épuisement des ressources

Surpopulation, l’Égypte est mal partie

J’ai voyagé en Égypte il y a bien plus de 20 ans, une époque où ma sensibilité écolo commençait juste à se faire ressentir. De l’avion on s’aperçoit en arrivant que ce pays est un désert où seule une mince frange autour du Nil est verdoyante. On est hébergé dans des hôtels luxueux alors que tout autour règne la misère et la mendicité. Le bateau qui nous amène le long du fleuve est un vrai palace flottant. Nous suivons le rail des touristes où une masse d’occidentalisés s’agglutine. Des ânes traînent leur charrette pour rentrer au Caire par l’autoroute. Notre car rutilant passe au milieu des autobus délabrés qui amènent la foule. Partout la police du tourisme, pour protéger la rentrée de devises. J’ai alors pris conscience non seulement du fossé entre le niveau de vie français et égyptiens, mais aussi de l’impasse dans laquelle était entrée ce pays. Je n’irai plus en Égypte. D’ailleurs il ne faut plus que je prenne l’avion, j’ai épuisé mon quota.

Je pense à mon voyage passé en lisant l’article du MONDE (22 août 2022) sur la vie au Caire aujourd’hui, au temps des canicules. Statistiques à l’appui, on peut décompter les morts évités grâce à la climatisation. Mais seulement moins de 20 % des urbains au Caire possède un tel moyen. Les inégalités font leur tri entre ceux qui peuvent vivre et ceux qui survivent de plus en plus difficilement. La faute à qui, à quoi ? On peut pourfendre le prix de l’énergie, les inégalités et les rapports de domination, la dictature et ses dépenses somptuaires, la baisse des subventions et l’inflation… mais la cause profonde repose sur les mécanismes démographiques.

Les estimations de la population égyptienne en 1810 s´étagent de 2 à 4 millions d´habitants, le pays compte 21 millions d’habitants en 1950, 85 millions en 2011 et dépasse aujourd’hui 105 millions. Presque un million d’Égyptiens en plus tous les 6 mois. Certes le taux de fécondité a baissé mais la proportion de jeunes ne permet pas de prévoir un ralentissement. Plus de 60 % des Égyptiens ont moins de 30 ans. On prévoit une population de 160 millions en 2050. Cette croissance exponentielle de la population intervient de surcroît sur une étroite bande de terre fertile, limitée à la vallée du Nil et à son delta. Elle représente moins de 5 % de la superficie d’un pays. Ramené à la « superficie agricole utile », la densité de peuplement égyptienne approche 2 000 habitants au kilomètre carré, soit un carré de 100 mètres de côté pour 20 personnes. C’est invivable, c’est ingérable. On construisait même des logements dans les champs cultivés ! Ne pouvant produire suffisamment, l´Égypte ne connaît pas l’autonomie alimentaire, elle subit de plein fouet toute élévation des cours mondiaux ainsi que la baisse prévisible des ressources touristiques. Le marché du travail ne peut faire face à la pression du nombre. Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans est actuellement de 17 %, mais il a pu monter précédemment à 34 %. Le budget de l’éducation est loin d’être une priorité face aux dépenses militaires démesurées et aux 45 milliards de dollars alloués au chantier pharaonique d’une nouvelle capitale voulue par son dirigeant.

Ce n’est que récemment que le président al-Sissi a pris conscience de la menace que représente la bombe démographique pour la stabilité de l’Égypte, menace désormais placée sur le même plan que le défi terroriste. Les campagnes de contrôle des naissances, lancées avec l’aval des imams d’État, peinent à produire des résultats tangibles. La campagne « Deux, c’est assez », lancée en 2018 par les autorités, vise des familles bénéficiaires de programmes sociaux. Les allocations familiales ne sont désormais plus accordées au-delà du deuxième enfant. Effet contre-productif, les 10 millions d’Égyptiens les plus pauvres, délaissés par l’aide publique, continuent de miser sur une nombreuse progéniture pour assurer leur quotidien. De plus, étant donné l’inertie démographique, on ne peut attendre de résultat tangible avant plusieurs décennies.

L’Égypte est un désastre vivant qui achète des Rafale à crédit (30 appareils français de plus pour un montant de 3,95 milliards d’euros) et multiplie les pauvres en conséquence. Il n’y a pas de solution dans l’immédiat, dictature et extrémismes ne font que repousser les échéances : guerre et/ou famine. C’était le diagnostic posé par Malthus dès 1798 dans son Essai sur le principe de population : « Les obstacles à la population qui maintiennent le nombre des individus au niveau de leurs moyens de subsistance, peuvent être rangés sous deux chefs. Les uns agissent en prévenant l’accroissement de la population, et les autres en la détruisant. La somme des premiers compose ce qu’on peut appeler l’obstacle privatif ; celle des seconds, l’obstacle destructif. L’obstacle privatif, en tant qu’il est volontaire, est propre à l’espèce humaine et résulte d’une faculté qui le distingue des animaux ; à savoir, de la capacité de prévoir et d’apprécier des conséquences éloignées. Les obstacles qui s’opposent à l’accroissement indéfini des plantes et des animaux privés de raison sont tous d’une nature destructive. » (Malthus, Essai sur le principe de population – Flammarion 1992, tome 1, page 75 à 84)

Que faire ? Prendre conscience médiatiquement du poids du nombre. Malheureusement ce n’est pas le cas. Le Fonds des Nations Unies pour la population a même récemment réalisé un dossier à charge, « Le problème des discours sur la « surpopulation » (https://www.unfpa.org/fr/swp2023/too-many). L’idée générale, c’est que ces discours sont réellement néfastes : « Ils présentent la survie de l’humanité comme un problème plutôt qu’une réussite… Ils détournent l’attention des vrais enjeux urgents… Ils laissent entendre qu’il faudrait neutraliser la liberté de choix des femmes en matière de procréation. » Un point de vue engagé qui mérite d’être discuté !

(texte que nous a fait parvenir Michel Sourrouille)

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Nous préparons une planète à feu et à sang

Sans commentaire, les faits se suffisent à eux-mêmes

La Norvège prête à autoriser l’exploration minière de ses fonds marins

L’exploitation de ses fonds marins, riches en hydrocarbures, a déjà permis à la Norvège d’amasser une fortune considérable. Alimenté par les revenus tirés de l’extraction du gaz et du pétrole, son fonds souverain pèse 15 300 milliards de couronnes (soit 1 300 milliards d’euros). Cette manne financière, cependant, devrait se tarir à mesure que la transition écologique progresse. Alors Oslo prévoit déjà la suite : mardi 20 juin 2023, le gouvernement, dirigé par le travailliste Jonas Gahr Store, a annoncé qu’il souhaitait ouvrir une partie du plateau continental norvégien à l’exploration minière…

La Norvège octroie de nouvelles licences pétrogazière

Qu’importent les appels répétés du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à « laisser le charbon, le pétrole et le gaz dans le sol, là où ils doivent être », le ministre norvégien du pétrole et de l’énergie a annoncé l’octroi de 62 nouvelles licences d’exploration, dans des zones dites « matures » (déjà exploitées)…

Tout n’est pas perdu, mais presque

Norvège : les ONG remportent une victoire contre l’État lors d’un procès pour le climat

Alors que le gouvernement a octroyé récemment soixante-deux nouvelles licences d’exploration, le tribunal d’Oslo a invalidé, deux jours plus tard, trois permis d’exploitation accordés aux géants norvégiens Equinor et Aker BP en mer du Nord. L’Etat est condamné pour ne pas avoir réalisé d’étude préalable sur l’impact climatique de ces projets avant de donner son feu vert.

Et pas seulement du point de vue de la production selon la Cour suprême en 2023, mais en intégrant les émissions générées par les combustibles, qu’ils soient utilisés en Norvège ou à l’étranger. Il n’est pas possible d’exclure que les émissions d’un seul de ces champs pétroliers suffisent à activer un ou plusieurs points de bascule par réactions en chaîne, provoquant l’effondrement du système climatique.

Le ping-pong habituel

Papinou : Puisque cela n’aura absolument aucun effet sur la consommation, ce pétrole sera extrait ailleurs dans des conditions bien pires, bravo ! Attaquons la consommation, s’en prendre à la production est une énorme hypocrisie.

Edies olé : et les deux mon capitaine? Au lieu de débattre du sexe des anges qui fait l’œuf…

jea.vie : Si le pétrole norvégien assurer l’indépendance de l Occident par rapport au pétrole et au gaz russes on ne peut qu’y être favorable. Les militants écolos devraient aussi aller défiler sous les fenêtres de Poutine … qui se soucie comme d une guigne du réchauffement climatique

Goku : Quand leurs forêts brûleront comme au Canada, ils commenceront peut-être à reculer…

Rodgeur : Les Norvégiens sont très riches grâce à leur pétrole.

perspicace : mais le pétrole ne se mange pas !

Artemis purp : De toute façon c est plié avec 10 milliards d habitants (démographie africaine, délirante) alors autant que les jeunes en profitent en consommant sans limites…voyages fringues bouffe etc..no futur …

Baize : En même temps arrêter de produire du pétrole demain et un mois plus tard c’est la guerre civile. Les Hypocrites se sont tous ceux qui font croire que l’on peut se passer d’un pétrole bon marche sans créer le chaos. La solution est soit la limitation drastique de la population (je vous laisse imaginer les moyens nécessaires), soit un changement de mode de vie radical qui ne pourra qu’être imposé, tellement il ira à l’encontre des aspirations de la population. Bref l’avenir de la planète est dans une société totalitaire a l’extrême.

EnioGB : Qui peut encore croire que l’on va s’en sortir sans souffrir ?

« I have nothing to offer but Blood, Toil, Tears and Sweat »

s’exclamait Churchill le 13 mai 1940

Je n’ai rien d’autre à offrir que du  sang, de la peine, des larmes et de la sueur .

Nous sommes en état de guerre, de guerre contre la planète.

Une seule solution la décroissance (maîtrisée ?)

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Surpopulation en Algérie, 45 millions d’hab.

En 1965, Boumediene déclarait en s’emparant du pouvoir qu’à la fin du siècle l’Algérie sera une grande puissance grâce à ses 40 millions d’habitants. L’agronome René Dumont lui faisait tenir immédiatement ce  message : « Sur 40 millions d’Algériens, il y aura 39 millions de miséreux et 1 million de privilégiés. » Le pétrole qui irrigue encore les artères commerciales, charrie aussi le poison qui va tuer l’économie, et donc l’emploi et la stabilité sociale. Les recettes pétro-gazières algériennes dépassent aujourd’hui les 50 milliards de dollars à la fin 2022. Elles contribuent à près de 60% du budget de l’État. Mais des experts pétroliers, dont trois anciens PDG de Sonatrach, la société nationale des hydrocarbures, réunis à la veille de la commémoration de la nationalisation du secteur pétrolier en 1971, dressent déjà de sombres constats en Algérie : la fin de la rente pétrogazière est proche. Le pic de la production gazière a été atteint en 2005. La production de pétrole décline également. La politique de redistribution de la rente menée depuis 2011 pour contrer la « contamination » du printemps arabe deviendra non soutenable. La faute à la surpopulation.

La population algérienne est passée de 2,5 millions en 1856 à 4 millions d’habitants (dont 600 000 Européens) au début du vingtième siècle. On compte 45 millions d’Algériens en 2023 malgré une importante émigration, avec des besoins occidentalisés. Le taux de croissance annuel de la population est de 1,7% en 2021, soit un doublement de la population en 40 années. La densité en 1950 était de seulement 3,7 hab./km², mais de 18,4 actuellement, très inégalement répartie. L’Algérie couvre près de 2,4 millions de km² dont deux tiers montagneux ou steppiques, Imaginez une Algérie peuplée de 90 millions de personnes sur un espace semi-désertique. La partie saharienne représente 80 % de la superficie totale. En conséquence le pourcentage de terres arable est seulement de 3 %. En 2022, le sucre, les pâtes, l’huile, la semoule et tous les dérivés du blé sont désormais interdits à l’exportation en Algérie. Le chef de l’État algérien a également demandé la criminalisation de l’exportation de ces produits. Le conseil des ministres algérien a aussi insisté sur la nécessité de continuer à interdire complètement l’importation de viande congelée… Ces mesures s’inscrivent dans la stratégie de lutte contre la flambée des prix alimentaires. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 70 % du blé consommé en Algérie est importé. L’Algérie se lance aujourd’hui le difficile défi de l’autonomie alimentaire. Mais tant que la population continuera d’augmenter, ce défi ne pourra pas être relevé.

