effet de serre

Laudate Deum contre les climatosceptiques

Le 4 octobre 2023, un texte du pape François éreinte les climatosceptiques. Intitulé Laudate Deum (à toutes les personnes de bonne volonté, sur la crise climatique), c’est une exhortation apostolique qui relève de la simple recommandation aux fidèles. Mais elle complète l’encyclique écolo de 2025, Laudato si’ (« loué sois-tu » en vieil italien), premiers mots du Cantique de frère Soleil, une prière de François d’Assise auquel Jorge Mario Bergoglio a emprunté son nom de pontife.

Le pape François :« Je suis obligé d’apporter des précisions à cause de certaines opinions méprisantes et déraisonnables que je rencontre même au sein de l’Église catholique. On ne peut plus douter de l’origine humaine – “anthropique” – du changement climatique. Nous avons beau essayer de les nier, de les cacher, de les dissimuler ou de les relativiser, les signes du changement climatique sont là, toujours plus évidents. Ces dernières années, de nombreuses personnes ont tenté de se moquer de ce constat. Elles font appel à des données supposées scientifiquement solides, comme le fait que la planète a toujours connu et connaîtra toujours des périodes de refroidissement et de réchauffement. Elles oublient de mentionner un autre fait pertinent : ce à quoi nous assistons aujourd’hui est une accélération inhabituelle du réchauffement, à une vitesse telle qu’il suffit d’une génération – et non des siècles ou des millénaires – pour le constater. Nul ne peut ignorer que nous avons assisté ces dernières années à des phénomènes extrêmes, à de fréquentes périodes de chaleur inhabituelle, à des sécheresses et à d’autres gémissements de la Terre qui ne sont que quelques-unes des expressions tangibles d’une maladie silencieuse qui nous affecte tous. C’est pour cette raison, et parce que la situation est en train de devenir encore plus urgente, que j’ai voulu partager ces pages avec vous. 

(Mais) je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture. Nous devons cesser de sembler être conscients du problème, mais n’ayant pas, dans le même temps, le courage de faire des changements substantiels. Lors des conférences sur le climat, les actions de groupes fustigés comme “radicalisés” attirent souvent l’attention. Mais ils comblent un vide de la société dans son ensemble qui devrait exercer une saine “pression” ; car toute famille doit penser que l’avenir de ses enfants est en jeu. »

lire, Laudato Si, lettre encyclique du pape François (2015)

lire aussi, Une lecture de Laudato si’ par un mécréant (2015)

Quelques réactions sur lemonde.fr

Thymie : Je ne peux justement m’empêcher de me demander quelle est l’empreinte carbone de François

serenite : Je ne savais pas qu’un pape servait à cela, cad faire de la politique sans aucune légitimité démocratique.

Peyrade : Le pape François s’occupe de tout ce qui ne le regarde pas. C’est sa marque de fabrique.

Almaric : Magnifiques toutes ces réactions négatives qui traduisent un besoin constant d’exister par le ressentiment. Le pape a une légitimité auprès des catholiques pour s’exprimer (à la différence de tout individu sur les Réseaux Sociaux). D’autre part ces réactions traduisent un climatosceptiscisme latent et cela est effrayant. Nous sommes des parasites qui détruisons notre environnement et nous condamnons par cela nous-mêmes à long terme. Ne pas l’assumer relève de la lâcheté pure et simple.

Taz : C’est le premier pape de mon vivant (et je ne suis plus tout jeune) qui n’est pas à côté de la plaque mais qui l’écoute ?

Corentin : Ça y est, ça fait longtemps qu’on attendait qu’un leader religieux s’intéresse à l’environnement, qu’attendent les autres ? Les wahabites jouent au golf et remplissent des piscines en plein désert, les évangélistes américains roulent en pick-up, les sionistes n’ont pas compris que la terre promise, c’était la planète entière. Je suis le premier à taper sur la religion catholique que j’ai quitté il y a longtemps, mais là le pape prouve qu’il y en a au moins un qui se sort les doigts des enfants de cœur pour réfléchir .

HEGEL : Un sociologue britannique faisait remarquer que les ravages causés par le capitalisme actuel ne pourraient être combattus efficacement que si apparaissaient dans les élites des transfuges de classes ne craignant pas de prendre des mesures révolutionnaires contre les intérêts de leur propre classe. La lettre de François est un appel à ces hommes ou femmes politiques qui décideraient d’être des transfuges alors que nous avançons à grands pas vers l’enfer. Mais je doute que ses contempteurs prennent la peine de le lire, cela pourrait leur ouvrir l’esprit.

Le Pulvérisateur : J’aime bien les climatosceptiques. Quand ils seront au Pôle Nord et que le thermomètre indiquera 42°C, ils continueront à être sceptiques. Par contre, je crois que le Pape, comme les écolos, perdent leur temps. C’est trop tard maintenant. 8 milliards, c’est trop de monde, même si toute l’humanité prenait 10 ans de vacances sur Alpha Centauri, le climat continuera à se dérégler. La messe est dite. Il faudrait imaginer comment on va faire quand il n’y aura plus assez d’eau potable, de bouffe, etc pour tout le monde.

Pierre1954 : Pour ceux que cela intéresse, le texte du pape est sur vatican.va (traduit en français évidemment…).

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CLIMAT : des négationnistes criminels

Bonjour l’armée du doute. Les négationnistes du climat se font encore entendre ! Les spécialistes du climat sont attaqués sur les réseaux sociaux par des comptes anonymes qui remettent en cause la réalité du réchauffement ou sa gravité. Un discours qui diffuse autant parmi les élites politiques et économiques que parmi le peuple.

Un membre du GIEC : « Parfois je rêve que la bêtise soit un facteur aggravant du risque de décès prématuré lié au réchauffement… » (texte d’un dessin)

Matthieu Goar : Ils agissent comme une armée souterraine sur X-twitter en réponse aux messages pédagogiques de scientifiques. Ils remettent en cause la réalité du réchauffement climatique ou la responsabilité des activités humaines. Ils dénigrent les spécialistes du climat dans un mélange d’invectives et de pseudo-expertises alimentées par des sites se disant « climato-réalistes ». Le climatologue Christophe Cassou : « Tous mes posts étaient assaillis, pollués, manipulés, avec un détournement de ma parole… Le rôle d’un scientifique est d’informer, pas de lutter contre la désinformation. » Fatigué, il a arrêté son activité en ligne à l’été 2023. Guillaume Séchet, météorologiste : « Au début, je prenais le temps de répondre. C’était peine perdue, ils ont un comportement paranoïaque car ils voient de la manipulation partout. Les gens qui ont des doutes posent des questions et sont courtois. Chez eux, il n’y a que de la méchanceté. »

Après avoir longtemps reculé, le climatoscepticisme regagne du terrain dans plusieurs études récentes. Selon l’enquête « Obs’COP » réalisée par l’institut Ipsos et publiée en juin, 37 % des sondés apparaissent climatosceptiques : 8 % nient la réalité du réchauffement, 29 % considèrent qu’il n’est pas d’origine humaine. Globalement le négationnisme climatique permet à un climato-rassurisme de se développer. Le changement climatique est anxiogène et ce discours fait espérer aux gens qu’on aura le temps, que des technologies futures nous sortiront du pétrin et qu’il suffit d’attendre. Ce discours se diffuse dans toutes les strates de la société. Il fonctionne sur une croyance dans le techno-solutionnisme, dans le génie humain, c’est un pari fou. Edouard Philippe, ancien premier ministre, s’est opposé à l’interdiction de louer les logements les plus énergivores en s’inquiétant de la situation des « plus modestes ». Le même jour, Laurent Wauquiez (Les Républicains), président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a déclaré qu’il n’appliquerait pas le dispositif « zéro artificialisation nette » pas des solutions concrètes, par exemple des changements de mode de vie. Le plus grave est que le négationnisme se déplace dans les élites, qui sont pourtant responsables des choix de société.

Le point de vue de ce blog biosphere

Interdisons de parole les négationnistes du climat (2019)

extraits : Un média français, Cnews le 6 mai 2019, l’animateur Pascal Praud le texte : « Est-ce que vous diriez qu’il y a depuis trente ans dans le monde un dérèglement climatique ? Oui ou non ? » L’invitée principale, Claire Nouvian, militante écologiste, s’étrangle : « Attendez, mais vous en êtes encore là ? Ce n’est pas une émission de climatosceptiques quand même ? » Rejoint par Elisabeth Lévy, la directrice de la rédaction du magazine conservateur Causeur, Pascal Praud défend le droit des climatosceptiques à s’exprimer. La liberté d’expression n’est jamais absolue, surtout quand il s’agit à la fois de nier les avancées scientifiques et de ne pas agir contre la détérioration de la Biosphère. Interdisons de parole les négationnistes du climat…

ajout 2023 : La liberté d’expression est légalement limitée quand elle se révèle être de la publicité mensongère, de la tentative d’escroquerie, de l’abus de faiblesse, de la mise en danger de la vie d’autrui, etc… Préciser ces concepts dans le cas du climatonégationnisme serait utile.

Sylvestre Huet face aux négationnistes du climat (2016)

extraits : Doit-on se contenter du terme « climato-sceptiques » pour qualifier ces affabulateurs ou leur infliger un « négationnistes » ? Climato-sceptique est un terme inventé par les « négateurs » de différents résultats des sciences du climat. Ce terme auto-proclamé visait à induire une présentation positive, puisque le doute, le scepticisme peut être vu comme la marque d’un esprit libre, indépendant, capable de bousculer préjugés et idées reçues. Négationniste est un terme qui s’est petit à petit imposé afin de souligner que, justement, ces soi-disants « sceptiques » ne doutent de rien. En réalité, ils mentent sur des faits…

Ban Ki-moon contre les négationnistes du climat (2015)

extraits : Ban Ki-moon : « Le débat scientifique sur la réalité du changement climatique est clos… Le changement climatique se produit à cause des activités humaines. Les engagements des pays à réduire les émissions de gaz à effet de serre sont inférieurs à ce qui est attendu pour maintenir l’augmentation des températures mondiales au-dessous des 2°C. »Ban Ki-Moon oublie de dire que les individus, tous ceux qui vivent à l’occidentale, devront réduire drastiquemet leur consommation d’énergie (la diviser par 3 ou 4 en moyenne), ce qui implique de réduire leur niveau de consommation dans une très forte proportion.

réchauffistes contre négationnistes (2010)

extraits : On s’aperçoit finalement que les négationnistes « farfouillent dans les articles des dissidents et dans la presse étrangère » (dixit Mon810) pour essayer de marquer leur présence sur Internet ; leur argumentation reste limitée scientifiquement ou non démontrée, mais ils sont virulents. Les réchauffistes peuvent s’appuyer sur des rapports scientifiques validés, mais leur présence sur le net des bloggeurs est marginale. Le problème, c’est que cette disproportion dans le débat instille le doute et l’abstention dans la réflexion des citoyens ; la délibération démocratique est faussée quand on ne sait plus qui croire. C’est un des éléments d’explication de l’échec de Copenhague. C’est pourquoi nous allons à la catastrophe, mais nous ne voulons pas le croire…

les négationnistes du climat (2009)

extraits : D’un côté un conglomérat de « scientifiques », mais aussi de politiciens et d’économistes, dénonçaient du 8 au 10 mars 2009 le protocole de Kyoto à New York. En ouvrant le débat, le président tchèque Vaclav Klaus se contente d’un procès d’intention : «  Le véritable projet de l’alarmisme environnementaliste est de ramener l’humanité des siècles en arrière ». De l’autre côté 2000 scientifiques, parmi lesquels les plus éminents climatologues mondiaux, préparaient du 10 au 12 mars la prochaine conférence de Copenhague où les gouvernements devront décider en toute connaissance de cause. Le comité scientifique de la conférence affirme : « Les dernières observations confirment que le pire des scénarios du GIEC est en train de se réaliser. Le système climatique évolue d’ores et déjà en dehors des variations naturelles à l’intérieur desquelles nos économies se sont construites »…

Nos écrits il y a dix ans sur les négationnistes du climat (2005)

extraits : Le problème de l’écologie, c’est la tendance humaine à se valoriser en prenant le contre-pieds de la réalité, surtout si on y trouve un avantage financier. Ainsi le botaniste D.B. (pas besoin de lui faire de la publicité) ne cachait pas son scepticisme sur l’origine humaine du réchauffement climatique, soutenant dans l’hebdomadaire New Scientist : « Les kyotoistes mentionnent rarement que 555 des 625 glaciers observés par le service mondial d’observation des glaciers ont grossi depuis les années 1980. »

Le point de vue des écologistes en 2023 sur l’article de Matthieu Goar

Ophrys : C’est quand même fascinant d’entendre dire que les scientifiques du GIEC exagèrent alors que la trajectoire actuelle dépasse les pires scénarios des projections faites ces derniers décennies.

Patrick : Les travaux du GIES, comme ceux du COR, sous-estiment la réalité. A chaque catastrophe naturelle, pour chaque victime, il faudra stigmatiser les climatosceptiques car ils sont responsables du retard dans la mise en œuvre des mesures nécessaires. Et j’espère qu’un jour, proche, les 4×4 se feront caillasser par les jeunes générations.

Ophrys : Sinon les scientifiques peuvent simplement continuer à crier dans le désert et se contenter d’un « on vous l’avait bien dit » quand la catastrophe arrivera.

Philémon Frog : Il semble qu’il y ait beaucoup de gens animés par des frustrations, la misanthropie, la simple volonté de semer la confusion, le chaos… Internet a révélé ces profils qui étaient occultés auparavant. Ils sont un vecteur pour se libérer virtuellement tout en restant terrés.

GeorgesL : Les sociologues du climat devraient prendre en compte le fait qu’en 2023, organiser une procession pour faire tomber la pluie est toujours possible. Il reste en effet beaucoup de gens — une majorité je le crains — pour qui la démarche scientifique n’a rien de plus convaincant que n’importe quelle autre opinion à condition qu’elle soit largement répandue.

Jacques Py : La question qui, à mon sens, est déterminante: allons-nous à échéance rapprochée vers une crise existentielle pour les humains ? Que signifie « existentiel »? Des conditions de vie devenues insupportables à une grande majorité des humains, et pour beaucoup, la mort, catastrophes, famines, maladies liées, etc. Il nous faut exprimer clairement que cette crise climatique est existentielle… Les climatorelativistes, et autre climatorassuristes n’ont que leur opinion devenue aujourd’hui criminelle.

Vipierre : En réalité il n’y a que des climatosceptiques. D‘abord les authentiques (35%) et puis tous les autres qui admettent la responsabilité des humains mais se sentent peu ou pas concernés et préfèrent se retourner vers les pouvoirs publics à condition bien sûr que les mesures prises ne les impactent pas. Les citoyens vraiment concernés et actifs sont une infime minorité.

Jacr : Alea jact  est. L’humanité finira comme un grand drogué, mort par overdose… avec la complicité des dealers, Total, BP, Exxon Mobil, etc ….

 

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Boycott de la COP28, la seule option ?

