chute du Mur, effondrement de notre Maison

Le Monde du 10 novembre s’interroge : la chute du Mur, il y a vingt ans, et après ? L’éditorial ne va pas loin, « la faiblesse du moment prépare aussi l’identité de l’Europe et sa cohésion de demain » ! Soyons plus précis, la chute du Mur le 9 novembre 1989 n’a fait que généraliser la conception occidentale de l’économie : demain notre Maison s’effondrera.

Une époque de remise en question comme la chute du mur de Berlin était propice à une réflexion sur l’avenir. L’interrogation aurait du porter sur ce qui devait être imité par l’Est du modèle occidental. On peut légitimement soupçonner que l’attrait qu’exerce l’Occident sur de nombreux citoyens du bloc de l’Est était essentiellement imputable à leur volonté de rattraper le niveau de vie occidental. D’un autre côté, il aurait été inquiétant que ce souhait-là se substitue à toutes les autres valeurs. En définitive, le besoin de liberté intellectuelle est largement passé après l’assouvissement prioritaire des besoins consuméristes. Les pays de l’Est ont importé principalement les vices occidentaux. On peut donc s’attendre à ce que la plupart de leurs concitoyens, à l’instar des classes privilégiées des pays du tiers-monde, deviennent des répugnantes caricatures de l’Européen de l’Ouest moyen, et multiplient les besoins.

Or l’universalisation du niveau de vie occidental est un processus qui ruinerait écologiquement la Terre. De ce constat suit, en vertu de l’impératif catégorique, un principe simple selon lequel le niveau de vie occidental n’est pas moral. Si tous les habitants de cette planète gaspillaient autant d’énergie, produisaient autant de déchets, rejetaient autant de produits toxiques dans l’atmosphère que les populations des pays riches, les catastrophes naturelles vers lesquelles nous nous dirigeons auraient déjà eu lieu. Il paraît insensé que les pays dont l’économie était planifiée aient adopté le système social occidental sans songer à le corriger. S’approprier un tel système revient à s’exposer prochainement à un nouveau séisme d’amplitude encore plus grande que celui de 1989.

NB : pour en savoir plus, lire Vittorio Hösle, Philosophie de la crise écologique, dont l’ouvrage vient d’être traduit en français, éditions Wildproject)

6 réflexions sur “chute du Mur, effondrement de notre Maison”

  1. @ Lux
    Tu poses la question : « La liberté de penser, de parler et d’entreprendre serait donc un vice ? »

    Le texte dit : « (à l’Est), le besoin de liberté intellectuelle est largement passé après l’assouvissement prioritaire des besoins consuméristes ». La réponse est claire, il ne faut pas confondre libertés politiques et « liberté » économique.

    La chute du Mur de Berlin marque la victoire du système occidental, capitaliste-libéral et assoiffé de consommation au détriment de notre planète. Les Allemands de l’Est passent d’un manque de liberté d’expression aux vices de l’Ouest, c’est-à-dire une intoxication par le système de publicité et la marchandisation de l’existence.

    J’espère, Lux, que mes propos sont devenus plus clairs pour toi (fiat lux) …

  2. @ Lux
    Tu poses la question : « La liberté de penser, de parler et d’entreprendre serait donc un vice ? »

    Le texte dit : « (à l’Est), le besoin de liberté intellectuelle est largement passé après l’assouvissement prioritaire des besoins consuméristes ». La réponse est claire, il ne faut pas confondre libertés politiques et « liberté » économique.

    La chute du Mur de Berlin marque la victoire du système occidental, capitaliste-libéral et assoiffé de consommation au détriment de notre planète. Les Allemands de l’Est passent d’un manque de liberté d’expression aux vices de l’Ouest, c’est-à-dire une intoxication par le système de publicité et la marchandisation de l’existence.

    J’espère, Lux, que mes propos sont devenus plus clairs pour toi (fiat lux) …

  3. «  » »Les pays de l’Est ont importé principalement les vices occidentaux » » »
    La liberté de penser, de parler et d’entreprendre serait donc un vice ?
    Pathétique.

  4. «  » »Les pays de l’Est ont importé principalement les vices occidentaux » » »
    La liberté de penser, de parler et d’entreprendre serait donc un vice ?
    Pathétique.

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