spiritualités

Le christianisme, un anti-écologisme

Il est étonnant que LE MONDE accorde encore autant d’importance au fait religieux jusqu’à faire de la publicité pour un livre qui ne mérite pas l’attention. Eric-Emmanuel Schmitt est passé de l’athéisme au christianisme, il aurait du passer du christianisme au culte de la Terre-mère, l’amour de toutes les formes de vie. Eric-Emmanuel ne s’ouvre pas au monde, il reste centré sur son nombril.

Eric-Emmanuel Schmitt : « Je me suis perdu pendant trente-deux heures dans les montagnes du Hoggar, et la nuit que j’ai passée sous les étoiles s’est muée en expérience mystique. J’en suis ressorti croyant, c’était une foi en Dieu, en l’Absolu… Les Evangiles nous invitant à modifier notre rapport à l’autre, lequel ne doit plus se jouer sur le mode de la peur et de l’intérêt mais de l’amour ; les chrétiens sont des juifs sentimentaux… Depuis que nos sociétés ne croient plus en Dieu elles croient en n’importe quoi : astrologie, numérologie, et j’en passe. Les Eglises chrétiennes indiquaient en quoi croire – les quatre Evangiles – plutôt qu’en n’importe quoi… Bien que notre époque soit belle technologiquement, je la trouve plate, au sens où l’univers se réduit à de la matière… Que l’existence et le monde cessent d’être un mystère pour une partie de nos contemporains est une grande perte. Aplatir ce mystère à un phénomène matériel, c’est s’amputer… Y a-t-il eu incarnation et y a-t-il eu résurrection de Dieu ? A ces deux questions, je réponds oui – par conséquent, je me considère comme chrétien… L’instruction religieuse devrait être un espace profondément critique qui sollicite la liberté… Jérusalem est le lieu des fratricides depuis des siècles ; cela s’intensifie d’ailleurs en ce moment. Or, les frères deviennent fratricides lorsqu’ils oublient qu’ils ont une origine et une histoire communes… »

Le point de vue des écologistes pas dupes

Enkidou : Un livre de plus (le millième ? le dix-millième ?) sur la religion, de contenu rebattu et insignifiant : un petit pas en avant pour son auteur (avec une bonne promo comme celle de cet article, et sûrement d’autres dans d’autres journaux, ça va marcher du tonnerre chez tous ceux et celles qui ont envie de croire à quelque chose), un petit pas en arrière pour la planète (du papier, encore du papier, toujours plus de papier …), et un grand entrechat (saut sur place pendant lequel les pieds battent rapidement l’un contre l’autre) pour la pensée.

A. Meinier : Que Schmitt, que l’on a connu plus intéressant, retourne se perdre dans son désert mystique.

Vermont : Comme d’habitude on aligne des lieux communs, on file des métaphores entendues depuis des siècles, on titille des sentiments grossiers, et on termine en « faisant l’ange ». Rien de nouveau sous le soleil de Jérusalem. EES a eu les frissons convenus. Il a entendu « une voix ». Et alors. Si cela s’était passé sur une montagne en Thaïlande, dans un temple bouddhiste, ou dans un site hindouiste au Népal, ou dans une hutte en Afrique, lors d’une initiation, serait-ce moins important ? Les rites et les lieux consacrés par une religion sont faits pour provoquer des émois inexplicables.

Bordeaux : Discours très discutable, des formules séduisantes mais pas convaincantes, je rejoins donc les critiques précédentes.
Mais, si tous les croyants du monde gardaient sa liberté de penser, nous ferions probablement un grand pas vers le respect de l’autre, la fraternité et la paix ! (tout le contraire du rôle joué par les religions : relier pour opposer)

Michel SOURROUILLE : Eric-Emmanuel Schmitt se trompe d’époque et de combat. D’un Dieu anthropocentrique puisque défini par des humains qui se veulent l’interprète de dieu, nous sommes passés aujourd’hui à une considération de la nature et du vivant (biocentrisme). Notre Terre est concrètement notre mère, c’est elle qui devrait être célébrée. Les tenants du déisme ont au contraire pratiqué la domination sur toutes les formes du vivant au point de l’extinction des espèces, nous nous sommes surmultipliés (« croissez et mulitpliez ») au point d’assombrir les équilibres naturels ! Nous devons devenir écologistes et s’éloigner de tous les discours frelatés, à commencer par celui du christianisme. Où est l’amour ? Dans son encyclique « laudate si », le pape François a dit que l’essentiel était le mal que nous faisons au climat et en tire cette idée force : « Quand les personnes deviennent autoréférentielles et s’isolent dans leur propre conscience, elles accroissent leur voracité. »

Petia : Très curieux de lire que l’absence de foi ferait selon EES que « l’homme pense qu’il a le privilège de l’esprit et se coupe de la faune, de la flore, du vivant », alors que c’est bien au contraire les monothéismes qui ont affirmé que l’homme était d’une essence différente du reste du vivant, et des animaux en particulier. La science, bien au contraire, permet de mesurer autant ce qui nous sépare de ce qui nous rassemble avec les autres habitants de cette planète, quels mécanismes ont permis jusqu’à peu l’harmonieuse coexistence de tout le vivant, et comment nous sommes en train de les détruire en croyant gagner du confort.

HarryParlonjuste : « Depuis que l’homme ne croit plus en Dieu il croit en n’importe quel « , dit Schmitt. Les premières tombes datent de 100 millénaires. Le temple le plus ancien date de ~12000 ans (Gokerli Tepe). Puis les civilisations anciennes inventent des religions en lesquelles les peuples croient tellement qu’ils prêts à tuer en leur nom et même se tuer. La notion de Dieu à laquelle croit E.E. Schmitt n’est connue depuis relativement peu de temps et par une partie de l’humanité.

Graphistos : C’est un bon colonel de religion, E.E.Schmitt….. Ce n’est que son opinion, ce ne sont que ses croyances et ses peurs. Il lui suffit d’avoir un peu peur dans un désert, de sentir que c’est grand par là-bas, et hop, il met un dieu dans sa musette !!! Il oublie trop facilement que les religions embrigadent, ordonnent, et on lui lancerait volontiers dans les pattes les derniers événements mondiaux religieux musulmans de ces 30 dernières années, qu’il a laissé à la cave… Voyons aussi ce que la religion juive fait en Israël, en ce moment… ou encore les incitations hindoues à la haine religieuse de Narendra Modi… ou ces églises-sectes protestantes qui poussent comme des champignons après la pluie d’automne… Depuis des milliers d’années, l’humain a fabriqué des croyances sous de multiples formes, et E.E.Schmitt, nouveau frétillant et ravi, hi hi hi. Bref, un cas comme E.E.Schmitt, c’est à désespérer de l’humain.

Arbacèles : J’aurais cru cet homme plus érudit, l’homme a toujours eu la foi et divinisé n’importe quoi, depuis les premières organisations des sociétés jusqu’à nos jour, cela n’a absolument pas changé. Imaginez un peu que des chrétiens croient encore depuis plus de 2000 ans que la Terre a été « créée » en 6 jour, que la première femme est sortie de la côte du premier homme, que l’on peut transformer l’eau en vin, qu’un dieu surpuissant a élu un peuple pour le laisser errer et se faire massacrer au cours des siècles, que son fils (du dieu en question) est né d’une vierge (la meilleur celle là), qu’un très vieux monsieur, élu par des très vieux monsieur, est infaillible (oui pour de vrai) et sait mieux qu’eux ce qu’ils doivent faire dans la vie etc. etc. etc.

Haller : « depuis que nos sociétés ne croient plus en Dieu elles croient en n’importe quoi: astrologie, numérologie et j’en passe. » L’ astrologie existent depuis plus de 2000 ans. A mon avis quand le christianisme est né les astrologues ont du se dire que la société croyait en n’importe quoi depuis qu’elle ne croit plus en l’astrologie. Personnellement si je dois choisir entre deux « n’importe quoi », je préfère l’astrologie à la religion, ça a causé beaucoup moins de mal au cours des siècles.

C. SAUVAGE : « Mais la folie du christianisme, le romantisme du christianisme, c’est de remplacer le respect par l’amour »… Les millions de victimes trucidées par des chrétiens au fil des siècles apprécieront qu’elles l’ont été par amour (amour chrétien comme il se doit). Ensuite on peut remplacer « christianisme » par n’importe quelle religion ça marche aussi…

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Le christianisme était un anti-natalisme

Le pape François, la question démographique

Une lecture de Laudato si’ par un mécréant

Le christianisme, un anti-écologisme Lire la suite »

Des émeutes urbaines par défaut de parentalité

Dans « Le prix du bonheur » de Sir Richard Layard

« Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Alors que faire ? Il faudrait commencer par donner à l’école des cours d’éducation parentale afin d’expliquer aux élèves tout ce qu’implique, en termes de soins et de responsabilités, le fait d’élever un enfant. Il faudrait ensuite autoriser un couple à n’avoir un enfant qu’à condition que les deux parents soit réellement unis et prêt à s’occuper de leur progéniture. Par exemple, on ne devrait pas permettre que les parents fassent des enfants immédiatement après le mariage. Il faut en effet du temps, avant et après le mariage, pour apprendre à se connaître et à s’apprécier, et il n’est rien de pire pour un enfant que de naître sans être désiré par ses parents. C’est pourquoi les législations qui autorisent l’avortement ont permis de faire baisser le niveau de criminalité. (p.193, édition A.Colin) »

Ramses Kefi : C’est la première crise du quinquennat de François Hollande, en plein été. La nuit du 13 au 14 août 2012 est d’une rare violence : une centaine de jeunes de tous âges affrontent une centaine de policiers.Quelques jours plus tôt, un jeune homme s’est tué à moto, en fuyant un contrôle routier. Des images de taudis et d’incendies font le tour du monde. Des récits de misère humaine, entre trafics, mamans seules et fauchées et minots déscolarisés dressent un portrait cabossé d’Amiens.

Amiens-Nord. Son food truck est parti en fumée dans la nuit du 28 au 29 juin 2023, au lendemain de la mort de Nahel… Hakim Fechtala ricane : « Des parents sont perdus, chez nous. L’Etat leur dit qu’ils ne peuvent plus éduquer leurs gamins. Mais on leur donne quoi comme solution en échange ? ». Dans les rues du quartier, des mères et des pères de famille accusent, sans hésitation, des ados shootés aux ballons de protoxyde d’azote et à Snapchat.

Amiens-Nord traîne une réputation de ghetto. Le chômage y explose (33 %) et des écoles y empilent les statistiques inquiétantes. La mécanique de la misère tourne à plein régime : les familles qui arrivent sont plus pauvres que celles qui partent. Le deal a pris ses aises. Un guetteur à gueule d’ange salue en baissant les yeux. Après la mort de Nahel M., la salle de boxe a brûlé, la nouvelle médiathèque aussi.

Le point de vue des écologistes dépassés par les évènements

Marco : Brûler le food-truck d’un habitant des lieux c’est parce que les flics sont racistes. 33 % de chômeurs et les familles qui arrivent sont plus pauvres que celles qui partent donc ça va aller mieux… Les maman seules qui élèvent une multitude d’enfants avec de très faibles ressources, c’est le Saint-Esprit… Des ados shootés aux ballons de protoxyde d’azote et à Snapchat, c’est la faute de l’État.

Pessicart : Il faut arrêter les excuses faciles. Écoutons Maurice Bergé, pédopsychiatre, spécialiste des enfants violents de moins de 12 ans : « Ces jeunes n’ont pas les acquis fondamentaux, intellectuels et affectifs, qui doivent être inculqués lors de la petite enfance. Si les interdits structurants n’ont pas été assimilés avant l’adolescence, les parents qui veulent subitement imposer des règles n’y parviendront pas. »

Michel SOURROUILLE : Une solution, le permis de parentalité avant le permis de procréer. Des parents adoptants doivent remplir un certain nombre de conditions qui ses résument à cela : êtes vous en mesure de vous occuper véritablement d’un enfant. Il faut des tas de permis, y compris pour conduire. Alors pourquoi pas une formation obligatoire pour les futurs parents ? Et si on n’obtient pas le diplôme de parentalité, le permis de procréer sera très difficile à obtenir !!!

Jef 974 : De fait, certaines claques familiales comme certains coups de règle de mes instituteurs me cuisent encore. Mais la vie m’a appris qu’aussi maladroites étaient-elles, ces sanctions disaient d’abord la conviction de leurs auteurs dans ma capacité à distinguer le bien du mal et à devenir le premier responsable de mon destin, même s’il fallait alors une intelligence dont j’étais incapable pour le comprendre. Toute cette éducation à la Kipling s’est dissoute dans le victimaire de la nouvelle prédestination, celle du social, et dans ce  » care  » dont les destinataires ont les premiers vu l’armature en toc. J‘applaudis la fin des sévices mais, au risque de pécher contre la doxa, je devine qu’avec eux ont été jetés, comme la fameuse eau du bain, ces exigences qui faisaient des fils des hommes. Erreur irréversible ?

MEKEDA : Si les parents n’ont pas les moyens intellectuels d »éduquer correctement leur progéniture bien trop nombreuse, ils auraient du y penser avant de procréer. Non ?Comment font les enfants des immigrés asiatiques qui ont des réussites fantastiques? Ils bossent au lieu de traîner dans les rues et se tiennent bien à l’école. Tous ces articles victimaires sur des gens qui n’assurent pas leurs obligations minimales finissent par exaspérer tout le monde et produire l’effet inverse recherché.

Kiamb : Toujours beaucoup de «mamans seules » dans les explications aux violences et à la désocialisation des jeunes .. .. il faudra un jour se poser la question de «pourquoi autant de mamans seules » et où sont les pères.. si irresponsables

Quincampoix : La vraie question est… pourquoi font-elles des enfants ?

Théophile de Giraud :  Alors que tous les pédiatres et psychopédagogues admettent qu’il n’est pas de tâche plus difficile, plus complexe, que celle d’élever un enfant, le dernier des crétins peut s’essayer à fonder une tribu. Comment se fait-il qu’il n’existe à ce jour aucun permis de procréer ? Et pourtant, quel foisonnement, dans nos sociétés, de permis en tout genre : permis de conduire, de chasse, de pêche, de construire, de travail, de séjour, d’inhumer, etc. Sans oublier les permis de pratiquer une profession : les omniprésents diplômes. Tout le monde jugera indispensable qu’un médecin, ou un ingénieur ou un soudeur ou une puéricultrice n’obtienne guère licence d’exercer sans avoir démontré au préalable ses compétences, mais tout le monde juge naturel que le premier nabot venu puisse s’autoproclamer spécialiste en éducation en mettant simplement un enfant au monde ! Si nous souhaitons réellement faire aboutir l’indispensable projet de restriction des naissances, le geste le plus important serait de se lancer dans une politique d’éducation et de conscientisation systématique des jeunes générations : le goût de la nulliparité peut s’enseigner au même titre que celui de la non-violence et du respect d’autrui. Il va de soi qu’il appartient à l’Occident de montrer l’exemple au Tiers-Monde : nous devons enclencher les premiers le processus de contraction démographique !

(L’art de guillotiner les procréateurs)

Peps72 : L’important c’est qu’aucune mosquée ni aucune boucherie hallal n’ait été brûlée.

Lire, Du permis de parentalité au permis de procréer

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Fragments de vie, fragment de Terre (suite)

Cette autobiographie de Michel SOURROUILLE, « Fragments de vie, fragment de Terre (Mémoires d’un écolo) », sera éditée chaque jour par épisode tout au cours des mois de juillet et août sur ce blog biosphere.

La religion est et restera toujours

un obstacle à l’émancipation de l’espèce humaine

Combien de manifestations de rue pour une société meilleure les paroles d’un pape ont-elles entraînées ? Combien de prêtres se sont-ils couchés sur les terrains militaires pour empêcher des avions d’aller lâcher leurs bombes ? Combien de patrons très chrétiens favorisent-ils l’autogestion et la coopération ? Je sais maintenant qu’en priant un Dieu absent, on ne peut trouver que de fausses solutions à la détresse humaine. Dieu n’agit pas, dieu n’est pas en moi, il n’est qu’un mot, un concept métaphysique, une chimère.

