sciences et techniques

non à la fécondation in vitro

L’instinct maternel n’existe pas, avoir des enfants n’est pas un droit sans limites. En quoi par exemple la lutte contre la stérilité améliore-t-elle les  relations de l’humanité avec notre Terre-Mère ? La page Planète* consacre pourtant une page entière au britannique Robert Edwards, nouveau prix Nobel de médecine pour le développement de la fécondation in vitro. Que disent les scientifiques ?

René Frydman, « père » d’Amandine, premier bébé-éprouvette français en 1982, conçoit bien que la procréation médicalement assistée soulève une série de problèmes de nature éthique. Mais comme René Frydman est un scientifique au service de la technique, il n’a plus de repères si ce n’est les moyens de son financement ou l’ambition de sa notoriété. Tout devient alors possible dans le monde des riches : « Avec une dizaine d’embryons humains conçus in vitro, nous savons maintenant obtenir une lignée stable et immortelle de cellules souches. Imaginons que nous soyons capables de les faire se transformer in vitro en ovocytes ou en spermatozoïdes, pour un seul individu le nombre de descendants conçus in vitro n’aurait plus de limite. Il s’agit ainsi d’obtenir une forme d’immortalisation de la fertilité. » René Frydman n’envisage qu’une seule contrainte : il trouve impossible de remplacer la présence d’une mère pendant la durée de gestation et rejette ainsi le projet de créer un utérus artificiel ! Les présupposés des technolâtres se nichent dans les détails.

Jacques Testart a été le co-auteur avec René Frydman du bébé expérimental Amandine. Dans son livre de 2006, « Le vélo, le mur et le citoyen », Jacques Testart poussait un cri de colère : une recherche finalisée crée immédiatement le maquignon derrière tout chercheur qui trouve. Après avoir initié la stratégie des mères porteuses qui permet à une femelle remarquable de faire naître plusieurs veaux chaque année en transplantant dans les matrices de vaches ordinaires des embryons sélectionnés, il avait compris l’inanité de  sa tâche : en 1972, les excédents laitiers sont généralisés en Europe ! Il avait alors aidé à résoudre l’infécondité des couples humains. Avait-il enfin compris qu’on ne pouvait penser la recherche-développement en faisant l’impasse sur ses conséquences sociale-écologiques ? Non. Il a combattu les plantes génétiquement modifiées, pas les humains artificiellement créés. Quand Jacques Testart parle des couples séduits par la fivète (FIV, fécondation in vitro), il fait preuve d’une conception très limitée  de la démocratie : « Toutes les considérations du genre « Faut-il forcer la nature ? », « Il y a l’adoption ! », ne méritent d’être réfléchies que par les couples stériles eux-mêmes. L’important est de reconnaître la légitimité de la demande d’enfant formulée par un couple ». Jacques Testart fait du désir d’enfant une nécessité historique : «  Il n’y a ni caprice ni perversion, seulement l’expression ancestrale d’un désir obscur et partagé. On peut convenir que la fivète est une expérience, mais il n’y a aucune raison de la refuser aux demandeurs inféconds ».

Ces raisonnements non scientifiques révèlent des présupposés éthiques reposant sur la croyance que la stérilité, c’est le mal absolu. Mais le traitement de la stérilité n’est pas fait pour le bénéfice d’un enfant qui naîtra dans un monde déjà surpeuplé, mais pour le seul bénéfice de parents qui se refusent à assumer leur stérilité. Du point de vue écologique, il n’y a rien à gagner dans la manipulation du vivant quand cela touche les mécanismes de l’évolution (stérilité d’un couple, cohésion génétique des espèces…). Il faut savoir refuser de faire une partie de ce que la technique nous permet de faire, il faut retrouver le sens des limites.

* LeMonde du 6 octobre 2010, Le père de la fécondation in vitro Nobel de médecine

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agir sans l’avis des scientifiques

Le principe de prévention est mis en oeuvre sur la base d’expériences théoriques ou pratiques. Le risque est avéré, il peut être démontré par la communauté scientifique. Avec le principe de précaution, le risque est non avéré. Les autorités publiques ont l’obligation d’agir sans que le risque redouté ne puisse être démontré. Le principe de précaution ne se réduit donc pas à une décision d’experts surplombant la population intéressée, mais appelle un processus de participation des personnes concernées. Mais qui est en position de savoir et d’agir ? Surtout quand il s’agit de risques cachés et d’enjeux globaux, organismes génétiquement modifiés, ondes électromagnétiques, nanomatériaux, gestion des déchets nucléaires ultimes… Il ne suffit pas d’écrire : « Le principe de précaution appelle une démarche d’évaluation complexe. »*

Quelle était donc la pratique des gouvernants avant que l’idée de précaution ne voie le jour ? Mettaient-ils en place des politiques de prévention ? Pas du tout, ils attendaient simplement que la catastrophe arrive avant d’agir. Alors que depuis vingt ans nous connaissons parfaitement le risque lié au réchauffement climatique, la vérité consiste à dire que nous n’avons strictement rien fait. Non seulement la peur de la catastrophe à venir n’a aucun effet dissuasif, non seulement la logique économique continue de progresser comme un rouleau compresseur, mais aucun apprentissage n’a eu lieu. Comme l’analyse Jean-Pierre Dupuy**, la première des menaces dépasse la sphère humaine car elle tient à la complexité des écosystèmes. Cette complexité leur donne une extraordinaire et remarquable résilience aux chocs. Mais cela ne vaut que jusqu’à un certain point seulement. Au-delà de certains seuils critiques, ils basculent brusquement vers autre chose, formant d’autres types de systèmes qui peuvent avoir des propriétés fortement indésirables pour l’homme. Les signaux d’alarme ne s’allument que lorsqu’il est trop tard.

