CLIMAT, une politique toujours aussi désespérante

Éviter une augmentation insupportable de la température moyenne du globe, c’est engager délibérément une contraction du pouvoir d’achat. Personne ne se ferait élire avec une telle promesse. De même, presque personne ne veut renoncer au confort technique actuel orchestré par des centaines d’« esclaves énergétiques ». C’est pourquoi nos élites dirigeantes reculent devant l’effort à faire. Notre système de démocratie représentative est impuissant à gérer les problèmes du long terme et une dictature ne sera jamais bienveillante et « éclairée ». Nos générations futures vont souffrir.

Europe. Alors que le Parlement de Strasbourg a approuvé l’idée d’un objectif neutralité carbone d’ici à 2050, les chefs d’État et de gouvernement ne sont pas parvenus à s’entendre pour rehausser leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique. Or, en matière de climat comme de fiscalité, les décisions se prennent à l’unanimité dans l’Union (LE MONDE du 2 avril 2019, Climat : l’inertie coupable de l’Union européenne). Comme on sati aussi que la neutralité carbone entérine le fait que nous ne voulons pas diminuer nos émissions nettes de gaz à effet de serre, le blocage est total !

Suède / France. Le royaume scandinave a été un des premiers pays du monde à adopter la taxe carbone. Elle est passée de 24 euros lors de son introduction en 1991 à 114 euros aujourd’hui sans entraîner d’insurrection, malgré des prix records à la pompe (LE MONDE du 2 avril 2019, En Suède, le succès de la taxe CO2 presque trentenaire). En France le refus de la taxe carbone par les Gilets jaunes ont entraîné son abandon par le gouvernement Macron !

Belgique. Le pays n’aura pas sa « loi climat », demandée à cor et à cri par les manifestants qui, depuis des mois, réclamaient une action politique vigoureuse pour endiguer le réchauffement. La loi aurait permis de mieux coordonner l’action de l’Etat et des régions. Ce qui, pour des responsables flamands, présageait une dangereuse « réfédéralisation » des compétences qu’ils rejettent formellement au nom de l’autonomie régionale (LE MONDE du 2 avril 2019, Pas de « loi climat » en Belgique, les manifestants promettent de durcir leurs actions). La décarbonations de l’économie avec 100% d’énergies renouvelables, cela n’arrivera pas suffisamment à temps !

Terre-mère. Pachamama, la mère nourricière, est le nom que des peuples indigènes latino-américains donnent à la Terre. Puisque la question du climat est une question sans frontière, les politiques de préservation devraient incarner une seule Terre de telle façon que la nationalité du climat soit celle de la nation-Terre (LE MONDE du 2 avril 2019, Climat : « Nous sommes tous dans le même bateau, mais tous n’ont pas accès aux canots de sauvetage »). Mais puisque chaque région du monde présente son propre modèle climatique socio-compatible avec sa culture et ses problèmes, alors les États-Unis et bien d’autres pays ont le climato-scepticisme comme axe politique !

Conclusion : Dans ce contexte politique impuissant à faire face à l’urgence écologique, nous en sommes réduit à des actions complètement symboliques. De l’Opéra de Sydney à la Tour Eiffel en passant par l’Acropole, de nombreux monuments à travers le monde ont été plongés dans l’obscurité pendant une heure samedi 30 mars pour l’« Earth Hour », une opération planétaire désormais rituelle d’extinction des lumières destinée à mobiliser contre le changement climatique et pour la sauvegarde de la nature. Si nous avions de la suite dans les idées, on n’éclairerait pas du tout ces bâtiments, ni les magasins, ni les rues et les routes, etc. Nous sommes la première génération à savoir que nous détruisons la biosphère, nous sommes la dernière à pouvoir y faire quelque chose, mais les fins de mois l’emportent sur la fin du monde.

4 réflexions sur “CLIMAT, une politique toujours aussi désespérante”

  1. –  » En France le refus de la taxe carbone par les Gilets jaunes ont entraîné son abandon par le gouvernement Macron ! »
    Taratata ! Comme si Macron écoutait les gilets jaunes, disons, les français. Comme si Macron se souciait de la planète.
    – « mais les fins de mois l’emportent sur la fin du monde. »
    Eh oui. Et ça on pourrait dire que c’est normal. Pour beaucoup ce qui prime, c’est même de survivre jusqu’au lendemain. Par contre ce qui n’est pas normal, disons plutôt, ce qui est aussi absurde que lamentable, c’est de persister sur cette politique économique et sociale alors qu’on sait parfaitement, non seulement qu’elle est incompatible avec l’écologie, mais qu’elle nous conduit dans le Mur.Par exemple, au lieu de cette mascarade de Earth Hour , « si nous avions de la suite dans les idées, on n’éclairerait pas du tout ces bâtiments, ni les magasins, ni les rues et les routes, etc. » Et si nous étions moins hypocrites, notamment les jeunes, au lieu de marcher bien sagement pour « sauver » le climat, au lieu de signer des pétitions à la con, au lieu de verdir notre petite con science avec nos gadgets basse consommation, nos petits gestes de cornichons etc. etc. on boycotterait les hyper-marchés, les soldes, les ventes en lignes, le salon de l’auto, les aéroports, les jeux du cirque, les compétitions etc. etc. Et en même temps, on manifesterait pour la suppression de la publicité, pour la semaine de 20 heures, pour un revenu universel, et là Macron et Compagnie n’auraient plus qu’à se trouver un autre job.

  2. Qu’on le veuille ou non, les problèmes que l’on élude aujourd’hui seront réglés de grè ou de force…
    [… et tant pis pour les gosses d’aujourd’hui qui seront adultes demain ! ]

  3. Parmis les poliques toujours aussi désespérante, il faut faire une mention spéciale pour celle de l’Allemagne: ; ne voulant pas réduire leur niveau de vie, ils ne pouvaient pas accepter une baisse de leur consommation énergétique (par habitant, elle est pratiquement stable depuis 2005). Ils ne pouvaient donc pas à la fois sortir du nucléaire et des énergies fossiles (il aurait fallu baisser de 3.5% par an, comme dans négaWatt). Leur choix, parfaitement démocratique et éclairé, a donc été de sacrifier la lutte contre le réchauffement climatique (et d’augmenter leur dépendance au gaz russe).

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