Climat, inquiétudes bien avant la COP26

Réunion internationale à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre 2021, c’est mal partie. La concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint 410 parties par million (ppm) en 2020, un niveau inégalé depuis plus de 3 millions d’années. Les engagements actuels des États quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre mènent la planète vers un réchauffement « catastrophique » de 2,7 °C d’ici à la fin du siècle, loin de l’objectif de l’accord de Paris en 2015 de le limiter bien en deçà de 2 °C, et si possible à 1,5 °C. Greta Thunberg a moqué et dénoncé les « trente années de bla-bla » sur le climat des dirigeants, les accusant d’avoir « noyé » leurs espoirs dans des « promesses creuses ». Le premier ministre britannique, Boris Johnson, en rajoute dans la langue de bois : «  Il faudra faire des progrès considérables sur le charbon, les voitures, la finance et les arbres ». Ah ! Ah ! Pourtant l’alerte climatique remonte à très longtemps. Temps perdu ne se retrouve pas !

1857: la scientifique américaine Eunice Newton Foote avait identifié le phénomène de l’effet de serre, mais n’avait pas pu signer sa découverte, car « les femmes n’avaient pas l’autorisation d’exposer des travaux scientifiques ».

1896 : le chimiste suédois Svante Arrhenius prévoit l’augmentation de la température moyenne de la Terre comme conséquence de l’utilisation des combustibles fossiles. Il estimait qu’un doublement de la teneur en gaz carbonique de l’air se traduirait par un réchauffement de la planète de l’ordre de 5 à 6°C. Il était proche des analyses actuelles du GIEC, sachant que le CO2 de l’atmosphère atteignait 280 parties par millions avant la révolution industrielle pour atteindre avant la fin du siècle, 550 ppm !

1958 : on mesure la concentration en CO2 de l’atmosphère à Hawaï. Charles David Keeling sera le premier en 1958-59 à donner l’alerte du haut des 3400 mètres d’altitude de l’observatoire du Mauna Loa : la teneur en gaz carbonique relevée dans l’atmosphère s’y avérait en concentration anormale et en augmentation.

1979 : première Conférence internationale sur le climat, tenue à Genève sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale. La réunion conclut seulement qu’il faut intensifier la recherche.

1985 : La conférence internationale sur le climat tenue à Villach pourra conclure que les émissions de CO2 conduiraient dans la première moitié du XXIe siècle à une température que les hommes n’ont jamais connue. Des courbes sur 160 000 ans sont publiées le 1er octobre 1987 dans Nature.

1988 : James Hansen, directeur du laboratoire d’étude du climat de la NASA annonce devant le Sénat que l’ampleur des événements climatiques aux USA excède la variabilité naturelle du climat et que la Terre est entrée dans une phase de réchauffement dû aux activités humaines. Création du GIEC, cette même année, sous l’égide des Nations unies.

1990 : Premier rapport du GIEC (groupe Intergouvernemental d’experts sur le climat)

1992 : Le sommet de la Terre à Rio instaure les Conférences des parties annuelles – les fameuses COP (Conference of the Parties, en anglais) –, qui se réunissent chaque année lors d’un sommet mondial où sont adoptées, par consensus, les décisions pour lutter contre le dérèglement climatique.

1995, première COP à Berlin. Elle prépare l’adoption, deux ans plus tard, du protocole de Kyoto.

1997, protocole de Kyoto : premier traité qui fixe des objectifs contraignants à 55 pays industrialisés, représentant 55 % des émissions globales de CO2 en 1990. Le protocole vise à réduire d’au moins 5 % leurs émissions entre 2008 et 2012 par rapport au niveau de 1990. Parole, parole…

2005, le protocole de Kyoto entre en vigueur : il fallait attendre que suffisamment d’Etats aient ratifié le texte pour qu’il soit efficient. Mais les émissions de CO2 des pays en développement ont triplé entre 1990 et 2012. Tout le monde est concerné, la situation est donc bloquée !