Le nombre de naissances passe de 600 000 naissances par an dans les années 1990-2000 à près de 1 million de naissances aujourd’hui. Après une chute rapide de la natalité dans les années 1980-1990, faisant passer la fécondité de 4,5 enfants par femme en 1990 à 2,4 enfants par femme en 2000, la fécondité a remonté sensiblement depuis, progressant régulièrement et dépassant les 3 enfants par femme depuis 2012 (3,1 enfants par femme en 2015, 2,94 enfants en 2020). Il n’y a pas de transition démographique ; cela s’explique par la hausse de la pratique de l’islam et l’influence religieuse dans la vie quotidienne. Le taux de natalité est également encouragé par le rajeunissement de l’âge du mariage. À cela s’ajoute un reflux de la pratique contraceptive dans le mariage.

La surpopulation devrait être aujourd’hui une des angoisses du monde. Presque tous les pays sous-développés ont aujourd’hui une progression démographique qui s’établit à 2 % par an et parfois davantage. C’est un des triomphes de la médecine. Voici déjà trente ou quarante ans qu’au Maroc, en Algérie, en Tunisie, l’équilibre séculaire a été rompu. La date de 1930 marque à cet égard la rupture : l’amélioration des conditions alimentaires et sanitaires avait, en réduisant la mortalité, poussé à la hausse des courbes démographiques. Mais ce triomphe, en multipliant les bras à employer et les bouches à nourrir, pose au monde du 21ème siècle des problèmes qu’avaient pu ignorer les générations précédentes. Nous avons dépassé le chiffre de 8 milliards d’êtres humains en novembre 2022. Cette violente poussée démographique rend précaire l’équilibre mondial et les stabilités régionales.

L’avis de René Dumont reste prémonitoire : il y aura beaucoup de miséreux pour quelques privilégiés seulement. Pas seulement en Algérie !

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

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Baisse des naissances, LE MONDE est contre !

Lors de sa conférence de presse le 16 janvier 2024, Emmanuel Macron a promis un « réarmement démographique » en évoquant notamment la création d’un « congé de naissance » proposé aux deux parents, qui serait plus court, mais mieux rémunéré que le congé parental actuel, ainsi qu’un plan de lutte contre l’infertilité. Le quotidien LE MONDE salue cette initiative, son éditorial s’inquiète de la baisse de la natalité !

Ce journal « de référence » ne sait pas que la France est surpeuplée et semble ignorer ce que les Malthusiens appellent pyramide de Ponzi démographique : plus d’enfants aujourd’hui pour payer les retraites, c’est encore plus de retraités demain, un cercle vicieux ingérable car nataliste.

éditorial du MONDE : « Le taux de fécondité est tombé à 1,68 enfant par femme en âge de procréer, s’éloignant encore un peu plus du seuil de renouvellement des générations, soit 2,1 enfants par femme. La liste des raisons qui conduisent à renoncer à faire des enfants n’a cessé de s’allonger. Les politiques familiales peuvent infléchir les tendances, rarement les inverser. Le mal est profond, et nous devons nous en inquiéter sans délai. La baisse des naissances, conjuguée à l’augmentation de l’espérance de vie, représente un immense défi pour le financement de notre système de protection sociale. La pérennité du système est menacée. L’impossibilité d’en débattre de façon éclairée est préoccupante… »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Citoyenne : Penser aux naissances pour payer les retraites c’est vraiment prendre les femmes pour des tiroirs caisse. Il faut se poser les bonnes questions, pourquoi les jeunes ne veulent plus avoir d’enfants ? Est-ce que le monde dans lequel vont devoir vivre les nouvelles générations laisse présager d’un mieux pour l’humanité. Bref on croirait Poutine qui demande aux femmes de rester à la maison élever des enfants pour la Nation. Le congé parental de 6 mois, mais après qui garde le bébé? Faire un enfant ne devrait pas être un sujet de politique nataliste.

ben tiens : Nombreux sont ceux qui pensent que la croissance de la population est absolument nécessaire pour l’équilibre de la société. Cet éditorial le sous-entend aussi. C’est faux. D’une part, la situation de pays comme le Japon, confronté au vieillissement depuis pas mal d’années, montre qu’il est possible de gérer cette question. D’autre part, la croissance démographique infinie que beaucoup appellent de leurs vœux est à bien des égards similaire à la croissance économique qui se heurte à la finitude des ressources.

Vetiver : La baisse de la natalité, c’est une bonne nouvelle. Les citoyens comprennent très bien que le monde futur va être tout sauf une partie de plaisir. Comment avoir des enfants dans ces conditions ? Nos politiques ne prenant pas de décisions ni n’élaborant de programmes de gouvernement pour préparer la rupture écologique (préparation à la décroissance, réduction drastique des émissions de CO2, de l’utilisation des plastiques …), nos «  jeunes » décident à leur place en faisant moins d’enfants.

Erwann LeMeur : La baisse de la natalité dans les pays riches est une bonne nouvelle si l’on considère la nécessaire diminution des émissions de carbone et le problème du changement climatique. Il est assez symptomatique de voir le Président et la plupart des commentateurs présenter ce dossier sur le seul plan économique et la nécessité de perpétuer nos équilibres sociaux et le « business as usual ». La perspective + 4°C, la fonte des glaciers et l’élévation du niveau des océans ne semblent pas perturber nos intégristes de l’économie en folie.

LargoF : Le « réarmement » démographique est une très mauvaise idée. Le monde doit vieillir pour réduire sa population en surnombre qui fait partie des raisons de la catastrophe climatique.

Mérovingien : Nos enfants et nos petits-enfants auront à se battre contre un milieu naturel hostile avec le réchauffement climatique, et aussi probablement à se battre tout court si les banlieues font les deux tiers du pays.

Isaman : Quel intérêt de donner naissance à des enfants pour reproduire notre modèle de société : celui ou l’argent sert de valeur sociale, ou l’on peut empoisonner son prochain avec des pesticides et autres joyeusetés en se disant que l’on contribue à nourrir la planète, où l’on vit en pillant les pays qui ont des ressources en leur faisant miroiter qu’il deviendront comme nous…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Macron, sans enfant, et pourtant nataliste

extraits : Lors de sa conférence de presse, le chef de l’État a évoqué le 16 janvier 2024 deux mesurettes pour relancer la natalité française en berne : un congé de naissance et un plan contre l’infertilité en vue du « réarmement démographique » du pays. Les réactions des internautes sont toutes hostiles à ce désir de puissance par le nombre…

Marine Le Pen pour une politique nataliste

extraits : Le haut-commissaire au plan, François Bayrou, réclamait en mai 2021 un « pacte national pour la démographie », passant par la relance d’une politique nataliste. Dans son programme présidentiel de 2022, Marine Le Pen écrivait : « Choisir l’immigration, ce serait considérer que les êtres humains sont interchangeables, réductibles à des statistiques économiques. A l’inverse, faire le choix de la natalité, c’est s’engager à assurer la continuité de la nation, et la perpétuation de notre civilisation. »…

Japon, le gouvernement devient nataliste

extraits : En juillet 2014, nous écrivions sur ce blog biosphere : Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité ? Retenons que le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes au lieu de 125 actuellement. Malgré ce constat objectif de surpopulation, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mis en avant aujourd’hui, mais le vieillissement !!!…

Le planning familial international, nataliste

extraits : Le 15 novembre 2022, notre monde comptera 8 milliards d’individus. Voilà un chiffre à célébrer, mais aussi une occasion de réfléchir : comment créer un monde où 8 milliards d’entre nous peuvent s’épanouir ? La croissance de notre population témoigne des progrès de l’humanité, notamment de réductions de la pauvreté et de l’inégalité des genres, d’avancées dans la santé, et d’un accès élargi à l’éducation. Cela a permis à un plus grand nombre de femmes de survivre à leur accouchement, à plus d’enfants de survivre au-delà des premières années de vie, et a eu pour résultat des vies plus longues et en meilleure santé, décennie après décennie…

Malthusien ou nataliste, faut choisir

extraits : Malthus était un écologiste avant la lettre, un démographe avant même que le mot ne soit inventé, un éducateur à une époque où le peuple était encore analphabète et même un ethnologue bien au fait des comparaisons culturelles internationales. Dans son essai sur le principe de population, il a analysé dès 1798 la tendance structurelle à une augmentation beaucoup trop rapide de la population humaine par rapport à la progression plus lente des ressources alimentaires, obligeant à la maîtrise de la fécondité humaine sinon on obtenait épidémies, guerres et famines. La portée de son message était telle que son nom est entré dans le dictionnaire : « Malthusien, qui est partisan des doctrines de Malthus… »…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Baisse des naissances, LE MONDE est contre ! Lire la suite »

Des livres incontournables sur la surpopulation

Nombre d’ouvrages sont parus ces dernières années pour dénoncer nos effectifs pléthoriques et leur croissance permanente. Pour s’en convaincre, voici une brève sélection par Didier Barthès de livres sur ce thème 

http://economiedurable.over-blog.com/2024/01/surpopulation-de-livres.sur-la-surpopulation.html

Essai sur le principe de population

Première édition -1798, Editions J.Johnson – en France en 1992 aux éditions Flammarion, 2 tomes 475 et 440 p.)

Présentation sur le site biosphere

La bombe P, 7 milliards d’hommes en l’an 2000

Paul et Anne Ehrlich. (Première édition 1968, Editions Sierra Club/ Ballantine Books. – en France en 1972. Editions les Amis de la Terre – J’ai lu.

Conférence de l’auteur (en anglais).

 Surpopulation… Mythe ou réalité ?

Ouvrage collectif, coordination Michel Sourrouille (2023. Editions Edilivre, 263 p.)

Recension sur le site Economie Durable

 La sagesse de l’éléphante. Une démographie Responsable pour une écologie efficace.

Bernard Bousquet (2023 Editions Libre & Solidaire, 333 p.)

Recension sur le site Economie Durable

 Le défi du nombre

Antoine Waechter – Didier Barthès. (2022, Editions Baudelaire, 136 p.)

Recension sur le site Economie durable

 Avoir des enfants dans un monde en péril. Les clés d’un enjeu de société.

Luka Cisot. (2022, Editions Yves Michel, 148 p.)

Présentation sur le site de l’éditeur

 Alerte Surpopulation. Le combat de Démographie Responsable

Michel Sourrouille (2022, Editions Edilivre, 212 p.)

Présentation sur le site Biosphère

 Le Malheur de naître

Michel Tarrier (2022, Editions Edilivre, 194 p.

Présentation sur le site de l’éditeur

 Démographie, l’impasse évolutive. Des clés pour de nouvelles relations Homme – Nature.

Jean-Michel Favrot (2020, Editions BoD, 554 p.)

Recension sur le site Economie durable 

 Arrêtons de faire des gosses. Comment la surpopulation nous mène à notre perte

Michel Sourrouille (2020, Editions Kiwi.)

Recension sur le site Economie Durable

 Permis de Procréer

Antoine Buéno (2019, Editions Albin Michel, 222 p.)

Entretien avec l’auteur

 Surpopulation; l’alerte mondiale

Jean-Michel Hermans (2019, Editions Dualpha, 258 p.)

Présentation sur le site Galignani

 Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence

Jean-Loup Bertaux (2017, Fauves Editions, 232 p.)

Présentation en conférence

 Moins nombreux, plus heureux. L’urgence écologique de repenser la démographie

Ouvrage collectif, coordination Michel Sourrouille (2014, Editions Baudelaire, 175 p.)

Recension sur le site Economie Durable

 La surpopulation et ses limites

Claude Bersay (2013, Editions Persée, 84 p.)

Présentation sur le site Les Mots et les choses

 Le poids du nombre, L’obsession du surpeuplement dans l’histoire

Georges Minois (2011, Editions Perrin, 677 p.)

Recension sur le site Economie Durable

 Faire des enfants tue. Eloge de la dénatlité

Michel Tarrier et Daisy Tarrier (2008 Editions du Temps)

Réédité en 2011 en version augmentée sous le titre « Faire des enfants tue… la planète »

Présentation sur le site Biosphère (edition 2011)

No kid. quarante raisons de ne pas avoir d’enfant

Corinne Maier (2007, Editions Michalon, 171 p.)

Présentation sur le site Emmaüs

 L’art de Guillotiner les procréateurs. Manifeste anti-nataliste

Théophile de Giraud (2006, Editions Le mort qui trompe, 207 p.)

Evocation du livre avec l’auteur

 L’explosion Démographique

Albert Jacquard (2006, Editions Le Pommier, 127 p.)

Présentation sur le site de la librairie Dédicaces

Enfin la surpopulation constitue également le thème principal ou secondaire de nombreux romans. vous trouverez de nombreux ouvrages présentés par exemple sur les sites Babelio ou Booknode. Le plus célèbre sans doute : Les Monades urbaines de Robert Silverberg dans lequel une population gigantesque (75 milliards d’humains) vit dans de gigantesques tours (les Monades). Le thème est également très présent dans le livre de Dan Brown Inferno. On le retrouve aussi dans Ravage de René Barjavel où la société se reconstruit sur des base de petites structures abritant une population beaucoup moins nombreuse.

