Un voyageur, ça va, des touristes, ça casse
Il n’y a plus d’analyse de fond dans le journal Le MONDE, ainsi le tourisme qu’on prend par le petit bout de la lorgnette :
1er juillet 2023, Émeutes : le secteur du tourisme craint une dégradation de l’image de la France
11 juillet 2023, Six morts dans un crash d’hélicoptère de tourisme au Népal
16 juillet 2023, A Budapest, le pouvoir hongrois rêve de gentrifier le tourisme
29 juillet 2023, A Millau, « l’effet viaduc » sur le tourisme, dix-neuf ans après son ouverture controversée
2 août 2023, Au Maroc, des spots de surf menacés par le tourisme de luxe et le béton
Pour mieux appréhender les méfaits du tourisme, mieux vaut lire notre blog biosphere
Surtourisme : 1,3 milliard de déplacements inutiles
extraits : Le touriste, c’est triste, déambule en foule, de plus en plus souvent vieux et gros, cachant mal son ennui d’être là derrière son appareil photo et son envie pressente de retrouver enfin son chez soi, à faire semblant d’admirer tout et n’importe quoi. Un déplacement pendulaire, inutile, coûteux pour la planète et destructeur des réalités du lieu. Le touriste est symbolique de notre temps où tout est devenu marchandise, le tourisme, c’est la soumission au fantasme de croire qu’il existe un ailleurs jouissif dans le bruit et la foule. Le tourisme de masse est le droit donné à tous d’accéder à un bien qui n’existe plus ! Le tourisme de masse n’aurait jamais dû exister…
Pour des vacances sans touristes
extraits : Bernard Charbonneau et Jacques Ellul : Le tourisme est le domaine de la publicité, l’agence Havas provoque les mouvements des masses bourgeoises qui, selon les saisons, montent à la montagne pour faire du ski ou descendent vers la mer pour se baigner. Le hasard des intérêts financiers, des lignes de transports et des sociétés de lotissement accumule les touristes à certains endroits. Il y a des foules plus effroyables que celles qui s’entassent à heures fixes dans les métros, ce sont les foules de nos grandes plages. Comme la classe bourgeoise est hiérarchisée, il existera toute une échelle de stations balnéaires, la station chic, la station sportive, le trou à instituteurs. Le programme est établi à l’avance selon quelques standard : visitez le Maroc – un palmier, la Norvège – un fjord pâle. Certains, qui se disent révolutionnaires, songent pourtant à ce spectacle avec plaisir, ils s’indignent seulement que ces « loisirs » soient réservés aux bourgeois. (article paru en juin 1937 dans le Journal des groupes personnalistes du Sud-Ouest)
Tourisme de masse et écologie, incompatibles
extraits : L’industrie touristique figure parmi les mauvais élèves en matière de rejets de gaz à effet de serre et de polluants. Le tourisme de masse met sous tension les ressources, déséquilibre les écosystèmes locaux et met en péril les sites naturels et patrimoniaux. La révélation du « vrai prix des choses » aurait l’avantage d’amener les consommateurs à prendre conscience de leur empreinte écologique d’une part, et d’autre part à effectuer des arbitrages de consommation salutaires. Adopter une telle démarche demanderait de rompre avec la vision stratégique gouvernementale française qui a érigé en objectif prioritaire l’accueil de 100 millions de visiteurs étrangers par an.
Le Canard enchaîné, tout contre le tourisme
extraits : A la recherche de l’aventure perdue (Les bonnes adresses, quand elles sont connues, n’en sont évidemment plus)… Une touriste en Amazonie apostrophe les autochtones devant leurs huttes: « C’est quoi, ici, le code Wifi ? »)… Le vrai tourisme étoilé (le marché de l’exorbitant voyage dans l’espace)… Le papa à ses enfants : « Il faut une alternative à l’avion, nous allons en vacances en rampant cette année. C’est long, mais tu profites du paysage.
Pourra-t-on voyager après l’apocalypse ?
extraits : Longtemps on a vécu comme les « gentils membres » des clubs de vacances qui bronzaient en autarcie dans un camp retranché avec la misère tout autour. Tant que le buffet était plein, la mer chaude et les strings achalandés, pas une seule question à se poser. Tourisme, j’oublie tout. Et puis le niveau de la mer a monté et aussi le prix du baril. Le soleil est devenu notre ennemi… Voilà qu’on ne peut plus consommer la planète ! Le buffet n’est pas à volonté. (Didier Tronchet, éditorial de juillet 2008, l’Écho des savanes p.3)
Pour en savoir encore plus grâce à notre blog biosphere :
20 juin 2019, Beaucoup trop de touristes de trop
7 avril 2019, Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion
9 octobre 2018, Surtourisme : 1,3 milliard de déplacements inutiles
13 mai 2018, L’imbécillité écologique du tourisme mondial
14 janvier 2018,Le summum du tourisme débile… en 21 jours
3 août 2017, Barcelone ou ailleurs, trop de tourisme tue le tourisme
13 juillet 2017, Il faut en finir avec la bougeotte touristique
6 novembre 2014, Le tourisme spatial en deuil, juste retour des choses
27 août 2014, Tourisme, Le pire du pire aux journées d’été de l’écologie politique
11 février 2010, tourisme et goût du risque
28 juillet 2008, lunette théoriques sur le tourisme
à lire, Nous sommes des révolutionnaires malgré nous (le tourisme selon Bernard Charbonneau et Jacques Ellul, 1935-1937)
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