheynet, la décroissance démographique

extraits : Après des années de silence absolu sur la question démographique de la part du mensuel « La décroissance » et de son rédacteur en chef Vincent Cheynet, voici ce mois d’avril 2023 une première approche, disons assez « décalée ». Le grand titre en première page : «  Pour sauver le monde, faites des bébés, pas la guerre ». L’article de fond en page 3 : la pensée stérile des « no kid »…

Tout savoir sur Vincent Cheynet, l’écotartuffe

VC antimalthusien déclaré en 2009, MALTHUS, décroissant nié par les décroissants

VC allergique à la question démographique, La surpopulation snobée par les décroissants

annexe : Georgia Guidestones

Sur 4 plaques de granite figurent 10 commandements en 8 langues :

  1. Maintenez l’humanité en dessous de 500 millions d’individus en perpétuel équilibre avec la nature ;
  2. Guidez judicieusement la reproduction afin d’améliorer adaptabilité et diversité ;
  3. Unissez l’humanité grâce à une nouvelle langue mondiale ;
  4. Traitez de la passion, de la foi, de la tradition et de toutes les choses avec modération ;
  5. Protégez les personnes et les nations avec des lois et des tribunaux équitables ;
  6. Laissez toutes les nations gouverner leurs affaires intérieures, et réglez les conflits extérieurs devant un tribunal mondial ;
  7. Évitez les lois mesquines et les fonctionnaires inutiles ;
  8. Équilibrez les droits personnels et les devoirs sociaux ;
  9. Faites primer la vérité, la beauté, l’amour en recherchant l’harmonie avec l’infini ;
  10. Ne soyez pas un cancer pour la Terre – Laissez de la place à la nature.

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Utilisez très souvent le préfixe « dé », merci

A ce jour, la catégorie « mots en français préfixés avec dé- » du Wiktionnaire compte 609 pages. Dans la presse et chez les militants, le préfixe « dé » connaît déjà un succès grandissant, il exprime la nécessité qu’il y a de modifier nos comportements. Deux lettres pour inverser une tendance qui peut être néfaste.

Michel Dalloni : En plein Black Friday, un dé-vendeur à la télé était chargé par l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, de nous déconditionner par le biais de quatre spots publicitaires. Dans le sillage du célèbre « déconstruire », introduit au XXe siècle par la philosophie, d’autres occurrences ont rejoint le peloton. Le détravail dans la revue Socialter, démythifier, déconfliction (en jargon militaire), détotaliser (refuser les énergies fossiles), désairbnbiser (renoncer à un week-end à petit prix). La démarchandisation va avec la déconsommation, qui accompagne à merveille la décroissance imposée par la décarbonation.

Ces mots marchent très, très bien, car ils sont efficaces. L’oreille est vite accrochée. On comprend que le préfixe fait formuler le processus inverse à l’habituel, les tenants de l’ordre établi sont en porte-à-faux.  C’est un outil sémantique qui permet d’exprimer sa colère. Il aide à prendre la mesure de notre effroi devant le futur annoncé. Notre ami ce préfixe ajoute du sens aux mots qu’ils dénoncent. Déconstruire n’est pas détruire, déconsommer ne veut pas dire se priver.. Et quand on est d’accord sur ce qui crée le désaccord, un monde en commun devient possible. Nous sommes devant un travail rhétorique, une euphémisation stratégique. Le mot est beaucoup moins chargé émotionnellement. Aucun doute : « dé » milite pour une forme de rupture progressive, un changement qui ménagerait un certain temps la permanence du monde ancien. Il y a une réflexion pour un projet différent car “Dé” raconte une insatisfaction. Les mots mènent parfois le combat à notre place.

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Le journaliste Dalloni minimise la force du mot obus « décroissance », critique fondamentale de notre société de sur-croissance. Et il a oublié des mots qui préfigurent pourtant notre avenir, démondialisation, désindustrialisation, désétatisation, détechnicisation, déconnexion, dévoiturage, désurbanisation, démilitarisation, démobilité, dénatalité, dépopulation.

En résumé, il s’agit de mettre en œuvre une décolonisation de notre imaginaire. Penser en « dé », c’est aussi condamner les SUR qui dominent le monde actuel, surexploitation, surconsommation, surdéveloppement, surabondance, surpêche, surpâturage, suremballage, surcommunication, surmédicalisation, surendettement, suréquipement…

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Entrons en résistance, « Dé »construisons

extraits : A l’heure de la suprématie des « SUR » (surproduction, surpollution, surpopulation…), définissons pour l’après-Covid une société apaisée des « Dé »….

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Préparer les jeunes à la fin du monde !

La fin du monde est arrivée. Nils en est convaincu, il va mourir seul dans son petit appartement. Il se perd en conjecture sur les raisons ayant mené à « la catastrophe » qui semble avoir terrassé la Suède. Sa sœur, Wilma, s’occupait de leur petit frère en proie à une très grave crise d’asthme. Mais impossible de trouver de quoi le soigner. Une immense panne informatique paralyse le pays. La pharmacie n’a plus accès à ses stocks, les supermarchés ne prennent plus les cartes bancaires, les trains sont bloqués… Dans leur wagon transformé en sauna, Ali et Dejan tuent le temps, en jouant sur leur téléphone, jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de batteries. Ils prennent alors conscience qu’ils n’ont plus rien à manger ni à boire…

Anne-Françoise Hivert : Tous les lycéens suédois ont reçu à leurs 16 ans ce scénario apocalyptique destiné à les préparer au pire et à leur faire prendre conscience de leur rôle en cas de catastrophe ou de guerre. Il était accompagné d’une lettre, rédigée en suédois, en anglais et en arabe les informant qu’ils font partie comme tous leurs compatriotes âgés de 16 à 70 ans de la « défense totale » du pays. « Cela veut dire que nous avons tous le devoir de contribuer en cas de danger de guerre ou de conflit. »

Cette obligation est inscrite dans la loi depuis 1995, « en cas de guerre ou de menace de guerre, si le gouvernement relève le niveau d’alerte, alors les hommes et les femmes âgés de 16 à 70 ans ont tous l’obligation de participer à la défense du pays ». Il est rappelé que, en cas de crise ou de guerre, chacun doit pouvoir tenir au moins une semaine en autonomie. De quoi alimenter l’angoisse des jeunes, déjà terrifiés par l’état du monde ? Quand ils ont compris comment ils pouvaient contribuer, cela les a rassurés et ça les a aussi ­boostés qu’on leur dise qu’on a besoin d’eux. Les lycéens peuvent par exemple orienter des convois, participer à la distribution d’eau et de nourriture ou diffuser l’information. 

Le point de vue de Michel SOURROUILLE

Allons plus loin que cette initiative suédoise. Je suis objecteur de conscience, opposé à l’usage collectif des armes en toutes circonstances. L’état de guerre ne nécessite pas forcément l’usage des armes ; il faut faire passer ce message à nos jeunes. Je suis objecteur de croissance, pour une sobriété partagée. L’état de crise climatique implique que les jeunes et les moins jeunes agissent déjà contre la surconsommation. Je suis un ancien scout.

Il ne suffit pas de lire un scénario distribué à l’école. Baden-Powell prouva pendant une guerre en 1900 que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu’on leur fît confiance. « À la fin de ma carrière militaire », dit Baden-Powell, « je me mis à l’œuvre pour transformer ce qui était un art d’apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d’apprendre aux jeunes à faire la paix. » En 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de quinze jours avec une vingtaine de garçons . Le scoutisme repose sur l’apprentissage de valeurs pendant des camps réunissant les jeunes. Chaque jeune devrait faire l’expérience concrète du scoutisme… il apprendra à marcher pendant des heures sac au dos, à organiser un campement avec sa patrouille, à faire la cuisine en plein air sur feu de bois, à retrouver son chemin dans des parcours à la boussole, à faire des veillées où chants et spectacles se succèdent en étant l’acteur de son propre spectacle, à retrouver le contact avec la nature et avec les gestes simples

Car il faut nous préparer à la fin de notre monde, abruti par une abondance factice, coupé de la nature, croyant que demain ce sera comme hier…

