sciences et techniques

responsabilité scientifique

Si on veut préserver les systèmes vivants, tout ce qu’il est possible de faire ne peut être réalisé. Or, c’est bien ce principe essentiel que les grandes sociétés de biotechnologie se proposent de violer.
L’échange de gènes entre individus se produit pour les êtres sexués lors de la fécondation ; il parait très difficile, pour un homme, de faire un bébé avec un poisson. En effet les échanges sont considérablement restreints dans leurs possibilités par des mécanismes actifs qui empêchent que tout et n’importe quoi ne se produise. Pourquoi de telles restrictions qui conditionnent l’émergence des espèces, si ce n’est pour respecter un principe essentiel qui permet l’organisation. On voit bien, dès lors, qu’une différence fondamentale existe entre l’échange des gènes qui se produit naturellement, processus restreint et historique permettant une évolution structurée du système, et la création d’OGM ou n’importe quel gène ou groupes de gènes est introduit dans n’importe quel génome, à n’importe quelle place, niant ainsi, par principe, la pertinence de l’historicité et de l’évolution ! Il est bien clair que de telles pratiques, si elles devenaient fréquentes et diverses, violeraient ce principe essentiel de restriction et engendreraient nécessairement une désorganisation du système vivant dans son ensemble. De là, certes, un autre système vivant émergerait sans doute, mais il est loin d’être sûr que l’espèce humaine serait encore du voyage.
Quelle que soit la conception philosophique qu’on puisse avoir de la réalité, le sens n’existe pas tel quel dans la nature. C’est bien là, en tant que source créatrice d’un sens, que le scientifique, même le moins technicien qui soit, participe à la forme de la société et de son devenir et, ipso facto, endosse nécessairement la responsabilité bien plus profonde que simplement morale ou juridique, de sa propre intentionnalité créatrice.
extraits de Frédéric Jacquemart, dossier de l’Ecologiste n° 5 (automne 2001), Sciences et techniques, les raisons de la contestation.

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illusions technologiques

Trop tard ? G.Bush a eu une révélation pour son peuple, celle d’être « les gérants responsables de la Terre que le Tout-Puissant nous a confiée ». Dans son allocution du 28 septembre 2007, G.Bush affirmait donc la nécessité de « produire moins d’émissions de gaz à effet de serre ». Attention, certainement pas en réduisant la consommation d’énergie : « Dans ce nouveau siècle, le besoin d’énergie ne fera que croître ». Car Bush croit au miracle : « En développant de nouvelles technologies à basses émissions, nous pouvons satisfaire la demande croissante d’énergie et, en même temps, réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre. »
M. Bush cite une série de techniques présentant deux caractéristiques : elles ne sont pas opérationnelles et leur succès n’est pas garanti. La première citée par M. Bush est la « technologie avancée du charbon propre » qui vise à enfouir en sous-sol le gaz carbonique produit par la combustion du charbon. Mais, d’une part, son efficacité reste à prouver, et d’autre part, en cas de succès, les premières centrales thermiques adaptées ne viendraient sur le marché qu’après 2020, si bien que toutes les centrales construites d’ici à cette date rejetteront leurs gaz dans l’atmosphère. Deuxième solution proposée : « La puissance nucléaire sûre ». George Bush se réfère à ce que les spécialistes appellent la quatrième génération des réacteurs nucléaires, présentant un risque minime d’accident, une faible production de déchets radioactifs et une conception empêchant de leur trouver une application militaire. Mais cette quatrième génération n’aboutirait, d’après les prévisions les plus optimistes, que vers 2040.
Les autres technologies citées – agrocarburants de deuxième génération, véhicules à hydrogène – souffrent du même défaut majeur : elles ne présentent pas, dans leur état de développement actuel, des performances suffisantes pour répondre aux problèmes d’aujourd’hui et des années à venir. On ne peut exclure totalement qu’elles y parviennent, mais pas avant 2040. Le problème de l’échéance est pourtant fondamental. Pourquoi ? Parce que le même rapport du GIEC évoqué par M. Bush conclut que ce n’est pas en 2040 ou en 2050 qu’il faudrait commencer à réduire nos émissions, mais dès maintenant.
Les climatologues redoutent que, si la concentration de gaz à effet de serre continue à augmenter, le réchauffement dépasse 2 degrés, seuil au-delà duquel un dérèglement incontrôlable du système climatique est envisageable. Dans une Biosphère en folie, les humains se rendront compte (trop tard ?) que leurs technologies n’étaient pas à l’égal du « dieu tout-puissant ».