Bientôt la COP28, déjà 27 années passées de discussions internationales pour rien. A ce jour, la somme des engagements pris par les États nous amène à 3,2 °C de réchauffement en 2100. Nous sommes donc très loin du 1,5 °C de l’accord de Paris, au bord d’une planète en feu. On ne devrait donc pas se permettre une COP28 pour rien. C’est pourtant ce qu’on va faire !

collectif : L’édition de la 28e COP (Conférence des parties), organisée à partir du 30 novembre à Dubaï, est un choix désastreux pour la lutte contre le dérèglement climatique. Nous appelons les pouvoirs publics, associations et dirigeants d’entreprises à ne pas cautionner par leur présence cette mise en scène dans un pays qui ne prospère que grâce à l’extraction d’énergies fossiles. Abou Dhabi prévoit même d’augmenter sa production de barils de 25 % d’ici à 2027 ! A Dubaï, la dérive devient caricature : l’événement sera présidé par le patron de la plus grande entreprise d’énergies fossiles des Emirats arabes unis – Sultan Ahmed Al-Jaber – quelques semaines après des révélations de la presse britannique nous apprenant que les Émirats mentent depuis dix ans sur leurs émissions de méthane. Nous ne nous faisons pas d’illusions : à la COP28 de Dubaï, les ambitions et les objectifs seront poliment rappelés, mais les moyens concrets de mise en œuvre – en particulier la réduction massive de la consommation d’énergies fossiles – seront muselés et renvoyés aux calendes grecques.

En boycottant cette COP28 à Dubaï et en assumant la politique de la chaise vide, nous attendons un électrochoc.

Le point de vue des écolos désabusés

Jf canet : Enfin une Tribune pertinente. C’est comme demander à la Chine de présider le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Punchingball : COP28, avec le même succès prévisible – et encore moins d’écho – que l’appel au boycott du Qatar lors de la Coupe du Monde de foot ! faut- il être naïf pour croire encore à un sursaut quelconque des opinions publiques …

Jean Puplu : Hier j’ai mis mes pelures au compost, puis descendu mes emballages vides dans la poubelle jaune, avant de prendre mon vélo pour aller bosser. Je suis content de permettre à tous ces lobbyistes de prendre l’avion pour aller à Dubaï.

Fabrice Nicolino : Les rapports, traités, résolutions et discours générés par une intense activité diplomatique laisse, de fait, le sentiment d’avoir été floué : ce sont les mêmes mots, les mêmes déclarations vibrantes, les mêmes engagements qui reviennent, sans que rien du fonctionnement thermique de l’économie ne change. Mon récent livre exhume ainsi des déclarations saisissantes, comme celle de Margaret Thatcher, le 27 septembre 1988 – année de la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ! –, alertant sur les graves dangers du réchauffement, et qui pourrait être prononcée aujourd’hui presque à l’identique.

Nos archives sur ce blog biosphere

Lire, L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2021)

19 décembre 2007, Echec de la COP13 à Bali

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

1er novembre 2021, COP26, technologie ou sobriété partagée ?

2 novembre 2021, COP26, le bal des hypocrites à Glasgow

3 novembre 2021, COP26, avec quelle pratique journalistique ?

4 novembre 2021, COP26, le piège du développement (durable)

5 novembre 2021, COP26, le choc charbonnier va faire mal

5 novembre 2021, COP26, on s’intéresse enfin au méthane

6 novembre 2021, COP26, histoire d’un fiasco programmé

6 novembre 2021, COP26, le pouvoir n’est pas dans la rue !?

COP27 : Vive les énergies fossiles !

Extraits : La conférence mondiale sur le climat (COP27) s’est achevé ce dimanche 20 novembre 2022. Elle a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables, elle a échoué faute d’accord sur les énergies fossiles. La COP27 a répondu aux symptômes de la crise mais pas à ses causes. Le texte mentionne seulement que les pays s’engagent à accélérer la réduction de l’utilisation du charbon et la sortie des subventions « inefficaces » aux énergies fossiles, la même promesse que celle prise l’an dernier. Le pétrole et le gaz ne sont pas évoqués, alors que l’atteinte de la neutralité carbone implique de ne plus construire aucune installation fossile…

COP27, un échec programmé

extraits : Greta Thunberg a déclaré qu’elle ne se rendrait pas à Charm El-Cheikh, en raison de « l’espace pour la société civile extrêmement limité cette année » et du « greenwashing des dirigeants ». Nous sommes entrés dans l’ère de la politique rhétorique, exclusivement rhétorique, afin de ne rien changer…Tous responsables, tous coupables, des notables réunis autour de la table à Charm El-Cheikh jusqu’au petit Français qui manifeste pour sauvegarder son pouvoir d’achat…

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La sobriété énergétique, c’est tabou !

A quelques mois de la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28), prévue à Dubaï fin novembre, et alors que les Etats sont appelés à réviser leurs engagements climatiques d’ici à 2025, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prend enfin conscience qu’il est urgent d’accélérer pour limiter le réchauffement. « Une tâche herculéenne » dont l’AIE ne perçoit pas les modalités !

Perrine Mouterde : L’Agence internationale de l’énergie précise le 26 septembre, dans une actualisation du scénario « zéro émission nette », l’ampleur des efforts à accomplir pour espérer revenir sur la bonne trajectoire. Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol :

« Maintenir le réchauffement sous la barre de 1,5 °C est la seule solution pour que l’on puisse continuer à vivre plus ou moins de la même manière… La demande en combustibles fossiles doit donc diminuer de près de 25 % d’ici à 2030… C’est une tâche herculéenne qui n’est pas dictée par l’AIE, elle est dictée par la situation dans laquelle se trouve la planète… La voie vers cet objectif s’est encore rétrécie, mais le développement spectaculaire des énergies propres la maintient ouverte… Aucun investissement dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières, ni dans de nouvelles centrales à charbon sans solution de capture ou de stockage du carbone, ne doit être réalisé…. L’AIE estime désormais que seules 35 % des réductions d’émissions attendues d’ici à 2050 sont liées à des technologies qui ne sont pas encore disponibles sur le marché, contre la moitié en 2021. »

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Notre remarque à la journaliste Perrine Mouterde :  La première priorité pour diminuer nos émission de gaz à effet de serre est la sobriété énergétique. Aucune trace de cette urgence dans le rapport de l’AIE. C’est cette absence que vous auriez du constater.

Notez aussi, madame,  que les deux autres leviers à mettre en œuvre, les énergies renouvelable et l’efficacité énergétique, sont des leurres. L’expérience montre que jusqu’à présent les énergies renouvelables ne remplacent pas les énergies fossiles, mais s’ajoutent pour répondre à notre boulimie énergétique. Quand à la technologie sur laquelle repose l’efficaciénergétique, non seulement il y a l’effet rebond qui annule les progrès possibles quand on évite la sobriété, mais croire que remplacer une automobile thermique par une voiture électrique est une avancée est idiot car l’électricité, il faut la fabriquer…

Nos articles antérieurs

La sobriété, ignorée de nos dirigeants (2023)

extraits : Les dirigeants qui nous mènent au désastre : Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28 ; Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie ; Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ; Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Vous avez bien lu leur tribune, rien sur la sobriété, rien sur la non-utilisation des énergies fossiles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Notons que Sultan Al Jaber est avant tout le PDG du groupe Abu Dhabi National Oil Company, le criminel est aussi membre du jury qui le juge…

Efficacité énergétique et économies d’énergie (2020)

extraits : Une confusion est trop souvent entretenue entre « efficacité énergétique » et « économies d’énergie ». L’efficacité renvoie à la performance de l’équipement, la sobriété renvoie à l’intelligence de l’usage. Si on isole parfaitement une maison pour économiser l’énergie mais qu’on en profite pour vivre avec quelques degrés de plus, il n’y aura pas de transition énergétique ; c’est l’effet rebond. La sobriété, c’est au contraire rompre avec la facilité, c’est le contraire de l’ébriété énergétique. En clair, cela veut dire limiter nos besoins à l’essentiel et ne pas trop compter sur la technique et l’innovation. Cette réflexion, nous l’avions publiquement faite lors d’une rencontre organisée par l’entreprise Schneider Electric en 2013 dans le cadre d’un débat national sur la transition énergétique…

Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050 (2017)

extraits : Selon le scénario Négawatt de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des évolutions sociétales drastiques et des réorganisations industrielles extraordinaires… Il faudrait que chacun d’entre nous établisse une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun devrait se livrer à l’exercice en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité…

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Notre société n’a pas encore compris que les citoyens devront limiter leurs besoins. A quoi sert en effet une bonne isolation thermique de sa maison (efficacité énergétique) si on en retire l’idée qu’on peut augmenter la température de son foyer (refus de la sobriété). Il est d’ailleurs significatif qu’on confonde généralement dans les débats « économies d’énergie » et « efficacité énergétique », ce qui permet de passer la sobriété à la trappe...

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Réfugié climatique, mais pour aller où ?

De la part d’un correspondant de ce blog biosphere.

Michel Sourrouille, seul intervenant  lors d’une conférence-débat organisée par l’université populaire de Sud-charente sur les réfugiés climatique (14 septembre 2023)

Climat, réchauffement et démographie

Introduction

Encore faut-il se mettre d’accord sur les termes du débat. Pas de climato-sceptiques dans la salle ? Très bien, on peut avancer plus vite. La cause du réchauffement est humaine, nos émissions de gaz à effet de serre dépassent les capacités naturelles de recyclage. Nous allons donc connaître au niveau planétaire une augmentation moyenne supérieure à 2°C, d’où à la fois désertification, inondations, incendies et afflux de réfugiés de l’intérieur des terres. Après une hausse moyenne de 20 cm au XXe siècle, les océans devraient encore s’élever de 30 cm d’ici à 2050 quoi qu’on fasse et de 26 à 86 cm à l’horizon 2100 par rapport à la moyenne 1986-2005. Les bords de mer en difficulté vont donc accroître le flot des migrants. L’espace se réduit pour accueillir l’humanité. Mais on ne fait (presque) rien pour lutter contre le réchauffement climatique.

Pas de nataliste dans la salle ? Il est vrai que nous avons dépassé fin novembre 2022 le chiffre de 8 milliards (pour 1 milliard en 1800 et 4 en 1974). La planète est déjà saturée de bipèdes, la surpopulation est généralisée. Or entre 2008 et 2014, les catastrophes naturelles avaient déjà déplacé 166 millions de personnes, soit en moyenne chaque année 27,5 millions. Près de 216 millions de personnes pourraient être obligées de quitter leur foyer d’ici à 2050 à cause du réchauffement climatique. Si on ne fait rien politiquement pour maîtriser la croissance démographique, par contre on fait tout pour maîtriser les flux migratoires. Voici le contexte général.

Je traiterai dans un premier temps l’état actuel du droit international pour aborder ensuite les réalités contemporaines.

1) le débat juridique

L’enjeu n’est pas mince car le statut de réfugié implique des droits. Or définir les migrants environnementaux comme réfugiés est problématique : ils ne sont pas protégées par la convention de Genève de 1951 qui garantit seulement une protection aux personnes « craignant avec raison d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ». Les sans terre ne sont pas considérés comme forcés à migrer… sauf dans les cas où c’est le pays même qui est amené à disparaître comme c’est le cas de certains États insulaires. Un réfugié climatique, ça n’existe pas ! Exemple du procès intenté par Ioane Teitiota : il habitait dans les îles Kiribati (océan pacifique)– dont les plus hauts reliefs affleurent à trois mètres. Son pays connaît la salinisation des eaux, les pollutions, les destructions des récoltes, des inondations fréquentes, l’érosion des terres, des conflits entre communautés. Pourtant Teitiota, réfugié en Nlle Zélande, n’a pas obtenu le statut de premier réfugié climatique de la planète !

– Jugement en première instance en 2013 : Ioane Teitiota devrait être expulsé vers son pays. S’en tenant à la convention de Genève de 1951, la Nouvelle Zélande a fait valoir que personne ne menaçait sa vie s’il retournait chez lui. (LE MONDE géopolitique du 24 octobre 2013).

Décision de la Cour suprême néo-zélandaise en 2015 : Ioane Teitiota n’a toujours pas obtenu le statut de réfugié climatique. Si la plus haute juridiction du pays a reconnu que les Kiribati étaient « incontestablement confrontées à des défis » climatiques, elle a également estimé que « M. Teitiota ne courait pas de “grave danger” » dans son pays natal. « Aucun élément matériel n’indique que le gouvernement des Kiribati manque à son devoir de protéger sa population des effets de la dégradation environnementale, dans la limite de ses moyens. » (Le Monde.fr avec AFP | 21.07.2015)

Avis du comité des droits de l’homme – organe des Nations unies composé de 18 experts indépendants en charge de vérifier l’application du pacte relatif aux droits civils et politiques –, rendu public le 21 janvier 2020. Quatre ans pour statuer sur le cas de M. Teitiota. Il a rejeté la demande du plaignant, en faisant valoir que les îles Kiribati avaient pris des mesures pour lutter contre la montée des eaux avec la construction d’une soixantaine de digues !!!

Notons pour conclure la duplicité du droit, on trouve dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Il manque l’obligation pour tout État d’accepter l’entrée des étrangers !

2) le débat idéologique entre cosmopolites et nationalistes

– Cosmopolites, une espèce en voie de disparition

Une certaine gauche a une vision idyllique des migrations. La commission dénommée de façon partiale « immigration » (et non « migrations) d’EELV est vouée à l’accueil illimité des immigrants, dire le contraire est interdit en son sein. Un professeur de droit public, François Julien-Laferrière a inventé cette fable : « 2080. La Camargue a disparu sous les eaux… Aigues-Mortes est redevenue un port… Imaginez que ce scénario du futur ne soit pas totalement invraisemblable, ne doit-il pas nous conduire à être davantage accueillants envers ceux qui frappent aujourd’hui à nos portes ? » Ce manque de réalisme invalide l’argumentation.

– Nationalistes, de plus en plus nombreux

Kaare Dybvad Bek, social-démocrate et ministre danois de l’immigration (et de l’intégration) : « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle… En 2022, près d’un million de demandes d’asile ont été déposées dans l’Union européenne (UE), le rythme s’accélérant encore cette année…. ». Il a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel».

Comme on le voit, l’appel à la fermeture des frontières n’est pas l’apanage de l’extrême droite.

3) perspectives

Harald Welzer prévoit le pire : « Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes des réfugiés. » [Les guerres du climat d’Harald Welzer (Gallimard, 2009)]

C’est le cas aujourd’hui. Les bandes armées font la loi au au Nigeria. Des raids pour le vol de bétail sont mené sans relâche, les paysans doivent même s’acquitter d’une « taxe sur la vie ». Bien entendu le réchauffement climatique n’est pas directement responsable de cet état de fait, mais la densité démographique accroît les problèmes géopolitiques. Le Nigeria, 38 millions de Nigérians en 1950, 190 millions en 2018, 220 millions aujourd’hui.. et l’ONU en prévoit 410 millions d’ici à 2050, et encore le double en 2100. La densité était déjà de 215 habitants au km/2 en 2018 et 872 hab./km2 est prévisible en 2100. Où placer des réfugiés dans ce contexte ? En France ?