Les fins du monde décrites par notre blog biosphere

la fin du monde (écrit en 2007)

extraits : La Gueule ouverte, mensuel écologique qui annonce la fin du monde, apparaît pour la première fois en novembre 1972. Voici un résumé du premier éditorial, signé par Pierre Fournier : « La GUEULE OUVERTE est virtuellement née le 28 avril 1969. J’étais dessinateur et chroniqueur à Hara-Kiri hebdo… Prenant mon courage à deux mains, j’osai parler d’écologie à des gauchistes. Permettez que je me cite : « Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui  mais pour toutes les formes de vie supérieures. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La catastrophe, beaucoup plus prochaine que vous ne l’imaginez, ne pourrait être évitée que par une réforme des habitudes mentales encore plus radicale encore que celle jadis opérée par les rédacteurs de la Grande Encyclopédie. »…

bientôt la fin du monde (2010)

extraits : Sur l’urgence écologique, nous pensons avec beaucoup d’autres analystes que le XXIe siècle va être totalement différent de ce que l’humanité a connu jusqu’à maintenant. La rupture prônée par Sarkozy aux présidentielles n’est qu’un euphémisme par rapport à ce qu’il faudrait réellement faire : préparer l’humanité à la fin du pétrole et à l’augmentation brutale de son prix, préparer l’humanité à affronter des perturbations et des guerres du climat, essayer d’enrayer la baisse inéluctable des rendements agricoles et la perte de biodiversité, dépasser un système  capitaliste qui va être remis en question dans ses fondements (la publicité, le crédit et la division exacerbée du travail), affronter la gouvernance de 9 milliards de personnes en 2050, etc. Que ce soit clair, ce n’est pas la prochaine génération qui connaîtra des guerres civiles et des problèmes aux frontières, c’est déjà la notre. Le mouvement d’autodestruction de notre société thermo-industrielle ne va que s’amplifier au cours de ce siècle…

De la fin de notre monde à une renaissance en 2050 ? (2017)

extraits : Yves Cochet : « La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécue l’humanité en si peu de temps. A quelques années près, elle se composera de trois étapes successives : la fin du monde tel que nous le connaissons (2020-2030), l’intervalle de survie (2030-2040), le début d’une renaissance (2040-2050). L’effondrement de la première étape est possible dès 2020, probable en 2025, certain vers 2030. Une telle affirmation s’appuie sur de nombreuses publications scientifiques que l’on peut réunir sous la bannière de l’Anthropocène, compris au sens d’une rupture au sein du système-Terre, caractérisée par le dépassement irrépressible et irréversible de certains seuils géo-bio-physiques globaux. Ces ruptures sont désormais imparables, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. La croyance générale dans le libéral-productivisme renforce ce pronostic… »…

Bien vivre sa fin du monde… en juillet-août 2018 (2018)

extraits : Il est toujours salutaire de récapituler les études qui montrent depuis les années 1970 que nous allons au désastre. Un hors série du Nouvel observateur de juin juillet 1972 s’intitule « La dernière chance de la terre ». La Gueule ouverte, mensuel écologique qui annonce la fin du monde, apparaît pour la première fois en novembre 1972. Toujours en 1972 paraît une étude argumentée sur Les limites de la croissance ou rapport au Club de Rome. Ce rapport concluait : « Étant donné le taux actuel de consommation des ressources et l’augmentation probable de ce taux, la grande majorité des ressources naturelles non renouvelables les plus importantes auront atteint des prix prohibitifs avant qu’un siècle soit écoulé ». Si on peut reprocher à certaines prévisions d’avancer des dates comme par exemple Yves Cochet…

L’année 2022 et la fin de ce monde en folie (2022)

extraits : Quelques journalistes se prennent pour Philippulus, le prophète qui promettait l’apocalypse en 1942 (dans Tintin, L’Etoile mystérieuse) : « Le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, dus en majorité à ces énergies fossiles, ne permettent plus de continuer sur ce rythme. De cela, la plupart des gens en sont désormais convaincus. Mais ils n’ont pas intégré les sacrifices que cela implique : réduire l’utilisation de la voiture, la consommation de viande, les voyages, les achats, sa liberté individuelle… Gérer ce basculement inévitable vers un monde plus cher, car plus économe, mais aussi plus instable, devrait figurer en tête des préoccupations des politiques en ce début 2022. En auront-ils le courage ? »…

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Hommage à Michèle Rivasi

Communiqué de presse de Générations futures, le 29 novembre 2023

Nous avons appris ce jour le décès soudain de l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi à l’âge de 70 ans. Nous connaissions l’engagement ancien de Michèle au sein de la CRIIRAD, ouvrant des brèches pour le droit à l’information sur la pollution de notre environnement par les radioéléments, face au surpuissant lobby du nucléaire en France.

 François Veillerette, notre porte-parole et fondateur, avait eu l’occasion de travailler personnellement à ses côtés il y a 20 ans lorsqu’elle était Directrice de Greenpeace France, alors que François était Président du Conseil d’Administration de cette ONG.

 Depuis qu’elle était Députée européenne, nous avons eu de multiples occasions de travailler avec Michèle sur des sujets de santé environnementale. A Bruxelles comme à Strasbourg elle était d’ailleurs la principale défenseuse de ces sujets parmi les eurodéputé.s écolos, chacun.e.s ayant sa « spécialité ». Nous avions ainsi l’habitude de la voir très régulièrement faire une apparition dans les conférences de presse en ligne de Générations Futures sur les différents dossiers « chimiques » que nous avons publiés ces dernières années. On pouvait compter sur elle dans tous ces combats écologistes et également pour dénoncer l’influence obscène des lobbies, dont elle était une des bêtes noires et une des principales pourfendeuses. «Toujours présente, toujours engagée, sans jamais en rabattre sur ses exigences et sans faiblesse face aux puissants » c’est ainsi qu’on pourrait dépeindre Michèle Rivasi en quelques mots.

 Aujourd’hui, malheureusement, elle n’est plus parmi nous. Elle vient de nous quitter si brutalement, après une période particulièrement difficile pour les écologistes au niveau européen puisque en deux semaines nous avons vu le glyphosate réautorisé pour 10 années supplémentaires et le projet de règlement SUR sur l’utilisation des pesticides enterré par les droites européennes…autant de combats dans lesquels Michèle n’avait pas ménagé ses efforts ces derniers mois.

 En ces temps difficiles pour l’écologie et dans lesquels le nationalisme étroit menace, la ténacité et la détermination de Michèle Rivasi doivent nous servir d’exemple sur la conduite à tenir dans les prochains mois et années : se battre, toujours et ne lâcher jamais ! Cet exemple doit nous inspirer dans la période qui vient et les plus jeunes d’entre nous pourront, nous le souhaitons, y trouver l’énergie nécessaire pour affronter les combats titanesques qui nous attendent, pour assurer aux Générations Futures un avenir vivable et désirable.

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Michèle RIVASI, en course pour la présidentielle 2017 (septembre 2016)

extraits : Forte de mon parcours dans la société civile comme co-fondatrice de la CRIIRAD (laboratoire indépendant sur la radioactivité pour dénoncer le mensonge d’Etat de Tchernobyl) et du CRIIREM (sur la pollution électromagnétique) ou directrice de Greenpeace France puis comme parlementaire (à l’Assemblée nationale entre 1997 et 2002 et au Parlement européen depuis 2009), je suis candidate pour représenter le peuple de l’écologie, la voix des lanceurs d’alerte et des défenseurs des Biens communs en 2017…

DECLARATION de CANDIDATURE de Michele RIVASI (août 2016

extraits : 4 chantiers me paraissent prioritaires mais je porterai notre projet collectif : la réappropriation et le contrôle citoyen (via des comités d’usagers) de l’ensemble de nos Biens communs passant par une lutte acharnée contre la corruption et la collusion public-privé et le changement de nos institutions à bout de souffle ; l’instauration d’un revenu garanti universel pour tous en reconnaissant à sa juste mesure toute activité socialement utile ; la mise en place d’une véritable fiscalité écologique fondée sur la justice sociale et le principe pollueur-payeur dans le but d’entreprendre une reconversion écologique de nos activités économiques ; la résorption du mal- logement par la réquisition des logements publics vacants en appliquant l’ordonnance de 1945 du général De Gaulle.

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Les nationalismes contre l’urgence écologique

Alors que « bipolaire » était signe de maladie, « multipolaire » en vint à être vu comme symbole de remède. Ainsi, en septembre 2020, 111 chefs d’Etat se prononcèrent à l’ONU en faveur du multilatéralisme, reconnu comme « une nécessité pour un monde plus égalitaire, plus résilient et plus durable ». Or, si le monde bipolaire suivait encore le schéma déterministe du balancier, le monde multipolaire est un attracteur étrange dont on ne peut prédire la trajectoire, si ce n’est qu’il nous conduit hors équilibre.

Jean-Yves Heurtebise : La multipolarité est à la fois poison et remède. Si tout le monde a également le droit à la parole, quelle parole peut encore faire droit ? Comment dire « le droit », au singulier, de l’universel quand toute parole a été genrée, territorialisée, multipolarisée ? Dès que la loi est dépourvue de force, la force s’empresse de faire la loi. Sans police ni armée pour défendre les institutions internationales, leur voix s’étiole et se perd. Les injustices d’hier ne semblent trouver d’expiations que dans les exactions d’aujourd’hui, qui nourrissent les revanches de demain.

