épuisement des ressources

Surpopulation en RDC (Congo)

Malthus nous avait averti dès 1798 : si nous laissons dériver notre fécondité humaine au-delà des capacités de notre milieu de vie, nous subirons guerre, famine et épidémie. En RDC, République démocratique du Congo, une épidémie de variole du singe est à l’origine de 581 décès depuis janvier 2023. Elle s’est propagée avant tout du fait de la transmission par contact sexuel parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Certes cette épidémie actuelle n’est pas causée par la surpopulation. Mais la RDC connaît l’une des croissances démographiques les plus rapides au monde, et ce n’est pas une bonne nouvelle. 102 millions d’habitants en 2023, et la RDC comptera 215 millions d’habitants d’ici 2050. La population du Congo a augmenté de 3,3 % en 2022, soit un doublement en 21 années seulement. Les conditions sociales telles que la pauvreté et la faim s’aggravent. Le pays est confronté à des troubles politiques et conflits armés. En 62 ans d’indépendance, la RDC n’a connu sa première transition pacifique du pouvoir qu’en janvier 2019. Des foyers d’insécurité subsistent, notamment en raison de conflits intercommunautaires. Paradoxalement il y a une absence totale de politique démographique nationale.

Deux raisons démographiques expliquent la forte croissance de la population : la diminution du nombre de décès et le nombre élevé de naissances. Au cours des dernières décennies, la RDC a connu une baisse constante de la mortalité des enfants de moins de cinq ans. La médecine a fait son oeuvre. Mais le taux de retard de croissance (42 % des enfants de moins de cinq ans) est l’un des plus élevés d’Afrique subsaharienne ; la malnutrition est la cause de près de la moitié des décès dans cette classe d’âge. On estime que 97 % des enfants de dix ans en RDC sont en situation de pauvreté des apprentissages, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas en mesure de lire et comprendre un texte simple.

En ce qui concerne les naissances, les femmes congolaises ont en moyenne 6,2 enfants au cours de leur vie. Cela représente quatre naissances de plus que la moyenne mondiale de 2,3 bébés. L’enquête démographique et sanitaire la plus récente du pays a révélé que les femmes congolaises voulaient en moyenne six enfants et les hommes en voulaient sept. Un début précoce de la maternité signifie un plus grand nombre d’années procréation. En RDC, plus de 30 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Le pourcentage de femmes en âge de procréer qui utilisent une forme efficace de contraception moderne a été estimé à environ 7 % seulement en 2018. La moitié des femmes déclarent avoir subi des violences physiques et près d’un tiers ont subi des violences sexuelles, le plus souvent au sein du couple.

D’autre part la RDC ne profite pas du dividende démographique, un afflux de jeunes pour nourrir la machine économique. Car trop de jeunes, c’est le chômage assuré. La République démocratique du Congo, d’une superficie équivalente à celle de l’Europe occidentale, est le plus grand pays d’Afrique subsaharienne. Elle possède des ressources naturelles exceptionnelles, notamment des gisements de minerais (cobalt, cuivre, etc.), un grand potentiel hydroélectrique, de vastes terres arables, une formidable biodiversité et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Mais la grande dépendance du pays au secteur minier l’expose fortement aux variations des cours internationaux des matières premières. Aujourd’hui l’augmentation des recettes d’exportation ne permet plus de compenser le renchérissement des factures d’importation de denrées alimentaires et de carburant.

De toute façon la grande majorité des habitants de RDC ne profite pas des richesses naturelles du pays. La RDC fait partie des cinq nations les plus pauvres du monde. En 2022, 62 % des Congolais (60 millions de personnes) vivaient en-dessous du seuil de pauvreté (moins de 2,15 USD par jour). La RDC se classe au 164e rang sur 174 pays selon l’indice de capital humain. Il s’établit à 0,37, au-dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne (0,40). Cela signifie qu’un enfant congolais né aujourd’hui ne peut espérer réaliser que 37 % de son potentiel, par rapport à ce qui aurait été possible s’il avait bénéficié d’une scolarité complète et de qualité, et de conditions de santé optimales. C’est aussi l’un des pays les plus touchés par la faim. Son score à l’indice global de la faim s’élève à 37,8. Cet indice permet de classer les pays sur une échelle de 0 à 100, 0 étant la meilleure note et 100 la pire. Les valeurs supérieures à 30 sont « extrêmement alarmantes ».

Le pays est confronté à des troubles politiques et conflits armés depuis six décennies. L’indice mondial de la paix – qui mesure le degré de pacification des nations et des régions – classe la RDC parmi les pays les moins pacifiques du monde, après l’Afghanistan, le Yémen, la Syrie et le Soudan du Sud. Le 30 octobre 2023, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé que, site à des conflits armés, 6,9 millions de personnes en RDC étaient actuellement déplacées à l’intérieur du pays – le chiffre le plus élevé jamais enregistré. Aucun autre pays ne compte autant de victimes de guerres que la RDC depuis la fin de la seconde guerre mondiale, plus de cinq millions de morts au bas mot.

Guerre et famine pour la République démocratique du Congo comme l’avait prévu Malthus dès 1798 !

Une liste des pays surpeuplés sur ce blog

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Sources d’information à consulter :

https://theconversation.com/la-rdc-connait-lune-des-croissances-demographiques-les-plus-rapides-au-monde-pourquoi-ce-nest-pas-une-bonne-nouvelle-209912

https://www.banquemondiale.org/fr/country/drc/overview

PS : Bien que la langue officielle de ce pays soit le français, les médias en métropole occultent complètement la question démographique.

Par exemple voici le genre d’articles que LE MONDE consacre à la RDC : guerre, politique et faits divers, out la question surpopulation.

Elections en RDC : les observateurs européens se déclarent bloqués par l’insécurité (29/11/2023)

En RDC, la « congolité » au cœur des crispations de la campagne présidentielle (27 novembre 2023)

Présidentielle en RDC : l’opposant Moïse Katumbi promet la paix à Goma après trois décennies de guerre (24 novembre 2023)

A Goma, dans l’est de la RDC, la guerre si loin si proche (20 novembre 2023)

En RDC, la campagne officielle pour les élections du 20 décembre est lancée (20 novembre 2023)

Sélection galerie : Sammy Baloji, artiste congolais, chez Imane Farès (18 novembre 2023)

RDC : les rebelles du M23 ont repris Kishishe, où ils sont accusés d’un massacre en 2022 (15 novembre 2023)

En RDC, six morts lors d’une « dispute » entre militaires et miliciens (13 novembre 2017)

RDC : 6,9 millions de déplacés internes, du jamais-vu selon l’OIM (30 octobre 2023)

Naufrage sur le fleuve Congo en RDC : au moins 47 morts (17 octobre 2023)

« Des corps ensevelis dans la boue » : dans l’est de la RDC, le bilan des inondations s’alourdit (10 mai 2023)

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Sécheresse et Surpopulation en interdépendance

Dans son rapport du 1er décembre 2023 « Aperçu de la sécheresse dans le monde », la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification( UNCCD) alerte sur la gravité de la situation. Ses auteurs lancent un avertissement : « Dans la nature, tout est interconnecté. Nous commençons juste à le réaliser ».

Martine Valo : Le manque d’eau a des conséquences directes sur la perte de pâturage, le déclin des récoltes, l’explosion des prix alimentaires, les famines. Fin 2022, on dénombrait 23 millions de personnes plongées dans une insécurité alimentaire sévère à cause de la sécheresse persistante dans la Corne de l’Afrique. L’UNCCD estime que 1,84 milliard de personnes sont affectées par la sécheresse, dont 4,7 % de façon « sévère » ou « extrême ». La combinaison de chaleur extrême et de sécheresse devrait augmenter de 5 à 10 fois d’ici à la fin du siècle, affectant entre 35 % et 55 % de la population chinoise.

Le point de vue des écologistes interconnectés

roger du 23 : cela n’empêche pas la natalité africaine d’augmenter…alors la sécheresse a bon dos…plus de monde, moins de ressources ….

Pierre Angulaire : Les anciens depuis 50 ans (Meadows et René Dumont par exemple) nous avaient mis en garde contre la surpopulation et la démographie galopante. Nous consommons sans doute 10 fois plus d’eau que les pauvres mais ils seront bientôt 100 fois plus nombreux que les occidentaux. Les religieux et les marxistes ont nié ce grave problème et désormais on se retrouve avec une Afrique de 1,2 milliard d’habitants dont 50% a moins de 20 ans. L’enjeu démographique pour la survie de l’humanité est bien pire que nos (provisoires) surconsommations.

Novi : 2,5 MILLIARDS EN 1950, 8 MILLIARDS AUJOURD’HUI ! Le plus étonnant, c’est qu’il y ait seulement 1,8 milliards d’habitants qui soient affectés par la sécheresse. Mais le Tiers-Monde continue à faire des gosses. L’Algérie est passé de 8 millions (sans les français partis) à 40 millions (sans les millions d’algériens partis) depuis 1962 dans un pays essentiellement désertique qui importe son lait et son blé. Mon petit doigt me dit que le problème n’est peut être pas le réchauffement.

Michel SOURROUILLE : Le rapport de l’UNCCD insiste sur le fait que tout est interconnecté. Le rapport de 1972 sur « les limites de la croissance » montrait déjà que population, agriculture, industrie et ressources naturelles agissaient de façon interdépendantes. La journaliste Martine Valo fait comme si la désertification de la planète était une variable autonome. Il faut dire que le mot »surpopulation » est tabou dans les colonnes de son journal, sauf quand il s’agit d’aborder la surpopulation carcérale. Heureusement plusieurs commentateurs compensent cette lacune, Martine Valo devrait consulter leurs analyses malthusiennes.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

La COP15 et l’inexorable désertification (mai 2022)

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain…

Bientôt les pieds dans l’eau et même la sécheresse…. (février 2014)

extraits : « Pour comprendre la réalité du réchauffement climatique, il faut avoir les pieds dans l’eau. » Trouver cette phrase dans un éditorial du MONDE* montre à quel point la situation écologique devient plus que préoccupante… car tout le monde s’en fout ! Comme le principe de précaution ou le principe responsabilité restent des mots inconnus du grand public et d’ailleurs combattus par la nomenklatura qui nous dirige, il ne nous reste que le principe de réalité : nous adapter à l’insupportable...

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Sécheresse et Surpopulation en interdépendance Lire la suite »

Notre imaginaire sur nos besoins se modifie

Dans la masse d’informations inutiles véhiculées par le quotidien de référence (LE MONDE), il faut chercher longtemps ce qui envisage notre avenir réel. En voici deux exemples ci-dessous, qui parlent reconsidération de nos besoins et de la chaîne des valeurs. L’ampleur des critiques qui sont faites au premier montre l’inertie des mentalités. Les commentaires du second nous redonnent un peu d’espoir.

Collectif : La France est dépendante d’une chaîne d’approvisionnement mondialisée sur laquelle elle a peu à peu perdu le contrôle. Les secteurs identifiés comme stratégiques sont choisis et traités suivant une approche typique de « l’ancien monde », fondée sur la compétitivité et une concurrence internationale forcenée. Or, dans un monde où six des neuf limites planétaires ont déjà été dépassées, nous devons reconsidérer nos priorités. Comment ignorer aussi que l’approvisionnement de l’Europe en pétrole risque de devenir problématique tant certains pays producteurs s’approchent de leur pic de production, voire l’ont dépassé ? Il est urgent de se questionner sur les besoins que nous définirons comme essentiels. Quelle place souhaitons-nous accorder à la 5G, à la 6G, à l’ordinateur quantique ? Doivent-elles être considérées comme nos priorités ? (28/04/2023)

Commentaires des abonnés du monde.fr

JM Dupont : Il me semble essentiel que le collectif arrête ses études pour se mettre à la reindustrialisation sobre .

pm22 : Réindustrialisation de la tomate cerise du balcon circulaire…. Avec subvention

Narrabeen : Le jour,où ces braves gens auront intégré qu’un smartphone fabriqué en France coûtera au bas mot 3000€, et un jean 200€, je leur proposerai d’investir dans une société qui relocalise. Ces gens nous préparent un nouveau naufrage, comme Bull.

Eco : Tribune un peu vague, avec en plein milieu un exemple totalement incongru : l’ordinateur quantique. Les auteurs n’ont probablement aucune idée de quoi il s’agit, sinon ils ne l’auraient pas cité, mais sans doute ont ils pris ça comme l’archétype du besoin inutile, une sorte de super-Macintosh hype inutile porté par le marketing et le snobisme. Qu’ils se renseignent un minimum, ce n’est absolument pas de cela qu’il s’agit. Si l’ordinateur quantique fonctionne un jour, et c’est presque le cas, ce sera une révolution et une rupture comparable à l’apparition de de l’ordinateur lui même.

J-1 : Tribune encore une fois d’une totale démagogie. Les auteurs ne voient les avancées technique que par le prisme de l’ « entertainment ». Avec l’ordinateur quantique, nombre de labos travaillent sur des algorithmes pour améliorer le captage du CO2 dans l’air avec des matériaux nanoporeux. Le débat bien entendu ne doit pas faire l’objet d’un large débat démocratique qui sera basé sur une méconnaissance totale de la technoscience.

lecteur assidu : Les déficits de la balance des paiements fait que l’on doit surtout s’orienter vers l’international plutôt que vers une hypothétique demande intérieure.

Anaïs Voy-Gillis : Les modèles industriels doivent évoluer sous l’effet des contraintes environnementales. Quels produits veut-on fabriquer ? Quels sont ceux que l’on veut importer ou rapatrier, dans quels volumes, etc. ? La croyance est encore trop forte que l’on va s’en sortir avec quelques aménagements à la marge et en décarbonant l’industrie. Mais une fois que l’on a décarboné, il reste encore beaucoup de questions à résoudre, comme l’accès aux ressources et aux matières premières. Parler d’industrie verte comme de croissance verte n’a guère de sens. Neutre à 100 %, cela n’existe pas et n’existera pas. Beaucoup d’experts posaient depuis plusieurs années la question de la maîtrise des chaînes de valeur, mais on ne voulait pas les écouter. La pandémie due au coronavirus et la crise énergétique ont changé la donne. (27/11/2023)

Commentaires des abonnés du monde.fr

F. P. : Des réponses qui ont pour première qualité de n’être pas idéologiques, c’est toujours agréable à lire, et même un peu plus : porteur d’espoir…

mon pseudo : Réflexion bienvenue. On pourrait rappeler que la France n’est pas un pays de matières premières, donc tout ce que consommons doit être acheté quelque part. Or de la valeur, nous pouvons en générer par notre travail, basique s’il s’agit de planter des clous. Plus c’est simple, plus n’importe qui peut le faire…

le sceptique : Si vous pensez que 8-10 milliards d’humains en vie au cours de ce siècle vont plutôt vouloir converger vers un haut niveau d’équipement en biens et services propre aux sociétés industrielles avancées, vous vous trompez. Le débat est plutôt entre raser la biodiversité et modifier le climat à grande vitesse d’un part ou le faire en ralentissant le rythme, le temps qu’une décroissance démographique s’engage (ce qui impliquerait la possibilité d’un gain per capita à pression identique sur l’environnement).