Puisque Dieu est mort, tout devient possible. Je peux accéder à l’autonomie. Depuis j’en ai fait plein usage. Le prosélytisme religieux devient pour moi une abomination. Le blasphème une nécessité. Nous avons inventé la démocratie pour qu’il y ait débat. Puisque la religion n’est qu’une idéologie comme les autres, elle doit pouvoir être critiquée. Michel Houellebecq a le droit d’écrire en France et normalement dans n’importe quel autre pays :

« La religion la plus con, c’est quand même l’islam.

Quand on lit le Coran, on est effondré. »

En 2005, j’ai composé le texte suivant, centré sur le concret : « C’est la Biosphère qui constitue notre origine et notre avenir, c’est la Biosphère qui accompagne notre présent et qui conditionne notre futur, la Biosphère est le père et la mère de toutes choses vivantes. En conséquence, le culte des dieux à l’image des seuls humains est vide de sens, seul compte la compréhension de la Biosphère, l’harmonie avec la Biosphère. Telle est donc ma prière :

Oh Dieu, écoute mon appel

Entends ma désespérance

Vois la maison Terre en train de sombrer

Et l’humanité se déchirer

Anéantir la biodiversité

Épuiser l’énergie du passé

Le charbon, le pétrole, le gaz.

Oh Dieu, tu n’écoutes rien

Parce que tu n’entends ni ne vois

Tu es aveugle, sourd et muet

Car seuls des humains te font parler.

L’humanité tourne autour de ses petits dieux

Les dieux uniques du monothéisme

Les dieux du marché et de l’argent,

Les dieux de la science et de la technique

Chacun son dieu du moment qu’il nous aveugle.

L’humanité n’a plus de racines

Quand elle s’invente des dieux

Qui sont à son image.

Alors célébrons la Nature,

Revenons à la Terre

Telle est ma prière :

Je crois en la matière,

le père et la mère du ciel et de la terre,

Je crois en la Biosphère,

partie infime de l’univers visible et invisible,

Je crois en la Biosphère car je fais partie d’elle.

C’est pourquoi

Je m’engage à promouvoir l’équilibre entre tous les être humains aujourd’hui,

Je m’engage à préserver l’avenir de leurs générations futures,

Je m’engage à respecter tout le reste de la Biosphère. »

Le formatage culturel de notre pensée et de notre comportement nous laisse peu de marges de manœuvre.

Il faut vraiment faire un effort sur soi-même et contre les autres pour pouvoir affirmer sa liberté de pensée.

Ma critique de la religion a été le premier pas de ma réflexion et le fondement de tout mon militantisme à venir.

Si tu ne veux pas attendre la suite, à toi de choisir ton chapitre :

Mémoires d’un écolo, Michel SOURROUILLE

00. Fragments préalables

01. Un préalable à l’action, se libérer de la religion

02. Une pensée en formation, avec des hauts et des bas

03. En faculté de sciences économiques et sociales, bof !

04. Premiers contacts avec l’écologie

05. Je deviens objecteur de conscience

06. Educateur, un rite de passage obligé

07. Insoumis… puis militaire !

08. Je deviens professeur de sciences économiques et sociales

09. Du féminisme à l’antispécisme

10. Avoir ou ne pas avoir des enfants

11. Le trou ludique dans mon emploi du temps, les échecs

12. Ma tentative d’écologiser la politique

13. L’écologie passe aussi par l’électronique

14. Mon engagement associatif au service de la nature

15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience

16. Ma pratique de la simplicité volontaire

17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes

18. Techniques douces contre techniques dures

19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie

20. Une UTOPIE pour 2050

21. Ma philosophie : l’écologie profonde

22. Fragments de mort, fragment de vie

23. Sous le signe de mon père

Fragments de vie, fragment de Terre (suite) Lire la suite »

Fragments de vie, fragment de Terre (suite)

Cette autobiographie de Michel SOURROUILLE, « Fragments de vie, fragment de Terre (Mémoires d’un écolo) », sera éditée chaque jour par épisode sur ce blog biosphere tout au cours des mois de juillet et août.

Un préalable à l’action, se libérer de la religion

Quelques idées clés : C’est parce que le pouvoir du sacré peut entrer en symbiose avec la Nature que les humains pourraient à nouveau vivre ensemble dans un environnement apaisé. Ma spiritualité, ce qui est sacré à mes yeux, c’est le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes. Ni la bible, ni le coran, je veux lire dans le livre de la Nature pour l’amour de toutes les formes de vie. Mais pour cela, il me faut voir dans la bible et le coran qu’imagination humaine, poison de notre pensée.

La religion a une double signification, elle relie et elle rassemble ; elle permet une pratique institutionnalisée qui apporte une cohérence au monde et le maintien de cet ordre. Aucune société ne peut donc vivre sans une certaine forme de religion. Mais les religions font référence le plus souvent à un dieu abstrait, invisible. Impossible de s’entendre puisque ce sont des humains qui interprètent la parole de « dieu » pour imposer aux autres leur propre conception de l’existence.

Cette relation verticale avec un dieu invisible qu’on dit tout puissant peut être avantageusement remplacée par une relation horizontale de l’individu envers autrui comme envers la Biosphère. Alors on peut essayer d’agir en toute connaissance de cause.

Ma première révolte véritable ? Contre les religions. On ne devient pas athée de naissance, on le devient. Moi j’étais déjà baptisé avant même de pouvoir dire un mot. Dès la naissance ou presque. Comme cela se faisait ! Je suis devenu un bouffeur de curé. Rien n’est déterminé à l’avance à condition de pouvoir sortir du piège de la prédestination sociale !

Dans mon jeune temps, la religion était omniprésente. Mes parents se sont mariés civilement. Ils ont attendu le mariage religieux pour ensuite pouvoir faire l’amour. Il me fallait raconter mes péchés lors de la confession, à genoux dans une petite boîte noire, avec une lucarne qui s’ouvre et une voix doucereuse qui chuchote à voix basse : « Mon fils, dis-moi tout. » Le problème, c’est que je ne me sentais pas pécheur le moins du monde. Je récitais un « Notre père qui êtes aux cieux » et deux « Je vous salue Marie » en guise de pénitence pour le péché que j’avais inventé. D’où vient alors ma rébellion ? D’un amoncellement de petits éléments qui progressivement m’ont fait douter. Un jour je me suis enhardi pour demander à un prêtre s’il croyait personnellement à l’enfer. A sa réponse évasive et son air emprunté je savais dorénavant ce qu’il fallait savoir : on me racontait des histoires. J’étais devenu plus méfiant. Depuis ce jour j’ai multiplié les questions et confronté les réponses ; on ne se pose jamais assez de questions, on ne nous fournit jamais suffisamment d’éléments de réponses.

Nous recevions l’abbé Fontanilh, l’ancien aumônier de papa, le curé de Cadillac. « Bénissez-nous mon père, bénissez ce repas… et donnez du pain à ceux qui n’en ont pas » Un cérémonial à la maison, toujours le même. Désuet, irréel. Pendant le repas, j’attaque la religion. C’était pour moi un jeu de questions-réponses. Comme le quitte ou double que j’avais gagné au temps du catéchisme. Est-ce que l’enfer existe ? L’abbé commence à perdre patience. Je conteste l’infaillibilité papale. Il perd pied. Pourquoi le célibat des prêtres, cette absurde exigence ? Il se fâche, jusqu’à vouloir me faire mal physiquement. Il passe derrière moi, me prend aux épaules, et il serre, serre. Je ne pouvais croire en Dieu… ses représentants étaient bien trop fragiles.

Pour Karl Marx, toute critique commence par la critique de la religion : « Religion, opium du peuple » ! J’avais bien commencé, sans le savoir. Quand le doute s’instille, il se propage. Je commençais à être libre de mes pensées. Les révoltes verbales font le révolté. Je ne croyais plus que ce qu’on pouvait me démontrer. Or l’existence de Dieu, totale abstraction, repose uniquement sur un acte de foi. Au lycée Michel Montaigne de Bordeaux, sur l’ensemble des classes de première, nous n’étions plus que quatre devant l’aumônier. L’un était là parce qu’il était obligé par ses parents, l’autre s’ennuyait en internat, un troisième venait pour le spectacle. Car j’étais là uniquement pour contester le curé.

Le christianisme est devenu pour moi un vieux meuble qu’on conserve par charité. Plus tard dans les années 1970, je polémiquerai avec un ami candidat prêtre, Christian Alexandre : « Vous les Chrétiens, vous êtes comme le capitalisme, fondé sur une hiérarchie, une préséance absurde et ridicule. Vous êtes contre le racisme, mais vous n’arrivez pas à vous entendre entre chrétiens. Vous faites le service militaire au lieu de trois ans de tôle pour insoumission. Classer le naturisme et la pilule comme un mal est abaisser la morale. Je connais l’Evangile, ce n’est qu’un vieux bouquin qui ne me suffit plus. Ce n’est plus l’Eglise qui prêche l’amour véritable, mais les hippies. Ils ne se référent plus aux textes chrétiens, mais à Confucius, Marcuse, mai 1968 ou aux communes libres. Ils ne s’attachent pas à une doctrine limitée et fermée. Ils préfèrent cultiver leur existence terrestre sans applaudir à l’automatisme de quelques gestes ancestraux symboliquement vides. Je regrette le temps que j’aie passé à la messe… »

Dans une allocution prononcée au tribunal de la Rote, le pape Paul VI a voulu donner un coup d’arrêt aux tendances qui affirment que l’autorité de l’Eglise ne dérive que du consensus de l’ensemble des fidèles (Sud-Ouest du 29 janvier 1971). Les fidèles étaient donc pour le pape l’objet et non pas l’origine de l’autorité. Les croyants restent assujettis. Leur Église repose uniquement sur un argument d’autorité ! Aucune démocratie dans ce système bloqué, un pur totalitarisme. Comme on ne peut déterminer l’assise matérielle du divin, les dialogues entre croyants et incroyants sont voués à l’impasse, sans synthèse possible : le raisonnement contre l’acte de foi. Aucun débat sincère et ouvert n’est donc possible avec un véritable croyant. Avec mon père, je n’ai même pas essayé. A 91 ans, il regarde toujours la messe… à la télé vu son âge. Mais cela n’a pas empêché une entente cordiale en famille ; nous savions séparer les croyances individuelles et notre vivre ensemble.

Pour la psychanalyse, la religion serait une névrose obsessionnelle de l’humanité qui dérive des rapports de l’enfant au père ; le père est chargé de la mission répressive, qui impose entre autres un renoncement à la liberté sexuelle, à la liberté tout court. C’était tout à fait mon cas ! L’ennemi était à l’intérieur de ma tête, j’avais intériorisé normes et tabous. Me libérer de la religion, c’était prendre ma liberté d’agir vis-à-vis de l’autorité paternelle. L’image du père occultait ma pensée personnelle, l’image de Dieu sert de mystification à la pensée humaine ; c’est complémentaire. Une fois cette prise de conscience, je pouvais dorénavant cultiver mon athéisme, chercher la raison et le raisonnable, changer ma pensée pour changer la société. L’individu est construit socialement, il est donc obligé pour partie de se conformer à la croyance du moment. Mais les croyances sont fragiles, elles évoluent avec le contexte. Nos normes culturelles bougent parce que certains, au départ en marge et souvent pourchassés, ont posé de nouvelles règles à notre pensée qui s’imposent avec le temps. Après tout, le christianisme n’est que le fait d’une secte qui a réussi… temporairement. Il me fallait abandonner l’idée de dieu pour faire ma révolution copernicienne.

Pour la science, les religions de type anthropocentrique sont depuis longtemps obsolètes. On croyait avec la bible que notre planète était au centre de l’univers, et l’être humain au centre de la Terre. Galilée (né en 1564) utilisa une lunette astronomique, récemment découverte, pour observer le relief de la lune et surtout les satellites de Jupiter, démontrant par la même occasion un héliocentrisme beaucoup plus pertinent que le message biblique. Un tribunal de l’Inquisition, dont les membres ont refusé de regarder dans la lunette, l’obligea pourtant à se rétracter en 1633 : « Je jure que j’ai toujours cru, que je crois maintenant, et que, Dieu aidant, je croirai à l’avenir tout ce que tient, prêche et enseigne la sainte Église catholique et apostolique romaine… J’abjure les écrits et propos, erronés et hérétiques, par lesquels j’ai tenu et cru que le soleil était le centre du monde et immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait. »  L’Eglise catholique n’a réhabilité Galilée qu’en 1992 ! Pour les gardiens de la foi et des fausses croyances, il faut attendre plus de 350 années pour reconnaître une vérité scientifiquement prouvée… Aujourd’hui nos satellites confirment tous les jours la révolution copernicienne, cette découverte de la libre pensée.

Si tu ne veux pas attendre la suite sur ce blog biosphere, à toi de choisir ton chapitre :

Mémoires d’un écolo, Michel SOURROUILLE

00. Fragments préalables

01. Un préalable à l’action, se libérer de la religion

02. Une pensée en formation, avec des hauts et des bas

03. En faculté de sciences économiques et sociales, bof !

04. Premiers contacts avec l’écologie

05. Je deviens objecteur de conscience

06. Educateur, un rite de passage obligé

07. Insoumis… puis militaire !

08. Je deviens professeur de sciences économiques et sociales

09. Du féminisme à l’antispécisme

10. Avoir ou ne pas avoir des enfants

11. Le trou ludique dans mon emploi du temps, les échecs

12. Ma tentative d’écologiser la politique

13. L’écologie passe aussi par l’électronique

14. Mon engagement associatif au service de la nature

15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience

16. Ma pratique de la simplicité volontaire

17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes

18. Techniques douces contre techniques dures

19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie

20. Une UTOPIE pour 2050

21. Ma philosophie : l’écologie profonde

22. Fragments de mort, fragment de vie

23. Sous le signe de mon père

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Le wokisme engloutit nos références

Non seulement nous sommes submergés par la vacuité des réseaux sociaux, mais les médias popularisent des mots comme woke ou LGBTQIA. Ces inventions récentes deviennent alors à la mode et nous incitent à perdre de vue l’essentiel. La nécessaire rupture écologique sera d’autant plus difficile à mettre en œuvre que nous en resterons aux débats futiles entre Macron et les anti-vax, Le Pen et l’intersectionnalité, #metoo et Zemmour, Hidalgo face au wokisme, Jadot coincé entre décolonialisme et cancel culture…

Michel Guerrin : il y a pire. Des expressions apparaissant dans les romans pour la jeunesse de Roald Dahl (1916-1990), figure du royaume avec plus de 200 millions de livres vendus, vont être modifiées : le mot « gros » est banni pour décrire un personnage, « minuscule » devient « petit », une héroïne lisant Rudyard Kipling se plonge désormais dans Jane Austen (une femme), une sorcière à l’apparence de « caissière de supermarché » devient « scientifique de haut niveau », des « hommes-nuages » se transforment en « peuple nuage ». La Roald Dahl Story Company a travaillé avec un collectif militant pour l’inclusion dans la littérature, d’où cet objectif : retirer les termes qui peuvent offenser qui que ce soit – ça fait du monde, à commencer par les obèses. Ces réécritures viennent s’ajouter à une avalanche d’incidents, au Royaume-Uni ou ailleurs. Les Dix Petits Nègres, d’Agatha Christie, a été rebaptisé Ils étaient dix. L’écrivaine écossaise J. K. Rowling est accusée de transphobie pour avoir dit, grosso modo, que le combat pour les femmes, qui concerne la moitié de l’humanité, est plus important que celui des personnes trans. Avec cet argument : « Si le sexe n’est pas réel, la réalité vécue des femmes dans le monde est effacée. »

La société de consommation digère tout, y compris le wokisme.

Lire, JK Rowling nie l’identité de genre

le point de vue des traditionalistes conservateurs réactionnaires ?

frog_eater : Donc n’importe quelle minorité a droit d’infliger ses singularités variées à la majorité, mais l’on fait défense a la majorité de revendiquer ce qu’elle est? Ou j’ai mal compris ?