En conséquence, le débat démocratique au sujet des nouvelles menaces doit porter sur les limites que les sociétés industrielles vont devoir s’imposer à elles-mêmes. Si nous étions sages puisque précautionneux, nous limiterions notre savoir-faire aux techniques conviviales qui ne risquent pas d’avoir d’effets en chaîne. Cela veut dire supprimer le moteur à combustion à énergie fossile, les OGM, les OEM, les nanotechnologies…

* Robert Delorme, Prévention ou principe de précaution ? Une question insoluble scientifiquement (LeMonde du 24 septembre)

** Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé (quand l’impossible est certain) (Seuil, 2002)

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le vélo, plus rapide qu’une auto

Selon Grégoire Alix*, le vélo est plus rapide que la voiture en ville pour les trajets jusqu’à 5 km. Il aurait du ajouter que si on calcule sa vitesse généralisée, le vélo est pratiquement toujours plus rapide que la voiture.

L’automobiliste calcule superficiellement sa vitesse de déplacement en ne prenant en compte que la distance parcourue et le temps qu’il est resté au volant, soit un certain nombre de kilomètre par heure de conduite. Il pense donc que sa voiture est un mode de transport rapide et efficace. Mais pour avoir le droit de s’installer au volant, il lui a fallu consacrer un grand nombre d’heures de travail pour amortir l’achat de son véhicule et payer tous les frais inhérents à son fonctionnement (plein d’essence, réparations …). Si on divise le nombre moyen de kilomètre parcouru dans l’année par la durée réelle qui permet de couvrir le coût total (les heures de travail qui s’ajoutent au temps de déplacement), on obtient la vitesse généralisée, et non l’apparence de la performance. Un tel calcul qui met en relation le salaire horaire d’une personne et le modèle de véhicule qu’elle utilise permet de montrer que la voiture va moins vite qu’une bicyclette. Si l’absurdité de la condition d’automobiliste n’apparaît pas aux yeux de la classe globale, c’est qu’on valorise le sentiment de vitesse sans faire de lien avec le temps de travail nécessaire pour jouir de sa voiture.

De plus la possession d’une voiture entraîne l’éloignement croissant entre les lieux de travail et les lieux de vie, ce qui entraîne l’allongement des distances ; un cercle vicieux s’installe, on travaille en ville et on vit à la campagne, on fait ses courses au loin, les nécessités de la vie familiale et sociale multiplient les déplacements, il faut donc une (ou plusieurs) voiture. Bien plus, il faudrait ajouter à ces coûts personnellement assumés l’épuisement des ressources non renouvelables qui n’est pas encore comptabilisé dans le prix du pétrole et l’augmentation de l’effet de serre qui va pénaliser les générations futures. Que ce soit en argent, en énergie physique, en usure de matériaux, en risques et dégâts écologiques, le coût des incréments de vitesse croissent plus rapidement que la vitesse elle-même.

C’était « Nos commentaires biosphèriques » à propos du Monde

*article de Grégoire Alix, la mobilité sans voiture, une révolution au ralenti (22 septembre 2010)

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le laptop pour tous ?

La technique ne résout par les problèmes, elle crée les problèmes. Depuis 2007, l’objectif de l’OLPC (one laptop per child) était de changer le monde. Comment ? Par l’intermédiaire d’un ordinateur portable extrêmement simple et robuste, vendable exclusivement à des gouvernements pour les diffuser auprès des enfants. Il faudrait en effet, selon l’informaticien américain Nicholas Negroponte, impliquer les enfants qui trouveront par ordinateur interposé une solution aux problèmes de pauvreté, de guerre, d’environnement ! Rien de plus facile puisque le laptop permettrait d’apprendre à apprendre en accédant à toutes les encyclopédies en ligne de la planète !! Aujourd’hui l’OLPC procure pour 142 euros pièce le petit bijou aux élèves des régions difficiles d’accès du Pérou. LeMonde du 5 août (« un projet pilote a permis d’améliorer les performances scolaires ») présente cela comme une avancée…sauf que certains villages sont sans électricité. Régler le problème par des panneaux solaires nous cache l’essentiel.

Quelle est en effet l’utilité d’un ordinateur quand vous vivez dans une hutte en terre et que l’avenir dans une ville ne fait que grossir les bidonvilles ? La capitale du Pérou, Lima, concentre déjà un tiers de la population du pays. C’est devenu une mégalopole extrêmement polluée de 9 millions d’habitants qui connaît une ségrégation importante entre les habitants de ses différents quartiers. Où sera l’emploi pour les enfants scolarisés par Internet interposé ? De plus le laptop vert fluo véhicule principalement un message occidentalisé alors que, dans les sociétés traditionnelles, la sagesse et la connaissance se transmettent de génération en génération. L’enthousiasme des parents devant ce petit bijou est donc bien mal placé. En définitive, le destin préparé par la technique informatique pour ces enfants, c’est uniquement le rejet de leur milieu d’appartenance et l’obligation de courir après un emploi très incertain. Dans une Biosphère de plus en plus réduite et malmenée, la technique ne peut amener une vie meilleure. C’est au contraire l’enracinement dans un écosystème local qui donnera les moyens d’une survie durable.