Bertrand de Kermel : Aujourd’hui, les marchandises circulent, mais l’argent circule en un clic, et les usines s’installent dans les pays à bas coûts. Les dumpings sont légion. Loin d’être pure et parfaite, la concurrence internationale est totalement faussée. Cela signifie que l’on a retenu le concept de libre-échange, en oubliant complètement les conditions de sa réussite. Relocaliser sans modifier parallèlement les accords de libre-échange serait une erreur.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

2027, un ministre de l’Énergie et des Besoins

extraits : Voici les quatre propositions qui doivent nous permettre d’affronter la descente énergétique : diminuer nos besoins individuels et collectifs ; créer une taxe carbone vraiment efficace ; envisager une carte carbone et la fin de l’extractivisme… 

Loin de la laideur de ce monde, limitons nos besoins

extraits : Lanza del Vasto a préfiguré la simplicité volontaire des objecteurs de croissance. Voici quelques extraits de sa pensée : « Efforce-toi de désirer ce que chacun, comme toi, peut avoir. Si tu désapprouves la laideur du siècle, jette loin de toi ce qui vient d’une usine. Si tu désapprouves la boucherie, cesse de manger de la viande. Si tu désapprouves la banalité, ne lis par le journal. Si tu désapprouves le mensonge, quitte la ville. Que font-elles de nécessaire les villes ? Font-elles le blé du pain qu’elles mangent ? Elles font la boîte. Elles font l’étiquette. Elles font la réclame et du bruit. Elles nous ont ôté l’or de l’évidence, et l’ont perdu. »…

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Amicale associative des Malthusiens

L’association Démographie Responsable se retrouve bien seule dans la sphère francophone à militer pour une autolimitation de la natalité.

Pour mieux connaître Démographie Responsable,

https://www.demographie-responsable.fr/

Pourtant dans la sphère anglophone beaucoup d’associations œuvrent dans le même but, limiter la population humaine en proportion des ressources de la planète.

 These organizations value and work in the fields of girls’ education, women’s empowerment, access to contraception, family planning, advocacy, and implementation of practices and policies that promote small families, improve human lives, reverse unsustainable population growth, and restore nature.

 We hope you use this list to explore, discover, and support organizations that get to the heart of creating a just and sustainable future, focusing on the upstream causes of our human and planetary health crises instead of treating the downstream symptoms.

  Scientist Groups that recognize the connection of unsustainable population growth and planetary health

Alliance of World Scientists

Foundation for Climate Restoration

Millennium Alliance for Humanity and the Biosphere (MAHB)

 Family Planning, Gender Equality, Girls Education and Empowerment Organizations

Campaign For Female Education – CAMFED

Center for Reproductive Rights

Engender Health

Family Health International  

Family Planning Association, UK

Girl Rising

Guttmacher Institute

International Projects Assistance Services  

Malala fund

Marie Stopes Intl. MSI 

National Network of Abortion Funds

OASIS Initiative-Sahel Area Africa

PAI

PATH Foundation Philippines

Pathfinder International

Planned Parenthood

Red Cross and Red Crescent Societies

Reproductive Freedom for All

Save the Children

Turimiquire Foundation-Venezuela

United Nations Population Fund, UNFPA

Upstream USA

Women Deliver 

World Vasectomy Day

 Population Organizations (Education,  Human and Environmental Health and Services)

Better not Bigger (Vermont)

Population Connection

Negative Population Growth (NPG)

Numbers USA

Overpopulation Awareness Foundation – Netherlands

Population Balance

Population Institute of Canada

Population Matters UK

Population Media Center

Sustainable Population Australia

The Overpopulation Project

The Population Institute

The Population Council

Utah Population and Environmental Council

Environmental Organizations that demonstrate support of Population Education and Policies that improve human lives and planetary well-being

ALERT Conservation

Centers for Biological Diversity

Earth Force

Earth Overshoot

Environmental Health News 

Friends of the Earth (UK)

FUNDAECO’s REDD+ forestry project – Guatemala

IUCN

Jeunes Volontaires pour l’Environnement – Niger

Life Net Nature

Regenerate Africa

Rewilding Institute

Transition Earth

Wild

The Wildlife Trusts (UK)

Overshoot Organizations

Canadians for a Sustainable Society

Earth Overshoot

Global Footprint Network

Growthbusters

Post Carbon Institute

Skil.org

Stable Planet Alliance 

 Miscellaneous

Center for a Steady State Economy (CASSE)

Fair Start Movement

Institute for Humane Education

Rejoice Africa Foundation -Uganda

NB : The list below highlights institutions that recognize and proactively support a human rights-based approach to improving people and our planet. 

Amicale associative des Malthusiens Lire la suite »

Zimbabwe, surpopulation et choléra

Entre 1960 et 2022, le nombre d’habitants en Zimbabwe est passé de 3,78 millions à 16,32 millions, soit une multiplication par plus de 4 en 62 ans seulement. Ce pays a connu la plus forte augmentation démographique en 2015 avec un taux de 4,18 %, soit un doublement de la population en moins de 16 ans ! Sa situation actuelle justifie pleinement le diagnostic de Malthus en 1798 : si un peuple ne maîtrise pas sa fécondité, il connaîtra famine, guerres et/ou épidémies.

La dernière en date, le choléra. Infection diarrhéique aiguë provoquée par l’absorption d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio choleræ, le choléra est en forte recrudescence. Harare, la capitale du Zimbabwe, a été déclarée en état d’urgence en raison d’une résurgence de l’infection qui a déjà fait 51 morts confirmés dans le pays, infecté plus de 7 000 personnes et continue de se propager. Il y a eu déjà une hécatombe en 2008, lorsque le choléra y avait fait des milliers de morts. Les Zimbabwéens creusent trop souvent des puits à proximité de latrines à fosse, en particulier dans les quartiers qui n’ont pas d’eau courante. Ce qui signifie que l’eau potable est contaminée. Car l’état de surpopulation s’accompagne aussi d’une urbanisation galopante, 2,3% par an. Environ 32% des habitants vivent dans les grandes villes du pays. Des villes qui n’offrent pas des emplois en assez grand nombre, mais multiplient les cas de Sida. 3 000 personnes en meurent chaque semaine et 170 000 par an. En 2005, on recensait déjà plus de 910 000 orphelins. Entre 1990 et 2005, l’espérance de vie de la population avait même baissé de 61 à 44 ans.

Le taux de fécondité au Zimbabwe est passé de 7 enfants par femme en 1960 à 3,5 enfants par femme. Il faudrait moins de 2,2 enfant par femme pour atteindre une stabilisation de la population. La dernière étude sur le planning familial date de 1984 et c’est la banque en 1999 qui se voulait active, pas l’Etat. Le Zimbabwe était un modèle de développement économique et sociale dans les années suivant son indépendance en 1980. A partir des années 1990 avec une accélération en 2000, la corruption, le clientélisme, la mauvaise gouvernance de Mugabe et de sa clique du ZANU ont ruiné le pays. L’expansion démographique qui devient ingérable reste l’angle mort de la politique au Zimbabwe. La densité semble faible, 41 hab./km² pour une moyenne mondiale de 60 hab./km². Mais le Zimbabwe, bien que vaste pays (390 000 km² ), ne possède pas de littoral ; ce manque d’accès à l’océan se fait ressentir dans l’économie. La surexploitation des terres entraîne la déforestation, l’érosion des terres, la pollution de l’air et de l’eau. La surpopulation s’accompagne aussi de la chute de la biodiversité.

Le quotidien LE MONDE ne parle pourtant jamais de surpopulation au Zimbabwe. Ses derniers articles évoquent les écrivaines Tsitsi Dangarembga et NoViolet Bulawayo ou la vie politique par le petit bout de la lorgnette : « Sur la photo qui lui a valu son arrestation, le député de l’opposition Gift Ostallos Siziba arbore de larges lunettes de soleil et le maillot rayé noir et blanc de son équipe favorite de football… ». La vie économique pour ce journal « de référence » se résume à des robes de mariées à la location pour quelques heures. Seul un article tranche avec cette superficialité, Le Zimbabwe touché par une nouvelle vague d’hyperinflation (11 juillet 2022) : « L’hyperinflation attaque les revenus (192 % en juin, les taux d’intérêt minimaux ont atteint 200 % )… la viande est devenue un luxe… l’économie du pays est plombée depuis une vingtaine d’années, marquée par des pénuries d’argent et de nourriture… »

Surpopulation va de pair avec crise socio-économique, écologique et politique on devrait pourtant le savoir.

sur notre blog, Des éléphants ou des hommes, qui choisir ?

extraits : Il est plus que probable que si les effectifs de la population humaine ne sont pas réduits dans des proportions importantes, la vie sauvage disparaîtra complètement de la surface de la Terre et les humains s’entre-tuerons dans leurs territoires faits de béton, de goudrons et de taudis. Prenons l’exemple des éléphants. La population d’éléphants au Zimbabwe augmente de 5 % par an. 60 personnes ont été tuées par des éléphants depuis le début de l’année 2022…

Pour en savoir plus, ce récapitulatif des pays surpeuplés

Le Bénin, en état de surpopulation avancée

Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu

Burkina Faso, une surpopulation à 23 millions

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Chine, une idée tabou ?

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

En Égypte, la surpopulation fait la loi

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation en France comme au Japon

Gaza, une surpopulation carcérale

Ghana, le cauchemar de la surpopulation

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Haïti, un pays ingérable parce que surpeuplé

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Un surpeuplement inquiétant en Inde

Italie, une surpopulation en voie d’extinction

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé

Kenya, fardeau de la dette et surpopulation

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Surpopulation africaine par une virilité mal employée (Mozambique)

Ouganda, une surpopulation structurelle

Niger, surpopulation et coups d’État

Le Nigeria, miné par la surpopulation

Pakistan, tous les maux de la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Sri Lanka, surpopulation et agro-industrie

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Tchad, une surpopulation en voie d’explosion

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

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Surpopulation en Argentine => Javier Milei !

Beaucoup de maux s’expliquent par la surpopulation. Est-ce le cas pour l’Argentine ? A l’heure actuelle l’Argentine est un bon élève, adepte de la sobriété démographique. Le taux de fécondité est de 1,91 enfants par femme (2020), un peu inférieur au taux de renouvellement de la population. Vu l’inertie démographique, le taux de croissance de la population est encore de 0,9% (2021) en variation annuelle, mais la densité de 16 hab./km² est bien inférieure à la moyenne mondiale, 60 hab./km².

Cependant, si on considère une perspective historique, la situation devient catastrophique. Entre 1960 et 2022, le nombre d’habitants en Argentine est passé de 20,5 millions à 46,3 millions, soit plus qu’un doublement en 62 ans. A la fin du XVIIIe siècle, lorsque le vice-roi d’Espagne Juan José de Vértiz y Salcedo effectua un recensement pour la première fois, la population argentine ne dépassait pas 380 000 habitants (territoires indiens non compris). En 1810, il n’y avait encore que 500 000 habitants environ. Arriver a plus de 46 millions, ce n’est pas un saut de puce. Il faut donner à manger à tout ce monde, et procurer un emploi.

L’Argentine était une puissance agricole majeure, on dit qu’elle produisait de quoi nourrir plus de 450 millions de personnes, soit 10 fois sa population. L’agriculture emploie 1,8 % de la population active, contribue à environ 5 % du PIB, tout en assurant les trois quarts des exportations argentines. Près de la moitié de la superficie du pays est occupée par de l’élevage extensif. Autant d’espace en moins pour les gens et la biodiversité. De plus une sécheresse historique étouffe l’agriculture et menace l’économie du pays. Les quatre derniers mois de 2022, il est tombé seulement 44 % des précipitations moyennes. Le moteur économique du pays a vu se volatiliser 20 milliards de dollars d’exportations en 2023, faute de soja, maïs ou blé, soit un manque à gagner de 5 milliards de dollars de recettes fiscales. Le réchauffement climatique ne peut qu’accentuer la déperdition de l’agriculture, inféodées aux méthodes de l’agro-industrie, OGM, pesticides, engrais, mécanisation, toutes choses qui vont être impactées par la déplétion énergétique.

Le plus grave, c’est le statut des villes, dépendantes de l’extérieur pour tout ce qui concerne leur cycle vital. Imaginons ce qui arriverait à n’importe quelle ville si elle était enfermée sous une coupole de verre qui empêcherait les ressources matérielles nécessaires d’entrer et de sortir. Il est évident que cette ville cesserait de fonctionner en quelques jours et que ses habitants périraient… Ce modèle mental d’une coupole de verre nous rappelle assez brutalement la réalité. Or le taux d’urbanisation en Argentine est passé de 74 % en 1960 à 92 % en 2022, soit l’un des taux les plus forts au niveau mondial. Grâce à l’accès aux ressources mondiales, les populations urbaines paraissent immunisées contre les conséquences de l’appauvrissement de leur sol et de leurs ressources internes. Encore faut-il avoir les moyens financiers pour importer le nécessaire.

Avec des réserves de devises étrangères au plus bas, le pays se trouve dans une situation de renégociation permanente avec le Fonds monétaire international. L’Argentine fait même partie des pays émergents les plus endettés (114,8 milliards de dollars en 2021). Aux abois, avec des réserves totalement à sec, le pays a finalement trouvé le 31 juillet 2023 une formule acrobatique pour faire face à l’échéance de sa dette sans dépenser ses rares billets verts : un prêt-relais de 1 milliard de dollars auprès de la Banque interaméricaine de développement et un montant en yuans équivalent à 1,7 milliard de dollars, inclus dans un échange de devises avec la Chine. Les versements se font toujours plus périlleux, jetant une lumière crue sur une économie hagarde.