Pour compléter,

cette bibliographie déjà paru sur notre blog biosphere le 1er septembre 2023

Bibliographie sur le constat de surpopulation

https://biosphere.ouvaton.org/blog/bibliographie-sur-le-constat-de-surpopulation/

en savoir encore plus, un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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1,4 milliards de Chinois, et ça ne suffit pas

En Chine, la procréation médicalement assistée est réservée aux couples mariés, ce qui force les célibataires à recourir à des cliniques à l’étranger. LE MONDE fait la promotion de la PMA, un système qui reste pourtant complètement marginal et hors de prix dans une Chine surpeuplée.

Simon Leplâtre : Les mères solo racontent leur parcours du combattant : « Je peux vivre sans être mariée, mais pas sans avoir des enfants ». Jusqu’à 2016, seul un enfant né d’un couple marié pouvait être enregistré et obtenir le « hukou », le permis de résidence qui donne accès à l’éducation et à la sécurité sociale. Longtemps, les enfants nés hors mariage, ou sortant de la politique de l’enfant unique, étaient appelés des « hei hukou » (littéralement « permis de résidence noir »), devenant des sous-citoyens exclus de l’école publique et des principaux services sociaux. La loi a changé avec la fin de la politique de l’enfant unique, remplacée, en 2016, par une « politique des deux enfants », puis des trois enfants, avant d’être complètement abandonnée en 2023. Sans contrôle des naissances, plus de raison de refuser aux enfants surnuméraires leur citoyenneté. L’Etat s’est aperçu que le vieillissement de la population va trop vite, et cherche désormais à encourager les couples à faire plus d’enfants. Mais les « mamans solo » chinoises doivent encore passer des semaines, voire des mois à l’étranger pour avoir accès à la PMA, augmentant d’autant le coût de leur projet d’enfant.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Le vieillissement a bon dos ! 1,4 milliards de Chinois et ça ne leur suffit pas… certaines femmes célibataires ont donc selon le journaliste Leplâtre envie de recourir à la PMA ! Si ces femmes avaient un peu de jugeote, elles assumeraient leur stérilité volontaire pour ne pas peser encore plus par des enfants supplémentaires sur des ressources naturelles de plus en plus limitées dans un monde de béton et de démesures. Et n’importe quel psy censé leur ferait remarquer qu’un enfant sans père, c’est comme si la moité du ciel lui manquait.

Mais le journal LE MONDE ignore la problématique malthusienne de l’incompatibilité d’une surpopulation avec la raréfaction des ressources. Pour ce journal, toute baisse de population est une catastrophe, et on doit donc pouvoir enfanter à n’importe quel prix. La preuve, si on tape sur leur moteur de recherche interne « démographie Chine », on obtient le résultat suivant :

– En 2022, le pays le plus peuplé au monde a vu sa population décroître pour la première fois depuis soixante et un an, mais le sujet est largement nié par les autorités. (24 janvier 2023)

– La Chine, pays le plus peuplé du monde, a vu sa population baisser pour la première fois en plus de soixante ans (17 janvier 2023)

– Pour enrayer le déclin démographique, la Chine veut limiter les avortements « non médicaux » (17 février 2022)

– La juriste Isabelle Feng observe, dans une tribune au « Monde », que ce ne sont pas les conséquences sociales du vieillissement qui inquiètent le Parti communiste chinois, mais l’affaiblissement politique qu’il implique. (18 juin 2021)

– L’économiste Patrick Artus : Le premier problème auquel la Chine va être confrontée est le vieillissement démographique. La population en âge de travailler (20 à 64 ans) augmentait de 1,8 % par an au début des années 2010. Mais elle recule de 0,2 % par an depuis le début des années 2020… (20 mars 2021)

De notre côté nous pouvons démontrer que ce dont souffre la Chine, c’est de surpopulation. En conséquence vouloir toujours plus d’enfants, c’est une inconséquence ! Lire sur notre blog biosphere

Surpopulation en Chine, une idée tabou ?

extraits : Depuis des années les médias nous bassinent avec le vieillissement de la population chinoise. Or résoudre les problèmes par plus de natalité, donc par plus de vieux et de retraités demain, ne résout fondamentalement rien du tout quand un pays est surpeuplé. La Chine était jusqu’en avril 2023 le pays le plus peuplé du monde juste devant l’Inde. Entre 1950 et 1970, la population est passée de 540 millions à 800 millions pour dépasser le chiffre vertigineux de 1,4 milliards de personnes en 2020. La densité est élevée, de 150 hab./km² pour une moyenne mondiale de 60 hab./km². Ce pays dispose de 10 % de la superficie cultivable mondiale, mais doit nourrir 18 % de la population mondiale…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

1,4 milliards de Chinois, et ça ne suffit pas Lire la suite »

Capacité de charge, elle est dépassée

Pour la population humaine, à l’échelle de toute la planète, il est très difficile d’estimer avec précision le nombre de personnes pouvant vivre sur Terre, en termes de ressources, de place, mais aussi de bien-être.

Combien d’humains Terre peut-elle supporter ?

Le pasteur Thomas Malthus, un des pères de l’économie politique et de la démographie, estimait en 1798 que la capacité des humains à se reproduire dépasserait un jour celle de produire suffisamment de nourriture. Depuis lors, au moins 90 nouvelles estimations de la capacité humaine de la Terre ont été publiées, avec une fourchette très large allant de moins d’un milliard à plus de 1027 (1000 quadrillions) individus.

Un rapport de 2001 de l’ONU expose que les deux tiers des estimations sont situés entre 4 milliards et 16 milliards, avec une médiane d’environ 10 milliards. Déjà à cette période, les conclusions étaient sans appel : « L’activité humaine altère la planète à une échelle sans précédent. Davantage de personnes utilisent davantage de ressources plus intensément que jamais auparavant – et laissent une plus grande ‘empreinte’ sur la terre. La pauvreté mondiale ne peut pas être réduite si l’on ne réduit pas en même temps les dommages causés à l’environnement par l’accumulation de richesses et la consommation, ainsi que la croissance démographique. Il faut consacrer plus d’attention et de ressources à équilibrer les besoins humains et environnementaux ». Les estimations récentes sont beaucoup plus basses, particulièrement lorsque l’épuisement des ressources et les problèmes environnementaux sont pris en considération.

Pour Joel E. Cohen, biomathématicien américain, la capacité humaine de la Terre est déterminée par des contraintes naturelles que certains choisiront de souligner, alors que d’autres mettront en exergue des choix dont un grand nombre résultent de décisions prises par des milliards de personnes

Ce n’est donc pas du point de vue purement mathématique (nombre d’habitants) qu’il faut considérer la capacité de la Terre à nous héberger, mais bien en prenant en compte notre mode de vie, nos activités, le respect de la nature. La population diminuera, quel que soit le scénario envisagé, mais aujourd’hui, il reste à déterminer dans quelles conditions cette humanité réduite pourra vivre sur cette planète que nous voyons brûler de toute part à cause des vagues de chaleur accentuées par le changement climatique.

Le point de vue des écologiste malthusiens

La « capacité humaine de la Terre » est d’abord un oubli significatif de la capacité de la terre à maintenir la biodiversité. C’est de l’anthropocentrisme pur jus. Si on se risque à un chiffre de population humaine maximale que la Terre peut supporter durablement, il faut remonter au début de la révolution industrielle ; soit un milliard comme en 1800. Mais comme nos 8 milliards actuels, boulimiques de surconsommation, vont continuer à dégrader les ressources de la Terre pendant encore quelques dizaines d’années, le chiffre final sera certainement bien en dessous du milliard. Comme on n’a pas respecté les enseignements de Malthus, ce sera le triptyque guerres, épidémies et famines qui feront le tri entre des humains surnuméraires. La Terre ne négocie pas, et quand on lui fait la guerre, elle ne pardonne pas.

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population minimum viable

extraits : Quel est le minimum incompressible de population pour une espèce déterminées ? Le rhinocéros noir d’Afrique comptait un million d’individus au début du XXe siècle, 10 000 en 1950 et 2600 seulement en 2001. A ce rythme, la population humaine passerait en un siècle de 6 milliards de personnes à moins de 16 millions. Une telle évolution serait-t-elle catastrophique ? Les chercheurs ont défini le concept de « population minimum viable » et estimé à 50 femelles l’assurance de ne pas voir l’espèce s’éteindre  à moyen terme, à 500 femelles la garantie que l’espèce soit protégée à long terme…

démographie mondiale et capacité de charge planétaire

extraits : Dans l’expression « niveau de vie moyen » de la Terre le rapport entre la consommation d’énergie par personne et le nombre de la population, on pourrait énoncer que plus le niveau de vie est élevé, moins la planète peut accueillir de personnes. Si cette hypothèse est vraie, le nombre maximal d’humains sur terre, au niveau de vie moyen actuel, déclinera d’environ 7 milliards à environ 5 milliards en 2050, puis 2 à 3 milliards en 2100…

La France ne peut nourrir que la moitié de sa population

extraits : Quelle est la population maximum que peut théoriquement accepter la France, avec ses propres ressources et au niveau de vie que l’on estime comme minimum décent (manger, se loger, se chauffer, s’éduquer, se soigner)… tout en préservant les écosystèmes qui nous fournissent tout cela ? Mon pronostic est que le territoire français actuel pourrait nourrir durablement peut-être 30 millions de personnes « sobres » s’il venait à être privé d’engrais et de pétrole pour les machines agricoles, si on trouvait une dizaine de millions de bras pour aller remplacer les machines et si on adoptait des pratiques culturales aptes à sauver les sols…

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Surpopulation… Mythe ou réalité ?

Surpopulation… Mythe ou réalité ?

une recension JNE de ce livre collectif par Laurent Samuel

https://www.jne-asso.org/2024/01/07/surpopulation/

« L’idée de ce livre collectif provient d’une désillusion personnelle, explique Michel Sourrouille. Je croyais que le passage, selon l’ONU, à 8 milliards d’humains le 15 novembre 2022 allait provoquer un choc médiatique et sensibiliser les populations au fait que 1 milliard de Terriens de plus ces onze dernières années, c’était beaucoup trop et beaucoup trop vite. À mon grand étonnement, cela n’a pas eu lieu. » Pour autant, Michel Sourrouille, auteur de nombreux livres de référence sur le sujet, ne s’est pas découragé, bien au contraire. Il a résolu de mobiliser une vingtaine de personnalités pour composer un ouvrage collectif qui apporte des éclairages variés sur ce sujet complexe.

Parmi les contributions, on notera en particulier celle de Didier Barthès, qui s’interroge sur les raisons du désintérêt des écologistes d’aujourd’hui pour la question démographique, alors même que ce thème était au cœur des réflexions de leurs « ancêtres » des années 1970. On retiendra aussi ce rappel de l’essayiste Antoine Bueno : « De la même manière que la surface d’un rectangle est égale à sa largeur fois sa longueur, notre empreinte écologique est égale à notre mode de vie multiplié par notre nombre. » Partisan d’une limitation des allocations familiales aux seuls ménages modestes, l’auteur de « Permis de procréer » (2019) et de « L’effondrement (du monde) n’aura (probablement) pas lieu » (2022) pose la question : « qui fait aujourd’hui des enfants pour payer moins d’impôts sur le revenu ? ». Sur le plan mondial, Antoine Bueno plaide avec raison pour un financement international du planning familial et pour des encouragements à la scolarisation des filles.

De son côté, Michel Sourrouille relate ses échanges infructueux avec les responsables de Greenpeace France pour faire supprimer, ou au moins modifier, un texte mis en ligne sur le site de cette ONG balayant toute responsabilité de la démographie sur la crise climatique, au motif que le « contrôle de la population mondiale » serait « une idée aux origines racistes ». Un texte toujours présent sur le site greenpeace.fr à l’heure où ces lignes sont écrites. Enfin, le physicien Philippe Waldteufel s’étonne de ce que « le résumé synthétique pour les décideurs du 6e rapport d’évaluation du GIEC, publié en mars 2023, ne dit pas un mot de démographie, qu’il s’agisse d’adaptation aux changements climatiques ou d’atténuation de ces derniers ».

Ce livre est dédié à la mémoire d’Alain Hervé (JNE), fondateur des Amis de la Terre France en 1970, qui, en tant que directeur de collection, avait publié en 1971 aux éditions Fayard « La Bombe P » de Paul et Ann Erhlich, livre de référence (controversé) sur le sujet, et à celle de René Dumont qui, dans son programme de présidentiable écolo en 1974, avait intégré la question démographique.

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Compost et recyclage, l’illusion croissanciste

La bouse de vache que le paysan récupérait était d’une composition relativement simple. Avec la complexité des déchets des ménages, il est impossible de garantir la qualité du compost que l’on va récupérer. Urbanisation, surpopulation et surconsommation nous amènent dans une impasse. Baptiste Monsaingeon est l’auteur d’Homo detritus. Critique de la société du déchet. Voici son diagnostic.

