Conclusion : « décroissance et joie de vivre » (4/4)

Une société de décroissance peut s’accompagner d’une croissance de la joie de vivre. C’est notre CONCLUSION : une décroissance positive.

La décroissance est notre destin, ce n’est pas à l’origine un projet politique. La décroissance n’est pas signe de pessimisme, mais de réalisme géologique. Qu’on l’appelle croissance négative, récession ou dépression, la crise écologique et financière devient une composante structurelle de la civilisation thermo-industrielle. Autant organiser volontairement les restrictions plutôt que subir une société écolo-totalitaire. Car la décroissance peut être positive.

La décroissance positive, qu’est-ce que c’est ? C’est la décroissance des inégalités et la croissance du bien-être généralisé. C’est la décroissance de la morosité et l’ouverture vers un avenir durable. C’est la décroissance de notre impact sur la planète et l’amélioration de nos relations sociales. La décroissance positive consiste par exemple à manger moins de viande et à acheter beaucoup plus de produits locaux. Il faut aussi économiser l’énergie, réduire nos gaspillages, recycler autant que faire se peut, arrêter d’imiter le modèle de consommation dominant en diminuant les revenus des riches. Il nous faudra bien un jour égaliser la consommation de carbone par habitant, l’ère du 4×4 appartient définitivement à notre passé. La décroissance positive, c’est quelque chose de complexe et de formidable à la fois. Ce n’est certainement pas la décroissance d’un PIB auquel plus personne ne devrait faire confiance.

Car la décroissance positive, c’est aussi un projet politique, c’est l’inverse du libéralisme économique qui conjugue la loi du profit à court terme et la destruction de notre environnement. Le libéralisme économique, ce sont les externalités négatives, les déchets que notre planète ne peut plus recycler, les pollutions qui détériorent la santé humaine. Le libéralisme économique, c’est la dilapidation de notre capital naturel pour l’avantage principal de quelques nantis. La décroissance positive, c’est au contraire la protection des travailleurs exploités, la protection de la nature sur-exploitée, la protection des besoins du présent sans oublier les besoins de nos générations futures. C’est l’action de l’Etat et le principe du pollueur-payeur, c’est le principe de précaution et la réalité de l’action. C’est le récit du futur que nous allons construire ensemble. C’est la conscience des limites. Tout n’est pas possible quel qu’en soit le prix. (Michel Sourrouille)

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