compter sur ses propres forces

Les conséquences de la boulimie chinoise de matières premières se répercutent sur le reste du monde. Dans presque tous les domaines, la Chine ne produit plus les ressources qu’elle consomme. Cette balance écologique négative est particulièrement aiguë dans quatre secteurs clés : le bois, les sols, l’énergie et l’eau. Les arbres ne couvrent que 18 % du territoire alors que la moyenne mondiale est de 30 %. La Chine a depuis 1998 multiplié ses importations de bois par six, les coupes illégales dans le monde soutiennent donc la croissance chinoise. De plus le pays a perdu un cinquième de ses terres agricoles depuis 1945 avec l’érosion, la salinisation, l’urbanisation, l’appropriation de terres pour faire n’importe quoi. La Chine est de très loin le premier importateur de soja dont la culture intensive dévaste les écosystèmes, en particulier en Amérique du Sud. La Chine est aussi devenue importatrice de pétrole en 1993. De quelques 100 millions de tonnes par an actuellement, les importations de pétrole pourraient passer à 200 Mt en 2015, 250 Mt en 2020 et plus de 300 Mt en 2025. Le potentiel de croissance de la production intérieure de l’or noir est limité et ne devrait couvrir, d’ici 2010, qu’une part marginale de la croissance de la demande. Les prix vont augmenter, le déclin de la croissance chinoise est inéluctable.

 

Le modèle libre-échangiste n’est pas généralisable, la souveraineté alimentaire et énergétique de chaque territoire devient une nécessité. Pour une Biosphère apaisée, le slogan maoïste « compter sur ses propres forces » devrait redevenir une priorité en Chine et ailleurs.

 

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