Baptiste Monsaingeon : « La collecte séparée des déchets organiques aurait dû être mise en place bien plus tôt ! Depuis trente ans. Aujourd’hui il s’agit d’envisager la biomasse comme un nouvel or noir. Le souci, c’est que cela ne répond pas au problème de fond de la surproduction et de la surconsommation, mais que, au contraire, cela contribue à l’aggraver. Il y a un risque que le tri des biodéchets dans les foyers favorise paradoxalement des pratiques de gaspillage alimentaire. Les promesses du tout-recyclage nourrissent l’espoir qu’il est possible de continuer comme avant, malgré les bouleversements écologiques en cours. La mise en place des filières de recyclage n’a pas enrayé la production de produits jetables, par exemple. Pire, elle a pu constituer un argument permettant de rendre acceptable leur consommation.

Certains discours qui valorisent le compostage comme participant d’une économie circulaire perpétuent cette utopie d’une croissance illimitée. En visant à l’immortalité par la technique, les sociétés industrielles s’inscrivent en réalité dans une démarche mortifère pour l’environnement. »

Le point de vue des écologistes

Ours : Le rôle premier du recyclage, c’est de déculpabiliser l’acheteur ! Si l’on prend l’exemple des téléphones, toutes les marques insistent sur le recyclage et – plus encore – sur l’utilisation de matériaux recyclés. Cela permet de levé le frein au renouvellement convulsif des téléphones, un mouvement perpétuel – et donc sans impact – étant possible grâce au recyclage. Sauf que dans les fait, seul 1 % de la masse des téléphones est recyclé, les 99 % restant partant en décharge ! Ce qui est vrai pour les téléphones est vrai dans tous les domaines, pour tous les produits recyclés. Cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas recycler – bien au contraire – mais que le recyclage ne doit pas être un alibi à une consommation effrénée.

Michel Brunet : Les « foyers » ne sont pas tant gaspilleurs que çà si on suit la chaîne alimentaire. 32% du gaspillage alimentaire a lieu pendant la phase de production (culture, élevage, récolte), 21% du gaspillage alimentaire se produit au moment de transformation (industries agroalimentaires), 14% des pertes alimentaires sont causées lors de la distribution (dans les commerces, industriels, grandes surfaces…), 33% de la nourriture gaspillée est jetée lors de la consommation (la moitié au restaurant et la moitié dans les foyers). Répartition du gaspillage alimentaire en France selon l’lnsee

O.Kusai : Je partage les constats de Baptiste Monsaingeon sur les déchets, mais je reste aussi sur un goût amer d’impuissance. Je me demande vraiment qu’est-ce que change un tel discours dans l’espace public ? Voir si ce n’est pas contre-productif (dois-je arrêter mon lombricompost) ? Où sont les solutions ? Et finalement, à quoi ça sert de produire du savoir ?

A. Meinier : La « croissance illimitée » est le substrat idéologique même du capitalisme thermo-industriel. Donc en sortir, c’est sortir du capitalisme. On a déjà essayé, on connaît le résultat !

Michel SOURROUILLE : Si elles pratiquaient le recyclage total, les populations industrielles mûrissantes, à population stable, pourraient aisément fonctionner grâce aux stocks d’acier, d’aluminium, de papier, de verre, etc., qui existent déjà. Mais le geste du tri sélectif avec le récipient particulier pour le compost, la poche transparente pour le recyclage, la poche ordinaire pour les déchets ultimes, le conteneur à l’extérieur spécialisé pour le verre ou le plastique, les récipients dédiés aux piles usagées ou aux huiles de vidange, tout cela entraîne un coût en énergie qui n’a pas d’avenir. Les boues d’épuration des centres urbains ne trouvent plus à se recycler, toute concentration d’activité sur un territoire pose des problèmes insolubles. L’avenir du déchet, c’est donc sa disparition à la source, le compost dans son propre jardin, le cabas à provision au lieu de la poche plastique, les objets réutilisables directement par l’usager.

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La croissance étouffée par ses déchets

extraits : Nos déchets forment désormais de véritables couches géologiques. Il est certain qu’aucune créature autre que l’homme n’a jamais réussi à souiller son nid en un temps aussi court. Dans son livre, Homo detritus, critique de la société du déchet, Baptiste Monsaingeon constate que jusqu’à la fin du XIXe siècle, le déchet n’existe pas. Les excréta urbains servent de matières premières, les chiffons sont récupérés, les boues organiques (épluchures et boues noires) servent de compost pour les paysans. L’apparition des poubelles marque l’abandon de ces vertueuses pratiques de synergie entre villes et campagnes. Le 24 novembre 1883, Eugène-René Poubelle, préfet du département de la Seine, impose aux Parisiens l’usage de réceptacles pour l’enlèvement des ordures ménagères…

Un univers sans déchets, possible pour zero waste

extraits : Béa Johnson, une Française installée près de San Francisco, est devenue la figure du mouvement international « zero waste ». Dans la famille Johnson, chacun a une garde-robe qui tient dans une seule valise. Béa, la maman, possède en tout et pour tout une vingtaine de vêtements. La vie doit être « hypersimple » et les vêtements, « multifonctionnels ». Passionnés du minimalisme, le maître-mot chez les Johnson est « usage multiple ». Leur philosophie tient en cinq principes : « Refuser le superflu ; réduire le nécessaire ; réutiliser ce que l’on achète ; recycler tout ce que l’on n’a pas pu refuser ; composter le reste. »…

Un composteur pour tous et toutes

extraits : A compter du 31 décembre 2023, toutes les villes européennes devront proposer une solution de tri des biodéchets à leurs habitants, dans le cadre de l’application du « Paquet économie circulaire » adopté en 2018 par le Parlement européen et les Etats membres. La France a retranscrit cet objectif dans la loi antigaspillage pour une économie circulaire, votée début 2020…

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L’impossible assurance anti-apocalypse

Aurez-vous accès à l’eau potable si rien ne sort de votre robinet et si les supermarchés sont vides ? Comment défendrez-vous votre famille de votre voisin affamé ? Piero San Giorgo, un suisse né en 1971, se posait en 2011 ce genre de question et y répondit à la manière survivaliste : une survie qui se joue à l’écart du monde actuel, dans des refuges qu’il faudra savoir aménager et défendre. C’est ce que peuvent vouloir les très très riches.

Mark Zuckerberg, le pédégé de Meta, nous abreuve de son catéchisme technophile et nous garantit un avenir riant… mais il se fait construire dans le même temps un complexe anti-apocalyptique à 250 millions d’euros à Hawaï (le Figaro, 16/12/2023). En surface une villa de 30 chambres avec tennis, piscine, bains à remous, etc. Sous terre un bunker géant de 500 m², générant sa propre électricité et disposant d’une source autonome d’eau. Jeff Bezos, le patron d’Amazon en a déjà plusieurs en Floride. Selon plusieurs enquêtes publiées par le magazine New Yorker, plus de 50% des milliardaires de la Silicon Valley ont acquis sans le crier sur les toits une assurance fin du monde. Ils se croient survivalistes.

Certes le seul moyen de survivre en cas de crise généralisée, c’est de s’établir dans un endroit éloigné des zones de trouble potentiel et d’acquérir une autonomie aussi grande que possible pour tout ce qui concerne l’eau, la nourriture et l’énergie. Mais vous ne pourrez pas survivre longtemps seul. Vous devez constituer un réseau, vous intégrer à des communautés grâce à des relations mutuellement interdépendantes, et faire en sorte que les gens et les groupes de gens autour de vous aient le moins de raisons possibles de vous agresser et qu’ils s’associent à vous pour une défense commune. La force est aussi dans le nombre. Imaginez un village entier, une vallée organisée pour une production optimale de ressources alimentaires et énergétiques et une mise en commun des savoir-faire, sans oublier de pouvoir se défendre contre les méchants. Une arme à fort impact psychologique dissuasif est le fusil à pompe : le clic-clac caractéristique de celui-ci lorsqu’on charge une cartouche est généralement suffisant pour que les agresseurs se calment et quittent la zone.

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Survivaliste à 8 ans, Yves Cochet a 73 ans

extraits : L’attrait de mon fils de 8 ans pour le survivalisme n’est pas la perpétuation d’un habitus familial, mais peut s’envisager comme une réponse singulière à la crise écologique. Il s’est progressivement transformé en survivaliste en culottes courtes ; son petit sac à dos, qu’il désigne lui-même comme son « kit de survie », doit permettre – en théorie – de parer à toute situation d’urgence, lampe de poche à manivelle, une paire de jumelles, une boussole, une mini-trousse de premiers soins, un sifflet, une bougie, un Opinel à bout rond, etc

Devenir survivaliste ou résilient en cas de catastrophe

extraits : Pour se préparer à la fin du monde, du 23 au 25 mars 2018 s’est tenu le premier Salon du survivalisme : combat et survie en montagne, initiation à la permaculture, sensibilisation aux plantes sauvages comestibles, gestes de premiers secours, dépassement de soi, télécommunications en situation de crise, autonomie dans la vie quotidienne… Sur les 5 000 m2 d’exposition, une centaine de stands proposaient un éventail de produits allant du stage de survie au kit d’évacuation…

Le survivalisme, pour résister à l’effondrement

extraits : Les collapsologues dans leur dernier livre précisent : « Chez certains survivalistes, l’heure est à la création de Bases autonomes durables, de lieux propres à assurer l’autonomie de ses occupants après l’effondrement. Chez les transitionneurs, il y a tendance à l’écovillage, d’apparence moins renfermé sur lui-même. Chez les zadistes, les BAD sont appelées ZAD (zones à défendre). Constituer des communautés, c’est se rendre compte que l’union fait la force…

survivre aux survivalistes

extraits : Le mensuel La Décroissance (septembre 2008) nous présente un dossier «  survivre aux survivalistes ». Résumé : « Aux Etats-Unis, les survivalistes se donnent comme père fondateur Kurt Saxon, qui édite depuis 1974 une revue «le survivant ». Il s’agit de présenter des techniques de survie, mais aussi de combat dans la perspective de l’après-pétrole. Il ne s’agit pas tant de se préparer à survivre dans un monde devenu hostile que face à des humains devenus hostiles. Ce mouvement compte des milliers de membres, surtout aux Etats-Unis, qui réapprennent les techniques de la terre, la ferronnerie, l’artisanat d’antan. Selon eux, l’entrée dans l’ère du pétrole rare et cher va se concrétiser par une grande famine, par une relocalisation très brutale et par le retour à un âge de fer où seuls les plus organisés survivront…

Etre ou ne pas être survivaliste face au chaos

extraits : Carolyn Baker : « Personne ne peut stocker assez de nourriture pour tenir jusqu’à la fin de ses jours. Il leur faudra un jour ou l’autre transcender l’indépendance. La personne interdépendante reconnait qu’elle ne peut survivre sans le soutien et la coopération d’autrui. Pratiquer l’interdépendance dès maintenant se révèlera une préparation cruciale à l’effondrement à grande échelle et à un monde où les ressources seront très limitées…Si je meurs à cause d’une chute de population qui survient pour compenser notre dépassement des capacités de la nature, eh bien c’est la vie également. Finalement, si ma mort fait partie de quelque chose qui sert la communauté élargie, qui aide à stabiliser et à enrichir le bout de terre dont je fais partie, c’est tant mieux. »...

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Lire Piero san Giorgo, Survivre à l’effondrement économique

(édition le  Retour aux Sources, 2011)

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Le christianisme des origines, un antinatalisme

Résumé du livre de Théophile de Giraud,

La grande supercherie chrétienne

De l’oubli que le christianisme des origines était un antinataliste

Les Évangiles canoniques et le Nouveau Testament, corroboré par les écrits des premiers Pères de l’église, affichent un antinatalisme des plus consistants. On notera que la continence perpétuelle et le renoncement à la procréation se sont également affirmés dans le christianisme officiel à travers l’ascétisme, l’érémitisme, le monachisme, ainsi que par le célibat des prêtres dans le catholicisme. Les deux principaux protagonistes du Nouveau Testament, Marie et Jésus, sont étroitement associés à la virginité, et donc à la non-procréation. Le célibat de Jésus marque une rupture radicale avec le judaïsme traditionnel où le mariage était une obligation sociale, y compris pour les prophètes.

Le Christ affirme que le Royaume des Cieux appartient à ceux qui sont pareils aux prépubères (Matthieu 1:13-14) : « Il y a des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l’action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du royaume des Cieux. Qui peut comprendre, qu’il comprenne ! » De même Luc (20:34-35) : « Les fils de ce monde-ci prennent femme ou mari ; mais ceux qui auront été jugés dignes d’avoir part à ce monde-là et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari. » ; « Heureuses les femmes stériles et les entrailles qui n’ont point enfanter, et les seins qui n’ont pas nourri (Luc 23:27-29) ». Le canon 33 du concile d’Elvire en 305 interdira formellement aux évêques, prêtres et diacres d’engendrer des enfants. Le Salut est dans l’adhésion aux valeurs spirituelles, nullement dans l’enfantement. 