Voici une liste des pays surpeuplés qui est actualisée

à chaque fois que nous étudions un nouveau territoire.

Surpopulation généralisée dans tous les pays

https://biosphere.ouvaton.org/blog/surpopulation-generalisee-dans-tous-les-pays/

bonus sur l’Argentine, l’état de surpopulation laisse champ libre au populisme

En France, à un chroniqueur qui craignait l’arrivée au pouvoir du RN en 2027, Pascal Praud avait répondu :  » Les gens intelligents ont tous échoué depuis 40 ans, on peut essayer des incompétents, ça sera pas pire ! »

En Argentine, présenter le 19 novembre 2023 à la présidentielle le ministre de l’économie Sergio Massa était une provocation dans un pays où l’inflation est de 140 % et l’économie à l’arrêt. Les Argentins ont répondu : puisque vous nous présentez un bouffon incapable, nous allons élire un vrai clown ! Ils ont voté Javier Milei à 55,7 % des voix pour une distraction démagogique qui ne fera qu’amplifier les difficultés. Regardez sur le site d’El País une vidéo, les éructations de ce type sont effarantes. La démocratie accouche d’un monstre. Javier Milei est le chantre d’un libéralisme radical et caricatural, qui compare la monnaie nationale à un « excrément », prône la suppression de la banque centrale, le remplacement du peso par le dollar et veut diminuer drastiquement la dépense publique grâce à un « plan tronçonneuse ». « Vive la liberté, bordel » était son slogan préféré. Il s’est fait connaître par ses idées d’extrême droite comme la dérégulation de la vente d’armes, l’opposition à l’avortement ou encore ses déclarations sur le changement climatique, un « cycle », pas « une responsabilité de l’homme ».

« Je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l’Argentine à nouveau un grand pays », a écrit l’ancien président des États-Unis Donald Trump, tandis que l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro estime que « l’espoir brille de nouveau en Amérique latine ». Emmanuel Macron a félicité Javier Milei pour son élection. C’est l’internationale des populistes, tous ceux qui basent leurs campagnes électorales sur le dégagisme à la mode.

Surpopulation en Argentine => Javier Milei ! Lire la suite »

Ministère du futur, bientôt une réalité ?

Une science-fiction utile est celle qui nous prépare à affronter l’avenir. Ministère du futur ? Deux romans sur la question nous semblent précéder une mise en pratique, si ce n’est prochaine, elle sera inéluctable… si tout se passe bien.

Emmanuel Macron avait même annoncer en juillet 2017 la création d’une « Chambre du futur ». Beaucoup d’idées cet homme, mais pas beaucoup de suivi.

Kim Stanley Robinson : Uttar Pradesh, Inde. Le seul fait en 2025 de parler devenait dangereux. Que dire, de toute façon ? Il faisait même trop chaud pour penser. Le bruit des climatiseurs cessa d’un coup. Provoquant d’autres cris d’horreur. Plus de connexion sur le téléphone. Plus d’électricité. Baisse de tension ou coupure totale ? Les générateurs prirent le relais, engins braillards et carburant illégal, passant outre la loi qui imposait des restrictions. L’air, déjà pollué, ne tarderait pas à s’emplir de vapeurs d’échappement. Autant se mettre le pot d’un vieux bus sous le nez…. La canicule a finalement tué 20 millions de personnes ! Ce décor, c’est un avenir qui nous fonce dessus… Un mouvement clandestin se crée pour amplifier les actions d’écosabotage  dans le monde entier…

Installée en Suisse pour prendre en charge les générations à venir, l’agence onusienne surnommée le « Ministère du Futur », qui n’était qu’une structure fantoche, devient soudain le moteur d’un changement de paradigme écologique, sociopolitique et économique. Il nous restait une infime chance de surmonter les défis extraordinaires auxquels nous devons faire face , il fallait la saisir. (Kim Stanley Robinson, Le Ministère du Futur, date de 1ère publication, octobre 2020)

Gilles Boyer : en 2045, la terre connaît des catastrophes de grande ampleur, écologiques, économiques et sociales. Leur concomitance conduisent les dirigeants des grandes puissances à agir… Dans le roman de Gilles Boyern  «Un monde pour Stella » (2015), il y a création d’une Organisation mondiale qui a vocation à réguler tout phénomène économique, social ou environnemental qui, « de par ses causes ou ses conséquences, dépasse le cadre des frontières étatiques et ne peut qu’être abordé au niveau mondial dans l’intérêt général de l’Humanité ». Les premières prises de décision sont radicales, limitation stricte des naissances à une par femme dans le monde entier, taxation mondiale sur les gaz à effet de serre, interdiction de l’abattage des arbres sauf dans les zones strictement délimitées, couvre-feu mondial à 22h30 pour économiser l’énergie dans les zones non équipées en énergies renouvelables.

Gilles Boyer précisait : « Ces mesures peuvent sembler autoritaires et brutales. Elles nous sont imposées par notre laisser-aller collectif depuis des décennies. Toutes ont en commun la recherche de l’intérêt général du genre humain. Leur application sera assurée par une force de police, reconnaissables par leurs casques verts, et qui auront tout pouvoir pour signaler et réprimer les manquements constatés. La Déclaration universelle des droits de l’Homme sera refondée pour y inclure des devoirs… »

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Quelle démocratie pour une société écologisée ?

extraits : Chambre du futur : cette réforme institutionnelle était annoncée le 5 juillet 2017 par Macron : le Conseil économique, social et environnemental (CESE) deviendrait une « Chambre du futur ». C’est la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), ex-Fondation Nicolas Hulot, qui proposait antérieurement cette instance améliorée. Ce CESE nouvelle formule devrait être une véritable assemblée du long terme ayant le pouvoir d’imposer, dans la fabrication de la loi, la prise en compte des évolutions climatiques et écologiques. Pour la FNH, cette assemblée aurait même un pouvoir d’initiative spéciale sur les grands projets liés aux questions de long terme et un « droit de veto suspensif » vis-à-vis de projets de loi adoptés mais pas encore promulgués. Ce droit de veto contraindrait le Parlement à revoir sa copie. Dans le projet de la FNH, la Chambre du Futur serait composée de « deux collèges tirés au sort: un collège de scientifiques et de personnes reconnues pour leurs compétences environnementales et un collège de citoyens ». Aux côtés de cette « assemblée du long terme », des scientifiques assureraient une « veille scientifique ». EELV devrait avoir là un motif de satisfaction puisque ce serait la reprise de la proposition 56 du programme de Yannick Jadot pour la présidentielle 2017 : « Faire évoluer le mandat et la composition du Conseil économique, social et environnemental pour en faire une troisième chambre, aux côtés de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui aurait un droit de veto suspensif sur toute mesure législative qui mettrait en cause le long terme. »…

Le CESE, une Chambre du futur ?

extraits : A quoi sert le CESE (Conseil économique, social et environnemental), 233 membres ? Pas à grand chose pour l’instant. L’institution est chargée de conseiller les pouvoirs exécutif et législatif mais son avis n’est que consultatif. Le CESE doit devenir la Chambre du futur, où circuleront toutes les forces vives de la nation. Ce CESE nouvelle formule pourrait être une véritable assemblée du long terme ayant le pouvoir d’imposer, dans la fabrication de la loi, la prise en compte des évolutions climatiques et écologiques. Pour la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), cette assemblée devrait même avoir un pouvoir d’initiative spéciale sur les grands projets liés aux questions de long terme et un « droit de veto suspensif » vis-à-vis de projets de loi adoptés mais pas encore promulgués. Ce droit de veto contraindrait le Parlement à revoir sa copie. Dans le projet de la FNH, la Chambre du Futur serait composée de « deux collèges tirés au sort: un collège de scientifiques et de personnes reconnues pour leurs compétences environnementales et un collège de citoyens »….

Ministère du futur, bientôt une réalité ? Lire la suite »

L’intelligence collective, impossibilité majeure

Sur ce blog biosphere, le commentateur Michel C. fait feu de tout bois contre le malthusianisme et se heurte à fleuret non moucheté à Tsp qui ne voit que surpopulation. Par contre, entre le climatosceptique Tsp et le partisan du GIEC Michel C., ça chauffe à feu continu. Comme quoi, entre deux personnes qui semblent intelligentes et bien informées, le rapprochement des points de vue semble impossible de toute éternité.

Ce blog, qui se voudrait promouvoir l’intelligence collective, est bien emmerdé, que faire pour réconcilier l’inconciliable, Poutine et l’Ukraine, Hamas et Israël, climatosceptiques et malthusiens !

Comme l’exprimait Nicolas Hulot, « il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde dans le temps et dans l’espace. »

Sur ce blog, l’impossible intelligence collective

Écologie, le ministère de l’impossible

extraits : Robert Poujade (1928-2020), le premier titulaire du portefeuille de l’environnement en 1971, avait qualifié son poste de « ministère de l’impossible » ; la formule reste d’actualité en 2023…

L’impossible blocage du prix des carburants

extraits : Les extrêmes se rejoignent dans le populisme. Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois…

l’impossible réveil écologique des ingénieurs

extraits : Les ingénieurs du futur devront créer des techniques qui prennent en compte les changements climatiques, la raréfaction des ressources, l’effondrement de la biodiversité. Autant dire que ça ne va pas se faire…

Sortir des énergies fossiles, impossible ?

extraits : Si je comprends bien, le Royaume-Uni qui a du pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets à l’étranger mais pas chez lui. La France qui n’a pas de pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets chez lui mais pas à l’étranger. A part ça, on avance…

Un impossible tourisme « durable »

extraits : L’approche des grandes vacances d’été montre un retour en force d’un tourisme très énergivorace. Alors on se grise officiellement de mots doux : tourisme durable , soutenable , équitable , écoresponsable, et même vert de vert. Notre société de loisirs n’a pas peur des oxymores, ces contradictions insolubles…

post-Covid, l’impossible an 01 de l’écologie

extraits : En 1971, Gébé propose dans une bande dessinée une révolution non-violente : « On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste ! » La population décide de suspendre production, travail, école, et de déterminer ce qui doit être redémarré ou pas. Les fabricants de voiture ? Les grands magasins ? Les grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la bande dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe…

L’ impossible union des mouvements écolos

extraits : Notre démocratie de masse, avec des millions de concitoyens, fait en sorte qu’on veut donner le pouvoir au peuple, que chaque gilet jaune croyait personnellement incarner le peuple, mais que c’est toujours un populiste personnifié comme Mélenchon, Marine Le Pen ou Macron qui sort du chapeau. La deuxième source d’échec d’un rassemblement des forces écologiques et solidaires est l’étiquette qu’on veut se donner…

Pas de bol, l’impossible retour à la nature sauvage

extraits : La « première nature » est celle qui existe « à l’état sauvage », « vierge de toute intervention humaine ». La deuxième est retravaillée par l’homme… Pas de bol, « Il est trop tard ». Trop tard pour revenir à l’époque de la chasse et de la cueillette. Trop tard pour que l’agriculture nourrisse l’humanité tout en préservant les sols, les zones humides et les forêts. Trop tard pour espérer vivre avec des loups et des ours à nos portes. Trop tard pour avoir un sentiment océanique au milieu des vacanciers des bords de mer. Trop tard pour que nos enfants des villes sachent goûter l’aventure dans la nature. Trop tard pour limiter le nombre de nos animaux d’élevage pour laisser plus de place aux espèces férales. Trop tard, trop tard !…

Désastre en 2050, neutralité carbone impossible

extraits : Le Conseil européen n’a pas adopté l’objectif de zéro émissions nettes en 2050 comme l’y invitaient la Commission et le Parlement. La Pologne et la Tchèquie serait contre l’objectif de neutralité carbone,  l’Allemagne aurait jugé que de délai de 2050 était trop contraignant. Les politiques font écho aux revendications du toujours plus des « Gilets jaunes » qui sont incompatibles avec un scénario de « zéro émission nette » de gaz à effet de serre ! Cela impliquerait un changement important des modes de consommation : insupportable !!…

L’énergie contrainte rend la démocratie impossible

extraits : La démocratie commence à buter sur le monde fini (à cause du plafonnement énergétique), alors qu’elle a essentiellement vu le jour et prospéré dans le monde en croissance. La généralisation à toute l’Europe de ce régime politique, qui laisse à la population une large voix au chapitre pour dire par qui elle veut être gouvernée, provoque mécaniquement l’apparition de candidats surenchérissant de promesses de monde meilleur… Il est des libertés « démocratiques » qui ne peuvent plus s’exercer dans le monde fini.

