Charité bien ordonnée commence par soi même…

Exceptionnellement notre article ne parle pas d’écologie, mais tout ce qui nous fait sortir de la fabrication d’une intelligence collective mérite d’être signalé. Et Donald Trump est le grand champion en la matière.

Le président américain a ordonné dès le 20 janvier 2025 la suspension de tous les programmes d’aide étrangère des Etats-Unis pour une durée de 90 jours. Trump assure que ces programmes « servent à déstabiliser la paix mondiale en promouvant dans les pays étrangers des idées qui vont directement à l’encontre de relations harmonieuses et stables à l’intérieur des pays et entre les pays ». Aux Etats-Unis, dans les milieux conservateurs, l’aide à destination de l’étranger est considérée de longue date comme un symbole de gabegie et de programmes inutiles.

Le 22 janvier, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a défini ainsi la politique étrangère de son pays : « Chaque dollar que nous dépensons, chaque programme que nous finançons, chaque politique que nous mettons en œuvre, doit être justifié par une réponse à trois questions simples. Est-ce que ça rend l’Amérique plus sûre ? Est-ce que ça rend l’Amérique plus forte ? Est-ce que ça rend l’Amérique plus prospère ? »

Gesticuler est une chose, manier une tronçonneuse une autre, faire les deux simultanément est déconseillé.

lemonde.fr : Présents dans 158 pays à travers l’Usaid (United States Agency for International Development), l’agence américaine chargée de l’aide au développement est en valeur absolue le premier pourvoyeur à l’échelle mondiale. En 2023, le montant total de l’aide s’est élevé à 64,7 milliards de dollars, mais seulement 0,24 % en pourcentage du PIB. L’aide humanitaire arrive en tête (25 %), suivie du renforcement des capacités des gouvernements et des sociétés civiles (20 %), puis de la santé (12 %). Le décret présidentiel sème le chaos et la panique dans le monde entier, en particulier dans les pays les plus fragiles, largement dépendants de l’assistance des Etats-Unis, mais aussi parmi les personnels américains employés dans de nombreuses missions, menacés de licenciement. Le département d’Etat américain avait envoyé un courrier au ton comminatoire à tous les récipiendaires de l’aide américaine : « Dès la réception de cet avis de suspension, le bénéficiaire doit arrêter tout travail dans le cadre des subventions et n’engager aucune nouvelle dépense ». L’administration Trump a mis en congé une soixantaine de hauts responsables de l’Usaid, soupçonnés d’aider les récipiendaires de l’aide à contourner le gel.

Des points de vue inconciliables

Trumpiste : Les dirigeants des pays récipiendaires ne font que taper sur l’Occident tout en détournant la majorité de l’aide sur leurs comptes personnels. Qu’ils assument !

Factuel : Étonnant cette volonté d’agir comme un pays en voie de développement : « venez investir dans mon pays sans aucune entrave » et « on aide personne on a pas les moyens ».

Trumpiste : Plus d’assistanat, plus de perfusion. Les États doivent apprendre à survivre sans le dollar. Fini l’illusion humanitaire, place à la vraie souveraineté.

Factuel : La joie mauvaise de faire le mal et de ne pas avoir de comptes à rendre…

Trumpiste : Il existe bel et bien un gaspillage. Regardez par exemple l’Agence Francaise de Développement (AFD). Selon Médiapart, elle finance plusieurs projets…en Chine. Pourquoi ?

Factuel : La Russie, la Chine etc. se frottent les mains. L’influence des Etats-Unis risque de diminuer fortement sur le plan international. Mais ça, Trump ne peut pas le comprendre.

Trumpiste : De nombreux pays devraient essayer de vivre avec leurs moyens en particulier pourvoir à l’alimentation de leur population. En Afrique l’explosion démographique pose des problèmes surhumains.

Factuel : Il est peut-être temps de boycotter les produits américains ?

Trumpiste : Que du bla-bla-bla, les américains font ce qu’ils veulent de leur argent.

Factuel : J’espère que certains en Europe vont rapidement comprendre qu’une démocratie moderne, espérant alternance politique, pérennité et stabilité, ne fait pas bon ménage avec des décisions unilatérales et brutales.

Trumpiste : C’est un dirigeant comme Trump dont la France a besoin ; pas de palabres inutiles mais des acte .

Factuel : Allez aux USA, personne ne vous retient.

Trumpiste : La France mais aussi l’Europe devraient faire de même. A commencer par les régimes qui manifestent une détestation de notre pays : Algérie, Mali , Burkina Faso , Niger, et j’en oublie surement, couplé avec un arrêt des visas.

Factuel : « À force de secouer l’arbre, le coco finit par te tomber dessus ». Vieux proverbe baoulé.

Trumpiste : C’est le point de départ de la négociation que Trump préfère, lorsque l’adversaire est sidéré, à sa merci.

Factuel : Les associations « font le gros dos » pour ne pas contrarier le tyran, et espérer ainsi une exemption ! On ne sait pas ce qui dégoûte le plus, les décrets de Trump, ou les réactions….

1 réflexion sur “Charité bien ordonnée commence par soi même…”

  1. – « [ces programmes] servent à déstabiliser la paix mondiale en promouvant dans les pays étrangers des idées qui vont directement à l’encontre de relations harmonieuses et stables à l’intérieur des pays et entre les pays ».
    Trump… champion des relations harmonieuses et stables… faut oser quand même non ?
    C’est incroyable, lamentable… mais vrai. Factuel ! Et je parie qu’ON n’a pas encore tout vu.
    En tous cas bravo et merci Biosphère pour cette comparaison entre le point de vue Factuel et le point de vue Trumpiste. D’un côté l’intelligence collective, de l’autre la connerie collective. Choisis ton camp camarade ! Les autres se reconnaîtront de suite. Misère misère !

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