2015, Greta Thunberg lors de la COP21 à Paris : « Le vrai danger est quand les politiques et les dirigeants d’entreprises font croire que des actions réelles se passent quand, en réalité, rien n’est fait … Les promesses n’incluent pas l’aviation, le secteur maritime et les biens importés ou exportés alors qu’ils incluent la possibilité pour les pays de compenser leurs émissions ailleurs… Ce n’est pas gouverner, c’est tromper… »

Conclusion (d’un ancien président des Maldives) : « Pour comprendre la réalité du réchauffement, il faut avoir de l’eau dans son salon. Un jour, à New York, ils verront de l’eau dans leur salon et ils se diront : “Tiens, le changement climatique est une réalité !” Chez nous, aux Maldives, l’eau est déjà dans la maison. »

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

15 juin 2021, COP26, en route pour le désastre climatique

13 décembre 2020, Après la COP21, la (dé)route vers la COP26

6 réflexions sur “Climat, inquiétudes bien avant la COP26”

  1. Noir c'est noir !

    – « On a des représentations, oui, mais cela ne suffit jamais à changer un comportement ! Pendant des siècles, l’Eglise a prêché la bonne conduite et ça n’a pas empêché les vols, les crimes, l’injustice. Penser que parce qu’on a les conclusions du Giec, ça va nous amener à agir… Jamais l’humanité ne s’est comportée comme ça ! C’est un fantasme de se dire : « J’ai une représentation claire donc mon comportement va en découler mécaniquement. » C’est du flan ! Nous ne sommes pas du tout ainsi. Nous sommes des animaux habitués à fuir dans certaines circonstances et à se la couler douce quand celles-ci ne sont pas présentes. » ( Dominique BOURG en 2015 )
    ( francetvinfo.fr le 10/09/2015 : COP21 : pourquoi tout le monde se fiche de l’écologie )

    6 ans plus tard nous en sommes au même point. Parions que dans 6 ans ce sera toujours pareil.

  2. Parti d'en rire

    L’an dernier nous aurons donc été privés de COP, et voilà pourquoi ça continue de chauffer. Mais heureusement COP-Circus reprend sa tournée, en espérant que tous les clowns seront vaccinés.
    Comme pour les J.O, le Tour, les expos universelles et j’en passe, la compétition est rude. Ce n’est pas comme pour la Farce les Électorale, où là les candidats peuvent entretenir le «suspense» jusqu’à la dernière minute. Là, si on veut avoir l’immense honneur que COP-Circus (les J.O, le Tour etc.) passe à la maison, il faut s’y prendre à l’avance. Et le plus tôt est le mieux.

    1. C’est ainsi qu’en juin dernier l’Egypte déposait sa candidature pour 2022.
      Je ne cherche même pas savoir qui sont les autres candidats, j’avoue que je n’en ai rien à foot. Un mois plus tôt c’était Abou Dhabi qui se positionnait pour 2023. Les émirats soucieux du climat, faut pas s’étonner. Entre autres (âneries) Cheikh Abdallah ben Zayed Al Nahyan déclarait :
      – «Le défi climatique est redoutable, mais il est aussi assorti d’une énorme opportunité de stimuler la croissance économique et la création d’emplois».
      En voilà donc un autre qui a tout compris.

  3. Le/La gesticulant.e

    Je suis ingénieur de formation et je me suis intéressé au climat en parallèle que je me suis politisé. J’ai découvert sur le net de nombreuses sources, de nombreuses personnes qui parlaient du sujet, et j’ai creusé. Ça a pris du temps, j’ai démissionné pour plus m’investir, puis je me suis rendu compte que c’était impossible de tout comprendre, il y a trop de champs qui se croisent, trop de solutions contradictoires, trop de visions simplistes du monde. D’un côté je me suis mis à faire de la vulgarisation à mon tour via la Fresque du climat, de l’autre j’ai voulu faire une conférence gesticulée car je traînais dans des milieux où on avait une construction politique parfois trop légère de mon point de vue. C’est donc comme cela que je me suis mis à parler climat en gesticulant […]

    1. Les autruches vont elles sauver le climat ?
      Une conférence gesticulée sur les changements climatiques et les autruches …
      Une conf’ pour :
      – Pour celles et ceux qui essaient d’agir, ou qui auraient envie et ne savent pas comment faire.
      – Pour celles et ceux qui ont le sentiment de ne pas ou de ne plus pouvoir agir. Parce que ça fait 40 ans qu’on parle de sauver le climat et que ça n’a jamais fait bouger les courbes.
      – Pour celles et ceux qui souhaitent prendre plaisir à nourrir leur regard critique, tout simplement.

    2. Puisque tout se résume au Spectacle, commençons déjà par arrêter de nous mentir à nous-même. Laissons tomber les COP et les grosses autruches qui brassent du vent, intéressons-nous plutôt à ces conférences gesticulées.
      Au menu : Agriculture & Ruralité ; Économie & Consommation ; Identités, Laïcité & Discriminations ; Droits & Libertés ; Éducation etc. Comme on peut voir il n’y a pas que le climat, ni que l’écologie, dans la vie. De toute façon tout est lié. Chacun devrait donc y trouver son compte, sa came, sa thématique… en attendant.

      Tapez juste : conferences-gesticulees.net

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