politique

OEM, on est cuit

Nikola Tesla (1856 – 1943) démontre l’existence et l’importance des ondes électromagnétiques. Il découvre le principe du radar, définit les bases des machines télécommandées mais, à force de manipuler les ondes, il finit par s’empoisonner. Le prolifique inventeur devient hyper sensible à toute stimulation sensorielle, le bruit lui est intolérable, la moindre vibration est une torture. Nikola Tesla est le premier à publier des travaux sur la toxicité de ces ondes. En 2001, Roger Santini, spécialiste en bio-environnement électromagnétique, publie la première étude française sur le sujet. Il montre que les personnes habitant à proximité des antennes-relais développent des pathologies spécifiques, irritabilité, perte de mémoire, difficultés de concentration, vertiges qui disparaissent à mesure que l’on s’éloigne de la source de champs électromagnétiques. D’autres études internationales (plus de 300 au total) confirment la dangerosité de ces ondes. En 2005, une équipe de chercheurs de l’université d’Oxford met en évidence que les bébés nés à moins de 200 mètres d’une ligne à haute tension ont 70 % plus de risques de contracter une leucémie que leurs congénères nés à plus de 600 mètres. En 2006, une étude suédoise menée par l’institut national du travail confirme l’hypothèse d’un accroissement significatif de risque de cancer du cerveau lié à l’usage du portable. En mars 2007, des chercheurs de l’université de Clermont Ferrand démontrent que des tomates, exposée à des valeurs de champs inférieurs à 5 volts par mètre (la norme actuelle des antennes relais est de 41 V/m en France contre 0,6 V/m en Autriche et 0,5 V/m en Toscane) subissent des effets biochimiques comparables à ceux que l’on observe à la suite d’un choc ou d’une blessure.

 

            Les conclusions des études sont plus ou moins alarmantes selon les commanditaires. Ainsi 33 % des recherches fiancées par des industriels aboutissent à la conclusion que les ondes électromagnétiques sont dangereuses pour la santé. On atteint les 80 % dès lors que les études sont financées sur fonds publics. A force d’utiliser les forces de la Biosphère à tort et à travers, les humains s’affaiblissent de plus en plus.

Source : Mensuel Quelle santé (novembre 2007)

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

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les brumbies

Les brumbies sont vraiment une sale espèce. Ils représentent une menace pour les autres espèces animales, rivalisant avec elles dans leur quête de nourriture. De plus les brumbies détériorent les sols et détruisent l’habitat des faunes locales. Il s’agit donc de s’assurer que leur population est maintenue à un niveau raisonnable pour le bien-être de toutes les espèces. C’est pourquoi on envisage un programme de stérilisation, ce serait moins coûteux que d’abattre les brumbies en trop.

 

Tu as déjà compris que les brumbies sont à l’image de  cette espèce humaine qui manifeste un penchant certain pour l’anthropisation de la planète au détriment de la biodiversité. Ce sont les sociétés humaines qui entraînent la désertification des sols et fragmentent les biotopes. Il faudrait donc envisager sérieusement un important programme de contrôle des naissances, cela éviterait le coût des guerres qui servent d’infanticide différé.

 Tu as compris aussi que les brumbies sont en fait des chevaux, introduits à la fin du XVIIIe siècle par les hommes en Australie (LeMonde du 14.03.2008) et qui, revenus à l’état sauvage, sont  appelés nuisibles par les humains qui ont  détérioré les équilibres des écosystèmes. Alors la question se pose : n’est-ce pas l’homo dit sapiens qui est devenue l’espèce la plus nuisible d’entre toutes les espèces ?

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des ondes maléfiques

La Ville de Paris a voté fin 2007 le principe d’un moratoire sur le Wi-Fi dans les bibliothèques municipales parisiennes. Des membres du personnel présentaient des troubles (maux de tête, malaises, vertiges, douleurs musculaires). Après la téléphonie mobile, l’Internet sans fil est à son tour sur la sellette. Que sait-on aujourd’hui des risques liés aux technologies utilisant les ondes de radiofréquence ?

 

La principale difficulté vient du fait que ces technologies se sont rapidement et massivement répandues et qu’elles évoluent beaucoup plus vite que les recherches sur leur innocuité. « Nous n’avons pas eu le temps de les étudier », constate l’Institut italien de la santé. Pourtant des études in vitro mettent en évidence des « effets génotoxiques » des ondes de radiofréquence. Le rapport Reflex indique que les radiofréquences de 2 450 MHz, celles utilisées pour le Wi-Fi, ont des effets sur l’ADN. Ces résultats convergent avec les études épidémiologiques sur la téléphonie mobile montrant une augmentation des risques de tumeurs. Pour le Centre international de recherche sur le cancer qui coordonne l’étude épidémiologique internationale Interphone menée dans treize pays : « On ne peut certainement pas dire qu’il n’y a rien chez les gros utilisateurs de la téléphonie mobile ». Peu de données scientifiques existent sur d’éventuels problèmes sanitaires en lien avec le Wi-Fi. En France, les ministères de la santé et de l’écologie ont récemment demandé à l’Afsset un rapport sur les rayonnements non ionisants, concernant notamment le Wi-Fi et l’utilisation des téléphones portables par les enfants. Il devrait être rendu à la fin de 2008. Mais un consensus existe déjà pour ne pas laisser les enfants utiliser les téléphones mobiles. (Condensé d’un article paru dans Lemonde, 19.12.2007)