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sciences citoyennes

Dans l’hypothèse où la barbarie ne l’emporterait pas, notre monde devra survivre à la réduction de sa consommation en développant la frugalité, mais aussi des relations de coopération et de solidarité qui, seules, peuvent rendre la décroissance supportable. Dans ce paysage où nous vivrons bientôt, la recherche scientifique ne pourra pas poursuivre sa fonction actuelle, qui est essentiellement de rendre possible la consommation de nouveaux produits ou services pour le bénéfice principal de puissances financières. Cela ne veut pas dire que la recherche deviendrait interdite ou seulement superflue. Imaginer cette issue serait admettre que l’humanité dispose d’ores et déjà de toutes les technologies nécessaires à sa survie (…)

Mais ce qui paraît certain, c’est que le rôle et les orientations de la recherche, comme la gestion des innovations, devront de plus en plus être soumis aux attentes véritables de la société. Ouvrir la recherche pour mettre la science en démocratie, ces vœux qui justifient les combats de la fondation sciences citoyennes devraient devenir des évidences collectives et imposer une nouvelle gouvernance de la recherche scientifique, pour le refus des gaspillages, pour la veille vigilante sur un monde fragilisé. Pour élaborer ces règles de vie commune, on devra d’abord s’accorder sur le mode d’emploi de la démocratie : faut-il faire confiance aux spécialistes, ou glaner les avis bruts de la population, les deux solutions le plus souvent pratiquées pour décider du « progrès » ?

Mon opinion est qu’il faut, et qu’il faudra toujours, organiser des procédures combinant l’acquisition de savoirs avec la valorisation du « bon sens », c’est ce que peuvent et pourront faire, par exemple, les conférences de citoyens. Jean Rostand indiquait déjà que son inquiétude ne découlait pas de l’irruption de quelques savants fous, mais de la tranquille assurance de tous les autres pour fabriquer un avenir jamais évalué. Il restera plus aisé de surveiller en amont l’élaboration des possibles dans les laboratoires que de lâcher la police sur des contre-venants.

Entropia (revue d’étude théorique et politique de la décroissance) n°3, automne 2007 : Décroissance & technique

Résumé de l’article de Jacques Testard, Fabrique du vivant et décroissance p.130

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cauchemar automobile

D’un coté les humains veulent bien mettre en œuvre le plus lentement possible le protocole de Kyoto, de l’autre ils accélèrent tout ce qui peut nuire au climat. La Tano, la voiture la moins chère du monde, a été présentée devant plus de 1200 journalistes, un nombre plus important que les simples lecteurs du site biosphere en dix jours. Mais quand les journalistes s’intéresseront enfin à la Biosphère, la face du monde en sera changé !

 

Après la Logan, la Tata Nano. L’Inde fait de la surenchère par rapport à Renault, le constructeur Tata veut commercialiser une voiture à 1700 euros dès septembre 2008. Produite dès 2005 en Roumanie (capacité de 150 000 véhicules) et commercialisée dans huit pays d’Europe de l’Est, la Logan à 5000 euros de Renault fut un succès avec 40 000 commandes en trois mois, le double des prévisions. Les classes moyenne émergentes, c’était un marché si prometteur ! L’Inde ne possède que 8 véhicules pour 1000 habitants. A quand le même taux d’équipement qu’en Allemagne, 450 pour 1000 habitants ? Le constructeur indien table aujourd’hui sur 250 000 ventes les premières années pour atteindre ensuite l’objectif annuel d’un million de véhicule. Le quotidien Lemonde (12.01.2008) envisage déjà les risques pour l’environnement. La vitesse moyenne d’un véhicule à New Delhi est passée de 27 km/h en 1997 à 15 km/h en 2002. Les embouteillages vont devenir un vrai casse-tête et les émissions de gaz à effet de serre vont exploser.

 

 L’Indien Rajendra Pachauri, président du GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur le climat) a même déclaré que la Tata Nano allait devenir un « cauchemar pour l’environnement ». Pourtant le succès du salon automobile de New Delhi, où a été présenté la Tano, confirme l’émergence de l’Inde comme constructeur automobile. C’est le  commencement de la fin…

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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Lemonde des futurs

Lemonde des futurs (27-28.01.2008) nous annonce souvent des lendemains qui déchantent. Ainsi, paraît-il, nous allons vivre une révolution inhumaine par insertion de notre réalité biologique dans la réalité technologique.  Dépassé par l’autonomie des machines que nous avons créé, nous allons tomber du sommet de notre petite pyramide humaniste. J’en tremble déjà !

 

Le premier problème du professeur interviouwé, c’est qu’il n’a pas un mot pour la Biosphère. Exit le support de toute vie. C’est la machine qui prend place dans « le processus normal de l’évolution ». Alors « L’humain de la condition inhumaine devient bien plus proche de la fourmi qu’il ne l’est de l’individu autonome ». Heureusement que la machine connaît déjà ses virus.

 

Le second problème de ce délire trans-humaniste se trouve dans la page 16 du même numéro : « Les supports sur lesquels est inscrite l’information numérique sont constamment rongés de l’intérieur par le temps » : en termes clairs, les machines vont perdre la mémoire !

 

C’est à ce moment-là que j’ouvre la fenêtre pour ressentir le temps qui passe dans l’air frais de cet hiver si doux…

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Environnement & Sciences

Lemonde présente régulièrement sa récente rubrique  « Environnement & Sciences » : mieux vaut tard que jamais !

Mais la Biosphère n’aime pas le terme « Environnement », il renvoie trop à l’environnement humain et non à la nature ; les humains restent encore au centre, fiers de leur illusoires prérogatives. La Biosphère n’aime pas non plus le mot accolé « Sciences », il est trop généraliste, trop proche d’une approche technicienne de la nature. La Biosphère préfère le terme écologie, qui est une véritable sciences des écosystèmes. La nature est alors plus présente et « Environnement et Sciences » sont réunies en un seul mot.