Reste à explique le paradoxal désaveu de l’anti-natalisme des origines par les Églises devenues dominantes et officielles. La raison principale est sociologique et stratégique, nullement exégétique ou théologique. Souci de réalisme, de realpolitik ! Le renoncement à la procréation est une exigence impopulaire par excellence, et qui suscite beaucoup d’animosité à son encontre, comme chacun peut encore le constater de nos jours. Saint Paul a posé les fondements de ce qui deviendra la doctrine classique de l’Église envers le mariage : l’idéal est de rester vierge et de ne pas se reproduire, mais pour les faibles qui sont incapables de répondre à cet appel, le mariage est préférable à la débauche. L’encratisme, du grec ancien signifiant « continent », désigne un courant radical du christianisme s’inscrivant dans une tendance ascétique extrême qui traversait alors le christianisme et qui joua un rôle important dans son édification.

Les lois édictées par Théodose dès 382 à l’encontre de l’encratisme, le rendant punissable de mort, représente sans doute le moment-clé du basculement de la chrétienté vers le natalisme. Le premier concile de Braga, vers 562, combat les hérésies : «Si quelqu’un condamne le mariage humain et abhorre la procréation des enfants, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème.»Tout empire a besoin de soldats et de femmes fertiles pour survivre : il relève donc du devoir civique de fabriquer en abondance de nouveaux citoyens. En outre, bénir la procréation permet d’accroître le nombre de fidèles, d’autant qu’un couple très chrétien fonde une famille nombreuse qui engendre autant de nouveaux croyants qui feront à leur tour grossir exponentiellement le cheptel des soldats du Christ.

Pour conclure avec Kierkegaard : « Si le monde, comme l’enseigne le christianisme, est un monde du péché, est dans le mal, alors le bon citoyen, le chrétiennement bon si j’ose dire, est celui qui ne propage pas notre espèce peccamineuse. »

Commentaire : Théophile s’appuie sur les Saintes écritures pour montrer que la religion n’est pas forcément un natalisme. En termes contemporains, le choix de la non fécondité n’a plus besoin de références historiques pour justifier son point de vue. L’espèce humaine est si nombreuse (8 milliards depuis 2022) et si pesante sur la planète par son mode de vie que l’avenir des générations futures est compromis de façon dramatique. Le choix de non procréer s’appuie alors sur des raisons écologiques très terre à terre sans avoir besoin d’un Sauveur tombé du ciel. C’est par exemple le mouvement des GINKs ( Green Inclination No Kid) qui ouvre la voie du salut.

NB : Théophile de Giraud est un activiste belge. Figure de l’antinatalisme et du mouvement childfree, il est l’un des créateurs de la Fête des Non-Parents. Une formule pourrait le résumer : « Si vous aimez les enfants, n’en faites jamais ». Auteur de L’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) en 2006, il a aussi contribué à l’ouvrage collectif Moins nombreux, plus heureux, l’Urgence écologique de repenser la démographie (2014), ainsi que Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2022), deux livres coordonnés par Michel Sourrouille.

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Royaume-Uni, surpopulation au pays de Malthus

En 1541, la population de l’Angleterre était estimée à 2,8 millions de personnes, en 1696 à 5 millions. Le Royaume-Uni passe ensuite de 12 millions en 1801 à 41 millions en 1901. Il ne peut pas être anodin de vivre dans un pays de quelques millions d’habitants et d’y survivre accompagné de quelques dizaines de millions. En 2023, le Royaume-Uni compte plus de 67 millions d’habitants.

L’Anglais Malthus a commencé à écrire son Essai sur le principe de population en 1798. Il s’inquiétait de la croissance démographique trop rapide si on ne s’en soucie pas. Rappelons d’abord la loi de Malthus ainsi définie par lui-même : « Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique (exponentielle). On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire. En effet, l’agriculture étant soumise à la loi des rendements décroissants, les moyens de subsistance ne peuvent jamais augmenter plus rapidement que selon une progression arithmétique (linéaire). D’où un décalage croissant entre population et alimentation ». Il en déduisait qu’il était nécessaire de limiter sa fécondité pour essayer de garder un niveau de population en concordance avec l’état des ressources. Il n’a pas été écouté et on a pensé par la suite que la révolution agricole allait permettre de nourrir tout le monde.

En fait les Anglais, grâce à leur réserves de charbon, ont surtout entamé une révolution industrielle pendant le XIXe siècle. L’essor des manufactures a été privilégié, et pour conserver le blé à bas prix il suffisait d’importer le nécessaire grâce au libre-échange  : draps anglais contre vin du Portugal. Le Royaume-Uni est donc entré dès cette époque dans ce qu’on appelle une densité subventionnée. Une nation est surpeuplée lorsqu’elle n’arrive pas à subvenir aux besoins énergétiques de sa population, c’est-à-dire à son alimentation et à ses besoins en combustible. Dans les systèmes subventionnés, ce sont les ressources agricoles et énergétiques qui sont pillées dans le monde entier. L’impérialisme anglais est bien connu. Les villes ont été de tous temps subventionnées par les campagnes, ce qui leur permet d’atteindre une densité de population beaucoup plus élevée. Avec l’essor international du libre-échange promu par l’Angleterre, le subventionnement ville-campagne s’est étendu à un subventionnement des pays industrialisés par les pays en voie de développement. Si le subventionnement Sud-Nord cessait, ne seraient pas surpeuplés les pays qu’on pense.

Si Malthus était anglais, la démographie n’est guère aujourd’hui en vogue au Royaume-Uni. Ce n’est pas un problème qui préoccupe les Britanniques. Le gouvernement n’a pas de politique démographique, il ne s’intéresse pas aux questions de fertilité ; ce serait imprudent d’y faire allusion, ou bien ce serait considéré comme rasoir. Dans un pays où le rôle de l’État s’est réduit durant les dix-huit années de thatchérisme, où l’on a longtemps été adepte du « short-termism » (intérêt pour le court terme), à quoi cela servirait-il de dépenser de l’argent pour prévoir un avenir qui, de toute manière, dépend essentiellement du secteur privé. Ici, on garde plutôt une culture anti-planificatrice. Ainsi, l’idée de recenser la population tous les cinq ans au lieu de dix a-t-elle été rejetée pour des questions de coût, et les conservateurs ont-ils dissous l’organisme qui coordonnait les recherches sur un plan interministériel.

Pourtant les données statistiques sont là. Pour une densité moyenne mondiale de 61 hab./km², celle du R-U est de 277 en 2022 ; seulement un hectare (100 mètres de côté) pour 2,77 personnes, c’est trop peu pour satisfaire tous les besoins tout en laissant de la place à la biodiversité. Certes le taux de fécondité n’est que de 1,56 enfants par femme en 2020, mais la population augmente encore de 0,4 % à cause de l’inertie démographique. De toute façon, cela ne répond pas à la problématique principale : entasser plus de 67 million de personnes sur un territoire exigu est-il signe d’un surpeuplement, d’un sous-peuplement ou d’un équilibre stable et durable ? Quand on voit le nombre de candidats à l’immigration vers le R-U, on pourrait croire que ce pays est le paradis. C’est une erreur.

Près de 90 % de la population du Royaume-Uni vit au sein de zones urbaines. C’est nettement plus qu’en France ou en Allemagne où les taux d’urbanisation sont respectivement de 75 % et 74 %. Or vivre en ville, c’est se couper de toute possibilité d’autonomie tant alimentaire qu’énergétique, c’est là aussi une densité subventionnée par l’extérieur. Un krach boursier ou un choc pétrolier, c’est toute l’économie urbaine qui peut s’effondrer. Avec 4,3%, le taux de chômage du Royaume-Uni en 2023 est désormais 0,3 point de pourcentage plus élevé qu’avant la pandémie de coronavirus.

Le taux d’autosuffisance alimentaire n’est que de 62%. L’inflation alimentaire grimpe en 2023. Près de 10 millions de personnes se trouvent en situation de pauvreté alimentaire outre-Manche. Le 21 février 2023, les médias titrent : « Pénuries au Royaume-Uni : des supermarchés rationnent les fruits et légumes. » Les conditions météorologiques difficiles dans le sud de l’Europe et en Afrique du Nord ont perturbé la récolte. Un tiers des produits alimentaires consommés au RoyaumeUni provient de l’UE. Tiens, le R-U dépend de l’extérieur ?

Le Royaume-Uni échappe encore à la catastrophe car elle est passée d’une puissance charbonnière à une puissance pétrolière. Mais le pire n’est pas exclu, à une époque où nous savons qu’il faudrait se passer des ressources fossiles pour éviter l’embrasement climatique.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Royaume-Uni, surpopulation au pays de Malthus Lire la suite »

La population mondiale au 1er janvier 2024

La Terre supporte aujourd’hui près de 8,1 milliards d’habitants, soit un peu plus de 80 millions de plus que début janvier 2023. Affolant, s’ajoute chaque année (naissances moins décès) beaucoup plus que la population française ! Au 1er janvier 2023, la France comptait 68,0 millions d’habitants dont 65,8 millions résident en France métropolitaine.

Notre nombre s’est accru de 1 milliards en 130 années (1800-1930), puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et lui offrir quelques commodités. La lutte contre la pauvreté et la famine devient de plus en plus difficile.

Le taux de croissance moyen de la population mondiale est de 1 % actuellement, soit un doublement tous les 70 ans. La densité moyenne est de 61 hab./km² au niveau planétaire. La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine, une situation ingérable et invivable dans la plupart des territoires.

Voici la compilation des différentes sources statistiques sur le blog « économie durable »

http://economiedurable.over-blog.com/2023/12/la-population-mondiale-au-1er-janvier-2024.html

Estimation de la population mondiale au 1er janvier 2024

en millions d’habitants et en début d’année

Sources                                          2023              2024            Progression

Countrymeters                               8 047             8 147          +  100  soit  + 1,2 %

Durzame Demografie  (*)               8 000           8 082          +   82  soit  + 1,1 % 

Earth Clock                                    8 204           8 114          +   90  soit  + 1,1 %  

INED (**)                                        8 009           8 075          +   66  soit  + 0,8 %

PopulationCity.world                        7 973           8 055          +   82  soit  + 1,1 %  

Population.io                                  8 010           8 082          +   72  soit  + 0,9 %      

Population mondiale.com               8 011           8 099          +   88  soit  + 1,1 %

Terriens.com                                  7 916           7 989          +   73  soit  + 0,9 %

US Census Bureau                        7 943           8 020          +   77  soit  + 1,0 %

Worldometers                                8 009           8 082          +   73  soit  + 0,9 %

________________________________________________________________________________

Moyenne :                                     7 994          8 075           +  81   soit  + 1,0 % 

_______________________________________________________________________________

La situation reste très contrastée entre les pays développés où la fécondité se situe désormais majoritairement en dessous de 2 enfants par femme et les pays les plus pauvres, notamment en Afrique et dans quelques pays d’Asie, où la croissance reste forte : plus de 4 enfants par femme en Afrique, plus encore si l’on retient la seule région subsaharienne.

Le niveau actuel de nos effectifs exclut déjà en pratique l’essentiel du monde sauvage.

Rappelons la tenue, le 25 novembre dernier, de la Journée Européenne de l’Écologie et de la Démographie. Il y a été notamment évoqué les liens entre démographie et réchauffement climatique, un sujet que les COP climatiques et le GIEC éliminent hélas presque systématiquement de leurs travaux. Ce fut encore le cas lors de la récente COP28.

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Surpopulation et merde noire au Venezuela

Si on tape sur Google – Venezuela « surpopulation » -, on tombe sur des liens ayant trait à la surpopulation carcérale. La criminalité atteint en effet des records. Les homicides atteignent la proportion de 6 pour 10 000 habitants. Dans les centres de détention préventive, la surpopulation peut atteindre 500 %. On utilise les commissariats comme lieux de détention de longue durée. Mais un tel état de fait s’explique autant par la situation socio-économique du pays que par une population en surnombre. Si une population n’est pas adaptée aux ressources durables et renouvelables de son territoire, elle rencontre des difficultés de plus en plus grandes.

La république bolivarienne du Venezuela repose ces dernières années sur un imaginaire extractiviste. Ce pays est indissociablement lié à l’exploitation minière. Neuvième producteur de brut mondial et cinquième exportateur, le Venezuela vit de la rente pétrolière. Corruptions et violences autour du pétrole n’ont pas fini de s’y donner la main… Au pouvoir depuis 1999, Hugo Chavez avait mis PDVSA (Petroleos de Venezuela SA) au service de la « révolution bolivarienne ». Hugo Chavez a été réélu en 2013 à la tête du Venezuela avec 54 % des voix, il est décédé à ce moment des suites d’un cancer. Son adversaire électoral, Henrique Capriles, n’avait pour but que de « faire de PDVSA une entreprise efficace et bien gérée ». Comme Chavez, le candidat de l’opposition voulait doubler la production de brut d’ici à 2019. Comme Chavez, Capriles promettait de « Semer le pétrole » et industrialiser ainsi le pays. L’or noir fournit 95 % des recettes à l’exportation et la moitié du budget de l’Etat. L’entreprise publique finance directement les programmes sociaux.