 

La Biosphère se demande dans quelle société vivent des humains qui lancent un nouveau produit sur le marché en se demandant s’il est possible et réaliste d’entreprendre des études épidémiologiques difficiles, coûteuses et très longues pour chaque technologie… On attend la preuve par l’homme, c’est-à-dire  qu’on réagit quand un certain nombre d’humains tombent malades ou parfois raides-morts… après quelques années d’incubation !

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

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Non aux skieurs chinois

Le ski envahit la planète. Sous le dôme de Ski Dubai, qui contient 6000 tonnes de « vraie » neige, les pistes en poudre de neige ont été disposées en terrasses pour prévenir tout risque d’avalanche dans la chaleur torride du désert ! Dans les années 1990, la Chine comptait seulement 500 skieurs à peine, pour la plupart des professionnels. Aujourd’hui le ski est la nouvelle coqueluche chinoise (LeMonde du 13.03.2008), avec 3 à 5 millions de sorties de ski. Difficile d’ignorer dans un pays qui s’enrichit de jour en jour le boom des sports-loisirs. Les stations aménagées autour de Pékin fonctionnent toutes avec de la neige artificielle, on compte dix usines à touristes à moins de 80 kilomètres de la capitale. Même si LeMonde montre quatre photos qui dévoilent que les Chinois sont vraiment débutants, plus souvent par terre que sur leurs skis, il n’empêche que la croissance du nombre de skieurs parait inéluctable. Sur une page entière du journal, seulement une phrase pour marquer l’inquiétude des défenseurs de l’environnement alors que Pékin manque cruellement d’eau : comment alimenter les canons à neige si ce n’est au détriment de tous ? Mais le skieur, qu’il soit Chinois ou occidental, ne s’occupe que de la réussite de son temps libre pour glisser sans se poser de question sur une neige vomie par des  canons alimentés par l’eau qu’on est allé prendre à  d’autres.

 Une campagne de résistance peut être efficace contre le développement de zones de ski, l’abattage des arbres, la construction des routes, l’exploitation minière, l’édification de barrages ou de lignes haute tension, l’utilisation de véhicules tout-terrains, l’expansion des zones résidentielles, l’artificialisation des terres. De telles tactiques réclament un degré supérieur d’engagement personnel et souvent un grand courage. Il faut en effet lutter seul contre tous.

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Monsanto

J’ai vu l’émission sur Monsanto hier soir à la télé. Au-delà des débats scientifiques, ce qui m’a le plus impressionné, c’est l’usage par Monsanto de tous les procédés d’une dictature : on cache l’information, on ment, on achète les opposants à défaut de pouvoir les envoyer en prison,  on licencie les  récalcitrants du jour au lendemain…

Or normalement les Etats-Unis de Monsanto sont le contraire d’une dictature, c’est une démocratie qui exporte même son modèle à l’étranger (surtout en Irak).

 Alors, je sais dorénavant que je ne peux plus faire plus confiance à personne…

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autopsie de Nicolas

1) Baverez ignore l’écologie

Il y a des économistes ringards qui racontent toujours la même chose. Ainsi Nicolas Baverez peut être lu très rapidement (Le Monde du 12.03.2008) puisque les mots de la pensée unique reviennent chez lui en boucle, la mondialisation, la financiarisation, les difficultés conjoncturelles. Nous sommes en présence d’une éthique du capitalisme qui croit encore qu’il y aura développement à long terme et qu’en modifiant quelques petites pratiques françaises ou multilatérales, tout reviendra comme avant, cette belle époque des Trente Glorieuses : le déclin est impossible, la décroissance n’est même pas envisageable. Si on associe  sur google le nom de ce penseur et le mot décroissance, on ne trouve que des items sur la nécessité « de croissance ». Ainsi par exemple, « toutes ces lamentations sur l’absence de croissance ne sont que de pâles excuses Je préfère mille fois l’évidente lucidité d’un Nicolas Baverez qui, … » (lescarnets.net/index.php?2008/01/08/196-le-croissance-mere-de-toutes-les-reformes).