Mais Lemonde est malin (édition 23.01.2008), il peut mettre dans cette rubriques des choses ultra-intéressantes, par exemple le plan climat européen, soumis à l’épreuve des intérêts particuliers.  Il ne s’agit plus de sciences, il s’agit de politique et d’économie, on parle des lobbies à visage découvert, on aborde un peu l’écologie politique, malmenée par ces luttes d’influence où les industriels énergivoraces ont toujours le dernier mot.

 La Biosphère n’en sort pas très rassurée, avec tous ces droits de (à ?) polluer fournis gratuitement par l’Etat.

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LeMonde et la Tata Nano

à Sylvie Kaufmann 

Dans ton post-scriptum à Lettre d’Asie (Lemonde, 22.01.2008), tu dis avoir reçu des courriers alarmistes de lecteurs sur les effets environnementaux la Tata Nano. Mais tu consacres beaucoup plus de lignes à tous ceux qui pensent au confort de la voiture individuelle pour tous les habitants des pays émergents. Tu poses ainsi la contradiction flagrante entre la généralisation de notre modèle de vie occidental et la perturbation climatique. Il n’y a pas trente six solutions, il faut que toute la classe globale qui se permet de rouler en voiture individuelle arrête de massacrer la Biosphère. Les pauvres n’auront plus alors de modèle à imiter.  

Tu pense qu’une voiture populaire ET écologique pourrait être généralisée. Mais ce ne sont là que suppositions. Si on n’arrive pas à inventer la voiture propre, et cela fait longtemps qu’on s’y essaye, dans quel état sera la planète que nous léguerons aux générations futures ?

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Joyon et la libération de la croissance

Lemonde du 20-21 janvier nous montre à la perfection les contradictions de notre système. D’un côté Francis Joyon se veut le maître des vents, à l’image des humains qui se croient les possesseurs de la Terre. Il maîtrise à lui tout seul un bateau de près de 30 mètres, cela coûte à la société 3 millions d’euros pas-un-centime-de-plus. Il est parti à la conquête de l’inutile sur eau, il a battu le record du tour du monde à la voile, qu’est-ce qu’on en a à foutre. Mais par ailleurs il se  refuse à utiliser une énergie fossile polluante, il reste farouchement à l’écoute de la planète et se réjouit de l’annulation du Dakar. C’est à n’y rien comprendre !

L’explication réside dans la page d’en face, les ambitions de la commission pour la libération de la croissance. En fait ce qui compte aujourd’hui, c’est la croissance pour la croissance : « Le monde change à très grande vitesse. Le monde est emporté par la plus forte vague. Cette croissance exige l’engagement de tous. » Notre objectif commun devrait être de continuer à faire comme c’était avant, du beau temps de nos 5 % de croissance annuelle du PIB.  Alors Joyon devient l’archétype de l’exemple à imiter, se dépasser toujours plus, aller plus loin, aller plus vite, coûter plus cher. Il faudrait continuer de faire comme si notre technologie nous permettait de faire n’importe quoi.

 Dans ce contexte, on peut bien envisager les problèmes de la Biosphère, mais  de façon marginale et inaudible. Alors Joyon et Attali nous montrent la meilleure façon d’aller dans le mur des limites de la planète, quand les vagues nous submergeront.

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convivialité ?

Toujours d’actualité, le numéro 9 du mensuel la Gueule ouverte, le journal qui annonce la fin du monde (juillet 1973). Ivan Illich, de passage à Paris pour son prochain livre La convivialité, avait refusé de parler à la télé :

 

« Le discours télévisé est inévitablement démagogique. Un homme parle sur le petit écran, des millions d’hommes et de femmes l’écoutent. Dans le meilleur des cas, la réaction maximum du public ne peut être que bip bip je suis d’accord ou bip bip je ne suis pas d’accord. Aucun véritable échange n’est possible, mais je suis heureux de soumettre mon travail à la critique des lecteurs de La gueule ouverte, tous profondément préoccupés de ne se laisser enfermer dans aucun carcan idéologique. »

 

Ivan Illich développe ensuite ses thèmes de prédilection, dont le rôle de l’outil : « Je distingue deux sortes d’outils : ceux qui permettent à tout homme, plus ou moins quand il veut, de satisfaire les besoins qu’il éprouve, et ceux qui créent des besoins qu’eux seuls peuvent satisfaire. Le livre appartient à la première catégorie : qui veut lire le peut, n’importe où, quand il veut. L’automobile, par contre, crée un besoin (se déplacer rapidement) qu’elle seule peut satisfaire : elle appartient à la deuxième catégorie. De plus, pour l’utiliser, il faut une route, de l’essence, de l’argent, il faut une conquête de centaines de mètres d’espaces. Le besoin initial multiplie à l’infini les besoins secondaires. N’importe quel outil (y compris la médecine et l’école institutionnalisées) peut croître en efficacité jusqu’à franchir certains seuils au-delà desquels il détruit inévitablement toute possibilité de survie. Un outil peut croître jusqu’à priver les hommes d’une capacité naturelle. Dans ce cas il exerce un monopole naturel ; Los Angeles est construit autour de la voiture, ce qui rend impraticable la marche à pied.

