effet de serre

Contrôle des Imbéciles Voraces

Le CIV est partout. Dans les journaux, à la télé, à la radio, avec les enfants, avec les seniors, dans les concours, sur les podiums, au Salon de l’agriculture, etc. Il s’agit d’« informer », tout en étant payé par les filières industrielles et en partie par l’Etat, via le ministère de l’agriculture. On cherchera, mais en vain, une meilleur définition du mot lobby. Ainsi en 2002, alors que la filière bovine commençait à sortir des affres de la vache folle, le CIV avait un budget de fonctionnement de 4,5 millions d’euros, mais il dépensait 8 millions d’euros pour la pub. Sous un titre inquiétant – « le CIV contrôle le buzz  » -, l’hebdo du marketing révèle que le CIV « veille à tout ce qui se dit dans les forums les blogs. Bras d’information d’Interbev, le syndicat chargé de la promotion de la viande bovine, le Centre d’Information des Viandes pondère sur la toile certains arguments développés par les lobbies végétariens ».

            Je comprends mieux maintenant la pub « A l’occasion du sommet de Copenhague, nous rappelons que l’élevage herbivore français est un atout essentiel à nos équilibres environnementaux et alimentaires » (LeMonde du 12 décembre). Toute cette force de frappe médiatique (une page entière du Monde) pour contrer Sir Paul McCartney qui « tente de mettre en avant le modèle végétarien ». En fait le Beatles propose une journée sans manger de viande en Europe pour lutter contre le réchauffement climatique. Il est vrai que la fabrication de bidoche est une aberration énergétique. La FAO estime qu’il fut de 4 à 11 calories végétales pour obtenir 1 calorie de viande. Le bétail gaspille par millions de tonnes des céréales qui font défaut dans une multitude de maisons humaines, toutes situées au Sud, il est vrai. Quant au réchauffement climatique, un rapport de la FAO en 2006 (Livestock’s Long Shadow) indique que l’élevage émet davantage de gaz à effet de serre que tous les transports planétaires, soit 18 % des émissions anthropiques : CO2, méthane (issue de la fermentation des aliments dans l’estomac des ruminants), protoxyde d’azote  (lisiers et purins).

Mais les risques qui pèsent sur notre planète, le CIV et Interbev sans foutent totalement, seul importe le fric qui nourrit l’élevage industriel.

Source documentaire : Fabrice Nicolino, Bidoche (édition Les liens qui libèrent, 2009)

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Claude Allègre (suite et fin)

Résumé des commentaires postés sur ce blog à propos du « mécréant Claude Allègre (qui nourrit de faux débats, ce qui est dangereux pour le libre débat démocratique. )  » A chacun de se faire son opinion pendant que la planète chauffe :

François le Berre :Tout à fait d’accord Camarade! Vive le débat démocratique EN-CA-DRE !

Sharp : Effarant ! Avoir une opinion différente est donc anti-démocratique ! Ce blog est hébergé en Corée du Nord ou c’est un gag ???

Lux : Approche très léniniste : encore bravo ! Tout le pouvoir aux soviets !

Rouvière : Vous, vous les avez sans doute toutes les réponses! Avec le quart du demi des diplômes de Claude Allègre, vous estimez pouvoir dire que Claude Allègre lance de faux débats? Donnez-nous vos références, qu’on rigole un peu. Je ne suis pas un farouche défenseur des idées de Claude Allègre mais ne racontez pas d’âneries.

Brice : Vous devriez plutôt opter pour la courageuse prise de parole au coin du jardin des Tuileries : on y croise souvent des prédicateurs, façon Aguigui Mouna, tout pénétrés de leur glorieuse mission de salubrité publique ; ça a de la gueule, et puis ça, c’est vraiment de la com écolo !

Qui êtes-vous pour savoir mieux que les autres ?
Qui êtes-vous pour prétendre juger de ce qui est ou de ce qui n’est pas démocratique ?
Et surtout d’où sortez-vous, pour croire ainsi que la vérité scientifique doit être démocratique ?
Au secours, Lyssenko est de retour !!

Biosphere : Claude Allègre empêche la recherche démocratique de la vérité, qui est l’art de l’écoute d’autrui, le refus du mensonge (même par omission), l’acceptation des avancées scientifiques. Claude Allègre veut empêcher les prises de décision à Copenhague en niant l’urgence climatique. C’est Claude Allègre et ses compagnons en dénigrement qui nous préparent une dictature « écolo-fasciste » (fasciste certainement, « écolo », c’est pas sûr) ; car pendant tous ces faux débats qu’ils affectionnent (cf. ci-dessus), la planète chauffe de plus en plus vite, les ressources fossiles s’épuisent, la désertification des terres s’intensifie, et les violences se multiplient sur toute la surface de notre Terre.

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le mécréant Claude Allègre

Claude Allègre est un mécréant climatique, un scientifique qui n’a pas toutes les réponses mais qui fait croire dans les médias qu’il les a toutes. Claude Allègre nourrit ainsi de faux débats, ce qui est dangereux pour le libre débat démocratique. Démonstration :

Claude Allègre : « Dès lors qu’on est incapable de prédire le temps de façon sérieuse au-delà de quatre jours, anticiper le climat à un siècle de distance est une fumisterie. » (Le Figaro magazine, 28 novembre 2009).