Nediaire : Vous pouvez en en plaisanter mais c’est effrayant…. la bêtise humaine est sans fond! La modernité a trouvé ses nouveaux inquisiteurs. Comme quoi rien ne change quand il s’agît d intolérance !

Mendo : M. Guérin ne va pas au bout de sa logique. Si la défense des cultures éloignées, des cultures communautaristes (LBGT, trans…) est légitime , alors la défense de la culture française et du nationalisme français est également légitime.

Furusato : La gauche et souvent une part de la droite officielle, en engageant des processus de victimisation continus, ont ouvert la porte au wokisme, à l’indigénisme, au communautarisme qui en est la forme politique, donc au renforcement des identités : les « bonnes », les minorités discriminées, et l’identité de la majorité qui tient d’un enracinement historique doit être déconstruite. La nouvelle majorité sera donc formée de la coagulation ( très problématique ) des minorités adoubées.

La religion woke contre l’écologisme (septembre 2022)

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Darwin mis à l’index en Inde

Avant même l’existence des dieux, il y a eu l’apparition de l’espèce homo sapiens et sa capacité à habiller la réalité avec des mots. Des dieux multiples et souvent opposés ont alors traversé quelques petits millénaires, inventés, imposés, remplacés, diversifiés à l’infini, allant de schismes en schismes et de prophètes en apostats… Mais avant homo sapiens, il y avait déjà l’existence de la Biosphère à partir des premières traces de vie il y a quelques 3,5 milliards d’années. L’espèce homo sapiens n’est qu’une toute petite composante de la biodiversité, elle n’existe sur cette planète que depuis environ 300 000 ans, un rien de temps à l’échelle géologique, une simple pustule du moment : la Nature n’a pas été faite spécifiquement pour les humains ! Tant que les humains se battront inutilement au nom de leurs faux dieux et de leurs prophètes autoproclamés, la Terre-mère continuera d’être ravagée par notre inconscience et nos fausses querelles de mots. La biosphère par contre est un fait réel et avéré. Le seul culte qui vaille, c’est le respect de l’équilibre des écosystèmes pour nous permettre de survivre… C’est pas gagné !

Créationnisme contre évolutionnisme… le scénario divin des monothéismes est débile. Il veut nous faire croire à la création ex nihilo d’une planète formée par un type qu’on n’a jamais vu et qu’on ne verra jamais. Il nous présente un paradis perdu réservé à une espèce animale qui se dit homo sapiens et qui fait l’homo demens. Lévolutionnisme repose sur des preuves multiples et concordantes. Ce n’est pas l’avis des dirigeants actuels de l’Inde.

Sophie Landrin : Charles Darwin ne figure plus dans le programme obligatoire des élèves de seconde en 2023. Sa théorie de l’évolution expliquant les origines des êtres humains et affirmant que toutes les espèces, y compris l’homme, ont évolué au fil du temps grâce à un processus de sélection naturelle, que les hommes et les singes partageaient un ancêtre commun qui vivait il y a plus de 7 millions d’années, ne mérite pas d’être étudiée par la majorité des jeunes Indiens. Cette purge s’ajoute à des dizaines d’autres concernant l’histoire, l’environnement, la société. La période des empereurs musulmans moghols, l’assassinat du Mahatma Gandhi, le réchauffement climatique, les sources d’énergie comme les combustibles fossiles et les énergies renouvelables, la gestion durable des ressources naturelles… les manuels scolaires ont été expurgés de tout ce qui ne convient pas aux nationalistes hindous qui dirigent le pays.

En 2018, Satyapal Singh, alors ministre de l’enseignement supérieur, avait déclaré devant le Parlement que la théorie de l’évolution de Darwin était « scientifiquement erronée »: « Depuis que l’homme est apparu sur Terre, il a toujours été un homme ! Personne, y compris nos ancêtres, que ce soit par écrit ou oralement, n’a jamais dit avoir vu un singe se transformer en être humain ! », avait raillé le ministre, avant d’indiquer que les programmes scolaires et universitaires devraient être modifiés en conséquence. « J’ai une liste d’environ 10 à 15 grands scientifiques dans le monde qui ont déclaré qu’il n’y a pas de preuve que la théorie de l’évolution est correcte », avait-il assuré…

La défiance du gouvernement actuel à l’égard de la science marque une rupture majeure avec la vision portée par Jawaharlal Nehru. « Seule la science peut résoudre les problèmes de la faim et de la pauvreté, de l’insalubrité et de l’analphabétisme, de la superstition, des coutumes et des traditions, du gaspillage de vastes ressources, d’un pays riche habité par des gens affamés », avait-il plaidé devant le Congrès scientifique indien, le 26 décembre 1937.

Le point de vue des écologistes darwiniens

Donald Johanson, paléoanthropologue : Il est impossible de discuter avec les créationnistes, les croyants en Dieu qui serait à l’origine de tout. Alors pourquoi se préoccuper de la nature ? L’anti-darwininisme est une idée dangereuse parce qu’elle permet aux gens de penser que Dieu fait tout alors que l’évolutionnisme nous lie concrètement au monde naturel. Nous nous sentons responsables de la planète. Personnellement je ne crois pas plus en l’évolution qu’en la gravité. c’est un fait, pas une croyance. Lâchez un objet, il chutera. Aujourd’hui nous connaissons les gènes, les mécanismes de l’évolution. Nous savons que l’ADN, les acides aminés, c’est la base de toute vie sur terre, c’est l’unité de la vie. S’il y a un créateur de cette planète, son nom est Nature. Le savoir aide à combler le fossé entre qui vous êtes et d’où vous venez.

Michel SOURROUILLE : Un sondage, publié en janvier 2008, indiquait que 29 % des Américains pensent que la vie a été créée sous sa forme actuelle. Il n’y aurait donc pas d’évolution, nous serions seulement en présence du dessein de Dieu, créateur tout puissant de tout ce qui existe. Il n’est donc pas étonnant que Mike Huckabee, ce pasteur républicain et baptiste arrivé en tête dans la course à l’investiture pour la présidentielle au caucus de l’Iowa, puisse affirmer sereinement à l’époque qu’il ne croyait pas à la théorie de l’évolution.

Pfon : Nuisance des religions… Pour les fanatiques de la Bible, la Terre a 6000 ans, elle est plate. La ministre de l’éducation de Trump était évangéliste. Il est plus facile de croire à des légendes plutôt que de plancher des années pour comprendre la réalité scientifique du Monde.

Moncey : Le monde est composé de deux catégories de personnes : la catégorie de ceux qui veulent voir la réalité en face, et la secte de ceux qui font tout pour nier la réalité, en utilisant des arguments spécieux, voire démagogiques.

Emilio Fitzcarraldo : S’il pouvait, Narendra Modi, envahirait le Bangladesh, le Pakistan et l’Himalaya, il transformerait l’océan Indien en un lac Indien et exterminerait tous les musulmans. Il est en train de transformer la plus grande démocratie du monde en une théocratie illibérale. Une sorte de cocktail, une moitié de poutine, une moitié d’Erdogan avec un zeste de guide suprême. N’oubliez pas de servir glacé. Ça sent l’overdose d’ultraviolence.

Choucas : L’Inde sous Modi risque bien de devenir le paradis, pour les anti-vax, les conspirationistes et révisionnistes de tous poils. Ce pays à la démographie galopante, qui semble incapable de faire coïncider progrès humains et rêves de grandeur nationale est mal barré avec de tels zigotos.

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Dieu à l’épreuve de l’écologie scientifique (2022)

Du créationnisme au Big Crunch, notre destin (2021)

Evolutionnisme sans sélection, débilité de masse ? (2013)

créationnisme débile (2008)

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L’héritage de Silvio Berlusconi, désastreux

Berlusconi est mort, son héritage est toujours là : la fin de la démocratie politique. Sa révolution soft érige la publicité commerciale en langage universel. Elle remplace le citoyen par le client. Ses télévisions inventent un nouveau genre de communication qui, abdiquant toute intention pédagogique, triomphe grâce à la proximité, l’horizontalité, le flot dans lequel le téléspectateur est constamment plongé sans jamais se mouiller. C’est à la fois le règne de la consommation, du spectacle et de la communication de masse. Laissons la parole à un Italien.

Antonio Scurati : « Silvio Berlusconi préfigure l’avenir des démocraties occidentales. L’avènement des chaînes de télévision commerciales à diffusion nationale inaugurées en 1980 – à l’occasion d’un championnat de foot – nous fait entrer dans une nouvelle ère : la lumière des tubes cathodiques signifie que le temps du carême est fini. Finis, la politique, les idéologies, les projets révolutionnaires… les chaînes télé de Fininvest [nom de la holding fondée par Silvio Berlusconi] ne mènent pas à Pâques, mais à une consommation hédoniste effrénée alimentée par une profusion de marchandises. Le communisme avait promis la satisfaction des besoins essentiels pour tous. Le berlusconisme, lui, garantit le luxe pour tous et la multiplication exponentielle des désirs inassouvis. Optimisme égale consumérisme. C’est la clé du succès, la pierre philosophale de la croissance infinie, le mantra de la démocratie de masse. Silvio Berlusconi se présente comme un homme du peuple pour le peuple, à condition que le peuple renonce à lui-même. Désormais, la télé est toujours allumée. Elle retransmet vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle est gratuite, n’a pas de couleur, pas d’odeur, comme l’argent. Les animateurs des talk-shows berlusconiens nous répètent sans fin que nous n’avons pas à étudier, à grandir, à évoluer, que nous sommes bien tels que nous sommes, que nous pouvons enfin être nous-mêmes. Ils ne sont là que pour nous apporter un peu de distraction, de divertissement.

La descente de Silvio Berlusconi sur le terrain politique dans les années 1990 étend ce type de récit à tous les aspects de la vie personnelle et sociale et cède toute la place à ce rêve miraculeux. S’oublier dans l’abondance. Son slogan électoral le proclame explicitement, annonçant « un nouveau miracle italien ». Ce rêve nous a coûté très cher. Durant les trente années qu’a dominé la vision kaléidoscopique berlusconienne, la dette publique a explosé, la planète s’est horriblement réchauffée et l’Europe est redevenue un champ de bataille. En cours de route, nous avons perdu la possibilité d’éduquer nos enfants (remplacés d’abord par la télé, puis par Internet), d’instruire nos élèves (à quoi sert la connaissance, après tout ?). Nous nous sommes découverts tout à la fois bêtes et naïfs : on ne croit plus à rien, mais on gobe tout. »

Le point de vue des écologistes casseurs de pub

Etiennesaintlaurentt : Ce qui n’est peut-être pas suffisamment dit dans cette analyse remarquable c’est que le langage de la publicité nous rend aveugles et anéantit toute critique.

Pangeran : Merci Antonio pour ce texte magnifique. Quel portrait de la société telle qu’elle est devenue. Quelle finesse. Quel talent d’utilisation des mots justes collés à la situation ad hoc : « Le temps est venu du désengagement, du retour au passé, d’un présent immuable, d’un avenir qui ne promet rien et qui, en cela, tiendra ses promesses. »

PLB : Ce texte de Scurati peut aussi bien décrire la trajectoire de la France et a fortiori du monde occidental.

Clovis d Harcourt : Ça, c’est la démocratie américaine depuis 60 ans, c’est aussi l’avenir des démocraties en général. Faut voir Trump et tous les autres populistes qui ont ou guignent le pouvoir.

Daniel Cohn-Bendit : Pas d’écologie politique sans autonomie du sujet. Il existe des individus qui peuvent prendre des distances par rapport à leur propre héritage, c’est cela l’autonomie. C’est un travail perpétuel. Le drame et la difficulté, c’est que la société de consommation n’est pas une aliénation extérieure, elle a été intégrée, digérée par les sujets. Elle est devenue la raison d’être d’une grande partie de gens aujourd’hui. Notre imaginaire reste vampirisé par l’imaginaire capitaliste-libéral. Centralité de l’économique, expansion indéfinie de la production, loisirs manipulés…

Michel SOURROUILLE : Janvier 1971, j’ai vraiment compris qu’il fallait sortir de l’aliénation qui pèse sur moi, sur nous tous. Dans la Revue des revues (l’URSS et les pays de l’Est, 1968) : « L’idée centrale de Pavlov, plutôt qu’une mécanique simpliste du réflexe conditionné,  est le déterminisme d’une structure cérébrale dominée par des processus de synthèse des excitations… Après 50 ans de littérature soviétique on a vu, pour la première fois de l’histoire des hommes, des individualités ne pas s’opposer à la société mais se fondre en elle. » Dans Partisans n° 46 : « Le capitalisme moderne ne saurait tenir longtemps par le seul jeu d’un esclavage pur et simple de la classe ouvrière ; il est nécessaire que, d’une certaine manière, l’exploité soit consentant, c’est-à-dire qu’il reprenne à son compte, au niveau de sa propre organisation mentale, les structures économiques qui l’aliènent. Cette prise en compte s’effectue, comme toute opération psychique, sur un registre symbolique. »

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Adolescence, révolte ou soumission ? (2022)

Le portable comme système d’aliénation consentie (2016)

Soumission/ volontaire, comment sortir de cet oxymore ? (2014)

Divertir pour dominer (la culture des masse contre les peuples) (par collectif Offensive, 2010)

La servitude volontaire d’Etienne de La BOETIE (1576)

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Pacifisme, mot inapplicable aux humains

Je ne crois plus qu’on puisse améliorer l’espèce humaine, pas seulement du fait qu’on s’entasse à 8 milliards d’omnivores voraces sur une toute petite planète dont on abuse des bienfaits sans se soucier du sort des générations futures. J’ai été objecteur de conscience dans les années 1970. Je croyais naïvement que j’étais à l’avant garde d’un mouvement pacifiste qui allait nous transformer en cosmopolites de tous les pays : fini les guerres tribales entre nations artificiellement institutionnalisées. La fin de la guerre froide aurait permis un désarmement assumé internationalement. Les puissances nucléaires ont continué à faire comme si de rien n’était. Des bande armées saccagent plusieurs pays dans des États de non droit. Et maintenant la guerre absurde de Poutine en Ukraine. Et maintenant la fin du pacifisme en Allemagne et même au Japon. Je ne peux que désespérer de l’espèce humaine…

En Allemagne et au Japon, le crépuscule de l’idéal pacifiste : Le G7 vient de se tenir à Hiroshima du 19 au 21 mai 2023. Hiroshima, victime martyre du feu nucléaire le 6 août 1945 ; furent pulvérisées d’un coup 70 000 vies humaines. Sur le monument aux victimes est gravé : « Plus jamais, nous ne commettrons la même erreur » – « nous » signifiant l’humanité. Or l’Allemagne et le Japon, dont la singularité stratégique était un pacifisme affiché, sont apparues pour la première fois à ce G7 comme des puissances « normales », affichant des budgets de défense en hausse. Le pacifisme répondait à la définition qui en avait été donnée au 16e congrès universel de la paix, tenu à Munich en 1907 : une doctrine d’action pour « supprimer la guerre et résoudre par le droit les différends internationaux ».

En 1947, le Japon introduisit dans sa Constitution un article par lequel il « renonce pour toujours à la guerre en tant que droit souverain de l’Etat et à la menace ou l’emploi de la force comme instrument pour résoudre les conflits internationaux ». La transformation de l’Archipel en puissance militaire s’est faite par glissements interprétatifs de l’article 9 de la Constitution avec la création, en 1954, de « forces d’autodéfense », qui sont peu à peu devenues une armée à part entière.

Adoptée en 1949, le préambule de la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne stipule que le « peuple allemand » est « animé de la volonté de servir la paix du monde en qualité de membre égal en droits dans une Europe unie » ; seuls les « actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples en vue de préparer une guerre d’agression sont inconstitutionnels », précise l’article 26. A partir des années 1990, sa participation à plusieurs opérations extérieures n’avait pas changé la donne : celles-ci se sont limitées à des actions de maintien de la paix, l’Allemagne est fondamentalement restée une « puissance civile. Mais le chancelier Olaf Scholz a affirmé, en juin 2022, que la hausse des dépenses militaires allait conduire l’Allemagne à avoir « la plus grande armée conventionnelle d’Europe ».