4) les pratiques actuelles / migrants

Les tensions s’exacerbent et la chasse aux immigrés est ouverte. Human Rights Watch accuse les gardes-frontières saoudiens d’avoir tué des centaines de migrants. En février 2023, le chef de l’État tunisien Kaïs Saïed dénonçait les « hordes de migrants » dont la présence serait le fruit d’un complot « pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie ». C’est la théorie du grand remplacement dans un discours de dirigeant ! La crise économique est invoquées pour expliquer le racisme systémique et le déchaînement contre les Subsahariens. Depuis le 4 juillet, Tunis conduit des campagnes massives d’arrestation et d’expulsion de migrants depuis la ville de Sfax vers les pays limitrophes. Ils sont abandonnés dans des zones désertiques, sans eau ni nourriture.

Médias et politiques fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient. La journaliste du MONDE, Sophie Landrin : « Les 200 millions d’habitants du delta du Gange vont bientôt compter parmi les premiers réfugiés climatiques indiens. La grande migration a déjà commencé. Mais pour aller où ? »

CONCLUSION

Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste. La catastrophe, on l’a bien cherchée. Elle était annoncée dès le rapport au club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance. Mais au lieu de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, nous consommons en moyenne 2 litres de pétrole par jour et par personne. Les eaux vont continuer de monter et la planète de brûler… Quant à la démographie dont l’inertie est telle qu’il faudrait avoir agi beaucoup plus tôt, presque personne n’explique que 8 milliards c’est trop et qu’il n’y plus de place pour des migrants quels qu’ils soient, sauf parqués dans des camps de réfugiés.

J’en arrive à penser que je ne milite pas pour les temps présents, mais pour l’avenir des générations futures. Vous aussi vous pouvez vous engager, par exemple en adhérent à l’association Démographie Responsableou par votre choix personnel et éclairé de fécondité. Et si j’étais un politique en situation de pouvoir, je dirai comme Yves Cochet que bientôt la tâche principale sera, tant faire se peut, de diminuer le nombre de morts face à des crises écologiques qui deviennent extrêmes.

Notre société se base à l’heure actuelle sur nos facultés d’adaptation pour affronter les périls à venir. Il est vrai que lors du pic de la dernière glaciation, il y a environ 21 000 ans, le niveau des océans était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui. Mais nous étions beaucoup beaucoup moins nombreux !

Post scriptum : à mon grand étonnement, les interpellations du public après la conférence n’ont pas porté sur l’incapacité d’accueillir des réfugiés climatiques, mais sur ce qu’on peut dire de la démographie … ou plutôt ce qu’il ne faudrait pas dire !

Réfugié climatique, mais pour aller où ? Lire la suite »

Énergie et climat, le triangle de l’inaction

On persévère aveuglement dans ce qu’on peut appeler le triangle de l’inaction : Les Français ne font rien en matière écologique et attendent tout de l’État, l’État pointent le doigt sur les entreprises responsables et les entreprises rétorquent qu’ils ne font que suivre la volonté des consommateurs donc des Français. Voici un exemple de dialogue de sourds :

Le climatologue Jean Jouzel, lors de l’université d’été du Medef : « Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, nous n’avons plus que cinq ans d’émissions au rythme actuel … Il faut en conséquence,arrêter d’investir dès maintenant dans les énergies fossiles. »

Patrick Pouyanné, président de TotalEnergies : « Cette transition, je suis désolée Jean, elle prendra du temps. J’assume de poursuivre mes investissements pétro-gaziers car la demande croît. Je respecte l’avis des scientifiques mais il y a la vie réelle. »

Entre le scientifique du climat et le patron d’industrie, un silence prend toute la place : celui de l’État. Que fait le gouvernement pour changer cette vie réelle dont les deux hommes parlent différemment, mais que l’on sait insoutenable ? Il n’y aura pas de sortie des énergies fossiles sans construire un rapport de force avec ceux qui ont intérêt à ce que la « vie réelle » reste désespérément nocive pour… notre vie, et celles des générations à venir. Nous savons interdire de financer le terrorisme et le blanchiment d’argent. Le pouvoir lors du confinement a obligé les Français de revenir à l’essentiel de ses besoins et donc de ses achats, de limiter les déplacements etc. Pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même avec des activités qui mettent en péril nos conditions de vie sur Terre ? Entre Jouzel et Pouyanné, la puissance publique doit choisir. Macron a choisi Pouyanné ! La planification écologique est mort-née.

La planification écologique au point mort

Après plusieurs mois d’atermoiements, Elisabeth Borne a présenté aux chefs de parti, lundi 18 septembre, sa feuille de route sur la planification écologique. Selon Matignon, cette réunion visait à permettre à l’exécutif et aux différentes forces politiques de débattre des solutions pour mettre en place une transition écologique « juste » et non « punitive ».

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe écologie-Les Verts (EELV)  : « Les réunions ne servent à rien s’il n’y a pas d’action . Je réclame un impôt sur les grandes fortunes « climatique » et une loi de programmation des finances publiques sur l’écologie.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste : « Une guerre contre le climat, ça suppose une économie de guerre, et on en est très, très loin ».

Fabien Roussel, PCF, était surtout désireux de « faire baisser la facture » d’électricité et de gaz !

Eric Ciotti, pour la droite, réclame une conférence « sur les prix de l’énergie » et une baisse des taxes sur le gaz et l’électricité !!

Mathilde Androuët, au nom du Rassemblement national, a déploré une « absence totale de souci du peuple », pour qui l’environnement est devenu « une contrainte » !!!

François Bayrou, seul responsable de la majorité à s’exprimer, a jugé « intéressante » la réunion !!!!

L’annonce des principales mesures pour la planification écologique est réservée à une prise de parole future d’Emmanuel Macron !!!!!

Le rendez-vous organisé à huis clos s’était tenu sans La France insoumise (LFI), qui avait décidé de boycotter cette réunion

Rappelons que le gouvernement avait promis un plan « très concret » et « très opérationnel » afin « d’être au rendez-vous européen » de la baisse de 55 % des émissions nettes de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, et de se « projeter vers la neutralité carbone en 2050 »,

Le point de vue des écologistes pas dupes

beaba : En clair : « ça va devenir concret, mais on serait obligé de présenter des décisions de sobriété qu’on ne veut pas assumer, ça n’est pas supportable pour le menu peuple. On préfère que les vraies mesures, utiles mais impopulaires, ne viennent pas de nous ».

On rembobine : Discours de Macron dans l’entre 2 tours au pharo de Marseille (16 Avril 2022) : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas . (sic) Ah bon ? Combien d’années faudra t il attendre que sa Seigneurie et sa cour se penche une bonne fois pour toutes sur la Planification écologique, Sujet MAJEUR, en lieu et place de convoquer tous les 4 matins les oppositions pour digresser durant des heures ?

Toutvabien : Je me suis arrêté à  » juste et non punitive ». Le slogan de l’écologie punitive vient de la droite obscure et rance pour limiter par principe ses ambitions en matière de protection de la nature et d’une gauche opportuniste (Ségolène Royale). Face à ce jeu de dupes, une seule réalité : c’est la non écologie qui est punitive, il suffit d’ouvrir le poste pour s’en rendre compte, inondations, sécheresses, incendies, etc.

Punchingball : Quand est-ce qu’on se débarrassera de cette rengaine de l’écologie punitive ? La punition (si le mot a un sens ici) que la nature nous infligera sera infiniment plus dure à supporter, y compris par ceux qui s’imaginent encore que l’innovation ou leur fric les mettra à l’abri …

Cbir : En continuant de parler d’écologie « punitive », le gouvernement et Mme Borne sont les 1ers climatosceptiques. Ras le bol de ce parti au pouvoir incapable de prendre ses responsabilités !

DTDM : « Écologie punitive », un concept sujet à caution, propre aux néo-conservateurs, ultra-libéraux et « climato-sceptiques » de tout bord. Il n’y a pas d’écologie « punitive » (concept encore une fois utilisé sur un plateau télé à l’émission dite « les informés » du 18 septembre par une certaine A.Boulhiaguet ! Mais à force de ne rien faire (et l’immobilisme macronien est une illustration édifiante de ce comportement politique qui cherche à gagner du temps ), un jour, pas si lointain, et parce que l’espèce humaine sera au pied du mur, alors ce genre d’écologie le sera pour de bon et s’imposera de façon draconienne pour la survie de l’espèce et là, on verra ce que veut dire cette expression.

Claude Danglot : En résumé, on continue à discutailler sans agir. Et pourtant, nous avons le feu à la planète, mais aucun de nos dirigeants ne semble avoir encore compris que c’est l’extinction de l’espèce humaine qui en jeu. Même les plus riches n’y échapperons pas. Demain les chiens, comme l’écrivait Clifford D. Simak. La Terre est livrée aux souris, les derniers mammifères restants.

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Sarkozy, adhérent de Démographie Responsable

A l’exception de René Dumont, présidentiable écolo en 1974, silence radio de tous les politiciens de tous bords à propos de la surpopulation. Les gens à gauche ne disent pas souvent ce qu’il faudrait dire, les gens de droite ont parfois des raisonnements judicieux. Alors, même s’il s’agit d’un président très à droite, on ne va pas faire la fine bouche pour savourer le discours de Nicolas Sarkozy !

30.04.2016 lors du conseil national des Républicains : « Je souhaite qu’enfin la communauté internationale prenne en main le premier problème de la planète, qui est celui de la démographie mondiale… Nous sommes 7 milliards d’habitants. En 2100, nous serons 11,5 milliards. La question des conséquences de cette démographie est donc centrale pour les grands équilibres de la planète. Ce sujet doit donc faire l’objet, chaque année, d’une conférence comparable à celle sur le climat. Je souhaite la création d’une institution internationale qui porterait l’organisation de cette conférence et qui mesurerait les évolutions démographiques, continent par continent. »

https://www.lejdd.fr/Politique/Sarkozy-preconise-une-conference-mondiale-sur-la-demographie-783501

15.09.2016 : le candidat Nicolas Sarkozy a estimé que la « première cause de dégradation de l’environnement » est démographique.

https://www.lemonde.fr/politique/video/2016/09/15/l-emission-politique-sur-france-2-pour-le-candidat-sarkozy-la-demographie-est-le-principal-defi-ecologique_4998484_823448.html

19.09.2019 devant le MEDEF :  « Le dérèglement climatique le monde en a connu, mais le plus grand choc est démographique. Quand je suis né en 1955, il n’y avait pas si longtemps, il y avait 2,5 milliards d’habitants. Dans 30 ans nous serons 9 milliards, à la fin du siècle 11 milliards. C’est fait, quoi que nous décidions. Un choc comme celui-là, le monde ne l’a jamais connu. Dans 30 ans on va passer de 1,2 milliards d’Africains à 2,5 milliards. La crise démographique n’a pas encore commencée, elle est à venir. On peut refuser cela, mais promouvoir le développement durable sans se poser la question de l’explosion démographique, cela n’a pas de sens.

https://www.youtube.com/watch?v=VuwncVRV4Iw&feature=youtu.be

07.01.2023 : Nicolas Sarkozy tire la sonnette d’alarme sur l’explosion de la population humaine. Sur le modèle de la COP21 et des conférences des Nations unies sur le changement climatique, l’ancien président préconise la mise en œuvre de conférences internationales sur la démographie mondiale.

https://www.lejdd.fr/Politique/Sarkozy-preconise-une-conference-mondiale-sur-la-demographie-783501

08.09.2023 : Nicolas Sarkozy a développé des idées présentées dans son dernier ouvrage et expliqué pourquoi le « dérèglement démographique » constituait à ses yeux un problème central. Soit la « première cause du dérèglement climatique », comme il l’écrit dans son récent essai . Comme il l’explique, la population mondiale a bel et bien connu une progression majeure depuis son année de naissance (1955) : de 2,5 milliards d’habitants, notre planète est passée à environ 8 milliards aujourd’hui. Une croissance démographique qui est en effet unique dans l’histoire de l’humanité. De la même manière, il est exact que la population de l’Afrique devrait doubler à l’horizon 2050, pour atteindre approximativement 2,5 milliards d’habitants.

https://www.tf1info.fr/environnement-ecologie/le-dereglement-demographique-est-il-la-premiere-cause-du-dereglement-climatique-comme-l-explique-nicolas-sarkozy-2269114.html

Bien entendu Nicolas Sarkozy a tort d’affirmer que le « dérèglement démographique » est la première cause du dérèglement climatique. Il y a des interrelations multiples entre nombre de personnes, inégalités des pouvoirs d’achat et technologies employées (équation IPAT) pour expliquer les émissions de gaz à effet de serre. En termes simples, le nombre de voitures est intimement lié au nombre de conducteurs, et mieux faut un vélo qu’un avion pour se déplacer.

Bien entendu il serait aussi faux d’ignorer la variable démographique, c’est ce que font pourtant beaucoup de personnes et d’institutions.

François Gemenne, membre du Giec : « on ne se trouve plus dans une logique de bombe démographique comme on a pu le croire à la fin du siècle dernier. Même si la croissance démographique pose des problèmes à certains endroits, en matière notamment de disponibilité des ressources, il est important de bien délier les questions de démographie et de climat… C’est avant tout la manière dont nous avons organisé notre économie dans les pays industrialisés qui est en cause. »

Christophe Cassou, climatologue : « Faire porter la responsabilité du changement climatique aux plus pauvres et, pire encore, aux Africains, est le summum de l’immoralité et de l’indécence ».

L’UNFPA : En règle générale, les personnes aisées, qui peuvent consommer davantage, produisent plus d’émissions et ont un impact autrement important sur les changements climatiques. Or ces personnes ne représentent qu’une faible proportion de l’humanité.

La position du GIEC est nuancée dans son dernier rapport : « la vulnérabilité des écosystèmes au changement climatique sera fortement influencée par les modèles de développement humain passés, présents et futurs, y compris la consommation et la production non durables, les pressions démographiques croissantes et l’utilisation et la gestion non durables persistantes des terres, des océans et de l’eau ».

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Nicolas Sarkozy, la question démographique

extraits : Le 19 septembre 2019 devant le MEDF :  « Dans 30 ans le Nigeria aura plus d’habitants que les USA. On va passer de 1,2 milliards d’Africains à 2,5 milliards. La crise démographique n’a pas encore commencée, elle est à venir. On peut refuser cela, mais promouvoir le développement durable sans se poser la question de l’explosion démographique, cela n’a pas de sens. Lagos au Nigeria, c’est 22 millions d’habitants ; si vous pensez qu’avec le tri sélectif on va régler le problème de Lagos, c’est que vous n’y avez pas encore été à Lagos. Le sujet démographique est un sujet monumental, tectonique et il n’y a pas un seul organisme international qui aide à réfléchir sur l’évolution démographique mondiale alors qu’en agriculture il y en a une dizaine. Je ne dis pas pour autant « il faut un contrôle des naissances », mais il faut prendre conscience du problème et essayer de le traiter. Si on n’agit pas rapidement, on va vers une catastrophe extravagante. La question, c’est combien d’êtres humains peuvent vivre en même temps sur cette planète. J’entends bien la difficulté, le désir d’avoir des enfants, ce que cela représente. Mais est-ce qu’on ne voit pas que toutes les espèces ont vocation à disparaître par surpopulation ou par appauvrissement des ressources. Et on pense que cela ne se passera pas pour nous les humains ? Je suis assez fasciné de voir les multiples discussions sur le climat et la gène quand on discute d’évolution de la démographie mondiale. »

 

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La sobriété, ignorée de nos dirigeants

Les dirigeants qui nous mènent au désastre : Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28 ; Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie ; Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ; Ursula von der Leyen,présidente de la Commission européenne. Ils nous disent dans une tribune au MONDE :

« Nous pouvons encore actionner ce qui est, selon nous, l’un des leviers les plus importants pour réduire les émissions : l’accélération du déploiement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique… En plus de fournir une énergie plus propre et de réduire la demande d’énergie moins propre, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique apportent de nombreux autres avantages. Elles créent des emplois pérennes… En Afrique, où près de 600 millions d’habitants n’ont pas accès à l’électricité et près d’un milliard n’ont pas accès à la cuisson propre, l’abondance de ressources renouvelables apporte des perspectives plus favorables et permettra d’offrir à tous un accès fiable et économique à l’énergie d’ici à 2030… »

Le point de vue des écologistes ulcérés

Vous avez bien lu, rien sur la sobriété, rien sur la non-utilisation des énergies fossiles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit plus de décarboner l’économie (sauf pour les petits états insulaires) mais d’ajouter aux énergies fossiles les ENRs !! C’est l’addition des sources d’énergies qui est proposée, comme c’est le cas depuis des décennies. Notons que Sultan Al Jaber est avant tout le PDG du groupe Abu Dhabi National Oil Company, le criminel est aussi membre du jury qui le juge !