Le point de vue des écologistes trans-partisans

Autrefois des groupes diversifiés se rassemblaient autour d’un lieu et d’une culture spécifique. Après des phases, non encore achevées, de luttes de cultures, ethnies, églises, langues, etc… C’est l’idée de nation qui en est ressortie et a unifié des espaces différents. La nation est devenue, au moins depuis le XIXe siècle, le nouveau paradigme. Elle a permis une unité plus large géographiquement, mais l’expérience montre, deux guerres mondiales à l’appui, son échec. Aujourd’hui encore l’impérialisme russe en Ukraine ou la conquête juive de la Palestine prouve que la nation était une catégorie nécessairement anti-universaliste. L’affrontement des nationalités a même fait la preuve de son inefficacité planétaire, par exemple dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’internationale des nationalismes, ça ne marche jamais. Depuis la Société des nations (1919-1946) et son remplacement par l’Organisation des nations unies, des bribes de tentatives essayent cependant l’unité. Sans succès probant jusqu’à présent, mais du moins cette institutionnalisation prépare l’émergence d’un trans-nationalisme.

On peut espérer que l’unité politique face à l’urgence écologique sera reconnue au XXIe siècle comme fondamentale pour l’ensemble de l’humanité, et qu’il nous faut mener une transition commune car supranationale. Pourtant même la lutte contre le réchauffement climatique s’accompagne encore de dissensions internes. Il y avait les climato-sceptiques, il y a maintenant les climato-militants pro-palestiniens et russo-israéliens ! La militante écologiste suédoise Greta Thunberg, arborant un keffieh palestinien, venait d’appeler à « un cessez-le-feu » à Gaza quand un homme a tenté de lui arracher le micro. « Je suis venu pour une manifestation sur le climat, pas pour un point de vue politique », s’insurge-t-il, tandis que Greta Thunberg et des militants se mettent à scander : « Pas de justice climatique sur une terre occupée ! » La fracture était apparue au grand jour le 20 octobre, après un message publié par l’activiste suédoise sur les réseaux sociaux, où elle compte 5 millions de followers sur X et plus de 14 millions sur Instagram. Appelant à faire grève pour le climat « en solidarité avec la Palestine », Greta Thunberg pose avec trois jeunes femmes au milieu de pancartes proclamant « Free Palestine » et « Stand with Gaza ». L’ancien porte-parole de l’armée israélienne Arye Sharuz Shalicar s’emporte : « Quiconque s’identifie à Greta de quelque manière que ce soit à l’avenir est, à mon avis, un partisan du terrorisme. » Le ministère israélien de l’éducation annonce qu’il va supprimer toute référence à la jeune femme dans les manuels scolaires. En Autriche et en Allemagne, les Fridays for Future ont acté leur rupture avec Greta Thunberg : « Nous sommes clairement contre toute forme d’antisémitisme. Là-dessus, nous ne faisons aucun compromis. Nous nous engageons à protéger la vie des juifs, ici comme partout. »

On aurait pu penser que la planète, devenue si petite avec les moyens de communication d’aujourd’hui, deviendrait comme un village global. Tous les acteurs socio-politiques et économiques jouent maintenant sur la place centrale du bourg. Mais, trop engoncés dans notre époque et allergiques aux leçons du passé, nous ne voyons pas encore les cycles très longs de l’histoire humaine. Pas encore…

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le nationalisme à Copenhague (2009)

extraits: Les quelque 120 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas au Danemark pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. On va donc promettre un peu d’argent, mais surtout ne pas baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos nationaux est primordial. ».

Il ne devrait plus jamais y avoir de débat sur les identités nationales, il devrait y avoir une prise de conscience planétaire que nous appartenons tous à la même biosphère, que c’est la Terre qui est notre patrie, que nous dépendons du substrat qui nous fait vivre…

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FMI. L’allié démoniaque de la mondialisation

Pendant trop longtemps, nous avons insisté sur les bénéfices de la mondialisation. Trop longtemps, l’attention n’a pas suffisamment porté sur ceux dont les emplois et les moyens de subsistance se sont évaporés. Cela a créé un terrain fertile pour le populisme. Pire, depuis la pandémie de Covid-19, nous assistons à des chocs exogènes en série qui entraînent des interruptions massives des chaînes d’approvisionnement. Le libre échange est derrière nous, place à la démondialisation, n’en déplaise à l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

Les accords de l’OMC ont été négociés et signés en avril 1994 à Marrakech par la majeure partie des puissances commerciales du monde. Le but principal de favoriser l’ouverture commerciale. Le FMI (Fonds monétaire international) est le frère jumeau de l’OMC, organisation bien antérieure (1945), mais vouée à augmenter les dettes des pays par l’incitation au libre-échange à crédit.

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI : « Notre conseil aux pays est de ne pas jouer la carte de l’intérêt national contre les autres. Car une plus grande fragmentation du commerce mondial aurait une conséquence très claire : nous serions tous plus pauvres et moins en sécurité. Nous devons résister à la tentation d’imposer des barrières commerciales, dont le nombre est passé de 500 environ en 2017 à 2 000 en 2019 et 3 000 en 2022. Il convient de réfléchir aux chaînes d’approvisionnement mondiales en tenant compte de leur empreinte carbone, mais là encore, en prenant garde également à l’ampleur des préjudices que leur restructuration pourrait causer à des travailleurs ailleurs sur la planète.

Tout accident qui pourrait perturber les approvisionnements énergétiques, ou laisser craindre que la sécurité en la matière ne soit pas assurée, pourrait se traduire par une hausse des prix du pétrole et de l’inflation en Europe. »

Le point de vue des démondialistes

Philippe A : La directrice générale du FMI élude la question posée des méfaits de la mondialisation sur l’environnement, alors que cette question est aujourd’hui existentielle au niveau planétaire. Elle indique que nous devrions payer les prix plus cher, mais l’humanité a toujours vécu depuis son apparition sur les ressources qui étaient présentes à proximité, et la notion de coût n’existait presque pas, c’est une invention capitalistique. Quel intérêt a t’on à couper nos chênes, les envoyer en Chine, pour les retrouver en France sous forme de parquet ? Cela nous rend dépendant de la Chine, accroît la pollution et détruit des filières d’emploi. Platon affirmait qu’un Etat devait se rendre autonome pour ne pas dépendre des autres, la mondialisation, c’est le principe opposé qui ne marche plus.

Sybill : Il n’est pas donné à tout le monde de manier aussi aisément les oxymores… Pour résumer la position du FMI : la mondialisation est à la fois une aubaine et à la fois un problème. Que faire donc? Pardi, continuons à pomper allègrement sans trop pomper par ailleurs.

JDL : Où l’on voit clairement le vide sidéral de l’économisme dominant vis à vis des questions environnementales, rapidement effleurées via la décarbonation, comme si ces questions n’allaient pas impacter développement et pauvreté !

XYZ : Comme si ceux qui nous ont envoyé dans le mur du réchauffement climatique nous expliquaient tranquillement qu’il nous faut continuer. Y a jamais eu autant de pauvre sur terre et de gens qui vive sous un régime autoritaire ou illiberal. Belle réussite ! Mais je suis quand même content de voir que cette personne fait l’unanimité contre-elle. On se sent moins seul. Mais ça inquiète quant aux personnes qui sont aux manettes.

Bfree : Comme si rapprocher la production des consommateurs pouvait créer un risque nouveau de concentration ? Cela diminue les risques en fait. Cela recrée des emplois dans les pays dits industrialisés. Georgieva, c’est un plaidoyer pour une mondialisation par défaut et surtout un dogmatisme. Un libre-échange qui pose l’économie au dessus de tout, comme force centrale. Or les années récentes ont prouvés exactement le contraire: la pandémie de Covid n’a eu aucune solution financière, la guerre en Ukraine est survenue hors des radars financiers, la guerre israélo-palestinienne est imperméable aux arguments économiques. Le monde ne tourne pas autour de l’économie et il est temps de s’en rendre compte. Et ceux qui le voudront pourront évoluer et reprendre les termes même de cette responsable qui affiche le satisfecit d’un triplement de la valeur de l’économie qui aurait « diminué la pauvreté » en constatant, dans le même phrase, son contraire.

Manu : Les économistes rêvait dans les années 2000 d’une France sans usine, la mondialisation c’était pour notre bien, une France de tourisme et de services, et malheur à ceux qui pensaient le contraire.

Pelren : La mondialisation aurait été à l’origine d’une incroyable réduction de la pauvreté dans le monde ?! Je pense que cette Kristalina Georgieva ne doit pas regarder le monde dont elle parle avec les mêmes lunettes que moi…

Philémon Frog : Évidemment, quand 1,4 milliard de Chinois ou, tout au moins, 800 millions de citadins chinois passent de la pauvreté à une certaine opulence, ça fait baisser sensiblement le taux de pauvre. Mais il est indigne de prétendre que la mondialisation a enrichi l’humanité quand 2 milliards de personnes vivent avec moins de 3,5 dollars/jour, tandis que 1,5 milliard d’autres ont un revenu quotidien de 3,5 à 7 dollars, et quand on compte 100 millions de personnes en plus dans l’extrême pauvreté en 2022 selon la Banque mondiale !

