Cinq écologistes face à l’enjeu décroissant

Les votes pour la primaire des écologistes débutent aujourd’hui 16 septembre 2021.

Voici quelques éléments de réflexion pour mieux comprendre les programmes des 5 présidentiables.

Décroissance ?

Jean-Marc Governatori souhaite « revoir notre mode de vie » mais ne veut pas parler de « décroissance » .

Eric Piolle : « La croissance est devenue une religion. Je ne suis ni pour ni contre : je n’y crois pas. »

Yannick Jadot : « Je suis décroissant pour le carbone, pour les maladies liées à l’environnement, pour les pesticides, mais je suis croissant pour le bien vivre-ensemble ».

Sandrine Rousseau : « La décroissance sans un projet social, sans une réforme de la fiscalité, sans une réduction massive des inégalités, sans un contrôle des marchés financiers et un protectionnisme aux frontières, ça n’existe pas ».

Delphine Batho : « La décroissance, seule voie réaliste pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ».

Dévoiturage ?

Yannick Jadot souhaite interdire les ventes des voitures diesel et thermiques classiques à partir de 2030 et imposer une prise en charge obligatoire du forfait mobilité par les entreprises.

Eric Piolle propose d’interdire les vols aériens intérieurs si les trajets peut se faire en moins de 4 h 30 en train, et d’avancer à 2030 la fin de la vente des véhicules thermiques.

Jean-Marc Governatori prône le développement des transports collectifs, et rejette la voiture électrique qui est « un fléau écologique ». Il préfère investir dans les biocarburants de troisième génération, le train et le vélo.

Delphine Batho souhaite instaurer une règle sur le poids des voitures pour qu’elles consomment moins, développer le vélo et faire baisser le prix du train.

Sandrine Rousseau : « Investir sur les transports en commun et dépendre beaucoup moins de la voiture individuelle. »

Dénucléarisation ?

Delphine Batho prône une sortie du nucléaire « à terme, mais aujourd’hui, ce n’est pas possible ».

Jean-Marc Governatori envisage une sortie du nucléaire « quand on pourra, ça peut être dix ans, ça peut être trente ans ».

Eric Piolle souhaite une sortie du nucléaire : « En 2050, le nucléaire ne doit plus faire partie de la photo. »

Yannick Jadot souhaite une sortie du nucléaire « de manière responsable, c’est-à-dire sur quinze ou vingt ans ».

Sandrine Rousseau souhaite sortir du nucléaire « le plus rapidement possible ».

Déconsommation ?

Sandrine Rousseau propose de mettre en place un revenu d’existence à 850 euros et d’augmenter le Smic.

Eric Piolle propose un revenu minimum garanti dès 18 ans, mais aussi une hausse des bas salaires d’au moins 10 %.

Yannick Jadot propose de fusionner le RSA et la prime d’activité pour créer un revenu citoyen.

Delphine Batho considère que le gain de pouvoir d’achat passe par la décroissance « en consommant moins mais mieux, en achetant des produits d’occasion, ou en allant dans les brocantes ou vide-greniers… »

Jean-Marc Governatori souhaite le développement « des systèmes d’échanges locaux où chacun prend l’habitude d’échanger du temps, des biens et des compétences. »

Dés-addiction ?

Eric Piolle se déclare favorable à la légalisation du cannabis.

Sandrine Rousseau propose une légalisation du cannabis et la mise en place d’une politique de santé et d’accompagnement des personnes dépendantes.

Jean-Marc Governatori se montre défavorable à la légalisation du cannabis récréatif.

Delphine Batho souhaite légaliser et encadrer la distribution avec une politique d’interdiction pour les mineurs et une politique de santé publique.