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nos techniques ne sont pas durables

Techniques anciennes ou techniques modernes ? Le débat est lancé et va prendre de l’ampleur avec la systématisation des crises écologiques. Ainsi l’Unesco parraine la création d’un institut international des savoirs traditionnels à Florence. Mais un musée qui se contente de transmettre la mémoire, avec un espace de loisirs et des bateaux électriques (LeMonde du 11-12 juillet), ne correspond pas du tout à l’enjeu. Bientôt le temps ne sera plus à l’accueil des touristes, mais à la réappropriation concrète des savoirs artisanaux qui permettaient de faire beaucoup avec peu. Le président de cet Institut constate d’ailleurs : « Le modèle économique actuel est fondé sur la destruction accélérée des ressources de la planète. L’innovation technologique, contrôlée par de grands groupes, devient un adversaire de l’homme. Les innovations anciennes ou à venir doivent être au service d’un monde durable. » En fait Pietro Loreano redécouvre un débat qui avait déjà eu lieu dans les années 1960, techniques douces contre techniques dures.

Voici un  tableau comparatif du Nouvel Observateur de juin-juillet 1972, « spécial écologieLa dernière chance de la Terre » :

Société à technologies dures

Communautés à technologies douces

Grands apports d’énergie

Matériaux et énergie non recyclés

production industrielle

priorité à la ville

séparé de la nature

limites techniques imposées par l’argent…

Petits apports d’énergie

matériaux recyclés et énergie renouvelable

production artisanale

priorité au village

intégrée à la nature

limites techniques imposées par la nature…

 La technologie utilisée doit être douce, douce à l’usage, douce à la reproduction du savoir-faire, douce à la Nature. Ce n’est pas le cas de l’immense majorité des techniques actuelles…

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faire ou ne pas faire confiance aux experts ?

Les experts ne sont pas au-dessus de tout soupçon. Prenons l’exemple du rapport très controversé de l’Académie de médecine sur les ondes. Cette Académie jugeait dangereuse une baisse des normes d’exposition aux ondes, alors que cette baisse ne pouvait, en toute hypothèse, qu’être favorable à la santé humaine. Parmi les rapporteurs, on comptait plusieurs membres en copinage avec les opérateurs, particulièrement Bouygues Telecom, ainsi que deux personnes extérieures au sujet. Ce type de comité est-il de nature à  délivrer l’avis des sommités médicales sur un sujet de santé publique ? Autre exemple,  l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), dont les avis sont déterminants pour les autorisations de commercialisation et de culture des OGM. Certains experts sont liés aux multinationales du secteur et la Commission européenne vient d’annoncer qu’elle allait reconsidérer leur sélection. Il n’y a que les experts du climat dont plusieurs enquêtes indépendantes viennent de montrer qu’ils avaient été accusés à tort par les climato-sceptiques : il n’y a en définitive aucune erreur significative dans le rapport du GIEC (LeMonde du 9 juillet).

Car le maître-mot est là, « l’indépendance » des experts. Or le vocable « technosciences » renvoie à une mutation profonde des rapports entre science et technique, à un renforcement des liens qui se font plus étroits. Il se réfère à un monde où l’emprise de l’industrie sur la science est toujours plus pressante. Un monde où le savoir-faire prend le pas sur le savoir et où la maîtrise de la nature prime sur la connaissance. La colonisation des organes d’expertise nationaux et internationaux par des personnes venues du secteur industriel et y retournant, en application du principe des « portes tournantes », a des conséquences très lourdes sur les choix qui sont faits par les pouvoirs publics et favorise la manipulation des opinions. Alliés objectifs des lobbies industriels, certains scientifiques entretiennent de plus une confusion systématique entre avancées scientifiques et progrès. Mais cette collusion entre scientifiques et entreprises ne joue que pour l’introduction de nouveaux produits ou de nouvelles technologies susceptibles de profit sur le marché. Par voie de conséquence seul le domaine marchand, celui de l’application des technologies, est en cause. Comme le climat mondial à venir n’intéresse pas les entreprises (qui à la limite peuvent y voir seulement un profit potentiel), les experts du climat restent donc au-dessus de tout soupçon.

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le principe de précaution contre l’irresponsabilité

Le chlrodécone est un « scandale sanitaire », mais c’est aussi la preuve que sans application du principe de précaution, il y a irresponsabilité des producteurs. Pourquoi se gêner d’ailleurs, l’Etat agit ensuite pour essayer de limiter les dégâts. Ainsi il pourrait « fournir à la population la possibilité de connaître son degré d’exposition au pesticide » (éditorial du Monde du 24 juin). Nous estimons que l’Etat (les contribuables) n’a pas à réparer les méfaits entraînés par le productivisme agro-industriel. Il faut que le principe de précaution s’applique a priori à touts les activités humaines qui impliquent la mise sur le marché de nouveaux produits, ou de produits déjà en circulation mais non encore suffisamment analysés par de véritables scientifiques sans aucun lien avec le monde économique. Quelques phrases d’un livre récent qui permettent de saisir les données essentielles du débat :

« Comment comprendre la guerre déclarée par l’Académie des sciences au principe de précaution qui exige la recherche scientifique de réponses aux questions posées par les avancées technologiques ? Les rapports sont préparés par un petit nombre de membres dont certains entretiennent des rapports étroits avec l’industrie.