Normal, Nicolas Baverez est normalien de la rue d’Ulm et avocat de tendance libérale. Il a voté pour Nicolas Sarkozy, il est logique avec lui-même. Il a cinq enfants, il ne craint pas la surpopulation humaine. Pour lui, le déclin n’a rien de fatal : il relève d’une succession d’erreurs stratégiques et plus encore de la bulle de mensonge dans laquelle s’est enfermée la vie politique française depuis un quart de siècle. En fait Nicolas ne fait que répéter toujours la même chose sans lire d’autres articles que les siens. Je lui conseille de ne pas en rester à la page 38 (carte blanche à N.Baverez) et d’ouvrir LeMonde à la page 8 : le réchauffement climatique menace la sécurité internationale, exacerbe l’instabilité existante, accroît les conflits autour des ressources, attise les ressentiments contre les responsables.

Alors il se rendrait compte enfin que la responsabilité des dirigeants d’entreprise n’est pas seulement juridique et économique, ni même conforme à la morale du capitalisme triomphant : les dirigeants d’entreprise devraient d’abord s’interroger sur leur lourde responsabilité écologique.

  2) Baverez fait semblant d’être écolo

Mais soyons juste avec nos adversaires, ne jugeons pas sur un seul article. Baverez indiquait (in Les Echos du 16.10.2007, L’environnement, de Nobel en Grenelle ) que « Le prix Nobel de la paix attribué à Al Gore et au Giec souligne le lien fondamental entre la paix et la protection de l’environnement. (…)  L’écologie s’est transformée en même temps que la prise de conscience progressait. Elle était un combat d’activistes ; elle devient une question politique portée par les partis traditionnels et les gouvernements jusqu’au sein du G8. » 

 Selon Baverez, « Le prix Nobel et le Grenelle actent le basculement d’une écologie défensive et réactionnaire vers une écologie responsable, au service du développement économique. Une écologie qui ne voit plus dans l’économie de marché l’origine du problème mais la clef des solutions. Une écologie qui cesse de penser uniquement en termes d’interdiction, de réglementation, de moratoires sur les infrastructures ou la recherche, mais qui se décline en incitation et en innovation. Une écologie qui brise avec ses relents nationalistes, une écologie qui se démarque d’une conception absolutiste du principe de précaution pour se réconcilier avec la science et le progrès. »

Pour Baverez, l’écologie « responsable » consiste donc à ne rien changer. On se contente de renommer « croissance économique » en son jumeau mieux habillé, « développement durable ». Alors je ne peux que penser que l’écologie ne peut être à droite. Encore faudrait-il que la gauche s’en rende compte.

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municipalisation libérale

Les élus des années 1970 ont transformé leur ville en entreprise qui attire la clientèle. C’est la mode de la politique du  développement local, les zones industrielles, les politiques d’image visant à améliorer le positionnement extérieur de la ville, festival de musique par-ci, festival de la bande dessinée par-là…. Admirez le style de cette conquête : «  C’est à partir de 1968, que la riche et fertile plaine des Milles jusqu´alors consacrée à l’agriculture, va voir peu à peu s’installer des entreprises qui au fil du temps vont offrir au paysage aixois une identité nouvelle. C’est l’œuvre d’hommes qui ont su pressentir avant les autres les formidables atouts d’un projet qui mettait en jeu l’avenir de la région aixoise. 35 ans plus tard, le Pôle d’Activités d’Aix-en-Provence, qui s’étend sur un espace de 800 hectares, est devenu l’un des plus grands sites économiques du sud de la France.  Son essor, le Pôle le doit aux entreprises qui ont fait confiance à son potentiel, ainsi qu’aux acteurs publics et privés du développement économique qui ont pris les bonnes décisions au bon moment. »

 

Maintenant on commence à se rendre compte que ce processus libéral de création d’activités étouffe complètement toute velléité de respect environnemental, on prend des terres à l’agriculture et à la biodiversité, on fait de la croissance pour la croissance, on allonge les déplacements urbains et péri-urbains, on fabrique de la catastrophe écologique. Tout ça pour une rentabilité politique, il faut que l’élu serve à quelque chose, il sera jugé sur sa politique de grands travaux, la construction du plus beau palais des Congrès, le plus grand nombre de création d’entreprises, le plus beau périphérique, et maintenant l’éco-quartier pour attirer les promoteurs !

 

Une seule alternative, la ville lente, la ville compacte, la ville qui ne veut pas rentrer dans la compétition libérale interurbaine…

 (thèmes abordés par « l’écologie consommée par la ville », in mensuel La décroissance de mars 2008)

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des municipales non écolo

Dès l’édito (LeMonde du 11.03.2008), on nous fait bien remarquer que Sarko a ouvert ses porte-feuilles à une gauche…où on ne rencontre pas  d’écolos. Les Verts sentent-ils encore le soufre, ou bien auraient-ils refusé de s’allier avec la droite libérale ? Dimanche dernier, c’était les municipales, les écolos restent toujours les grands absents des commentaires du Monde. Il faut attendre la p.8 pour rencontrer les Verts au détour d’une phrase de Delanoë. En p.9 on apprend que le PCF sort conforté des primaires et que la LCR fait une percée inattendue : toujours pas trace des Verts. Ce n’est qu’en bas de la p.11 qu’on nous indique que les Verts peuvent espérer plus d’élus. Mais le titre ajoute « et divisent par deux leur score à Paris ». Remarquons aussi qu’on ne parle pas du tout des écolos de droite qui n’étaient présents dans cette campagne électorale que sous forme très diluée, dans le MoDem.