Dans les deux pays, les discussions portent davantage sur le rythme avec lequel la hausse des dépenses militaires est mise en œuvre que sur les conséquences stratégiques et géopolitiques de celle-ci.

Le point de vue des écologistes pacifistes

Citoyen étonné : La conclusion du communiqué du G7 commence par cette phrase : «Nous nous engageons, depuis Hiroshima, le « symbole de la paix », à ce que les membres du G7…» Or Hiroshima est le génocide et le crime contre l’humanité par excellence, le second après la Shoah. En faire un « symbole de paix » alors qu’on parle de militarisation et de guerre ça ne choque personne ? Pourquoi pas « Auschwitz, le « symbole de la fraternité » » , ça aurait été classe aux cérémonies du 75e anniversaire.

FDD : Le pacifisme est une belle doctrine, qui malheureusement a historiquement toujours profité aux voisins bellicistes. La guerre fait partie de la nature humaine et du destin commun de l’humanité. C’est très triste, mais il faut affronter cette réalité, car c’est la seule manière d’aller efficacement vers la paix. C’était le sens de l’adage latin trop décrié « si vis pacem, para bellum » : si on ne veut pas se préparer à la guerre, on peut être sûr que d’autres nous y contraindront et dans les pires conditions.

Lecteur du ghetto : Précisons que les peuples, premières victimes des guerres, sont pacifistes. Les dirigeants, planqués, le sont beaucoup moins.

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Objection de conscience en temps de guerre (en Ukraine)

extrait : Il n’existe pas d’alternative au service militaire, ni d’objection de conscience en Ukraine. Les objecteurs de conscience risquent des amendes et des peines de prison. Seuls quelques groupes religieux échappent à cette règle. Et défendre le pacifisme en temps de guerre est chose difficile. Aujourd’hui, Yurii Sheliazhenko, Ukrainien reste fidèle à ses convictions : chaque être humain a le droit de refuser de tuer, «La violence engendre la violence ».

écologie de guerre, guerre à l’écologie

extrait : La guerre, une imbécillité inutile que pratiquent sans discontinuité les homo sapiens depuis sans doute l’origine de l’espèce. S’il n’y avait que des morts parmi cette lignée humaine, ce serait un moindre mal, mais les bandes armées sont également dévastatrices pour la nature et l’environnement. Les »polémo-paysages », paysages dévastés par la guerre, accompagnent les morts, les blessés et les destructions de tous ordres.

Objecteur de conscience je suis, je serai

extrait : Ma réflexion s’affine en 1970, je (Michel Sourrouille) deviens pacifiste. Il est vrai que les 26 mois de camps de concentration vécus par mon père m’avaient amené beaucoup plus tôt que la plupart des jeunes à réfléchir sur l’anéantissement programmé des personnes au niveau physique et psychologique qui résulte des conflits armés. On ne naît pas objecteur, on devrait le devenir…

Le coût écologique exorbitant des guerres

extrait : L’Union pacifiste est née en 1961 et accueille tous ceux qui se reconnaissent dans le pacifisme intégral, le refus de toute armée et de toute guerre… c’est-à-dire presque personne. Une personnalité extraordinaire comme Louis Lecoin, né en 1888 et à l’origine en France du statut des objecteurs de conscience en 1963, a été obligé d’éditer son autobiographie à son compte.

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Eco-anxiété, les jeunes à la peine (de mort)

La psychiatre Antoine Pelissolo : « La crise environnementale est un parfait sujet d’anxiété. Il est potentiellement très grave, nous n’avons pas de prise directe, nous sentons le danger approcher… Il peut donc devenir envahissant, alimenter une sensibilité à la dépression, et priver les soignants de leviers pour remobiliser la personne, comme la projection dans l’avenir. » Les adolescents que reçoit la psychiatre Marion Robin ne se privent pas de lui faire savoir que« les adultes ont bousillé la planète ».

Nicolas Santolaria : L’autre jour, j’étais parti pour acheter un pack d’eau pétillante et je me suis fait remettre à ma place par mon fils aîné. « Papa, ça fait beaucoup de plastique, tout ça ! » La répartition différentielle des charges s’effectue en fonction des âges, mais ur les jeunes épaules pèse plus lourdement la « charge environnementale ». En atteste par exemple le titre du dernier Okapi reçu par mon fils aîné : « Climat : le temps de l’action ».Comme ils vivront, en moyenne, plus longtemps que les adultes d’aujourd’hui, les enfants auront plus de risques de voir les effets démultipliés du réchauffement, d’en éprouver les conséquences délétères, de sentir arriver l’été non plus comme un bonheur mais comme le climax angoissant de l’année.

Les effets plombants de cette charge pesant sur les enfants (et les jeunes adultes) peuvent s’appréhender au travers des résultats de l’enquête collective « Il est temps », Des 133 questions posées aux jeunes d’Europe et d’Asie, il ressort que 55 % des 16-34 ans pensent que leur avenir sera « plutôt pire » que celui de leurs parents. A 84 %, les sondés se sentent pessimistes face au dérèglement climatique et se projettent dans des angoisses très concrètes : vivre une guerre (41 %), griller à petit feu (18 %), souffrir de faim et de soif (16 %). La charge environnementale pèse d’autant plus lourd sur ces épaules juvéniles que les enfants sont à la fois tenus à l’écart des décisions qui auront un impact direct sur eux et, dans le même temps, affublés d’un costume un peu trop grand de messie climatique.

Comment se détendre sur une plage à l’autre bout du monde quand vous fabriquez en même temps pour votre petit dernier un avenir de fournaise ? Je n’ai pas forcément la réponse, mais en attendant je boirai un peu moins d’eau pétillante.

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Eco-anxiété, dépression verte, « solastalgie » (2019)

Écologie, la peur peut être bonne conseillère (2021)

L’écoanxiété a-t-elle besoin d’être soignée ? (2021)

La jeunesse s’inquiète des chocs écologiques (2022)

Pour rire jaune, quelques commentaires sur lemonde.fr

Tanith : Perso, je ne culpabilise plus depuis que je commande mon eau en bouteilles consignées. Et en plus je ne sors plus la poubelle des recyclables qu’une fois par mois. Mes gamins approuvent ! Normal, c’est eux qui sortent les poubelles.

Vera : Très bien tout ça… et pourquoi ne pas arrêter totalement l’eau pétillante ?

Loubera : Parce que c’est bon, tout simplement. Arrêtons donc le rouge à lèvres, le coiffeur, le rasage quotidien, les jolies chaussures et les sneakers seyants, les portables et les voitures, etc.

Vesoul : Mourir de faim et de soif, cela existe déjà dans de nombreux pays……..

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Le long-termisme écologique contre la myopie

Écologie ou économie ? Cela ne devrait pas être un problème. Une économie qui fonctionne seulement dans le court terme va dans le mur, les contraintes écologiques sont les plus fortes pour le long terme. Si la France et l’UE se préparent à faire des efforts pour être « vertueux » en terme environnemental, cela donne d’ailleurs un avantage par rapport à tous les pays qui produisent au jour le jour n’importe quoi et n’importe comment au détriment de leur travailleurs et de la biosphère. Puisque les frontières vont se fermer à leurs produits, ces pays perdront non seulement l’avantage concurrentiel mais devront faire aussi à la pollution de leur environnement et à la révolte de leurs travailleurs.

Pourtant le président de la république français va à l’encontre de ces évidences, et les réactions des commentateurs sur lemonde.fr montrent l’antagonisme profond qui existe entre ceux qui comprennent l’urgence écologique et ceux qui en restent au monde business as usual du court-termisme.

Article du MONDE : Peut-on tout à la fois réindustrialiser le pays, défendre ses emplois et avoir une réglementation exemplaire en matière climatique ? Le tout alors que l’inflation incite les consommateurs à acheter toujours moins cher ? A l’occasion de la présentation de son plan pour « verdir » l’industrie, le 11 mai 2023, Emmanuel Macron a appelé à une « pause » dans la réglementation européenne, afin de préserver les acteurs locaux soumis à la concurrence des pays moins-disants du point de vue environnemental, comme la Chine. Les propos d’Emmanuel Macron ont immédiatement semé le trouble à Bruxelles, jusque dans son propre camp, qui n’avait pas anticipé une telle sortie. C’est vrai que le réchauffement climatique est réglé, c’est vraiment le moment de faire une pause… », ironise l’« insoumise » Manon Aubry. « Nous défendons depuis plusieurs mois l’idée d’un moratoire législatif. On va presque demander un droit de copyright à Emmanuel Macron », réagit de son côté François-Xavier Bellamy, eurodéputé Les Républicains (LR/PPE)

Le point de vue du long-termisme écolo contre les myopes du business as usual

Pelta : Nous avons une économie mondialisée. Nous pouvons le regretter, mais c’est ainsi. Soit nous menons des mesures drastiques de protectionnisme écologique soit nous nous alignons à ce que font nos principaux concurrents. Il ne suffit pas de dire qu’un produit soit vert pour le faire acheter par une population qui a soif de son pouvoir d’achat. L’idéalisme est du coté des écolos. Le réalisme du coté de Macron.

BL2 @ Pelta : L’idéalisme, c’est de se contenter de « regretter d’avoir une économie mondialisée  » et de croire qu’il suffit de « s’aligner sur nos principaux concurrents » pour éviter une catastrophe écologique. Chacun finira par s’aligner sur le moins disant. Le réalisme, c’est de dénoncer le libéralisme économique effréné, de dire qu’il faut de fortes réglementations écologiques, de les mettre en place chez nous le plus possible, et de faire pression sur les autres pour accélérer le sauvetage. Ce n’est pas suicidaire, moins que d’attendre les autres.

Grabotte : Macron a raison. On ne peut pas être écolo sans être riche. On ne peut pas être riche sans produire. On a déjà des standards écolo très hauts sur tout ce qui est polluants et pesticides. Vous êtes allés voir sur le CITEPA les incroyables progrès faits depuis 20 ans. Il reste à consommer moins d’espace et favoriser les continuité : cela peut se faire par le ZAN ou équivalent, sans en rajouter sur les législations anti-polluant.

JeffH93 : Cela révèle surtout combien la plupart de nos hommes politiques sont incapables de prendre la mesure de ce qu’il se passe actuellement sur notre planète et des urgences auxquelles ils font face. La politique environnementale de Macron est une longue suite de grandes déclarations dans les réunions internationales puis de renoncements, voir de reniements, dans les mois ou les années qui suivent. Avec la dernière en date, on touche vraiment le fond, c’est désespérant !!!

Concurrence : EM a raison, il est dangereux pour l’avenir des emplois en Europe que le réglementation environnementale progresse plus vite que dans la reste des pays beaucoup plus pollueuse l’Europe. Ça devrait être facile à comprendre, sauf quand la haine antiEM est trop forte et aveugle tout raisonnement !

Athanase Percevalve : EM est un génie. Il parait qu’il a réussi a persuader la nature de faire une pause dans l’extinction des espèces et le climat de faire une pause dans le réchauffement climatique. Un génie.

Le beau nez d Anne : Un maçon sérieux sait qu’il faut attendre que le radier en béton ait fini de sécher avant de monter les murs sinon au premier mouvement de terrain c’ est fissures et lézardes en série rendant l’ensemble impropre à son usage. Mais c’est là une rigueur méthodologique que les écolos ne possèdent pas, ils veulent tout faire en même temps, ne sont même pas capables de hiérarchiser les priorités tant les chapelles de l’écologie sont disparates et incapables de se rassembler ; ce qui fait que l’on trouvera toujours un écolo pour dire que ce qui est fait n’est pas bien.

Cerise53 : Ha ! Parce qu’on avait commencé les fondations d’une société durable pour ne pas coloniser l’avenir des générations futures ? Ça m’avait échappé …

vincentB : Macron n’est pas naïf. Si la Chine et les États-Unis continuent à produire très sale, l’UE devra s’aligner ou mourir. Car entre une voiture à 50 € fabriquée par des esclaves avec un épouvantable bilan carbone et une voiture à 100 € toute verte et made in France, on sait qui gagnera. Les chinois et les américains n’auront aucun scrupule à détruire l’industrie automobile européenne s’il leur suffit pour cela d’être un peu moins propre qu’elle. Le fond du problème, c’est que les bénéfices des efforts des uns sont partagés entre tout le monde. Sans alignement des pratiques, les plus vertueux seront sacrifiés.

Lemmy : J’adore, Vincent, ton raisonnement d’un vieux monde qui meure. En ‘e généralisant, c’est le monde entier qui perd, tu pourras pleurer sur les cendres de ta société de consommation perdue. On consomme comme si on avait trois planètes à notre disposition, à la fin c’est l’humanité qui perd.

Vertu : Polémique stérile. Une pause n’implique pas une remise en cause de l’acquis existant mais de ne pas alourdir la réglementation. Ça se discute et ne mérite pas de tomber dans la critique excessive et outrancière.

StephaneBL : Macron n’est pas la maladie, il est le symptôme d’une société malade, qui vit dans le déni systématique, des lors que les mots « conforts », « pouvoir d’achat » ou emploi sont prononcés… on a beau jeu de lui jeter la pierre, quand nous vivons tous, avec bonne conscience, dans une société productiviste, et consumériste à l’excès…

Pour en savoir plus sur le long-termisme

Le long-termisme est une position éthique qui donne la priorité à l’amélioration de l’avenir à long terme. Le terme « long-termisme » a été inventé vers 2017 par les philosophes d’Oxford William MacAskill et Toby Ord. Bien que son expression soit relativement récente, certains aspects du long terme sont envisagés depuis des siècles. La constitution orale de la Confédération iroquoise, le Gayanashagowa, encourage toutes les prises de décision à « avoir toujours en vue non seulement le présent mais aussi les générations à venir »

Lorsque les Iroquois se réunissent en conseil pour examiner des décisions majeures, leur pratique est de se demander : « Comment cela affectera-t-il la septième génération ? » Chaque génération devrait s’engager à préserver les fondations de la vie et du bien-être pour les générations futures.

Chaque être humain a le devoir sacré de protéger le bien-être de notre Mère Terre d’où provient toute vie (chef Iroquois devant l’Assemblée générale des Nations Unies en 1985)

Il est de la responsabilité de ceux qui vivent aujourd’hui de s’assurer que les générations futures puissent survivre et s’épanouir. Le philosophe Fin Moorhouse résume les trois arguments clé du long-termisme comme suit : 1. « la vie des gens importe quel que soit le moment où elle se situe dans le futur » ; 2. il se pourrait bien qu’il y ait plus de gens en vie dans le futur qu’il n’y en a aujourd’hui ou qu’il y en a eu dans le passé ; et 3. « nous pouvons agir pour affecter de façon significative et prévisible l’avenir à long terme ». Notre propre génération n’est qu’une page d’une histoire beaucoup plus longue, et notre rôle le plus important est la façon dont nous façonnons – ou ne façonnons pas – cette histoire.

Le long-termisme est souvent discuté en relation avec les intérêts des générations futures d’humains. Cependant, certains partisans du long-termisme accordent également une grande valeur morale aux intérêts des êtres non humains.

Lectures complémentaires

Le long-termisme, la nouvelle philosophie qui voit (trop) loin

Le long-termisme, un concept dangereux ?

Le long-termisme écologique contre la myopie Lire la suite »

De l’inutilité absolue de l’espèce humaine

La réponse classique apportée à la question : « A quoi sert l’homme ? » à savoir : à rien, ou plus exactement, à rien d’autre qu’à lui-même… est la réponse la plus réaliste qui soit. Chasser Dieu pour mettre l’homme à la place était un mauvais calcul. L’idéologie des Lumières était suicidaire. Kant, théoricien de la bourgeoisie montante, a conceptualisé l’inutilité sublime de l’homme qu’il érige de surcroît en impératif catégorique : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, soit dans ta personne, soit dans la personne d’autrui, toujours en même temps comme une fin, et que tu ne t’en serves jamais simplement comme un moyen. » L’homme devient donc lui-même sa propre fin, l’homme se referme sur lui-même.

