Chef Raoni

Enfin quelqu’un qui pense juste !!! Un résumé de la pensée de Raoni, chef du peuple indien Kayapo qui vit au cœur de l’Amazonie brésilienne :

 « L’homme blanc est étrange. Il ne prend pas le temps de rêver, de méditer, de célébrer la beauté de la terre, la naissance de l’aube, la douceur de la rivière. Il ne regarde pas les étoiles, il lui faut de l’argent, toujours de l’argent. Il lui faut même payer l’eau dont il se désaltère. Il court jusqu’à sa mort et sa vie lui passe sous le nez. Il survit dans un monde qui est pour nous incompréhensible. Dans les villes il y a trop de voitures, trop de gens, on ne peut pas respirer. Il me semble que l’homme blanc ne sait pas qui il est. Dans les années 1980, nous avons fait confiance aux Blancs qui avaient délimité notre réserve. Et puis sans prévenir, ils ont construit une route au milieu. Elle a apporté la maladie, les enfants ont commencé à mourir de la grippe. En principe notre territoire est protégé par la loi, mais il est très difficile de le contrôler. Les bûcherons, les chercheurs d’or et les fermiers blancs ne respectent pas la loi. Il leur faut de la terre, encore de la terre, toujours de la terre. Ils la fouillent comme des cochons, ils souillent l’eau avec le mercure, ils tuent le gibier pour le plaisir. Nous ne sommes pas des spécimens pour anthropologues, ni de nobles sauvages. Nous voulons simplement être libres d’être ce que nous sommes. Nous avons vécu pendant des milliers de lunes sans l’homme blanc. Notre mode de vie est le résultat d’une longue tradition qui nous a conduits à connaître chaque plante et chaque animal de la forêt. Et par là, à les respecter.  

« Nous pouvons beaucoup vous apprendre sur la façon de vivre en harmonie avec la nature. La nature est comme l’homme, le sol est sa peau, les forêts sont ses cheveux et les rivières sont ses veines. Nous respirons tous un seul air. Nous buvons tous une seule eau. Nous vivons tous sur une seule terre. Nous devons tous la protéger. La sauver, c’est nous sauver nous-mêmes. »

Quand un humain parle aussi bien de la Biosphère, il n’y a rien à ajouter…

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org

 

3 réflexions sur “Chef Raoni”

  1. Magnifique texte, en effet que rajouter quand l’essentiel a été dit ! J’ai 15 ans et j’aimerai tellement vivre comme vous, il n’y a aucunes contraintes. On profite juste de chaque instants que la vie peut nous apporter ! Les hommes sont allés trop loin et ils ne savent plus reculer car il est trop tard. Ils ne pensent qu’à leur argent mais pourtant qu’est-ce ?? ça n’est qu’une pure invention ! Qui a dit que l’on devait payer pour vivre ???
    J’admire énormément ces peuples qui ont su préserver leurs coutumes et leurs traditions malgré les influences occidentales !

  2. ALEMIN Aiku

    Je suis Aiku, je fais parti de la tribut Wayana de la Guyane Française.
    Depuis l’age 15ans je me bats pour mon peuple, pour notre paradis, pour préserver la liberté et vivre en paix
    Maintenant ce que nous avons toujours appelé le paradis est en train de venir l’enfer absolu: à cause de l’orpaillage avec le mercure qui nous contamine tous même les poissons et de gibier.
    La couleur de l’eau est devenu marron.
    La terre a des plaies partout, et la forêt est triste à cause des inconnus qui ne respecte même.
    Les animaux sont malheureux, d’être chasser tout le temps, de ne plus avoir de bonne nourriture.
    Pourtant pour nous certains plantes sont sacrés, certains animaux sont sacrés.
    L’homme blanc ne sait pas ce que veut dire le respect, l’homme blanc est bizarre il ne sait pas ce c’est l’amour ni la beauté.
    Nous vivons tous sur la même terre, protégeons la car la terre est notre mère.

    Aiku.

  3. Un très beau texte, assurément.
    Cynisme et cupidité, voilà en effet qui pourrait malheureusement résumer la mentalité occidentale… Nous sommes très, très loin d’avoir la sagesse de peuples que nous avons longtemps considérés (et que beaucoup considèrent toujours) comme « sous-développés ».

    J’en profiterais pour conseiller la vision du « Nouveau Monde » de Terrence Malick, film sublime, contemplatif, et qui donne à réfléchir sur ce que sont devenues nos sociétés « modernes ».

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