 

Une société peut devenir si complexe que ses techniciens doivent passer plus de temps à étudier et se recycler qu’à exercer leur métier. J’appelle cela la surprogrammation. Enfin, plus on veut produire efficacement, plus il est nécessaire d’administrer de grands ensembles dans lesquels de moins en moins de personnes ont la possibilité de s’exprimer, de décider de la route à suivre. J’appelle cela polarisation par l’outil. Ainsi chaque outil, au-delà du seuil de tolérabilité, détruit le milieu physique par les pollutions, le milieu social par le monopole radical, le milieu psychologique par la surprogrammation et la polarisation par l’outil. Aujourd’hui l’homme est constamment modifié par son milieu alors qu’il devrait agir sur lui. L’outil industriel lui dénie ce pouvoir. A chacun de découvrir la puissance du renoncement, le véritable sens de la non-violence. »

 Devant la clarté du propos, la Biosphère n’a rien à ajouter… 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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le choix du feu

Un petit résumé de la pensée actuelle d’Alain Gras :

« L’humanité avait vécu jusqu’au XIXe siècle dans un usage relativement équilibré des sources naturelles d’énergie. A un moment donné, l’Occident est sorti de cet équilibre, certes un équilibre instable, mais qui jusque là avait fonctionné comme principe de précaution, un principe implicite dans toutes les civilisations. Nous avons ainsi rompu un pacte avec la nature, un pacte qui n’était pas du tout synonyme de technophobie, comme aiment à le dire les « ennemis » de la critique écologique, mais qui au contraire laissait ouverte de multiples voies au devenir mécanique. Le choix « vapeur-chaleur » qui a été fait il y a un siècle et demi à peine allait fermer toutes les ouvertures qu’offrait l’usage des énergies renouvelables. Pourquoi l’électricité n’aurait-elle pu être produite dès le début par le vent ou le soleil ? La réaction photovoltaïque n’a-t-elle pas été découverte dès 1839 par Antoine Becquerel ? Loin d’être la conséquence d’une évolution technique, la machine à vapeur, puis à explosion, n’est qu’un hasard du devenir. Mais c’est un évènement qui crée une trajectoire technologique, celle du feu mis à la planète. L’éventualité d’affrontements cataclysmiques justifie largement la recherche, même utopique, d’une localisation des sources d’énergie et l’abandon, dans la mesure du possible, de la puissance motrice du feu.

Après la chute de Rome, au Ve siècle après Jésus-Christ, les paysans du nord de la France firent naître des petites communautés à la place des villas des nobles gallo-romains. Ils connurent un changement de mode de vie, sans doute pas désagréable. Ce n’était pas un retour en arrière mais simplement un aller ailleurs, et cela dura jusqu’aux Carolingiens et l’invention du vassal et du suzerain. Aujourd’hui un autre monde auparavant impossible se crée ; la décroissance est un des ces impossibles nécessaires. »

 Son livre « Le Choix du feu » est à lire de toute urgence. 

pour en savoir plus sur le livre d’Alain GRAS,

http://biosphere.ouvaton.org/de-2005-a-2008/522-2007-le-choix-du-feu-dalain-gras-

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information objective !

Comment évaluer l’objectivité d’un journal d’information ? Prenons le quotidien Lemonde du 15 décembre 2007. Sur 1/6ème de page 35, on nous parle du sang dans les téléphones portable (pour l’extraction de coltan au Congo, nécessaire pour confectionner les  circuits électroniques). Sur une page entière (p.26), on nous informe en long et en large que le téléphone mobile devient bon à tout faire, Internet, vidéos, photos, visio, lecteurs MP3…

Que va lire le lecteur, la grande page ! Que vont retenir les lecteurs, ce qui est jouissif, le plaisir personnel de posséder le monde avec son portable !! Face à cet ego cajolé par le progrès technique, que vaut les enfants massacrés au Congo, les viols, les femmes enceintes éventrés par les guerres autour du coltan ? Rien !!!

 Si un journal d’information était objectif, il mettrait les deux informations au même endroit en privilégiant ce que coûte à l’humanité la possession d’un portable. Il mettrait les deux informations avec une page entière pour l’enquête sur le Coltan diffusée  à la télévision et 1/6ème de page seulement pour les dernières innovations dont les publicités pour le portable nous parlent déjà trop amplement.Puisque l’information n’est pas objective, nous ne pouvons pas avoir des citoyens conscients, des éco-consommateurs responsables et un avenir durable. Car de toute façon le coltan est en quantité limitée et les portables au rebut sont loin d’être recyclés…

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Al Gore, Nobel de la paix

Le site biosphere répertorie un grand nombre de livres dans sa rubrique « Bibliothèque de la Biosphère ». La plupart sont résumés, on peut y accéder en cliquant sur le titre d’un livre dans http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=6&Itemid=54.