Paradoxalement l’exploitation du pétrole au Venezuela n’est pas néfaste parce qu’exproprié par les puissances d’argent, mais parce que ses recettes ont été dilapidées pour la santé, l’alimentation, le logement, distribuées en prébendes pour le peuple et capitalisées dans les poches de quelques-uns… Combien de temps faut-il pour réduire à la misère un des pays les plus riches ? Moins de vingt ans pour le Venezuela. Avec un baril à moins de 30 dollars au début de l’année 2016, c’est toute l’économie qui s’est effondrée. Les ressources du sous-sol sont devenues de véritables malédictions, dégâts écologiques, émissions de gaz à effet de serre, déstructuration des populations, etc. En réalité il faudrait surnommer le pétrole « la merde du diable ». Les immenses mines d’argent de Potosi, pillées à partir du XVIe siècle, avaient servi de berceau au capitalisme en Europe. Quelques mouvements socio-écologiques boliviens s’en souviennent, ils manifestent aujourd’hui : « Laissez le pétrole sous le sol et le charbon dans les mines. » Mais le mal est déjà fait, croissance extractiviste et croissance démographique ne font pas bon ménage.

Entre 1960 et 2022, le nombre d’habitants au Venezuela est passé de 8,14 millions à 28,30 millions, soit une augmentation de 247,6%, une multiplication par 3,5. Le Venezuela a connu la plus forte augmentation en 1961 avec 3,65 %, soit un doublement en moins de 20 ans. En 2023, population du Venezuela augmentera encore de 417 000 personnes et à la fin de l’année elle dépassera les 30 millions de personnes. Il faudrait ajouter les « déplacés », en 2018 c’est 2,3 millions de personnes qui avaient fui le Venezuela, principalement vers la Colombie.

Certes le taux de fécondité n’est que de 2,23 enfants par femme (2020) et la densité de seulement 31 hab./km2. Mais 88 % des habitants vivent dans les grandes villes du pays, d’où une dépendance très forte au niveau alimentaire. Cette tendance croissante à l’urbanisation augmente de 0,4% par an. Qui dit ville dit dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Pas d’autonomie alimentaire en particulier. Il n’y a plus de riz». La nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre. Coca-Cola avait même du cesser sa production faute de sucre. La situation alimentaire est critique dans tout le pays. Les supermarchés manquent de tous les produits de base. Les files d’attente se forment vers deux heures du matin dans la capitale. Trente millions de Vénézuéliens vivent un cauchemar, plus de 90 % disent que leur principal préoccupation est de trouver de la nourriture. Pillages et émeutes sont quotidiens. L’arme à la bretelle, des unités de parachutistes doivent défendre les commerces. Mais parfois les forces de l’ordre participent au pillage. Les pannes d’électricité et les coupures de courant sont quotidiennes. Le président socialiste actuel vient de décréter que tous les vendredis seront fériés pour faire des économies d’électricité. Les médicaments commencent à manquer. L’inflation est galopante, elle pouvait dépasser 700 % en 2016, soit des prix multipliés par 8. Nous sommes à 686,4% en 2021, et encore à 234% en 2022. Insupportable. Le soulèvement populaire contre la hausse brutale du prix de l’essence et des transports avait été réprimé dans le sang, plus de 3000 victimes. Les escadrons de la mort agissent en toute impunité. Au micro-trottoir, la phrase la plus souvent recueillie est un cri de désespoir : «La situation va exploser !» La logique du chacun pour soi s’est imposée au détriment de l’action collective. Le gouvernement ne produit plus aucun chiffre sur l’ampleur des manifestations depuis cinq ans. Au bord de la cessation de paiement, la banque centrale liquide les réserves d’or. En deux ans, les stocks de lingots ont diminué de 40 %. Faute de devises, le pays a dû couper dans ses importations, appauvrissant encore plus l’ensemble de la population.

Le président depuis la mort de Chavez, Nicolas Maduro, promet à ses concitoyens de « reconquérir » l’Essequibo. Dimanche 3 décembre, les électeurs vénézuéliens ont été appelés à se prononcer par référendum sur l’avenir d’une région dans un autre pays. Le Guyana compte moins d’un million d’habitants et l’Essequibo représente plus des deux tiers de son territoire pour quelque 125 000 personnes.. L’Essequibo est un désert vert au sous-sol chargé de gaz et de pétrole, d’or, de diamants, de cuivre, de bauxite, de fer et d’aluminium.Personne n’a fait campagne pour le « non » au Venezuela. Le référendum a donné 95 % de « Oui » à une tentative de prendre une partie de son territoire à un pays limitrophe. Persister dans ses erreurs est la constante du gouvernement vénézuélien.

Hugo Chavez, Nicolas Maduro et les Vénézuéliens auraient du s’inspirer de l’histoire de Nauru, une île dévastée alors qu’elle avait d’immenses ressources en phosphate. A partir de l’indépendance en 1968, l’argent du phosphate se mit à couler à flot dans le micro-État. Une entrée d’argent massive joue un rôle incroyablement déstabilisateur : un peu comme ces gagnants du loto qui finissent par perdre la tête. Les Nauruans cessèrent de travailler et se comportèrent en rentiers. Un bref instant historique, Naurutopia a pu se définir comme une sorte de socialisme parfait où chaque citoyen récolte les fruits du sous-sol. Mais évidemment, les choses se gâtent avec les premiers signes d’épuisement des mines de phosphate au début des années 1990 ; l’économie de Nauru s’est alors tout simplement effondrée.

Le sort de Nauru préfigure non seulement le présent du Venezuela, mais celui de toute la civilisation thermo-industrielle, bâtie sur l’exploitation des ressources en hydrocarbures du sous-sol. Et c’est à ce moment-là seulement qu’on prendra conscience qu’il y avait surpopulation !

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

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8 milliards d’humains = infini de blocages

Le passage aux 8 milliards d’êtres humains le 15 novembre 2022 pouvait entraîner une prise de conscience. Mais l’idée de surpopulation démographique semble absente de nos instances officielles, quand elle n’est pas rejetée d’emblée. Sur le site du Fonds mondial de l’ONU pour la population, on trouve cette réaction : « Le franchissement de ce seuil s’accompagnera sans doute de discours invoquant avec alarmisme le terme de « surpopulation ». Se laisser aller à de telles paroles serait une erreur. »…

Le Rapport sur l’état de la population mondiale 2023, intitulé «Huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilités », a été présenté au Maroc le 12 décembre 2023. Il exhorte les responsables politiques et les médias à abandonner les discours excessifs sur l’explosion (ou l’effondrement) démographique. Il appelle à encadrer l’usage des statistiques démographiques. Le coordonnateur de programme, Abdelilah Yaakoubd : «Il ne s’agit plus de savoir si on est trop nombreux ou encore peu nombreux, mais de savoir si tous les individus sont capables d’exercer leurs droits fondamentaux et de faire leurs choix librement et en toute responsabilité.»

Le Rapport appelle à briser le mythe selon lequel c’est la croissance démographique effrénée qui est à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles et des changements climatiques, faisant observer que le fait de croire en cette thèse c’est blâmer les non coupables, car les faits montrent que ce sont les pays à croissance démographique plus forte qui contribuent le moins au réchauffement climatique, mais qui subissent le plus ses impacts néfastes. Il s’agit aussi de briser le mythe selon lequel ce sont les faibles taux de natalité qui sont à l’origine du vieillissement de la population, toutes les populations vieillissent du fait d’une longévité plus grande. On ne peut donc pas , selon ce rapport, reprocher aux femmes de faire moins d’enfants et continuer à ignorer des solutions plus viables comme la parité homme-femme en termes d’accès à l’activité économique ou la migration pour faire face à la pénurie de la main-d’œuvre. Ce document incite aussi à accorder davantage l’attention à la réalisation des droits et des choix des populations qu’à la régulation de leur rythme de croissance.

En clair, l‘UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population, ou FNUAP) interdira bientôt de présenter les statistiques démographiques autrement que de façon positive. Lors du sommet de la Terre à Rio en 1992, toutes les composantes de la vie sur Terre étaient mises sur la table, sauf une, la démographie. Maurice Strong, le secrétaire général de cette rencontre, eut beau déclarer que « soit nous réduisons volontairement la population mondiale, soit la nature s’en chargera pour nous et brutalement », dès le début ce sujet était purement et simplement tabou. Trente ans après, le passage aux 8 milliards d’êtres humains le 15 novembre 2022 pouvait entraîner une prise de conscience. Mais l’idée de surpopulation démographique semble toujours absente de nos instances officielles, quand elle n’est pas rejetée d’emblée.

Sur le site du Fonds mondial de l’ONU pour la population, on trouve cette réaction : « Le franchissement de ce seuil s’accompagnera sans doute de discours invoquant avec alarmisme le terme de « surpopulation ». Se laisser aller à de telles paroles serait une erreur. »…

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UNFPA, rapport 2012 sur l’état de la population mondiale (2012)

extraits : Enfin un organisme international  qui s’attaque à la question démographique. Le rapport de l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) a pour sous-titre : « Oui au choix, non au hasard : planification familiale, droits de la personne et développement. » L’État de la population mondiale 2012 demande de mettre les programmes de planification familiale à la disposition de toute la gamme des usagères et usagers […] D’inclure la contraception d’urgence […] D’associer les hommes et les garçons à la planification familiale, à leur propre profit et pour appuyer la réalisation du droit des femmes et des adolescentes d’utiliser la contraception.

Fonds des nations Unis pour la population (2023)

extraits : Selon le rapport 2023 de l’UNFPA (Fonds des nations Unis pour la population) du 19 avril 2023, l’optimisme règne : « Huit milliards d’humains : un horizon infini de possibilités ». Le rapport 2023 laisse entrevoir que les indicateurs ont progressé dans le vert, à l’exemple de l’espérance de vie au Cameroun qui est passé de 54 à 61 ans. Donc beaucoup de jeunes au chômage pour s’occuper d’un nombre croissant de vieux… Super !

Le contenu vaut son pesant de cacahuètes. La tendance est anthropentrique d’une part, et complètement ignorante de l’incapacité de la planète à répondre durablement à nos besoins. La présentation du rapport est elliptique, en voici quelques points significatifs : Le moment est venu d’exploiter le potentiel de toutes et tous, afin que chacun puisse, indépendamment de son genre, de son origine ethnique, de sa nationalité ou de son statut au regard du handicap, contribuer à bâtir notre avenir commun, l’avenir de huit milliards d’êtres humains, un avenir qui regorge d’infinies possibilités. Les interventions qui visent à influencer les taux de fécondité à la hausse ou à la baisse ne sont jamais la solution, car ces taux ne sont intrinsèquement ni bons ni mauvais. En adoptant la bonne approche, une société résiliente peut prospérer quel que soit son taux de fécondité.

FNUP, en faveur de la surpopulation (2023)

extraits : Fonds des Nations Unies pour la population, surpopulation ne veut pas connaître ! Son rapport 2023 pose le problème entre deux lignes : Selon une enquête YouGov à laquelle ont participé près de 8 000 personnes dans huit pays (le Brésil, l’Égypte, les États-Unis, la France, la Hongrie, l’Inde, le Japon et le Nigeria), l’opinion prédominante considère que la population mondiale est aujourd’hui trop importante. Mais ce n’est pas son avis, voici toutes les conneries qu’il débite : « Selon certains commentateurs et commentatrices, notre monde serait « submergé », au bord de l’explosion. es discours, qui simplifient à l’extrême des questions complexes, sont réellement néfastes.

– Ils présentent la survie de l’humanité comme un problème plutôt qu’une réussite.

– Ils détournent l’attention des vrais enjeux urgents auxquels nous sommes confrontés et nous empêchent de demander des comptes aux personnes responsables.

– Ils laissent entendre qu’il faudrait neutraliser la liberté de choix des femmes en matière de procréation pour résoudre le problème de la « surpopulation »…

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Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

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Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

« Génération Écologie » condamne avec la plus grande force la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre 2023 par le Parlement : «  Il s’agit d’une loi de régression inédite, contraire aux valeurs républicaines… »

Cette référence aux valeurs fait l’impasse sur la question de déterminer si des restrictions à l’immigration sont fondamentalement écolos ou complètement réactionnaires.

Le problème de l’immigration n’est qu’une infime fraction de l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire.

Au lieu d’aborder de front cette problématique, le journal LE MONDE donne un point de vue qui se veut humaniste sur la guerre picrocholine autour de cette loi du 19 décembre.

