COP26, on s’intéresse enfin au méthane

Le méthane, deuxième gaz à effet de serre en termes d’abondance derrière le dioxyde de carbone (CO2), est responsable d’un quart du réchauffement climatique depuis l’ère préindustrielle. Son potentiel de réchauffement est bien plus élevé que celui du CO2 : 82 fois plus sur un horizon de vingt ans et 29 fois sur cent ans. En outre, il perdure moins longtemps dans l’atmosphère (une dizaine d’années contre des centaines d’années pour le CO2), ce qui signifie qu’une action entreprise maintenant peut avoir un effet de refroidissement presque immédiat sur la température de la Terre. Encore faudrait-il vraiment agir pour cela, ce qui n’est pas le cas !

Audrey Garric : Les émissions de méthane sont à 60 % liées aux activités humaines. Ces rejets anthropiques sont issus de trois secteurs principaux : l’élevage (40 %), les combustibles fossiles (35 %) et les décharges à ciel ouvert dans lesquelles de la matière organique se décompose (20 %). Les pays signataires du« pacte global pour le méthane , s’engagent à réduire d’au moins 30 % d’ici à 2030 les émissions mondiales de méthane par rapport aux niveaux de 2020. La Chine, la Russie et l’Inde, qui pèsent pour un tiers des émissions, ne font pas partie de la nouvelle alliance. En fait, il s’agit d’engagements qui ne sont pas du tout associés à des actions précises.

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Michel SOURROUILLE : Notons que les pays signataires s’engagent au nom de la planète pour «  réduire les émissions mondiales de méthane ». Il n’y a rien dans cette alliance de volontarisme spécifiquement national qui permette d’arriver à ce résultat mondial. Les diplomates sont très fort pour faire passer des concepts qui ne veulent rien dire, mais qui font croire aux gogos ( cad le peuple) qu’on est en train de faire quelque chose. Le concept de développement « durable » dans les années 1990 n’était qu’un oxymore remplacé par un autre plus tard, la croissance « verte ». Aujourd’hui pour le climat les politiciens ont inventé la neutralité carbone, c’est à dire un jeu de chaises musicales, on brûle du carbone ici, mais on plante des arbres là où on a déjà déforesté. C’est lié au concept sublime de compensation carbone, un gros péché d’un côté, mais on s’offre à tarif réduit la rédemption de l’autre !

Lire, Désastre en 2050, neutralité carbone impossible

Lire, CLIMAT, l’illusoire compensation carbone

Le Dingue : C’est rigolo : on sait déjà tout sur la question du méthane depuis au minimum 15 ans, en particulier le risque de dégazage du permafrost. Et maintenant on dit que sa réduction est la chose à faire en premier car elle offre le meilleur rapport efficacité sur difficulté. Ah ouais mais qu’a-t-on foutu depuis le temps ? Les promesses en grande pompe non accompagnées de plans précis et contraignants ne valent pas un clou.Les COP sont des comédies de boulevard : on joue la même pièce n fois avec toujours autant de succès.

A. Gauthier : Très forts ces politiciens pour s’engager sur des résultats que leurs successeurs seront chargés d’atteindre… ou pas.

A.sousou : Comment le fait que le CH4 perdure bien moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2 peut être compatible avec son effet réchauffant 29 fois plus important que celui du CO2 ? Pourriez-vous nous donner une explication complémentaire ? Par avance merci

Fouilla @ sousou : Comme le disait le Capitaine, c’est à la fois très simple et très compliqué: Gros défaut du méthane, à concentration égale il retient beaucoup plus que le CO2 (plus de 100 fois) les infrarouges et contribue donc beaucoup plus au réchauffement. Par contre il a une durée de vie beaucoup plus courte (une grande partie est transformée en CO2 en 12 ans, contre plus de 100 ans pour le CO2). Donc son effet de réchauffement cumulé sur une grande période est proportionnellement moins élevé que sur une courte. Jusqu’il y a peu, on comparait le CO2 avec les autres GES sur 100 ans, cette durée a été sérieusement raccourcie (20 ans?) car dans 100 ans… il sera trop tard…