Suunugal : La mondialisation a permis aux classes moyennes des pays riches de consommer des produits pas chers fabriqués en s’affranchissant des contraintes morales, environnementale et sociales les plus élémentaires. Elle a permis aux entreprises multinationales et à leurs actionnaires d’augmenter leur profitabilité. Quant au petit peuple, qu’il soit ici ou là-bas, il s’est fait et continue de se faire exploiter.

Michel SOURROUILLE : Le FM est une banque de refinancement. Sans le FMI qui donne des liquidités aux Etats en difficulté de paiement, le commerce international risquerait d’en souffrir. Donc si le FMI n’existait pas, le peuple devrait se contenter des ressources qui sont dans son propre pays, il ne pourrait plus mettre à disposition ses ressources à la Terre tout entière, il serait obligé de  sauvegarder durablement la richesse de son territoire. Le FMI est lié au libre-échange qui est lié à la surexploitation de la nature. Il faut donc supprimer le FMI, mettre au chômage Kristalina Georgieva, et tout ira mieux pour le peuple. Changer notre mode de vie va de pair avec la démondialisation.

Ithaki : Ce qui est rassurant c’est que le courant de pensée libre-échangiste qu’elle représente n’en a plus pour longtemps

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le FMI, le peuple et la nature

extraits : Qui faut-il défendre ? La nature ? Le peuple ? Les banques ? La réponse est difficile car tout est lié, c’est l’idée générale de ce blog. Comme les banques exploitent le peuple qui exploite la nature, nous nous mettons bien sûr du côté du plus exploité, la nature. Car la nature donne au peuple les moyens de vivre et le peuple demande aux banques les moyens de consommer la nature. Et si la nature est surexploitée, elle ne pourra pas donner à manger au peuple qui ne pourra pas engraisser les banques. Cqfd. Prenons un exemple, le FMI, cette banque de refinancement…

Pour une démondialisation des échanges

extraits : La mondialisation est passée du registre de la solution à celui du problème, au grand dam des économistes convaincus des bienfaits pacificateurs du « doux commerce ». Car la multiplication des délocalisations tout au long de la chaîne de production fragilise l’ensemble : si l’un des maillons vient à manquer, c’est toute la chaîne qui s’effondre. Juste avant la pandémie, 70 % du commerce international était réalisé au travers de chaînes de valeur mondialisées. L’augmentation durable des prix des carburants va pousser les entreprises à favoriser les productions à proximité du consommateur. Bienvenue au circuit court !…

Le yin du protectionnisme contre le yang du libre-échange

extraits : L’écologie penche pour le protectionnisme, la démondialisation, en définitive la relocalisation. Historiquement les vagues de protectionnisme et de libre-échange se sont succédé depuis l’abolition en 1838 des Corn Laws qui protégeaient l’agriculture britannique. Depuis la crise de 2008, la protection est à nouveau à l’ordre du jour. Les effets positifs du libre-échange n’existent que par l’accélération de la croissance économique que cela entraîne, mais les conséquences globales sont néfastes. La concurrence internationale s’est accompagnée de délocalisation, de montée des inégalités, de chômage structurel et de déséquilibres socio-écologiques. Le « doux » commerce est en réalité une affaire de puissance, c’est le plus fort qui impose sa loi…

 

FMI. L’allié démoniaque de la mondialisation Lire la suite »

L’intelligence collective, impossibilité majeure

Sur ce blog biosphere, le commentateur Michel C. fait feu de tout bois contre le malthusianisme et se heurte à fleuret non moucheté à Tsp qui ne voit que surpopulation. Par contre, entre le climatosceptique Tsp et le partisan du GIEC Michel C., ça chauffe à feu continu. Comme quoi, entre deux personnes qui semblent intelligentes et bien informées, le rapprochement des points de vue semble impossible de toute éternité.

Ce blog, qui se voudrait promouvoir l’intelligence collective, est bien emmerdé, que faire pour réconcilier l’inconciliable, Poutine et l’Ukraine, Hamas et Israël, climatosceptiques et malthusiens !

Comme l’exprimait Nicolas Hulot, « il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde dans le temps et dans l’espace. »

Sur ce blog, l’impossible intelligence collective

Écologie, le ministère de l’impossible

extraits : Robert Poujade (1928-2020), le premier titulaire du portefeuille de l’environnement en 1971, avait qualifié son poste de « ministère de l’impossible » ; la formule reste d’actualité en 2023…

L’impossible blocage du prix des carburants

extraits : Les extrêmes se rejoignent dans le populisme. Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois…

l’impossible réveil écologique des ingénieurs

extraits : Les ingénieurs du futur devront créer des techniques qui prennent en compte les changements climatiques, la raréfaction des ressources, l’effondrement de la biodiversité. Autant dire que ça ne va pas se faire…

Sortir des énergies fossiles, impossible ?

extraits : Si je comprends bien, le Royaume-Uni qui a du pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets à l’étranger mais pas chez lui. La France qui n’a pas de pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets chez lui mais pas à l’étranger. A part ça, on avance…

Un impossible tourisme « durable »

extraits : L’approche des grandes vacances d’été montre un retour en force d’un tourisme très énergivorace. Alors on se grise officiellement de mots doux : tourisme durable , soutenable , équitable , écoresponsable, et même vert de vert. Notre société de loisirs n’a pas peur des oxymores, ces contradictions insolubles…

post-Covid, l’impossible an 01 de l’écologie

extraits : En 1971, Gébé propose dans une bande dessinée une révolution non-violente : « On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste ! » La population décide de suspendre production, travail, école, et de déterminer ce qui doit être redémarré ou pas. Les fabricants de voiture ? Les grands magasins ? Les grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la bande dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe…

L’ impossible union des mouvements écolos

extraits : Notre démocratie de masse, avec des millions de concitoyens, fait en sorte qu’on veut donner le pouvoir au peuple, que chaque gilet jaune croyait personnellement incarner le peuple, mais que c’est toujours un populiste personnifié comme Mélenchon, Marine Le Pen ou Macron qui sort du chapeau. La deuxième source d’échec d’un rassemblement des forces écologiques et solidaires est l’étiquette qu’on veut se donner…

Pas de bol, l’impossible retour à la nature sauvage

extraits : La « première nature » est celle qui existe « à l’état sauvage », « vierge de toute intervention humaine ». La deuxième est retravaillée par l’homme… Pas de bol, « Il est trop tard ». Trop tard pour revenir à l’époque de la chasse et de la cueillette. Trop tard pour que l’agriculture nourrisse l’humanité tout en préservant les sols, les zones humides et les forêts. Trop tard pour espérer vivre avec des loups et des ours à nos portes. Trop tard pour avoir un sentiment océanique au milieu des vacanciers des bords de mer. Trop tard pour que nos enfants des villes sachent goûter l’aventure dans la nature. Trop tard pour limiter le nombre de nos animaux d’élevage pour laisser plus de place aux espèces férales. Trop tard, trop tard !…

Désastre en 2050, neutralité carbone impossible

extraits : Le Conseil européen n’a pas adopté l’objectif de zéro émissions nettes en 2050 comme l’y invitaient la Commission et le Parlement. La Pologne et la Tchèquie serait contre l’objectif de neutralité carbone,  l’Allemagne aurait jugé que de délai de 2050 était trop contraignant. Les politiques font écho aux revendications du toujours plus des « Gilets jaunes » qui sont incompatibles avec un scénario de « zéro émission nette » de gaz à effet de serre ! Cela impliquerait un changement important des modes de consommation : insupportable !!…

L’énergie contrainte rend la démocratie impossible

extraits : La démocratie commence à buter sur le monde fini (à cause du plafonnement énergétique), alors qu’elle a essentiellement vu le jour et prospéré dans le monde en croissance. La généralisation à toute l’Europe de ce régime politique, qui laisse à la population une large voix au chapitre pour dire par qui elle veut être gouvernée, provoque mécaniquement l’apparition de candidats surenchérissant de promesses de monde meilleur… Il est des libertés « démocratiques » qui ne peuvent plus s’exercer dans le monde fini.