Voici par exemple la quintessence du livre d’Al Gore, Urgence planète Terre :

 

L’édifice de la civilisation occidentale a atteint un stupéfiant degré de complexité. Mais plus il devient complexe, plus nous avons l’impression de nous éloigner de nos racines originelles. Plus nous nous engageons dans un monde conçu par nous-mêmes, plus nous abandonnons notre ancrage dans la nature. Mais sommes-nous si uniques et si puissants que nous puissions nous tenir pour séparés de notre terre ? Beaucoup d’entre nous agissent, et pensent, comme si la réponse était OUI. Il n’est de nos jours que trop facile d’envisager la planète comme une collection de « ressources » dont la valeur intrinsèque ne dépasse pas leur utilité momentanée. Nous avons industrialisé le processus de transformation de l’oxygène en gaz carbonique grâce à des inventions telles que la machine à vapeur ou le moteur à explosion sans prendre en considération les limites d’absorption du CO2 par notre planète, nous avons industrialisé la production d’informations (presse à imprimer ou ordinateur) en oubliant de tenir compte de notre capacité limitée à assimiler les connaissances nouvelles. Il y a tellement d’informations nouvelles produites chaque jour que leur avalanche a étouffé le lent mécanisme de maturation qui change la connaissance en sagesse.

 

De plus, la crise de l’environnement illustre la confiance suprême en notre capacité à relever n’importe quel défi en rassemblant à son sujet des tonnes d’informations, en les divisant en éléments simples à étudier et en trouvant finalement la solution technique. Mais l’idée selon laquelle de nouvelles technologies peuvent résoudre tous nos problèmes constitue l’élément central d’un mode de pensée défaillant. Nous nous convainquons que nous n’avons plus à souffrir du froid ou de la chaleur. Nous pouvons guérir nos malades, voler dans les airs, illuminer la nuit. Et pendant que nous croyons que nos besoins et nos caprices sont satisfaits, en réalité nous sommes en train d’écraser le Jardin d’Eden au rouleau compresseur.

 

Se placer dans une perspective écologique implique au contraire d’adopter une vision globale, d’essayer de comprendre comment ces différentes composantes interagissent les unes avec les autres selon des modalités qui tendent à l’équilibre et perdurent à travers les années. Cette perspective ne peut envisager la planète comme un objet séparé de la civilisation humaine : nous appartenons, nous aussi, à l’ensemble. Mais cet ensemble ne fonctionne pas selon les lois simples des rapports de cause à effet auxquels nous sommes accoutumés.

 

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tyrannie technologique

Résumé de L’emprise des écrans (La tyrannie technologique, éditions l’Echappée)

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Travailler, consommer, se faire des amis, draguer, écouter de la musique, voir des films, lire, s’informer, voter, jouer, etc., tout cela sur un ordinateur. Désormais rares sont les activités humaines qui ne nécessitent pas la  présence d’un écran. Depuis une décennie, les écrans ont envahi les espaces publics, les supports se multiplient et nous subissons un véritable déferlement technologique : ordinateur, téléphone mobile, GPS, iPod, Palm Pilot, appareil photo numérique, caméscope, console de jeux, etc. Les moments de la journée que l’on ne passe pas devant un écran deviennent exceptionnels. Même les chômeurs doivent utiliser Internet. Des individus connectés en permanence, surinformés, se croient omniscients et tout-puissants alors que leur impuissance politique et sociale n’a jamais été aussi grande. Ne pas posséder de télévision ne nous protège pas totalement de son emprise car une véritable culture s’est développée autour d’elle, avec sa presse, ses multiples objets dérivés,  ses codes langagiers et vestimentaires, ses références historiques, ses héros et ses mythes, sa manière d’appréhender le monde.

Quand on regarde la télé ou un ordinateur, on constate une baisse de l’activité cérébrale. L’appareil nous met dans un état réceptif passif. La source lumineuse attire en effet l’œil et déclenche une adhésion immédiate, alors que la lecture nécessite une démarche, voire un effort,  relevant de la volonté. Comme le montrent les expériences, regarder un écran met en sommeil l’intellect, ramollit physiquement et – contrairement à ce que l’on pense communément -, ne repose pas du tout.  De plus l’échange direct, de visu, et la véritable rencontre se raréfient. Nous vivons de moins en moins dans le monde et de plus en plus dans ses représentations, nous vivons dans cette culture de l’illusion où règne la confusion entre le signe et ce qui est signifié. Cette réduction du réel à l’image abolit toute distance nécessaire à la compréhension des choses. D’ailleurs le neurophysiologiste Manfred Spitzer explique qu’un cerveau ne s’imprègne correctement des choses que s’il les découvre par le biais de plusieurs sens. Et, de ce point de vue, l’écran est bien pauvre en comparaison avec le monde réel.

 L’écran lance même un super-concept : « La chaîne météo qui donne le temps 24 heures sur 24 ! » Mais pour la Biosphère cela existe déjà, ça s’appelle une fenêtre…

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Alain Gras

Le site biosphere répertorie un grand nombre de livres dans sa rubrique « Bibliothèque de la Biosphère ». La plupart sont résumés, on peut y accéder en cliquant sur le titre d’un livre dans http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=6&Itemid=54.

