COP23, vingt trois années de blabla climatique

Il existe un « écart catastrophique » entre les engagements pris par les Etats pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et les efforts nécessaires pour respecter l’accord de Paris adopté lors de la COP21, en décembre 2015. C’est la mise en garde qu’adresse l’ONU Environnement (ex-Programme des Nations unies pour l’environnement) dans un rapport publié le 31 octobre*. Cette énième alerte prend tout son sel à quelques jours de l’ouverture de la COP23 (du 6 au 17 novembre à Bonn, en Allemagne). La solution est connue : laisser sous terre entre 80 et 90 % des réserves de charbon, la moitié de celles de gaz et environ un tiers de celles de pétrole. Ce qui suppose, en première priorité, de ne plus construire de nouvelles centrales à charbon et de programmer l’arrêt de près de 6 700 unités actuellement en service. Nous avons suffisamment dénoncé l’inanité des grandes conférences internationales, la COP20 au Pérou, la COP21 un succès d’apparence, la COP22 s’achève sur un bide… pour en rajouter. Laissons la parole aux commentateurs-trices sur lemonde.fr :

Léo-Paul : Rien de surprenant, on nous a présenté la Cop21 comme une grande victoire mais il suffisait de se pencher un peu plus profondément sur la question pour s’apercevoir que ce n’était qu’une vaste blague. Des engagements reconnus comme insuffisants par les experts et surtout non contraignant dont on savait dés le départ que certains pays ne les respecterait pas (puisque non contraignant). Des promesses et du vent c’est ça les Cop.

Pinpon : Mais là où moi, je vais me marrer, c’est quand, tout comme les Brexiteurs commencent à le faire pour l’avenir de UK, les anti-écolos commenceront à constater que l’avenir de cette plaie qu’est l’espèce humaine sur la planète est définitivement condamné. Et pourquoi ont-ils fait des enfants pour les fracasser comme sur un mur.

Léo-Paul : Bah au moins les écolos quand leurs petits enfants leur demanderont pourquoi ils ne peuvent pas sortir dehors sans masque de protection (comme c’est déjà le cas dans les villes chinoises) ils pourront dire qu’ils ont essayés de changer les choses. Les autres ils pourront juste dire que ce qui leur importait c’était pas les conditions de vie de leur descendance mais leur petit confort personnel et la sacro-sainte croissance.

le sceptique : L’équation de Kaya est têtue. Le CO2 évolue en fonction du PIB, de la population, de la part carbone de l’économie. Il faudrait que l’intensité carbone baisse en proportion des hausses (factorisées) économiques et démographiques. Va-t-on dire aux populations : on vous interdit de faire des enfants, on gèle le PIB pour 2 générations, on consacré l’essentiel de la dépense publique à baisser le carbone? Non. Donc l’humanité devra s’adapter au réchauffement climatique au cours du siècle. Selon son intensité, et selon le degré de préparation, il provoquera des troubles ou contribuera à en aggraver.

Loulou : Le cataclysme ne sera pas du type Hollywoodien. On peut anticiper des choses comme celles qui se passe en Syrie (ou une grande sécheresse depuis 2004 a bouleversé la Syrie rurale). On peut s’attendre à de très gros problèmes dans les zones arides : Sahel, Rajasthan/Pakistan, Iran, etc. Certains parlent de millions de réfugiés climatiques aux portes de l’Europe : que fera-t-on ? On coulera les bateaux ? Les questions sont très difficiles.

Bill : Et on est content parce que la croissance repart en France Haha !! Quand est-ce que les journalistes et les scientifiques mettront en avant le fait qu’il est impossible de tenir de tels objectifs avec un système dont la santé dépend de la croissance ?? TOUJOURS PLUUUUUUUS

Phil69 : Aucune personne sérieuse ayant des connaissances en histoire et anthropologie ne croit possible d’espérer en une modération de la consommation énergétique. Y renoncer, c’est abdiquer l’idée d’humanité forgée depuis 5 siècles. Il est bcp plus réaliste de se préparer à une lutte darwinienne entre les nations dans un contexte de stress climatique généralisé.Et que fait Trump, si ce n’est préparer la guerre?

Mumuche : Il ne se passera rien, tant qu’un gigantesque cataclysme ne nous aura pas fait retrousser les manches. C’est comme ça que l’humanité marche : a posteriori. L’anticipation, connaît pas. Mais l’inertie du réchauffement est telle qu’au moment du dit cataclysme, il sera sûrement trop tard.

* LE MONDE du 1er novembre 2017, Réchauffement climatique : la bataille des 2 °C est presque perdue

4 réflexions sur “COP23, vingt trois années de blabla climatique”

  1. Que les négationnistes du climat soient en voie d’extinction, c’est déjà ça.
    Hélas cela ne suffira pas à inverser ni la tendance ni le cours des choses.
    Le big problème reste ce déni de réalité collectif qui se traduit par la fuite en avant.

  2. Dioex, un autre négationniste du climat (avec Bardinet), multiplie les commentaires absurdes sur lemonde.fr :
    – La défaite totale des modèles prédictifs basés sur le co2 est désormais de plus en plus claire publiée même par la revue Nature. Nombre de prédictions sont érronée. L’ONU ne s’adapte pas au nouvelles connaissances de la science et fait des projections et soumet les nations à des programmes contraignant en se basant sur du vent.La première puissance mondiale demande une expertise scientifique de ce vent ce n’est pas un mal.
    – La nature verdit,les plantes ont moins besoin d’eau pour se dévellopper, les catastrophes naturelles diminuent, les vents sont moins forts, le climat de l’Europe est clément,l’agriculture est prospère, on produit assez pour nourir tout le monde,le réchauffement est un bienfait.C’est le froid la terreur ,pas le chaud.Malheureusement ,contrairement aux petits modèles sans cohérence, le froid risque de revenir.Là vous pourrez vous plaindre.…
    – La pause climatique est désormais bien documentée et acceptée par la communauté scientifique ,la courbe en crosse de hockey est une imposture,une manipulation,c’est prouvé.Les paramètres naturels qui expliquent tout de A à Z sans contribution anthropique ne sont pas d’accord avec le GIEC, l’avenir est l’inverse de celui qu’on nous prédit.

  3. Un climatosceptique sévit sur lemonde.fr, voici un exemple de sa prose : « Encore cette fable du dérèglement climatique, qui est totalement imaginaire : l’indice ACE, qui mesure l’énergie cumulée des cyclones/ouragans/tempêtes est en légère baisse et est revenu à son niveau des années 1975. Par contre, le dérèglement politico-onuso-médiatique est bien réel. » (Jean-Pierre BARDINET 01/11/2017 – 09h40)
    Notons que sur 183 commentaires ce 2 novembre à 22h, il n’y a que 2 négationnistes du climat, Bardinet et Dioex… ouf !

  4. Des « années de blabla climatique » … et de blabla écologique … ce n’est pas ça qui manque !
    Blablater … se mentir à soi-même, se faire croire qu’on fait quelque chose, se donner bonne conscience … reporter les décisions aux calendes grecques … ça ON sait faire !

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