« Pour les géants industriels, si les connaissances ne permettent pas de connaître les risques de leurs produits mis sur le marché, il va de soi qu’ils ne sauraient en supporter les conséquences. A tous les coups, ils gagnent.

« Les opposants au principe de précaution seraient plus crédibles dans leur démonstration s’ils acceptaient d’assumer la responsabilité liée au risque inhérent à la mise sur le marché de tel ou tel produit. Mais il n’en est rien, la société contemporaine repose sur le principe du cobaye/payeur.

« Le principe de précaution ne s’applique évidemment pas à la recherche fondamentale, ni même à la recherche appliquée. Il ne joue que pour la mise en place de nouveaux produits ou de nouvelles technologies susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement et/ ou sur la santé humaine. Par voie de conséquence seul le domaine marchand, celui de l’application des technologies, est en cause.

« Loin d’entraver la recherche, le principe de précaution apparaît comme un principe d’incitation à obtenir le plus rapidement possible les réponses aux questions qui restent posée du fait de l’incertitude scientifique. C’est donc un accélérateur de recherche.

« On pourrait dire qu’entre le chlordécone, l’amiante, les PCB et le bisphénol A, la France est l’un des pays qui applique le moins le principe de précaution.

in « Sans le nucléaire on s’éclairerait à la bougie (et autres tartes à la crème du discours technico-économique) » de Corinne Lepage et Jean-François Bouvet.

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principe de précaution ou principe d’irresponsabilité ?

Fallait-il adopter le principe de précaution sur le chlordécone ? Le chlordécone est un produit phytosanitaire, pesticide de la famille des organochlorés. C’est un polluant organique persistant (POP), non biodégradable et très toxique pour l’homme à travers des effets tels que l’apparition de problèmes neurologiques ou la délétion de la spermatogenèse. Récemment une étude  a montré que ce perturbateur endocrinien était responsable d’un accroissement significatif du risque de cancer de la prostate. La demi-vie (délai au bout duquel la moitié de la quantité présente aura disparu) du chlordécone dans le sol est de six siècles. Cette molécule synthétisée pour la première fois en 1952 a été commercialisée dès 1966 aux Etats-Unis sous le nom de Képone. En 1976, ce pesticide est interdit aux Etats-Unis car son caractère dangereux est révélé par l’apparition d’effets toxiques sur les employés d’une usine de production et par la pollution de l’environnement proche de cette usine. Le Centre international de recherche contre le cancer a classé la chlordécone comme « cancérogène possible » pour l’homme dès 1979.

                Pourtant cet insecticide n’a été interdit en métropole qu’en 1990 et utilisée en Martinique et en Guadeloupe depuis 1973, par dérogation jusqu’en1993. LeMonde du 23 juin 2010 titre : « Aux Antilles, le scandale sanitaire du chlordécone ». La pollution durable des sols et l’exposition de la population avec  augmentation des cancers est avérée. Mais sur la même page Planète, un autre titre prend le problème  à l’inverse : « Le débat s’engage sur le principe de précaution ». On ressent un certain doute sur la validité du principe de précaution. Le professeur Alain Grimfeld, président du CPP (comité de la prévention et de la précaution), insiste sur la prise en compte du rapport « coûts-bénéfices », absent de la formulation actuelle du principe dans la Charte de l’environnement. Nous retrouvons l’idée de « coût économiquement acceptable » explicitement formulée par d’autres. En fait beaucoup de scientifiques et de politiques, porte-paroles des lobbyistes, soutiennent le principe d’irresponsabilité. On comprend dans leurs propos que l’économique devrait primer sur l’enjeu écologique et sanitaire. D’où le scandale du chlordécone en France, après bien d’autres scandales. On pourrait dire qu’entre le chlordécone, l’amiante, les PCB et le bisphénol A, la France est l’un des pays qui applique le moins le principe de précaution.

                Notons que la Cour suprême des Etats-Unis vient d’autoriser la luzerne transgénique de Monsanto, donnant tort à un groupe d’agriculteurs bio alors que les études d’impact des OGM sur l’environnement n’avaient pas été faites. Toujours le principe d’irresponsabilité contre le Principe de précaution !

http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2010/06/22/la-cour-supreme-des-etats-unis-autorise-la-luzerne-transgenique-de-monsanto_1376786_3244.html

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pour en finir avec les OGM

Après avoir tout voulu autoriser, libre-échange et OMC obligent, nous sommes en passe de tout interdire. Alors notre époque est devenue schizophrène ; ainsi la commission européenne veut multiplier les autorisations de plantes transgéniques, mais les Etats seront libres de les interdire ! (LeMonde du 10 juin). Que penser pour retrouver la raison ?