Stéphane Foucart sur la question Peut-on prédire le climat quand on en sait pas prévoir la météo au-delà de quelques jours ? :

« La météorologie s’intéresse à des phénomènes chaotiques, dont l’évolution au-delà de quelques jours est par essence imprévisible. Elle tente de décrire l’évolution du temps à partir d’une connaissance fine des conditions atmosphériques en cours, que les modèles numériques prolongent. La climatologie est une science statistique. Elle s’appuie sur les bases de données de la météorologie et se nourrit des moyennes des mesures physiques, dans l’espace et dans le temps. Mais elle se nourrit d’autres disciplines, comme la glaciologie, l’océanographie, l’astronomie, pour reconstituer les climats du passé et tester ses modèles numériques. Ceux-ci peuvent ensuite simuler l’avenir, en fonction de la variation de la concentration des gaz à effet de serre. Pour prendre une image, la trajectoire de chacun des jets d’un pommeau de douche est difficile à prévoir (météo), mais on peut prédire quand la baignoire débordera (climatologie). » (LeMonde du 6-7 décembre 2009)

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seule une récession économique…

Une page entière pour constater que sur le marché du don, la répartition de la générosité n’est pas juste : certaines causes suscitent peu de compassion. Quant à la page en face, il s’agit d’un encart payé par le gouvernement sur Copenhague (LeMonde du 5 décembre). La société n’est pas juste, on ne s’intéresse pas aux générations futures qui subiront les perturbations de la biosphère, il n’y a pas de marché pour cela ! Le MEEDDM (ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer) nous rappelle donc que l’urgence climatique appelle à la mobilisation de tous « pour que rien ne soit plus comme avant ». Il suffirait d’investir (éco-prêt à taux zéro et crédit d’impôt), d’acheter des voitures (bonus écologique, prime à la casse), de choisir de nouveaux modes de transport (lesquels ?), et bien sûr de construire des éoliennes. Pour répondre à l’urgence climatique, le gouvernement se contente de « développer la croissance verte ». Il nous dit qu’il ne faut pas s’inquiéter, tout sera comme avant, un peu de greenwashing en plus. Le gouvernement manie comme d’habitude la langue de bois alors qu’il faudrait se mobiliser comme si une guerre mondiale venait d’être déclarée.

Si les politiques étaient responsables et courageux, ils nous préviendraient que les pays riches doivent sacrifier leur niveau de vie pour combattre le changement climatique. Seule une récession économique planifiée sera capable de limiter la hausse des températures moyennes à + 4°C. En effet, pour contenir le réchauffement à +2°C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre auraient du commencer à décroître en l’an 2000 ; depuis 1990, elles ont grimpé de 38 %. Comme les émissions de CO2 des pays riches de l’OCDE ont même augmenté de plus de 17 % entre 1990 et 2005, il faudrait maintenant que ces émissions aient totalement cessé dès 2025 pour que la température ne dépasse pas + 4°C. Seule une récession…

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L’immigration fera l’identité nationale

La droite s’inquiète des risques de dérapage du débat sur l’identité nationale (LeMonde du 3 décembre) qui devrait se clore le 4 février 2010. En effet le racisme envahit déjà le site Internet dédié à ce débat, les participants parlent peu d’identité et beaucoup d’immigration. En Suisse, la démocratie référendaire est devenue un canal d’expression des peurs : halte aux minarets ! Ces événements ne sont que l’esquisse d’un mouvement qui va s’amplifer. Quand l’immigration peut être résorbée par une économie en expansion comme pendant les Trente Glorieuses, le racisme est contenu. Si, comme il est trop probable, la crise financière va se doubler de crises écologiques, les départs se feront plus important dans les pays du Sud touchés en premier par les perturbations de leur environnement et les pays du Nord  connaîtront un chômage croissant, donc le refus de l’immigration. Le cocktail est explosif !!

Ce choc a été bien analysé par Harald Welzer dans Les guerres du climat. C’est un livre angoissant car il montre de façon argumentée la violence potentielle contenue dans l’être humain, acculé à des solutions extrêmes quand il se retrouve en situation de péril extrême. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir. Des processus sociaux comme l’holocauste ne doivent pas être compris comme une « rupture de civilisation » ou une « rechute dans la barbarie », mais comme la conséquence logique de tentatives modernes pour établir l’ordre et résoudre les problèmes majeurs ressentis par des sociétés. L’ère des Lumières pourrait s’achever (temporairement ?) avec les guerres du climat au XXIe siècle.

Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du XXIIe siècle comme un vestige incongru. Si du moins il y a encore des historiens au XXIIe siècle.

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le fiasco de Copenhague

L’action d’un film de 90 minutes, The Age of Stupid (l’âge de la stupidité) se déroule en 2055, dans un monde dévasté par le réchauffement climatique. Cette fiction médite sur l’inconscient d’une espèce animale, la nôtre, capable de profiter de la planète mais incapable de nous protéger durablement de nos errements. Pourtant en ce début de XXIe siècle, l’impact du réchauffement climatique est déjà évident. Mais Copenhague ne va rien changer à notre inertie actuelle. Pourquoi ?