Un impossible démantèlement des centrales nucléaires

extraits : Même si le « provisionnement », l’argent mis de côté pour le démantèlement des centrales nucléaires françaises, est correct – ce qui fait largement débat -, cela n’a pas de réalité matérielle. Il s’agit de chiffres comptables et d’octets sur un disque dur. Ce n’est qu’un droit de tirage sur les ressources matérielles et humaines futures. S’il n’est pas utilisé immédiatement, et il ne le sera pas puisque tel n’est pas son but, il reste donc virtuel… Il faudrait que l’ensemble du macro-système se soit maintenu, à l’horizon de plusieurs décennies, voire de siècles. Rien n’est moins sûr. Je fais donc le pari (facile, vous ne viendrez pas me chercher) que nous ne démantèlerons rien du tout…

Produire plus, polluer moins : l’impossible découplage

extraits : Produire plus en dégradant moins l’environnement : telle est la perspective incarnée par le concept de découplage. En des temps où la crise écologique s’aggrave et où la croissance économique fait défaut, il accompagne l’espoir d’une « croissance verte » qui associerait retour au plein emploi, progression du pouvoir d’achat et réponse aux défis environnementaux.Tout le problème est que ce miracle, nous expliquent les auteurs de ce livre, ne s’est encore produit nulle part à ce jour…

Impossible mais vrai, l’homme dévore 1,5 Terre par an

extraits : Cet état de « dépassement global » signifie, par exemple, que le rythme auquel nous exploitons les forêts, pompons l’eau douce et rejetons du CO2 dépasse celui auquel les arbres repoussent, les aquifères se reconstituent et la nature séquestre nos émissions. La Terre a perdu la moitié de ses populations d’espèces sauvages en 40 ans, les stocks de ressources se sont appauvris et les déchets s’accumulent…

contrôler la fécondité des pauvres, impossible obligation

extraits : « Pour certains défenseurs des droits de l’homme, il est injuste que les pauvres de ce monde aient à subir des programmes de contrôle des naissances, car, pris tous ensemble, ces pauvres laissent une empreinte écologique bien plus réduite sur la planète que la minorité des privilégiés. C’était sans doute vrai il y a un demi-siècle, quand les deux-tiers des humains étaient des paysans. Mais aujourd’hui, la plupart sont citadins – et la majorité de ces citadins sont pauvres. Aussi misérable le bidonville de Dharavi puisse-t-il paraître, cependant ses gueux sont de plus en plus équipés de téléphones portables… » (Alan Weisman)

Nicolas Hulot vivait au ministère de l’impossible

extraits : Le problème global de Nicolas Hulot, c’est qu’il devrait aller à contre-sens de la marche actuelle de la société thermo-industrielle et obtenir pourtant l’arbitrage favorable du 1er ministre, ce qui paraît impossible dans le contexte actuel, libéral-croissanciste. Le problème personnel d’un ministre de l’écologie, c’est qu’il doit éviter d’être contaminé par les habitudes de pensée des autres membres du gouvernement qui pensent majoritairement business as usual et croissance à n’importe quel prix. Or l’appartenance à un groupe, ici le gouvernement, implique d’être amené subrepticement à penser comme le groupe…

Sombrer dans le chaos n’est pas impossible… (7 mars 2012)

extraits : La situation mondiale est déjà chaotique, demain le chaos ?Le chaos désigne la trajectoire d’un système en évolution très sensible aux conditions initiales. Plus précisément, même un événement à l’origine insignifiant peut conduire à des écarts infinis à l’arrivée. Il s’agit de l’effet papillon :  un seul battement d’ailes d’un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d’une tornade. A plus forte raison si on tient compte de tous les battements d’ailes de millions d’autres papillons. A plus forte raison si on ajoute les activités d’innombrables autres créatures, en particulier celles de notre propre espèce. Par exemple le premier choc pétrolier de 1973 est causé par un événement à l’origine mineur, la guerre du Kippour. Il a entraîné une récession mondiale. Nous savons aussi les conséquences planétaires de la faillite de Lehmann Brothers en 2008. L’amplification extrême d’une situation initiale est de plus en plus perceptible, si ce n’est analysable…

Eduquer au XXIe siècle ? Impossible ! (7 mars 2011)

extraits : Nous habitons un monde trop plein, bientôt sept milliards d’humains. Le nouvel écolier n’a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée, il a perdu le sens de ses racines. La France ne compte plus que 1 % de paysans en 2011, les Français ont perdu le sens de ce qui les fait vivre. Ils habitent la ville, ils n’admirent qu’une nature pour loisirs et tourisme, ils ont perdu le sens de l’effort physique. Né sous péridurale, l’espérance de vie va vers quatre-vingts ans sans jamais avoir expérimenté l’urgence vitale d’une morale ! Ils sont formatés par les médias, qui détruisent les facultés d’attention en réduisant le temps des réponses aux questions à quinze secondes, chiffres officiels. L’individu ne sait plus vivre en couple, il divorce ; ne sait plus se tenir en classe, il bouge et bavarde ; l’été dernier, nos footballeurs n’ont pas su faire équipe ; nos politiques ne savent plus construire un parti plausible ou un gouvernement stable. Nous n’avons inventé aucun lien social nouveau, juste un recrutement Facebook. Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, accessible à tous, inaccessible en cohérence. Distribué, mais non concentré, dilué à l’infini…

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Compost. Comment recycler l’essentiel ?

Je me rappelle encore quand j’allais chez mes grands-parents dans les Landes. Les latrines étaient dans un cabanon, à quelques mètres de la porte d’entrée. On installait ses fesses sur une installation en bois fait maison, les excréments tombaient directement dans une fosse où nageaient des tas de vers blancs. De temps en temps on vidait la fosse à coups de seaux vers le composteur végétal au fond du jardin ; le tout était recyclé par différents légumes cultivés à proximité.

Aujourd’hui on vit en France avec dans les WC une chasse qui utilise de l’eau potable et le mélange disparaît on ne sait où. Quant au compost lui-même, on préfère encore mettre les déchet ménagers dans des sacs noirs, avec des tas de choses non recyclables, en route vers l’enfouissement ou l’incinérateur géant. Au 1ᵉʳ janvier 2024, va-t-on revenir aux méthodes anciennes ? La loi imposera aux collectivités de proposer des solutions de tri pour les biodéchets. Le succès de l’opération dépendra de la bonne volonté de chacun, comme pour le tri du carton ou du verre. Autant dire que rien ne se fera ou presque !

Marjorie Philibert :  » Le compost ouvre une réflexion philosophique majeure, puisqu’il renvoie au cycle de la vie et de la mort. Or, si les philosophes ont beaucoup regardé le ciel et les étoiles, très peu se sont penchés sur ce qui se trouve sous leurs pieds . Changement d’imaginaire ? Le compostage permet aux citadins de renouer avec la biodiversité. Mais notre rapport avec le vivant a été marqué par la révolution hygiéniste de Pasteur : nous avons peur des microbes, des petites bêtes. Trop de citadins font un blocage sur le compost à cause de cette image du tas de fumier. On a pu observer une certaine aversion féminine pour les vers de terre, qui peut être un vrai frein. Il faut leur montrer qu’on peut valoriser ses biodéchets de manière inodore et propre. Regardez les enfants normaux, ils n’ont pas peur de jouer avec un ver de terre ! C’est cette joie et cet enthousiasme qu’il faut retrouver avec nos biodéchets… »

Le point de vue des écologistes adeptes de l’ancien temps

Quelques consignes simples : ne mettre dans un bac que des restes de fruits et légumes, évitez les déchets animaux que chien et poules se feront un plaisir de digérer. Un compost réussi, c’est l’action conjuguée de centaines de micro-organismes. Donc, pour leur faciliter la tâche, il faut couper leur nourriture en petits morceaux. Ensuite, on mélange les déchets avec du bois broyé, qui va absorber l’humidité des végétaux. Comme pour nous, finalement. le secret d’un bon compost réside dans l’équilibre entre l’humide et le sec, qui s’obtient par le brassage dans un petit composteur de ville. A la campagne, le compost se fera tout seul.

Ah, si tout le monde pouvait vivre au milieu des bois, 67 millions de ruraux dans l’hexagone, et des tas de bras pour une agriculture à l’ancienne (biologique, on dit aujourd’hui). Impossible me direz-vous. Exact, avec 67 millions de personnes dont près de 82 % vivent en espace urbain, comment recycler tous les déchets compostables. Toilettes sèches et lombricomposteur au 5e étage ?

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Absence de WC en Afrique, à qui la faute ?

extraits : En 2011 la Fondation Bill et Melinda Gates a lancé le concours international Reinvent the Toilet pour inventer les toilettes du futur sans eau ni électricité tout en valorisant les déchets humains. Cela existe, les toilettes sèches. Mais même cela paraît inaccessible à un continent africain de 1,26 milliard d’habitants, à la croissance démographique exponentielle. Un demi-milliard de personnes dans le monde pratiquent ce que les Nations unies nomment « défécation à l’air libre », véritable arme de destruction massive d’eaux vives : rivières, lacs et littoraux sont pollués…

Un composteur pour tous et toutes

extraits : Le compost devient obligatoire… mais personne n’est prêt. Différentes options s’offrent aux collectivités : la collecte séparée en porte-à-porte, l’apport volontaire à des points de compost, le compostage domestique individuel ou encore le compostage partagé, par exemple, dans un jardin de quartier. Pour l’heure, seule une centaine de communautés de communes ou d’agglomérations proposent une vraie collecte séparée des biodéchets. Zero Waste France soulève les limites de la loi actuelle qui ne précise ni comment ce tri doit être assuré, ni comment vérifier qu’il est bien mis en œuvre…

La vie après la mort… sous forme de compost

extraits : Le compostage des défunts, body composting ou technique de réduction naturelle du corps, se développe aux États-Unis. La pratique permet de limiter l’empreinte carbone élevée des funérailles traditionnelles. Les corps réapparaîtront dans trois ou quatre mois sous la forme d’un terreau noir et fertile, qui sera remis à la famille. Le processus a été légalisé par l’Etat de Washington le 21 mai 2019, une première mondiale…

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Les coûts cachés de la croissance agricole

Impacts sur la santé, malnutrition, perte de productivité, déforestation, consommation d’eau, émissions de gaz à effet de serre… L’alimentation entraîne des coûts cachés considérables, que l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) chiffre, dans un rapport publié le 6 novembre 2023, à au moins 10 000 milliards de dollars par an, soit 10 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. C’est un minimum, tous les coûts cachés n’ont pas pu être évalués : l’impact de l’utilisation des pesticides, tout comme le coût de l’antibiorésistance et celui de la dégradation des sols.