Voici par exemple la quintessence du livre d’Alain Gras, Le choix du feu (chez Fayard)

 

Voici un résumé de l’idée générale du livre Le choix du feu. Alain Gras démontre à la perfection que si la Biosphère va mal, c’est à cause de l’utilisation forcenée par l’espèce humaine de la puissance du feu : l’agriculture est devenue un chaudron, l’alimentation fournit des calories en trop, les voitures correspondent au feu dans le moteur, sans oublier la bouilloire nucléaire et l’eau esclave du  feu ; même la croissance démographique a un coût énergétique majeur.

 

L’humanité avait vécu jusqu’au XIXe siècle dans un usage relativement équilibré des sources naturelles d’énergie. A un moment donné, l’Occident est sorti de cet équilibre, certes un équilibre instable, mais qui jusque là avait fonctionné comme principe de précaution, un principe implicite dans toutes les civilisations. Nous avons ainsi rompu un pacte avec la nature, un pacte qui n’était pas du tout synonyme de technophobie, comme aiment à le dire les ennemis des écologistes, mais qui au contraire laissait ouverte de multiples voies au devenir mécanique. Le choix « vapeur-chaleur » qui a été fait il y a un siècle et demi à peine allait fermer toutes les ouvertures qu’offrait l’usage des énergies renouvelables. Pourquoi l’électricité n’aurait-elle pu être produite dès le début par le vent ou le soleil ? La réaction photovoltaïque n’a-t-elle pas été découverte dès 1839 par Antoine Becquerel ? Loin d’être la conséquence d’une évolution technique, la machine à vapeur, puis à explosion, n’est qu’un hasard du devenir. Mais c’est un évènement qui crée une trajectoire technologique, celle du feu mis à la planète. L’éventualité d’affrontements cataclysmiques justifie largement la recherche, même utopique, d’une localisation des sources d’énergie et l’abandon, dans la mesure du possible, de la puissance motrice du feu.

 

Les énergies naturelles imposent des limites, elles contraignent à la prise en compte d’éléments extérieurs à la volonté de l’homme : le vent parce qu’il est instable, le bois parce qu’il se reproduit lentement, l’eau parce qu’elle délivre sa force sur des lieux précis. Le  feu de l’énergie fossile débloque ce verrouillage. Alors que les autres éléments se perçoivent dans la durée et la continuité, le feu est discontinu, il doit être produit, entretenu. Alors que le vent pousse, l’eau entraîne, la terre fait croître la plante, le pouvoir du feu passe par sa capacité à réduire en cendres, c’est-à-dire à faire retourner au néant ce qui existait avant sous forme de substance. Mais la volonté de domination des forces de la nature est un fait historique, c’est-à-dire provisoire.  Il n’y a pas d’évolution programmée.

 

Le rôle de l’industrie textile dans la révolution industrielle est considéré comme décisif car le « factory system » a permis l’expérimentation de nouvelles formes de travail et diffusé un nouveau mode de consommation en faisant baisser fortement les prix. Mais à l’époque des grands progrès des métiers à tisser, à la fin du XVIIIe siècle, était-il plus efficace de multiplier la production de tissus de coton par dix en créant une société de miséreux, ou bien de laisser évoluer le tissage artisanal à petits cadres ? L’efficacité est une réponse purement idéologique qui correspond aux intérêts des puissants du moment. En termes contemporains, ce sont les lobbies qui définissent l’efficacité. Les inventeurs de l’amélioration de la productivité par la mécanisation, l’organisation « rationnelle » du travail (autrement dit la militarisation du processus productif) et l’utilisation de l’énergie thermique (Arkwrigth, Hargreaves, Crompton, Watt, etc.) sont tous des protestants puritains originaires des Midlands ou d’Ecosse. Ainsi, c’est un territoire minuscule par rapport à la surface de la planète qui va engendrer la bifurcation de l’histoire des techniques vers la machine à feu. En 1800, les 10 millions de tonnes de charbon consommés par le monde le sont presque entièrement en Grande-Bretagne. Au milieu du XIXe siècle, on consommera en Amérique du Nord moins de trois millions de tonnes par an.

 

Mais un événement majeur, extérieur à l’histoire des techniques, la Grande Guerre, va permettre l’essor de l’industrie américain qui, depuis 1859, avait découvert une nouvelle énergie fossile, le pétrole. L’industrie a introduit ce nouveau carburant dans les mœurs, d’abord très modestement avec la lampe à éclairage, puis brutalement avec le moteur à explosion. Ce moteur sortira grand vainqueur du premier conflit mondial grâce aux camions et aux avions. La chaleur de l’explosion remplacera ainsi, peu à peu, celle de la vapeur. Sans le concours de l’énergie fossile, le capitalisme aurait peut-être survécu, mais sous des traits différents de celui d’aujourd’hui ; la question écologique ne se poserait pas du tout avec la même acuité ! Même le socialisme utopique avait abandonné, après la victoire de la vapeur, la contestation de la machine et ouvert la voie à la conception de la « neutralité » de la technique, slogan que Lénine portera au plus haut point d’aveuglement : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. »

 