Pauvres écolos, méprisés et ignorés alors qu’ils font encore autour de 10 % ici et là ! Pauvres écolos qui courent après les électeurs depuis 1974. Pauvres électeurs qui ne sentent pas que le monde telle qu’on le  connaît va s’effondrer sous le poids des problèmes écologiques ! Il est vrai qu’avant la crise de 1929, tout le monde voyait la reprise au bout du tunnel, il est vrai que nous sommes partis la fleur au fusil dans plusieurs guerres mondiales.

 Encore des élections qui n’ont pas servi à grand chose, si ce n’est que tous les candidats ont mis un peu de développement durable et beaucoup de transports propres dans leur programme : quelle foutaise, le greenwashing  !

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Internet produit des imbéciles

Internet ne fait qu’accentuer le mouvement d’externalisation de la mémoire humaine, entamé avec l’invention de l’écriture. Plus de vingt siècles plus tard, la nouvelle externalisation de la mémoire se produit avec une ampleur inégalée. That’s the question : Pourquoi se donner la peine d’apprendre alors que tout nous est donné à la vitesse de la lumière ? Je me pose la question, répond le neuropsychologue Francis Eustache ! La culture est de plus en plus éclatée, l’identité de chacun peut se forger en fonction de ses propres intérêts, la mémoire humaine n’est plus la priorité, l’école ne peut plus cultiver le « par cœur » des comptines de l’enfance. L’être humain est devenu sans le savoir un simple prolongement organique du réseau informatisé, lequel concentre toute la mémoire du monde dans le désordre le plus total. On y communique plus qu’on nous informe, on y libère l’expression des fantasmes plus qu’on n’y rend compte de faits vérifiés et hiérarchisés.  On cultive le futile, l’approximatif, en définitive on propage le conformisme du moment. L’élève, même en terminale d’une section généraliste, ne sait plus analyser un texte écrit, en retrouver la structure, à plus forte raison en discerner les idées générales ; il se retrouve incapable de faire le moindre commentaire personnel, où alors, il fait semblant. Les jeux vidéos censés donner un coup de fouet à la mémoire négligent les dimensions affectives et sociales dans lesquelles se forge la mémoire individuelle et collective. La question du vivre ensemble ne trouve plus de réponse.

 Comment retrouver le contact avec les idées simples et la Biosphère quand on a construit autour de soi un monde sans mémoire et sans avenir ?

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la récession est en marche

Il suffit de lire LeMonde argent (supplément du 9.03.2008) pour savoir que la récession est en marche. Même les concessions funéraires à perpétuité deviennent temporaires, comme les contrats de travail. L’économie américaine va mal, des emplois sont détruits et les saisies dans l’immobilier augmentent. Beaucoup plus grave car il ne s’agit pas des trop riches Américains, mais de l’alimentation des pauvres : la production mondiale de riz n’a progressé que de 0,5 % par an durant les dix dernières années, alors que la consommation augmentait de 1 %. Sachant que le riz est la céréale la plus consommée au monde, sachant que son cours est passé en six mois de 420 dollars la tonne à 570 dollars, qu’a-t-on fait de nos Trente Glorieuses pour en arriver là ? Comme l’indique à juste titre la citation mise en exergue de ce supplément, « J’ai dépensé beaucoup d’argent dans la boisson, les filles et les voitures de sport. Et le reste, je l’ai gaspillé. (George Best) » J’ai déjà commenté cette phrase à l’époque de la mort de George, je n’ai rien à changer :

 

            Le plus grand joueur britannique de tous les temps est mort le 25 novembre 2005 à l’âge de 59 ans d’une infection pulmonaire. Son décès était programmé depuis longtemps car George Best définissait ainsi son propre mode de vie :  » J’ai dépensé beaucoup d’argent dans la picole, les femmes et les voitures de course. Le reste je l’ai gaspillé. « . Cela ne serait pas grand chose si une grande partie de l’humanité ne suivait ce modèle en s’abîmant dans l’alcoolisme, la multiplication des humains et les voitures de toutes tailles tout en gaspillant par ailleurs toujours plus d’argent, et donc de ressources.

 

           Dans de telles circonstances, l’équilibre entre les écosystèmes et l’activisme humain est bien compromis :  » Supprimez l’apéro et autres alcools, les allocations familiales, les publicités pour les voitures et les matchs de foot à la télé « , nous dit la Biosphère.

 http://biosphere.ouvaton.org/pagetheme.php?code=2006/th-foliehumaine1&zone=mondiale

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la récession, vite !