Ajoutons qu’une énergie « propre », cela n’existe pas. Les dirigeants qui osent proférer de telles inepties sont soit des ignorants, soit des imposteurs. La définition de l’énergie c’est « la quantification de la transformation de l’environnement ». Donc, qui dit « transformation » dit, grosso modo, destruction de la planète. Avec de tels discours, favorisant l’écologie de marché et le solutionnisme technologique, le monde court à sa perte. Seule solution : arrêter de produire et donc se serrer la ceinture.

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E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !! (2023)

extraits : En visite au Salon du Bourget, le chef de l’État affirme qu’il faut distinguer une sobriété « bien organisée, non punitive », d’une sobriété « punitive » : « La première serait comprise par tous et raisonnable, tout le monde fait des efforts qui permettent de faire des économies d’énergies. L’autre en viendrait à dire « il faut tout arrêter, et il faut renoncer à la croissance. Je ne la crois pas raisonnable. Nous qui sommes en déficit, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses ? 

Efficacité énergétique et économies d’énergie (2020)

extraits : Une confusion est trop souvent entretenue entre « efficacité énergétique » et « économies d’énergie ». L’efficacité renvoie à la performance de l’équipement, la sobriété renvoie à l’intelligence de l’usage. Si on isole parfaitement une maison pour économiser l’énergie mais qu’on en profite pour vivre avec quelques degrés de plus, il n’y aura pas de transition énergétique ; c’est l’effet rebond. La sobriété, c’est au contraire rompre avec la facilité, c’est le contraire de l’ébriété énergétique. En clair, cela veut dire limiter nos besoins à l’essentiel et ne pas trop compter sur la technique et l’innovation…

Transition énergétique, un oxymore de plus (2020)

extraits : La « transition » énergétique  n’a pas eu lieu, elle n’aura jamais lieu, la croissance record des renouvelables ne fait rien à l’affaire. Du point de vue des écologistes, il faut parler de « rupture » d’avec la société thermo-industrielle, pas de molle transformation progressive. Le nucléaire n’a pas remplacé le gaz qui n’a pas remplacé le pétrole qui n’a remplacé le charbon qui n’a pas remplacé le bois. Nous vivons sur une hypothèse (la substitution) qui n’a pas raison d’être si nous ne devenons pas plus frugaux…

Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050 (2017)

extraits : Selon le scénario Négawatt de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des évolutions sociétales drastiques et des réorganisations industrielles extraordinaires. Notons que la sobriété énergétique est totalement absente des différents programmes des présidentiables 2017. Difficile pour un politique d’expliquer à ses électeurs qu’ils vont devoir se serrer la ceinture, prendre moins souvent la voiture, aller moins loin en vacances et se chauffer modérément en hiver. Il faudrait que chacun d’entre nous établisse une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun devrait se livrer à l’exercice en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité !…

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Sobriété, un concept central de la pensée de l’association négaWatt, qui propose de « s’interroger sur nos besoins » et de faire la part entre ce qui est « utile » et ce qui est « futile »… Faut-il imposer au particulier la rénovation thermique de son logement ? Oui, estime le Comité de liaison énergies renouvelables (CLER), car on « n’a pas le choix de faire ou de ne pas faire » lorsqu’il y a un gisement considérable d’économies d’énergie. Non, rétorquent les syndicats FO et CGT, en mettant en avant le pouvoir d’achat…

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Migration, la violence est au bout du chemin

Le gouvernement danois a lancé un projet de réforme du système d’asile qui combattra la traite des êtres humains et veillera à fournir une protection seulement à celles et ceux qui se trouvent éligibles au droit d’asile afin de ne pas recevoir plus de personnes que le pays soit capable d’intégrer. Le débat est ouvert.

Kaare Dybvad Bek, ministre danois de l’immigration et de l’intégration : « En 2022, près d’un million de demandes d’asile ont été déposées dans l’Union européenne (UE), le rythme s’accélérant encore cette année…. Nous abandonnons les réfugiés les plus vulnérables du monde – femmes, enfants, mais nous dépensons d’énormes ressources pour traiter des cas, notamment de jeunes hommes, dont beaucoup n’ont aucun motif légal d’asile, ils essaient d’aller en Europe pour des raisons financières. Rappelons expressément que le droit d’asile est réservé aux personnes victimes de persécutions. De nombreuses personnes des pays d’accueil ont le sentiment que leurs préoccupations concernant la radicalisation et la formation de ghettos ne sont pas prises au sérieux. A long terme, cela pourrait conduire les électeurs à se tourner vers l’extrême droite européenne, qui ne tentera de résoudre le problème qu’avec des murs plus hauts et des barbelés, sans aucun égard pour l’aspect humanitaire. Il convient donc de modifier le principe actuel selon lequel les personnes mettant le pied sur le sol européen ont le droit d’y faire traiter leur demande d’asile. »

François Julien-Laferrièreprofesseur de droit public : « 2080. La Camargue a disparu sous les eaux. Aigues-Mortes est redevenue un port, Sète est réduite au mont Saint-Clair,les Pays-Bas ont perdu près de la moitié de leur superficie, le désert couvre la moitié de l’Espagne000 Les habitants des zones conquises par les mers fuient. L’Ecosse et la Norvège sont les destinations privilégiées. La population de Lyon et de Grenoble double, tandis que Montpellier et Bordeaux perdent plus de la moitié de leurs habitants.Tout un quartier de l’est de la France manifeste contre l’ouverture d’un « centre d’accueil pour réfugiés internes ». La Norvège se retire de l’espace Schengen pour ne plus être liée par le principe de libre circulation des personnes. Ils mobilisent leurs gardes-côtes et refoulent systématiquement les migrants européens qui tentent d’accoster. C’est que ces réfugiés d’un nouveau type n’entrent dans aucun des cas prévus par la convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés, qui ne s’applique qu’aux personnes fuyant leur pays « en raison de leur race, de leur religion, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ». Ce scénario d’apocalypse est-il totalement absurde ? Imaginer seulement qu’il n’est pas totalement invraisemblable, sans aller jusqu’à le penser probable, ne doit-il pas nous conduire à être davantage accueillants envers ceux qui frappent à nos portes ? »

Le point de vue des écologistes réalistes

Quelle est donc la solution pour ce prof ? Mieux traiter les migrants actuels car cela pourrait être notre tour un jour ? Absurde. La solution danoise sera appliquée, mais de toute façon il sera trop tard pour agir sans violences.

Notre uchronie dystopique : « 2027: le professeur François Julien-Laferrière est élu président de la République. La France accueille immédiatement 3 milliards de réfugiés qui sont fêtés, champagne à volonté. On aura enfin un bilan carbone positif et ceux qui survivront pourront dire: le professeur François Julien-Laferrière a pensé avec humanité. Mais la Camargue est désormais recouverte de radeaux, on boit l’eau du port de Sète, il n’ y a plus de champs à cultiver. Les gens – tous frères en humanité – sont occupés à se manger les uns les autres, malgré la pénurie de moutarde et de barbecue. On rêve à 2080, quand on pourra enfin cuire son prochain sous le seul effet du soleil irradiant. »

Conclusion : En 2003, Richard Heinberg liait conscience écologique et limitation des migrations : « L’opposition à l’immigration incontrôlée est souvent assimilée à tort à la xénophobie anti-immigrés. Mais dans une perspective écologique, l’immigration n’est pratiquement jamais souhaitable. Lorsqu’elle se fait massivement, elle ne fait que mondialiser le problème de surpopulation. » Les migrations ne sont pas un fait naturel, mais la conséquence de nos inconséquences. Mais c’est trop tard pour maîtriser dans les temps les taux de fécondité dans des pays surpeuplés, c’est trop tard pour déplacer les habitants du Bangladesh qui auront perdu leur biotope à cause de la montée des eaux, c’est trop tard pour ne plus émettre de gaz à effet de serre pourtant cause des réfugiés climatiques.

Alors la violence, l’autre manière pour les humains de régler leurs problèmes, va être très très violente !

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Nous colonisons l’avenir (David Van Reybrouck)

Dans la lignée de « Contre les élections » (2014), David Van Reybrouck a écrit un plaidoyer bref et sans équivalent en faveur de la justice climatique. Voici quelques extraits de son livre (Actes sud, 2023).

« Nous sommes à la veille d’une crise climatique mondiale…Nous sommes à la veille de beaucoup de douleur, de morts et de misère… Abordons donc aujourd’hui le colonialisme, parlons du rôle de l’Occident. Mais pas seulement en regardant dans le rétroviseur. Car nous colonisons à présent l’avenir. L’humanité aborde le prochain siècle avec la même avidité et la même myopie qui lui ont permis autrefois de s’approprier des continents entiers. Le colonialisme s’inscrit désormais dans le temps, et non plus seulement dans l’espace : nous nous comportons en colonisateurs des générations futures. Nous imposons les conséquences de nos actes aux humains qui viendront après nous, et ce avec une indifférence et une brutalité qui donnent le vertige. Nous spolions nos petits-enfants, nous dévalisons nos enfants, nous empoisonnons notre progéniture. Ce processus se déroule à présent si vite que nous commençons à en ressentir nous-mêmes les effets dans notre propre chair ; feux de forêts, inondations, sécheresse.

Nous colonisons l’avenir et les régions tempérées de l’hémisphère nord ont une responsabilité écrasante en la matière… Les politiciens savent ce qu’il faut faire pour s’attaquer au problème climatique. Mais aucun politicien ne sait comment se faire réélire ensuite. Décidément quelqu’un devrait écrire un jour un essai contre les élections ! »

Le point de vue des écologistes transgénérationnels

S’exprimant ainsi, David Van Reybrouck aborde la question des acteurs absents, ceux qui ne participent pas à la prise de décision, mais qui sont pourtant concernés par cette prise de décision : non seulement les non-humains, mais bien sûr aussi les générations futures. Tout le problème est de savoir comment accorder un droit de vote à ceux qui ne peuvent pas s’exprimer. Tout simplement en s’en faisant leur représentant. Un décisionnaire qui ne représente pas dans ses choix une bonne analyse dans l’espace (considération de tous les éléments de la planète) et dans le temps (considération du futur) n’est pas un bon démocrate.

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Au-delà des élections, des perspectives

extraits : David Van Reybrouck, auteur de « Contre les élections » (Actes Sud, 2014) : « En français et dans beaucoup d’autres langues, les mots « élection » et « élite » ont la même racine. L’élection est une procédure qui installe une élite, l’aristocratie héréditaire a été remplacée par aristocratie élective… Mais si on couple le tirage au sort avec la démocratie délibérative, alors on peut arriver à des décisions nettement meilleures que ce que les partis politiques sont capables de faire aujourd’hui. »

Acteurs absents de nos délibérations présentes

extraits : Ce serait élargir l’universalité bien plus fondamentalement que le droit de vote aux femmes et aux adulescents si on pouvait inclure dans la participation électorale les êtres vivants non humains, le milieu naturel et les générations futures. Ce n’est pas une procédure véritablement démocratique que de décider sans eux, les acteurs absents ou tiers-absents, de ce qui les intéresse au premier chef. Une telle délibération sans participation vraiment universelle ne peut qu’entraîner de mauvaises décisions : on s’immerge dans la défense d’un groupe particulier et/ou on ignore le long terme. Mais comment inclure dans la participation électorale des acteurs absents qui, par définition, ne peuvent être présents ? C’est simple…

une démocratie élargie aux acteurs-absents (2009)

extraits : Rosanvallon décrit la condition nécessaire pour préparer le long terme : « Il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde. C’est lorsque les citoyens auront modifié leurs propres réflexes en termes d’anticipation que leur vision s’accordera au sentiment d’une existence à l’échelle de l’humanité. » Il faut donc que chaque citoyen en position de décision délibérative se fasse l’avocat des acteurs-absents, c’est-à-dire ceux qui ne peuvent prendre la parole lors d’une négociation…

Tiers-absents ! (2007)

extraits : Le suffrage universel est un conquête récente qui s’est progressivement élargi à de multiples acteurs, ce qui a permis d’approfondir la démocratie. Au début, il s’agissait d’un corps électoral restreint par le suffrage censitaire à 246 000 hommes. Après une première tentative avortée en 1793, la France a été le premier pays du monde à adopter le suffrage universel et direct en 1848 : brutalement les votants sont devenus 9 millions, mais il ne s’agissait que des hommes, alphabétisés ou non ; les femmes, les militaires et les colonisés étaient encore exclus. Il faudra attendre 1944 pour que l’universalité s’étende aux femmes… On pourrait aller encore plus loin. Ce serait élargir l’universalité bien plus fondamentalement que le droit de vote à 18 ans si on pouvait inclure dans la participation électorale les générations futures…

Nous colonisons l’avenir (David Van Reybrouck) Lire la suite »

Compensation carbone, une mystification

Merveilleux cette loi de 2015, diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici à 2050 ; c’est réduire en effet notre consommation de ressources fossiles. Hélas le Macronisme décide une simple « neutralité carbone » en 2050 : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffit de compenser par ailleurs ces émissions. Est-ce possible ? La crédibilité de plusieurs programmes de compensation carbone au niveau international est mise en doute par des chercheurs.