L’homme n’est finalement qu’un animal comme les autres, à ceci près (qui n’est quand même pas rien) qu’au lieu de jouer le rôle qui lui est attribué au sein du processus évolutionnaire, il essaie de changer les règles pour ce qu’il croit être son profit ! Pour les transhumanistes, l’homme n’est qu’une transition et il faut le faire accéder à l’étape suivante. Là encore, une bonne volonté gluante et autocentrée conduit à une logique du pire.

A quoi sert Woody Allen, à rien, aucune utilité

Woody Allen  :« Aujourd’hui, on va sur la Lune et sur Mars, on a des ordinateurs et des robots, mais nous avons les mêmes problèmes émotionnels que les Grecs il y a cinq mille ans : la passion, la jalousie, la haine, la solitude, l’amour d’un autre et la frustration, rien de tout cela n’a changé, cela tourne en rond encore et encore, et dans cinq mille ans les gens continueront à aimer, à être jaloux et à se sentir trahis. C’est Wonder Wheel, la même grande roue qui n’amène nulle part. J’ai essayé de trouver un sens à la vie mais j’ai laissé tomber.

A quoi sert donc l’humain, à rien, aucune utilité (2018)

Dominique Lestel : A quoi sert l’homme aujourd’hui ? A rétablir une harmonie du monde, celle que l’humanisme a détruit en considérant l’humain comme une sublime inutilité, pour l’avoir élevé à une fin en soi en le plaçant au-dessus de tout. Comment permettre à l’homme de se rendre de nouveau hospitalier à cette Nature dont en fin de compte il n’est jamais sorti ? L’écologie doit assumer l’idée que l’homme et la nature sont, non pas seulement irrémédiablement liées, mais ontologiquement consubstantiels. Il s’agit moins de préserver la nature que de reprendre conscience de la texture qui lie l’homme au monde vivant dans lequel il est profondément immergé. Si l’homme ne sert vraiment à rien, il peut au moins servir à s’éliminer lui-même !

à quoi sert la vie humaine ? (2009)

Avant la naissance ou au moment de la mort, il n’y a pas en soi de définition d’une vie digne d’être vécue ; tout dépend d’une élaboration sociale. Quelle décision philosophico-politique prendre dans le cas des Alzheimer qui n’ont de la dignité humaine que l’apparence charnelle ? Quelle décision philosophico-politique prendre dans le cas des fins de vie dans des hôpitaux-prisons-mouroirs ? L’acharnement des partisans de la vie malgré tout me paraît incompréhensible. Il me paraît plus sain d’empêcher la perte de biodiversité et l’extinction des espèces plutôt que de vouloir préserver la vie des humains qui ne servent plus à rien.

Le point de vue des écologistes sans illusions

A quoi sert l’homme ? Si on pose cette question à quelqu’un, il répondra spontanément « Je n’en sais rien ». En effet, il n’y a pas de réponse nécessaire. L’homme aux multiples facettes ne trouve de sens à son existence qu’au fur et à mesure de son vécu, imprégné par sa socialisation et motivé par des réflexes ethniques. Dans un monde occidentalisé, il a même oublié le sens de l’harmonie avec la biodiversité d’une planète qu’il considère comme extérieure à lui-même. Il n’y a plus de Nature, il n’y a qu’environnement. Tant qu’il en sera ainsi, non seulement l’homme ne trouvera pas à quoi il sert vraiment, si ce n’est en produisant et consommant de la futilité pour oublier à quoi il pourrait servir. Finalement l’homme actuel ne sert qu’à lui-même, il est baigné dans l’anthropocentrisme des discours publicitaires. Il se sert, dans une nature taillable et corvéable à merci !

A quoi donc sert l’homme ? Comme les humains ne sont qu’une des mailles du tissu du vivant, ils doivent d’abord servir à protéger le vivant contre eux-mêmes, ils doivent retrouver le sens des limites. Devenir la forêt qui se protège elle-même, devenir une espèce menacée qui se protège elle-même. L’espèce homo sapiens ne vit pas hors sol : si les écosystèmes ne sont pas robustes, alors l’humanité ne le sera pas non plus.

à quoi sert l’homme ? (2007)

Des raisons d’espérer en l’espèce humaine

Biosphere-info septembre, l’espérance en mouvement (2018)

Un producteur de bois a déclaré un jour qu’en regardant un arbre, tout ce qu’il voyait était un tas d’argent sur une souche.

Parce que notre culture industrialisée a oublié le principe de réciprocité, les forêts continuent à rétrécir et les déserts à croître.

Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines court nuit et jour à travers le monde (Rabindranath Tagore)

J’essaie de me rappeler que ce n’est pas moi, John Seed, qui essaie de protéger la forêt tropicale. Mais plutôt que je fais partie de la forêt tropicale qui se protège elle-même. Je suis la partie récemment émergée de la forêt tropicale qui a le pouvoir de se penser.

Il est facile de dénigrer une action hors contexte en pensant : « Cela ne sert pas à grand chose. » Pour se rendre compte du pouvoir d’une simple action, il faut au contraire se demander : « De quoi fait-elle partie ? »

De l’inutilité absolue de l’espèce humaine Lire la suite »

Quoicoubeh ! De l’inutilité du langage humain

On ne peut être d’accord que sur ce que l’on partage clairement, sur les idées qui sont communes à tous. Schématiquement, l’entente se fait sur l’intersection des idées des protagonistes. Plus le nombre de personnes ayant à se mettre d’accord sur une décision à prendre est important, plus les points communs à leur réflexion sont réduits. Un consensus entre personnes multiples ne peut aboutir que s’il y a à la base un langage commun, « des idées qui sont communes à tous ». Réduire les échange à la consultation de Tiktok ou de Facebook appauvrit la richesse de la langue et nous empêche de voir l’essentiel.

lire, Nécessité pour la foule, partager un langage commun

Nicolas Santolaria : Nous sommes victimes consentante de jeux de langage qui deviennent une mode et nous cachent l’essentiel. Quoicoubeh, quèsaco ? Quelqu’un se met tout d’abord à vous parler de manière pas très audible, marmonnant en fin de phrase des propos volontairement inintelligibles du type… le but de la manœuvre est de vous inciter à demander une précision : « Quoi ? » Une fois que vous avez eu le malheur d’utiliser ce pronom interrogatif, le piège se referme sur vous et votre interlocuteur, comme s’il avait réussi à vous faire un croche-pied lexical, répond en exultant : « Quoicoubeh !!! » Origine de quoicoubeh? Un tiktokeur de 22 ans aux 350 000 abonnés, dont les répliques onomatopéiques circulent depuis quelques mois sur les réseaux. Dans une vidéo, on le voit piéger sa propre mère avec un quoicoubeh, alors que celle-ci vide les restes du repas à la poubelle. « T’as que ça à faire de ta vie, mon pauvre, c’est malheureux, déplore la maman. A ton âge, tu ferais mieux de chercher du travail. »

lire, L’invention diabolique du langage par les êtres humains

Le point de vue des écologistes qui savent ce qu’ils disent

Une linguiste Julie Neveux voit dans l’usage de cette interjection quoicoubeh le signe d’une « minipulsion nihiliste destinée à semer le chaos dans l’interaction linguistique classique ». Difficile de ne pas penser que Tiktok joue un rôle géopolitique, destiné à rendre nos jeunes générations totalement dégénérées. Ce tiktoteur cité par Santolaria est l’exemple parfait de l’inutilité de ce débris humain et de l’utilité de vider ses poubelles après son travail ! Qu’ils sont loin, Arne Naess ou Benveniste ! Les mots signifient forcément quelque chose, et même si la signification demande souvent un effort d’interprétation, ils permettent l’intelligence collective. La langue aujourd’hui est déjà suffisamment instrumentalisée, dévoyée, « fake-newsisée », « bullshitisée », elle n’a pas besoin qu’on y rajoute autre chose.

Nous les humains, et toute la vie sur Terre, aurions été davantage en sécurité si l’espèce homo dite sapiens n’avait pas évolué vers le langage complexe. Peut-être que l’usage de la connaissance qu’offre le langage, poussé à son extrême, nous permet seulement de parvenir à un plus haut niveau général de stupidité suicidaire.

Et quand mon enfant reviendra de l’école en cherchant à m’avoir par un langage incompréhensible, je dirai : « Je comprends que tu cherches à rompre le lien entre le signifiant et le signifié ». Il me répondra : « Quoi ? » Et là je savourerai ma vengeance, quoicoubeh ! D’où l’intérêt de permettre de discerner l’utile de l’inutile. Les enfants feraient mieux de jouer aux échecs dans la cour des écoles plutôt que pratiquer des jeux de langage sans avenir.

Le jeu d’échecs est un jeu utile et très écolo

Recension des activités inutiles

Appel à démissionner de tous les métiers inutiles

Surtourisme : 1,3 milliard de déplacements inutiles

Transidentités, un débat faussé et inutile

Tour de France, polluant et inutile

L’inutile conquête des sommets de l’Himalaya

Formule 1, un « sport » inutile et même pas dangereux

Sotchi ou Lavillenie, le triomphe de l’inutile

Tous ensemble contre les Grands Projets Inutiles

Le petit livre noir des grands travaux inutiles, 7 euros (2015)

un baccalauréat inutile (2008)

des records inutiles (2006)

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Les journées mondiales pour changer le monde ?

Le 8 juin c’est la journée mondiale pour l’Océan, le 22 juillet la journée internationale contre les projets miniers , le 4 octobre la journée mondiale pour les animaux, le 31 janvier la journée mondiale pour l’abolition de la viande, le 1er février la journée mondiale des zones humides (pas de sous-entendu s’il vous plaît), le 25 mars la journée internationale anti-pub, le 22 mai la Journée Internationale de la Biodiversité, la journée sans voiture qui devrait se fêter tous les jours, et il y a même les six journées de la Genèse, ce qui, en fait s’est passé en quatre milliards d’années.

Et puis il y a tous les 22 avril, aujourd’hui depuis 1970, la célébrissime Journée de la Terre nourricière (Earth Day), une fête célébrée aux États-Unis en commémoration de la création du mouvement environnementaliste. Même le gouvernement français participe, mais de très loin, à cette journée avec le slogan « passez devant, on vous rejoindra… peut-être ».

https://www.gouvernement.fr/journee-de-la-terre-chacun-peut-faire-une-action-pour-la-planete

Notre blog biosphere en rajoute une couche depuis l’an dernier

22 avril 2022, Journée de la Terre

Il y a même un site uniquement consacrée à cette journée (« faites un don » est bien mis en évidence)

https://jourdelaterre.org/

‘Il paraît qu’aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans 193 pays passent à l’action chaque année dans le cadre du Jour de la Terre », enfin c’est ce qu’ils disent.

L’ONU ne pouvait être en reste, son site :

https://www.un.org/fr/observances/earth-day

« L’expression « Terre nourricière » est couramment utilisée dans de nombreux pays et régions pour désigner la planète Terre. Elle illustre l’interdépendance qui existe entre l’être humain, les autres espèces vivantes et la planète sur laquelle nous vivons tous… »

C’est bien dit, mais ça ne va pas plus loin. Ah, excusez, l’ONU multiplie ces commémorations : « Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources. » 

Voilà la liste complète pour ne rien perdre des enjeux cruciaux qui perdurent

04 Jan. Journée mondiale du braille (A/RES/73/161)

24 Jan.Journée internationale de l’éducation (A/RES/73/25)

27 Jan.Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste (A/RES/60/7)

01 Feb.Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle (première semaine de février) (A/RES/65/5)

02 Feb.Journée mondiale des zones humides (A/RES/75/317)

04 Feb.Journée internationale de la fraternité humaine (A/RES/75/200)

06 Feb.Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (A/RES/67/146)

10 Feb.Journée internationale des légumineuses (A/RES/73/251)

11 Feb.Journée internationale des femmes et des filles de science (A/RES/70/212)

12 Feb.Journée internationale pour la prévention de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme (A/RES/77/243)

13 Feb.Journée mondiale de la radio (A/RES/67/124)

20 Feb.Journée mondiale de la justice sociale (A/RES/62/10

21 Feb.Journée internationale de la langue maternelle (A/RES/56/262)

01 Mar.Journée mondiale des herbiers marins (A/RES/76/265)

01 Mar.Journée « Zéro discrimination »

03 Mar.Journée mondiale de la vie sauvage (A/RES/68/205)

05 Mar.Journée internationale de sensibilisation au désarmement et à la non-prolifération (A/RES/77/51)

08 Mar.Journée internationale des femmes

10 Mar.Journée internationale des femmes juges

15 Mar.Journée internationale de lutte contre l’islamophobie (A/RES/76/254)

20 Mar.Journée internationale du bonheur (A/RES/66/281)

21 Mar.Journée internationale des forêts (A/RES/67/200)

21 Mar.Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale (A/RES/2142 (XXI))

22 Mar.Journée mondiale de l’eau (A/RES/47/193)

23 Mar.Journée météorologique mondiale (WMO/EC-XII/Res.6)

24 Mar.Journée internationale pour le droit à la vérité en ce qui concerne les violations flagrantes des droits de l’homme et pour la dignité des victimes (A/RES/65/196)

25 Mar.Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves (A/RES/62/122)

30 Mar.Journée internationale du zéro déchet (A/RES/77/161)

02 Apr.Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme (A/RES/62/139)

04 Apr.Journée internationale pour la sensibilisation aux mines et l’assistance à la lutte antimines (A/RES/60/97)

05 Apr.Journée internationale de la conscience (A/RES/73/329)

06 Apr.Journée internationale du sport au service du développement et de la paix (A/RES/67/296)

07 Apr.Journée mondiale de la santé (WHA/A.2/Res.35)

12 Apr.Journée internationale du vol spatial habité (A/RES/65/271)

14 Apr.Journée mondiale de la maladie de Chagas

20 Apr.Journée de la langue chinoise (2017)

21 Apr.Journée mondiale de la créativité et de l’innovation (A/RES/71/284)

22 Apr.Journée internationale de la Terre nourricière (A/RES/63/278)

Oh, et puis on en a marre de toutes ces journées inutiles, allez voir le reste de l’année si ça vous chante :

https://www.un.org/fr/observances/list-days-weeks

Les journées mondiales pour changer le monde ? Lire la suite »

La conversion écologique en question

Pour qu’un groupe conserve une cohésion interne, il ne doit pas dépasser 150 individus. Alors comment faire au-delà alors qu’un pays comme la Chine compte par exemple plus de 1,4 milliards d’habitants ? Il s’agit d’instaurer une histoire commune, une fiction qui va servir de mythe fédérateur. Nous avons donc inventé des récits comme la Bible, imaginé des sauveurs suprêmes comme Marine Le Pen et Mélenchon ou mondialement imposé « les lois » du marché. Nous nous dirigeons de plus en plus fermement aujourd’hui vers un nouveau mythe fédérateur, l’écologisme. Si tout se passe sans trop de mal, le culte de la Terre-mère va se développer tout au cours du XXIe siècle. La conversion sera obligatoire car culturellement jugée comme nécessaire.

Toute religion est une construction sociale élaborée pour résoudre un problème. Notre problème aujourd’hui, c’est la détérioration brutale de notre milieu de vie par nous-mêmes. Personne ne peut nier les réalités biophysiques… mais en prendre conscience dépend de son milieu d’appartenance.

Claire Legros : Si la prise de conscience environnementale est désormais généralisée à toutes les composantes de la population en France, elle reste inégale et ne s’accompagne pas, ou trop peu, des changements de modes de vie pourtant indispensables. Ainsi, les populations les plus aisées adoptent volontiers une alimentation durable (moins de viande, achats de produits bio), mais sans renoncer pour autant aux déplacements motorisés. La taille de leur logement détermine souvent un niveau de consommation et d’équipement élevé. Si elles trient leurs déchets plus que les autres, c’est aussi parce qu’elles consomment davantage et en produisent beaucoup. C’est à ces contradictions et à ces résistances que s’intéresse La Conversion écologique des Français. Contradictions et clivages,

Dans ce contexte où les inégalités sociales et spatiales jouent un rôle déterminant, les politiques de sensibilisation ne suffiront pas à changer les pratiques. La conversion des modes de vie nécessite des arbitrages politiques complexes qui opèrent des choix dans la répartition des sacrifices.