Édito du MONDE : « Rarement un gouvernement avait manifesté un tel degré de compromission avec les forces qui prospèrent sur la désignation de l’étranger comme bouc émissaire. Le texte auquel a abouti, au forceps, la commission mixte paritaire (CMP), mardi 19 décembre, était un catalogue digne d’un tract du Rassemblement national (RN). Adopté par le Sénat et l’Assemblée nationale, le texte retient des mesures qui mettent en cause des principes républicains fondamentaux : égalité des droits sociaux et droit du sol, restriction de l’accès aux prestations sociales à des étrangers, fin de l’acquisition de la nationalité de plein droit pour les enfants d’étrangers nés en France, exclusion des sans-papiers de l’hébergement d’urgence… Une « victoire idéologique » de Marine Le Pen. Macron peut-il encore jouer le rôle de combattant contre la xénophobie… »

Il semble que jamais un édito du MONDE n’a reçu autant de commentaires, plus de 260 le 20/12 à 19 heures alors que l’article a été mis en ligne à 9h50. En voici un aperçu.

Jacques Py : Vision universaliste du Monde, dans laquelle nous sommes tous citoyens de ce monde, sans frontières, sans repères, sans identités, sans terre même.

Armat : Il faudrait que l’édito m’explique en quoi le droit du sol est un principe républicain. A force de manipuler les grands concepts on perd les bêtas comme moi.

Mètre des phynances : toujours pas compris en quoi la « préférence nationale » était un problème en soi. TOUS les pays souverains de la planète traitent de façon différente leurs ressortissants et les étrangers qui résident sur leur territoire. Les nationaux ont certains droits que les étrangers n’ont pas : voter, se présenter aux élections, exercer des fonctions régaliennes (police, justice, finances publiques)… La morale n’a rien à voir à l’affaire !

Pierre Robes :  » Remise en cause des principes républicains fondamentaux comme l’égalité des droits sociaux et le droit du sol  » : C’est entièrement faux puisque l’égalité des droits concerne les seuls citoyens de la République et, comme cette loi ne concerne que les immigrés étrangers, dire qu’elle remet en cause le droit du sol est un pur et simple mensonge.

ICI93 : Un principe est républicain s’il est consubstantiel à la République. Je ne vois pas en quoi le droit du sol serait un principe républicain. Preuve en est, ce droit n’est pas constant dans le temps (il a varié en France) et dans l’espace (toutes les républiques ne l’appliquent pas).

Fuircettevillededingues : Plutôt qu’un éditorial flamboyant, je préférerais une liste de solutions effectives et efficaces aux problèmes que l’insatisfaction des citoyens électeurs va traduire dans les urnes en 2027. Pourquoi tant de bruit et de fureur ? Cette petite loi tant vilipendée ne changera pas grand chose au mouvement de fond constitué par une immigration exponentiellement inéluctable inscrite dans les gênes de l’ultra-libéralisme économique qui, de fait, gouverne le vieux monde occidental.

ClemB : L’exclusion des sans-papiers de l’hébergement d’urgence ! Sommes-nous devenus des monstres sans cœur ?!

Res Publica : Soyons honnêtes, ClemB, le texte prévoit : « Exclusion des étrangers visés par une OQTF du droit à l’hébergement d’urgence, sauf situation de détresse grave » Donc pas tous les étrangers.

G92 : En quoi cette loi est une catastrophe ? Elle est peut-être une réponse aux attentes des français. Depuis le début de ce quinquennat des lois ont été adoptées avec des voix du RN. Cette loi est beaucoup moins dure et ou restrictive que les législations danoise et canadienne, et ce ne sont pas des régimes d’ultra droite. De nouvelles règles viennent d’être adoptées par l’UE, dont la création de centres de rétention des migrants à l’extérieur de nos frontières.

Marie PM : J’invite les lecteurs du Monde à lire l’excellent travail des décodeurs sur cette loi. Je l’ai lu attentivement et on peut dégager les grands axes de celle-ci :
– éloignement des étrangers indésirables ( délinquants, ceux dont la demande d’asile a été rejetée …)
– régularisation des travailleurs en situation irrégulière qui exercent des métiers en tension
– meilleur traitement des demandes de droit d’asile
– regroupement familial plus strict (ressources financières licites, casier judiciaire vierge..)
– droit du sol : les enfants nés en France de parents étrangers devront manifester la volonté, à leur majorité, d’acquérir la nationalité française.
– instauration d’un débat parlementaire annuel et de quotas sur l’immigration
– conditionnement de certaines aides sociales à cinq ans de séjour régulier contre six mois actuellement.

ExtinctionRebellion : Et dire qu’on en est seulement aux hors-d’œuvre de la crise climatique et des grands flux migratoires…

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La difficile gestion de l’immigration (avril 2023)

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ? (mars 2023)

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Politique écologique et migrations (2020)

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En Suisse, le peuple devra trancher sur l’immigration (2014)

Fr. Hollande, l’immigration et la saturation de l’espace (2014)

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ECOPOP, limiter l’immigration pour protéger la nature (2012)

arrêt des migrations et ressources vitales (2011, Malek Boutih)

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L’immigration fera l’identité nationale (2009)

immigration zéro (2007)

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Démographie Responsable était présente à Pau

conférence-débat sur la question démographique

lors du salon Asphodèle de Pau (8 décembre 2023)

présentation de l’intervenant : Michel Sourrouille a publié sept livres sur l’écologie entre 2014 et 2023 dont quatre sur la question démographique. Le dernier est un livre collectif à 23 auteurs qu’il a coordonné, « Surpopulation… Mythe ou réalité ? ». Il est adhérent de l’association « Démographie Responsable » et journaliste-écrivain pour la nature et l’écologie (membre de JNE).

contenu de la conférence-débat

Si beaucoup savent que nous sommes déjà 8 milliards depuis novembre 2022, peu de monde connaît le taux de croissance moyen de la population mondiale (1 % actuellement, soit un doublement tous les 70 ans) et encore moins la densité moyenne au niveau planétaire (61 hab./km²). La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine sur cette planète et dans la plupart de ses territoires.

La pression démographique s’accroît même si le taux de croissance est moindre. Il y a10 000 ans, c’était le début du néolithique, nous n’étions que 1 à 10 millions sur cette petite planète. Maintenant il faut s’exprimer en milliard.

date 1800 1930 1974 2022
Nombre d’humains 1 milliard 2 milliards 4 milliards 8 milliards

Notre nombre s’est accru de 1 milliards en 130 années, puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et lui offrir quelques commodités. La lutte contre la pauvreté et la famine devient de plus en plus difficile.

La démographie passée sous silence

Paradoxalement le poids du nombre est un paramètre oublié aujourd’hui alors qu’on y prêtait attention dans les années 1970.

1968. Paul Ehrlich, la bombe P, traduction en 1972 par les Amis de la Terre.

1972. Les limites de la croissance. 5 variables exponentielles en interaction, industrialisation, population, alimentation, ressources naturelles non renouvelables et pollution.

1974. Conférence mondiale de la population (par la suite on s’est contenté de faire des conférences sur le développement)

Il faut noter l’inertie française dans un pays qui se veut nataliste. Les lois de 1920 interdisaient non seulement l’avortement mais aussi la contraception et même la propagande antinataliste. L’objectif de l’INED (Institut national d’études démographiques) est ouvertement nataliste à l’origine (1945). Sauf rares exceptions, les démographes sont de parti-pris, même en 2023. René Dumont, lors de la présidentielle 1974, affichait son malthusianisme. Son message n’a pas été repris par la suite par les écologistes institutionnels. Le passage aux 8 milliards en 2022 n’a soulevé aucun inquiétude dans l’ensemble des médias français.

Pourtant l’impact démographique est incontestable, c’est ce que montre de façon synthétique l’équation IPAT :

I = P x A x T (Impact écologique, Population, Affluence ou niveau de vie et Technologie)

Cette équation montre les interrelations ; la croissance économique est un multiplicateur des menaces et de son côté la croissance démographique est aussi un multiplicateur des menaces.

Le climat

La thématique démographique est aussi absente de l’actuelle COP28 sur le climat. Pourtant l’équation de Kaya (une variante de IPAT) montre l’influence de la population

CO2 = (CO2 : TEP) x (TEP : PIB) x (PIB : POP) x POP => émissions de gaz à effet de serre
(CO2 : TEP) : contenu carbone d’une unité d’énergie, correspond à un choix de ressources énergétiques
(
TEP : PIB) : quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire. C’est l’intensité énergétique de l’économie
(PIB : POP) : production par personne de valeurs ajoutées
POP : nombre d’habitants.

En d’autres termes, IPAT.

(CO2 : TEP) x (TEP : PIB), c’est le contenu énergétique de nos technologies (T), (PIB : POP) c’est le niveau de vie moyen (A) et P l’influence omniprésente de la Population. On ne peut pas séparer le nombre d’automobiles (thermiques ou électriques) du nombre de conducteurs et de leur pouvoir d’achat.

La biodiversité

La thématique démographique est aussi absente de la problématique « biodiversité ». Lors de la conférence-débat organisée à Paris début janvier par les JNE sur la sobriété démographique, une spécialiste de la biodiversité était à la tribune avec moi. J’ai discuté avec elle, le rapport sur la biodiversité qu’elle avait soumis à l’Assemblée nationale au nom d’un collectif n’a pas abordé la question démographique parce que certains parlaient « surpopulation » alors que d’autres étaient résolument contre une telle approche. Au lieu de répercuter cette controverse, on n’a donc pas du tout parlé démographie humaine dans le rapport !

Lors de la COP10 en 2010, la Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique (CDB) avait adopté les accords dits « objectifs d’Aïchi », qui établissaient vingt points à atteindre pour 2020 ; les objectifs n’ont pas été atteints, aucun n’était démographique. Lors de la COP15 en 2022, 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité, aucun mécanisme contraignant n’en a résulté. De toute façon la démographie était encore absente des débats.

Pourtant une bonne partie de l’explication de l’extinction de la biodiversité résulte de notre nombre qui diminue l’espace vital de toutes les autres espèces. Il faut aussi considérer tous les massacres qu’on opère pour nous nourrir ou nous divertir.

Conclusion : il faudrait à la fois valoriser culturellement la sobriété démographique comme la sobriété consumériste et technologique (cf l’équation IPAT), mais on n’en prend pas le chemin. Or, pour éviter l’effondrement annoncé dès 1972 par le rapport sur les limites de la croissance, il faudrait être très réactif. Selon Yves Cochet, qui a été ministre de l’écologie, la tâche d’un politique sera bientôt de minimiser le nombre de morts. Mais la maîtrise de la fécondité a cela d’intéressant qu’elle découle d’abord du choix d’une femme ou d’un couple qui devrait être libre et éclairé. Mettre en enfant au monde est une lourde responsabilité et il faudrait en prendre conscience. Le contenu de cette conférence devrait être connu de tous et toutes.

Enfin l’action politique et l’action individuelle s’accompagne de l’action associative. Vous pouvez par exemple adhérer à « Démographie Responsable » que je représente ici et dont l’objectif statutaire est l’autolimitation de la natalité.

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 Voici les dernières nouvelles de notre association

Journée Européenne de l’Écologie et de la Démographie

Le 25 novembre s’est donc tenue notre première Journée Européenne de l’Écologie et de la Démographie. Nous l’avons co-organisée avec nos partenaires européens de l’EurASP au Fiap, à Paris. Cette journée a été un succès avec une affluence non négligeable, des interventions qui ont été unanimement appréciées et surtout de très riches échanges avec le public, chaque intervention a en effet été suivie d’un débat sur le thème qui venait d’être évoqué. La complémentarité des approches proposées : le point de vue d’un climatologue, d’un essayiste, d’un démographe puis d’un biologiste et homme politique ont permis d’aborder les relations entre nos effectifs et la pression anthropique.

Vous trouverez ci-dessous des liens vers des vidéos de l’introduction à cette journée et des 4 interventions principales (avec les débats).

Présentation et ouverture de la journée : Didier Barthès et Fons Jena

Analyse d’un climatologue : Marc Gillet

Point de vue d’un essayiste : Antoine Buéno

Analyse d’un démographe : Michel Garenne

Point de vue d’un biologiste et homme politique : Antoine Waechter

 La journée s’est poursuivie par une interview vidéo de Mathis Wackernagel, qui a créé le concept d’empreinte écologique, puis par un débat avec le public sur les liens entre mouvements migratoires et évolution démographique : les migrations sont-elles globalement neutres du point de vue démographique ou ont-elles une influence ?

Quelques livres

Signalons la publication d’un nouveau livre sous la coordination de Michel Sourrouille : Surpopulation…  Mythe ou réalité ? Cet ouvrage a été écrit par 23 auteurs différents, et offre là aussi des approches très complémentaires. Plusieurs des auteurs étaient d’ailleurs intervenants à notre journée du 25. Si cet ouvrage vous intéresse il nous est possible de vous le faire parvenir (19 €, envoyez-nous un mail pour le commander).

contact@demographie-responsable.fr

Signalons également la publication d’un ouvrage de notre adhérent Bernard Bousquet : La sagesse de l’éléphante, sous-titré : une démographie responsable pour une écologie efficace. Titre choisi en référence à la capacité des éléphants à adapter leur fécondité aux ressources, un livre très complet et très argumenté.