L’Inde serait prête aujourd’hui à assumer une réduction de ses  émissions de CO2, mais en termes relatifs et non absolus. Le Brésil et la Chine ont annoncé des objectifs chiffrés sur la réduction de l’intensité en carbone de leur croissance économique, mais pas une baisse en termes absolus (LeMonde du 29-30 novembre). Les vieux pays industrialisés, qui auraient du s’engager depuis longtemps dans une réduction absolue de leurs GES, ne le font pas.  Pourquoi ?

Le philosophe Hans-Dieter Klein avait avancé l’idée en 1989 que la politique mondiale contemporaine possède une structure profondément « nationale-socialiste ». Ce qu’il y a de terrifiant dans cette association, c’est évidemment le spectre du national-socialisme allemand ainsi que la suggestion pleinement assumée indiquant qu’il ne s’agit pas d’un égarement anormal de ce siècle infâme, mais bien de la manifestation parfaitement logique de son épouvantable essence. Une politique extérieure musclée émane le plus souvent des Etats qui préconisent l’égalité sociale intérieure. Afin de satisfaire les besoins économiques de ses propres citoyens et, par conséquent, de maintenir la paix sociale, l’Etat moderne est contraint de mener une politique d’exploitation expansive unique dans l’Histoire universelle.

Lorsque les besoins de sa population s’accroissent de façon anarchique comme à l’heure actuelle, l’Etat « national-socialiste » doit effectivement tenter de prélever les éléments nécessaires à l’assouvissement de ces besoins là où la résistance est la plus faible. Dans cette optique, deux options majeures sont à la disposition de ces Etats : d’une part la nature, d’autre part les nations encore régies par des rapports de type féodal (les peuples du tiers-monde). Parallèlement, on affirme que, puisqu’elles n’existent pas encore, les générations à venir ne peuvent prétendre à aucun droit. La contradiction fondamentale repose sur le fait que ces pilleurs bafouent à l’échelon international des principes moraux qu’ils appliquent à l’échelon national (l’égalité). Il ne fait aucun doute que la structure « nationale-socialiste » de l’économie mondiale actuelle se traduise ainsi par une aggravation de la crise écologique.

Comme les deux Bush, Obama suit cette logique « nationale-socialiste » car ce qui importe, c’est la protection du niveau de vie des Américains, comme ce qui importe pour les  Suisses (non aux minarets) ou les Français (la France aux Français), c’est la protection de leur identité nationale (et de leur pouvoir d’achat). C’est pourquoi Copenhague ne peut que connaître l’échec…

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non aux négateurs du réchauffement

La faiblesse des arguments des climato-sceptiques (les négationnistes du réchauffement) n’a d’égal que la virulence de leurs propos. Il suffit pour s’en rendre compte de lire les quelques commentateurs récurrents de ce blog. Des pirates informatiques ont essayé récemment de discréditer les climatologues en déformant leurs propos :  sur 1073 échanges piratés de courriels dans l’unité de recherche climatique (CRU) de l’université d’East Anglia, ils n’ont retenu qu’une expression sortie de son contexte, « trick » ou astuce. En fait ce n’était pas pour masquer « frauduleusement » quelques données, mais simplement pour faire quelque chose d’intelligent (« astucieux »). LeMonde du 24 novembre, qui donne cette information, titre : « Climat, les négateurs du réchauffement climatique ignorent les faits  établis ». Thomas Stocker, coprésident du GIEC, dénonce une propagande similaire à celle de l’industrie du tabac. Selon son point de vue, ces négationnistes ne sont pas des sceptiques, parce que le scepticisme est une démarche nécessaire au progrès de la science. Ils sont des « négateurs » car ils veulent ignorer les faits mis au jour par les sciences du climat depuis 40 ans.

Sur mon blog, la lecture de ces négateurs m’a montré que ce sont des personnes avec lesquelles on ne peut pas discuter vraiment. Dorénavant sur ce blog, tout message à propos du climat qui ne présentera pas une expertise véritable sera supprimé. La liberté d’expression a aussi ses limites.

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« EUX » et « NOUS »

Le hukou est un passeport intérieur chinois qui permet de maîtriser les flux de population. Il divise la population entre urbains et ruraux et c’est une condition indispensable pour avoir une existence administrative légale : sécurité sociale, accès à l’éducation, aux soins, etc.  Les paysans qui travaillent en ville sans hukou urbain deviennent des citoyens de seconde zone, corvéables et taillables à merci pour un salaire de misère (LeMonde du 21 novembre). Rien de nouveau sous le soleil. La carte d’identité française permet de recevoir tous les bienfaits d’une société développée et d’exclure les sans-papiers. D’un côté se trouvent des gens appartenant à la classe globale mondiale, qui ont des connaissances d’anglais, ont accès au fax et à la télévision par satellite, sont munis de dollars ou de cartes de crédit et peuvent partir en voyage où ils veulent ; de l’autre côté l’on trouve ceux qui sont exclus des processus mondiaux ; dont la capacité de déplacement est limitée par des barrages routiers, des visas, et qui sont menacés d’être affamés délibérément, victimes de mines, et autres.