Jules Brion : Certains crédits issus de la compensation carbone ne seraient-ils qu’une monnaie de singe ? C’est ce que suggère une étude parue jeudi 24 août dans la revue Science. Pour émettre des crédits-carbone, des ONG à but non lucratif s’engagent à protéger une forêt qui serait autrement vouée à la déforestation, par exemple en améliorant les pratiques sylvicoles locales ou en distribuant des fours plus efficaces afin de réduire la consommation de bois. En décidant ensuite d’acheter un crédit, une entreprise n’aura certes pas réduit directement ses propres émissions, mais financé des programmes qui permettent de réduire les émissions ailleurs dans le monde. Les porteurs de projet parient sur des futurs taux de déforestation très élevés, afin d’obtenir le plus de crédits possible. Parmi les dix-huit projets étudiés, un seul a permis d’éviter une déforestation plus importante que prévu. Les conclusions des chercheurs sont d’autant plus troublantes que certains pays souhaitent désormais utiliser ces mêmes crédits pour compenser leurs émissions,

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Toute activité humaine devrait « éviter, réduire et compenser » ses impacts sur les milieux naturels. La priorité est bien sûr d’éviter, « réduire » est de toute façon une nécessité, « compenser » n’est qu’un gadget inventé par les marchands. Le fait d’avoir commis un acte répréhensible se traduit par l’obligation de se rattraper dans un autre domaine. Cela permet de jouir plus longtemps de ce qui est contestable. Le monsieur qui offre un cadeau à sa femme après l’avoir trompée, c’est vieux comme l’adultère.

Sur ce blog biosphere, nous condamnons depuis longtemps ce trafic des indulgences à savoir la rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine temporelle encourue en raison d’un péché pardonné, ce qui se faisait généralement contre espèces sonnantes et trébuchantes. La forêt devient un alibi qui fait passer au second plan la priorité numéro un, c’est-à-dire la décarbonation de pans entiers de l’économie. Il faut en finir avec la voiture individuelle, l’avion pour touristes, le chauffage à gogo et les énergies fossiles.

Une entreprise n’a absolument pas le droit de compter ses crédits carbone comme des réductions d’émissions, comme l’ont rappelé à plusieurs reprises Carbone 4, Net Zero Initiative, l’ADEME, le SBTi, le GHG Protocol, l’ISO… L’idée même de réduire la pollution/destruction des milieux naturels à un endroit pour permettre de la poursuivre allègrement dans un autre est une totale absurdité !

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Neutralité carbone, compensation, foutaises !(2021)

extraits : Le système thermo-industriel a inventé la « neutralité carbone » pour persévérer dans son être : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffit de compenser par ailleurs ses émissions de gaz à effet de serre grâce aux arbres. Est-ce possible ? Il y a des différences de temporalités entre le biologique et le géologique. Les arbres plantés aujourd’hui mettront plusieurs dizaines d’années pour séquestrer les émissions actuelles alors que le CO2 a une durée de séjour approximative de cent ans dans l’atmosphère.  Sans compter qu’avec le changement climatique, les forêts sont plus vulnérables aux feux, aux insectes et aux maladies, et qu’à des températures trop élevées, elles relâchent du carbone au lieu d’en stocker. L’objectif international de « neutralité carbone » n’est qu’un des mensonges de ceux qui veulent que le pillage de la planète perdure et tant pis pour les générations futures…

CLIMAT, l’illusoire compensation carbone (2020)

extraits : Pour s’installer au volant d’un véhicule de plus de 9 CV, il suffirait de débourser 70 euros en achetant auprès des magasins Nature & Découvertes une carte de compensation carbone. On nous explique que l’association Climat Mundi, dont l’activité s’exerce au sein du processus défini par le protocole de Kyoto, va participer avec l’argent récolté au financement d’un projet hydroélectrique en Chine. Même si ce principe est reconnu par l’ONU, il ne permet pas de transformer un véhicule brûlant une ressource fossile en véhicule neutre en CO2. En effet, une centrale productrice d’électricité ne fait qu’ajouter une autre source d’énergie pour l’activité humaine, elle ne peut séquestrer les gaz à effet de serre émis non seulement par le véhicule, mais aussi toutes les émissions générées par ce surcroît d’énergie. De plus on sait qu’un barrage est une source de détérioration du milieu et de perturbation de la biodiversité…

Désastre en 2050, neutralité carbone impossible (2019)

extraits : Le réchauffement climatique sera insupportable du fait de l’inertie politique. Le Conseil européen n’a pas adopté l’objectif de zéro émissions nettes en 2050 comme l’y invitaient la Commission et le Parlement. La Pologne et la Tchèquie serait contre l’objectif de neutralité carbone,  l’Allemagne aurait jugé que de délai de 2050 était trop contraignant. Les politiques font écho aux revendications du toujours plus des « Gilets jaunes » qui sont incompatibles avec un scénario de « zéro émission nette » de gaz à effet de serre ! Cela impliquerait un changement important des modes de consommation : insupportable !! …

Neutralité carbone en 2050, la volonté de ne rien faire (2019)

extraits : Il existe deux systèmes de compensation carbone : l’un est lié au protocole de Kyoto et engage les Etats qui y ont souscrit ; l’autre est le marché des compensations volontaires, dont tout un chacun peut décider d’être acteur. Soit on intervient sur un marché étatique officiel en finançant des projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’étranger en échange de crédits carbone, c’est-à-dire de droits à polluer. Soit un acteur quelconque (particuliers, collectivités locales…) fait appel à un intermédiaire pour compenser ses émissions, avec des niveaux de garantie extrêmement variables. La procédure est cependant la même : l’option forestière (planter des arbres), l’investissement dans les énergies renouvelables, l’utilisation rationnelle de l’énergie. Nous écrivions cela sur ce blog en janvier 2008. Douze ans plus tard, les entreprises se ruent sur l’achat de forêts entières en vue de compenser leurs émissions de CO2…

Compensation carbone, l’hypocrisie de l’aviation civile (2016)

extraits : L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) instaure un mécanisme mondial de compensation des émissions de gaz à effet de serre*. Victoire ? Que nenni ! C’est un leurre, du greenwashing (écoblanchiment). Il s’agit d’achat de crédits carbone par les compagnies aériennes auprès d’autres secteurs via une Bourse d’échanges. D’abord cette démarche est tellement graduelle que le climat aura le temps de chauffer : limiter d’ici à 2027 les émissions carbone sur les niveaux observés en 202 sur une base « volontaire », c’est ignorer le fait que tout accord sans mécanisme contraignant est inopérant. De plus, l’accord de l’OACI ne concerne que l’aviation internationale, alors que 40 % des émissions du secteur du transport aérien émanent des vols intérieurs. Surtout cet accord repose sur une simple « compensation carbone » au lieu d’un objectif réel de réduction d’émissions…

l’illusion de la compensation carbone (2010)

extraits : La compensation carbone pour s’assurer une « neutralité carbone », c’est du vent, ce n’est que du greenwashing. Prenons l’exemple d’une personne en partance pour un long voyage, en plein dilemme, seule face à sa conscience d’écocitoyen. Cet individu doit partir en Amérique Latine : prend-t-il ou ne prend-t-il pas l’avion ? Mais oui, bien sûr, il suffit de s’acheter une indulgence : compenser son émission excessive de gaz à effet de serre en payant quelques arbres, en contribuant à la reforestation de pays dévastés. Ce genre de « compensation carbone » est un luxe que seuls les très riches peuvent se permettre et cela n’a pas d’impact immédiat, ni même réellement efficace sur l’absorption de CO2…

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Des chefs d’État bien d’accord pour le déni

Pour sortir de la crise écologique systémique, voici le cœur de la démonstration de nos dirigeants : « Les pays sont susceptibles d’adopter différents scénarios de transition conformes à l’objectif de limitation de la température à 1,5 °C. La transition ne se fera pas sans une croissance durable pour la financer. »

Malheureusement le ridicule ne tue pas ! La déclaration de Joe Biden, Ursula von der Leyen, Lula, Emmanuel Macron et consorts n’est qu’une litanie de trois mots répétés en boucle, « transition… investissement… croissance-développement ». Démonstration :

« Nous devons faire des transitions justes et solidaires une priorité »

« Les vulnérabilités liées à la dette entravent la capacité à réaliser des investissements… Beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies à l’horizon 2030… Nous voulons que notre système permette de mieux subvenir aux besoins du développement et à parvenir à une croissance économique solidaire… Les générations actuelles ont la possibilité d’ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable au niveau mondial, grâce à la transition vers un monde à zéro émission nette… Nous sommes convaincus que des transitions écologiques justes ne laissant personne de côté peuvent constituer un facteur important de soutien à un développement durable et solidaire. Il faut pour cela investir partout à long terme dans le monde entier… Nous devons faire des transitions justes et solidaires … Les pays sont susceptibles d’adopter différents scénarios de transition conformes à l’objectif de limitation de la température à 1,5 °C. La transition ne se fera pas sans une croissance durable pour la financer… Le Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial des 22 et 23 juin 2023 sera un moment politique décisif afin de récupérer les acquis en matière de développement et d’accélérer les progrès pour réaliser les ODD et notamment les transitions justes… Les engagements en matière climatique et de développement doivent être respectés, nous reconnaissons qu’il nous faut mobiliser toutes les sources de financement, notamment l’aide publique au développement et l’investissement privé… Commençons par les engagements financiers existants pour concrétiser ce consensus. Les objectifs collectifs de financement de l’action climatique doivent être atteints en 2023… La poursuite de la réforme ambitieuse du système des banques multilatérales de développement constitue une priorité. Nous demandons aux banques de développement d’accroître les capacités de financement… Ces ressources financières sont essentielles, mais cette réforme ne se limite pas aux seuls investissements… Les investissements publics et privés seront au cœur de nos partenariats.. Nous promouvrons un programme d’investissements durables et solidaires dans les économies en développement… Les financements publics demeureront essentiels pour atteindre nos objectifs… Nous reconnaissons cependant que pour atteindre nos objectifs de développement, nous aurons besoin de nouvelles sources durables de financements innovants, comme les rachats de dettes… Le renforcement de la résilience grâce à une panoplie complète d’instruments financiers est une priorité. Cela implique l’utilisation de mécanismes de financements des interventions d’urgence, notamment un nouveau modèle de financement plus durable de l’aide humanitaire…. La réalisation de nos objectifs de développement, notamment l’atténuation des risques climatiques, dépendra également de l’augmentation des flux de capitaux privés…. En somme, notre système doit abaisser le coût du capital pour le développement durable, notamment par l’intermédiaire d’une transition écologique… »

Le point de vue des écologistes sur ce pensum de chefs d’Etat

Cette tribune clame qu’il faut un changement de modèle économique mais propose un outillage uniquement basé sur le modèle actuel. On peut la résumer par trois mots, transition, croissance et investissement. Tribune certainement générée par chatGPT, à peine relue, et lancée comme ça, pour faire joli. Quand je serai grand je serai politicien. Ou alors bonimenteur de foire. A moins que d’ici-là les deux métiers aient cessé d’exister faute de gogos a embobiner. On peut toujours rêver !!!

Ils disent « nous ouvrons pour la paix et le bonheur de tout le monde » tout en faisant exactement le contraire… Pourquoi des décideurs publics publient-ils un texte sur ce qu’il faudrait faire alors qu’ils pourraient… décider de le faire ? De qui se moque-t-on ? Heureusement le président des Emirats Arabes Unis est cosignataire, ce qui donne toute sa puissance et sa saveur à cette tribune.

« Nous devons donc placer l’humain au cœur de notre stratégie pour améliorer le bien-être des populations partout sur la planète. » Ahahah j’ai bien rigolé sur ce passage, merci. Ne comptons pas sur eux, croyons en nous. Si je comprend bien il s’agit de mettre en place les instruments financiers pour que les pays du sud puissent lutter contre le réchauffement climatique en nous achetant des parasols à crédit. Par ailleurs 500 Aibus vendu à Indi Go. Multiplication par 4 du nombre de passagers d’ici à 2050. Telle est pour eux la transition ! Qu’ils commencent donc par arrêter les subventions aux énergies fossiles et on en reparlera !

« Nous sommes convaincus que les objectifs de réduction de la pauvreté et de protection de la planète sont complémentaires. » Or ce n’est pas la pauvreté mais la richesse qui plombe la planète. On parle des pauvres uniquement pour faire diversion, c’est une fausse excuse pour chercher toujours la croissance et la consommation des ressources. Les pays parmi les plus pollueurs et quelques autres pour faire bien déclarent vouloir faire l’exact inverse de ce qu’ils ont mis en place, soutiennent et développent et qui détruit notre climat : le capitalisme financiarisé. Il fallait agir il y a 50 ans. Mais aujourd’hui encore ils osent encore parler croissance économique. La croissance, la croissance, la croissance…. Malgré les famines, les canicules, les inondations, pollutions… on n’arrive pas à sortir de le rhétorique de la croissance. Ce texte est absolument effrayant. Ce n’est pas la croissance du PIB qui nous nourrit. Ce sont les agriculteurs qui font pousser des aliments sur de la terre. Malgré tout le jargon économique et les mécanismes financiers super sophistiqués, quand il n’y a plus d’eau dans les nappes phréatiques, il n’y a plus rien qui pousse. Les chefs d’Etat sont vraiment incurables.

Tant de vagues fadaises… La Terre n’en a assurément pas fini avec les soulèvements de la terre. On dissout les mouvements écologiques chez soi et en même temps, le trademark de Macron, on annonce la priorité d’une transition écologique avec grande pompe sur le parquet international. Le cynisme de cette administration est vraiment indépassable. Sans oublier de prendre l’hélico pour aller au Bourget… Pour faire la promotion de carburants de synthèse… On va aller loin avec ça. 

Ils ajoutent : « Nous voulons que notre système en fasse plus pour la planète. Les générations actuelles peuvent ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable. » Tout est dit: nous voulons continuer à croître dans un monde fini, jusqu’à épuisement total des ressources. Le reste n’est que paroles creuses et mensonges. « L’accomplissement de nos objectifs de développement, notamment l’atténuation des effets du changement climatique, dépendra également de l’accroissement des flux de capitaux privés. » Tout va bien. (Everything is fine). C’est clair, nous sommes foutus.

Derniers mots du texte : « …pour notre prospérité, pour les populations et pour la planète. » L’ordre des priorités est lumineux…  Cette tribune le confirme. Voilà une belle démonstration de rhétorique a la Poutine, complètement ignorante des réalités biophysiques et socio-économiquesAu plus haut niveau des décideurs, il faudrait au contraire assumer rupture civilisationnelle, décroissance à la fois économique et démographique, ainsi que désinvestissement dirigé pour faire face aux menaces multiples ».

Les signataire de cette tribune sont parmi les personnages les plus puissants du monde, ils sont aux manettes de puissances économiques qui représentent sans doute plus de 50% des capacités économiques de la planète : qu’ils cessent donc de parler, de faire de la communication; qu’ils se mettent au boulot et qu’ils fassent. Ça les changera !

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+ 4°C, rupture civilisationnelle en vue

CLIMAT, atténuation, adaptation ou sauve qui peut ? La seule certitude, c’est que ça va faire mal, très mal. Il faudra faire des efforts, des sacrifices mêmes, ne plus partir en avion par exemple. Et même cela ne suffira pas car les réponse institutionnelles sont beaucoup trop lentes face à des températures qui s’affolent de plus en plus vite. Et encore, nous ne subissons pas encore le choc pétroleur ultime, mais cela ne saurait tarder…

Adaptation climatique ou rupture civilisationnelle ?