Un impossible démantèlement des centrales nucléaires

extraits : Même si le « provisionnement », l’argent mis de côté pour le démantèlement des centrales nucléaires françaises, est correct – ce qui fait largement débat -, cela n’a pas de réalité matérielle. Il s’agit de chiffres comptables et d’octets sur un disque dur. Ce n’est qu’un droit de tirage sur les ressources matérielles et humaines futures. S’il n’est pas utilisé immédiatement, et il ne le sera pas puisque tel n’est pas son but, il reste donc virtuel… Il faudrait que l’ensemble du macro-système se soit maintenu, à l’horizon de plusieurs décennies, voire de siècles. Rien n’est moins sûr. Je fais donc le pari (facile, vous ne viendrez pas me chercher) que nous ne démantèlerons rien du tout…

Produire plus, polluer moins : l’impossible découplage

extraits : Produire plus en dégradant moins l’environnement : telle est la perspective incarnée par le concept de découplage. En des temps où la crise écologique s’aggrave et où la croissance économique fait défaut, il accompagne l’espoir d’une « croissance verte » qui associerait retour au plein emploi, progression du pouvoir d’achat et réponse aux défis environnementaux.Tout le problème est que ce miracle, nous expliquent les auteurs de ce livre, ne s’est encore produit nulle part à ce jour…

Impossible mais vrai, l’homme dévore 1,5 Terre par an

extraits : Cet état de « dépassement global » signifie, par exemple, que le rythme auquel nous exploitons les forêts, pompons l’eau douce et rejetons du CO2 dépasse celui auquel les arbres repoussent, les aquifères se reconstituent et la nature séquestre nos émissions. La Terre a perdu la moitié de ses populations d’espèces sauvages en 40 ans, les stocks de ressources se sont appauvris et les déchets s’accumulent…

contrôler la fécondité des pauvres, impossible obligation

extraits : « Pour certains défenseurs des droits de l’homme, il est injuste que les pauvres de ce monde aient à subir des programmes de contrôle des naissances, car, pris tous ensemble, ces pauvres laissent une empreinte écologique bien plus réduite sur la planète que la minorité des privilégiés. C’était sans doute vrai il y a un demi-siècle, quand les deux-tiers des humains étaient des paysans. Mais aujourd’hui, la plupart sont citadins – et la majorité de ces citadins sont pauvres. Aussi misérable le bidonville de Dharavi puisse-t-il paraître, cependant ses gueux sont de plus en plus équipés de téléphones portables… » (Alan Weisman)

Nicolas Hulot vivait au ministère de l’impossible

extraits : Le problème global de Nicolas Hulot, c’est qu’il devrait aller à contre-sens de la marche actuelle de la société thermo-industrielle et obtenir pourtant l’arbitrage favorable du 1er ministre, ce qui paraît impossible dans le contexte actuel, libéral-croissanciste. Le problème personnel d’un ministre de l’écologie, c’est qu’il doit éviter d’être contaminé par les habitudes de pensée des autres membres du gouvernement qui pensent majoritairement business as usual et croissance à n’importe quel prix. Or l’appartenance à un groupe, ici le gouvernement, implique d’être amené subrepticement à penser comme le groupe…

Sombrer dans le chaos n’est pas impossible… (7 mars 2012)

extraits : La situation mondiale est déjà chaotique, demain le chaos ?Le chaos désigne la trajectoire d’un système en évolution très sensible aux conditions initiales. Plus précisément, même un événement à l’origine insignifiant peut conduire à des écarts infinis à l’arrivée. Il s’agit de l’effet papillon :  un seul battement d’ailes d’un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d’une tornade. A plus forte raison si on tient compte de tous les battements d’ailes de millions d’autres papillons. A plus forte raison si on ajoute les activités d’innombrables autres créatures, en particulier celles de notre propre espèce. Par exemple le premier choc pétrolier de 1973 est causé par un événement à l’origine mineur, la guerre du Kippour. Il a entraîné une récession mondiale. Nous savons aussi les conséquences planétaires de la faillite de Lehmann Brothers en 2008. L’amplification extrême d’une situation initiale est de plus en plus perceptible, si ce n’est analysable…

Eduquer au XXIe siècle ? Impossible ! (7 mars 2011)

extraits : Nous habitons un monde trop plein, bientôt sept milliards d’humains. Le nouvel écolier n’a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée, il a perdu le sens de ses racines. La France ne compte plus que 1 % de paysans en 2011, les Français ont perdu le sens de ce qui les fait vivre. Ils habitent la ville, ils n’admirent qu’une nature pour loisirs et tourisme, ils ont perdu le sens de l’effort physique. Né sous péridurale, l’espérance de vie va vers quatre-vingts ans sans jamais avoir expérimenté l’urgence vitale d’une morale ! Ils sont formatés par les médias, qui détruisent les facultés d’attention en réduisant le temps des réponses aux questions à quinze secondes, chiffres officiels. L’individu ne sait plus vivre en couple, il divorce ; ne sait plus se tenir en classe, il bouge et bavarde ; l’été dernier, nos footballeurs n’ont pas su faire équipe ; nos politiques ne savent plus construire un parti plausible ou un gouvernement stable. Nous n’avons inventé aucun lien social nouveau, juste un recrutement Facebook. Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, accessible à tous, inaccessible en cohérence. Distribué, mais non concentré, dilué à l’infini…

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SURPOPULATION… Mythe ou réalité ?

Un livre qui fait le point sur la question démographique vient de sortir aux éditions Edilivre.

https://www.edilivre.com/surpopulation-mythe-ou-realite-michel-sourrouille.html

Coordonné par Michel Sourrouille, il a rassemblé 23 auteurs

Résumé du livre

L’idée de ce livre collectif provient d’une désillusion partagée. On pouvait croire que le passage  à 8 milliards d’humains le 15 novembre 2022 selon l’ONU allait provoquer un choc médiatique. On aurait pu sensibiliser les populations au fait qu’un milliard de terriens de plus ces onze dernières années, c’était beaucoup trop et beaucoup trop vite. À notre grand étonnement, cela n’a pas eu lieu. Tout au contraire, les intervenants privilégiés par la presse et les chaînes de télévision ont pour l’essentiel banalisé, voire ignoré, l’évolution démographique et ses impacts.

Il nous fallait donc à plusieurs voix démêler le vrai du faux dans ce qui se dit. Chaque contributeur ne s’exprime qu’en son nom personnel et sous sa responsabilité. Mais pour les 23 participants de cet ouvrage, la maîtrise de la fécondité humaine possède cette particularité de découler d’abord du libre choix des personnes. La contrepartie de cette liberté fondamentale devrait entraîner pour les individus et les couples un sens aigu de la responsabilité personnelle car chaque naissance supplémentaire implique la collectivité tout entière et l’état de la planète.

Il ne s’agit pas d’envisager une contrainte étatique, seulement une éducation propice à une décision éclairée des hommes et des femmes.

Présentation des contributeurs

Nous sommes 23 auteurs à avoir présenté chacun son point de vue personnel sur la problématique de la surpopulation en lien avec l’écologie. Du scientifique au pragmatique, les analyses se croisent et se complètent. Chacun son style pour porter un regard sur le fait que nous sommes 8 milliards d’êtres humains depuis novembre 2022.

Philippe Annaba, journaliste à la retraite, a publié « Traité de savoir survivre à l’intention des jeunes générations » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), Pourquoi mettre au monde dans un monde qui se fout du monde ? (2018)

Didier Barthès, co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), a publié avec Antoine Waechter « Le défi du nombre » (2022), coprésident du Mouvement Écologiste Indépendant, porte-parole de l’association Démographie Responsable

Jean-Loup Bertaux, astronome des planètes, auteur du livre « Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence » (2017), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

Antoine Bueno, essayiste et prospectiviste, a publié entre autres « Permis de procréer » (2019)… « L’effondrement (du monde) n’aura (probablement) pas lieu » (2022)

Odette Chauve, Terrienne de 79 ans, vice-présidente de l’association Démographie Responsable. Un seul enfant et pas de petits-enfants.

Jean-Michel Favrot, chercheur physico-chimiste (recyclage, épuisement des ressources. . . ) à la retraite. Il est membre actif de nombreuses organisations de protection de l’environnement depuis plus de 40 ans, dont Démographie Responsable. Il a écrit « Démographie, l’impasse évolutive. Des clefs pour de nouvelles relations Homme – Nature » (2021)

Denis Garnier, professeur de gestion puis moniteur d’escalade, co-fondateur de l’association Démographie Responsable et président actuel, conférencier

Marc Gillet, ingénieur général des ponts des eaux et des forêts et point focal du GIEC pour le gouvernement français entre 2000 et 2010, membre de l’association « Démographie Responsable »

Théophile de Giraud, dénataliste qui a publié en 2006 « L’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste)» (2006). co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » (2014). Il a aussi publié en 2019 un essai intitulé « La grande supercherie chrétienne » dans lequel il démontre que le christianisme des origines était un antinatalisme.

Gilles Lacan, ancien magistrat, président de l’association Écologie sans frontière et conseil juridique de Démographie Responsable, milite pour la décroissance démographique et l’arrêt des politiques natalistes, ainsi que pour la décroissance économique, la protection des animaux sauvages et la souveraineté alimentaire.

Stéphane Madaule, docteur en économie, travaille dans le monde du développement durable en tant que consultant, professeur d’économie dans le supérieur et ancien directeur à l’Agence française de développement (AFD). Ses articles dans la presse nationale -Le Monde, Libération, La Croix- sont nombreux. Il est par ailleurs chroniqueur à Alternatives économiques.

Jacques Maret, paysan, a publié « Le Naufrage Paysan ou comment voir l’avenir en vert » (2006), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Corinne Maier, économiste et psychanalyste, a publié entre autres « No Kid – 40 raisons de ne pas avoir d’enfants (2008) » et co-auteur de «  Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Fabien Niezgoda, professeur agrégé d’histoire-géographie, a dirigé le dossier d’Éléments n° 184, Surpopulation : le trop-plein. Co-auteur, avec Antoine Waechter, du livre  « le sens de l’Écologie Politique » (2017).

Marie-Eve Perru, ingénieure en génie urbain, spécialisée dans les problèmes environnementaux des grandes métropoles, élue conseillère régionale au sein de la région Île-de-France. Membre du bureau de l’association Démographie Responsable, elle milite pour une taille de population mondiale qui soit écologiquement soutenable afin que les limites planétaires ne soient plus dépassées.

Alice Rallier, chargée d’accompagnement scolaire et stérilisée volontaire.

Martin Rott, docteur en droit des universités de Giessen (Allemagne) et de Toulouse, cadre dirigeant à la retraite des  sociétés européennes de construction aéronautique, membre de l’Association Démographie Responsable, membre du board de European Alliance for Sustainable Population.

Pablo Servigne, formation d’agronome et d’éthologue. Il a quitté le monde académique en 2008 pour devenir chercheur « in-terre-dépendant » (auteur, conférencier, scénariste, etc.). Il a co-écrit, avec Gauthier Chapelle ou Raphaël Stevens, plusieurs livres dont des best-sellers : Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015), L’entraide, l’autre loi de la jungle (LLL, 2017), Une autre fin du monde est possible (Seuil, 2018) et L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants… et à nos parents (Seuil, 2022).

Michel Sourrouille, carrière de professeur de sciences économiques et sociales, membre des JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’écologie) et de Démographie Responsable, a coordonné l’ouvrage « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (2014) » et publié entre autres « Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable » (2022)

Lucia Tamburino has a background in Mathematics and Natural Sciences. She holds a PhD in Forest Ecology and has a post-doctoral research experience at SLU (Swedish University of Agricultural Sciences). Lucia is currently a researcher at IGDORE (Institute for Globally Distributed Open Research and Education).

Michel Tarrier, éco-entomologiste et écosophe, a publié entre autres « Faire des enfants tue la planète » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014) et récemment publié « Le Malheur de naître » (2022)

Antoine Waechter, homme politique français, a publié entre autres « Le défi du nombre » (2022 avec Didier Barthès)

Philippe Waldteufel, Physicien de l’atmosphère (LATMOS, Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales ), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

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Limites planétaires franchies => décroissance

Nabil Wakim : le concept de « limites planétaires » est scientifiquement établi. Il provient d’une étude internationale réalisée en 2009. Elle fixe neuf limites à ne pas franchir pour que l’écosystème terre continue de fonctionner d’une manière qui soit vivable pour les humains. Six sont déjà considérées comme dépassées.

  • Le changement climatique ; Nous émettons trop de gaz à effet de serre, surtout à cause de notre usage des énergies fossiles.
  • L’érosion de la biodiversité ; chaque année, entre cent et mille extinctions sur un million d’espèces sont enregistrées – la limite planétaire est fixée à dix, elle est donc largement dépassée.
  • La déforestation aussi appelée le changement d’usage des sols ; l’indicateur retenu est la perte de forêts, compte tenu du rôle qu’elles jouent dans la préservation de la biodiversité et de leurs effets sur le climat. Cette limite implique de préserver 75 % des surfaces forestières d’avant 1700- – nous sommes aujourd’hui à 62 %.
  • la pollution à l’azote ; L’azote est nécessaire à la vie. Le problème, c’est qu’en trop grande quantité, il ne peut plus être absorbé par les plantes et déséquilibre le fonctionnement des écosystèmes. Ce qui est en cause ici, c’est l’usage d’engrais chimiques de manière massive. Cette frontière est très largement dépassée.
  • La pollution chimique ; il s’agit de la quantité de « nouvelles entités introduites dans l’environnement », et cela recouvre aussi bien les plastiques que les pesticides, les solvants, les polluants organiques persistants, etc. Cette limite est jugée dépassée compte tenu de la masse de polluants produits et de leur dissémination.
  • L’utilisation de l’eau douce ; vitale pour les vivants, elle ne représente que 3 % de l’eau disponible sur terre. Cette limite est considérée comme partiellement franchie depuis 2022, notamment pour l’eau « verte » celle nécessaire aux végétaux.
  • L’acidification des océans ; c’est une conséquence directe de l’utilisation des énergies fossiles, puisque les océans absorbent de plus en plus de CO₂. Résultat : ils deviennent plus acides et cela menace la vie marine, la reproduction des espèces et la chaîne alimentaire (y compris celles des êtres humains !).
  • Les aérosols ; il ne s’agit pas de déodorants, mais des particules émises par les énergies fossiles, par exemple les centrales à charbon ou les voitures à essence. Ils ont un impact important sur le climat à un niveau local et un effet majeur sur la santé humaine à travers la pollution de l’air.
  • La couche d’ozone ; la couche d’ozone contribue à protéger les vivants des rayons UV du soleil – ce qui permet la photosynthèse des plantes et évite les cancers de la peau. Grâce à un accord international en 1987, l’utilisation des gaz responsables de sa destruction a été fortement réduite.

Le point de vue des écologistes décroissancistes
Sigi Dijkstra : Ces limites planétaires ont pour indicateurs neuf dimensions : eau douce, ozone, CO2, etc… Il en manque une dixième, et de taille, le nombre d’habitants humains. C’est sur cette dimension, et elle seule car elle détermine toutes les autres, que se fera ou non l’équilibre indispensable.

Savinien : Le concept de limites planétaires n’est pas nouveau puisque c’était déjà l’idée du rapport Meadows au Club de Rome en 1972.

Principe Eugenio : Nous serons un cas unique, nous aurons entraîné notre disparition en connaissance de cause, chapeau bas !! Une seule inconnue : la date. Ca sera sans doute long car l’humain fait preuve d’une capacité d’adaptation incroyable. Et tout le monde pense que c’est suffisamment loin pour ne rien faire aujourd’hui qui permettrait d’éviter le drame pour nos descendants. Bref après nous le déluge, c’est humain comme raisonnement.

Imprécateur : Il y a plus de quinze ans, déjà, un simple calcul nous montrait que vers le 14 juillet l’homme avait consommé les ressources élémentaires eau, air etc. nécessaires à la vie. Nous n’étions que quelques milliards, on dépasse les 8 en novembre 2022 ! Dans un espace clos et bien défini aux ressources limitées une population ne peut s’accroître indéfiniment. On peut évoquer les souris de labos. Et, elles, ne roulent pas en Suv et ne consomment pas 75 kg de barbaque par an, ne prennent pas l’avion sur un coup de tête ! Où est l’erreur ?