En conclusion, Alain Gras fait référence à Andreu Sole : « Avec des exemples autant ethnologiques que contemporains, cet auteur analyse la manière dont chaque société imagine ses limites et pense le changement comme impossible. » Une des principales tâches d’une pensée libre consiste donc à donner du sens aux événements. Alain Gras a essayé d’ajouter un élément-clé dans la compréhension du processus social, l’idolâtrie du feu. La société thermo-industrielle entretient une dynamique fondée sur l’idée de croissance et sur un dispositif technique centré sur l’usage immodéré de la chaleur comme source de puissance. Le réchauffement climatique se trouve évidemment en arrière-plan de ce récit. La maison brûle, c’est une réalité indéniable. Ce livre n’est qu’un avertisseur d’incendie. Une remise en cause des fondements de notre existence matérielle est inévitable, tout le confort contemporain étant fondé sur la puissance du feu. Il existe une solution que de plus en plus de penseurs critiques proposent : la décroissance. Il faut rechercher systématiquement les moyens de diminuer notre dépendance thermique ; la plus grande part de la responsabilité n’incombe pas directement à la machine, mais à l’organisation sociale qui l’accompagne.

 

Les problèmes posés par les réseaux qui ne cessent de s’étendre ne sont pas nouveaux. Non seulement l’empire romain avait épuisé les sols de sa périphérie, mais aussi ceux de l’Egypte, de la Tunisie et même de la Gaulle, pour nourrir sa population urbaine. L’effondrement de Rome fut d’abord un effondrement des villes, de l’approvisionnement, des transports, de la sécurité. La migration se fit très vite des villes vers les campagnes. Après la chute de Rome, au Ve siècle après Jésus-Christ, les paysans du nord de la France firent naître des petites communautés à la place des villas des nobles gallo-romains. Ils connurent un changement de mode de vie, sans doute pas désagréable. Ce n’était pas un retour en arrière mais simplement un aller-ailleurs, et cela dura jusqu’aux Carolingiens et l’invention du vassal et du suzerain.

 

Aujourd’hui un autre monde auparavant impossible se crée ; la décroissance est un des ces impossibles nécessaires.

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greenwashing 2

Lemonde du 20 novembre 2007 met en titre haut de page « Plus écologiques, ces voitures offriront de nombreux services ». Mais dans le beau schéma qui présente la future Peugeot Expert Tepee, point d’écologie ! On ne parle que d’écran 20 pouces, de télécommande de la Carbox et autre gadgets électroniques. L’article en dessous nous présente tous ces taxis à haute technologie qui permettront demain d’endurer des embouteillages « qui ne vont pas disparaître ». Il faut attendre la fin de l’article pour qu’on nous présente des motorisations hybrides dont la Peugeot Expert Tepee n’a pas l’air d’être dotée. C’est avec des imprécisions de ce type que Lemonde peut induire ses lecteurs en erreur : pourquoi se préoccuper du monde présent puisque demain tout deviendra écolo en diable, espace et confort en prime.

 La biosphère nous signale cependant que le pic pétrolier, c’est en ce moment, que le baril de pétrole sera un jour prochain inaccessible pour le transport individuel et que si embouteillages il y a, ils se feront en vélo. Il n’y a pas de moteurs « propres » (expression employée 4 fois dans la dernière colonne), il ne s’agit que de greenwashing entrepreneurial.

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greenwashing

La Biosphère décerne une médaille en or à Pierre Bacher qui,  dans le courrier des lecteur Lemonde du 20 novembre, montre que la BMW Hydrogen 7, c’est du pipeau (pardon à la petite flûte à six trous pour cette expression toute faite) en ce qui concerne sa performance écologique.

 La Biosphère donne une mention spéciale au journal Lemonde qui accepte que le même Pierre Bacher parle de la complicité du Monde avec cette firme BMW qui se peint en vert. Un délinquant qui accepte de reconnaître sa faute est déjà sur la voie du salut…

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transversalité !!!

EDF se présente comme ayant le meilleur bilan CO2 de tous les grands groupes énergétiques européens puisque pratiquement 80 % de sa production est d’origine nucléaire. Mais on se garde bien de nous parler de l’épuisement des ressources en uranium, des risques de la prolifération nucléaire mondiale et de l’accumulation des déchets radioactifs. La Biosphère a pour habitude de gérer la complexité des cycles de vie, les humains ont oublié que la vie est complexe.

 

Les CFC (chlorofluocarbures) sont des composés chimiques commercialement appelés Fréon. Incolores, inodores, ininflammables, non-corrosifs à l’état gazeux ou liquide, ils ne sont pas intrinsèquement toxiques, mais certains de leurs produits de décomposition peuvent être dangereux. Les deux principaux dérivés des CFC sont les Halons et les HCFC. Les premiers membres de ce groupe ont été utilisés comme réfrigérants dans les années 1930. Ils ont également été utilisés comme gaz propulseur des aérosols, comme matières premières dans la synthèse de composés organiques, comme solvants, comme extincteurs et comme agents d’expansion dans les mousses de matières plastiques. Les CFC sont responsables de la dégradation de l’ozone qui protège la Terre à haute altitude (stratosphère). En 1987 à Montréal, les principaux pays producteurs de Halons décidèrent d’en stopper la production. La dernière conférence de Montréal, qui s’est achevée le 22 septembre 2007, a accéléré  le calendrier d’élimination des HCFC dont la date butoir est quand même fixée à 2020 ou 2040 !