Il ne faut pas avoir des OGM une vision centrée sur la valorisation des bio-ingénieurs européens ou le respect des lois de la compétitivité internationale : il faut regarder ce que les OGM entraînent structurellement. En fait les OGM ne sont que l’aboutissement ultime d’un processus de dépossession des paysans de leur propre savoir : ce qu’il faut planter est fabriqué dans un laboratoire lointain adossé à un système financier sur lequel il n’y a plus de prise possible. Cette évolution a commencé bien avant les OGM, avec les hybrides. Jusqu’au XVIIIe siècle, l’agriculteur sélectionnait lui-même les variétés les plus résistantes, dont il récoltait les semences pour l’année suivante. C’était un cycle autogéré, même si certaines semences pouvaient être achetées Puis l’activité du sélectionneur est devenue un métier à part entière. Afin de protéger les nouvelles créations, un Certificat d’obtention végétale (COV) fut créé. Tout agriculteur devait utiliser les semences proposées par les catalogues officiels de semences. En France, 90 % des courgettes hybrides F1 sont aux mains de trois grands groupes semenciers : Syngeta, Limagrain et Monsanto. Cinq multinationales semencières possèdent 75 % des semences potagères et dix groupes détiennent 50 % de toutes les semences mondiales. L’enjeu est donc de taille, c’est le contrôle du système alimentaire mondial. L’agriculteur ne peut plus sélectionner ses meilleures semences car la commercialisation de ses récoltes lui est désormais interdite, celles-ci étant issues de semences non autorisées.

Se placer dans une perspective écologique implique d’adopter une vision non spécialisée de la biosphère, d’essayer de comprendre comment ses différentes composantes interagissent les unes avec les autres selon des modalités qui doivent tendre à l’équilibre et perdurer à travers les années. Si nous revenons à l’exemple agricole, le début des ennuis commence avec l’abandon de la polyculture quasi-autonome qui faisait du paysan quelqu’un qui maîtrisait tout un ensemble d’interdépendances. La spécialisation de la monoculture soumet l’agriculteur aux marchands et au marché, et alors tout s’enchaîne, la disparition des semences paysannes, la recherche de productivité, l’exode rural, la mécanisation forcée pour s’occuper de surfaces de plus en plus grandes, l’obligation des pesticides dans un milieu fragilisé par son homogénéité, l’achat des hybrides, la dépendance généralisée de l’exploitant agricole pris en tenaille entre les fournisseurs et les centrales d’achat, la baisse des revenus agricoles, etc. Comme l’impérialisme des semenciers signifie paupérisation, inégalités et dépendances alimentaires, la ré-appropriation des semences par les paysans est devenu absolument nécessaire. Il en va de notre souveraineté agricole, de notre sécurité alimentaire.

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OGM, l’infestation de punaises

Le temps est révolu où l’Eglise dictait sa loi à la société. Or le temps est advenu où la Techno-science dicte sa loi à la société ; même en Chine, où 96 % du coton est déjà transgénique ! Ce coton Bt est efficace pour détruire une noctuelle, permettant ainsi à une niche écologique de se libérer. Comme la nature à horreur du vide, les miridés (ou punaises) deviennent une infection. On ne sait pas encore si les bénéfices sur l’exploitation du coton n’ont pas été effacés par les dégâts occasionnés sur les autres cultures (LeMonde du 15 mai). L’évaluation d’une technologie de masse ne peut donc relever que d’un contrat social, au terme d’un large débat. Pourtant, ce sont les firmes semencières qui font la loi.

Lorsqu’en 1990 l’Union Européenne adopte une directive encadrant les essais de plantes transgéniques, les experts font tout pour limiter les effets de cette directive en France. Alors que la Directive 90/220 (Art. 7) prévoyait une information et une consultation du public avant un essai en plein champ et que l’assemblée nationale avait adopté en première lecture une transposition de la directive comprenant une telle consultation du public, Axel Kahn, alors président de la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) écrit dans LeMonde 27 mai 1992 : « Certaines des procédures envisagées dans les amendements semblent assimiler la construction d’un laboratoire de recherche à celle d’une centrale nucléaire. La conséquence inéluctable d’une telle crispation maniaque serait (…) le départ de notre pays des entreprises déterminées à relever un défi économique » Quelques semaines plus tard, le 13 juillet 1992, l’Assemblée Nationale adopte en seconde lecture une loi sur la dissémination des OGM qui est expurgée de toute consultation du public pour les essais au champ…

Loin d’être un simple problème de stratégie technico-économique entre les agricultures intensives européennes, américaines et chinoises, les plantes transgéniques posent toute une série de questions, qui sont d’ordre agronomique (gestion de filières séparées pour éviter le totalitarisme d’une technologie, etc.), environnemental (effets sur les écosystèmes et la biodiversité, etc.), sanitaire (bien que très incertains, les effets sur la santé ne sont pas sérieusement évalués) et surtout socio-économique (mise en dépendance des paysans, etc.). Les sciences sont citoyennes, ou bien elles ne sont qu’appendices de la société libérale capitaliste. Pour de plus amples informations, http://sciencescitoyennes.org/spip.php?article1442

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l’effondrement de notre société (suite)