Jean Jouzel, paléoclimatologue : « Au départ de ma carrière, on mettait l’accent sur l’atténuation. A titre personnel, j’hésitais à parler d’adaptation car j’espérais que la baisse du CO2 serait plus efficaces. L’adaptation devient indispensable à mesure qu’on ne prend pas les mesures pour lutter contre le réchauffement. »

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique  : « La lecture des études a fini de me convaincre. Il nous faut suivre la lucidité des scientifiques et sortir collectivement du déni. Cela peut contribuer à une accélération de la prise de conscience, et donc de la stratégie de planification. Chaque dixième de degré compte et crée, de façon exponentielle, des conséquences sur nos sociétés. »

Yannick Jadot, ancien candidat écologiste à l’élection présidentielle : « Globalement, on sait ce qu’il faut faire. Mais ce pouvoir n’a aucune volonté de s’attaquer au modèle agricole qui consomme 80 % de l’eau l’été, aux infrastructures inutiles comme l’autoroute Castres-Toulouse. La solution, selon eux, est schumpeterienne, misant sur de futures avancées technologiques. En attendant, ils promettent une autre société d’abondance sans s’interroger sur les comportements, sauf de façon anecdotique. »

Aurélie Trouvé, députée La France insoumise : « Il y a une fuite en avant techniciste qui n’a qu’un but : ne rien bouleverser. Emmanuel Macron n’a aucune intention de planifier une réelle adaptation. En octobre 2021, lors de la présentation du plan France 2030, il avait parlé des trois transformations essentielles, le numérique, la robotique et la génétique… Ça résume sa pensée. »

Jean Jouzel : « Il faut une adaptation ambitieuse tout en changeant drastiquement notre façon de vivre. Ce qu’on ne fait pas maintenant aura un impact encore plus terrible après 2050. J’ai une frousse terrible qu’on n’y arrive pas »

Le point de vue des écologistes de rupture

amiliaj : Ral le bol des études et blabla : ça fait 50 ans qu’on procrastine alors qu’on connaît les funestes perspectives depuis 1972, le rapport sur les limites de la croissance. Virons les politiques et les financiers, ils sont trop nuls avec leur positiv thinking, ne pensent qu’à sauver le cac40 et veulent croire que le vivant va s’adapter a 4°! Il ne faut rien connaître, les arbres meurent déjà ! Au dessus de 30° les plantes bloquent leur croissance pour passer le choc thermique. Ils sont pour le technosolutionnisme parce que c’est juste un nouveau business qui créera une nouvelle dépendance sociétale. Ils rejettent la sobriété, la décroissance parce qu’ils veulent continuer à profiter de leur dominance hypermaterialiste. Mettons aux commandes de vrais processus démocratiques comme la convention citoyenne du climat mais version opérationnelle et non outil de com pour amuser la galerie.

Chronos : Voici encore quelques mois, on nous disait que +1,5°C demeurait un objectif possible… Voici quelques jours, le GIEC a annoncé que l’Europe s’était réchauffée en moyenne de +2,3°C depuis l’ère préindustrielle. Sachant qu’il faut généralement ajouté 20% pour la France (qui est l’un des pays européen qui se réchauffe le plus), cela donnerait +2,8°C pour la hausse actuelle. Donc les +4°C pour 2100, c’est une vaste « blague » car on est clairement bien partis pour y être déjà en 2050 ! Et les J.O. de Paris vont nous y aider, sans nul doute…

Natali : Le technosolutionisme est la bonne vision. Je me l’applique à moi même depuis 30 ans, 2 paquets de clopes par jour. Je n’aurai jamais de cancer du poumon puisque la science trouvera un solution et un remède avant !

Curwood : L’adaptation, les compagnies d’assurance vont rapidement faire comprendre à toutes les autruches ce que cela signifie : explosion du montant des primes, dans le meilleur des cas ; refus d’assurer, le plus souvent !

Cartesien : L’Homme va disparaître de la surface de la Terre comme les dinosaures auparavant. Nous ne sommes qu’une espèce animale comme les autres. D’autres formes de vie plus adaptées se développeront. Vouloir sauver l’humanité est-ce vraiment un service à rendre à la planète ?

Chronos @Cartésien. L’actualité de ces derniers jours va dans votre sens : nous sommes totalement inadaptés ! Et pas simplement aux fonds marins…

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+4°C en perspective, le commencement de la fin

L’adaptation nécessaire au changement climatique à venir fait l’objet d’un nouveau cap gouvernemental : se préparer à une hausse de 4 °C de la température. Autant dire que la messe est dite, ou mieux la terre est cuite !

Audrey Garric : Le dérèglement climatique, causé par les activités humaines, frappe aussi notre territoire et va s’aggraver. la France va se préparer à une élévation de 4 °C de la température en 2100 en métropole, ce qui correspond à une hausse du thermomètre de 3 °C au niveau mondial ; c’est la trajectoire vers laquelle nous mènent les politiques actuelles de l’ensemble des pays. L’adaptation au changement climatique, est restée longtemps le parent pauvre des politiques climatiques, tant on craignait qu’elle ne détourne les Etats de l’indispensable réduction des émissions – ce que l’on appelle l’atténuation. L’adaptation et l’atténuation sont pourtant complémentaires. Le scénario de + 4 °C semble « pessimiste », alors qu’il n’est que réaliste. Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a décidé d’ouvrir une consultation publique. Mais les deux premières questions n’ont pas lieu d’être. La troisième question, qui porte sur la façon d’agir, a du sens, mais sa technicité tend à dépolitiser un débat majeur.

« 1. La France doit-elle se doter d’une trajectoire de réchauffement de référence d’ici à la fin du siècle pour l’adaptation (…) ? 2. Que pensez-vous d’une trajectoire de réchauffement de (…) + 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle ? 3. Quels outils et quel accompagnement pour les grands chantiers identifiés (mise à jour des normes, référentiels et réglementations techniques, adaptation des collectivités territoriales, adaptation des filières économiques) ? »

Le point de vue des écologistes pas dupes

Une opinion publique inconsistante

JCM : Le débat démocratique est certainement souhaitable, ET sans doute quasi impossible : ça fait plus de cinquante ans qu’il est réclamé par les scientifiques, escamoté par les politiques et faussé par les industriels. Est-ce que la démocratie peut résister à une pénurie de ressources vitales ? Le manque d’eau et de pétrole va-t-il entraîner une décivilisation accélérée ?

Toledino : Le débat c’est vite fait, continuons de nous gaver de SUV, de viande, d’avion à gogo, de fast fashion et d’emballage jetable et laissons la terre brûlée à ceux qui ne sont pas encore nés.

G. Delaurens : Allons donc, comment voulez vous retrouver un grand élan populaire qui ne soit pas guidé par des intérêts particuliers ! La consultation publique ne va servir qu’à masquer le caractère vénal, populiste et au final destructeur de la croissance économique…

Philippe C : La population (les gens), plus réels que « le peuple », n’a pas toujours raison. N’oublions jamais que c’est « le peuple » qui a élu Hitler. La démocratie ce n’est pas suivre aveuglément « le Peuple », c’est penser et agir pour le bien de la communauté, de l’ensemble des citoyens, même s’ils ne le comprennent pas immédiatement !!!

L’inertie totale du politique

Steve McKing : Il ne faut pas rêver, nos politiciens démago n’auront jamais le courage d’agir et d’imposer quoi que ce soit à leur électorat qui ne veut rien voir. La seule réaction sera la fin des libertés publiques comme on commence à le voir avec la criminalisation des écologistes et l’interdiction de toute manifestation qui remet en cause le dogme libéral. Le peuple ne veut rien voir, rien savoir, rien comprendre. Tout ce qu’il demande, c’est qu’on lui promette le doublement de sa ration de chocolat pour demain.

Wis : Grand débat démocratique, oui, mais quid des partis politiques (on va dire tous, hein), qui exploitent sans vergogne, afin de gagner le pouvoir, les opinions publiques ? Pas UN SEUL parti n’est en phase avec ce réchauffement de 4°. Il y a ceux qui se voilent la face, les bisounours, les profiteurs, pour beaucoup de grands idéologues, etc…

Oliv.b : Parier sur le fait que les citoyens et leur représentants réussiront à se mettre d accord sur des sujets qui sont à la fois aussi complexes et impactant sur la vie quotidienne tient franchement de la méthode Coué… Penser qu’un fort leadership des autorités ne sera pas nécessaire est le meilleur moyen de conduire à un immobilisme qui sera mortifère sur le sujet.

Timenewnovel : Cette consultation est épouvantable ! On peut déjà entendre des horreurs comme Macron qui dit qu’il faudrait faire une pause dans la réglementation environnementale !!! On peut utiliser les moyens de répression antiterroriste pour traquer les écolos engagés … C’est une défaite annoncée et la possibilité que ça puisse être pire encore ( c’est à dire totalement invivable), un monde où seuls les très privilégiés pourront vivre alors que pour l’immense majorité ça sera une infernale survie ..

L’impossibilité de l’adaptation

Jacques Py : un climatologue interrogé par Audrey Garric : « Nous ne pouvons pas nous adapter à 4 °C au niveau mondial et je suis sceptique quant à la capacité de le faire au niveau régional comme le propose la France. Je ne pense pas que les politiques d’adaptation puissent faire face aux vagues de chaleur ou aux sécheresses estivales qu’un tel réchauffement entraînerait dans certaines régions, en particulier le long de la côte méditerranéenne. En extrapolant à partir des connaissances actuelles, cela ne semble pas réaliste. » L’adaptation devient un biais idéologique dont les ressorts ne peuvent qu’étonner.

Bunteblatter : La réalité est que l’immense majorité est incapable de se désintoxiquer du modèle qui nous a menés là où nous sommes, l’effondrement de ce modèle sera donc imposé par l’effondrement des ressources dont il se nourrit, et aucune espèce du genre Homo ne sera capable de s’adapter en moins de 2 générations aux conditions de vies qui s’annoncent.

Obéron : Le scénario français à + 4 C tiendra-t-il compte des centaines de millions d’humains qui n’auront d’autre choix que de migrer vers le nord, quand les zones tropicales et sub-tropicales seront devenues invivables ?

Oubli des générations futures

Raoul Radis : Le problème, c’est que les +4°C concerne les nouveaux nés et ceux encore à naître. Difficile de leur demander leur avis.

Pakko : Un débat démocratique… pour refiler l’enfer à nos enfants car personne ne veut faire d’effort. Quelle grandeur! Nous resterons dans l’histoire comme LA génération criminelle ( on peut exclure les générations précédentes car non averties)

Raki : C’est trop tard, depuis longtemps: trop d’humains, de besoins, de désirs, d’habitudes, d’égoïsmes, d’inégalités, de pollutions, de GES, d’armes, d’hubris généralisé. Les petits clans primitifs de chasseurs-cueilleurs sur de vastes espaces pouvaient pratiquer un certain égalitarisme et une modération des pollutions. Mais dès le néolithique, l’humanité n’a pas su croître en nombre tout en gardant ces deux qualités. Alertons les bébés: désastre écologique, déplacements de populations, guerres, mafias, régimes totalitaires partout, fin de la civilisation humaine. C’est raté, tant pis, … game over. D’ici là, tâchons chacun.e de rester sobres, ne pas nuire, s’entraider, bien faire … être joyeux.

Place aux riches

Vervamon : Il y aura des guerres des ressources et il vaudra être mieux du côté des pays développes que du Sud (Afrique en tête).

Claude Danglot : Personne n’a l’air de réaliser qu’un réchauffement de 4°C signifie la mort des 2/3 des humains les plus pauvre et la survie des plus riches qui auront les moyens de se protéger. C’est en quelque sorte l’épisode ultime de la lutte des classes. Le bla-bla permanent des politiciens depuis des années sans aucune action réelle a rendu inévitables ces conséquences dramatiques.

Jmlefranc : Le débat démocratique a tranché: les premiers de cordée auront la clim’, les autres gratteront la terre.

Raoul Radis : Dans une de ses nouvelles des années 50, Philip K. Dick, en visionnaire, imagine un monde ou les très riches se prélassent sur les plages de l’Antarctique pendant que le reste de la population vit terrée sous un soleil mortel à la moindre sortie à l’extérieur.

Conclusion optimiste

Martin-Lechat : Il faut avoir le courage de dire aux jeunes, et aux moins jeunes, qu’ils ne pourront plus vivre comme les plus âgés ont vécu. Moins consommer, moins d’eau, moins de douches, de jardins bien verts… Restrictions d’eau dans les locations, les campings…Fin des golfs arrosés. Nécessité de stocker les eaux de pluie… Moins de voyages, moins loin. Fin des clims, qui sont une calamité ! Bref, un certain retour aux Années Trente… c’est dur à faire avaler aux gens, ce n’est pas populaire. Mais sinon, les enfants et les bébés actuels vivront dans un monde invivable.

ChristianL : Pourquoi donc un retour aux années trente ? Simplement aux 60s ou aux 70s, vous n’imaginez pas comment on vivait sobrement à l’époque ! Et la durabilité était une évidence, des ustensiles, du mobilier utilisés de génération en génération, de l’habillement pour des années… Bien peu de voitures en province, seul Paris sert encore d’image d’Epinal. Eh oui, même dans les seventies, pas comme on voudrait nous le faire croire ! J’attends donc avec avidité et curiosité que nos chérubins-rois élevés dans la ouate se voient restreindre… Comptez pas sur moi pour les plaindre ni faire profil bas.

+4°C en perspective, le commencement de la fin Lire la suite »

Décroissance suppression des vols en avion

Le Flyer des frères Wright est le premier avion ayant effectué un vol motorisé validé historiquement en 1903 ; il vole sur 284 mètres pendant 59 secondes. En 1914, un entrepreneur américain ouvre la première ligne aérienne régulière en Floride, la compagnie survivra pendant quatre mois. En 1919, Lucien Bossoutrot réalise le premier vol commercial entre Paris et Londres… Autant dire que la consommation de masse du plus lourd que l’air a moins de 100 ans. Il est donc possible en moins de 100 ans à revenir à des transports qui n’utilisent jamais l’avion, même si à l’heure actuelle de l’aliénation consumériste de la classe globale (tous ceux qui on déjà une voiture), cela nous parait impossible.

Le raisonné ne veut pas dire raisonnable, encore moins rationnel.

Éditorial du MONDE : Pour une utilisation raisonnée de l’avion. D’un côté, les besoins sont exponentiels, notamment au regard des aspirations des pays émergents pour accélérer leur développement. L’aérien ne représente que 2,5 % des émissions de CO2 globales, mais la moitié des émissions du secteur est générée par seulement 1 % de la population mondiale. Les progrès technologiques ont contribué à réduire les coûts pour proposer des tarifs de plus en plus bas, qui ont abouti sur la période à multiplier par douze le trafic mondial. Plus de 46 000 nouveaux appareils vont être mis en service au cours des deux prochaines décennies pour répondre à une augmentation chaque année du nombre de voyageurs de près de 4 %.

De l’autre, l’avion est l’incarnation même d’un monde carboné, dont il est urgent de tourner la page afin de maîtriser le changement climatique. La mise au point de moteurs plus économes et l’optimisation du trafic ont permis des gains énergétiques de 80 % en un demi-siècle.Si les émissions de CO2 par voyageur ont donc sensiblement diminué, en revanche, leur volume global est en constante augmentation. Les innovations mettront du temps à passer au stade industriel et le remplacement du kérosène sur les vols long-courriers est encore de la science-fiction. Reste le troisième levier : la régulation du volume du trafic.