Aux Etats-Unis, les signes d’une récession se multiplient (LeMonde du 9-10.03.2008). Mais comment peut-on accepter que le président Bush distribue de l’argent pour une relance de la consommation ? On sait en effet qu’il faudrait déjà plusieurs planètes pour généraliser le mode de vie américain d’aujourd’hui. Alors que l’Américain moyen brûle la planète par les deux bouts, faudrait-il s’apitoyer sur ces millions de familles insolvables qui ont acheté à crédit une grande maison pour y loger plusieurs 4×4 ? Pensons à tous les autres pauvres de la planète à 1 dollar par jour seulement, alors on saura qui il faut réellement plaindre. L’emploi américain régresse ! Mais ce n’est qu’un début, attendons la dépression économique.

 

Les statisticiens font de subtiles nuances entre la contraction de l’activité ou croissance négative temporaire, la récession à partir de six mois consécutifs de décroissance, et la dépression du type crise structurelle que les habitants des pays riches ont connu après le krach de 1929. Comme tous les indicateurs de la Biosphère sont au rouge (épuisement des ressources fossiles, réchauffement climatique, perte de biodiversité, désertification des terres, déforestation, diminution des ressources halieutiques, etc.), la décroissance durable ne peut qu’advenir prochainement. Le plus tôt sera le mieux. Nous pourrons alors  connaître une croissance de la joie de vivre…si nous devenons un peu plus sobre et plus sage qu’aujourd’hui.

 Pour plus de renseignements, le mensuel « La décroissance » est disponible en kiosque…

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dominique Bourg

Entretien avec Dominique Bourg, directeur de l’Institut des politiques territoriales et d’environnement humain de l’université de Lausanne In Magazine de l’espace européen de la recherche (research.eu) n° 52, juin 2007

– Question : Vous ne semblez pas beaucoup compter sur le progrès technologique

 D.Bourg : « Il faut tirer les leçons du 20ème siècle. Lorsqu’on a découvert la radioactivité, on a cru qu’elle était inoffensive. Elle s’est avérée cancérigène – surprise ! Lorsqu’on a inventé les CFC (chlorofluorocarbones), on était très content de leur inertie chimique, que l’on estimait être une garantie de sécurité, et on les a produit en masse. Des décennies plus tard, il est apparu que les CFC détérioraient la couche d’ozone – surprise ! Le DDT a été présenté comme l’invention du siècle, très efficace et sans danger. Mais ce pesticide est nocif pour l’environnement et même pour la santé à certaines concentrations – surprise encore ! Et j’en oublie, l’amiante entre autres. Finalement l’utilisation des hydrocarbures s’avère dangereuse pour le  climat.

Cela montre que nos techniques sont des maîtrises partielles ne donnant aucunement la maîtrise de l’ensemble du système, et qu’elles peuvent déboucher sur des dommages. Plus ces techniques sont puissantes, plus les dommages induits peuvent être importants.

– Question : Pensez-vous qu’un bien puisse sortir de la crise actuelle ?

 D.Bourg : D’une certaine façon, cette confrontation aux limites de la planète peut s’avérer être une chance extraordinaire. Notre civilisation se détruit parce qu’elle s’est conçue comme devant transgresser toutes les limites dans tous les domaines. Nous avons cassé tous les canons esthétiques en art, donné naissance aux totalitarismes les plus absolus, décrété qu’il n’y avait plus de limites physiques – comme l’illustre le sport moderne -, ni éthiques, par exemple en matière de procréation artificielle. Il n’y a plus de limites à la consommation, ni tout simplement de limites naturelles. Notre seule obsession est : « toujours plus ». Toute la modernité s’acharne, en quelque sorte, à occuper la place du Grand architecte. Et, finalement, nous sommes confrontés à un phénomène (réchauffement climatique et perte de biodiversité) qui peut nous faire retrouver le sens, et le sens du sens. Si nous ne ratons pas l’occasion.

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big history

Christie’s vend à l’encan notre préhistoire, en particulier un imposant tricératops de 7,5 mètres de long et 65 millions d’années (LeMonde du 8.03.2008).  Au total, près de deux cents pièces provenant de trois collections particulières sont proposées au public. « Particulières », l’histoire de notre planète serait donc l’objet de possession de particuliers ! « Au public », les vestiges sur lesquels s’appuie la paléontologie de notre Terre pourraient donc être privatisés ! N’y a-t-il pas de limites à mettre à la primauté des riches à s’accaparer les richesses de notre passé ?

