cessons de maltraiter la terre, arrêtons de nous multiplier

Un commentaire du livre de Daniel Nahon dans LE MONDE* : « Que fera-t-on demain, dans seulement quarante ans, quand la population mondiale atteindra les 9 milliards d’individus contre 7 milliards aujourd’hui ? Y aura-t-il encore assez de terres arables, assez de terres labourables et cultivables pour les nourrir ? » La réponse de Daniel Nahon**, grand spécialiste des sols, est super-classique : respecter les sols, bien choisir ses semences, utiliser l’eau avec parcimonie, manger moins de viande…

Encore une fois l’humanité pleurniche sur elle-même en ne considérant qu’un seul aspect des choses, la production alimentaire. Daniel Nahon oublie complètement l’autre aspect de la problématique malthusienne, l’expansion de la population humaine. Tout faire pour une agriculture raisonnée et une alimentation équitablement distribuée est un combat perdu d’avance si on ne limite pas drastiquement l’expansion de la population humaine.

Enfin s’interroger sur l’utilisation des terres par la seule humanité fait oublier que bien d’autres espèces ont aussi besoin de leur espace vital. Ce qui veut dire que nous ne pouvons pas simplement raisonner sur les rapports entre population humaine et ressources alimentaires terrestres, mais aussi sur le respect de la biodiversité. Voir notre article précédent sur ce blog à propos des tigres

*LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 02.03.12 | Cessons de maltraiter la terre !

** LE LIVRE : « Sauvons l’agriculture ! », de Daniel Nahon (Odile Jacob, 264 p., 23,90 €)

1 réflexion sur “cessons de maltraiter la terre, arrêtons de nous multiplier”

  1. La certitude d’une impasse où s’engage l’évolution de la société procède d’abord de l’évolution de la population mondiale. Si l’on rapporte la population mondiale à la surface de l’ensemble des terres émergées habitables, la densité de peuplement est passée en un demi-siècle de 20 à 50 habitants au kilomètre carré (2 hectares par individu). Mais ce qui compte, c’est la capacité de la planète à nourrir sa population, capacité qui se mesure à la surface des terres arables. Entre 1950 et 2000, la surface arable disponible pour nourrir un individu est passée de 0,57 à 0,24 hectare. Dans le meilleur des cas, la population mondiale atteindra 8 à 9 milliards dans les prochaines décennies, ce qui signifie 60 habitants au kilomètre carré et 18 ares de terre arable pour chacun d’eux.
    André Lebeau, L’enfermement planétaire (Gallimard, 2008)

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