Le point de vue des écolo-sceptiques

A.Conte : Les aspirations autoritaires sont prégnantes dans les propos des extrémistes ; pour eux, limiter les déplacements est le meilleur moyen d’asservir une population. Quand tout le monde produira ses légumes et aura divisé par 4 sa consommation d’électricité, on ne verra le monde que sur un écran… Pas question pour moi d’ici-là de limiter mes déplacements en voiture ou m’imposer le train !

KLP : Moi j’encourage vigoureusement les petits bourgeois des centres-villes à se serrer la ceinture carbone pour que je puisse continuer voyager en avion très souvent en me disant que ça fait une moyenne acceptable. Comme je me fiche du coût, une bonne taxe carbone me permettra de penser que je participe à l’effort commun. Les pauvres ? Tant pis pour eux !

le sceptique : « Parmi les personnes soucieuses de la crise environnementale, on se méfie du progrès technique. » La techonscience a toujours soulevé des enthousiasmes, mais aussi des oppositions. Il n’y a aucune baisse de « l’euphorie » quand vous regardez les gens fascinés par la reprise de la conquête spatiale, par la transition numérique, par l’IA et la robotique, par les nouvelles technologies renouvelables, etc. Évidemment, si vous regardez le Vert déprimé, vous ne voyez pas cette euphorie. Mais le monde est vaste, le Vert déprimé reste heureusement très minoritaire. Jadis, des gens se sont aussi opposés au métier à tisser, à la machine à valeur, au train, à la voiture, à l’électricité, etc. Il y a toujours eu des réacs, des grincheux, des anxieux. En tout cas, si vous ne croyez pas aux capacités humaines à trouver des solutions, vous êtes raisonnablement et probablement sans avenir à part déprimer et râler dans votre coin.

Lire en contre-point, Foisonnement du religieux écolo

La conversion écologique en question Lire la suite »

responsabilité présente et générations futures

La science-fiction nous emmène dans des contrées inconnues à une époque indéterminée. Généralement l’humanité et ses politiciens se contentent du court terme et des temps présents. Pourtant l’activisme humain dégrade la biosphère à un point tel qu’il devient urgent de regarder nos faits et gestes à l’aune de ses conséquences futures. C’est ce qu’a essayé de faire Dieter Birnbacher*. En voici une approche à plusieurs voix.

Thierry Libaert : La prise de conscience des générations futures s’est développée à partir de 1972 avec la publication du Rapport du Club de Rome. Celui-ci démontrait, courbes économétriques à l’appui, qu’au rythme d’utilisation des ressources naturelles, la plupart d’entre elles seraient épuisées aux alentours de 2050. Ce n’est toutefois que vingt ans plus tard, lors de la conférence de Rio – le sommet planète terre – qu’une relative institutionnalisation de l’expression fut effective. Et depuis, le sort des générations futures est devenues le noyau dur du militantisme écologique radical. Il est intéressant de constater que c’est à partir du moment où l’on a cessé de croire en l’avenir radieux que les générations futures ont fait leur apparition sociale et culturelle, mais toujours avec la même idée de sacrifice présent et de violence latente. C’est avec la publication de l’ouvrage de Hans Jonas Le principe responsabilité paru en 1979 qui fut un considérable succès en Allemagne, qu’une première étude approfondie de nos relations aux générations futures prit date.

La base essentielle du travail de Dieter Birnbacher en 1988 est la suivante : comment fonder une éthique du futur autrement que sur de vaines déclarations d’intentions. Après avoir noté d’immenses problèmes de définition des générations futures et de son horizon temporel, trois obstacles apparaissent :

la préférence temporelle, qui amène à sous-estimer le profit futur,
– la
préférence de l’ego qui entraîne le fait que le coût et le profit qui concernent d’autres personnes nous touchent moins que ceux qui nous concernent personnellement,
– la
distance morale qui implique que notre intérêt aux individus décroît avec la proximité.

En effet nous sommes plus disposés à consacrer des ressources au sauvetage de la vie de victimes d’accidents lorsqu’elles nous sont connues qu’à la prévention d’accidents futurs qui feront autant, voire plus de victimes, mais que nous ne connaissons pas : la victime inconnue reste une abstraction. Le second problème soulevé par l’auteur est celui des dommages irréversibles ou plus précisément du seuil à partir duquel on peut reconnaître l’étendue du dommage. L’auteur, après avoir remarqué les difficultés d’une approche économique du sujet, prend exemple de la disparition d’une espèce biologique, cas typique où toutes les générations futures en seront privées, et note là aussi que :

certaines transformations biologiques peuvent être des bienfaits (éradication du virus de la lèpre par exemple),
– l’extinction d’une espèce n’est pas une véritable perte lorsque la totalité de ses fonctions sont reprises par d’autres espèces,
– la destruction d’une espèce ne rend pas plus difficile l’existence des êtres humains. L’auteur cite ici l’exemple de nombreuses espèces aujourd’hui disparues, dont nous ne savons rien.

Le problème se cristallise alors sur le concept de droit des générations futures. Peut-on accorder des droits aux individus futurs ? Ici, également, l’auteur récuse cette idée. Les individus futurs sont un objet d’obligation, en aucun cas de dévotion ou de vénération. C’est seulement ainsi qu’ « on peut s’attendre à ce qu’un travail efficace visant des objectifs liés à l’éthique du futur découle des loyautés intergénératives, plutôt que d’un pathos du futur abstrait, religieux ou quasi religieux ». Toutes les grandes idéologies ont reposé sur l’idée de sacrifice présent au nom de l’avenir. Il faut, selon l’auteur, mettre en garde contre ce despotisme de la morale : « Faire dépendre la prévoyance envers l’avenir reviendrait à établir une forme de dictature inter-générations, on ne peut prendre la responsabilité de faire souffrir les contemporains au nom d’une mise en péril abstraite et indéterminée des générations ultérieures ». Mieux vaudrait « privilégier des notions de solidarité ou de sagesse » plutôt que des approches juridiques.

Dieter Birnbacher nous révèle cependant ses profondes insuffisances conceptuelles lors du débat sur les choix énergétiques. Il expose qu’il est préférable d’avoir une prolifération de CO2 dans l’atmosphère avec ses dommages connus de hausse de niveau d’eau des océans ou de transformation de la végétation, parce que les générations futures pourront s’y adapter en pratiquant l’irrigation artificielle ou « en se lançant dans des mouvements migratoires de grande ampleur, comparables aux grandes invasions européennes ».

Dieter Birnbacher sur notre blog biosphere :

Pourtant il faudra bien un jour se passer de voiture

« Chaque idée fausse que nous traduisons en acte est un crime contre les générations futures. » Dieter Birnbacher posait ainsi la question de savoir si la démocratie était en mesure d’être le lieu d’une éthique du futur. Ce n’est pas évident car une conscience prévoyante, centrée sur le long terme, est porteuse de certains renoncements. Elle entre en conflit avec les aspirations immédiates des individus, la préférence pour le présent. Renoncer à la voiture ? Mais nous sommes bien obligés d’avoir une voiture ! Pourtant nous serons bien obligés de nous passer des voitures au nom de la lutte contre le réchauffement climatique !! Et quand il n’y aura plus de pétrole, de toute façon la voiture individuelle sera réservée aux très très riches…. s’ils existent encore !!! Pourtant, plus on attend pour limiter les vitesses automobiles en tous lieux, brider les moteurs, interdire d’être seul dans une voiture, augmenter le prix des carburants… plus le réchauffement climatique deviendra incontrôlable. Nous proposons comme idéal-type la « société de non-voiture individuelle », le dévoiturage. Nous entendons déjà les cris de celles et ceux qui qualifieront ces mesures de liberticide, voire d’écofasciste : « On restreint mon droit à la mobilité ! » Oui, c’est cela, ou les guerres du climat et les conflits sur les ressources pétrolières.

Lire aussi Politique de Cassandre (manifeste républicain pour une écologie radicale)

de Jean-Christophe Mathias

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

28 juillet 2021, éthique de la réciprocité… intergénérationnelle (synthèse)

Complément d’analyse de type philosophique

Etienne DAIGNAU : Le grand public est de plus en plus con-scient du fait que les enjeux d’une gestion rationnelle et prudente de l’environnement concernent non seulement la santé d’une classe spécifique du vivant, à savoir les êtres humains, mais les conditions mêmes de sa survie, de même que celle du reste de la biosphère, dont les humains dépendent tout autant que les autres. Toutefois, les fondements de l’action pratique dirigée vers le futur demeurent vagues.

Afin d’y remédier, Dieter Birnbacher propose un système moral dans son ouvrage Verantwortung fiir zukiinftige Generationene. L’architecture normative de son projet rend complémentaire l’« acteur idéal » et l’« acteur réel ». L’acteur idéal, qui est différent de l’acteur parfait (un dieu par exemple), n’est pas soumis à des limitations internes qui l’amèneraient à commettre des actions contraires à son meilleur jugement. La notion d’acteur réel veut se rapprocher le plus possible des êtres humains tels qu’ils existent, pensent, décident et agissent. Le choix de cette approche est motivé par un argument dialectique, selon lequel une théorie sans efficace pragmatique est inutile parce que dénuée de tout lien avec la réalité, tandis que des règles d’action sans justification théorique se trouvent par là privées de fondement. La définition du mot « génération » adoptée dans l’ouvrage désigne l’ensemble des personnes nées au cours d’une période donnée et sa durée se mesure par le temps qu’il faut aux parents pour devenir grands-parents. Sorte d’observateur idéal, l’universaliste rationnel a pour but de maximiser le profit total du genre humain entier dans le temps. L‘auteur soutient qu’« une morale qui limiterait son caractère obligatoire à un groupe déterminé ne mériterait pas de s’appeler morale ».

Si la génération aux commandes a une obligation envers l’avenir, c’est parce qu’il est exigible de la part de ceux qui peuvent exercer une influence décisionnelle de tenir compte des conséquences lointaines de leur action. Ainsi, dans le choix entre deux avenirs également possibles, le fait que le premier engendre de meilleures conséquences que le second constitue la meilleure raison de choisir le premier plutôt que le second. L‘action future idéale maximise le bien réalisé dans le monde futur, au lieu de se limiter à une seule génération. Cependant, les êtres humains ordinaires ne sont pas des universalistes rationnels !

L’anthropologie révèle que les humains ont une conscience du futur, mais qu’elle n’est pas innée et qu’elle n’est pas présente au même degré chez tous les individus, pour des raisons externes de détermination historique et économique, et des raisons internes de développement de la personnalité. Le souci de l’auto-préservation collective acquis par l’éducation et la volonté de ne pas nuire à une existence humaine future insèrent les valeurs morales dans un environnement où l’intervention humaine sur la nature et dans le temps pourra être évaluée plus globalement. On peut cependant se demander, au terme de cet ample ouvrage, comment concilier des intérêts souvent divergents de différentes communautés comme les nations, ou de ceux de communautés différentes au sein d’un même ensemble. Néanmoins l’urgence même de la prise en compte du futur dans l’évaluation éthique de l’activité humaine et de son impact sur le vivant mérite plus que jamais d’être rappelée.

* Dieter Birnbacher : La responsabilité envers les générations futures, PUF, collectif : Philosophie Morale, novembre 1994, édition originale 1988.

responsabilité présente et générations futures Lire la suite »

Moi, malade de Parkinson, demande à mourir

Ce n’est pas parce que les nazis ont dévoyé le mot « euthanasie » qu’il ne faudrait plus l’employer. Il signifie une « bonne mort », c’est-à-dire une mort paisible, autant que possible. L’acte létal est pour certains un « assassinat », mais pour d’autres dont je suis comme un acte d’humanité, de fraternité même.

Lire, 2027, ministère de la bonne santé

Jean-Marie Malick :« Dans le débat sur l’euthanasie, on entend surtout des « experts » de toutes sortes, le personnel médical, les représentants des cultes… Les grands oubliés, ce sont les malades, directement concernés,Il y a trois ans, on m’a diagnostiqué un syndrome de Parkinson. Le débat actuel, pour moi, n’est pas un affrontement de principes universels et désincarnés mais une question existentielle urgente. Une majorité de soignants rejette l’euthanasie active. C’est leur droit le plus strict. Une petite minorité se dit prête à administrer un produit létal ou à accompagner le suicide. C’est amplement suffisant. Les autres ne devraient pas se sentir concernés. Peut-on imaginer que les anti-IVG imposent leur choix à toutes les femmes qui veulent interrompre leur grossesse ? Qui peut me dicter la façon dont je dois mourir ? L’alternative, si je ne veux plus vivre, est un suicide violent ou une mort « douce », entouré des miens. Un suicide, même non violent, reste un traumatisme pour les proches, assister pendant des mois ou des années à une lente agonie est encore plus traumatisant. J’ai le droit de trouver que ma vie pourrait ne plus avoir de sens. Je revendique la liberté d’avoir une conception personnelle d’une vie pas digne d’être vécue.

La loi Claeys-Leonetti donne trop de pouvoir aux médecins, qui décident souvent à la place du patient ce qu’est un « acharnement thérapeutique », notion particulièrement floue. Cette loi présente aussi de grandes lacunes pour les malades qui ne sont pas en fin de vie mais qui souffrent d’une maladie neurodégénérative incurable et dont la vie peut devenir un enfer. Il faut une nouvelle loi afin que les Français qui veulent une mort délibérée – pour eux-mêmes, sans rien imposer aux autres et sans mettre en danger ceux qui accepteraient de les aider – ne soient pas obligés d’aller faire du tourisme létal en Belgique ou en Suisse. »

Le point de vue de la liberté

ti Gilou : Merci pour ce témoignage, simple, direct. C’est un vivant plaidoyer pour la liberté de choix individuelle, n’en déplaise aux cathos tradis qui veulent régenter le monde.

Ennah : Je suis entièrement d’accord. Respecter les souhaits de quelqu’un atteint de maladie incurable est un acte d’humanité. Sus aux principes immuables, place à l’empathie !

Mamani Quispe : Ma foi, qui pourrait attaquer ce point de vue? Chacun devrait être libre de choisir sa mort et de pouvoir éviter de grandes souffrances. Mais le cas-limite qui vient à l’esprit est celui des candidats au suicide assisté pour raisons purement psychologiques.

MFT : Vous n’avez sans doute aucune idée de ce qu’est une souffrance psychologique intense.

Jean-Pierre Peyrard : Il n’y a rien à ajouter à cl’analyse de JM. Malick, remarquable de clarté, de justesse et de sensibilité contenue. Elle oppose un net démenti aux propos d’Agnès Buzyn, ex-ministre de la santé, publiés dans Le Monde du 17 mars dernier (elle déclare, entre autre, que ce sont les personnes en bonne santé qui débattent de l’aide active à mourir).

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé de 2017à 2020 : J’ai vu malheureusement des centaines de personnes en fin de vie. Je n’ai pas le souvenir de malades qui m’aient demandé à mourir. Cette question de la liberté du moment de la mort se pose essentiellement quand on est encore en bonne santé Le débat sur l’aide active à mourir est, à mes yeux, d’abord un débat entre personnes bien portantes.

ben tiens : « J’ai vu malheureusement des centaines de personnes en fin de vie. Je n’ai pas le souvenir de malades qui m’aient demandé à mourir ». Cela contredit l’expérience de milliers, de milliers et de milliers de familles. Madame Buzyn, c’est un scandale absolu d’écrire des inepties pareilles

yannick14 : Lors d’une fin de vie, s’il n’y avait qu’un seul patient qui demande  » je veux mourir , c’est insupportable  » de quel droit lui dire : NON ! le problème n’est pas de laisser vivre ceux qui le veulent, mais de laisser mourir ceux qui le veulent.

