Européennes : un appel individuel pour l’union sacrée
L’idée de catastrophe/effondrement fait son chemin, même chez les acteurs. Ainsi Philippe Torreton : « La tragédie humaine a commencé et promet d’être terrible. Les animaux disparaissent, les contrées sauvages rétrécissent, les glaces fondent de plus en plus vite, les eaux montent, les records de chaleur s’accumulent, les matières premières se raréfient, les peuples se crispent et les populismes prolifèrent. Le migrant, ce bouc émissaire, va payer le prix fort. L’idée commencera à germer qu’une partie de la population mondiale doit disparaître, en laissant faire les famines, les agents infectieux ou même par les armes si cela ne suffit pas, et l’on expliquera que « c’était eux ou nous ». Les plus pauvres disparaîtront en premier, les riches leur survivront quelque temps dans des bunkers dorés. Alors que deviennent nos habituelles luttes politiques dans ce compte à rebours ? Aujourd’hui, face à l’urgence de changer nos modes de vie, il serait logique de rassembler toutes les forces vives du pays pour se lancer dans la mère de toutes les batailles : la sauvegarde de l’habitabilité de la planète. Il nous faut une seule liste aux européennes… » Voici quelques commentaires sur le monde.fr :
DIDIER SEYLER : Les femmes et les hommes capables de chercher le bien public se comptent sur les doigts d’une main. Alors imaginer que ceux qui détiennent tout autour de la planète le vrai pouvoir et qui sont ceux qui nous conduisent dans le mur de plus en plus vite, puissent spontanément et tous en cœur, renoncer au pouvoir pour tenter d’arrêter la catastrophe qui s’annonce est une perte de temps !
MICHEL SOURROUILLE : « famines, agents infectieux ou même les armes », Torreton c’est du Malthus tout craché, sauf que Philippe ne parle pas du choc démographique, la mère de tous nos maux ! Notre choix personnel de fécondité est un facteur déterminant des désastres en cours, un multiplicateur de toutes les menaces. Mais même les colibris de Pierre Rabhi n’en ont pas conscience. Alors, les politiques, faut pas compter sur eux, il n’y aura pas d’union sacrée avant l’arrivée des grands massacres…
Pessicart : M. Torreton, vous devez simplement vous habituer à vivre dans un monde où tout ce que vous listez va disparaître. J’étais au Qatar pendant 3 jours, ils ont le plus grand projet planétaire d’exploitation de gaz, ils vivent déjà avec plus de 40 degrés à l’extérieur 6 mois par an, ils n’ont plus de poissons dans la mer, plus d’animaux sauvages sur terre. A ce jour ici ou ailleurs aucune action n’est enclenchée pour changer les choses et les cris d’alarme n’y changeront rien.
Ifig : Il est impossible de baisser le niveau de vie, en démocratie mais aussi en dictature. Les utopies rousseauistes ne sont que des utopies. La crise climatique se résoudra par des solutions technologiques. Les discours catastrophistes comme celui ci n’aident pas à mobiliser vers les solutions.
bad cop : Discours eschatologique formidable, nous avons honte, nous nous flagellons pauvres humains pauvres français que nous sommes qui n’avons pas compris que nous sommes condamnés par notre consumérisme aveugle à nous entre-tuer pour le moindre brin d’herbe ou la moindre molécule non synthétique d’oxygène. Ouf ! Je n’aime pas beaucoup Torreton chroniqueur, son faux nez et son lyrisme… le problème c’est qu’il a raison !
Arpagon : Je suis d’accord, il y a urgence à limiter les émissions de CO2. Taxer les combustibles qui les génèrent serait un bon point de départ. Pas besoin d’union nationale pour cela: un gouvernement ayant une majorité claire et conscience des enjeux peut le faire s’il est courageux. M. Torreton je compte sur vous pour aider à convaincre les gilets jaunes que c’est une nécessité pour l’avenir de leurs enfants.
Pm42 : On est dans un pays où la population veut rouler vite, ne pas payer son essence trop chère et avoir plus de pouvoir d’achat. Et où personne ne vote écolo. Les hommes politiques ont bon dos… En démocratie, le peuple est souverain mais apparemment absolument pas responsable des conséquences de son vote. Amusant.
le sceptique : Soit le corps électoral partage les idées de cet acteur, et il donnera tout seul une large majorité à la liste EELV qui portera ce discours ; soit le corps électoral ne partage pas les idées de cet acteur, et rêver d’une liste unique exprime sa difficulté à vivre en démocratie, avec des gens n’ayant pas la même sensibilité ou les mêmes priorités.
* LE MONDE du 22 février 2019, Philippe Torreton : « Le combat pour enrayer le réchauffement climatique conditionne tous les autres »
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