Yannick Jadot est favorable à une légalisation « sous contrôle public, pour traiter les personnes en addiction ».

source : LE MONDE

6 réflexions sur “Cinq écologistes face à l’enjeu décroissant”

  1. Trois débats pour les primaires « écologistes ». Il est surprenant que pour des candidat(e)s se réclamant de l’écologie, ni la démographie, ni l’emprise numérique, ni la dette ne furent évoqués, ce qui augure mal pour les débats à venir. Il est vrai que pour un(e) candidat(e) à l’élection présidentielle, il est plus confortable de s’en tenir à des constats incantatoires sur la situation de la biodiversité, du climat, l’énergie, l’économie, le social etc. avec des propositions qui « n’effarouchent » pas l’électorat et évite ainsi la complexification des débats…
    Mais attention, à force d’éluder certaines questions liées à des problématiques fondamentales pour l’avenir, la suite risque fort de ne point être un havre de tranquillité. 

  2. EELV naît en 2010 de la fusion du parti Les Verts avec le mouvement Europe Ecologie créé par Cohn-Bendit pour les européennes de 2009 (16,28 % des suffrages exprimés et 2 803 759 voix). Le réservoir de voix d’EELV varie fortement d’un type d’élection à l’autre. 828 345 voix pour Eva Joly à la présidentielle de 2012…
    Quant aux adhérents EELV, on compte 12435 en 2013…. mais l’entrée au gouvernement sous le quinquennat Hollande a fragilisé le parti, divisé entre alignement à gauche et écologie d rupture… d’où seulement 5349 adhérents en 2018… Mais l’écologie revient à la mode, d’où 13215 adhérents en 2020…

    1. Le nombre d’adhérents n’est qu’un indicateur parmi d’autres. Mais qui ne veut pas dire grand chose, surtout aujourd’hui. Pendant longtemps le champion en nombre d’adhérents a été le PCF. En 2018 il revendiquait 49200 adhérents à jour de cotisation, aujourd’hui ils seraient 43888. Le RN en revendiquait plus de 80000 en 2016 et aujourd’hui entre 20000 et 25000… bizarre. Bien sûr en comptant les sympathisants on obtient d’autres chiffres. Quoi qu’il en soit n’allons pas en déduite qu’EELV est en voie de talonner le RN, ni que le PCF serait actuellement 4 fois plus puissant qu’EELV et/ou 2 fois plus que le RN.

  3. Propositions insuffisantes. Distantes des problèmes comme: 4,8 milliards/ton ciment, 1,8 ton/acier, 70 % d’électricité avec fossile, viande industrielle,1,4 milliards voitures, au (mondial). La France n’en peut pas faire face au reste du monde. J’imaginais des propositions d’autre ordre. Par exemple, le pays est en mesure de mettre en place un gros programme visant la ruralisation de millions de personnes motivés e intéressés à vivre et à pratiquer l’agro-écologie et à la simplicité volontaire. Avec formation, assistance technique, financière, etc. Ils seront de plus en plus nombreux et seront en mesure de mieux faire face à dérégulation écologique que ceux qui resteront entassés.. Il existe un patrimoine bâti dans les villages. Vider les villes! Plus effectif que s’occuper des vols intérieurs, voiture électrique… D’autant plus que les actions impératives son bien plus complexes, comme diviser les GES par trois à l’horizon 2050.

    1. Je suis entièrement d’accord avec vous. D’autant plus que je prône la multi-fonctionnalité des territoires c’est à dire tout trouver ou presque à portée de pieds, localement. Ainsi le besoin de mobilité diminue fortement. Et les pollutions et nuisances correspondantes aussi. Et le gâchis technologique (véhicules motorisés, numérique à tout crin, …) diminuera aussi. Même chose concernant le sanitaire: remettre le médecin généraliste en priorité avant toute une armée de spécialistes vivant un peu hors sol pour ne pas dire planqués… J’aurais encore beaucoup à dire mais j’arrête là !

    2. Entièrement d’accord aussi. Vider les villes ! Voilà une proposition qui nous change des sempiternels discours sur les transports, la bagnole électrique, le nucléaire etc. Et en plus le chichon ! Mais qu’est ce qu’on en a foot du cannabis ? Comme si l’addiction se limitait à ça, n’importe quoi !

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