Lire, Fin de vie, comparaison internationale

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« Tu ne tueras point »… Justifiez votre point de vue

Sauf rarissime exception, les autres animaux ne se tuent pas à l’intérieur d’une même espèce. Mais l’humain est cet animal étrange dont le cerveau sur-développé permet toutes les atteintes aux lois de la bienséance envers autrui.

Lire, L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider (mars 2014)

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider et les autres espèces ne sont pas ses cibles principales, les humains adorent s’entre-tuer. Il existe sans doute peu de verbes qui aient autant d’occurrences et synonymes que le fait de faire passer son prochain de vie à trépas : abattre, achever (un blessé), asphyxier, assassiner, avorter, bousiller, brûler, buter, crever, décapiter, décimer, démembrer, descendre, écarteler, électrocuter, égorger, empaler, empoisonner, envoyer ad patres, étouffer, étrangler, étriper, euthanasier, éventrer, éviscérer, exécuter, exterminer, infanticide, féminicide, fusiller, garrotter, guillotiner, immoler, lapider, lyncher, massacrer, mettre à mort, noyer, occire, ôter la vie, parricide, passer par les armes, pendre, poignarder, refroidir, sacrifier, saigner à mort, supplicier, supprimer, tordre le cou, trucider, tuer, zigouiller, et j’en passe. Pourtant « Ne pas tuer » est une règle bien établie depuis la bible, et si bien contournée dans la pratique. Il pourrait en être autrement. Mais comment ?

La bible et les religions qui se font la guerre étant de peu de secours, allons voir ailleurs. Asimov avait posé en 1942 les bases de ce qui pouvait être le mode de fonctionnement des robots du futur, avec trois règles immuables dont la première édictait : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger. » Aujourd’hui l’intelligence artificielle ChatGPT pond des idées peu novatrices, d’autant plus qu’elle possède des verrous : « il ne faut pas tuer les humains, c’est mal ».

La philosophe Corine Pelluchon, dans son livre «Tu ne tueras point ». essaye vainement de trouver une justification à la phrase biblique. Elle défend dans son petit essai une thèse fortement inspirée du philosophe Emmanuel Levinas : L’interdit du meurtre n’a besoin ni d’une référence religieuse, ni d’une fondation rationnelle pour asseoir sa validité. Au contraire, ces justifications l’affaiblissent, car elles rendent cet interdit absolu dépendant de quelque chose d’autre que sa force intrinsèque. Il faut selon elle prendre le problème à rebours, montrer en quoi l’interdit tire sa force de son origine même, à savoir la relation à autrui. Autrui est précisément ce qui n’est absolument pas en mon pouvoir. Donc à respecter.

Corinne Pelluchon simplifie à outrance et fait du systématisme. Elle est aussi opposée, par principe, à l’élevage et à l’abattage des bêtes.

Dans une tribune du MONDE, elle estime que « Toutes les vies valent d’êtres vécues » et dénonce l’amalgame qui est fait entre le suicide médicalement assisté et le droit d’user librement de son corps : « La légalisation de l’euthanasie donnerait à l’idéal de performance inciteront les individus à comparer les vies qui valent la peine d’être vécues et celles qui seront jugées inutiles. Ce climat délétère est le contraire de la politique généreuse que les partisans du progrès social veulent continuer à défendre… Le développement des soins palliatifs prouve qu’il existe des solutions pour mourir dans la dignité et sans souffrance. » Pour l’avortement où on supprime une vie en impliquant une structure de soins, elle est plus nuancée : « la dépénalisation de l’avortement protège les femmes qui, s’estimant placées à la suite d’une grossesse non désirée dans une situation de détresse, décident d’avorter. La loi leur évite la mort qui peut être la conséquence des avortements clandestins. »

C’est du blabla, la relation à l’autre peut aller à tuer sans sourciller, à tuer par amour, à tuer pour le plaisir, à tuer pour se défendre, à tuer pour manger, à tuer pour abréger les souffrances. Les humains ont une imagination à toute épreuve pour se disculper et ne pas culpabiliser. Que fait Corine Pelluchon de tous les morts désirées par tous les protagonistes en temps de guerre, est-il interdit de faire mourir en Ukraine ? Devant la réalité d’un conflit armé, il y a de fortes chances que les doux et les non-violents se fassent éliminer sans rien obtenir en échange. Et si les Indiens d’Amérique avaient été moins tolérants envers les premiers émigrants venus d’Europe, le monde actuel ne serait pas ce qu’il est. Il ne s’agit donc pas d’obéir en toutes circonstances au précepte « Tu ne tueras point », mais de refuser de mourir (et de tuer) pour des causes qui n’en sont pas.

Non seulement les humains devraient s’interdire toutes les armées et l’usage collectif des armes, non seulement nos sociétés devraient apprendre les règles de la non-violence dans les rapports humains, mais elles devraient aussi apprendre l’autolimitation des naissances pour ne pas empiéter sur l’espace vital d’autrui et des autres espèces. Moins nombreux pour un monde pacifié, il faut pour cela zigouiller les natalistes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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L’existence de dieu ? On s’en contrefout !

Dans mon jeune temps, la religion était omniprésente. Mes parents se sont mariés civilement  (dans l’après -guerre). Ils ont attendu deux ou trois jours le mariage religieux pour estimer être autorisés à faire l’amour pour la première fois. D’où vient alors ma rébellion ? D’un amoncellement de petits éléments qui progressivement m’ont fait douter.

Un jour je me suis enhardi pour demander à un prêtre s’il croyait personnellement à l’enfer. A sa réponse évasive et son air constipé je savais dorénavant ce qu’il fallait savoir : on me racontait des histoires. J’étais devenu plus méfiant. Depuis j’ai multiplié les questions et confronté les réponses ; on ne se pose jamais assez de questions, on ne nous fournit jamais suffisamment d’éléments pour trouver nous-mêmes les réponses. La critique de la religion a été la première marche de l’autonomie de ma réflexion et le fondement de tout mon écologisme à venir. Mais certains ne se posent pas de question. On les appelle « les croyants » !

Jacques Arnould (théologien): Il y a chez beaucoup de créationnistes des gens qui nient des avancées scientifiques indiscutables. Mais il y a aussi des scientifiques qui ont des positions dogmatiques. Richard Dawkins, généticien de renom a pris la plume pour décortiquer tous les méfaits des religions. Ce scientifique tombe dans le dogmatisme lorsqu’il pose la question de l’existence de Dieu. Or la science reste incapable de démontrer l’existence de Dieu, comme de la nier. Les scientifiques appartiennent au monde, ils ne pourront jamais en sortir et prendre suffisamment de recul pour l’observer tout entier. Il restera toujours du mystère. La foi est selon moi une immense curiosité. Cela nécessite de reconnaître que nous ne savons pas tout. Le dogme est un phare. Il est bon de l’avoir en vue, pour nous guider, c’est le cœur même de l’idée de transcendance.

Le mythe du Big Bang constitue une magnifique histoire. Mais n’oublions pas que nous ignorons tout du temps zéro de l’univers. Face à ce monde que nous savons désormais potentiellement infini, en évolution, vieux de plusieurs milliards d’années, offrant la possibilité d’existences extraterrestres et mettant ainsi en cause le sens littéral des récits de la Genèse. Qui sommes-nous pour dire ce que Dieu a les moyens de faire ou non ? Ne sommes-nous pas, apparemment, insignifiants au regard de l’univers ? Les neurobiologistes s’intéressent depuis longtemps à la religion, à la manière dont le cerveau réagit lorsque nous nous mettons en état de prière ou de méditation par exemple. Ils ont constaté que ces pratiques nous plongent dans des états de conscience particuliers. Certains en ont conclu que Dieu est une invention de notre cerveau. Encore une fois, selon moi, c’est une question de foi. La neurologie ne peut ni prouver ni nier l’existence de Dieu.

Le point de vue des écologistes athées

commentaires des dires de Jacques Arnould

Credo Quia Absurdum : Quelle mauvaise foi, c’est le cas de le dire ! Quel rapport y a-t-il entre refuser la supposée existence de Dieu (avec une majuscule !) et l’accusation de mépris des religions et des croyants ? L’existence d’un dieu unique est par définition une particularité des religions monothéistes, ni plus respectable ni plus ridicule que les croyances et superstitions de toutes les autres religions passées et présentes: les djinns, les esprits, les dieux de la forêt, le panthéon hindou, la mythologie grecque ou aztèque, l’oignon suprême ou le poireau magique. Que ce Monsieur Amould s’arrange avec ses contradictions personnelles et ne vienne pas donner des leçons à des gens qui ne lui ont rien demandé. Il serait plus utile de s’interroger sur les raisons (historiques et actuelles, de l’ignorance à la misère) qu’a une partie de l’humanité à croire des balivernes.

Lapinou : Mais de quel Dieu parle-t-on ? Odin, Zeus, le père de Jésus, Allah, Quetzalcoatl, Shiva…? C’est dérangeant d’avoir une réflexion sur l’existence de Dieu, et la foi en lui ou elle, mais de ne pas avoir défini le sujet même du discours. Cela retire beaucoup de cohérence et de crédibilité au propos à mon avis. Établir la définition du Dieu dont on parle, admettre qu’il y en a eu pléthore qui ont disparus, donne des clés importantes sur le sujet.

1Rueillois : On est là dans une vision particulièrement dogmatique de la religion. D’abord parce que la charge de la preuve s’impose à celui qui veut démontrer l’existence de quelque chose, et non l’inverse. Mettre sur le même niveau la preuve de l’existence et celle de la non existence est d’une mauvaise foi totale. L’auteur ne croit probablement pas aux licornes et aux elfes, mais personne ne lui demande de démontrer leur non existence. Ensuite car il fait abstraction des milliers de religions et croyances développées par l’humanité au cours des siècles; face à ce foisonnement, il est effectivement légitime d’en conclure que le cerveau humain est porté à croire au surnaturel, mais que la diversité de ces croyances suggère qu’il ne peut s’agir de réalités. Enfin l’auteur critique les critiques des religions, qui sont pourtant factuelles et non dogmatiques, et se discrédite ainsi en amalgamant le fondamentalisme religieux de la critique scientifique des religions.

J80 : Ce qui me paraît étonnant, c’est d’affirmer que soit Dieu existe, soit Dieu n’existe pas. Pourquoi, par exemple, ne pas mettre dieux (et déesses) au pluriel ? N’y a-t-il pas déjà là, sous prétexte d’une question qui serait de simple bon sens, un énorme biais culturel ? Pourquoi, dans la même veine, ne pas affirmer que tout ce qui advient dans l’univers serait le fait de petits êtres invisibles, inodores, sans saveur et que l’on ne pourrait pas attraper par la queue ? Il serait aussi difficile d’apporter la preuve de l’existence que de l’inexistence de ces petits êtres.

vincentB : J’ai compris la religion lorsqu’un prêtre m’a dit : « Commence par croire en Dieu et tu finiras par y croire ». Cet homme, pour lequel j’avais une grande admiration, m’apparut immédiatement comme un imposteur. Et sa foi avec. Depuis, je me suis aperçu que ce mécanisme de la certitude fondée sur le doute était fréquent. Et que plus le doute était fort, plus la certitude le devenait. Moins vous êtes sûr de vous, plus vous êtes agressif.

Treyo : Pendant combien d’années Le Monde va-t-il encore ouvrir ses colonnes aux vaticinations des théologiens ? Pourquoi n’en fait-il pas autant au profit des astrologues ? Car enfin, voici bien deux disciplines qui ont en commun de ne pouvoir en aucun cas prouver la réalité de leur objet. Des historiens, psychologues, sociologues de la religion, oui ! Mais tout théologien honnête devrait au moins être capable de reconnaître qu’il a consacré une vie d’étude à une hypothèse non vérifiée depuis vingt siècles… et que la simple réalité dément chaque jour. Régulièrement Le Monde se pâme devant tel ou tel “grand théologien” : mais que vaut le savoir d’un homme qui ignore même si l’objet de son étude a une quelconque existence ?

françois brivet : « SI il existait une preuve de l ‘existence de Dieu , tous les scientifiques seraient croyant ! » La science a toujours eu raison du blabla de quelques bouquins des religions monothéistes ! Ah non disent tous ses bonimenteurs , vous ne pouvez pas prouvez la non existence de Dieu . C ‘est certain, et le premier homme qui a créé cette arnaque avait pensé à tout , en nous disant que seuls les morts verraient Dieu . Tout cela serait risible si malheureusement ces religions monothéistes n’ étaient responsables de millions de morts et de toutes ses turpitudes !

La religion au service du pouvoir

Lucy : L’existence de Dieu.x: une affaire de croyance.s. Le vrai problème reste les religieux qui cherchent à asseoir leur pouvoir à tout prix (ainsi que leur richesse très matérielle cf. Kirill le pope de Poutine) y compris en piétinant les préceptes qu’ils veulent imposer aux autres.

Peps72 : Le problème c’est pas de croire ou pas en Dieu, le problème c’est les formes rétrogrades et liberticides que prennent les religions concrètement ici-bas sur Terre, parce qu’entre l’homophobie et la pédocriminalité qui gangrènent l’Eglise catholique, et l’homophobie et l’oppression systémique des femmes par le port du voile islamique imposé par les centaines de milliers d’imam aux 4 coins du Monde, les religions sont juste de gigantesques outils de régression sociétale..

L.R. : Les judéo-catho-islamiques ont créé le concept de « religion » dans le sens auquel ont l’entend, avec pour seul objectif d’asservir leurs semblables (L’homme a créé dieu à son image). Ils ont su raffiner l’exploitation de la crainte de l’immanent qui est inhérente au cerveau humain. Le recours au surnaturel est un mécanisme de défense, ils en ont fait un outil d’asservissement. Heureusement le progrès scientifique laisse de moins en moins de place à l’exploitation du surnaturel. On peut prier pour que d’ici quelques décennies, hélas peut-être quelques siècle, ces vestiges du passé auront disparu et que les êtres humains seront libres de ces chaînes mentales.

Gaspard : Les religions sont des recueils de mythes et légendes qui remplissent essentiellement trois fonctions : Donner un fondement irréfutable aux cadres politiques, sociaux et juridiques d’une société. Moralité, du moment qu’il se trouve une masse critique pour croire en ces mythes et en ces dieux, ils finissent par exister au sens où ils impactent la réalité par l’intermédiaire des croyants. Qu’ils existent pour de bon ou non devient secondaire, d’un point de vue pratique. C’est la croyance qui fait la divinité. Elle meurt quand on cesse d’y croire.

Alphonse : C’est tellement plus simple de dire qu’une loi vient de dieu, ça permet aux moutons de suivre et d’avoir une justification pour brûler les contestataires.

Entandrophragma : Qu’on nous voyons tout le malheur répandu à travers le monde par les politiques totalitaires avec le soutient de leurs assistances religieux complices, tout çà dans un vide sidéral d’absences de protestations de Dieu, c’est bien la certitude de son inexistence et, par contre la preuve de la vanité de l’homme, qui croit pouvoir désigner un être supérieur responsable, malgré lui, de tout le malheur de ce monde. Si Il veut, et c’est sans recours.

Wvr : Que dieu existe ou pas n’est pas le problème. Le problème est plutôt les religions qui veulent imposer un mode de vie et de penser, voire des régimes politiques et aligner tout le monde avec leurs rites et symboles. Et cela est très spécifiquement humain.

le point de vue scientifique

Paskalou : Je ne comprends pas ce débat inutile relisez ou lisez K Popper et son principe de réfutabilité : en résumé si vous ne pouvez prouver ni le pour ni le contre laissez tomber !

Pas si simple : On se moque bien de savoir si la science peut dire quoi que ce soir sur Dieu. L’important est que la religion ne se permette pas de dire quoi que ce soit sur ce qui est établi par la science. Le reste n’est que spéculation, pari de Pascal et conviction intime.

Loec : La science n’a rien à faire de la religion. Par contre la religion craint la sciences car en dévoilant des pans cruciaux de nos origines elle les obligent à revoir les récits construit depuis des millénaire.