Mathilde Gérard : La prise en compte de l’ensemble de ces externalités est essentielle. Des travaux scientifiques s’attellent à quantifier ces coûts cachés, à travers l’approche dite du « True Cost Accounting » (comptabilité des coûts réels). Ceux-ci pèsent de façon disproportionnée sur les économies des pays à bas revenus, dont ils représentent 27 % du PIB en moyenne, contre 11 % pour les pays à moyens revenus et 8 % pour les pays à revenus élevés. A Madagascar par exemple, le poids des coûts cachés de la production agroalimentaire atteint 59 % du PIB, un fardeau immense. Coût, prix et valeur sont trois notions bien distinctes. Le but n’est pas d’internaliser tous les coûts cachés dans les prix – le coût social serait énorme –, mais de changer les réglementations, les subventions et investissements… de façon que l’accès à un régime sain devienne plus abordable pour les ménages pauvres.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Une transition vers une production agroalimentaire « plus juste, saine et durable » est un vœu pieux tant qu’on n’a pas réduit la quantité de personnes à nourrir. Le tournant agro-industriel a été fait pour répondre à une augmentation explosive de la population mondiale.. Il y a moins de cent ans, en 1927, la population mondiale atteignait 2 000 000 000 d’habitants. Moins de cinquante ans plus tard, en 1974, la population humaine de la planète a doublé pour atteindre 4 000 000 000 d’habitants. Et près de cinquante ans plus tard, en 2022, la population mondiale a encore doublé pour atteindre 8 000 000 000. Tant qu’on n’aura pas régulé notre fécondité, le système thermo-industriel sera conservé… jusqu’à ce que la raréfaction des ressources fossiles nous mette face à nos responsabilités !

La production de masse à bon marché a détruit les cultures vivrières qui ne pouvaient rivaliser, augmentant les exodes vers les villes, et la surnatalité (car le rapport entre les bouches à nourrir et la production n’était plus discernable ). Ensuite viennent les industriels de la viande (qui est l’essence même du capitalisme, cf les grands abattoirs de Chicago) du sucre etc… qui introduisent des biais de consommation. N’oublions pas les produits industriels transformés destinés principalement aux pauvres et qui font exploser les budgets de santé.

Accepter de produire et consommer sans trop d’effets indésirables a un coût qu’on ne veut surtout pas assumer. Le constat est le même en énergie ou en alimentation, en fait dans tout les domaines où il faudrait intégrer les externalités.

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externalités : C’est l’effet de l’action d’un agent économique sur un autre qui s’exerce en dehors du marché. Cet effet peut être positif, il est le plus souvent négatif, par exemple une pollution de l’eau par des activités agricoles ou industrielles. Pour limiter ces effets négatifs, les pouvoirs publics peuvent mettre en place une réglementation (interdiction, amendes), fixer des normes (plan d’occupation des sols, recyclage, niveau de pollution) ou augmenter les coûts de l’entreprise (écotaxes, droits à polluer). L’action de l’Etat est d’autant plus nécessaire que les patrons, avec les travailleurs, considèrent seulement les résultats financiers de leur gagne-pain, pas ces externalités. Les agriculteurs épuisent les nappes phréatiques et diffusent leurs pesticides, mais ils ne sont pas d’accord pour en assumer le coût ; les travailleurs du nucléaire voient d’abord leur emploi et certainement pas la gestion des déchets radioactifs par les générations futures. Comme les externalités sont inhérentes au système même de la civilisation techno-industrielle qui entraîne l’anonymat des relations humaines et l’oubli de la Nature, l’intervention de l’Etat n’est que cautère sur une jambe de bois.

Durabilité forte : l’analyse néo-classique de Pigou (les externalités) ne reconnaît pas l’interdépendance entre économique et environnement. Pour dépasser la pensée dominante, il faudrait utiliser des développements empruntés aux sciences de la nature, en particulier la thermodynamique et l’écologie, il faudrait insérer l’économie dans l’écologie alors qu’on a déjà le plus grand mal à intégrer l’écologie dans l’économie. Comme synthèse de cette analyse, on peut dire qu’une durabilité forte nécessite que le patrimoine naturel reste constant (il est absolument complémentaire de l’activité humaine d’une génération à l’autre). Cette conception repose donc sur la forte complémentarité entre les trois types de capital (technique, humain et naturel) et récuse l’idée de soutenabilité faible. Concrètement la réalisation du développement durable passe alors par une limitation de l’usage du capital naturel, notamment par la décroissance des facteurs de production matériels et énergétiques.

L’analyse de Pigou : Du point de vue de la théorie économique (cf. Arthur  Pigou), la taxe carbone a pour objectif d’internaliser le coût des activités économique génératrices d’externalités négatives notamment pour les dommages portés à l’environnement. Il est important de souligner que dans la logique pigouvienne, la fiscalité environnementale n’a pas comme objectif premier de dégager des ressources pour l’Etat ou les collectivités. C’est avant tout une fiscalité comportementale, visant à réduire au maximum sa propre assiette, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre. C’est notamment parce qu’elle permet de garantir sur la durée une progressivité des prix de l’énergie, qu’elle incite les consommateurs à l’économiser en faisant le choix de l’efficacité énergétique et de la sobriété. Car aujourd’hui rares sont les acteurs qui intègrent le prix de l’énergie dans leurs choix de comportements et d’investissement. Taxer le travail, alors qu’il présente des vertus économiques et sociales, et ne pas sanctionner les excès de la surconsommation d’énergie, alors qu’elle entraîne des désordres profonds, semble tout à fait paradoxal.

À lire

Agro-ressources et écosystèmes : enjeux sociétaux et pratiques managériales (Bernard CHRISTOPHE et Roland PEREZ, 2012)

extraits : La problématique de ce livre collectif repose sur la question suivante : comment concilier l’augmentation souhaitable des ressources agricoles et la préservation des écosystèmes concernés ? La direction à prendre est connue : la compatibilité entre les objectifs économiques (quantités, qualité, coûts et prix) et écologiques (préservation des écosytèmes) nécessite un dispositif institutionnel adéquat, comportant un ensemble de règles et de mesures incitatives vs prohibitives, amenant les acteurs concernés à « internaliser », dans leurs comportements managériaux, les externalités négatives générées par leurs activités. Si l’orientation est claire dans son principe,  il en va autrement de sa mise en œuvre concrète…

La mystique de la croissance, comment s’en libérer (Dominique Méda, 2013 )

extraits : Tout se passe comme si les contemporains de la révolution industrielle, tout occupés à fortifier un ordre social construit grâce à la domination sur la nature, avaient fini par oublier celle-ci. La comptabilité nationale n’enregistre que des flux positifs, ne possède nul bilan où pourrait s’inscrire, en négatif des dégradations : diminution des ressources renouvelables et non renouvelables, atteintes à la santé, diminution de qualité de l’eau, de l’air et des sols, des relations sociales, du climat, de la beauté des paysages, de la civilité, toutes choses qui n’ont pas de prix, ne sont pas appropriables, mais constituent un patrimoine commun. En 1957 Bertrand de Jouvenel écrivait déjà : « Personne ne dit que cette usine produit d’une part des biens et tout aussi concrètement des maux. J’estime que nous devrions reconnaître que la production a deux formes, l’une de valeur positive, l’autre de valeur négative. La plupart des économistes refusent de parler ainsi : pour eux la production de valeurs positives est prouvée et mesurée par un prix sur le marché, tandis que ce que nous appelons valeurs négatives ne peut être ni prouvé ni mesuré par un prix. »

Vivement 2050 ! Programme pour une économie soutenable et désirable (Collectif, 2013)

extraits : La population doit être stabilisée à un niveau compatible avec l’espace de fonctionnement sécurisé de notre planète.  La planification familiale s’avère être d’un excellent rapport coût-efficacité : les Nations unies ont ainsi montré que chaque dollar investi dans la planification des naissances permet à terme d’économiser de deux à six dollars sur d’autres objectifs de développement. On estime qu’un tiers des naissances dans le monde est le fruit de grossesses non désirées. Plus de 200 millions de femmes vivant dans les pays en développement préféreraient retarder leur grossesse suivante, voire ne pas avoir d’autres enfants. Malheureusement, de nombreux obstacles empêchent ces femmes d’assurer leurs choix : absence d’accès aux contraceptifs, valeurs culturelles ou opposition des membres de la famille. La stabilisation voire la réduction de la population mondiale pourrait nous permettre d’atteindre nos objectifs…

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Le Conseil d’État et la détérioration des biens

Grosse déconvenue pour Gérald Darmanin. Le Conseil d’Etat a annulé, jeudi 9 novembre, la dissolution du mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT), décidée en conseil des ministres le 21 juin. Le ministre de l’intérieur reprochait au collectif d’« appeler » et de « participer » à des violences.