Mustafa : OK. Donc, d’une part on s’achemine à coup sûr vers la fin, et, d’autre part, on se massacre encore pour des raisons religieuses (Israël-Palestine) ou pour des raisons incompréhensibles (Russie-Ukraine). En gros, c’est comme si dans une maison en feu, les habitants se battaient pour la télécommande de la télévision. Nous sommes fichus. Dommage, car la planète était bien belle, et ses habitants pleins de potentiel (enfin, manifestement, pas tous).

Pm22 : Philippulus est formel : l’apocalypse c’est pour demain ! Sauf, sauf… Si vous ne mangez plus de viande, si vous roulez en trottinettes mécanique, si vous avez des toilettes sèches, si vous faites de la permaculture de tomates cerises sur votre balcon … Etc. La Planète sera sauvée et Greta est sa Prophète.

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La Société francophone d’économie écologique

extraits : L’empreinte écologique, l’analyse de cycle de vie, la dette écologique… Ces travaux mettent en évidence l’encastrement des systèmes socio-économiques dans la biosphère, principe de base de l’économie écologique que nous promouvons. Malgré l’échec des remèdes proposés par les économistes libéraux, ceux-ci occupent une large place dans l’espace médiatique, marginalisant de fait les contrepoints. L’économie écologique critique l’idée d’une croissance verte et d’un possible découplage entre la croissance économique et ses impacts environnementaux…

Réduisons la production et la consommation !

extraits : Il n’existe aucune base empirique indiquant qu’il est possible de découpler globalement et suffisamment la croissance économique des pressions environnementales. La poursuite d’une croissance économique sans fin par les pays à revenu élevé est un problème car elle réduit ou annule les résultats des politiques environnementales. Le chaos climatique actuel et l’effritement de la toile de vie dont dépend notre société constituent une menace existentielle pour la paix, la sécurité hydrique et alimentaire, ainsi que la démocratie. Cela appelle une réduction démocratiquement planifiée et équitable de la production et de la consommation, parfois appelée « décroissance », dans les pays qui outrepassent leurs ressources écologiques…

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A69, quand le futur combat le passé

Le 24 septembre 2023, deux cents scientifiques toulousains d’entre eux avaient réclamé l’abandon de l’A69 (une nouvelle autoroute) dans une lettre ouverte à Carole Delga, la présidente (socialiste) de la région Occitanie, qui soutient le projet. Le 4 octobre 2023, ils sont 1 500 scientifiques à signer une lettre ouverte, publiée par L’Obs, pour dénoncer ce même projet.

« Nous, scientifiques de différentes disciplines et de différentes institutions de recherche françaises, considérons que ce projet maintient la France sur une trajectoire incompatible avec la transition écologique telle qu’inscrite dans la loi ».

Valérie Masson-Delmotte, qui a coprésidé le groupe 1 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) : « Ce projet [l’A69] a été pensé à un autre moment [l’origine de ce dossier remonte à une trentaine d’années] et se retrouve anachronique ».

A cette levée de boucliers s’oppose le négationnisme politique.

Clément Beaune, ministre des transports : « On ne peut pas avoir comme critère de décision des tribunes ou des actions, aussi sincères soient-elles, quand des décisions démocratiques et des recours juridiques ont été utilisés. »

Antoine Pellion, à la tête du secrétariat général à la planification écologique : « Il faut continuer d’améliorer les interactions avec les scientifiques, et donner plus d’explications dans les cas où l’on ne suit pas leurs recommandations, en précisant les éléments additionnels que l’on prend en compte, sociaux ou économiques par exemple, et qui justifient que l’on s’écarte de leurs avis. »

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A69, la logorrhée des imbéciles aveugles

extraits : Sur ce blog biosphere, nous essayons d’améliorer notre niveau d’intelligence collective. Mais sur la manif contre l’A69, quand on lit les commentaires que font des abonnés du MONDE, pourtant normalement doté d’un cerveau en bon état,… c’est à désespérer. L’avenir est bouché, mais nous l’auront bien cherché !…

autoroute A69, inutile et imposée

extraits : L’enterrement de Notre-Dame-des-Landes ne faisait que préparer l‘épanouissement de la contestation de tous les GTII, Grands travaux inutiles et imposés. Partout sur le territoire, une cinquantaine de projets d’aménagement suscitent de vives oppositions locales, souvent depuis plusieurs années : déchets nucléaires à Bure, lignes à très haute tension, « Montagne d’or » de Guyane, ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, « grand contournement ouest » de Strasbourg, LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, ferme « des mille vaches », projet de Center Parcs, méga-centre commercial Val Tolosa, projet Europacity à Gonesse…Tous les domaines de la société thermo-industrielle sont concernés, énergie, transports, agriculture, activité minière, société de consommation et de loisirs. Pourtant on persévère dans l’erreur, prolonger une société à bout de souffle.

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Les décroissants réunis… à Paris

La prochaine réunion de Décroissance IDF aura lieu demain soir,

mercredi 8 novembre à 18h30 à la MVAC

181 avenue Daumesnil 75012, métro Daumesnil

Intervention de Jean-Luc Pasquinet sur le thème :

Décroissance et démographie

Pourquoi la démographie est-elle un sujet tabou chez les décroissants ?

1) Il est important que la question démographique soit traitée par la décroissance, au lieu de faire l’objet d’un déni comme c’est le cas aujourd’hui.
Par contre son exhumation de l’oubli ne doit pas se faire comme au début du mouvement écologique en la considérant comme l’unique cause des dérèglements, mais plutôt y voir un problème se rajoutant -ou lié- à la question de la richesse (ou croissance) et de la technologie (discours qui prétend qu’il n’y aurait que des solutions techniques à nos problèmes et surtout pas culturelles, ni politiques), très bien résumé par la formule Impact = PAT

2) Par ailleurs, la décroissance étant opposée au développement considéré comme une continuation du colonialisme et comme un phénomène d’acculturation, comment allons-nous contrôler les démographies débridées, sans développement ou comment allons-nous réduire la population en décroissant ? Rappelons que d’après les démographes (pro-croissance ou ignorant que le mode de vie occidental ne peut pas être étendu à la Terre entière) sans développement il ne peut pas y avoir de « transition démographique », c’est-à-dire de réduction du taux de natalité.

3) Il existe pourtant l’exemple français où nos ancêtres ont pu réduire et contrôler leur natalité sans véritable développement à partir de 1795, sans doute à cause de la remise en cause du pouvoir de l’Eglise et à la mise en place d’un nouveau système d’héritage égalitaire à la Révolution française.

4) Dans tous les cas la décroissance est pour une démographie responsable et s’oppose à toutes politiques coercitives dans ce domaine.

Nous espérons vous voir nombreux pour échanger sur ce thème avec nous.

Pour rappel, Décroissance IDF se réunit chaque 1er mercredi du mois (sauf exception) pour traiter des sujets d’actualité en lien avec la Décroissance. 

Vous pouvez retrouver les dates et les sujets abordés sur l’Agenda Militant & Indépendant.

N’hésitez pas à venir nous rencontrer.

A bientôt

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L’habituel déni du mot « décroissance »

Les militants de la décroissance subissent un ostracisme généralisé de la part des politiques et des médias. C’est un fait. Il y a pourtant une réalité biophysique : il est absolument impossible de continuer à croître dans un monde fini. Le cerveau de beaucoup d’humains est socialement programmé pour ne se rendre compte qu’on va dans le mur qu’après qu’on ait heurté le mur ! Le mensuel La Décroissance (novembre 2023) a listé les idioties dites par des gens qui se croient intelligents. Mais quand des politiques et des médias disent du mal du mot « décroissance », ils font déjà de la publicité pour ce concept, ce qui est déjà le tout début d’une prise de conscience future.

Les regards vers le passé

Christine Lavarde : L’écologie, ce n’est pas la décroissance, c’est une autre croissance.

Arnaud Montebourg : La décroissance est un projet absurde et dangereux pour la société et la démocratie, au contraire certains secteurs qui œuvrent pour la transition doivent croître très vite, quand ceux qui sont issus de l’industrie fossile vont peser de moins en moins dans la croissance. La moyenne des deux devra être toujours positive.

Erwan Le Noan : Il y a aujourd’hui une minorité militante qui tente de convaincre l’ensemble de la population qu’il serait sain de décroître. Or la décroissance serait un suicide économique et moral.

Samuel Fitoussi : Augmentez autant que vous voudrez les prélèvements obligatoires dans un pays pauvre, vous n’aurez ni de bons hôpitaux, ni des allocations-chômage ou des pensions de retraite décentes. Cela ne semble pas préoccuper les apôtres de la décroissance qui refusent que les générations futures jouissent de la qualité de vie dont ils ont bénéficié.

Bruno Le Maire : Nous faisons le choix de la prospérité par l’investissement contre toute politique de décroissance. La décroissance, c’est la décadence.

Eric Ciotti : A la décroissance, la droite préfère « l’adaptation » au changement climatique : mise sur le richesse et l’innovation, elle-même source de croissance.

Louis Gallois : Créer des richesses durables, fabriquer les outils de la décarbonation, saisir les opportunités ouvertes dans le recyclage, les plastiques biodégradables, les systèmes énergétiques décarbonés ; inventer la croissance verte plutôt que d’aller vers une décroissance mortifère.

Quelques pas vers l’avenir

Christophe Sempels : Les études scientifiques sont claires : elles ont largement démontré l’impossibilité de la croissance verte. Mais le terme de décroissance bloque. Il est associé à l’anti-progrès, à la perte. Nous, nous prônons la post-croissance.

Caroline Renoux : Lorsque l’impératif de croissance économique entre en conflit avec l’impératif de décroissance des émissions de gaz à effet de serre, de l’impact carbone ou de l’utilisation de l’eau, les conflits de valeurs et la dissonance cognitive peuvent être au rendez-vous.

Bibliographie de la Décroissance sur notre site biosphere

2015 Décroissance, vocabulaire pour une nouvelle ère (collectif)

2013 Politiques de la décroissance (pour penser et faire la transition) de Michel Lepesant

2013 Les précurseurs de la décroissance, Epicure, Charles Fourier (nouvelle collection au passager clandestin)

2013 Penser la décroissance (politiques de l’Anthropocène) par collectif

2011 La décroissance heureuse (la qualité de la vie ne dépend pas du PIB) de Maurizio Pallante

2011 Décroissance versus développement durable (ouvrage collectif)

2010 ENTROPIA n° 9, contre pouvoirs et décroissance

2010 L’avenir est notre poubelle (l’alternative de la décroissance) de Jean-Luc Coudray

2010 ENTROPIA n° 8, Territoires de la décroissance

2010 La décroissance (10 questions pour comprendre et en débattre)

de Denis Bayon, Fabrice Flipo et François Schneider

2009 La décroissance économique (pour la soutenabilité écologique et l’équité sociale) par collectif

2008 La décroissance, Rejets ou projets ? (croissance et développement durable en questions) de Frédéric Durand

2008 Le choc de la décroissance de Vincent Cheynet

2007 Demain, la décroissance ! (penser l’écologie jusqu’au bout) d’Alain De Benoist

2007 petit traité de la décroissance sereine de Serge Latouche

2006 Le pari de la décroissance de Serge LATOUCHE

2003 objectif décroissance (vers une société harmonieuse) par collectif

2003 carnets de campagne de Clément Wittmann,

candidat de la décroissance à la présidentielle 2002

1979 La décroissance (entropie, écologie, économie)

de Nicholas GEORGESCU-ROEGEN

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Elon Musk, un tout fou très nataliste

Ce que fait la Silicon Valley à ses enfants est devenu un sujet d’intérêt parental. Steve Jobs, père de quatre enfants, ne les laissait pas jouer sur une tablette. Elon Musk, de son côté, invite régulièrement à faire le plus d’enfants possible pour sauver la civilisation. L’homme de 52 ans a même montré l’exemple avec onze (pour le moment). Sa biographie vient de paraître, titrée de son nom. Voici ce qu’on en dit sur LE MONDE.

Guillemette Faure : « J’élève mon enfant pour aller sur Mars ». Né en 2020, son fils X Æ A-XII apprend, bébé, à compter à rebours à partir de 10 en regardant des lancements de fusée. Son père lui montre un jour Mars à l’aide d’un télescope en lui disant : « Regarde, c’est là où tu vivras un jour. » Elon Musk a eu dans les derniers temps une fille par mère porteuse avec l’artiste canadienne Grimes (avec qui il avait déjà un fils), et deux conçus par PMA avec Shivon Zilis, une cadre dirigeante de sa start-up Neuralink, sa « compagne intellectuelle ». Auparavant le milliardaire avait déjà eu six enfants avec sa première épouse, Justine Wilson : un premier fils (décédé), puis des jumeaux et enfin des triplés. Et après les ceux de 2021, il en a eu un onzième avec Grimes. Les plus jeunes des onze portent des prénoms à la croisée du tableau périodique des éléments et de la mythologie, un marqueur clair des gens qui ont lu trop de science-fiction quand ils étaient petits.

Son aînée, Vivian Jenna Wilson, autrefois Xavier, a transitionné. Il/elle est devenue marxiste. En 2020 Vivian devient communiste et exprime sa haine des riches (« Je te déteste, toi et tout ce que tu représentes », lui dit-elle par texto). Elon Musk revend toutes ses maisons pour redevenir locataire. Ses enfants sont les seules personnes à pouvoir le contredire sans prendre le risque d’être virés. Que Musk, apôtre du free speech en roue libre sur X (comme il a rebaptisé Twitter), ait pu croire qu’en maîtrisant l’environnement éducatif de ses enfants il contrôlerait ce qu’ils ont dans la tête semble assez naïf.

Le point de vue des écologistes les pieds sur Terre

Qui pour dire à Musk que le monde et ses enfants ne lui appartiennent pas et que c’est impossible de vivre durablement sur Mars ? Qui pour dire à Musk que trop d’enfants, c’est nuire aux générations futures ? L’humanité a atteint les frontières de son propre monde, il n’y a plus d’expansion possible sur une planète close et saturée d’humains et de pollutions. Il nous faut maintenant reconnaître que nous n’avons qu’une seule Terre et qu’elle est bien trop petite pour assurer nos fantasmes de nouvelles frontières perpétuelles. Que les humains gèrent au mieux leur propre territoire, qu’ils se contentent pour le reste de contempler la lune et les étoiles. Et à chacun ses rêves dans son propre sommeil, cela ne coûte rien.