Mirez : Quelques rappels salutaires : 1) la charge de la preuve revient à celui qui affirme quelque chose. Autrement dit, ce n’est pas à la science (ou qui que ce soit d’autre) de prouver l’existence de Dieu, mais c’est bien à ceux qui prétendent que Dieu existe. 2) On ne peut pas prouver que quelque chose n’existe pas, donc la science ne prouvera jamais que Dieu n’existe pas (ni le Grand Plat De Spaghettis Géant, d’ailleurs)

Lorant : Plus que la problématique de la preuve de l’existence de dieu qui somme toute n’en est pas vraiment une, puisque poser la question même c’est nécessairement s’inscrire dans un référentiel qui le fait exister au moins sur plan symbolique ou conceptuel. Interroger le cadre historique et culturel du religieux m’apparaît plus pertinent. Quels sont les représentations de l’humain, des genres, du rapport à la nature, au champ social et à ses hiérarchies. Quels sont les productions des discours qui s’ élaborent à partir de ces présupposés. Il n’y a pas grand chose du religieux qui tient la route dés que l’on met la moulinette introspective en route. Les monothéismes abrahamiques en prennent tout particulièrement pour leurs grades, en tant que cœurs battants du patriarcat, de la légitimité de la verticalité du pouvoir, de l’aliénation sexuelle et de la prédation environnementale institutionnalisés comme œuvres divines.

Ophrys : Les croyants qui font le pont entre la science et la religion se jettent toujours sur l’astrophysique et évitent soigneusement l’évolution et l’écologie. Son discours acide sur Dawkins en est révélateur.

Antoine : « Ne sommes-nous pas, apparemment, insignifiants au regard de l’univers ? » C’est bien là le problème, au moins une centaine de milliards d’étoiles dans notre galaxie, probablement deux mille milliards de galaxies (là c’est plus difficile de les compter 🙂 ! Le dieu qui a créé tout cela a probablement d’autres chats à fouetter que d’observer quotidiennement l’humanité.

En guise de conclusions

Dance Fly : Dans nos sociétés industrielles et technologiques ces débats n’intéressent qu’une minorité d’individus, la religion ayant laissé place au productivisme et au consumérisme, système dans lequel le progrès technique est sacralisé et vient remplacer Dieu. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les théologiens comme les productivistes acceptent difficilement la critique et la remise en cause d’une croyance aveugle (en Dieu ou dans le progrès) et qualifient de militants dogmatiques des scientifiques qui osent formuler une critique argumentée de la religion (e.g. Dawkins) ou d’un système économique conduisant à l’effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique.

Rasi Zabolus : Il est impossible de prouver que le Père Noël n’existe pas. Du coup, il est raisonnable et mature d’y croire, « dans le doute ».

lmbmichel : Pour faire encore plus court, je m’en tiendrais à la phrase de Stendhal : « La seule excuse de Dieu, c’est qu’il n’existe pas ».

Wylless : L’homme a créé des dieux; l’inverse reste à prouver. (Serge Gainsbourg)

Itamarandiba : Que l’obscurantisme retourne à l’obscurité…

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Religions, un frein à notre réflexion

L’écologisme sera la religion du XXIe siècle

L’existence de dieu ? On s’en contrefout ! Lire la suite »

À chaque époque son brin de folie, ça passe

Sur ce blog biosphere, on essaye de faire progresser l’intelligence collective même si nous n’avons pas l’envergure d’un influenceur(se) ou d’un compte tiktok(qué). Nous sommes toujours très, trop sérieux dans nos analyses, mais de temps en temps on tâte l’humeur du temps qui semble trop souvent allergique à l’humour. Ainsi des mouvements woke, LGBTQIA+ et Jean Passe.

Lire, La religion woke contre l’écologisme

Laurent Carpentier et Aureliano Tonet (parité non respectée!) : Ici, c’est un linguiste tenant une conférence anti-écriture inclusive qui est arrosé d’urine ; là, une professeure qui écrit « chère madame » à ses élèves et se retrouve attaquée parce que le « chère » est jugé familier. Exit Brigitte Bardot dans le plus simple appareil roucoulant « Tu les aimes mes fesses ? Et mes seins ? ». C’est jugé « male gaze » (le regard masculin érotisant le corps des femmes), c’est de ne pas avoir mieux averties les étudiant(e)s du contexte, de n’avoir pas actionné de « trigger warning » (« avertissement en amont »)… Né sur les campus américains, le lexique « woke » (le « réveil » des consciences) a gagné l’université française. « Cancel culture » (dénonciation publique et annulation d’événements comme méthode de lutte), « safe place » (lieu où l’on ne tolère pas les comportements stigmatisants). Sur quel art, quel cinéma, quel théâtre, tout cela ouvre-t-il ? On sait bien ce que produit le “trigger warning” aux Etats-Unis : de l’injustice, de la censure,

Quand le wokisme est arrivé, j’étais plein d’espoir, cela allait apporter de l’air frais, témoigne le plasticien Jean-Luc Verna, puis c’est devenu une idéologie, et enfin du marketing. Cela donne des groupes fermés, beaucoup d’entre-soi, les queers avec les queers, les racisés avec les racisés. Ces gens non binaires ont une vision très binaire. Quid du droit au flou ? Je n’en peux plus des “alphabet people” [référence à l’acronyme LGBTQIA+ : lesbiennes, gay, bisexuels, transexuels, queer, intersexe, asexuel et + si affinités]. C’est le monde d’Internet, des catégories, qui crée de la souffrance pour ceux qui n’entrent pas dans le cadre… Tout ça, ce sont des élèves qui érigent des pyramides de pouvoir. Plus ils réclament de l’horizontalité, plus ils recréent de la verticalité. » Jean-Luc Verna n’est pas du genre à se cacher derrière son petit doigt : « A Cergy, mes collègues blancs, hétéros, de plus de 50 ans, rasent les murs. Ils sont considérés comme des agresseurs potentiels, suppôts du patriarcat.  Moi qui suis une vieille pédale maquillée, qui leur ai pavé le chemin, j’ai senti du flottement quand j’ai dit qu’avant d’être homosexuel, j’étais un homme, et avant d’être un homme, un artiste. Que je n’étais pas fier d’être homosexuel : je ne l’ai pas choisi, comme je n’ai pas choisi d’être blanc. Et que j’accepterai de porter le drapeau arc-en-ciel lorsqu’il comprendra une couleur pour les hétérosexuels… »

Latiniste et helléniste, Pierre Vesperini, ’historien ne nie pas un fossé entre des professeurs « engourdis » et des étudiants « démunis », les premiers prisonniers d’un « savoir sacralisé et sclérosé », les seconds manquant de recul, faute d’avoir reçu « un enseignement suffisamment riche pour les initier à la complexité de l’histoire de la culture européenne ». Entre un paternalisme qui regarde le monde d’un point de vue dominant et des slogans qui simplifient, le vrai sujet est là : celui de la complexité..

Commentaires réveillés sur lemonde.fr

Jean Pavée : Vesperini fait un bon constat. L’inculture généralisée de cette génération ne leur permet pas d’appréhender la complexité du monde et de l’âme humaine. Le désastre risque d’être étendu quand s’y joint ce retour de l’ordre moral empêchant tout esprit critique. Les relations amoureuses vont se dégrader en relations contractuelles entre individus, les élans fantaisistes et sensuels ne seront plus spontanés et devront faire l’objet de discussions préalables. Tout cela parce que des névrosés ne trouvent pas d’autres moyens de régler leur mal-être qu’en imposant leurs sublimations dictatoriales aux autres.

Pile Oufasse : C’est le syndrome de « l’accaparement du haut parleur » par une minorité agissante. Il est décuplé par la possibilité qu’elles ont, grâce aux réseaux sociaux, de se regrouper en nombre.

BEN1 : On est très loin de la réponse faite par Etienne Klein sur une chaîne internet répondant a la question  » quel conseil aux jeunes  » :  » instruisez-vous, ne participez pas à une société de l’affect et soyez courageux ». Et on est très près de ces étudiants états-uniens qui refusent tout débat parce que la mise en cause de leurs opinions les blesse profondément. Attitude qui est l’indice très inquiétant de la progression d’une « société de l’affect », qui tend vers l’anomie, composée d’individualistes, narcissiques, tentant désespérément de définir d’illusoires identités partielles.

Surtout : « MOI c’est MOI et c’est moi qui ai raison » : il s’agit d’une « toute puissance terroriste ». Le motif affiché est secondaire, voir illusoire. Ceux qui sont intimidés, et qui laissent interdire la parole, sont finalement contre la liberté d’expression des enseignants, des experts et des savants : ils portent une lourde responsabilité. Savoir que le pire (ce qui rend fou) est de ne pas faire la distinction entre les mots, les dessins, et les faits eux-mêmes. On peut prédire que d’ici peu, un acteur sera agressé parce qu’il aura eu sur l’écran tel comportement que le film voulait précisément dénoncer.

@chronos : Revisiter l’histoire avec une morale contemporaine c’est croire aux voyages dans le temps. Ce que la génération woke pense n’est d’aucun intérêt. Ils sont comme les talibans qui détruisent les bouddhas ou les chrétiens du 4eme siècle qui brûlaient la bibliothèque d’Alexandrie.

pierre guillemot : Nostalgie. J’imagine ce que François Cavanna aurait écrit là dessus dans Hara Kiri pour se moquer des étudiants en cinéma qui refusent de regarder un vieux film parce que ça pourrait souiller leurs âmes pures et fragiles.

Jean Pavée : C’est pour cela que le grand capital se frotte les mains de voir les aspirations révolutionnaires juvéniles se focaliser sur de telles billevesées névrotiques.

Christiane D. : Il faut être patient, le wokisme est à la mode en ce moment mais cela passera et sera remplacé par une autre marotte.

Pierre Boulle : A lire cet article, on en viendrait à penser que 100% de la jeunesse étudiante épouse le discours et la posture « woke ». Comme si tous étaient déconstruits et hyper sensibles, ultra puritains sur ces sujets. J’ai à la maison trois exemplaires, de cette génération, aucun ne ressemble à ce que vous donnez à voir. Combien d’étudiants n’osent rien dire, effrayés qu’ils sont par la furie des militants ? Je me souviens des AG lors des manifestations étudiantes (fin 80, début 90) les groupes militants avaient des techniques bien rodées pour occuper le terrain et imposer leur discours. Et quiconque exprimait la moindre nuance ou essayait d’apporter la contradiction était ostracisé, exclu du groupe.

Klaatu Vanuatu : On attend avec impatience de voir quelles œuvres renversantes va produire cette génération de révoltés.es. Un guéridon aux pieds masqués de napperons?

Iphigenie : Les jeunes français préfèrent se demander si le contrat de location d’un studio à 1200€ par mois à Paris est écrit en langage inclusif, plutôt que d’interroger le rapport de force économique qui arrive à ce niveau de loyer.

À chaque époque son brin de folie, ça passe Lire la suite »

Foisonnement du religieux écolo

« La crise environnementale n’est pas seulement au-dehors, mais aussi au-dedans de nous » écrit Michel Maxime Egger, fondateur du Laboratoire de la transition intérieure. La crise climatique est venue accentuer une forme de millénarisme et d’ambiance apocalyptique qui porte en elle une nécessité de conversion à un autre imaginaireLe mouvement s’observe à double sens : une spiritualisation de l’écologie, et une écologisation du religieux. Pour affronter l’écoanxiété qui assaille les gens conscients, un nombre croissant de personnes se tournent vers divers rituels de reconnexion à la nature. Et se bricolent une spiritualité sur mesure, censée les aider à transformer le monde, ou du moins leur rapport à celui-ci.

Valentine Faure : Plusieurs sites consacrés au « travail qui relie » énoncent ainsi la problématique à laquelle ce « TQR » entend répondre : « Comment aller à la rencontre de notre découragement et de notre impuissance face à l’ampleur de la crise écologique et sociale, pour les transformer en engagement créatif ? Comment renforcer nos racines pour nous soutenir nous-mêmes, les autres et la Terre ? » Au cœur du travail se trouve l’idée de « reliance » : il s’agit de « nous reconnecter à nous-mêmes, à notre propre imaginaire, aux autres êtres vivants, à l’invisible, au sacré. Mais à chacun de se faire sa propre idée, on n’est pas dans un dogme. Le travail qui relie est l’une des nombreuses pratiques spirituelles associées à l’écologie. Il en existe une foule d’autres : bains de nature, marches du temps profond, méditations en quête de son identité profonde, remerciements à la Pachamama (la Terre mère), jeûnes pour la Terre…Il n’y a pas de bloc de croyances, pas de mouvement coordonné, mais un ensemble de valeurs et d’aspirations communes autour de quelques invariants : un rejet de la dualité homme-nature, esprit-matière ; une fascination pour les peuples premiers ; une défiance vis-à-vis de ce que Pierre Rabhi appelait « l’obscurantisme moderne »… Le « verdissement » de l’Eglise s’est manifesté avec force en 2015, dans l’encyclique Laudato si’ – sur « la sauvegarde de la maison commune » – du pape François, qui a choisi son nom en référence à saint François d’Assise, « l’homme qui aime et préserve la Création ». L’erreur serait de prendre cette écospiritualité pour une fin : j’ai trouvé la paix intérieure, la nature me fait du bien. Ça, c’est du développement personnel, mais comment aller bien dans un monde qui va mal. Pour les écologistes, la transition intérieure est, au contraire, évidemment vectrice d’une transformation du monde.

Le point de vue des écologistes

Je trouve plutôt bénéfique de chercher à retrouver une certaine spiritualité dans nos sociétés qui en sont tristement dépourvues. Nos cérémonies de passage, naissance, mariage, décès sont réduites à leurs portions congrues ou irréalistes si on pratique une religion traditionnelle. En accroissant notre emprise sur le monde, en éliminant de notre quotidien tous les espaces (vraiment) sauvages, nous nous sommes enfermés dans une culture quasi-exclusivement humaine, jusqu’à oublier trop souvent que nous faisons partie intégrante de la Nature et de l’Univers. Aujourd’hui que le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité nous rattrapent, il est temps de nous souvenir que la vie est mystérieuse et que nous avons un devoir « sacré » de la préserver. La notre et celle des créatures avec qui nous partageons la vie.

La politique ramène toujours à des conceptions religieuses au sens de « ce qui nous relie » et fait société. Pour qu’un groupe conserve une cohésion interne, il ne doit pas dépasser 150 individus. Comment faire au-delà alors qu’un pays comme la Chine compte par exemple plus de 1,4 milliards d’habitants ? Il s’agit d’instaurer une histoire commune, une fiction qui va servir de mythe fédérateur. Nous avons donc inventé des récits comme la Bible, imaginé des sauveurs suprêmes comme Jésus Christ ou Xi Jinping ou mondialement imposé « les lois » du marché. Nous nous dirigeons de plus en plus fermement aujourd’hui vers un nouveau mythe fédérateur, l’écologisme. Si tout se passe sans trop de mal, le culte de la Terre-mère va se développer tout au cours du XXIe siècle. Toute religion est une construction sociale élaborée pour résoudre un problème. Notre problème aujourd’hui, c’est la détérioration brutale de notre milieu de vie par nous-mêmes.

Nos article antérieurs sur ce blog biosphere

16 août 2022, Religions, un frein à notre réflexion

30 avril 2021, Demain l’écologisme sera la religion commune

3 juin 2020, L’écologisme sera la religion du XXIe siècle

1er mars 2020, Biosphere-Info, écologisme et religions (synthèse)

18 février 2020, L’écologisme concurrence les religions

22 août 2019, Spiritualité, religion et écologie (Arturo Escobar)

25 juillet 2019, L’écologie a besoin d’une spiritualité (Satish Kumar)

15 avril 2019, Rejoignez notre Alliance des gardiens de Mère Nature

3 août 2018, Religion et écologie commencent à faire bon ménage

4 juillet 2018, La religion écologique n’est pas une religion

28 février 2015, Une religion pour la terre-mère est-elle dangereuse ?

21 septembre 2014, Religion catholique et écologie : comparaison papale

29 décembre 2009, notre Terre-mère Pachamama

16 septembre 2009, bien-être et religion

22 décembre 2008, quelle religion pour le XXIe siècle ?

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