Une fois un conflit défini comme opposant des groupes « nous » et « eux » comme des catégories différentes, les solutions de conciliation deviennent impensables, et cela a pour effet que ces conflits sont partis pour durer, en tout cas jusqu’à ce qu’un côté ait vaincu l’autre. Le fait de faire de groupes humains des catégories distinctes aboutit régulièrement au meurtre. On constate, de la part des Etats-Unis en position d’attaqués, que les mesures de sécurité prennent de plus en plus le pas sur les libertés : torture de prisonniers, création de camps censés jouir de l’exterritorialité, stratégie d’arrestations illégales ; le déséquilibre entre liberté et sécurité s’accroît progressivement. Or de tels glissements ne sont pas l’apanage de l’Amérique. Une radicalisation des conséquences du changement climatique pourrait entraîner un changement radical des valeurs. Quelle sera la réaction d’un Etat le jour où augmentera le nombre de réfugiés chassés par leur environnement et où ils causeront aux frontières des problèmes massifs de sécurité ?

NB : Pour approfondir cette question brûlante, lire Les guerres du climat de Harald Welzer

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des riches moins riches, des pauvres moins pauvres

Pour Borloo, un plan d’aide aux pays pauvres est prioritaire pour sauver la conférence de Copenhague qui capote avant même d’avoir commencé. Mais il s’agit de financer un plan justice-climat « pour aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux changements climatiques » (LeMonde du 20 novembre). Ce n’est pas sérieux ! Il ne s’agit pas de s’adapter au réchauffement climatique, mais d’enrayer les émissions de gaz à effet de serre de la classe globale, celle qui croit encore qu’elle pourra toujours rouler en automobile individuelle. Ce plan repose sur une contribution « volontaire » des pays riches et émergents. Il suffit de se rappeler le % du PIB des riches qui a été promis pour l’aide publique au développent, bonne intention qui n’a jamais été suivi d’effet (sauf par les pays scandinaves). Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…

Soyons sérieux. Combien de temps pourrons-nous encore faire semblant ? Si nous voulons en finir avec un monde mal développé, il faudra apprendre à partager, à vivre sobrement au Nord pour vivre dignement au Sud. Cela ne peut se faire dans le laisser-faire, la simplicité volontaire est en route et les gouvernements seront jugés à leur sens de la solidarité et de l’anticipation. Ce n’est pas Madame Biosphère qui le dit, mais Jean-Louis Bianco, ancien ministre (LeMonde du 21 novembre). Cela veut dire aussi distribuer un quota d’émissions de gaz à effet de serre entre les pays en proportion de leur population. Dit autrement, chaque citoyen du monde aurait le même droit, par exemple celui d’émettre 200 ou 300 kg de carbone/an. Donc un rationnement drastique des émissions actuelles du Français moyen. Ce n’est pas Monsieur Biosphère qui le dit, ce sont des économistes célèbres, Roger Guesnerie et Thomas Sterner (LeMonde du 21 novembre).

            Et arrêtons de laisser croire qu’il peut en être autrement puisque « le progrès technique nous sauvera »…

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Copenhague vu de l’Inde

 – Le point de vue de Fabrice Flipo : L’histoire des négociations sur le changement climatique est, pour l’Inde, une longue suite de malversations de la part des pays développés. Le Protocole de Kyoto, signée lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992, prévoyait que les pays développés fassent la preuve de leurs progrès en 2005. Nous sommes en 2009 et seuls deux pays semblent être en mesure de remplir leurs engagements : le Royaume-Uni et l’Allemagne. Et voici que les pays développés demandent maintenant aux pays en développement de s’engager !

Comment résumer la position de l’Inde dans les négociations ? Pour Hindustan Times, la réponse est à la fois simple et claire : polluter pays (le pollueur doit payer). L’Inde ne prendra aucun engagement tant que les pays développés violeront aussi ouvertement leurs engagements alors qu’ils sont responsables de 75 % du problème et que l’Inde sera parmi les pays touchés – à vrai dire, l’Inde est déjà touchée, des représentants de ses « tribus » viendront en témoigner à Copenhague. Les arguments des pays développés, qui font de la Chine le premier émetteur mondial, sans tenir compte ni de l’histoire ni de la population, semblent tout simplement odieux pour les pays en développement. Ils semblent s’inscrire dans un retour à l’attitude coloniale, quand les pays développés se permettaient de conquérir des espaces « vierges », de les exploiter et n’en partaient que quand ils en étaient chassés par les mouvements populaires. Or ces mouvements constituent encore très largement l’ossature politique de pays tels que l’Inde. Le parti actuellement au pouvoir en Inde, le Congrès, est l’héritier de l’Indian National Congress fondé en 1885 par les nationalistes. Les frontières de l’Inde sont le résultat de la lutte anticoloniale. L’unité nationale est largement tributaire de ce passé.

            Les Indiens ne sont pas moins bien informés que les Français. Ils sont tout aussi écologistes que les Français. A ceci près que les Français demandent encore plus de croissance économique, alors qu’ils jouissent déjà d’un niveau de vie incomparablement plus élevé que les Indiens. Les Indiens eux commencent tout juste à voir arriver chez eux quelques bribes du mode de vie des ex-colonisateurs. C’est pour eux une grande victoire, non pas une victoire guerrière mais une fierté nationale : être capables de faire aussi bien que les colons, en ne comptant que sur ses propres forces. L’Inde fabrique presque tout ce dont elle a été privée autrefois : les machines, les navires, les logiciels etc. 