 

Cependant la famille des substituts aux HCFC, dénués de chlore, ont un fort coefficient de réchauffement climatique : le HFC152 a par exemple un effet 140 fois supérieur à celui du CO2, le HFC 23 un effet 11300 fois supérieur. La conférence n’a pas abordé cet « inconvénient » puisque son objet n’était pas le changement climatique. Il en est donc  au niveau international comme au niveau individuel : dans la société thermo-industrielle ou la spécialisation des personnes est poussée à son paroxysme, il ne faut pas s’attendre à une analyse transversale des problèmes.

 

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Techno-nature !

Un « spécial high tech écologique » du  journal Le Monde du 15 juin nous propose des manières d’être : « Partir sans attendre, s’évader de la touffeur de la ville en s’émerveillant de la fraîcheur d’un arbre et de la couleur du ciel, partager un rêve de nature en choisissant l’objet du désir. » Voilà où le bât blesse, l’objet qui va s’interposer entre la nature et l’homme. On nous propose ainsi du high-tech version écologique ! « L’innovation technologique signée Dunhill  allie la technicité et le respect de l’environnement. Conçu pour les voyageurs, le Solar Bag se recharge naturellement. Avec des panneaux solaires, ce sac en nylon ultra-léger et résistant permet de charger une batterie dissimulée à l’intérieur. Au lithium-ion, elle garantit un débit régulier d’électricité. Ce bagage astucieux convient aux téléphones portables, assistants numériques, caméras vidéo numériques, lecteur MP3 et iPod. Seule objection, la charge n’est pas suffisante pour alimenter les ordinateurs portables. » La rédactrice en chef s’éclate : « Le travailleur impénitent ne pourra que recharger ses batteries corporelles au soleil et retrouver son stylo plume le temps d’une missive sentimentale. »

 

Mais la Biosphère est déconsidérée quand on voyage en son sein avec des préoccupations strictement humaines, utilisant des médiateurs qui font du bruit, de la photo ou du non-sens et s’interposent entre la fraîcheur d’un arbre et le regard humain. La Biosphère préfère le concept de sac à dos écologique, c’est-à-dire le poids nécessaire en termes de matière et d’énergie à la fabrication de chaque objet que nous utilisons : tu n’es pas assez costaud pour porter le  Solar Bag !

 

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OGM for ever ?

L’amiante, les pesticides, les incinérateurs, l’envol du nucléaire, et maintenant la volonté de généraliser des OGM. Oh, ma Biosphère, réveille-toi, ils sont devenus fous !

 

En passant des hybrides aux chimères, les rendements doublent et les exploitations prospèrent. Les insectes ravageurs du maïs, comme la sésamie qui attaque la tige par le bas, ou la pyrale par le haut sont endigués puisque le maïS Bt génétiquement modifié pour produire une protéine (issue d’une bactérie) tue ces insectes. Cette protéine qui sert d’insecticide est détruite dans l’estomac acide des mammifères. Douze rangs de maïs en bord de champ suffisent apparemment pour prévenir toute dissémination. En effet les distances exigées de séparation avec les champs voisins sont sans doute suffisants pour le maïs, une plante qui offre moins de risque de contamination que le colza. Et puis, d’autres pays comme l’Espagne se lancent dans les OGM, pourquoi pas la France ? Les partisans des transgéniques disent donc qu’aller contre les OGM, c’est aller contre le progrès.

 

Pour les opposants, ce n’est pas parce que les OGM n’ont pas tué des humains que c’est un progrès. Au début on est rassuré, mais les zones de refuge n’empêchent pas les insectes de développer des résistances, et quelques années après tout le monde déchante. Les faucheurs volontaires d’OGM persistent dans leur action au nom du principe de précaution et de la lutte contre l’appropriation des semences par des entreprises multinationales ; ils ont raison.

  

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Prius propre ?

Parlons ensemble de la deep ecology…

La Toyota Prius, un hybride qui fonctionne à l’essence et à l’électricité, est plus polluante que le monstrueux 4×4 Hummer de l’armée étasunienne. C’est ce qu’affirme une étude scientifique qui prend en compte l’écobilan global (fabrication, utilisation, élimination) des deux véhicules, méthode qu’on appelle aussi analyse du cycle de vie d’un produit. Une voiture avec deux moteurs est par le fait plus polluante à produire. De plus la fabrication de la Prius, véhicule à haute technologie, nécessite d’importantes quantités de produites toxiques. Ainsi l’extraction de nickel contenu dans ses batteries entraîne de véritables ravages pour l’environnement. En effet le nickel est transformé en Europe, puis transféré en Chine pour fabriquer les batteries. Le journal The Recorder de l’université Central Connecticut State affirme donc que la Prius nécessite 50 % d’énergie en plus que le Hummer pour l’ensemble de son cycle de vie. (information du mensuel la Décroissance n° 39)

 

Le chemin vers une société en paix avec la Biosphère ne peut s’appuyer sur des techniques complexes, mais sur des idées simples. Par exemple, il faudrait considérer que le culte de la vitesse et de la puissance est une forme de barbarie. Arrêtons de glorifier la croissance, et la marche redeviendra la base principale de nos transports.

 

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