4 réflexions sur “COP26, on s’intéresse enfin au méthane”

  1. Sur le Méthane, à la Cop, on en parle, on en parle, puis on trouve ça tellement bien… Or la Chine refuse de signer les accords sur le Méthane car ça compromettrait toute son industrie. En l’occurrence en parler ne changera rien puisque ce sont les actions qui comptent ! Les promesses UmPs verbales à leurs Cop, à leurs grenelles de ceci et de cela, de leurs congrès et autres réunions ne servent à rien si ce n’est à faire croire qu’on agit. De toute façon, même si les 67 millions de français se suicidaient pour sauver la planète, ça ne changerait rien sur la tendance mondiale de pollution, y compris de Méthane. Si un français n’achète pas un produit, ce sera un autre individu de la planète qui procèdera à l’acte d’achat, il y a tellement de consommateurs frustrés, il y a des milliards de pauvres pour nous remplacer dans un acte d’achat, ce que produit une usine sera vendu ! Et ça ne changera rien à la pollution…

    1. Peu importe qui t’a soufflé ça mais bravo ! Leurs COP, grenelles, congrès et autres réunions, t’as raison ce n’est que du blabla ! Même leurs articles, leurs bouquins, leurs films, leurs chansons, sans oublier nos coups de gueules, nos commentaires, nos promenades etc. tout ça n’est finalement que du BLABLABLA ! Dit autrement, du cinéma ! On parle, on parle, on ne fait que ça. On se fait croire qu’on agit, même ici pas plus tard qu’hier avec La Démographie Responsable «en actes». Partout on se fait croire qu’on se bat, qu’on lutte, alors qu’on ne fait que semblant. On se fait croire, on se ment à soi même et à tout le monde et en même temps. On se faire croire qu’on agit et du coup on est en paix avec sa petite con science. Et pour peu qu’on fasse parler de soi, qu’on devienne célèbre, présenté comme un modèle etc. alors je te dis pas. Et alors on trouve ça tellement bien… et tellement bon surtout ! Bref, c’est comme la branlette.

  2. Le Dingue parle du permafrost, il oublie les termites. C’est rigolo ça aussi les termites, c’est pas moins de 27 millions de tonnes de méthane par an ! Sales bêtes va !
    Audrey Garic lui, il oublie les rizières. Eh oui les rizières sont des grandes pollueuses ! Elles émettent du méthane et en plus du protoxyde d’azote. Le N2O aussi, c’est pire que le CO2. Alors on comprend pourquoi la Chine et l’Inde refusent de signer ce «pacte global pour le méthane». Si en plus de la Bagnole il faut tirer un trait sur le Riz, alors ça va être dur.
    Et dire adieu à la côte de boeuf, dur dur ! Eh oui parce que quand on parle du méthane c’est toujours pour accuser les vaches. Les vaches et les boeufs qui rotent et qui pètent beaucoup plus que nous et les bisons et les gnous, sales bêtes va ! Parions là aussi que les «solutions» passeront par les innovations, à la con. Avec deux tuyaux branchés sur le réservoir de la Bagnole, ça devrait le faire. En attendant.

  3. Parti d'en rire

    Si le but de tout ce cirque est de faire croire aux gogos que tout ça n’est qu’une formidable opération d’enfumage, chapeau ! Surtout ne changeons rien. En attendant, voilà qui devrait amuser les climato et autres faux sceptiques.
    Empreinte carbone, bilan carbone, neutralité carbone, stockage carbone, zéro carbone, Greta Garbone et Jean Passe ! Et du coup on avait oublié le méthane.
    80 si ce n’est 120 fois plus puissant que le Carbone, le Méthane ! Qui dit mieux ? Ouh là là mais c’est vrai ça, c’est comme si on cherchait à sauver les chromes sur une bagnole pourrie par la rouille. Reste plus qu’à espérer que la prochaine COP-Circus s‘intéresse enfin au principal gaz à effet de serre. Et que tous les pays, sans exception, signeront le «pacte global pour la vapeur d’eau».

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