Christophe Ayad : Cette dissolution était la première à viser une organisation écologiste. Une confirmation de la dissolution aurait eu un impact grave et immédiat sur le monde associatif dans la mesure où les Soulèvements de la Terre n’ont pas été dissous pour avoir causé directement des violences ou des dégâts, mais pour avoir « provoqué à des violences visant les biens », en vertu de l’article L212-1 du code de la sécurité intérieure, réformé par la loi « séparatisme » d’août 2021. Une telle extension du domaine de la dissolution aurait pu concerner, à terme, bien d’autres acteurs, tels que Droit au logement (DAL), voire des syndicats.

Dans sa décision, le Conseil d’Etat rappelle qu’une mesure de dissolution « porte une atteinte grave à la liberté d’association, principe fondamental reconnu par les lois de la République. Elle ne peut donc être mise en œuvre que pour éviter des troubles graves à l’ordre public. » Les Soulèvements de la Terre se sontbien livrés « à des provocations et à des agissements violents à l’encontre des biens », notamment à l’occasion de manifestations contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline, mais la dissolution demandée par le ministère de l’intérieur « ne constituait pas une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public ». Par ailleurs, le Conseil d’État a rappelé qu’« aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre ».

Sollicité par Le Monde, le ministère de l’intérieur n’a pas souhaité faire de commentaire.

Quelques éléments de débat

Savinien : « Une dissolution n’est justifiée que lorsqu’une association ou un groupement incite des personnes à se livrer à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens (explicitement ou implicitement, par des propos ou des actes) ». Donc le fait d’encourager au saccage des golfs, des propriétés agricoles, etc. n’est pas une incitation à se livrer à des agissements violents à l’encontre des biens. Dont acte.

Vincen @ Savinien : Relisez bien tout. C’est différent « d’inciter » au saccage ou d’en faire l éloge. S’il n y a pas d’incitation (saccage ou pas), les associations n ont pas à être dissoutes. Le saccage est une atteinte au biens mais s’il vous prenait l’envie d occuper un golf pour protester contre son implantation), vous ne pourriez être poursuivi. Simple et logique.

Tubal : Donc pour faire simple, mais pas caricatural, le CE a jugé que les soulèvements de la terre n’avaient pas été encore assez violents pour mériter leur dissolution.

Leonora @ Tuba :  Un État de droit ne fonctionne pas exactement comme vous avez l’air de le penser. C’est la codification précise des interdits et des peines associées une transgression qui permet de limiter l’arbitraire du pouvoir – y compris si cela déplaît à certains.

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Soulèvements de la Terre / Darmanin… 1 / 0

extraits : Les juges des référés de la haute instance administrative ont suspendu, vendredi 11 août 2023, la dissolution des Soulèvements de la Terre, prononcée le 21 juin en conseil des ministres. Le gouvernement qualifiait dans son décret SLT de « groupement de fait », et l’avait dissous pour avoir incité « à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence »

Violence, contre-violence et dissolution

extraits : il y a plusieurs sortes de violences à ne pas confondre. Il y a la violence du système thermo-industriel qui nous a enfermé dans une impasse, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité, stress hydrique, etc. Face aux entreprises destructrices du vivant, il y a la contre-violence de quelques militants qui défendent les générations futures contre cette agression. Et puis il y a la violence d’État qui soutient la violence de ce système croissanciste aveugle…

Le Conseil d’État et la détérioration des biens Lire la suite »

La dissolution de SLT devant le Conseil d’État

Trois cents personnalités, dont Philippe Descola, Cyril Dion, Annie Ernaux et Adèle Haenel ont décidé de rendre publique leur appartenance aux Soulèvements de la terre : « Nous qui signons cette tribune et toutes celles et ceux qui ne manqueront pas de nous rejoindre, nous rendons publique notre appartenance aux Soulèvements de la Terre. Nous nous soulevons toutes et tous contre la vision du monde et de la vie que ce gouvernement incarne, contre le saccage des milieux naturels, la disparition des terres arables, l’accaparement de l’eau. Nous nous soulevons, chacun de notre endroit, chacun à notre manière. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre. Les Soulèvements de la Terre sont une grandissante coalition de forces.

Pourtant le gouvernent veut dissoudre ce mouvement !

Christophe Ayad : L’Etat considère que les Soulèvements de la Terre provoquent des actions violentes à l’encontre des biens. Le président de la section du contentieux du Conseil d’Etat avait convoqué le 27 octobre 2023 une formation élargie de quinze juges afin de marquer « la solennité » de l’audience mais aussi « d’élaborer la doctrine du Conseil d’Etat sur une question aux enjeux essentiels pour la liberté associative ». D’une part le rapporteur public, chargé de donner son avis en toute indépendance, d’autre part les représentants des requérants. Le procureur a axé l’essentiel de sa démonstration sur la notion de « provocation », au sens d’incitation. Quant aux « actions de désarmement », revendiquées par le collectif, comme le démontage de canalisations, l’ensablement de réservoirs de gasoil, l’arrachage de plantations, la dégradation de parcours de golf ou le squat de piscines privées, le rapporteur public considère que leur « caractère récurrent », le « nombre important de militants radicalisés » qu’elles mobilisent et leurs conséquences, caractérisent « un trouble grave à l’ordre public »  : « Les Soulèvements de la Terre sont clairement hors du champ de la désobéissance civile considérée par essence comme non violente », conclut-il.

Pour l’avocat de SLT« ces provocations doivent être directes ». Elles ne peuvent pas être « indirectes, implicites ou insidieuses », comme le prétend le rapporteur public.  Les membres du mouvement ne sont pas des saboteurs qui valorisent la destruction pour la destruction », a complété Me Katia Guermonprez, qui représente 19 associations membres des Soulèvements de la Terre. Me Paul Mathonnet, qui représente le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, a porté le débat sur le trouble à l’ordre public, qui doit être « grave » et donc toucher « le fonctionnement des pouvoirs publics ». Les dégâts étant réversibles, l’atteinte aux biens opérée par les Soulèvements de la Terre ne saurait justifier une dissolution : pour l’avocat, il s’agit d’« actes expressifs » relevant la liberté d’expression : « Si vous fermez la porte à ces actions, vous risquez de basculer vers l’extrémisme. » La provocation à des dégradations sur les biens ne tombe pas sous le coup de la loi quand celles-ci ne portent pas atteinte à l’intérêt général et répondent à l’intérêt supérieur du public.

Le point de vue des écologistes judicieux

MEKEDA : « Sont dissous, par décret en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait (…) qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » dit le Conseil d’état. Donc devront être dissous les groupement dont le but est de construire des mégabassines, qui par un énorme réseau de canalisations organisent la prédation d’une ressource rare et commune, l’eau douce, au détriment des populations, pour pérenniser un système agro-industriel nuisible pour l’environnement. Devront être dissous les groupes dont le but est d’artificialiser la terre sans pouvoir prouver que le projet en question ait une utilité vitale… On pourrait faire entrer pas mal d’actes insufflés et/ou projeté par l’état et les collectivités locales dans la définition donnée par le conseil d’état de groupements à dissoudre. Alors oui mettons tout sur la table, de manière impartiale et décidons qui agresse qui.

Passant : Il y a une antinomie entre certaines notions consacrées par la loi comme le « trouble à l’ordre public » et l’action logique d’une association écologiste déterminée. Si les mégabassines, le pompage de l’eau par les agriculteurs, les fermes géantes, l’élevage en batterie font partie de l' »ordre public », évidemment envisager une « transition écologique » n’a pas de sens.

Arbacèles : « provocation » « le message peut être implicite » ??? Sérieusement ? Dans un état de droit on peut vraiment baser un jugement sur ce genre d’arguments ? Ce serait incroyable de prendre une décision sur ce genre d’argumentaires fallacieux… prenons donc un exemple abscons pour voir ce que ça donne… une jeune fille se ballade en mini jupe dans la rue et est agressée, il est évident que la « provocation et le message étaient implicites » et donc on relaxe les agresseurs ?