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Elon Musk et la question démographique

extraits : La question démographique semble inquiéter Elon Musk : « L’effondrement de la population est un problème bien plus grave que les gens ne le réalisent » Elon Musk, qui croit n’importe quoi et qui le fait savoir, craint que le « déclin » (une prévision de certains démographes) de la population mondiale ne nuise à son projet de « conquête interplanétaire » : « Mars a un grand besoin de personnes, les humains sont les gardiens d’une autre vie sur Terre. Amenons la vie sur Mars ! ». Il considère la potentielle décroissance démographique comme un problème majeur, ajoutant qu’il y a désormais plus de chance que notre civilisation finisse « dans un gémissement » que dans un « bang ».

Sa quête halluciné d’une colonisation de Mars l’empêche de réaliser qu’au lieu de rêver conquête spatiale, il nous faut réguler nos émissions de gaz à effet de serre et notre expansion démographique sur Terre

Branson ou Musk, l’idiotie de la conquête spatiale

extraits : Folie humaine, une Tesla rouge cerise envoyée dans l’espace par le milliardaire (à crédit) Elon Musk pour un vol d’essai. Un type à enfermer, une info qui prend pourtant une page du MONDE. La conquête spatiale, mais pour quoi faire ? L’ambition ultime d’Elon Musk est l’installation sur Mars. En attendant on prépare des trucs ridicules comme multiplier les petits satellites autour de la terre et un vol privé autour de la Lune. Même dans ces projets démesurés, il y a concurrence entre la société SpaceX d’Elon Musk et Blue Origin du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos…

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Un démographe qui pense « surpopulation »

Il y a moins de cent ans, en 1927, la population mondiale atteignait 2 000 000 000 d’habitants. Moins de cinquante ans plus tard, en 1974, la population humaine de la planète a doublé pour atteindre 4 000 000 000 d’habitants. Et près de cinquante ans plus tard, en 2022, la population mondiale a encore doublé pour atteindre 8 000 000 000. La croissance soutenue des populations humaines est inquiétante dans la mesure où elle compromet le bien-être de l’humanité.

Joseph Chamié : Dans la mesure où elle contribue à la crise climatique, à la dégradation de l’environnement, à la perte de biodiversité, à l’épuisement des ressources naturelles et à la pollution, la croissance démographique mondiale pose un problème sérieux. Préoccupée par ses conséquences graves et de grande portée, climatologues, écologistes, scientifiques, célébrités et autres ont appelé à plusieurs reprises à la stabilisation de la population humaine ou à réduire progressivement sa taille.

Pourtant, alors que la vie sur la planète est en péril, les partisans d’une croissance démographique continue, parmi lesquels de nombreux élus gouvernementaux, chefs d’entreprise, investisseurs et conseillers économiques, ont ignoré les informations largement disponibles et les preuves. Tant dans leurs politiques que dans leurs actions, ils ont rejeté les avertissements et les recommandations pour une sobriété démographique. Tout ralentissement de la croissance démographique est perçu d’un mauvais œil. La croissance économique aurait besoin d’une croissance démographique soutenue. Ce serait vital pour la progression du niveau de vie. Tout ralentissement de la croissance démographique est accueillie comme une calamité par des dirigeants politiques et économiques. Quelques-uns ont même affirmé que le déclin de la population dû au faible taux de natalité constitue un risque bien plus grand pour la civilisation que le changement climatique. D’autres estiment que la pénurie de main-d’œuvre associée au vieillissement de la population ont des conséquences en ce qui concerne la solvabilité financière des programmes nationaux de retraite. Ils veulent promouvoir une pyramide de Ponzi, un système non durable qui est voué à s’effondrer. En outre, la stratégie sous-jacente du schéma démographique de Ponzi est de privatiser les profits et de socialiser les coûts économiques, sociaux et environnementaux supportés par des populations toujours croissantes.

Depuis 1976, la proportion de pays dotés de politiques gouvernementales visant à augmenter les niveaux de fécondité a progressé de 9 à 28 %. Ces mesures comprennent des incitations fiscales, des allocations familiales, des primes pour bébé, des incitations en espèces, des prêts gouvernementaux, des congés de maternité et de paternité, des services de garde d’enfants subventionnés par l’État, des horaires de travail flexibles, des congés parentaux et des campagnes visant à changer les attitudes du public. L’Europe compte la plus forte proportion de pays cherchant à augmenter les taux de fécondité, soit 66 %, suivie par l’Asie avec 38 %. Le groupe de pays cherchant à augmenter leur niveau de fécondité comprend l’Arménie, le Chili, la Chine, Cuba, la France, la Hongrie, l’Iran, Israël, l’Italie, le Japon, la Pologne, la Russie, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud, l’Espagne, la Thaïlande, la Turquie et l’Ukraine.

Contrairement aux craintes d’une baisse de la population, nous pensons qu’une fécondité plus faible et une population plus petite devraient être célébrées plutôt que redoutées. Outre les conséquences positives sur le changement climatique et l’environnement, des taux de natalité plus faibles sont souvent liés à une éducation accrue des femmes, à une plus grande égalité des sexes, à de meilleurs niveaux de santé et à un niveau de vie plus élevé. Mais, en conséquence du déni démographique, les politiques malthusiennes seront probablement trop limitées et trop tardives pour atténuer les effets négatifs de la croissance démographique sur la planète et sur l’humanité.

Joseph Chamié est démographe consultant, ancien directeur de la Division de la population des Nations Unies et auteur de nombreuses publications sur les questions démographiques, dont son récent livre, “Niveaux, tendances et différentiels de population”.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Nous boirons du pétrole jusqu’à la lie

Nous allons boire le pétrole jusqu’à la dernière goutte, manger les forêts et vider les océans. Nos générations futures auront en échange le réchauffement climatique, l’absence de ressources fossiles, une terre soumise à la désertification et beaucoup trop d’armes dont ils se serviront à foison. Une évaluation menée par la Global Alliance for the Future of Food (GAFF) chiffre pour la première fois la forte dépendance des systèmes alimentaires aux combustibles fossiles. La transition de l’agriculture ne pourra se passer d’une réflexion sur sa dépendance aux combustibles fossiles.

Mathilde Gérard : « L’alimentation représente au moins 15 % de la demande globale d’énergies fossiles. La sortie des énergies fossiles ne sera pas possible sans une transition des systèmes alimentaires, qui représentent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. La dépendance aux énergies fossiles est manifeste tout au long de la chaîne alimentaire. Les étapes les plus consommatrices en énergies fossiles sont celles de la transformation et du conditionnement (42 %), suivies par la distribution et le gaspillage alimentaire (38 %). En vingt ans, la distance parcourue par notre alimentation s’est rallongée de 25 %, augmentant les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Nos régimes ont aussi évolué vers une consommation accrue de produits transformés, emballés et industrialisés. Mais l’étape qui inquiète le plus la GAFF est celle de la production en tant que telle, notamment d’intrants, qui représente 20 % de la consommation agricole d’énergies fossiles. Il y a une forte expansion de la pétrochimie pour la fabrication d’intrants pour l’alimentation (plastique et emballage) et la production d’engrais.

Les plus grandes entreprises de la pétrochimie, du plastique et de l’agrochimie sont concentrées au sein des mêmes multinationales, notamment China Petroleum & Chemical Corp, TotalEnergies et ExxonMobil. Alors que la demande alimentaire devrait continuer de grimper pour nourrir une population mondiale en hausse, c’est toute la gouvernance de l’alimentation qui a besoin de sobriété partagée.« 

Le point de vue des écologistes conscients

Michel SOURROUILLE : Alors que les rendements à l’hectare ont constamment augmenté, il est paradoxal de constater que l’agriculture affiche un bilan énergétique global négatif : elle consomme désormais beaucoup plus d’énergie fossile non renouvelable qu’elle ne crée de calories. Si on intègre la transformation agro-alimentaire et le transport des produits agricoles, le bilan est encore plus négatif. L’agriculture traditionnelle, basée sur l’énergie solaire par assimilation chlorophyllienne, était la seule à donner plus qu’elle ne coûte en énergie.Ajoutons que se préoccuper des ressources alimentaires sans se préoccuper de l’expansion démographique, c’est ne percevoir que la moitié du problème.

Tomentosum : Mettre en chiffres l’évidence et le bon sens.… mais il faudrait aller dans les supermarchés pour l’expliquer au communs des mortels.

Jean Kaweskars : Le lundi, ce sont les transports qui représentent 20% des GES. Le mardi, c’est l’habitat qui représente 25% des GES. Le mercredi, c’est la santé qui représente 15% des GES. Le jeudi, c’est l’alimentation qui représente 15% des GES. Le vendredi, c’est l’industrie qui représente 15% des GES. Le samedi , c’est le secteur des services qui représente 15% des GES. Le dimanche, ce sont les loisirs qui représentent 5% des GES. A la fin de la semaine, LE MONDE n’a fait que du catastrophisme

JDL : Il manque une hiérarchisation des possibles : tout autant que la consommation de viande, limiter les transports intercontinentaux (ananas, avocats…). Il y a un siècle les oranges étaient un cadeau pour Noël : la sobriété c’est aussi cela.

pierre guillemot : Avant les engrais chimiques et les camions, les bateaux sur les canaux de Tianjin (c’est en Chine du Nord) transportaient les légumes vers la ville le matin, et les baquets sortis des toilettes publiques le soir vers la campagne. C’était poétique et écologique, Paul Claudel en parle dans « Connaissance de l’Est ». Les toilettes publiques étaient des entreprises privées, assez rentables pour que les usagers ne paient rien et aient du papier de qualité aux armes de la maison. D’autres faisaient le tour des familles dans les quartiers résidentiels. La merde de riches, plus azotée, se vendait plus cher. À la campagne, les familles ne laissaient rien perdre. C’est comme ça que la Chine impériale était prospère et peuplée. Au lieu de ça, la ville moderne a les égouts et les stations d’épuration, où on détruit à grands frais l’équivalent de ce que les usines d’engrais fabriquent avec du pétrole.

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Tout savoir sur une agriculture durable

extraits : Marc Dufumier en 2012 : « L’agriculture biologique sait aussi recycler dans les couches arables les éléments minéraux libérés par l’altération des roches mères en sous-sol. Savante, mais artisanale, elle exige davantage de travail à l’hectare ; c’est donc une forme d’agriculture intensive en emplois .Par contre l’agriculture industrielle ne fournit que très peu de travail à l’unité de surface. Les systèmes de production exagérément spécialisés ne sont pas durables.La seule issue pour nourrir correctement l’humanité entière est de faire en sorte que prédominent des unités de production agricole familiales… » …

L’agriculture biologique est bien la plus performante

extraits : Le calcul des rendements est faussé car il ne considère pas tous les éléments du rapport productif. Pour avoir une vision complète du rendement à l’hectare, il faudrait mettre en comparaison le nombre de calories des végétaux produits sur une superficie donnée et tous les facteurs de production qu’on peut transformer en calories : le tracteur, les engrais, les pesticides, l’irrigation, etc. En terme imagé, nous mangeons du pétrole. Le résultat de ce rendement « généralisé », c’est que l’agriculture biologique (traditionnelle) est dans presque tous les cas bien plus performante que l’agriculture conventionnelle (productiviste)…

Les illusions de la productivité agricole

extraits : Pour calculer un indice statistique globalisé du rendement, il faut faire le rapport production/intrants : combien de calories ont été utilisées pour produire, combien de calories délivrent les champs cultivés. Précisons. Une étude réalisée aux Etats-Unis montrait que l’énergie consommée par l’ensemble de la chaîne alimentaire, compte tenu du processus de transformation et de la distance parcourue par les produits agricoles, représente 10 fois l’énergie restituée sous forme de calories utilisées pour l’alimentation humaine. Et encore, nous n’avons pas développé sur la détérioration des sols et du climat par l’agriculture productiviste ! Quand l’appareil agro-industriel affiche un bilan énergétique négatif, on ne peut même plus parler de rendements décroissants, mais de fuite en avant…

Prix Nobel de la paix 2020 à l’agriculture

extraits : « La baisse de la fécondité reste le meilleur vaccin contre le chaos ». C’est pourquoi nous décernons la prix Nobel de la paix à toutes les associations qui œuvrent dans le monde pour une réduction maîtrisée de la population humaine. Malheureusement le comité Nobel a une autre conception que la nôtre, « La nourriture reste le meilleur vaccin contre le chaos ». Car en distinguant le Programme alimentaire mondial pour alerter sur l’urgence de la faim dans le monde, on ne fait qu’accroître les problèmes. Il y a une course sans fin, bien analysée par le révérend Malthus, entre population (à croissance exponentielle) et agriculture nourricière (soumise à la loi des rendements décroissants)…

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Qui dit surpopulation dit effondrement

Le rapport au club de Rome de 1972 était clair : « Notre modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire. La validité de notre modèle réside dans le fait que, quelles que soient les conditions initiales, il y a toujours un point sur le graphique où l’expansion s’arrête et où l’effondrement commence. Partout dans le réseau des interactions existent des délais sur lesquels les techniques les plus élaborées n’ont aucun effet.

Les conséquences d’une politique de régulation des naissances ne pourront devenir sensibles qu’avec un retard de l’ordre de 15 à 20 ans. Le cycle de la pollution est très long, pour certains cancérigènes il peut atteindre 20 ans. Le transfert des investissements d’un secteur à l’autre n’est pas une opération instantanée. Dans les systèmes à croissance rapide ou exponentielle, les changements d’orientation doivent intervenir tellement vite que les impacts des changements précédents n’ont pas encore pu être déterminés.« 

Aujourd’hui pourtant, bien que la population mondiale ait dépassé 8 milliards de Terriens, peu de monde accepte l’idée d’une surpopulation, une des cinq variables en interaction. Exemple de commentaires croisés sur lemonde.fr à un article sur le « basculement » (lire notre article précédent).

Démographie Responsable : Parmi les solutions possibles, l’arrêt de l’explosion démographique et la décroissance de la population mondiale ne sont toujours pas envisagés par nos doctes scientifiques. Dès lors, comment leur accorder crédit ?

