Dire « Transition énergétique », un non sens
On ne remplace pas une source d’énergie, on en ajoute d’autres dans un cycle qui ne finira que par disparition des sources d’énergie à bon compte. Jean-Baptiste Fressoz l’écrit, il n’y a jamais eu de transition énergétique globale par le passé, il n’y en aura jamais :
« Combien de temps pourrait prendre la transition énergétique tant désirée ? La « courbe en S », ou courbe de diffusion logistique, nous induit en erreur. L’innovation se propagerait d’abord lentement, s’améliorerait peu à peu, avant de se propage soudainement dans le vaste monde, jusqu’à éliminer ses concurrents. Espoir d’un basculement soudain vers les renouvelables ? Contrairement aux idées reçues sur la révolution industrielle, le charbon ne fait pas reculer la consommation de bois, bien au contraire. En 1900, l’Angleterre utilise davantage de bois uniquement pour étayer les galeries de ses mines de charbon qu’elle n’en brûlait au XVIIIe siècle. Le même phénomène de symbiose existe entre le pétrole et le charbon, car le premier sert principalement à faire avancer des voitures qui, pour leur production (acier, électricité, verre, etc.), consomment énormément du second. En 2020, les énergies fossiles occupaient 80 % du mix énergétique, soit la même part que trente ans auparavant. »
L’éditorial du MONDE veut ignorer cette donnée, envisageant la fin du moteur thermique, comme simple virage vers la voiture électrique :
« Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, l’UE interdira la commercialisation de véhicules neufs à essence ou diesel à partir de 2035… Mais il faudra plusieurs décennies pour que le parc soit entièrement électrifié, le temps que les anciens modèles arrivent en fin de vie. L’extinction de la filière thermique devrait aboutir à la disparition d’une centaine de milliers d’emplois qui ne seront pas entièrement compensés par les postes créés grâce au développement du véhicule électrique… La généralisation de l’électrique va également nécessiter une accélération de la localisation européenne de la fabrication des batteries… L’impulsion donnée par le Parlement européen doit être maintenant confirmée par les États membres de l’UE, pour que l’ère de l’après-pétrole débute enfin. »
Nulle trace dans cet éditorial d’une transition vers le dévoiturage, la fin de la voiture individuelle, seule option à envisager si on veut faire une rupture avec la société thermo-industrielle. Une route ne se construit pas avec une énergie électrique, énergie qui d’ailleurs ne se trouve pas à l’état naturel, il faut la fabriquer, ce qui demande de l’énergie.
Lire, Transition énergétique et dévoituration avec René Dumont
Place aux commentaires perspicaces :.
Random : La foret française a doublé de volume en 100 ans et a retrouve son niveau du moyen age car le pétrole s’est substitue au bois comme source d’énergie avec un intermède charbon.donc ce que dit Fressoz est inexact.
D Pesce @ Random : C’est mal choisi pour étayer votre propos. En 100 ans la consommation de bois de chauffage a doublée mondialement. Un pays comme la France s’était détournée du bois, mais depuis 2000, le bois de chauffage est en croissance rapide avec une importation depuis les pays scandinaves et US de granulés. Et il faut craindre les megaprojets de centrale à bois comme Drax en GB qui consomme l’équivalent de la production du pays.
Philipp69 : Il y a de plus en plus d’illusions dans l’imaginaire médiatique, au point que l’on a envie de crier au délire ! Croire que grâce à l’électricité on sauvera la voiture individuelle, c’est un leurre si on veut vraiment être sobre. Car une voiture électrique, avec le sur-poids des batteries à transporter, n’a pas un bilan carbone meilleur que celui d’une voiture thermique récente de petite cylindrée si on fait moins de 30.000 Km par an.
Tchi keufté : Hélas, ce n’est pas la fin du transport individuel qui est voté là, mais plutôt son maintien jusqu’au bout de l’agonie. Les industriels de l’automobile ont réalisé leur virage vers l’électrique. Une industrie très loin d’être « verte ». Ils vont pouvoir continuer à vendre et maintenir leurs profits. La solution c’est moins de voitures sur les route ! Plutôt que de subventionner l’achat de voitures individuelles, à quand des investissements massifs dans le ferroviaire, les transports publics urbains, peri-urbains voire ruraux !
Silgar : Les transports publics ruraux n’auront jamais une densité suffisante pour que les habitants les utilisent massivement. Ce qui fait l’intérêt des transports publics en ville, c’est de ne jamais avoir à attendre 1 heure que le bus, tram ou métro arrive.
Chriss : J’ajouterais également que dans la plupart des cas les nouvelles énergies dites vertes ne viennent pas du tout compenser une démarche de diminution des énergies fossiles mais viennent s’y ajouter, dans un contexte de consommation croissante d’énergie. Quand bien même la part des premières dans le mix total serait en hausse, et donc celle des secondes en baisse, cela ne signifierait pas pour autant qu’en valeur absolue les secondes seraient aussi en diminution.
François_E : Et pendant ce temps-là, le tourisme de masse en avion continue de plus belle.
Michel SOURROUILLE : La sobriété renvoie à l’intelligence de l’usage, l’efficacité à la performance de l’équipement. Si on isole parfaitement une maison pour économiser l’énergie mais qu’on en profite pour vivre avec quelques degrés de plus, il n’y a pas de transition énergétique. La sobriété, c’est rompre avec la facilité, c’est le contraire de l’ébriété énergétique. En clair, cela veut dire limiter nos besoins et ne pas trop compter sur la technique (électrique) et l’innovation (hors sol). Cela, ni le gouvernement ni les entreprise ne sont susceptibles d’y penser. Mais les ménages sont-ils prêts à pratiquer la sobriété énergétique ?
RivièreRose : On continue à donner des prestations pour faire de plus en plus d’enfants à qui on interdira d’avoir des voitures et bien sur de voyage , sauf voyage à pieds pour aller au boulot. Plus de 50 % de la planète se reproduit sans qu’on sache pourquoi , ni eux non plus. C’est Poutine qui a trouvé la solution pour la planète: raser gratis les villes avec les habitants, ainsi pas de problèmes alimentaires ni d’approvisionnement en pétrole et gaz..…
Vince : Enrico Fermi, Nobel de physique, avait un jour posé la question de pourquoi aucune civilisation extraterrestre n’était détectée alors que le nombre de planètes où les conditions d’émergence de la vie étaient remplies devait être très élevé. Une réponse serait la suivante. Si la vie peut éclore, elle se complexifie et fini par engendrer des êtres qui contrôlent l’énergie. Cette énergie transforme l’environnement de manière exponentielle car l’énergie permet de créer des biens, qui ont besoin d’énergie. Il faut savoir qu’une explosion exponentielle s’arrête quand il n’y a plus rien à consumer.
Lire, Loi sur la transition énergétique, loupée comme d’habitude
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