Notre société a poussé la division du travail à son extrême, chacun de nous est  dépendant d’une suite de travaux parcellaires de plus en plus éloignés de notre lieu de vie et nécessitant une énergie fossile de plus en plus importantes. Tout peut s’effondrer brutalement comme un château de cartes. Joseph Tainter avait analysé l’effondrement de sociétés anciennes complexes, comme l’Empire romain ou la civilisation Maya. Voici ce que cela donnerait transposé aux sociétés modernes :

Lorsqu’une société se développe au-delà d’un certain niveau de complexité, elle devient de plus en plus fragile. Une simple crise du crédit aux USA entraîne déjà des conséquences mondiales. Les crises écologiques à venir sont porteuses d’une déstabilisation encore plus grande. Pourtant nous accroissons constamment notre complexité, prenons l’exemple de la santé. Comme les généralistes ne suffisent plus à satisfaire une demande de soins de plus en plus sophistiqués, nous construisons des  hôpitaux. Avec les progrès des techniques médicales, il faut installer des centres hospitaliers dans les villes, des services de plus en plus spécialisés, des appareillages de plus en plus onéreux. Les dépenses augmentent encore plus vite que le PIB. Comme l’hôpital commence à coûter trop cher, il faut mettre en place un système de cotisations sociales généralisées, et la financer en ponctionnant l’épargne de la population. Comme cela ne suffit pas, on soigne à crédit par l’emprunt pour couvrir le déficit de la sécurité sociale. Comme la population se plaint des charges croissantes, il faut faire payer de plus en plus de choses par les patients eux-mêmes tout en augmentant le nombre de fonctionnaires des impôts. Tout cela s’accompagne de plus de spécialistes, de plus de ressources à gérer, de plus de coercition – et, in fine, moins de retour sur l’argent dépensé.

Au bout du compte, on atteint un point où toutes les énergies et les ressources à la disposition d’une société sont nécessaires uniquement pour maintenir un niveau de complexité croissante dont le système de soins n’est qu’un des aspects. Puis, quand une crise économique systémique ou un blocage énergétique survient, les institutions complexes n’ont plus les moyens de survivre et les malades se retrouvent livrés à eux-mêmes. Alors émerge une société moins complexe, organisée sur une plus petite échelle, avec une médecine de proximité, si l’effondrement se passe en douceur…

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LE MONDE soigne ses écrans

Le quotidien LeMonde n’a consacré aucun texte à la Semaine sans écrans (22 au 28 mars 2010). Dommage ! Par contre les écrans ont été présents pratiquement chaque jour dans ses colonnes…

Lundi 22 mars : l’addiction aux écrans

Marc Landré passait jusqu’à 20 heures par jour sur des jeux vidéo. On compte en France 24,5 millions de personnes qui s’adonne à ce passe-temps, dont plus de 4 millions en réseau sur Internet. Cette addition sans drogue est modifiée par le discours qu’on tient sur les jeux vidés. Ce n’est pas une maladie naturelle, c’est une maladie sociale. Pourtant, en pleine semaine sans écrans, l’article du Monde Jeux vidéo, les phénomènes de dépendance sont mineurs minimise le phénomène !

Mardi 23 mars : publicités pour écrans

LeMonde, page 5, « L’efficacité aujourd’hui, c’est connecter les informations » ; IBM veut nous faire croire qu’elle rend ainsi les entreprises plus intelligents pour une planète plus intelligents. Cela ne fera disparaître aucun des problèmes écologiques fondamentaux que traverse notre biosphère !

LeMonde, page 30, « L’iphone possède toutes sortes d’applications pour vous aider ». Cet engin omniscient te rappelle même automatiquement à tes obligations (fonction 2Do). Maman, j’ai peur !

Mercredi 24 mars : Le Monde devient une « marque globale »

A partir du 29 mars, le journal de référence devient une marque de référence où le papier, le Web, l’iPhone et autres smartphones interfèrent. Quant le tout-écran domine, la « Semaine sans écrans »  est marginalisée. Vivement la grande panne d’électricité !

Jeudi 25 mars : Les écrans de la célébrité

D’abord il y a ceux qui ratissent le Net pour y trouver de quoi faire du fric. Ils trouvent, Jena Lee, seize ans. La chansonnette Quelque part passe sur Popstars, bingo. La chambre d’écho Internet fait le reste, aidée par une stratégie de communication finalisée sur Twitter et Facebook. Encore une starlette du moment qui sera bientôt chassée par une autre star des écrans !

Vendredi 26 mars : L’écran ordonne le silence

Sur les réseaux mobiles d’Ericsson, le trafic « données » a pour la première fois dépassé celui de la voix. C’est l’effet des smartphones et des clés troisième génération (3G). Après avoir chassé les livres, l’écoute dans les lieux de réunion, le silence des espaces publics, les écrans éliminent maintenant la voix, la conversation. Que restera-t-il des relations humaines ? Des sms et des textos !

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vivre sans écrans, c’est possible

La semaine sans écrans a eu lieu du 22 au 28 mars 2010. Vivre sans écrans est non seulement possible, mais nécessaire.

Une impasse : Il n’y a rien à faire. Seule porte de sortie ouverte à nos enfants : enfiler une combinaison munie de tous les bio-senseurs que la loi de Moore saura leur fournir afin de sentir, voir et toucher virtuellement, avaler une bonne dose d’euphorisant et partir chaque week-end pour le pays des songes avec la star préférée, là-bas sur une plage d’avant la sixième extinction, les yeux rivés aux écrans du casque, les volets fermés, sans passé et sans avenir.