Salon Asphodèle

Nous avons été présents au salon Asphodèle à Pau les 8, 9 et 10 décembre. Michel Sourrouille y a fait une conférence, merci à Gilles Peyré et Jacques Mauhourat qui ont assuré la tenue de notre stand.

Nous vous rappelons aussi notre présence au futur salon Primevère les 1er, 2 et 3 mars à Lyon.

Un article du président de Démographie Responsable

Denis Garnier a publié un article (en anglais) sur le site de l’Overpopulation Project. Cet article : Ecological Footprint and Sustainable Population, reprenant les éléments de certaines de ses conférences offre une réflexion sur ce qui serait une population soutenable compte tenu des empreintes écologiques (le concept justement développé par Mathis Wackernagel) des habitants des différents pays de la planète.

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Rwanda, surpopulation malgré le génocide

Entre le 7 avril et le 17 juillet 1994, 800 000 hommes, femmes et enfants ont été exterminés au Rwanda. Mais les causes premières de ce génocide ne sont pas souvent mises en évidence. Les Cahiers du MONDE par exemple envisagent une explication, la confrontation ethnique, Hutu contre Tutsi. On a désigné désigné explicitement ce qui est le « nous » et ce qui est « les autres ». Il y a aussi la responsabilité de La radio des Mille collines : « Que demain aucun cafard ne passe les barrières. Si vous en attrapez un, massacrez-le après avoir tiré sur vos joints. » Quand les autres deviennent des cafards et que la drogue obscurcit les cerveaux, il est vrai que le déchaînement collectif n’a plus de frein. Encore faut-il compter sur la passivité du plus grand nombre. L’attitude des puissances colonisatrices, en particulier la France, n’est pas non plus au-dessus de tout soupçon. Ni l’atmosphère de guerre civile. Mais il est extraordinaire que LE MONDE ne présente jamais une raison fondamentale, la surpopulation.

Pourtant Jean Dorst  regrettait déjà en 1965 que le Rwanda ait une densité de 126 hab/km² . LE MONDE aurait du nous dire que la densité au Rwanda avait atteint 760 personnes au km2 en 1990, à la veille des massacres. Jared Diamond explicitait ainsi les causes profondes du massacre rwandais en 1994 : « La population rwandaise a augmenté à un taux moyen de plus de 3 % l’an (doublement en moins de 24 ans). Le développement économique du Rwanda fut stoppé par la sécheresse et l’accumulation de problèmes environnementaux. Le pourcentage de la population consommant moins de 1600 calories par jour (niveau en dessous de celui de la famine) était de 9 % en 1982, 40 % en 1990. D’où le génocide en 1994. Il n’est pas rare, depuis, d’entendre des Rwandais soutenir qu’une guerre était nécessaire pour diminuer une population en excès et pour la ramener au niveau des ressources en terre disponibles. » Il est prévu une densité autour de 1 000 hab/km² en 2050, soit 10 habitants par hectare. Dix personnes qui doivent satisfaire tous leurs besoins dans un carré de seulement 100 mètres de côté tout en laissant un peu de place aux autres espèces et à la nature sauvage… Impossible !

Le poids du surnombre est donc une réalité. Le nombre de Rwandais était de 4,8 millions en 1978 et déjà 8,1 millions en 2002 malgré le génocide des Tutsis. Nous arrivons à 13,3 millions en 2022 et 20 millions sont prévus en 2050. Le taux de fécondité a baissé, soit 6,1 enfants par femme en 2005 et 3,6 en 2022. Mais trois habitants sur cinq ont moins de 25 ans et l’âge moyen de la population est de 19 ans, ce qui laisse présager une croissance démographique future. Le taux de croissance de la population est encore de 2,4 %, soit un doublement en 30 ans seulement. Le Rwanda se classe toujours parmi les 20 pays les plus pauvres du monde en PIB par habitant, et 40 % de sa population vit toujours sous le seuil de pauvreté. Les trois quarts de la population vivent de l’agriculture, il ne reste pratiquement plus aucune terre en friche. Au Rwanda, le taux de malnutrition chronique chez l’enfant avoisinait les 38 % en 2018. Le pays doit déjà importer des denrées alimentaires

Pour faire face à la croissance démographique, le président Paul Kagame, élu et réélu depuis mars 2000, mise sur la croissance économique. Avec une croissance de 7,5 % par an, le Rwanda fait figure de virtuose économique en Afrique. Kagame imagine un Rwanda où l’agriculture sera strictement planifiée, où les quartiers informels laisseront la place à des immeubles modernes et où la capitale Kigali sera devenue un lieu incontournable des conférences internationales et de l’économie de service. Cette « vision 2050 » ne tolère aucune opposition, or c’est un modèle non adapté. Le choix technologique fait au détriment des travailleurs de la terre pour valoriser les start-up de la « Kigali Innovation City ». La langue officielle du pays n’est plus le français, mais l’anglais. Le gouvernement a su flatter le monde anglophone et les bailleurs internationaux pour obtenir des investissements conséquents. Les bailleurs de fonds, qui financent 40 % du budget du pays, croient à la stabilité politique, considèrent un indice de corruption relativement bas et un taux de scolarisation de 98 %.

Mais en 2008, l’État a engagé une réforme agraire du type agro-industrie. Alors que traditionnellement les paysans rwandais semaient dans les mêmes champs plusieurs cultures, afin d’avoir des provisions de sécurité, le gouvernement a souhaité maximiser la productivité en imposant un modèle de monoculture. Pendant près de dix ans, cette révolution verte, organisée et contrôlée par le Bureau de l’agriculture rwandais, avec le soutien de la Banque mondiale, a fait décoller le rendement des terres et doublé par exemple la production de maïs. Les exportations rwandaises ont quadruplé entre 2007 et 2016. Pour s’assurer que chaque cultivateur se concentre sur une seule et même denrée, l’État rwandais leur a fourni des semences et des fertilisants chimiques, comme il a fait planer sur eux la menace de l’expropriation en cas de refus. Mais les paysans se sont rendu compte que la semence de maïs n’était pas adaptée aux sols. Certains fertilisants ont appauvri les sols. Lorsqu’on cultive une seule denrée, dans une région soumise à des variations climatiques difficiles, c’est le risque de famine.

La surpopulation du Rwanda est aussi la cause principale, avec l’exploitation minière, de l’instabilité depuis des dizaines d’années dans la République Démocratique du Congo (RDC), plus particulièrement au Nord Kivu. Les paysans rwandais s’installent en grand nombre en RDC et s’opposent aux populations locales, moins bien armées et organisées, mais qui de leur côté engagent de milices. Les gangsters impliqués dans ces trafics profitent aussi de la contrebande de minerais avec la RDC ce qui arrange les utilisateurs finaux de ces matières premières en faisant baisser les prix. Les humains préfèrent s’entre-tuer plutôt que réfléchir, cela va plus vite…

Les médias en France qui ignorent le facteur démographique ont aussi leur part de responsabilité. Revenons au journal LE MONDE qui titre le 5 décembre 2023 : « Le Royaume-Uni signe un nouveau traité avec le Rwanda pour durcir sa politique migratoire ». L’accord initial prévoyait que les demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni en small boats soient transférés au Rwanda, où leurs demandes d’asiles étaient ensuite évaluées. On sous-traite la question migratoire dans un pays pauvre comme on le faisait pour le traitement des déchets dangereux au Bangladesh. Or quelques livres sterling donnés par l’Angleterre pour s’occuper de ses immigrés, c’est une goutte d’eau dans un océan de difficultés de tous ordres au Rwanda.

Ce pays ne peut sortir de ses problèmes structurels sans un planning familial performant. Sinon, comme l’écrivait Malthus, guerres, famine et épidémies feront l’ajustement entre les possibilités du territoire rwandais et la population qui s’y trouve.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Rwanda, surpopulation malgré le génocide Lire la suite »

La surpopulation dingue du Bangladesh

Entre le 1er janvier et le 1er décembre 2023, plus de 310 000 personnes ont été contaminées par le virus de la dengue au Bangladesh et 1 628 en sont mortes… Mais autant dire que cet épisode reste marginal quand il y a chaque année 850 000 décès pour 3 millions de naissances (en 2018) dans ce pays. Il y a encore de la marge pour que la population baisse à cause d’une épidémie, le système sanitaire fait face.

Et si on parlait surpopulation comme cause de tous les maux de ce pays  ? La population du Bangladesh était de 29 millions en 1901, 50 millions en 1960, et les projections prévoient un maximum démographique vers 2060 (à 190 millions d’habitants). Le virus de la dengue, transmis à l’homme par des moustiques infectés, était confiné autrefois à Dacca et dans les grands centres urbains. Le mauvais système d’assainissement de la capitale favorise en effet la présence d’eau stagnante propice à la prolifération des moustiques. Surpopulation ! La capitale Dacca a vu sa population décupler en quarante ans. Avec près de 50 000 habitants par km², elle est l’une des plus densément peuplées au monde et s’est transformée en un cauchemar urbain. Les rivières sont devenues des égouts à ciel ouvert, et les chauffeurs de cyclopousse dorment sur leurs vélos faute de pouvoir trouver un logement. Inutile de parler « assainissement ».

L’indice de fécondité était de 6 à 7 enfants par femme sur la période 1950-1985. Maintenant le taux de fécondité des femmes s’établit au niveau du renouvellement futur de la population avec 2 enfants par femme , mais il y a encore un taux de croissance de la population de 1,1 % de variation annuelle (doublement en 64 ans) à cause du nombre de jeunes qui deviennent des reproducteurs. Plus de 171 millions de Bangladeshis s’entassent sur un petit territoire de 147 000 km², environ la moitié de la superficie de l’Italie. C’est l’un des pays les plus densément peuplés du monde (1 200 habitants au km²). Surpopulation ! Le Bangladesh étant un delta, l’érosion des berges est conséquente et paupérise les familles rurales, en raison de la perte de terres agricoles. La plupart des régions se situent à moins de douze mètres au-dessus du niveau de la mer et 10 % du territoire en dessous. Il est prévu qu’environ 50 % des terres soient inondées si le niveau de la mer augmente ne fût-ce que d’un mètre. En 2050, les « réfugiés climatiques » pourraient dépasser les 50 millions. Bien entendu ni le pays, ni les pays limitrophes ne sont en capacité de recevoir un tel afflux de migrants.

Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, les cyclones tropicaux, les tornades, et les raz de marée touchent le pays pratiquement tous les ans. Échapper à ces fléaux paraît impossible. Surpopulation ! La majorité de la population n’a pas de terre et se déplacer vers des villes déjà saturées d’humains ne règle aucun problème. Les plus fortunés préfèrent tenter leur chance à Paris ou à Berlin plutôt qu’à Dacca. L’inondation fréquente des terres agricoles conduit à des pertes de récoltes.

Les agences de voyage décommandent d’aller dans ce pays pourri : «  Faites preuve d’une grande prudence au Bangladesh en raison de la menace terroriste, des manifestations politiques, des grèves générales d’envergure nationale et des affrontements violents. Évitez tout voyage dans la Région des monts de Chittagong en raison des actes de violence à caractère politique, des enlèvements et des conflits ethniques sporadiques. Il existe une menace terroriste dans tout le pays, en particulier à Dacca. Les extrémistes ont mené des attaques en utilisant des engins explosifs improvisés et des attentats suicides. Des Occidentaux ont été ciblés… »

Certaines familles au Bangladesh décident de vendre leurs filles à des proxénètes en toute connaissance de cause. Mais pour certains la surpopulation n’est pas un problème… Par exemple LE MONDE n’accorde aucune importance à la démographie de ce pays ; ce quotidien « de référence » peut consacrer tout un article au cyclone Hamoon qui a tué deux personnes en 2023 (article du 25 octobre 2023), ou à la dengue qui en a tué 1628 (2 décembre 2023), mais il ne dira jamais que la population dépasse 170 millions et que ça cause problème. Ses journalistes ont besoin de recevoir un cours sur le malthusianisme…

Le Bangladesh, en route pour l’enfer

extraits : Hormis les très petits pays tels que Singapour et Bahreïn, le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé au monde avec plus de 1 251 hab/km2 (en 2016). La population était de 50 millions en 1960, plus de 160 millions aujourd’hui, les projections prévoient un maximum démographique vers 2060 (à 190 millions d’habitants). Soit une multiplication par quatre en un siècle seulement. C’est intenable, ingérable, même les villes deviennent maintenant des repoussoirs….

Mortalité humaine, quelle importance ?

extraits : La mortalité dans le monde correspond à 1,81 décès chaque seconde sur Terre, soit 109 par minute et près de 157 000 décès par jour, soit près de 57,3 millions chaque année. Faut relativiser le nombre de morts, sinon on verse dans le pathos anthropocentrique, option pourtant privilégiée par un journal qui se dit de référence, LE MONDE….

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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