– Le point de vue de Biosphere : Il s’agit donc de savoir qui détient le leadership en matière d’exemple à suivre en termes de civilisation et de mode de vie. Mais si la Chine et l’Inde suivent le même modèle de développement que celui des pays colonisateurs, un modèle qui nous projette de plus en plus vite contre un mur, il n’y a aucune issue possible : la température du globe dépassera largement en moyenne les 2° C et la surface de notre planète ne sera plus reconnaissable, elle deviendra « inhumaine ».

En définitive les anciens colonisés connaissent une nouvelle acculturation en adoptant l’imaginaire thermo-industriel, leur indépendance n’a pas amené à une autonomie conceptuelle : qu’on habite en Inde ou en Chine, on pense comme l’Américain moyen, avoir un grand appartement, une bagnole et un ordinateur. 

– Le point de vue du Monde (3 novembre) :  Comprenne qui pourra la position du Monde ! En grand titre, « L’Inde tentée d’assouplir sa position sur le climat ». En sous-titre, l’avis opposé, « L’opinion publique et les partis  restent hostiles aux concessions aux pays riches ».

En définitive nous allons savoir à Copenhague si l’Inde a accepté d’être phagocytée par les USA ou si elle accepte la décolonisation de son imaginaire. Tout dépendra aussi de la force de  caractère de Barack Obama pour résister en tant que Président au mode de vie américain. Quand je lis la virulence des propos de certains commentateurs de ce blog, je ne peux que penser que Copenhague sera de toute façon un échec.

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le climat ne fait pas débat

Pourquoi s’en faire ! Le niveau moyen des océans va augmenter de 3,3 mm par an et la température moyenne du globe de 0,2°C par décennie. Avec de si faibles amplitudes, comment s’apercevoir des risques que nous courons ! Quand l’éditorial du Monde du 21 octobre titre « Climat en débat », il fait l’erreur de laisser croire au citoyen qu’il y a encore débat possible sur l’origine anthropique du réchauffement. Il n’y a pas débat, et l’éditorial montre d’ailleurs dans son contenu (qui lit attentivement les contenus ?) que la tendance lourde au réchauffement climatique ne fait pas débat.

Si on continue dans les médias de mettre en évidence tout ce qui fait débat, les politiques ne sont pas incités à agir. Un communiqué de presse de FNE (France-Nature-Environnement) était beaucoup plus incisif que les journalistes du Monde : « Non à la realpolitik climatique ! ». Quand Yvo de Boer, secrétaire exécutif de l’UNFCC, responsable pour le réchauffement climatique de l’ONU annonce dans Financial Times que le sommet de Copenhague accouchera d’une souris, nous devrions tous être consternés. Les politiques devraient avoir une obligation de résultat, les atermoiements ne sont plus de mise. Nous allons voir si Obama est à la hauteur de sa médaille, la conférence internationale sur le climat s’ouvre le 7 décembre à Copenhague et il reçoit son prix Nobel de la paix à Stockholm le 12 décembre !

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impuissance politique

Page 1, titre principal : le réchauffement climatique aura de lourdes conséquences en France.

Page 2, Times Square : les chefs d’Etat parlent de « catastrophe irréversible » à propos du  réchauffement climatique. Mais mille feux clignotent à Times Square. Comment les  responsables politiques peuvent-ils parler de catastrophe irréversible et faire comme si les feux de Times Square ne devaient jamais s’éteindre ?

Page 4, un rapport  indique que la France peut s’attendre  à un impact globalement négatif du changement climatique au cours de ce siècle.

Page 8, tout un éventail de défis comme la menace du changement climatique ne sont pas réellement pris en compte par le système politique, à droite comme à gauche (dixit Joschka Fischer).

Page 10, la taxe carbone n’est pas un problème d’opposition droite-gauche. C’est un problème d’explication. (dixit Michel Rocard)

Page 12, Obama a affirmé que le sommet de Copenhague, en décembre, ne permettra pas de signer le traité final sur le réchauffement climatique.

Page finale, un dernier coup d’œil à l’horloge diabolique de la dette publique mondiale : 35118,911 milliards de dollars. Les dirigeants du G20 sont intraitables sur l’accessoire et muets sur l’essentiel.

 (LeMonde du 27-28 septembre)

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la fin de l’avion plus lourd que l’air

« Le transport aérien n’est pas prêt de décoller ».  C’est le point de vue de Breakingsviews (LeMonde du 19 septembre). En fait on se contente de pleurer sur le recul des voyages d’affaires dans un contexte de crise financière. Dans le même temps, les compagnies européennes continuent d’étendre leur flotte ! Ce paradoxe marque l’irréalisme des transporteurs aériens qui se croient encore exonérés de la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, pour la période 2002-2050, le poids des transports aériens dans le réchauffement climatique devrait passer de 3,5 % à environ 10 %. Les climatologues rappellent aussi qu’à consommation égale un avion a un impact climatique qui vaut plusieurs fois celle d’un transport routier, en raison des émissions de gaz à haute altitude. Avec un transport aérien qui connaît une croissance annuelle de 10 % et qui représente une source majeure de pollution au CO2, certains veulent donc limiter les déplacements en avion. L’Association Flight Pledge prône une telle mesure, notamment pour les vols de loisirs de courtes distances et les courts séjours, rendus récurrents depuis l’avènement du low cost et qui sont aujourd’hui une tendance forte.