En conséquence une course contre la montre s’est engagée entre des progrès technologiques permettant de réduire les émissions de CO2 et la croissance rapide du trafic aérien mondial. Avant d’envisager des mesures radicales comme fixer des quotas individuels de vols – certains le proposent –, il est urgent de faire évoluer notre façon de prendre l’avion. « L’avion est nécessaire, mais il faut le rendre acceptable par une utilisation raisonnée », estime le PDG du Groupe ADP. C’est sur cette notion de « raisonné » que doit maintenant porter le débat.

Le  point de vue des écologistes rationnels

Michel SOURROUILLE : cet éditorial constitue une application concrète de l’équation IPAT. L’impact écologique I de l’avion est la conséquence du nombre de passagers P, multiplié par le nombre de déplacements effectifs A, le tout multipliée par l’incidence de la technologie employée T. Comme des innovations pour remplacer le kérosène en grande quantité sont impossibles à trouver, comme on ne peut pas interdire aux populations « émergentes » de vouloir sacrifier leur développement sur l’autel d’une sobriété réclamée par les pays riches, il reste l’organisation de quotas de déplacement par intermédiaire par exemple d’une carte carbone individuelle. C’est certes un rationnement, mais il est paraît plus acceptable que laisser les plus riches seuls à embarquer quand les prix des billets vont exploser. C’est le plus raisonné, le plus raisonnable, la seule voie rationnelle qui s’ouvre à nous.

Philémon Frog : « Rendre l’avion acceptable par une utilisation raisonnée » dit l’éditorial ? Le problème réside dans l’aptitude de l’humain à la raison !

Léonore Moncond’huy : C’était mon rêve d’enfant de prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde. Mais je pense que vous ne vous rendez pas compte des rêves dont on doit préserver les enfants. L’aérien, c’est triste à dire, mais cela ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui. Je considère que l’argent public ne doit plus financer les sports fondés sur la consommation de ressources épuisables, c’est aussi pour ce type de décisions, qui requestionnent nos politiques au filtre du changement climatique, que nous avons été élus. »

Nicolas Hulot : L’avion est comme la ville, un endroit inhumain, sans horizon, où l’on ne respire pas un air sain, où l’on vit sans possibilité d’évasion, de sortie, d’exception. Aujourd’hui, en avion, en voiture et même en train, on ne voyage plus, on se déplace ; témoin inconscient d’un spectacle trop rapide que l’esprit ne peut fixer.Le trafic aérien a été exclu du protocole de Kyoto, et par ailleurs le kérosène des avions n’est pas taxé… si bien qu’il coûte beaucoup moins cher que l’essence utilisée par les automobilistes. Ce n’est pas normal. Mettre 20 tonnes de pétrole dans un avion pour emmener 180 Français à Venise n’a pas de sens.

Jean-Marc Jancovici : Ce quota de 3 à 4 vols dans toute une vie que j’ai déjà proposé en novembre 2022 avait fait l’effet d’une petite bombe médiatique.  Depuis, j’ai fait les calculs, c’est à peu près le bon ordre de grandeur. Mon père qui était d’une catégorie socio-professionnelle supérieure, professeur d’université, quand il est allé aux États-Unis pour faire un post-doct, il est allé en bateau. L’idée même que l’on puisse prendre quatre vols dans une vie, il y a un gros demi-siècle, ça n’existait pas pour la population dans son ensemble. Pour ceux pour qui cela paraît inconcevable et restrictif, il faut bien qu’ils se rendent compte que c’est quelque chose extrêmement récent et que ça partira avec le pétrole. Une fois qu’il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura même pas de quoi assurer quatre vols dans une vie par terrien. Il est urgent d’organiser notre avenir économique en fonction de ça.

B.lefort : Je pense à ma femme de ménage qui prend l’avion à Paris 4 fois par an pour joindre sa famille au Portugal. L’aller retour lui revient à 90€ soit 3 ménages…

ChrisBY : L’aviation c’est 6,5% des émissions en France en 2019 (Ministère des transports). C’est 2 à 3 fois plus si on considère les effets induits. C’est le seul secteur avec aucun engagement et dont les émissions augmentent sans cesse. Enfin, 1000 Gigatonnes de CO2 émis en 2019 place l’aviation mondiale au niveau du Japon, 5ème émetteur mondial, plus que l’Allemagne et la France réunie.

Saga : L’utilisation raisonnée de l’avion est au CO2 ce que l’agriculture raisonnée est aux pesticides : un grand foutage de gueule. A quand les avions à « Haute Valeur Environnementale » ?

Le paraméen : L’avion à hydrogène est un leurre, et une énergie « verte » pour remplacer le kérosène rapidement, une galéjade. L’efficacité énergétique pour faire voler un avion est une réalité, mais avec l’effet rebond, plus de vols comme l’indique l’éditorial, cette efficacité est annulée et les émissions de CO2 vont grimper. Le plan de fabrication d’ Aibus pour les années à venir ne laisse aucune illusion.

R3D3 : A problèmes radicaux, mesures radicales. Oui, on ne devrait plus prendre l’avion du tout. Jean-Marc Jancovici a raison lorsqu’il parle de quotas. Au pire, on pourra avoir droit à 2, 3, 4 voyages en avion dans notre vie par personne, et c’est tout.

Sudam : Très bonne idée. Il faut aussi limiter la consommation de vin ( très émettrice de CO2 et consommatrice d’eau) à une caisse de rouge et une caisse de blanc dans sa vie. On est donc d’accord : chacun fait un effort. Étant tolérant, je vous accorde aussi une caisse de rosé.

Pkor : Cela n’a rien à voir et vous le savez bien. Faites le bilan écologique d’une bouteille, puis faites le bilan écologique d’un voyage en avion. Le voyage en avion est superflu, on vit très bien sans. Et sans alcool aussi, je vous le concède…

Notre blog biosphere, contre l’avion depuis longtemps

Le monde d’après Covid, avec ou sans avions ? (2021)

Des avions qui volent au colza, foutaises (2021)

Léonore Moncond’huy, seule contre les avions (2021)

Pour l’avion tous bords politiques confondus (2019)

Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion (2019)

Pour ne pas changer le climat, ne pas prendre l’avion (2015)

tout accord fait grâce à l’avion n’est pas un bon accord (2013)

trop de touristes prennent l’avion (2010)

des avions cloués au sol, la bonne affaire ! (2010)

la fin de l’avion plus lourd que l’air (2009)

les avions, au sol ! (aéroport de Nantes, 2009)

avions et climat (2007)

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Plus on est nombreux, plus on se déplace

Les travaux portant sur la relation entre démographie et écologie ont jusqu’à présent privilégié l’analyse de la fécondité par rapport à la capacité de charge d’un territoire. Ces études ont largement ignoré la problématique de la répartition spatiale. Pourtant la croissance démographique d’une population peut s’analyser aussi bien sous l’angle de l’accroissement naturel (natalité comparée à la mortalité) que de l’évolution du solde migratoire. Les migrations ne sont pas un fait naturel, mais la conséquence de nos inconséquences. Le changement climatique accroîtra fortement le rythme des migrations avec l’intensification des catastrophes naturelles et la dégradation des conditions d’existence des populations. Dans un proche avenir, on ne pourra même plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Pire, les contraintes de ressources naturelles vont obliger prochainement à une désurbanisation qui aura des conséquences sans doute aussi terribles que les migrations internationales.

Nous pouvons faire le parallèle avec le diagnostic malthusien. Puisque nous ne sommes pas capables de réduire volontairement notre fécondité (et de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre), alors famine, guerres et épidémies résoudront le problème démographique.

L’ONU a recensé 110 millions de réfugiés et de déplacés dans le monde : Jamais le nombre total de réfugiés fuyant leur pays et de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays n’avait atteint un tel niveau, a souligné le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans son rapport annuel. Les récents combats au Soudan ont encore aggravé une situation déjà rendue extraordinaire en 2022 par l’invasion de l’Ukraine par la Russie ou la crise humanitaire en Afghanistan. 35,3 millions de personnes étaient des réfugiés et 62,5 millions des déplacés en 2022. Il y avait aussi 5,4 millions de demandeurs d’asile et 5,2 millions d’autres personnes ayant besoin d’une protection internationale. Les pays qui accueillent le plus de réfugiés sont la Turquie (3,6 millions), l’Iran (3,4 millions), la Colombie (2,5 millions), l’Allemagne (2,1 millions) et le Pakistan (1,7 million).

Le point de vue des écologistes malthusiens

roger : c’est le résultat d’une dermographie délirante de certains….

Démographie Responsable : Au-delà des guerres et du réchauffement climatique, la croissance explosive de la démographie dans les zones vulnérables est quand même le facteur principal des déplacements de population. Quand le nombre d’habitants d’un pays double, triple, quadruple, quintuple, voire pire encore et ce sur même pas un siècle, on ne peut rien en attendre de bon.

Lexa : Selon moi, il faudrait obliger les pays aidés à ce qu’il fasse moins d’enfants par je ne sais quel moyen.

Yonatan : Avec une démographie qui explose (on prévoit 11 milliards d’habitants en 2050) et une corruption qui suit une courbe ascendante, la misère ne peut que croître de manière exponentielle. Toutes les nouvelles qui viennent d’Afrique sont catastrophiques du point de vue de leur situation politique. Nous ne sommes qu’au début d’un immense cataclysme où les gens vont mourir par dizaines ou centaines de millions et personne ne pourra arrêter ce phénomène.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Un réfugié climatique, ça n’existe pas

extraits : Les déplacés climatiques n’ont jusqu’à présent aucun statut juridique international. Ils ne sont pas protégées par la convention de Genève de 1951 qui garantit seulement une protection aux personnes « craignant avec raison d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ». Notons la duplicité du droit, même dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Le philosophe Etienne Balibar a souligné le caractère ambigu de ce texte, il manque l’obligation pour tout État d’accepter l’entrée des étrangers !

démographie et migrations environnementales

Extraits : Convient-il de parler de réfugiés environnementaux ou de réfugiés climatiques ? L’enjeu n’est pas mince car le statut de réfugié implique des droits. Or définir les migrants environnementaux comme réfugiés est problématique : ils ne sont pas l’objet de persécution ciblée, ils ne sont pas forcés à migrer sauf dans les cas où c’est le pays même qui est amené à disparaître comme c’est le cas de certains États insulaires. De fait, il existe en outre une diversité de migrations environnementales, selon qu’il s’agit de catastrophes naturelles subites ou d’une dégradation continue. Les migrants eux-mêmes présentent des profils très variés selon la distance qu’ils vont parcourir, selon que leur migration va être définitive ou temporaire. Certaines données fournissent des ordres de grandeur, entre 150 et 300 millions attendus pour 2050…

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Bientôt une Terre inhabitable pour nous tous

Les coprésidents du groupe de travail 2 du GIEC, l’Allemand Hans-Otto Pörtner et la Sud-Africaine Debra Roberts, préviennent que nous ne sommes pas préparés aux impacts extrêmes et aux « surprises » que nous réserve le dérèglement climatique.

Pour les négationnistes du climat, Il faudrait donc dissoudre le Giec de toute urgence et interroger ses prédictions, son fonctionnement et sa composition……. en cassant le thermomètre, on ne saura pas qu’on a de la fièvre et on pourra mourir tranquille et en bonne santé.

Une interview par Audrey Garric (en résumé)

Debra Roberts : Si nous dépassons 2 °C, nous pourrions perdre de 7 % à 18 % des espèces en Afrique. Ces impacts seront irréversibles. Entre 3,3 milliards et 3,6 milliards d’humains, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent dans des zones qui sont hautement vulnérables au changement climatique. Beaucoup de ces personnes sont en même temps exposées à d’autres pressions qui interagissent entre elles, telles que le sous-développement, une grande pauvreté, une mauvaise gouvernance et un manque de financement.Si les plus pauvres et les plus vulnérables subissent le plus durement le changement climatique, en réalité, personne ni aucune région n’est à l’abri de ses effets. Cela constitue un défi existentiel pour les sociétés humaines tant nous dépendons de la nature pour soutenir nos moyens de subsistance.

Hans-Otto Pörtner : De nombreuses zones du monde subissent déjà des chaleurs extrêmes, surtout autour de l’équateur, comme l’Amazonie, le Sud et le Sud-Est asiatique, et les régions méditerranéennes endurent des sécheresses intenses, qui réduisent la productivité agricole. Ces conditions dépassent de plus en plus souvent les limites de l’adaptation humaine et mettent en péril notre survie. Nous poussons maintenant la planète vers un avenir climatique où seule une partie de sa surface sera habitable par les animaux, y compris les humains. L’habitabilité future des tropiques est notamment posée. Notre espèce est l’une des plus vulnérables en raison de la complexité de nos systèmes d’infrastructures, de notre économie et de notre interdépendance mondiale.

D. R. : Nous avons besoin de grandes approches transformatrices. Le fossé de l’adaptation, celui entre les impacts et nos réponses, se creuse.

H.-O. P. : Nous poussons nos capacités jusqu’à une limite. Mais les gens n’en sont pas pleinement conscients. Notre espèce manque de vision à long terme, nous ne réagissons qu’à l’immédiat.

D. R. : C’est là où réside le problème : le débat sur le climat n’a porté que sur le climat. Il ne s’est pas inscrit dans le cadre plus large du débat sur le développement.

H.-O. P. : Les climatiseurs peuvent sauver des vies dans des conditions extrêmes, mais ils peuvent aussi augmenter les émissions si l’énergie qu’ils consomment n’est pas renouvelable.

D. R. : En ce qui me concerne, je ne vends pas de l’espoir. L’espoir ne met pas un toit au-dessus de votre tête. Il ne vous donne pas d’eau potable. Il ne vous protège pas. Je crois au travail acharné.

H.-O. P. : Je pense que, à mesure que le changement climatique et les pertes et dommages vont s’aggraver, les gens vont commencer à agir et le nombre de climatosceptiques va diminuer. Le changement climatique est un professeur pour l’humanité. Il y aura un revirement forcé à la fin parce qu’un réchauffement de 4 °C en moyenne n’est pas un avenir vivable.

D. R. : Je serais prudente avec la crainte d’énormes migrations, qui, implicitement, proviendraient des pays en développement. Beaucoup de migrations ont lieu à l’intérieur des pays.

H.-O. P. : L’alternative, ce sont des mortalités de masse. Soit les gens auront la capacité de se déplacer, soit ils mourront sur place.

Le point de vue des écologistes désabusés

N-BE : L’article a oublié de mentionner Darwin. Cyniquement, tristement, cruellement, les individus et les espèces sont s’adapter ou disparaître. La vie sur Terre durera encore longtemps, mais les ruptures sont inévitables.

Gauthier : Les guerres climatiques ont déjà commencées. Il suffit de regarder en Afrique et au moyen Orient. Faut pas rêver, seuls les plus forts seront aux bons endroits.

Andale : Quel catastrophisme ! Et le progrès humain? Les nouvelles découvertes scientifiques qui vont transformer notre vie ? Les progrès technologiques qui vont résoudre bien des problèmes ? La foi dans l’intelligence et l’inventivité des hommes ? Voir l’avenir avec nos connaissances et nos moyens actuels est-ce bien raisonnable ?