Une nécessité : Le jeûne est une pratique qui pourrait être interprété dans un sens écologique. En s’abstenant périodiquement de nourriture, l’individu acquiert une force intérieure, une capacité de faire plus avec moins. Et cela peut s’exprimer dans d’autres domaines que la nourriture : jeûner par rapport à la voiture (réduire sa consommation d’essence), ou par rapport aux médias (période pendant laquelle on proscrit la télévision, Internet et/ou le téléphone portable). Cette cure volontaire de simplicité peut favoriser un nouveau lien avec la nature et faire apprécier les choses essentielles de la vie.

Un idéal : Sans écrans, on est quand même informé, on écoute la radio, on lit les journaux. Et les soirées, on aime les passer entre copains autour d’une table, avec du cidre, des rires, un jeu de cartes ou des jeux d’esprit.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran pervertit (les relations humaines)

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– L’agencement de la salle de séjour se fait autour de la télévision. Ce n’est plus un espace de rencontre, c’est devenu un lieu de projection.

– L’usage de l’écran favorise la communication indirecte. L’échange direct, de visu, la véritable rencontre, se raréfie. Nous vivons de moins en moins dans le monde et de plus en plus dans ses représentations imagées.

– Certains préfèrent téléphoner pour demander leur chemin plutôt que d’interpeller un passant.

– Qu’un ami vous tourne le dos d’un seul coup sans même s’excuser pour parler à son portable vous aurait paru odieux avant que l’intrusion  de cette technologie ne rende cette situation banale ?

– Vivre le présent dans un lieu donné, avec d’autres, ne suffit plus. Il faut toujours échapper à une réalité qu’on conçoit comme insuffisante.

– Google Earth ! Plus aucun lieu ne doit rester invisible. Nous nous sommes transformés en voyeurs tout-puissants doublés… d’exhibitionnistes.

– Ne pas posséder de GPS pour savoir comment se déplacer devient une tare.

– Le caméscope et l’appareil photo numérique entraînent une tendance à voir le monde au travers d’un viseur plutôt que directement.

– Les jeux vidéos nous font considérer la guerre comme attractive et grisante. Nous ferons sans doute la guerre comme si c’était un jeu vidéo. Il suffit déjà de voir comme les Américains présentent leurs guerres.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran chasse les livres

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Une personne consacre en moyenne 21 heures par semaine à la télévision et un peu plus de 10 heures aux autres écrans ; 53 % des Français déclarent ne pas lire de livres, chiffre en hausse chaque année.

– Au sein des sociétés maîtrisant l’écriture peuvent apparaître des facultés de pensée divergent ; avec la télévision le cerveau devient disponible pour ingurgiter des publicités.

– La dernière chose que souhaitent les entrepreneurs du Net c’est d’encourager la lecture lente, concentrée. Cela ne rapporte pas comme les publicités insérées dans les sites.

– La source lumineuse attire l’œil et l’écran déclenche une adhésion immédiate alors que la lecture nécessite une démarche, voir un effort, relevant d’une volonté.

– Des psychologues américains ont étudié la lecture sur écran, et opposent l’attention profonde propre à la lecture linéaire sur papier à l’hyper-attention qui prévaut à l’écran.

– Des chercheurs montrent que sur le Web vont souvent de pair l’excitation attentionnelle (qui se traduit par l’alternance des pics de forte et de faible concentration) et la désorientation cognitive (une perte du fil de sa pensée).

– Il serait même possible qu’à moyen terme, il devienne insupportable, y compris physiquement, de lire des livres pour tout un pan de la population.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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tout sur l’écran et rien dans la tête

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Les études sur l’encéphalogramme montrent que les stimulations mentales sont moins fortes lorsqu’on regarde la télé que lorsqu’on lit.

– En réduisant la rencontre avec autrui, la lecture, les perceptions sensitives et corporelles, nous appauvrissons notre approche de la vie et notre perception du monde.

– Dans ce monde de connexions électroniques généralisées et d’écrans omniprésents, la brièveté, l’immédiateté et la superficialité dominent. L’objectif social à atteindre est le zéro contestation sérieuse, le lien social proposé étant tellement ténu, si fragile et absolument réversible.

– La réduction du réel à l’image abolit toute distance nécessaire à la compréhension des choses. Les écrans produisent un modèle où tout doit être disponible immédiatement. Or l’accession au savoir ou l’appréhension d’une problématique se font dans le temps, à travers une démarche personnelle parfois difficile.

– Les médias saturent nos perceptions alors que comprendre et analyser nécessite d’être capable de s’éloigner du monde et de sa clameur, dans une certaine solitude.

– Sur le plan politique, la prédominance de l’image a chassé les discours structurés et  complexes, fondés sur une vision du monde globale et porteuse d’un projet  collectif.

– Des acteurs sociaux à l’individu, tout le monde cherche avant tout à visibilité ses actes plutôt qu’à agir véritablement. Nous assistons à la spectacularisation du monde.

– Les écrans créent un monde narcissique qui passe la moitié de son temps à fabriquer des images de lui-même, et l’autre moitié à les contempler. Les photos numériques accélèrent ce processus de nombrilisme.