La dérive mortifère de tous ceux qui prennent l’avion à volonté pour passer quelques jours au soleil ou en voyage d’affaires est inquiétante. L’amour du « déracinement » de la classe globale et son mépris des vidéoconférences n’est pas loin d’être un crime contre ce bien commun qu’est la stabilité climatique, contre cette régulation qui devrait rester naturelle, c’est-à-dire non appropriée par quiconque. Le concept de « classe globale » concerne les groupes sociaux qui présentent un peu partout sur la planète des aspirations calquées sur le modèle économique occidental actuel au moment même où ce dernier accuse ses limites et où il convient de le redéfinir. La difficulté de convaincre cette classe globale de la nuisance de son mode de consommation réside dans le fait qu’elle aspire à une mobilité sans restriction, alors qu’il faudrait qu’elle prenne conscience des conséquences de son comportement. Le climat de la Biosphère n’est pas près de s’améliorer tant que le kérosène sera détaxé. Mais de toute façon la classe globale devra, après le pic pétrolier, ne plus prendre l’avion pour un oui ou pour un non comme elle se passera un jour de sa voiture individuelle.

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tartufferie médiatique

Sarko assure avoir peu de temps à perdre avec la polémique sur le racisme présumé de Brice Hortefeux. La gauche ne désarme pas, la gauche perd son temps. En effet Hortefeux avait déclaré : « Quand il y en a un (d’origine arabe), ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Quoi de plus réaliste ! Quand il n’y a qu’un con, c’est supportable, quand il y en a plusieurs ensemble, cela devient intenable. Quand il n’y a qu’un supporter de foot, ça va. Quand ils sont tous réunis, attention les dégâts. Quand il n’y a qu’un soldat, ça va. Quand c’est toute une armée, cela fait une boucherie. Etc. Etc.

Je ne m’attache donc pas à l’écume des jours. La première page du Monde (13-14 septembre) me semble d’ailleurs insipide. « Les Etats-Unis et l’Iran vont amorcer un dialogue » ? Ce n’est que la antépénultième tentative ! « New York se mobilise pour la mode » ? N’importe quoi ! Grippe A ??? Ce qui m’interpelle, c’est le fait que le socialiste Alain Rousset prenne fait et cause pour une autoroute nouvelle. Ce qui m’interpelle, c’est le fait que le socialiste Jean-Marc Ayrault veuille construire un nouveau aéroport. Tous les spécialistes énergie-climat nous disent que nous n’avons plus le temps de perdre notre temps à construire les derniers vestiges de la société thermo-industrielle. Nous n’avons plus le temps de faire semblant de lutter contre les perturbations climatiques. Nous n’avons plus le temps de nous intéresser aux petites phrases, à l’Iran ou à la mode. Le compte à rebours a commencé, bientôt le seuil de 2°C de réchauffement sera dépassé…

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après la taxe, la carte carbone

Après le marché (les permis de droits à polluer), maintenant la taxation carbone et bientôt une nécessaire coercition ? Un courrier des lecteurs (LeMonde du 12 septembre) m’a interpellé. On y parlait du Domestic Tradable Quotas Act, une carte carbone comme un permis à points. Je ne connaissais pas. Mais je savais déjà qu’une carte carbone succédera à la taxe carbone, les contraintes de la planète sont inéluctables. Chaque citoyen se verrait doter d’une carte (à puce ?) sur laquelle un crédit de points CO2 serait attribué. Puis en fonction de ses consommations (voyages, transports, chauffage…), des points seraient débités de cette carte nous apprenant ainsi à surveiller nos propres émissions de gaz à effet de serre. Cette méthode de rationnement me semble en effet beaucoup plus égalitaire et efficace qu’une taxation à géométrie variable. Pour conforter ta réflexion, quelques informations supplémentaires :

La Grande-Bretagne réfléchit aux quotas de CO2 personnels

D’ici une dizaine d’années, tous les résidents britanniques pourraient se voir doter d’une carte de « crédit personnel de carbone », l’équivalent d’un « permis à points » de droits d’émission de gaz à effet de serre. Formulée pour la première fois en 1996, le principe des « domestic tradable quotas » – quotas domestiques négociables (DTQs) – consiste à attribuer à chaque habitant du Royaume-Uni une quantité identique de droit d’émission de gaz à effet de serre ou d’équivalent carbone. Ce plafond individuel, matérialisé par une carte de paiement, valable un an et fractionnée en unités carbone (chacune égale à 1 kg de gaz carbonique), est ensuite dépensé au quotidien. En fonction des achats et consommations d’énergies contribuant à l’effet de serre : plein de carburant, facture d’électricité ou de gaz, billets d’avion, etc… on retire de la carte un certain nombre de points.

