« Cinéma uni pour la transition », du vent

Un collectif soutenu par plus de 400 professionnels du cinéma, parmi lesquels Isabelle Adjani, Cyril Dion, Louis Garrel et Natalie Portman, lance, lundi 22 mai, à Cannes, le manifeste CUT ! (Cinéma uni pour la transition) pour que le 7ᵉ art se mette urgemment au service de l’écologie.

Le manifeste : Tout est lié. Nous sommes tous liés. Nous formons la société du spectacle. Nous disposons de superpouvoirs. Et, par conséquent, de super-responsabilités. Chaque jour, nos films touchent des millions de personnes. Les salles, les œuvres créent des liens uniques entre les humains, les réunissent autour d’histoires communes, qui influencent la façon dont ils regardent, comprennent le monde… En ces temps critiques pour l’humanité, à quoi servons-nous vraiment ? Comment nous, artistes et professionnels du cinéma, pouvons-nous faire notre part. Tout comme les Américains ont promu et disséminé dans le monde entier l’« American way of life » à la fin de la seconde guerre mondiale en utilisant les films, la télévision, la publicité, nous pouvons aujourd’hui construire de nouvelles représentations du monde, de l’avenir. Tout doit être repensé, réinventé, reconstruit.

Aujourd’hui, nous décidons de prendre part pleinement à cette bataille du siècle : celle qui nous permettra de garder ce monde vivable pour toutes et tous. Aujourd’hui, nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent agir à rejoindre le manifeste CUT ! (Cinéma uni pour la transition).

Wyz : Belle initiative, qui devrait faire école. A quand Agriculture unie pour la transition, Marchands de fringues unis pour la transition, Compagnies aériennes unies pour la transition, Publicitaires unis pour la transition…

Michel SOURROUILLE : Rares sont les films, en dehors des documentaires, qui intègrent l’écologie comme thématique. Les séries télévisées sont encore plus loin du sujet. La chanson française est peu inspirée par les changements du climat et des écosystèmes. La mode qui permet la vacuité des comportements reste bien loin des enjeux environnementaux. La société de consommation de spectacles qui est la nôtre se garde d’inquiéter la population à l’heure où, au contraire, on devrait être angoissé des périls en cours, épuisement des ressources fossiles et des métaux, réchauffement climatique, océans sur-pêchés et pollués, etc. Les artistes qui vivent de l’air contemporain préfèrent amuser ou épater la galerie plutôt que d’aborder les véritables problèmes de fond, anxiogènes. L’écologie ne semble pas inspirer les artistes. Pas encore mais ça commence, dit cette tribune… on n’y croit pas !

Gaston : C’est quoi l’idée ? Faire du catéchisme écologique ? On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, et probablement pas non plus de bon cinéma. Ça va donner des films ennuyeux et prétentieux que personne n’ira voir,

tartopom : Comment pouvez-vous faire ? Très franchement ? Boycottez Cannes, son bizness, ses yachts, ses jets, ses boîtes, sa coco (même équitable), et tout ce que cette manifestation représente !

Michel Lepesant : Plafonnement des cachets, par exemple : pas plus de 4 fois le salaire minimum.

Brigitte Vuitton : Isabelle Adjani et Nathalie Portman pourraient déjà commencer par arrêter de se faire du pognon en participant à des pubs pour des marques de luxe qui promeuvent un modèle de surconsommation absolument pas durable, en instillant l’idée à tout le monde que leur beauté (trafiqué par des équipes de très nombreux professionnels), leur richesse, ouwou, leur glamour, c’est le nec plus ultra de la vie sur terre. Donc voilà les meufs, déjà, vous pourriez commencer par faire pour vous ce que vous professez.
Pour les autres, cette industrie est une industrie du gâchis (avion décors and co), en grande partie subventionnée, qui plus est dans un système népotique

Peps72 : Je note que la tribune oublie (curieusement) de prôner la décroissance du secteur cinématographique,

Pommepoirescoubidou : Filmer en 3 jours dans sa cuisine au téléphone avec 3 acteurs, pas de costumes, pas de décors, pas d’effets spéciaux. On en salive d’avance.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

La bouffonnerie de l’humanité, LE film à voir (2021)

L’écologie ne semble pas inspirer les artistes (2017)

2 réflexions sur “« Cinéma uni pour la transition », du vent”

  1. The Show must go on ! Cette énième tribune commençait pourtant bien, «Tout est lié. Nous sommes tous liés»… contient même un passage remarquable, «Tout doit être repensé, réinventé, reconstruit»… sauf qu’à elle seule une petite phrase résume parfaitement ce petit film de piètre qualité : «Nous formons la société du spectacle.»
    Ces 400 professionnels du Cinéma (ou du Cirque si vous voulez) qui se prennent pour des Superman et des Superwoman, ne sont en fait que des petites marionnettes.
    Ou des clowns, si vous préférez. Qui, avec les dresseurs de lions, les jongleurs, les prestidigitateurs, les marionnettistes, les marionnettes et j’en passe, font le Spectacle.
    Ces 400 bouffons ne forment pas, ils ne font que participer au Spectacle, nuance !
    ( à suivre )

    1. En attendant, je suis quand même content de voir que, dans les gradins, il y a pas mal de monde qui n’est pas dupe. De cette énième tartuferie !
      Seulement n’oublions pas qu’en commentant ce piètre Spectacle, Statler et Waldorf, eux aussi, ne font rien d’autre qu’amuser la Galerie. The Muppet Show must go on !

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