– Le neurophysiologiste Manfred Spitzer explique qu’un cerveau ne s’imprègne correctement des choses que s’il les découvre par le biais de plusieurs sens. Et, de ce point de vue, l’écran est bien pauvre en comparaison avec le monde réel.

– La prolifération des écrans et l’usage immodéré qui en est fait par des enfants de plus en plus jeunes, ne peut que contribuer à les éloigner du monde concret et de la nature pourtant indispensable à leur équilibre.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran est une drogue

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Nous nous sommes endormis dans un monde aseptisé, dans la sécurité de nos maisons, dans la chaleur de notre confort, bercés par des certitudes dont les écrans et les ondes nous gavent comme des oies dociles, un monde qui finalement nous laisse peu de liberté, peu d’espace, peu d’initiative.

– L’œil s’attache à l’écran avant même toute considération de contenu ; peu d’excitants visuels de notre environnement disposent d’un tel pouvoir de focalisation.

– Quand on regarde la télé ou un ordinateur, on constate une baisse de l’activité cérébrale. L’appareil nous met dans un état réceptif passif.

– Comme le montrent les expériences, regarder un écran met en sommeil l’intellect, ramollit physiquement et – contrairement à ce que l’on pense communément -, ne repose pas du tout. 

– Le lien qui unité le téléspectateur à son téléviseur ou l’usager à son ordinateur est de nature hypnotique.

  On ne veut plus éteindre son écran par crainte que l’effet de relaxation puisse diminuer. Regarder la télé amène à regarder la télé plus encore.

– Quand l’écran ne brille pas, le réel me paraît terne : il ne bouge pas.

– Finalement des téléphones portables, pour quoi faire ? « Allô, c’est moi. J’suis dans le bus. J’arrive. A tout de suite. »

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, éteindre ton ordinateur…

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l’invasion des écrans

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– En janvier 2010, les Français de 4 ans et plus regardent la télévision en moyenne 3h50 par jour.

– La technologie des écrans plats a considérablement accru leur présence. Depuis une décennie, ils ont envahi tous les espaces publics : aéroports, gares, bureaux de poste, salles des professeurs, transports. Le temps de la contemplation du monde, de l’observation des autres, de l’introspection et de la réflexion disparaît.

– Depuis une décennie, les supports se multiplient et nous subissons un véritable déferlement technologique : ordinateur, téléphone mobile, GPS, iPod, Palm Pilot, appareil photo numérique, caméscope, console de jeux, etc.

– Contrairement à  ce qu’on pourrait croire, il n’y a pas de véritable concurrence entre les différents écrans ; les heures s’ajoutent les unes aux autres, et parfois, les médias se consomment en même temps. Les enquêtes de Médiamétrie concluent que la part des écrans mord surtout sur des activités qui étaient jusqu’à présent dévolues à autre chose : le repos, les déplacements et le silence.

– Défendre des espaces où les relations demeurent physiques et directes, où nos cerveaux ne sont pas parasités par le bourdonnement médiatique, où les prothèses techniques en brouillent pas nos sens, devient un combat permanent.

– Le milieu éducatif utilise de plus en plus de programmes audiovisuels et multimédias et la numérisation de l’école est imminente.

– La télé-réalité et la vidéosurveillance sont les laboratoires de la mise en image généralisée.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, éteindre ton ordinateur…

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Semaine sans écrans (22 au 28 mars)

Travailler, consommer, se faire des amis, draguer, écouter de la musique, voir des films, lire, s’informer, voter, jouer, etc., tout cela sur un ordinateur. Désormais rares sont les activités humaines qui ne nécessitent pas la  présence d’un écran. Des individus connectés en permanence, surinformés, se croient omniscients et tout-puissants alors que leur impuissance politique et sociale n’a jamais été aussi grande. La semaine sans écrans a lieu cette année du 22 au 28 mars. Créée par Adbusters, revue canadienne, sous le titre de Semaine sans télé, cette action est devenue Semaine de la désintoxication mentale ou Semaine sans écrans. Cette campagne est relayée en France par le mouvement Casseurs de Pub et son mensuel « La décroissance, journal de la joie de vivre ». A lire, leur encart spécial Semaine sans écrans de mars 2010.

Pour en savoir plus :

L’empire des écrans de Jacques Gautrand, 2002

Overdose d’info de Michel Lejoyeux , 2006

La fin de la télévision de Jean-louis Missika, 2006

La tyrannie technologique, collectif, 2007

Homo spectator de Marie-José Mondzain, 2007

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, éteindre ton ordinateur…

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Semaine sans écrans

Le chronique « journée sans… » a oublié la semaine sans écrans ! Sandrine Blanchard nous énumère, journée sans voiture, journée sans tabac, journée sans achat, journée sans viande, journée sans portable, journée sans baladeur (leMonde du 18 mars). Sandrine croit que les « journées sans », c’est comme une punition… qui n’a pas beaucoup de prises sur les jeunes. C’est seulement souligner à quel point notre société a besoin de s’engager dans une désintoxication mentale. Informons donc Sandrine et les autres journalistes du Monde que la semaine du 22 au 28 mars devrait se passer sans écran. La démarche se veut préventive pour tenter de désintoxiquer des addictions à l’écran et informative pour alerter médias et citoyens sur la surconsommation d’écran. La biosphère adhère complètement.

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