Budget carbone

Le calcul de l’allocation repose sur un « budget carbone » annuel. Un plan-cadre fixé à (très) long terme – pour les 20 ans à venir – et bâti à partir des réductions d’émissions décidées lors des réunions internationales. Tous les ans, ce montant, converti en unités carbone, est ensuite réparti entre les organisations (industries, hôpitaux, collectivités…) et les résidents du pays, selon la part des ménages dans la consommation d’énergie nationale. Si besoin, pour acheter de nouveaux points ou vendre leurs surplus, les petits porteurs de carbone ont accès à une place boursière. Ce marché des droits d’émission serait similaire à ceux existants pour les industries (déjà en activité à Londres et en Europe) où les titres et unités individuelles se négocieraient au cours du jour, d’après les lois de l’offre et de la demande. Bien plus égalitaire et responsabilisante qu’une « taxe carbone » imposée – qui en augmentant les prix frapperait surtout les faibles revenus, la solution des DTQs s‘avère sur le papier particulièrement flexible. A chacun de s’organiser pour respecter ou non son quota. L’initiative individuelle est préservée. L’intervention de l’Etat est limitée à la distribution des unités carbone, même si d’une année à l’autre, les quotas seraient en principe progressivement revus à la baisse.

Côté logistique, le suivi de ces transactions continuelles suppose la création d’une gigantesque base de données. Une comptabilité informatique, chargée de suivre, débiter, enregistrer, en temps réel, l’ensemble des unités carbones dépensées ou échangées par les détenteurs de cartes. Les défenseurs de la protection de vie privée soulignent le risque de dérive liberticide d’un tel système, capable de pister les comportements économiques de l’intégralité de la population, résidents temporaires inclus. D’autres dénoncent un scénario de rationnement énergétique irréaliste, difficile à mettre en pratique. Comment par exemple, outre le chauffage et les transports, décompter précisément la valeur carbone du panier de la ménagère ? L’exercice n’est pourtant pas impossible. En 2003, l’ingénieur consultant Jean-Marc Jancovici a, par exemple, fait son bilan personnel, estimant les émissions de CO2 de sa maisonnée à 6 tonnes par an, dont 234 kg d’équivalent carbone liés aux fruits et légumes, 134 aux yaourts et 400 aux déchets de sa poubelle.

Un projet qui pourrait se concrétiser

Depuis peu, ce qui n’était au départ qu’une recommandation d’experts est devenu une affaire politique. Après un projet de loi – The Domestic Tradable Quotas Act – déposé en juillet 2004 par le député travailliste Collin Challen, puis un débat à la chambre des communes, l’influente Commission Développement Durable a recommandé à son tour, cet été, à l’exécutif anglais de « considérer sérieusement » une mesure de ce type. « Les allocations personnelles de carbone sont une idée intellectuellement très séduisante » a déclaré Elliot Morley, le ministre de l’environnement du gouvernement Blair. Interrogé par la presse britannique, il a confirmé qu’un plan était bien à l’étude, mais à un stade très préliminaire. « La mise en place sera potentiellement très coûteuse, mais cela ne doit pas nous nous empêcher d’en évaluer les bénéfices. (…) Il faudra sans doute 10 ans de débat avant d’arriver à quelque chose. »

 http://www.novethic.fr/novethic/planete/environnement/climat/la_grande_bretagne_reflechit_quotas_co2_personnels/95410.jsp

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aucune alternative possible

Confronté à la taxe carbone, Istvan Felkaï suppose dans la page Débats du Monde (9 septembre) que «  changer de comportement, donc orienter les consommateurs vers un autre choix de consommation, suppose une alternative ». Le citoyen devrait pouvoir choisir entre véhicules à carburants fossiles et véhicules propres (électriques, hydrogène…). Or il n’y a pas d’alternative possible. L’électricité n’est pas une source primaire d’énergie, le bilan énergétique de l’hydrogène n’est pas très favorable, nous n’avons rien dans les cartons pour remplacer le travail de la biosphère pendant des millions d’années passées à accumuler les ressources fossiles. Il faut reconnaître que notre civilisation thermo-industrielle s’est trompée de chemin en choisissant de piller la planète pour adopter la voie de la facilité. Il n’aurait jamais fallu remplacer les diligences et éloigner lieu de travail et lieu d’habitat, la division du travail n’aurait jamais du être poussée à l’extrême et nous rendre complètement dépendant d’un système totalitaire dans lequel nous ne sommes plus qu’un simple rouage, il n’aurait jamais fallu commercialiser la Fort T.             

Il n’y a pas d’alternative technologique aux carburants fossiles permettant de garder le niveau de vie de la classe globale, celle qui a cru qu’on pouvait posséder personnellement un véhicule. Les usagers ne sont captifs de leurs modes actuels de locomotion et de chauffage polluants que parce que le système capitaliste libéral ne nous permet pas de voir plus loin que la logique commerciale à court terme et le dernier modèle de comportement vanté par la publicité. Nous sommes tous à la fois victime et complice ; il est temps de nous réveiller.

Maintenant il nous faut savoir que construire la civilisation de l’après-pétrole, ce n’est pas un chemin bordé de roses. Cela va être difficile d’échapper à la pression du confort, mais il n’y a pas d’autres alternatives que la sobriété volontaire ou forcée. Parfois même, il n’y a d’autres alternatives que la guerre, la famine et la mort. Ne soyons pas marchand d’illusions comme Istvan Felkaï.