 Nous devrions abandonner l’histoire particulière des groupes ethniques particuliers au profit de la big history, une vision à large échelle qui démarre au moment du big bang et se déroule jusqu’au monde contemporain. C’est l’histoire globale qui seule devrait importer, l’histoire commune des humains et des non-humains, une histoire universelle qui ne se limite pas à l’histoire de la race humaine. Il s’agit d’appréhender le monde comme un tout, depuis l’origine de l’univers, des galaxies et du système solaire  jusqu’au sociétés agraires, l’émergence des villes et l’anthropisation de notre monde. Les tricératops appartiennent à notre histoire commune, ils ne devraient pas être privatisées.

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unissons nos forces

Lettre ouverte au journal La Décroissance 

Je pense sincèrement que les attaques contre ceux qui vont dans le même sens que nous, les objecteurs de croissance, sont contre-productives. Un mouvement émergent comme le nôtre ne gagne rien à se déchirer, d’autant plus que nous savons pertinemment que chacun de nous est plus ou moins schizophrène, à la fois appâté par notre société de gaspillage et de plus en plus conscient du nécessaire changement. Je pense par exemple que le raisonnement ci-dessous de Nicolas Hulot est digne d’être présenté de façon neutre dans le journal la décroissance :

 

Question à Nicolas Hulot (dossier du Figaro sur le Grenelle de l’environnement) : D’après un sondage Ifop/Direct assurance, 61 % des Français sont opposés à une nouvelle réduction de la limitation de vitesse.

 

Réponse de NH : En posant cette question là, on donne l’illusion aux gens qu’ils ont le choix. Beaucoup n’ont pas encore réalisé que si l’on ne construit pas une société de modération, c’est une société de privation qui s’imposera de force. Et si vous ajoutez à ce sondage la question suivante : « Etes-vous d’accord pour que vos enfants se retrouvent dans une situation de pénurie de ressources, de conflits généralisés à cause du changement de climat ? », ils seront majoritaires à vous répondre non.

 Réponse d’un rédacteur de La Décroissance : Tant que Nicolas Hulot ne quitte pas son ancienne vie de préparateur de « temps de cerveaux disponible pour la pub », il peut dire tout ce qu’il veut, il peut même être « sincère » (Séguéla et M. Bouygues le sont sans doute aussi), il n’est pas pour nous légitime. Mais nous n’empêchons personne de chanter ses louanges !

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OCDE contre OCDE

En 2030, la population de la Terre atteindra 8,2 milliards de personnes. Je vous préviens, si nous ne faisons rien, le tableau de notre planète ne sera pas agréable à regarder. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le secrétaire général de l’OCDE (LeMonde du 7.03.2008). La même édition du Monde titre pourtant en p.22 sur l’inquiétant vieillissement de la population en Espagne. C’est aussi l’OCDE qui avait sonné l’alarme en 2007, l’Espagne pouvant devenir en 2050 la nation la plus vieille du monde après le Japon et la Corée. Notons d’abord la contradiction, en 2007 l’OCDE s’inquiète de la faible fécondité espagnole, en 2008 l’OCDE s’inquiète de la surpopulation. Il est vrai qu’il ne s’agit pas de la même population, la population mondiale d’un côté (surtout des pauvres), la population ibérique de l’autre, assez friquée. Mais ceux qui sont favorisés (les pays développés) doivent donner l’exemple à ceux qui sont en détresse (le tiers-monde).

 

Alors que faire ? Certainement pas ce qu’a fait Zapatero. José Luis avait alloué 2500 euros pour tout enfant né à partir du 3 juillet 2007 dans le but d’encourager une natalité jugée trop faible. Mais l’Espagne agissait ainsi comme si la multiplication des naissances allait résoudre les problèmes croissants de précarité du travail, comme si les futurs chômeurs allaient pouvoir financer les retraites du papy boom, comme si les grands-mères n’étaient pas de meilleures gardiennes d’enfant que des nounous rétribuées, comme si la démographie mondiale ne bouffait pas notre planète.

Nous allons étouffer la Biosphère de notre nombre et de notre voracité en ressources naturelles. Les familles espagnoles, proches aujourd’hui de l’idéal chinois d’un seul enfant par famille, devraient servir de modèle démographique et non de repoussoir. Que faut-il faire ? D’abord supprimer les primes à la naissance en Espagne et les allocations familiales en France…

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Attali contre Attali

Dans un texte paru en 1973 (no 52 de La Nef), Jacques Attali expliquait combien le rapport du Club de Rome, The Limits of Growth était un livre « prudent ». Il soulignait ensuite les principaux écueils de la notion de croissance. Les modèles de croissance sont « incapables d’analyser les relations entre la croissance et le bien-être ». M. Attali 1er  attaquait ensuite l’indicateur de la croissance, le PNB : « Les grandeurs de la comptabilité nationale conduisent à mesurer la croissance par un indicateur unique, le PNB, dont il est devenu banal aujourd’hui de souligner l’inadéquation. » Troisième argument du jeune Attali, la croissance permet de masquer les inégalités de revenu. Si le gâteau augmente un peu pour ceux d’en bas, ils sont moins tentés de remettre en cause la part que s’allouent ceux d’en haut. « Il est un mythe savamment entretenu par les économistes libéraux, selon lequel la croissance réduit l’inégalité, écrivait M. Attali 1er. Cet argument permettant de reporter à « plus tard » toute revendication redistributive est une escroquerie intellectuelle sans fondement. »

