Climat, la difficulté de se faire comprendre

Nous ne résistons pas au plaisir de republier un texte de 2010…

avec cette réponse à un commentateur.

MON810 nous a interpellé sur ce blog : «  Maîtresse, je ne suis pas d’accord avec le principe de précaution, est-ce que j’ai le droit ? ».

Bien sûr, mon petit, tu as le droit. Le problème est de savoir si tu as les capacités intellectuelles et morales de t’exprimer sur cette question. En fait, tu poses implicitement le problème de toute démocratie : qui doit en définitive avoir raison ? Mon petit MON810, prenons un exemple, le casse-tête de la décision en matière climatique. Le Mexique, qui présidera la prochaine conférence onusienne sur le climat, propose de mettre fin à la règle du consensus. En effet à Copenhague, une demi-douzaine de pays a permis de s’opposer à l’accord final, « contre la volonté d’une majorité » (LeMonde du 5 février 2010). Mais si le consensus ne paraît pas une méthode fiable pour prendre une bonne décision, on peut aussi bien mettre en doute la pertinence d’une majorité qui n’a pas toujours raison. Ce qui ne veut pas dire non plus que c’est le point de vue de la minorité qui importe. D’ailleurs mon petit MON810, tu vois tous les jours la difficulté dans ta famille de savoir qui décide en fin de compte, entre ton père, ta mère, ou toi-même.

MON810, je te prie de ne pas continuer à dire du mal de ta maîtresse « biosphere » comme tu le fais habituellement. Cela ne fait en rien avancer la libre-expression de chacun. Je te cite :

« Biosphère ou la grande moralisatrice en chef, le petit dictateur en herbe. »

« La vérité ? C’est le politburo Biosphere qui la décrète. »

« Vous êtes en pleine déréliction mentale. «

« Vous n’êtes qu’une secte accrochée à sa croyance. »

« Commençons par supprimer Madame Biosphere, ça fera une graine de dictateur totalitaire et une conne en moins. »

Au delà de tes mots, MON810, en définitive la validité d’un processus de décision, qu’il repose sur le principe de précaution, le plus que probable réchauffement climatique ou n’importe quoi d’autre, ne découle pas de l’institutionnalisation de la démocratie, qu’elle soit par consensus ou à la majorité, qu’il y ait démocratie représentative ou même démocratie directe. Les citoyens n’obtiennent que le mode de gouvernement qu’ils méritent.

En d’autres termes, le pouvoir ne réside pas dans les instances du pouvoir, mais dans la tête des gens. Pour que le peuple, et donc toi aussi mon petit MON810, fasse l’accord parfait entre ce qu’il pense et ce qu’il faudrait, il est nécessaire d’harmoniser dans son propre cerveau ses intérêts personnels avec ceux de l’ensemble des humains, ceux des générations futures et même ceux des non-humains (la bi)odiversité). Autrement dit, tu dois t’exprimer au nom de toi-même mais aussi au nom des acteurs absents. Pour revenir à ta question de départ, le principe de précaution en matière climatique s’impose. Il faudrait diminuer nos émissions de gaz à effet de serre car le risque potentiel a de fortes chances de perturber la vie des réfugiés climatiques, des générations futures et de la biodiversité. Ton intérêt personnel, mon petit, serait-il plus grand que tout cela ?

Le réchauffement climatique et la démocratie (5 février 2010)

7 réflexions sur “Climat, la difficulté de se faire comprendre”

  1. La difficulté de se faire comprendre ne concerne évidemment pas que le climat.
    En fait ça dépend déjà duquel on parle. Parce que dans un climat malsain, cette difficulté est encore plus grande.
    Pour moi, le premier problème n’est pas là de savoir si le «petit» a ou pas les capacités intellectuelles et morales de s’exprimer sur la question (sic)… et avant de voir là le problème de toute démocratie… pour moi cette petite querelle entre le petit MON810 et sa vieille petite maîtresse qui se sent malmenée, la pauvre… n’est que le problème de toute communication.
    – « Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d’entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même… » (Bernard Werber)
    ( à suivre )

