C’est dur d’être aimé par des cons

On ne peut pas se faire aimer du peuple si l’on déteste tout ce qu’il aime. Les écologistes sont les mal-aimés du moment présent.

Je déteste la société de CONSommateurs,

ils aiment acheter du toc au meilleur marché.

Je pourfends la société du spectacle,

ils aiment se vautrer devant leurs écrans.

J’adore la nourriture qu’on cuisine soi-même,

ils aiment les aliments ultra-transformés.

Je déteste la foule,

ils aiment s’agglutiner.

J’ai horreur de m’éloigner de mon domicile,

ils aiment aller aux antipodes zyeuter la vahiné.

Marcher dans la forêt me repose,

ils aiment leur bitume.

La retraite n’existe pas pour moi,

ils n’attendent que ce vide existentiel.

Ils cultivent les simplismes,

je privilégie la complexité.

Le point de vue des écologistes

Reprenons cette phrase : « On ne peut pas se faire aimer du peuple si l’on déteste tout ce qu’il aime. » Bien entendu il s’agit d’un truisme politique, on ne peut pas être élu si on ne fait pas plaisir à l’électeur. Le preuve, les populistes comme Mélenchon, Le Pen ou Trump caressent la foule dans le sens du poil. Pourtant le peuple n’est pas homogène, autant d’individus, autant d’avis différents, et ce qui fait la vulgate ordinaire aura changé demain. L’aliénation des masses varie avec les effets de la propagande.

Aujourd’hui la population est formatée par les multinationales, les lobbies, la publicité. La société de consommation n’est pas une aliénation extérieure, elle a été intégrée, digérée par les sujets. Elle est devenue la raison d’être d’une grande partie de gens… Le sport de masse est une superstructure idéologique, pour parler comme Marx, qui a pour fonction de reproduire les rapports de production, de conformer les gens à la compétition de tous contre tous, à la servilité, l’acclamation des héros. C’est très exactement ce qu’on appelle l’aliénation, ce qu’Engels a appelé la fausse conscience : la conscience d’un monde qui fait croire mensongèrement que le football, c’est du jeu, la liberté, la culture… Mais l’aliénation du peuple n’est pas un fait qui va de soi.

Demain si tout va bien, la population sera formatée par une prise de conscience écologique généralisée. Les temps présents sont un mauvais moment à passer, l’aliénation des masses n’est pas simple à faire passer.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Aliénation et habitudes cérébrales, notre boulet

extraits : Nos société secrètent des habitudes par la répétition publicitaire, par la répétition des mots d’ordre de l’extrême droite ou des réseaux sociaux, par la répétition des mythes contemporains (croissance, progrès, technologie). Difficile d’aller contre ce bourrage de crâne, sauf à savoir prendre de la distance par rapport à ce qu’on veut nous imposer. Tout dépend alors de la socialisation primaire par le réseau familial qui formate un esprit actif ou passif. Tout dépend de l’engagement d’un individu qui cherche (ou non) à aller au-delà de ses habitudes de penser. Sinon il ne m’est pas possible d’être autrement que ce que les autres ont déterminé pour et en moi. L’aliénation est un aspect structurel de notre comportement….

Le portable comme système d’aliénation consentie

extraits : Les usages du téléphone portable peuvent être considérés comme des révélateurs de la nature de l’hyper modernité qui définit nos sociétés. Dès le premier chapitre de son livre, Francis Jauréguiberry se livre à une identification minutieuse des usages du portable, régis par la spontanéité, l’impulsivité, le cocooning téléphonique – besoin d’être rassuré par une présence – jusqu’à la téléphonite, maladie aiguë qui caractériserait le branché consultant compulsivement son petit écran. Le désir d’ubiquité médiatique – être ici sans être là – se donne à voir dans l’« envol du branché »….

2010 Divertir pour dominer (la culture des masse contre les peuples)

extraits : Selon Peter Reichel, les nazis auraient été les premiers à comprendre l’importance de la culture de masse. Avec tous les moyens à leur disposition, ils ont créé un monde d’illusions qui a entraîné un peuple entier au désastre avec sa complicité active.En coupant les travailleurs de leur base rurale et domestique, qui constituait leur principal moyen de subsistance et leurs réseaux de sociabilité, le capitalisme industriel a obtenu leur soumission. L’impuissance et la malléabilité des masses s’accroissent en même temps que les quantités de biens qui leur sont assignées. Il y a aliénation au sens étymologique du mot, le fait de se « rendre étranger à soi-même », d’être dépossédé de soi….