 Les différentes analyses et constats statistiques ont amplement confirmé depuis 1973 la validité de ces trois critiques : la croissance ne fait pas le bonheur, elle ne mesure pas la destruction de  l’environnement, elle ne réduit pas les inégalités. Pourtant sur France Inter, le 16 octobre 2007, M. Attali II affirmait : « La meilleure façon de ne pas polluer est de revenir à l’âge de pierre. » Cette réponse caricaturale aux objecteurs de croissance ne fait pas honneur au débat. Il est vrai que J.Attali dirigeait une commission de « libération de la croissance » !!!

 Le mouvement de la décroissance connaît déjà la réponse à donner à Attali : pour sauver l’homme, il faut sauver la Biosphère. Pour sauver la Biosphère il faut pratiquer une économie conviviale qui pèserait le moins possible sur les ressources naturelles. Tout au contraire d’une libération de la croissance, il s’agit de définir une économie qui stoppe la dégradation de l’environnement tout en permettant un bien-être équitablement partagé.

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l’avenir du présent

Lisons LeMonde de façon transversale.

 

L’insécurité galopante atteint les classes moyennes, la dégradation de l’emploi s’est aggravée, les allocataires du chômage ont augmenté de 20 %. Avec la désindustrialisation, le rêve s’est effiloché. Avec la crise, il s’est effondré. Des bandes de délinquants sillonnent les quartiers pour dévaliser les appartements saisis. Ils recherchent en priorité du métal, et ce parfois en plein jour. La police est débordée… On croirait lire le scénario d’un film catastrophe, c’est la réalité de l’Ohio aujourd’hui (Lemonde du 6.03.2008).

 

            Deux pages plus loin, LeMonde affiche la sollicitude du pouvoir chinois à l’égard des migrants. Les mingong (min pour paysans et gong pour ouvrier) sont 200 millions. Paysans chassés des campagnes, ils sont le plus souvent illégaux en ville et ne peuvent scolariser leurs enfants. Leurs employeurs oublient parfois de les payer durant de longs mois et le prix du logement sont au-dessus des moyens des migrants… C’est une poudrière sociale en augmentation constante, le scénario d’un film catastrophe.

 Le présent a un bel avenir à l’heure où nous dépassons les limites de la planète, il s’agit d’un avenir désastreux.  Il ne tient qu’à nous de limiter le désastre. Les Chinois doivent en revenir à la méthode maoïste de limitation de la croissance urbaine, les Américains doivent un peu plus se consacrer à leurs bassins d’emploi de proximité et beaucoup moins à une politique de puissance. Il paraît  ridicule que les constructeurs automobiles chinois débarquent en Europe (p.12) alors que l’Ohio souffre de la crise automobile et que le réchauffement climatique sonne à notre porte : on nous annonce deux degrés de plus en moyenne mondiale (p.7) vers 2050, une vraie catastrophe !

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sauvons la Terre

Comme René Dumont, Lester porte sur le monde une démarche d’agronome, avec la même question fondamentale : Qu’est-ce qu’on va manger demain ? En 1948, Lester Brown n’a que 14 ans quand il se lance dans la culture des tomates. En 1957, quand Lester décide de passer à autre chose, sa récolte de tomates est de 700 tonnes ! Rattaché au ministère de l’agriculture, Lester étudie fin 1962 l’Asie en montrant qu’on ne peut faire abstraction de ses relations avec le reste du monde : toute vision juste est obligatoirement globale. Le résultat, un rapport qui montre qu’on va vers une crise alimentaire mondiale. Bluffé, le secrétaire d’Etat à l’agriculture en fait son conseiller économique alors que Lester n’a que 28 ans. Par la suite, Lester Brown fonde en 1974 le centre de recherches Worldwatch Institute, dont les études vont faire le tour du monde des écologistes. Son lieutenant, chargé des questions de l’énergie, fomente un putsch qui réussit ! Lester s’en va fonder aussitôt le Earth Policy Institute et continue de travailler sept jours sur sept, douze heures par jour.

 

Lester pense que nous allons vivre dans un monde très différent de celui que nous connaissons. Les sources d’énergie fossile se sont mondialisées en délocalisation nos vies. Avec les énergies renouvelables, les sources vont se relocaliser, et la relocalisation de l’énergie entraînera celle de la production alimentaire. Tout peut bouger très vite d’ici à 2020.