Kmf : Être dans une posture quand le Titanic coule ce n’est pas un peu dangereux ?

AM2 : Je suis comme vous, j’aime bien les autruches.

Martin-s : Il y aura toujours quelqu’un pour cramer des énergies fossile – les pays développés ne souhaitent pas diminuer drastiquement leur confort – les pays en voie de développement veulent accéder à ce confort.

Pangeran : Certes il y a des constats… Mais les solutions ? Allo ? Allo ? Même avec un léger ralentissement des émissions de gaz à effet de serre cela prendrait quelques milliers d’années avant de voir un résultat. Pendant ce temps le plastique s’accumule en masse, les vêtements jetés itou, le numérique continue d’émettre plus que l’aviation (et quand on voit le temps passé sur nos écrans la tendance n’est pas prête de s’inverser). Alors…bonjour les surprises.

CPC : Le GIEC est à la hauteur de la situation climatique, mais il se discrédite en faisant l’impasse sur le mot « surpopulation  » mondiale. La Bombe P nous mène directement vers des dictatures généralisées pour la défense de civilisations encore viables sur des espaces continentaux ravagés par le fameux développement de l’anthropocène qui n’a plus aucun sens.

Silgar : Le dérèglement climatique impose de nouveaux équilibres qui, de toutes les façons, ne seront pas compatibles avec les besoins, alimentaires notamment, d’une humanité de huit milliards d’individus. Donc on va connaître une forte réduction démographique d’ici la fin de ce siècle et ensuite on pourra réfléchir sereinement à l’idée d’avoir une démographie plus en rapport avec ce que notre environnement peut supporter.

fchloe : je n’ai jamais cru que la terre pouvait nourrir 10 milliards d’habitants comme nous l’ont vendu des experts bien pensant de l’OMS. La preuve bientôt sur vos écrans de smartphone.

Marcel Pr : Bah pour l’Américain de base, ce qui compte avant tout c’est de conduire son gros pick-up avec V8 et de bien mettre sa Clim a fond….

Eric VIALA : Pour le Français c’est SUV, compagnie lowcoast et bien sûr le steak …

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CLIMAT. S’adapter, c’est déjà trop tard !

Dès novembre 1976, la Mitre Corporation, un groupe de réflexion d’origine militaire proche de la Maison Blanche, organisait un congrès intitulé « Living with Climate Change ». Dans son préambule, le rapport passait rapidement sur le réchauffement, considéré comme inexorable. Restait à en évaluer les conséquences sur l’économie américaine. C’est impressionnant de prescience ET de désinvolture.

Jean-Baptiste Fressoz : Au Royaume-Uni, un séminaire gouvernemental d’avril 1989 exprimait un point de vue similaire. La première ministre Margaret Thatcher (1979-1990) avait demandé à son gouvernement d’identifier les moyens de réduire les émissions. Les réponses vont toutes dans le même sens : inutile de se lancer dans une bataille perdue d’avance. Juste avant la conférence sur l’environnement de Rio de 1992, l’économiste William Nordhaus démontrait « mathématiquement » le caractère optimal d’un réchauffement de 3,5°C en 2100… il obtiendra le « prix Nobel d’économie » en 2018 pour ses travaux.

Le ministre français de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé « commencer à construire une trajectoire [de réchauffement] à 4°C » en vue de la fin du siècle, est assez hypocrite. Que l’objectif des 2°C, et a fortiori celui de 1,5°C, soit pour ainsi dire inatteignable. Mais feindre la surprise donne l’impression d’avoir essayé : l’adaptation serait donc le résultat d’un échec, celui de nos efforts de transition. Cette résignation n’a jamais été explicitée, les populations n’ont pas été consultées, surtout celles qui en seront et en sont déjà les victimes.

Le point de vue des écologistes désenchantés

Michel SOURROUILLE : William Nordhaus « prix Nobel d’économie » en 2018, estimait qu’un réchauffement climatique de 3 °C mènerait en 2100 à une perte de PIB de seulement 2,1 % et à une perte de 8,5 % pour une augmentation de 6 °C. La réalité est qu’à 6 °C d’élévation de la température de la Terre, la civilisation thermo-industrielle ne serait plus qu’un vague souvenir et il n’existerait plus aucune institution susceptible de calculer un quelconque PIB – notion qui n’aurait, du reste, plus le moindre intérêt.

Vince : J’avais ouï dire que l’adaptation serait une opportunité de faire du business. Il y a une logique, mais le problème c’est que c’est basé sur une grande méconnaissance des conséquences RÉELLES du changement climatique, qui s’avèrent nettement plus délicates. C’est un système chaotique imprévisible. C’est jouer avec une grenade dégoupillée sans savoir quand et comment elle va exploser.

Raphou : On ne s’adapte pas à une valeur moyenne (temporelle sur une année et géographique sur toute la planète) de +4°C de réchauffement : il faudrait s’adapter à des valeurs extrêmes beaucoup plus fortes, par exemple des pics de chaleur à 55 °C au lieu des 40 °C habituels, il faudrait s’adapter à un effondrement de la bio diversité et donc de la chaine alimentaire, il faudrait s’adapter à un manque d’eau potable chronique.

Ulysse : La question reste de savoir jusqu’où nous pourrons nous adapter ? Les plantes renouvellent l’oxygène de l’air que nous respirons, à 0% d’oxygène pourra-t-on vraiment s’adapter ? Pour information il est normalement de 20 %. La température limite corporelle est de 42,3°C, après vous êtes mort. La canicule tue, l’ont-ils oublié ? Il n’y a pas grand monde qui vit dans les déserts. Dire qu’il faut s’adapter à +4°C est donc trompeur et beaucoup trop optimiste.

Taz : La seule alternative à la décroissance est l’effondrement. En termes d’implosion et de guerre civile, vous verrez (puisqu’on refuse la première) c’est pas mal non plus.

Four Carlton Gardens : Je pense, monsieur Fressoz, que la plupart de mes concitoyens et moi-même sommes aussi responsables que nos dirigeants. Car aurions-nous accepté, durant toutes ces années, de vivre dans la sobriété alors que nous n’avons toujours pas fondamentalement changé nos habitudes en dépit des alertes de plus en plus pressantes ?

Dimitri78 : La politique des écologistes de l’appauvrissement de masse ne fonctionnera pas, les populations humaines refuseront un déclin de leurs niveaux de vies, de leurs libertés de choix de déplacements et des restrictions dures dans leurs quotidiens… la transition douce est donc préférée pour maintenir son niveau de vie avec un pouvoir d’achat maintenu et la liberté de consommer préservée.

S. Praderes : La transition douce me rappelle l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble et qui se dit : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien … Le plus dur, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage !

Melvin : Oui, Lovelock l’a dit il y a bien plus de 10 ans, c’est plié, foutu, terminato. Alors à quelle vitesse les sociétés occidentales vont se mettre à ressembler à l’Égypte ou la Syrie c’est en fait la question intéressante pour ceux qui cherchent à profiter financièrement de ce changement inéluctable. Mais ça vaut la peine d’essayer de changer les choses, uniquement pour mourir la conscience tranquille, ce qui n’est déjà pas si mal.

Philipp69 : Que l’on aille involontairement (sous la contrainte climatique uniquement) ou semi-volontairement (contrainte climatique+politique de décroissance) vers la sobriété généralisée, c’est-à-dire la rareté et la pauvreté, on n’échappera pas à une ère de violence. Mais on a le choix: soit on se désarme économiquement, industriellement et alors on aura la guerre civile en plus de la guerre entre les nations pour l’accès aux ressources, soit on s’arme économiquement, industriellement et militairement et alors on peut espérer être en moins mauvaise posture. En d’autres termes, soit on est irénique (et on se tire une balle dans le pied), soit on est survivaliste et on se prépare à la violence engendrée par l’ère de la rareté qui vient.

Pierrots : Aucun risque pour les plus riches. Ils mettront la clim à fond et passeront l’été au Groenland. Par contre nous autres, les plus modestes on va morfler.

Taz : Même pour les ultrariches dans leurs bunkers néozélandais ça va être compliqué.

Jean-Pierre M : Continuons à faire des enfants, plus on est de fous, plus on rit…

Dieu : La chronique comme la plupart des réactions semblent considérer qu’il y a là un problème. C’est dû à une surévaluation de l’avenir. Quiconque renonce à tout avenir (qui est au fond une chose du passé) vivra l’esprit tranquille. L’humanité, sous sa forme actuelle, existe depuis 300 000 ans. C’est un beau score ais pourquoi mendier un supplément ? Carpe Diem.

lire, Croissance durable, un oxymore obtient le prix Nobel

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Climat, la difficulté de se faire comprendre

Nous ne résistons pas au plaisir de republier un texte de 2010…

avec cette réponse à un commentateur.

MON810 nous a interpellé sur ce blog : «  Maîtresse, je ne suis pas d’accord avec le principe de précaution, est-ce que j’ai le droit ? ».

Bien sûr, mon petit, tu as le droit. Le problème est de savoir si tu as les capacités intellectuelles et morales de t’exprimer sur cette question. En fait, tu poses implicitement le problème de toute démocratie : qui doit en définitive avoir raison ? Mon petit MON810, prenons un exemple, le casse-tête de la décision en matière climatique. Le Mexique, qui présidera la prochaine conférence onusienne sur le climat, propose de mettre fin à la règle du consensus. En effet à Copenhague, une demi-douzaine de pays a permis de s’opposer à l’accord final, « contre la volonté d’une majorité » (LeMonde du 5 février 2010). Mais si le consensus ne paraît pas une méthode fiable pour prendre une bonne décision, on peut aussi bien mettre en doute la pertinence d’une majorité qui n’a pas toujours raison. Ce qui ne veut pas dire non plus que c’est le point de vue de la minorité qui importe. D’ailleurs mon petit MON810, tu vois tous les jours la difficulté dans ta famille de savoir qui décide en fin de compte, entre ton père, ta mère, ou toi-même.

MON810, je te prie de ne pas continuer à dire du mal de ta maîtresse « biosphere » comme tu le fais habituellement. Cela ne fait en rien avancer la libre-expression de chacun. Je te cite :

« Biosphère ou la grande moralisatrice en chef, le petit dictateur en herbe. »

« La vérité ? C’est le politburo Biosphere qui la décrète. »

« Vous êtes en pleine déréliction mentale. «

« Vous n’êtes qu’une secte accrochée à sa croyance. »

« Commençons par supprimer Madame Biosphere, ça fera une graine de dictateur totalitaire et une conne en moins. »

Au delà de tes mots, MON810, en définitive la validité d’un processus de décision, qu’il repose sur le principe de précaution, le plus que probable réchauffement climatique ou n’importe quoi d’autre, ne découle pas de l’institutionnalisation de la démocratie, qu’elle soit par consensus ou à la majorité, qu’il y ait démocratie représentative ou même démocratie directe. Les citoyens n’obtiennent que le mode de gouvernement qu’ils méritent.

En d’autres termes, le pouvoir ne réside pas dans les instances du pouvoir, mais dans la tête des gens. Pour que le peuple, et donc toi aussi mon petit MON810, fasse l’accord parfait entre ce qu’il pense et ce qu’il faudrait, il est nécessaire d’harmoniser dans son propre cerveau ses intérêts personnels avec ceux de l’ensemble des humains, ceux des générations futures et même ceux des non-humains (la bi)odiversité). Autrement dit, tu dois t’exprimer au nom de toi-même mais aussi au nom des acteurs absents. Pour revenir à ta question de départ, le principe de précaution en matière climatique s’impose. Il faudrait diminuer nos émissions de gaz à effet de serre car le risque potentiel a de fortes chances de perturber la vie des réfugiés climatiques, des générations futures et de la biodiversité. Ton intérêt personnel, mon petit, serait-il plus grand que tout cela ?

Le réchauffement climatique et la démocratie (5 février 2010)

Climat, la difficulté de se faire comprendre Lire la suite »

Un réfugié climatique, ça n’existe pas

Le plus grand delta au monde et le plus densément peuplé, formé par la confluence de trois fleuves, le Gange, le Brahmapoutre et le Meghna, est une fragile dentelle qui subit les assauts du changement climatique. L’issue du combat contre la nature fait peu de doute. L’élévation du niveau de la mer – entre 85 et 140 centimètres d’ici à 2100, selon les scientifiques –, conjuguée au gonflement des rivières avec la fonte des glaciers de l’Himalaya, menace les trois quarts de ce territoire.

Sophie Landrin : « Partout des paysages « postapocalyptiques » où les habitants ne sont plus que des fantômes. Partout des ruines de maisons, dans l’eau ou sur le sol, friable comme un sablé. Partout des « fantômes de l’anthropocène ». Le delta aujourd’hui, marque l’équivalence entre la guerre contre le changement climatique et la guerre contre le terrorisme : dans les deux cas, les gens sont exposés à des ennemis invisibles mais omniprésents qui peuvent frapper à tout moment. Les 200 millions d’habitants du delta vont bientôt compter parmi les premiers réfugiés climatiques indiens. La grande migration a déjà commencé. Mais pour aller où ? L’Inde est devenue le pays le plus peuplé au monde, dépassant la Chine. Il n’y a pas vraiment d’endroit où aller pour ces personnes. L’heure de l’apocalypse a déjà sonné dans le delta du Gange. »

Mais les déplacés climatiques n’ont jusqu’à présent aucun statut juridique international. Ils ne sont pas protégées par la convention de Genève de 1951 qui garantit seulement une protection aux personnes « craignant avec raison d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ». Notons la duplicité du droit, même dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Le philosophe Etienne Balibar a souligné le caractère ambigu de ce texte, il manque l’obligation pour tout État d’accepter l’entrée des étrangers !

lire, Il n’y a pas de réfugiés climatiques sur cette planète (2015)

Jugement en première instance en 2013 (LE MONDE géopolitique du 24 octobre 2013).
Ioane Teitiota, un père de famille originaire d’un archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux, devrait être expulsé vers son pays après avoir été débouté par la justice néo-zélandaise de sa demande d’asile climatique. S’en tenant à la convention de Genève de 1951, la Nouvelle Zélande a fait valoir que personne ne menaçait sa vie s’il retournait chez lui.

Décision de la Cour suprême néo-zélandaise en 2015 (Le Monde.fr avec AFP | 21.07.2015)
Ioane Teitiota n’a toujours pas obtenu le statut de premier réfugié climatique de la planète. Si la plus haute juridiction du pays a reconnu que les Kiribati étaient « incontestablement confrontées à des défis » climatiques, elle a également estimé que « M. Teitiota ne courait pas de “grave danger” » dans son pays natal. « Aucun élément matériel n’indique que le gouvernement des Kiribati manque à son devoir de protéger sa population des effets de la dégradation environnementale, dans la limite de ses moyens. »

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

L’inéluctable réchauffement climatique, l’angoisse de l’impuissance (2013)

Réfugiés climatiques, un accueil qui reste inabouti (2015)

Qui dit croissance économique dit réchauffement climatique (2015)

La montée des eaux menace 1,2 milliard de personnes (2016)

Qui est responsable du réchauffement climatique ? (2018)

Un réfugié climatique, ça n’existe pas (2020)

Un réfugié climatique, ça n’existe pas Lire la suite »