4 réflexions sur “C’est dur d’être aimé par des cons”

  1. Quoi que je puisse parfois dire (écrire), et qui pourrait laisser penser le contraire… sachez que j’aime bien Biosphère. Tout connement parce que j’y trouve toujours matière à réflexion.
    Et même, ou surtout, matière à rigoler. De toute façon si je ne l’aimais pas il y a longtemps que je l’aurais largué.
    Le titre de cet article me fait bien sûr penser à Cabu (Charlie). Et la suite à Renaud… le chanteur, le poète, l’écorché vif… que j’aime bien également. Tout connement parce que je me reconnais dans ses chansons. Plus exactement parce que Renaud voit le monde comme moi, avec les mêmes lunettes. Et comme Biosphère aussi… Oh certes pas exactement, et pas toujours non plus, parce qu’avec qui ce soit il y aura toujours des points de désaccords.
    Et heureusement ! Je vous laisse imaginer ce que serait un monde de clones, tous programmés, formatés de la même façon, et qui penseraient tous la même chose, au sujet de tout et n’importe quoi. Oh mon dieu non pas ça ! 🙂
    ( à suivre )

    1. – « ils aiment acheter du toc au meilleur marché […] ils aiment se vautrer devant leurs écrans. [etc. etc.] »
      Ce qui me fait donc penser à Renaud :
      – « Ils s’embrassent au mois de janvier, car une nouvelle année commence […] Ils sont pas lourds en février, à se souvenir de Charonne [etc. etc.] » (Hexagone 1975)

      « ils » = les Autres…
      Et quand Biosphère se fait le porte-parole des écologistes… des vrais bien sûr, ceux qui pensent comme lui… je pense encore à Renaud :
      – « Alors pour mettre un peu d’ambiance dans mon quartier de vieux débris, j’ai groupé toutes mes connaissances intellectuelles, et c’est depuis que j’suis une bande de jeunes à moi tout seul. » (Je suis une bande de jeunes 1977)

      Et là je pense à un autre, que Renaud aimait beaucoup, et moi aussi, qui lui non plus ne les loupait pas, les «braves gens», les «bien pensants» … et qui nous expliquait très bien que «le temps ne fait rien à l’ affaire» (Brassens 1961).
      (à suivre)

    2. MC esprit critique

      Et puis je pense à un autre, que j’adooore, et que ceux qui lisent «Le journal de la joie de vivre» sont obligés de connaître… le Professeur Foldingue.

      – Pr. F : Bonjour Biosphère ! Que me vaut l’honneur de votre visite ?
      – B : Eh ben Professeur, voilà : Je déteste la société de CONSommateurs, ils aiment acheter du toc au meilleur marché. Je pourfends la société du spectacle, ils aiment se vautrer devant leurs écrans. [etc. etc.]
      – Pr. F : Je vois très bien, le problème. D’un côté «Je», le Moi… de l’autre «ils», les Autres.
      En effet il y a déjà là de quoi déjà se sentir seul. Comme je vous comprends !
      (à suivre)

      1. MC Parti d’en rire

        (et fin, OUF !)
        – B : Rien à foot ! Je déteste la foule. Pas comme les Autres qui aiment s’agglutiner.
        – Pr. F : De quoi alors se sentir différent… et donc mal-aimé, voire pas aimé du tout…
        – B : Rien à foot ! Je ne veux surtout pas être aimé par des cons !
        – Pr. F : Cher cli. patient… je vous rappelle qu’ON est toujours le con de quelqu’un.
        Bien entendu il s’agit là d’un truisme, politique, tout est politique non ?
        – B : Peut-être, n’empêche qu’«ils» sont partout, les CONS !
        – Pr. F : Bien sûr ! La Preuve… vous en avez d’ailleurs un en face de vous.
        De quoi alors se sentir incompris.

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