Dunbar : Pour dissoudre tous les pesticides, herbicides, nitrates, PFAS, dans l’eau, le sol et l’air, on attend avec impatience les conclusions du rapporteur et ses arguments ! Contre tous ceux qui cassent les fondements de la vie sur Terre, on fait quoi ? Des amendes, la dissolution ?

Walter : C’est vrai, et ça me donne une idée: je sais ce que je ferai la prochaine fois que je serai au Gouvernement: dissoudre la FNSEA ! Elle n’a plus que très peu d’adhérents, et elle a un stock de dégradations de bien impunies 20 000 fois plus important que les SLT.

Sauf qui Peut : Au sens propre du terme, ça va pas être possible de dissoudre « les soulèvements de la terre ». Surtout qu’il y en aura d’autres qui surgiront, avec d’autres noms, et encore plus de participants.

Chronologie des faits sur notre blog biosphere

Darmanin, c’est pas bien de dissoudre SLT (mars 2023)

extraits : Violences policières à Sainte-Soline. 3 200 gendarmes et policiers étaient mobilisés, les organisateurs de la manifestation du 25 mars 2023 ont évoqué 200 blessés parmi les manifestants, dont 40 grièvement. Paradoxe ! Gérald Darmanin annonce engager la dissolution du collectif écologiste SLT (Les Soulèvements de la Terre), un des organisateurs contre les mégabassines…

Dissolution SLT en conseil des ministres (juin 2023)

extraits : On pensait le projet enterré. Plus de deux mois après l’avoir annoncé à l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a déclaré qu’il présenterait finalement le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre (SLT) mercredi 21 juin 2023 lors du conseil des ministres.Les Soulèvements de la Terre ont prévu d’attaquer le décret de dissolution en référé devant le Conseil d’Etat et se disent prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme. Avec ou sans leur label, ils prévoient la poursuite de leurs actions, « car les organisations derrière vont continuer à exister et la dissolution met beaucoup de gens en colère »…

Soulèvements de la Terre / Darmanin… 1 / 0 (août 2023)

extraits : Les juges des référés de la haute instance administrative ont suspendu, vendredi 11 août 2023, la dissolution des Soulèvements de la Terre, prononcée le 21 juin en conseil des ministres. Le gouvernement qualifiait dans son décret SLT de « groupement de fait », et l’avait dissous pour avoir incité « à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence »

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Écologisme, ni gauche, ni droite, ni extrême

La « pensée » du Rassemblement national en termes de réchauffement climatique montre parfaitement que nos députés auraient bien besoin d’une formation du type de ce qui a été organisé pour la convention citoyenne sur le climat !

Tout savoir sur la Convention Citoyenne

Mais notez que les critiques d’analphabétisme écolo envers le RN peut être aussi adressée aux autres encartés élus, que ce soit à l’extrême gauche, la gauche, le centre, la droite et même les écologistes institutionnels. L‘écologie est un projet trans-politique. L’avenir de notre planète et des conditions de vie concerne tous les Français, tous les humains sans distinctions partisanes… le clivage gauche/droite et à plus forte raison « extrême » est donc obsolète.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

synthèse, Ecologie, droite ou gauche ?

7 juin 2019, Yannick JADOT assume, ni droite ni gauche

15 mai 2017, l’écologie politique, vision par-delà droite et gauche

27 mars 2017, un parti social-écologiste ou bien ni droite ni gauche ?

22 août 2016, L’écologie est-elle de droite ou de gauche, ou d’ailleurs

23 avril 2016, L’écologie, ni gauche, ni droite, ni centre, mais supérieur

8 avril 2016, Le « ni droite ni gauche » va avoir le vent en poupe

20 février 2016, Deux manières de tuer l’affrontement droite/gauche

19 décembre 2013, Droite ou gauche, comment situer l’écologie ?

17 mai 2010, plus à gauche et moins à droite, Nicolas Hulot

26 février 2010, droite/gauche, un classement ringard

1er octobre 2009, la gauche passe à droite

6 juillet 2008, droite et gauche, même combat

3 mars 2008, l’écologie, de droite ou de gauche ?

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EELV, un parti écolo en quête de notoriété

14 octobre 2023. Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a choisi de maintenir le lancement de son nouveau mouvement, Les Ecologistes, première étape censée ouvrir la voie à une transformation profonde du parti.

Sandrine Cassini : « Les Ecologistes  sera une plate-forme censée permettre en un clic de s’engager à la carte pour participer à des actions ou à des événements, sans adhésion obligatoire. Un vote des adhérents devrait être organisé en février 2024, et c’est à ce moment-là que le parti EELV devrait être officiellement rebaptisé « Les Ecologistes ». Mais le fonctionnement du parti, fondé sur une culture horizontale et proportionnelle, reste un frein à la conquête du pouvoir et un repoussoir pour les sympathisants. Autre problème, l’absence de corpus commun. « Chacun joue de la trompette dans son coin sans que cela fasse une symphonie », détaille le maire de Grenoble, Eric Piolle. « On ne gagnera les classes populaires qu’en les ayant chez nous », ajoute-t-il. »

Soit les humains repensent leurs liens avec leur environnement, qu’il soit urbain, rural ou maritime, soit ils vont droit dans le mur, par exemple, changement climatique, stress hydrique, pollution généralisée, ou perte de la diversité biologique. Et vite. Mais l’opinion publique n’est pas encore préparée à ce qu’un parti politique prenne la nécessaire rupture écologique à bras le corps Alors que l’écologie est l’une des premières préoccupations des citoyens, 23 % des Français seulement estiment EELV capable de gouverner le pays alors que l’extrême droite est en train de s’emparer de l’écologie pour accentuer les divisions de la société, entre « bobos des villes » et « ruralités ». Et Les Verts/ EELV traînent derrière eux une image détestable nourrie d’illusions sur ce que sera le monde futur.

LargoF : Pour rassembler il faut s’éloigner des éléments clivants. Proximité de LFI, se bagarrer avec des CRS pour des bassines, s’enchaîner en haut d’un arbre pour arrêter un chantier, se crisper pour avoir un rappeur à sa fête… bref tous les comportements violents, intolérants ou prônés par des utopistes ne favorisent pas l’afflux d’électeurs. Il faut savoir s’en tenir aux valeurs communes partagées par la majorité des Français.

Aloes : Les « écologistes » doivent s’adresser à tous le pays , à toutes les organisations, aux entreprises pour faire avancer le projet écologique. Ils doivent aussi accepter l’idée que la bonne santé de l’économie du pays est nécessaire au financement de notre pacte social , et que l’attention qu’ils prétendent porter au plus modestes est incompatible avec des positions qui pénalisent la création des richesses nécessaires à nos besoins sociaux

richardauguste : aux classes populaires qui songent pouvoir d’achat et services publics, ce parti a proposé de parler de genre sexuel,de viande rouge ou non, d’écriture inclusive, d’immigration !

notre commentaire de ces trois commentaires

Trop peu de militants font preuve de contre-violence alors que la majorité des Français pensent pouvoir d’achat bien avant la sauvegarde de nos conditions de vie sur Terre. L’écologie est forcément punitive car la situation de plus en plus catastrophique dans laquelle nous sommes exigent des renoncements et la sobriété partagée. Malheureusement ce n’est pas le discours que tient actuellement EELV !

Voici quelques réflexions déjà parus sur notre blog biosphere

Quelles perspectives pour une restructuration d’EELV ?

extraits : Daniel Cohn-Bendit citait Simone Weil dans une brochure de 38 pages à 3,10 euros, Réflexions d’un apatride sans parti : « Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substitué à la totalité de la pensée… Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre sans commencer par la suppression des partis politiques. » Dany enfonce le clou : « Un parti, c’est un blindage, une structure fermée, presque génétiquement hermétique à la société. Le débat politique, en son sein, se limite pour l’essentiel à des questions d’organisation du parti, de répartition du pouvoir, de gestion des différents processus plus ou moins démocratiques auxquels il faut recourir. C’est évidemment là où se situe le problème : un parti capte une grande partie de l’énergie des militants pour régler des problèmes internes. Seul un mouvement, pas un parti politique, est capable de mettre en branle la société tout entière, d’y implanter ses idées et ses pratiques. »…

Lutte des places ou écosophie à EELV  ?

extraits : Alain Coulombel, membre du Bureau Exécutif d’EELV, a sorti un livre, « De nouveaux défis pour l’écologie politique »Ni la vieille gauche, ni la gauche insoumise, ni la gauche de la gauche, ni l’écologie populaire, ni la droite nationale, ni la droite forte… ne sont des concepts susceptibles d’éclairer notre propre présent. Tout au plus marquent-ils notre indigence face à une situation qui nous échappe… Ni la droite, ni la gauche (sous toutes ses formes) ne sont en mesure de proposer de nouveaux agencements ou de nouveaux territoires de sens. Résister à l’irrésistible, c’est-à-dire à la domination et à la destruction sous toutes ses formes, exige une radicalité que les partis politiques (et les force militantes qui les composent) seraient bien en peine de définir…

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