Lee Pampeast : La prétendue explosion démographique, c’est au pire de l’avenir. Les problèmes sont actuels, et la cause en est la consommation actuelle en Occident, et aucunement la démographie (des autres…) au siècle prochain. Nous sommes les seuls responsables, et pas les enfants à naître, qui seront victimes, s’ils naissent un jour.

Tanith : Le problème c’est moins le nombre de sapiens sur terre que la manière dont ils consomment. Déjà, arrêter de changer de voiture tous les 3 ans, de téléphone et d’ordi tous les ans, de chauffer à 22°c des baraques mal isolées, de prendre la voiture pour faire 500m, d’acheter des trucs hyper-emballés, de manger de la viande gavée de mais à tous les repas,… D’arrêter de produire plus que la terre peut nous donner, ça serait pas mal. Un américain consomme plus et produit plus de CO² que 50 africains ( et encore je trouve plus l’article qui compare ça).

Suzette @Tanith Vous dites la même chose : 1 personne avec un niveau de vie confortable consomme autant que 50 personnes pauvres. Alors à un moment, il faut choisir entre qualité et quantité. Vous avez testé ce que ça serait de vivre avec votre « quota carbone »? Regardez ce qu’on peut faire aujourd’hui en divisant les émissions acceptables pour la planète par 8 milliard d’habitant, et puis essayez si on devait partager seulement entre 4 milliard d’habitants. Ou juste 1 milliard. Et comparez la qualité de vie des habitants… C’est vrai qu’il y a des gains d’efficacité possible pour consommer autant en polluant moins, mais ça reste marginal. Aussi, un ajustement démographique programmé et volontaire vaut bien plus qu’un ajustement contraint et violent.

Silgar : Et la démographie, on en parle ? Qui de sensé pourrait imaginer que passer de deux milliards d’humains dans les années 1930 à huit milliards aujourd’hui et peut-être 10 ou 11 milliards vers 2050 se ferait sans détruire l’environnement, les écosystèmes, la biodiversité et le climat ? Notre démographie impacte directement la biodiversité, la disponibilité des ressources en eau, la capacité à nourrir une population croissante dans un contexte de réduction des rendements agricoles, la production de déchets de toutes sortes, l’extension des villes et des zones urbaines, la déforestation, etc.. Pour quiconque s’intéresse un minimum aux problématiques environnementales, il est impossible de les dissocier de la démographie humaine. Alors on nous parle de moins consommer et d’un monde durable pour créer l’illusion que la démographie n’est pas le sujet. Mais le monde durable qui a existé avant la révolution industrielle n’a jamais permis d’avoir plus d’un milliard d’humains vivants sur Terre.

Jean.ne Monde : Tout le monde s’intéresse à la démographie, c’est juste que c’est le moins bon de tous les leviers : l’inertie est de plus 50 ans, et elle a tendance à baisser sans politiques publiques spécifiques quand le niveau de vie augmente. Pour agir plus directement, on connaît les recettes : contraception, éducation et socialisation professionnelle des jeunes filles, puis les politiques natalistes ou anti natalistes pour les pays où un état fort existe, ce qui n’est pas le cas des quelques pays où la démographie est encore dynamique. Et on ne va pas tuer les 8 milliards de personnes qui sont déjà nées. C’est pour ces raisons qu’on parle beaucoup de sortie des énergies fossiles et qu’on parle peu de démographie, d’autant que les pays qui ont une démographie dynamique ont souvent une empreinte environnementale par habitant faible – et inversement.

Silgar @Jean.ne Monde : Je crois au contraire que c’est le seul levier dont nous disposions réellement. D’abord notre démographie actuelle est le sous-produit de la révolution verte, laquelle est exclusivement assise sur la mécanisation agricole et sur la disponibilité d’engrais et d’intrants issus directement du pétrole et du gaz. Avant la révolution industrielle nous étions moins d’un milliard, avant la révolution verte nous étions moins de 2,5 milliards : La sortie des énergies fossiles nous ramènera à ces étiages. Ensuite, si l’augmentation du niveau de vie a pour corollaire une baisse de la démographie, il ne s’agit en aucun cas d’un levier d’action puisque, comme le précise Brutus, l’augmentation du niveau de vie est directement associée à une augmentation des émissions de CO2 et d’une manière générale des impacts environnementaux (cf. équation de Kaya I = PAT). Enfin, l’inertie du facteur démographique est à mettre en relation avec l’accélération de l’aggravation des autres leviers.

Acaila : On parle bien souvent du problème de démographie, mais on décide aussi d’ignorer les soucis qu’un changement pourrait engendrer. Je vous rappelle par exemple que notre système de retraite est intégralement bâti sur une majorité de travailleurs qui cotisent pour une minorité de retraités. Inverser la courbe démographique, ça veut dire accepter d’augmenter largement les cotisations des travailleurs, ou le nombre d’années travaillées, simplement pour pouvoir maintenir le système à l’équilibre. Sinon on se retrouve avec le système de retraite de la SNCF à l’échelle nationale, avec beaucoup trop de retraités pour trop peu travailleurs et un déficit abyssal. Parmi ceux qui sont pour la diminution démographique (probablement nécessaire effectivement), combien sont prêt une nouvelle fois à faire les efforts associés…

Silgar @Acaila : Sortir des énergies fossiles impliquera nécessairement de travailler beaucoup plus pour une production moindre. Les énergies fossiles permettent à des milliards de machines de fonctionner en démultipliant les capacités humaines. Et ce sont ces machines qui font l’essentiel de notre production, de nos créations de valeur ajoutée et donc de nos revenus (et temps libres), impôts et cotisations sociales. Aussi, sortir des énergies fossiles implique de facto la disparition de la retraite telle que nous la connaissons et de la plupart des services publics et protections sociales qui seront impossible à financer. Mais le point le plus important est que sortir des énergies fossiles impliquera aussi une réduction démographique forte puisque notre modèle agricole repose exclusivement sur le fossile. L’un ne va pas sans l’autre, la croissance démographique et la consommation de ressources fossiles sont deux courbes qui se suivent et s’auto-entretiennent… jusqu’au point de rupture.

Brutus : Le taux de natalité est inversement proportionnel au niveau de vie, qui est lui directement corrélé au niveau de CO². Pas évident.

Fitzcarraldo : il n’y a même pas besoin de débattre. Il y a 8 milliards d’habitants sur cette planète qui produisent ET consomment trop. Le bon sens impose deux options :

1. Si on veut préserver le même train de vie, il faut en exterminer au moins 6 milliards.

2. On se décide à réduire notre train de vie, produire et consommer moins, ce qui veut dire aussi travailler beaucoup moins et partager beaucoup plus.

Si on ne fait rien, c’est de toutes façons l’option 1 qui nous attend, car quand il n’y a plus rien à bouffer, l’eau potable est un luxe, l’air est irrespirable, l’espérance de vie se réduit drastiquement. C’est ça le réalisme fitzien…

Jean-Claude Herrenschmidt : On va commencer par supprimer les allocations familiales chez nous. Avec la généralisation des contraceptifs gratuits. À lire au premier degré, SVP.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Qui dit surpopulation dit effondrement Lire la suite »

Six risques catastrophiques pour l’humanité

Une nouvelle étude nous annonce qu’on est foutu. Ils disent « basculement » comme d’autres parlaient d’effondrement.

LE MONDE avec AFP : Un rapport de l’université des Nations unies, publié le 25 octobre 2023, met en garde contre six menaces qui pourraient faire basculer des systèmes indispensables à la vie humaine. Le concept de point de basculement climatique est désormais régulièrement utilisé par les scientifiques : l’effondrement de la calotte glaciaire du Groenland ou celui de la forêt amazonienne en sont des exemples. On ne fait que créer une nouvelle catégorie, les « points de bascule de risques », qui se concentrent sur l’interaction entre la nature et des systèmes construits par les humains. L’analyse alerte sur certaines menaces déjà souvent décrites, comme la fonte des glaciers ou la disparition d’espèces animales. Mais elle met aussi en valeur certains risques moins souvent cités :

  • L’accumulation de débris spatiaux menaçant de créer des collisions en chaîne qui pourraient rendre l’orbite terrestre inutilisable pour nos satellites ;
  •  Le système d’assurance : avec la multiplication des catastrophes, leurs prix augmentent, et certains assureurs se retirent même de certaines zones, laissant les populations sans filet de sécurité ;
  • L’épuisement des eaux souterraines, utilisées en majeure partie pour l’agriculture, afin de compenser le manque d’eau. En Arabie saoudite, ces puits sont déjà asséchés, note le rapport, et l’Inde est également proche du point de bascule.

Selon le rapport, les solutions mises en place aujourd’hui cherchent surtout à retarder les points de bascule, plutôt qu’à réinventer les systèmes de fonctionnement.

Le point de vue des écologistes pas rassurés

Dav : Retarder le point de bascule … Il faut croire que l’être humain n’aime pas ses enfants à naître.

Nemorosa : Ce qui est bien c’est qu’il y a de multiples risques et de multiples conséquences mais que la cause et unique et connue : le capitalisme. Merci pour votre attention

Athanase : Oui mais quelle est la cause du capitalisme ? Réponse: Homo Sapiens. Ergo, HS creuse lui-même sa tombe et peut-être ne sait-il rien faire d’autre.

Me2 : Rappels: le PNUE (Programme de Nations Unies pour l’Environnement ), émanation directe de l’ONU a été créé en 1972. Le GIEC est créé en 1988 à la demande du PNUE et de l’Organisation Météorologique Mondiale et en 1992, au Congrès de Rio, la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique qui passe la main aux COPs pour les « actions concrètes ». Résultats depuis 1972 : NEANT. Le machin, comme disait de Gaulle, est aussi inutile pour l’environnement et la protection mondiale de la santé que la SDN en son temps pour empêcher les conflits mondiaux. Aucune décision contraignante (même pas suggérée) pour tenter d’arrêter le réchauffement climatique à sa base ou l’effondrement de la biodiversité en mettant en place une réglementation mondiale.

Taz : Le risque le plus évident est toujours un non dit, la guerre généralisée, sur tout le spectre de la guerre civile à la guerre mondiale, sur toutes les modalités du terrorisme au nucléaire.

Lukamanoir : A mon avis, les plus grands risque de catastrophe imminente sont : La bêtise, La haine, Les peurs, Les religions, Et leur conclusion, les guerres.

Bof : Malgré le nombre d’articles dans la presse nous informant des conséquences du mode de consommation des pays dits « avancés », rien ne bouge, tant au niveau des particuliers que des gouvernements. Exemple : Les aéroports sont plein de voyageurs, les villes de province continuent à subventionner les compagnies aériennes et le kérosène n’est toujours pas taxé. Pire, lorsque des individus, alarmés par lesdits articles, protestent contre bassines et autoroutes, l’État leur envoie force CRS et les qualifie d’écoterroristes. Cerise sur le gâteau, de nombreux contributeurs du Monde qualifient ces jeunes bien informés de bobos parisiens hors sol. A se demander qui est hors sol, c’est à dire qui ne tient pas compte du danger de la situation actuelle.

Michel SOURROUILLE : Si on résume les commentaires précédents, les causes du collapse sont multiples, le capitalisme, et donc Homo demens qui le propulse, le croissancisme, et donc le capitalisme qui l’exacerbe, la surpopulation qui multiplie les conducteurs et donc les automobiles, nos chers dirigeants qui mettent le long terme dans leur poubelle, le confort et la démocratie qui ne permettront jamais de changer les habitudes, la technologie qui nous rend malade et qu’on appelle au secours, l’impossibilité dans ce contexte d’énoncer des mesures désagréables. Or la mégastructure (réseaux technologiques comme organisationnels) est devenue tellement obèse que c’est l’arrêt cardiaque ou l’embolie pulmonaire assurée quoi qu’on fasse (ou non). Donc il suffit d’attendre l’effondrement de la société thermo-industrielle. Cqfd.

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« Au bord de l’effondrement » dit un rapport

extraits : « Si l’humanité a immensément prospéré ces dernières décennies, la manière dont nous avons atteint cette prospérité fait qu’elle a été acquise à un coût dévastateur pour la nature », indique en 2021 un rapport de 600 pages commandé par le gouvernement britannique. Le produit national brut (PNB) par habitant a doublé au niveau mondial depuis 1992 mais le « capital naturel » (plus précisément l’estimation des bénéfices que les humains tirent de services offerts par la nature) a chuté de 40 % par tête. « Nous sommes totalement dépendants de la nature, » avertit dans la préface David Attenborough. « Elle nous fournit l’air que nous respirons et tout ce que nous mangeons. Mais nous l’abîmons tellement que beaucoup de ses écosystèmes sont au bord de l’effondrement…

Toute mégastructure implique l’effondrement

extraits : Le pouvoir véritable n’est ni dans les assemblées politiques, ni parmi les dirigeants des entreprises, encore moins dans la rue, le pouvoir est celui de l’état de nos infrastructures matérielles et superstructures organisationnelles à un moment donné.Mettre à bas cette structure socio-économique ne peut pas être pensé aujourd’hui, par exemple il n’y a pas d’acceptation possible d’un dévoiturage, le gouvernement ne peut que proposer de remplacer les véhicules thermiques par des électriques

Effondrement en vue, radicalité militante

extraits : Ils affirment avoir marché pour le climat, signé des pétitions, sans succès. Alors les jeunes activistes mobilisés contre l’« inaction » des gouvernements et des grandes entreprises multiplient les coups d’éclat. Pas un jour ou presque sans que l’une de leurs actions n’attire l’attention des médias. Les militants de la cause écologique excluent les attaques contre les personnes, mais peuvent en venir à des destructions de biens. Certaines actions s’apparentent à des sabotages, un mot que certains assument, comme les « Sangliers radicalisés » qui s’attaquent aux golfs, ou le collectif international Tyre Extinguishers organisant des dégonflages de pneus de SUV depuis mars 2022…

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Avoir un enfant, c’est un choix politique !

Les chiffres de la démographie que publie chaque mois l’Insee montrent un fort déclin de la natalité. Loin de s’en inquiéter, une poignée d’irréductibles militants l’appelle de ses vœux, au nom de l’écologie. Quitte à choquer.