    1. Et si ON rajoute en plus une ou deux contraintes à la con, genre 240 caractères max dans un tweet, alors là j’vous dis pas. Je sens d’ailleurs que sur ce coup là je vais encore vite me retrouver over quota. Mais c’est pas grave, d’autant plus que c’est rigolo.
      Cette vieille histoire, en effet rigolote, et qui commence à dater, et qui comme par hasard ressort aujourd’hui, n’est en fait qu’un petit règlement de comptes.
      Pour ça tout et n’importe quoi peut faire l’affaire. Cette fois le point de discorde portait donc sur le fameux principe de précaution. Sur ce sujet, contrairement à MON810, qui dit en passant ne me semble pas être un gros nul, tout comme bon nombre de biosphéronautes de l’époque, en tous cas lucides sur certains points, je suis POUR.
      Et si j’avais eu le plaisir de croiser le fer avec lui, je lui aurais parlé d’un certain Docteur Moore. ( à suivre )

      1. Ce pauvre type, qui, tout en nous affirmant que sa merde ne présentait aucun risque, refusait toutefois, par simple précaution… ON ne sait jamais… de boire le petit verre que lui offrait gentiment le journaleux. Tout en le traitant de connard.
        ( Voir la vidéo, c’est à mourir de rire ! )

        Le monde à l’envers ! « C’est celui qu’il dit qui l’est ! »
        Auquel ON se doit de répondre « NON, c’est pas moi c’est toi ! »
        Et ON appelle ça un débat. Et pour peu qu’en plus, et en même temps, un quelconque sophiste vienne vous démontrer, par 9 et par a+b, que votre principe, ici de précaution, n’est rien d’autre que le sophisme de la pente glissante… alors là encore j’vous dis pas. Bref, vive le grand n’importe quoi et la grande con fusion !
        Ben quoi, ON ne sait jamais… c’est peut-être ça le meilleur moyen de se faire comprendre, non ? Misère misère !

      2. C’est bien connu, le sage montre la lune et l’idiot regarde le doigt. Le problème, là encore, c’est de savoir qui est réellement le sage, et qui est réellement l’idiot.
        – « C’est celui qu’il dit qui l’est ! »
        En attendant, cette vieille petite histoire, très rigolote, enfin moi je trouve… celle du petit MON810 et sa vieille petite maîtresse qui se sent malmenée… ne semble pas intéresser nos deux misérables «sceptiques» de service. MDR !!!!

  2. Les climatosceptiques ne nient pas un changement climatique mais plutôt la totale responsabilité du bipède dans ce changement : ils nous les gonflent avec leur CO2
    par i , leur CO2 par là : je n’ ai pourtant pas l’ habitude de ménager ledit bipède dans mes critiques mais là quand même faut pas pousser : l’ activité solaire et d’ autres paramètres ont sûrement leur part de responsabilité .
    Les scientifiques (du style Van Yperseel tirent des conclusions définitives alors que les connaissances en climatologie sont plutôt pauvres en regard de la complexité des phénomènes climatiques et le resteront à jamais

    1. Et toi le grand savant du climat, explique nous comment tu comptes convaincre la Chine, l’Inde, l’Afrique, l’Allemagne, les Usa, le Moyen Orient à émettre moins de CO2 ? En sachant que quasiment tous ces pays sont en croissance de population et continuent d’ouvrir des centrales à charbon et à consommer plus de pétrole ! Raconte ton histoire savante ! Tu as beau geindre contre les français pour leurs émissions de CO2, mais même si les 67 millions de français que nous sommes, venaient à se suicider dès demain matin, ça n’infléchirait même pas la courbe de CO2 au niveau mondial ni même baisser la température ! Bref, continuer à bassiner les français sur ces histoires de climat et de réchauffement climatique est une activité complétement stérile ! Ça ne sert à rien de convaincre, car de toute façon l’activité économique de biens des pays nous engagent dans cette voie quoi qu’on fasse ou qu’on ne fasse pas !

  3. Encore le climat ? Même ceux qui croient en l’idéologie du réchauffement climatique ne sont pas capables de réduire leur train de vie pour faire baisser le CO2 ! Même pas capables de montrer l’exemple ! Même pas capable de réduire leur train de vie de 0,0001% !!! A commencer par les politiciens UmpS Et tout le star-système, le showbiz, les journalistes ! A l’instar d’Harrison Ford, ils kiffent les yachts, les jets privés, les résidences secondaires, les piscines, une garde robe avec des centaines de tonne de fringues et de chaussures ! Alors bon, ceux qui croient au réchauffement climatique et qui nous bassinent avec ça dans les médias émettent énormément plus de CO2 que les climatosceptiques ! L’ironie du sort !

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