 Lester veut donc sauver le monde. Le problème, c’est que le monde ne le veut pas. Mais Lester reste optimiste, il a vu en 1944 combien une population est capable de se mobiliser et d’inverser le cours des choses ; comment les gens récupéraient l’huile dans laquelle ils avaient fait cuire œuf et bacon pour en faire des explosifs ; comment Théodore Roosevelt interdit la vente de voitures pour consacrer l’ensemble des chaînes de montage à l’effort de guerre. Aujourd’hui aussi, nous sommes en guerre, cette fois avec la Nature ! Il ne s’agit plus de produire autrement, mais de fabriquer beaucoup moins…

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Des chercheurs trop nombreux

Le Parlement avait examiné (LeMonde du 28/01/2005) la loi d’orientation et de programmation sur la recherche. Le mouvement  » Sauvons la recherche  » dénonçait alors un projet de loi inacceptable, déjà un député PS passait en première ligne pour soutenir les OGM. Aujourd’hui encore, les scientifiques s’inquiètent de la baisse des crédits pour la recherche (LeMonde du 5.03.2008) et de « la politique de la terre brûlée » de Sarko.

 

Pourtant la question essentielle est ailleurs : il faudrait considérer la recherche non comme un tout dont l’objectif serait d’accaparer au moins 3 % du PIB, mais comme des études spécifiques dont les domaines d’application seraient réellement utiles et sans danger pour la société humaine et pour le reste de la planète. Par exemple, faut-il financer principalement la biologie moléculaire (et donc les OGM) ou faut-il favoriser la recherche des naturalistes sur les avantages de la biodiversité dont on nous rappelle parfois qu’elle est en péril extrême ? Faut-il consacrer plus de 80 % du financement de la France en matière d’énergie à la recherche nucléaire et laisser seulement quelques miettes pour les énergies renouvelables ? Faut-il toujours plus de recherche en tous genres sans s’interroger sur les risques pour la santé humaine de nos applications techno-scientifiques alors que nous accumulons déjà des tas de produits chimiques dans notre corps et nos appartements ?

 Finalement notre polarisation sur d’éventuels sauts technologiques dans la recherche à la mode (une mode déterminée par les industriels) nous empêche de consacrer toutes nos forces et notre attention à l’endiguement des dégâts que la techno-science inflige aujourd’hui à notre planète, donc à nous-mêmes. Le pilotage politique ne devrait pas porter sur une enveloppe financière globale qui va sauver quelques emplois de chercheurs, mais sur notre manière de penser et de vivre qui trop souvent pénalise le sort des générations futures. La Biosphère n’a pas besoin des chercheurs qui se foutent complètement de sauver la planète.

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limits to growth

« Notre problème est celui de la croissance matérielle dans un monde fini. Tant que la croissance humaine et industrielle se poursuivra, les symptômes (érosion du sol, déforestation, changement climatique…) continueront de se manifester sous une forme ou une autre et cela, de façon toujours plus intense. En 1972, nous avons publié, avec le club de Rome, notre premier livre (ndlr, Limits to growth, traduit en Français par Halte à la croissance) sur la dynamique de la croissance sur une planète finie. A cette époque, nous ne disposions que de nos propres analyses pour exposer les problèmes auxquels nous aurions à faire face. Nous avions fait l’objet à l’époque de nombreuses critiques car personne ou presque ne pouvait concevoir que l’activité humaine deviendrait suffisamment importante pour détériorer les processus vitaux essentiels de cette planète. Jour après jour aujourd’hui, les médias fournissent d’abondantes preuves de l’existence de problèmes qui n’étaient que mauvais pressentiment il y a un peu plus de trente ans. Un titre récent du journal allemand Die Zeit posait même la question suivante : « Peut-on encore sauver l’humanité ? » En 1970, la publication d’un tel article aurait déchaîné les foules partout en Europe. Cette idée est devenue si courante que presque personne n’y a fait attention.

 

Depuis trente-quatre ans, nos principales conclusions n’ont pas changé. Toutefois un changement considérable s’est produit. En 1972, l’humanité était en dessous des limites de la planète, maintenant nous sommes au-dessus. Selon les calculs de Wackernagel (ndlr, l’empreinte écologique), l’humanité avait atteint environ 85 % de cette limite en 1972, aujourd’hui la consommation humaine des ressources se situe à environ 125 % du niveau soutenable à long terme. En 1972, le but principal visait un ralentissement, A présent, le but principal est une diminution. Nous devons ramener la population mondiale et son économie en dessous de ce seuil et nous devons essayer de le faire sans endommager gravement les systèmes naturels de la planète, ni provoquer des conflits étendus. Quelles que soient les circonstances, l’exploitation des matières premières et des énergies déclinera, que nous le voulions ou non. La question est tout simplement de savoir si nous pourrons choisir la manière de procéder à cette réduction. Les nouvelles technologies ne sauraient suffire. Des changements seront également  requis dans les domaines de la culture et de l’éthique. »

 Extraits de Entretiens  du XXIe siècle, Signons la paix avec la Terre (éditions Unesco, Albin Michel, 2007)

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