« Avoir un enfant, c’est un choix politique »

Le Parisien, 25 octobre 2023 à 13h35

Le jour de sa stérilisation a été « le plus beau jour de sa vie », raconte-t-elle. Malgré la douleur, l’anesthésie générale, la froideur de l’hôpital, Alice Rallier s’est sentie envahie d’un immense sentiment de soulagement. « C’était génial ! » s’exclame même cette femme originaire du Nord qui s’est fait enlever, à sa demande en 2020, trois centimètres de trompe de chaque côté de l’utérus.

« Après des années de pilules, de préservatifs, j’en avais marre de la sexualité sous plastique. J’étais en burn-out contraceptif », lâche l’écrivaine publique de 45 ans qui a pris conscience, dès son adolescence, de son non-désir d’enfant et observe avec attention, mois après mois, la baisse mensuelle des naissances dans le pays. Une tendance lourde que devrait confirmer jeudi l’Insee, avec la publication des chiffres de septembre.

Le mois prochain, cette écologiste convaincue, membre de l’association décroissante Démographie responsable, publiera un ouvrage « Surpopulation : mythe ou réalité ? », aux éditions Edilivre. Avec vingt-deux autres auteurs, Alice y martèle ce dont elle est convaincue depuis des années : chaque naissance supplémentaire nuit à l’état de la planète.

Pour permettre à la population mondiale de se stabiliser, puis de diminuer, il faudrait, notamment, faciliter l’accès à la contraception, sensibiliser les enfants à ce sujet… Des idées qui font, selon elle, leur chemin en France, tandis que l’éco-anxiété (la peur liée aux catastrophes environnementales) gagne du terrain, que les naissances atteignent un seuil historiquement bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 Il y a un frémissement dans la société, il se passe quelque chose… Avoir un enfant, aujourd’hui, c’est un choix politique. Les couples devraient mieux réfléchir, se poser simplement la question d’en avoir ou pas », estime-t-elle avant de déplorer : « Mais quand on dit ça, ça gratte. Sur les réseaux sociaux, je me prends encore des tombereaux d’insultes. »

Alice ne se laisse pas pour autant décontenancer. « Je suis une militante des causes difficiles », lâche, lucide, cette femme célibataire, amoureuse de la chanson française, qui a été en couple de longues années avec des hommes ne désirant pas non plus avoir d’enfants. Avec Démographie responsable, sa petite association créée en 2009, Alice ferraille, encore et toujours.

Dans cette structure de 330 adhérents dont de nombreux sexagénaires et septuagénaires parfois parents eux-mêmes, elle y fait figure de jeune recrue, et se distingue par son côté radical, elle qui se définit comme « no kid », « antinataliste » même, quand d’autres tiennent un discours plus modéré, défendant une « modestie démographique » (avec pour objectif que les femmes n’aient pas plus de deux enfants chacune à l’échelle de la planète).

En novembre 2022, lorsque l’humanité a passé la barre des 8 milliards d’habitants, quelques militants de Démographie responsable se sont rassemblés, munis de pancartes, près du Centre Beaubourg, à Paris (IVe). Plus récemment, Alice a aussi battu le pavé, du côté de Valencienne (Nord) munie de poupons en plastique, de licornes en peluches et de banderoles avec des slogans comme : « Nous sommes tous des bombes écologiques » ou encore : « Pas de planète B, pas de bébé ! ».

Le mois prochain, les dénatalistes tiendront encore une conférence à Paris sur la surpopulation. Mais souvent, lorsqu’ils sont invités sur les plateaux de télévision, on les regarde de biais. « Pour la plupart des gens, nous sommes des extraterrestres. Mais je m’en fous du regard des autres. Quand on a raison, on est jamais nombreux », balaye Alice.

Parmi ces poignées de militants ces derniers mois, l’espoir renaît à mesure que les jeunes de la génération Z confient leur éco-anxiété et leurs doutes à l’idée de devenir parents. D’autres livres sont prévus sur le sujet l’an prochain comme celui de l’économiste et psychanalyste suisse Corinne Maier, elle-même membre de Démographie responsable « Me First : manifeste pour un égoïsme au féminin » (Éd. de l’Observatoire) sur les difficultés de la parentalité ou encore « l’Heure du choix » de Bettina Zourli (Éd. Payot) à paraître en février.

« Nous vivons aujourd’hui un tournant. Nos livres ne sont toujours pas des best-sellers, mais les jeunes femmes hésitent de plus en plus avant de se lancer », renchérit Michel Sourrouille, 76 ans, membre de l’association qui regrette toutefois le « tabou démographique » français.

« Les gens sont enfin prêts à nous entendre », espère aussi Didier Barthès, 65 ans, porte-parole de l’association. Il faut dire que le discours dénataliste a longtemps été évincé du débat public en France. « Une loi du 13 juillet 1920 a même interdit dans notre pays toute propagande en faveur de la contraception et de l’avortement, rappelle Catherine Scornet, maîtresse de conférences en sociologie à l’université d’Aix-Marseille. La France est le seul pays occidental à avoir eu explicitement une politique nataliste au XXe siècle. Il y règne depuis le XVIIIe une peur de la baisse de la natalité, et du manque de dynamisme démographique alors même que notre pays demeure l’un des plus féconds d’Europe », analyse la chercheuse.

Mais les mentalités évoluent. Celles des femmes, notamment. Fin 2022, un sondage de l’Ifop révélait qu’une Française sur trois en âge de procréer estime que la maternité n’est pas « nécessaire ou souhaitable au bonheur d’une femme ». Soit trois fois plus qu’il y a une vingtaine d’années.

Bérangère Lepetit

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Toute mégastructure implique l’effondrement

D’un côté des militants s’introduisent dans l’aéroport du Bourget pour y planter des arbres et dénoncer « les criminels climatiques », de l’autre le ministre délégué aux transports, Clément Beaune veut mettre fin à certains projets autoroutiers. Convergence des luttes ? En fait l’action directe tout autant que la volonté gouvernementale ne sont qu’incantations. Politiques, chefs d’entreprise ou ménages, nous sommes tous prisonnier d’une mégastructure qu’on ne peut modifier qu’à la marge.

Le pouvoir véritable n’est ni dans les assemblées politiques, ni parmi les dirigeants des entreprises, encore moins dans la rue, le pouvoir est celui de l’état de nos infrastructures matérielles et superstructures organisationnelles à un moment donné. Prenons un exemple, mais on pourrait faire le même genre de raisonnement sur le transport aérien ou la prépondérance du numérique dans l’organisation sociale. La voiture comme consommation de masse n’est que centenaire, à partir de la Ford T en 1908. A l’époque, il n’y avait en France que 1672 voitures, aujourd’hui il y en a 36 millions et beaucoup plus d’un milliard sur la planète. L’invention de l’automobile a incité à multiplier les voies, ce qui a favorisé l’achat d’automobiles, d’où la construction d’autoroutes, la mondialisation du complexe pétrolier, la création d’entreprises vouées à l’automobile, l’encadrement par l’État, etc. Au début du XXe siècle, on n’avait pas besoin de voitures, il n’y en avait pas ; aujourd’hui on en a absolument besoin car la possession généralisée de voitures a entraîné l’éloignement du domicile et du lieu de travail, et l’obligation de fréquenter les parkings des centres commerciaux.

Mettre à bas cette structure socio-économique ne peut pas être pensé aujourd’hui, il n’y a pas d’acceptation possible d’un dévoiturage, le gouvernement ne peut que proposer de remplacer les véhicules thermiques par des électriques.

Les grandes marches pour le climat ne disent rien de comment faire diminuer réellement nos émissions de gaz à effet de serre et les déclarations politiques ne sont que des effets de manche. Les seules prémices d’une remise en question des infrastructures sont issues du mouvement de contestation des grands travaux inutiles et imposés : le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, les lignes à grande vitesse, le Stade des Lumières, la tour Triangle, les incinérateurs géants, les centrales nucléaires de quatrième génération, les projets de méga-centre commerciaux ou l’A69… Mais tous ces mouvements ne sont que des appels à freiner la sur-structuration de nos sociétés, pas à déstructurer le système thermo-industriel. Alors, que faire? Attendre une mégacrise qui semble inéluctable.

Dans son livre de 1988 sur l’effondrement des sociétés complexes, Joseph A. Tainter avait montré que confrontées à de nouveaux problèmes, les grandes civilisations accroissaient la complexité de leur fonctionnement en investissant plus encore dans les mêmes moyens qui provoquent leur perte. Le gain marginal d’une complexité croissante décline en effet jusqu’à devenir négatif. Alors tout accroissement de la complexité (et de ses coûts) entraîne la diminution des bénéfices sociaux. L’effondrement économique et social est alors probable, celui de l’empire romain par exemple.

Aujourd’hui nous avons créé des systèmes gigantesques et monstrueux qui sont devenus indispensable au maintien des conditions de vie de milliards de personnes. Nous sommes passés en un siècle d’une société de circuits courts à des relations mondialisées où il n’y a plus d’autonomie possible. Le volume du commerce mondial a augmenté de 4 500 % entre 1950 et 2022, chaque humain est devenu complètement dépendant de flux transnationaux. L’omniprésence des complexes sociotechniques a rendu les personnes extrêmement hétéronomes, c’est-à-dire dépourvues des capacités de retrouver quelques îlots d’autonomie. Dans nos sociétés, très peu de gens savent aujourd’hui survivre sans supermarché, sans carte de crédit et sans station-service. Lorsqu’une société devient hors-sol, c’est-à-dire lorsqu’une majorité de ses habitants n’a plus de contact direct avec le système-Terre, la population devient entièrement dépendante de la structure artificielle qui la maintient dans cet état. Si cette structure s’écroule, c’est la survie d’une grande partie de la population qui pourrait ne plus être assurée.

L’effondrement d’une civilisation suréquipée peut être très rapide. Plus le niveau d’interdépendance des infrastructures est élevé, plus de petites perturbations peuvent avoir des conséquences importantes sur l’ensemble. La variation du PIB repose sur des enchaînements qui agissent à la hausse comme à la baisse. Par exemple le multiplicateur de revenu explique en partie la phase d’expansion du cycle, mais aussi la crise. Au niveau financier, le mécanisme est similaire. Lorsque l’économie ralentit, la probabilité d’un remboursement des prêts accordés diminue, entraînant des défauts de paiement et des pertes d’emplois, donc moins de prêts accordés et moins d’argent en circulation. Ce processus s’auto-alimente, et une fois lancé il est très difficile de l’arrêter. Ainsi de la crise des subprimes de 2008. L’économie est aussi très dépendante de la disponibilité des ressources naturelles, en particulier de l’énergie fossile. Rappelons l’analyse de Jean-Marc Jancovici : « Si demain nous n’avions plus de pétrole, ni gaz, ni charbon, ce n’est pas 4 % du PIB que nous perdrions (la place de l’énergie dans le PIB), mais près de 99 %. »

En résumé, une mégastructure se trouve toujours à un moment ou un autre confrontée à des mégachocs. Rappelons la grande crise mondialisée de 1929 suite à un krach boursier, rappelons les premiers chocs pétroliers des années 1970, constatons la fragilité actuelle des approvisionnements de l’Union européenne en énergie ainsi que la volonté croissante des décideurs de faire une pause dans la « transition écologique »…

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à mégamachine, mégacrise (2011)

extraits : LeMonde économie (22 mars 2011) s’interroge : « Et si les effets des mégachocs devenaient insurmontables ? ». Le journal évoque la mégacrise comme résultante du  blocage simultané des différents systèmes socio-économiques « en raison de la désintégration des réseaux d’interdépendance qui les relient ». Mais le dossier est centré sur « qui va payer la facture », pas sur les déterminants fondamentaux et les solutions réelles.  Ulrich Beck résume le problème : « L’extension des risques est consubstantielle à la mondialisation de l’économie industrielle ». Mais c’est l’archéologue Joseph A.Tainter qui nous donne la bonne interprétation, la complexité croissante. ..

La difficulté de démanteler la mégamachine ! (2012)

extraits : Quelle différence, en termes de contenu technologique et de complexité technique, entre une centrale nucléaire et une éolienne industrielle de 5 ou 7 MW ? Ou plutôt un macrosystème de milliers d’éoliennes et de fermes photovoltaïques, reliées par des smart grids permettant à tout instant d’équilibrer offre intermittente et demande variable. Aucune ! On y trouve également des métaux farfelus, une production mondialisée exigeant des moyens industriels à la seule portée d’une poignée d’entreprises transnationales, une installation et une maintenance requérant des moyens exceptionnels (barges, grues, remorques spéciales…), ne pouvant s’appuyer que sur une expertise fortement centralisée, de l’électronique à tous les étages, etc. A mille lieues d’une production autonomie, résiliente, ancrée dans les territoires et maîtrisable par des populations locales…

l’effondrement programmé de la méga-machine (2013)

extraits : Dans nos sociétés complexes, toute notre vie quotidienne repose sur un système mondial de réseaux techniques interconnectés. Derrière une automobile, un grille-pain, un portable, il y a des centrales nucléaires, des lignes à haute tension, des oléoducs et gazoducs, des guerres menées pour assure l’approvisionnement en énergie… A partir du moment où cette méga-machine n’est plus alimentée par une énergie abondant et bon marché, doit-on s’attendre à un effondrement de civilisation ? Voici quelques réponses

Les mégalomaniaques sont au pouvoir

extraits : La tour de Babel s’est effondrée, les monuments en Égypte étaient recouverts par le sable, des pyramides étaient enfouis dans la jungle au Mexique ou au Cambodge et aujourd’hui nos tours se veulent plus haute que le ciel, Elon Musk veut terraformer la planète Mars et tous les dictateurs se construisent des palais grandioses. Plus les difficulté socio-économiques et/ou écologiques sont délétères, plus les dirigeants font dans la démesure … c’est la perte du sens des limites qui signera notre perte...

La mégalomanie de Jeff Bezos, un affront

extraits : Notre époque a besoin de sobriété dans un contexte de raréfaction des ressources, et pourtant on cultive la démesure, la mégalomanie, ce comportement pathologique caractérisé par le désir excessif de gloire et la folie des grandeurs. Ainsi cet article sur Jeff Bezos

Encore une méga-chose qui s’éclate !

extraits : Le « Starship », la mégafusée de SpaceX, explose en vol trois minutes après son premier décollage. Elon Musk lui-même avait reconnu, à l’occasion d’une conférence, qu’il n’y avait qu’une chance sur deux pour que le Starship atteigne l’espace. L’idée de SpaceX consiste à enchaîner les essais jusqu’à ce que cela fonctionne…

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