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une taxe carbone au rabais

La taxe carbone est déjà un échec avant même de se mettre en place. Le PS dira non à la taxe carbone puisqu’il n’est pas au gouvernement. Les syndicats seront contre, il ne faut pas toucher au pouvoir d’achat. Les citoyens sont aux deux-tiers opposés. Le gouvernement français, par la voix du Premier ministre, promet que cette taxe ne modifiera rien, pas de hausse des prélèvements, tout au contraire compensations et mesures d’accompagnements. Cela m’étonnerait que les affamés de pétrole que nous sommes changent de comportement. Fillon fixe même le prix du carbone à un prix ridicule, 14 euros la tonne. Rappelons que la TIPP sur l’essence, à 0,61 €/litre, représente 265 € par tonne de CO2 émise.

            Alors contre les perturbations climatiques, des technocrates envisagent déjà la géo-ingénierie : « A défaut de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, la géo-ingénierie sera la seule option pour limiter l’augmentation des températures (LeMonde du 4 septembre). Mais les méthodes qui présentent le moins de risques sont les moins efficaces et celles qui sont techniquement réalisables comportent le plus de risques. Personne de censé ne devrait pouvoir mettre en place une géo-ingénierie qui aurait des effets indésirables pour certaines populations et certains écosystèmes. Mais qui décide, les ingénieurs, les entreprises ou l’Etat ?

Puisqu’il y a état d’urgence (nous avons fait la guerre à la planète, la planète nous fait la guerre), le gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, doit expliquer les choses du long terme à la population et décider une diminution drastique de la consommation de ressources fossiles (division par quatre ou cinq des GES). Mais les politiques ne sont pas courageux quant tous leurs électeurs sont accros au pétrole. Alors la vigne sera vendangée au mois de juillet, si elle résiste !

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rationnement carbone

Hier le marché des droits d’émission, aujourd’hui la contribution climat-énergie, demain  le rationnement !

– En 2006,  Jean-Marc Jancovici dans « Le plein s’il vous plaît » envisageait la taxe carbone : « Le changement de mode de vie porte déjà un nom : un prix de l’énergie toujours croissant. C’est si simple, il suffit juste de le vouloir ! Votez pour le premier candidat qui proposera d’augmenter progressivement et indéfiniment la fiscalité sur les énergies fossiles ! »

– En 2009, Yves Cochet dans « Antimanuel d’écologie » parle de rationnement : « Si nous voulons conserver les valeurs cardinales de l’Europe que sont la paix, la démocratie et la solidarité, la transition vers la société de sobriété passe par la planification concertée et aux quotas, notamment en matières énergétique et alimentaire. »

– Des  chercheurs de l’université de Princeton aux Etats-Unis confirment les propos d’Yves Cochet ; ils proposent de fixer un quota individuel d’émissions de CO2 (LeMonde du 11 juillet 2009). Cela présuppose de contrôler les super-émetteurs qui se déplacent en avion, possèdent plusieurs voitures et vivent dans des habitations confortablement chauffées ou climatisées selon la saison.

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terrorisme public

Emile Henry (1872-1894) voyait juste :

– J’aime tous les hommes dans leur humanité et pour ce qu’ils devraient être, mais je les méprise pour ce qu’ils sont ;

– La classe moyenne, masse bête et prétentieuse, se range toujours du côté du plus fort ;

– Seuls les cyniques et les rampants peuvent se faire une bonne place au banquet.

Mais il a été guillotiné à 22 ans pour avoir choisi d’assassiner au hasard dans plusieurs attentats terroristes (LeMonde des livres du 10 juillet). Les moyens utilisés n’ont pas été à la hauteur des enjeux.

Le G8 voit juste pour la première fois, il reconnaît que l’accroissement de la température globale moyenne ne devrait pas dépasser les niveaux préindustriels de plus de 2°C. Mais les moyens préconisés ne sont pas à la hauteur des enjeux :

– aucune précision d’une année de référence pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (1990 ou après !) ;

– aucune entente sur les objectifs pour 2020 en matière de GES ;

– aucune mention chiffrée du financement des actions pour aider les pays pauvres.

Mais contrairement au cas d’Emile Henry, il n’existe pas encore de tribunal pour sanctionner les crimes contre la planète. D’ailleurs, qui juger, nos dirigeants ? La classe moyenne qui roule en automobile privée ?

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ça chauffe

LeMonde du 3 juillet nous prépare à l’arrivée inéluctable de la taxe carbone, qui pourrait d’ailleurs s’appeler « Contribution climat-énergie » pour pouvoir ajouter aux énergies fossiles toutes les autres sources d’énergie, et particulièrement le nucléaire. Le Parti socialiste parle déjà de CCEU, « Universelle ».

De toute façon, il faut faire très vite, ça chauffe : les experts scientifiques (dont Jouzel, Hansen, etc.) qui se sont réunis récemment à Copenhague, en sont revenus livides. Les prévisions scientifiques seraient bien plus pessimistes depuis le 4ème rapport du GIEC, il ne faudrait plus diviser les émissions mondiales par deux d’ici 2050, mais plutôt par trois. On murmure même ici ou là que des points de basculement comme la fonte du permafrost pourraient déjà avoir été franchis.

Mais le problème, c’est que le rythme du débat politique est bien plus lent qu’un emballement climatique. Alors beaucoup de monde va avoir les pieds dans l’eau sans l’avoir demandé.

Bonnes vacances à toi, pas très loin de chez toi !

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