Cri du cœur à propos de la surpopulation

Dire que l’on peut nourrir une population de plus de 10 milliards d’habitants n’est qu’un argument d’autorité. Certes si aujourd’hui on arrêtait net le gaspillage alimentaire, on nourrirait tout le monde. Mais on est presque 8 milliards, on est en surpêche, les déserts avancent, le niveau de l’eau monte, les forêts sont coupées au profit des cultures et au détriment du climat et du cycle de l’eau, les incendies géants courent sur la planète, les phosphates vont devenir une denrée rare, et le progrès sur les rendements sont liées à l’exploitation des ressources non renouvelables a commencer par le pétrole. Les écosystèmes qui sont le support de notre vie sur terre sont de plus en plus mal en point et la biodiversité s’érode.Que nous disent les démographes de la fonte des glaciers qui va priver d’eau en été des régions entières en zone aride, à commencer par une bonne partie de l’Amérique latine ? Rien ! Ils observent les tendances démographique, ils ne font aucun analyse holistique. Je les invite à regarder la bio-capacité par pays : elle est dépassée partout, même dans les pays pauvres, sauf dans quelques pays du Nord peu peuplés et très boisés.

La sécurité alimentaire vient d’abord de la capacité à produire localement. Aujourd’hui ce n’est pas le cas et c’est pour cela que des migrants trop nombreux s’entassent dans les bidonvilles ou tentent des traversées insensées pour rejoindre les pays riches. Il n’y a pas que les grosses exploitations capitalistiques qui s’en prennent à la forêt, il y a aussi ceux qui veulent survivre, c’est pour ça aussi que la forêt régresse et brûle. Et quand le phénomène devient massif et s’ajoute aux cultures industrielles, ça accroît le problème. Le transfert de nourriture des pays tempérés aux pays où règne la faim sont en partie perdus sur les ports par manque d’infrastructures pour assurer le cheminement jusqu’aux besoins. Sans compter leur récupération par quelque-uns qui en font un business, laissant les plus pauvres sans l’aide qui leur est destinée.

Enfin se pose la question du niveau de vie : la vie d’un humain se réduit-elle a être nourri ou a-t-on encore des ambitions sur l’IDH (indice de développement humain) ? Quand on voit que le niveau de vie moyen en France est aà 2000 euros (et oui, partageons, je suis pour, tout le monde à 2000 euros !), cela donne accès à une consommation destructrice. De combien le projet écologiste propose-t-il de réduire ce montant ? Je rappelle qu’on en est à 3 planètes d’empreinte écologique et que notre niveau d’infrastructure en consomme déjà quasiment une.

Donc oui c’est un débat sérieux. Ne le balayons pas avec des arguments d’autorité qui ont été émis par des gens qui n’ont pas une approche holistique. Et qui se basent sur des approches théoriques et idéalistes contraires à la réalité des humains : partage planétaire, équivalence dans l’accès aux ressources au niveau planétaire, renoncement à l’abondance et au confort, arrêt des consommations carnées, arrêt du changement climatique et de ses conséquences… La liste est longue. J’ajoute qu’avec la crise sanitaire que nous traversons, je suis dépitée de constater que certains pensent encore ici que l’on soit hors sols sur notre condition d’êtres vivants soumis à des facteurs  limitants. Penser que l’on va continuer à croître jusqu’à 12 milliards d’habitants sans catastrophe humanitaire de grande ampleur est tout simplement ahurissant !

Lydia M.

Conseil de lecture : « Arrêtons de faire des gosses (comment la surpopulation nous mène à notre ruine) » de Michel Sourrouille aux éditions Kiwi (collection lanceurs d’alerte)

22 réflexions sur “Cri du cœur à propos de la surpopulation”

  1. Bonne Année. Je vous invite à lire en portugais, ou à le traduire au Google, mon texte publié à IHU UNISINOS, à propos de la croissance de la population :

    http://www.ihu.unisinos.br/78-noticias/604598-o-crescimento-da-populacao-mundial-nao-e-a-principal-ameaca-ao-planeta

    Je traite de deux aspects qui ne sont pas pris en compte dans l’équation I=PAT pour analyser les dommages à la nature. D’abord, le dommage peut être spatial ou géographique: local, régional ou global. L’impact géographique de la population est très différent si elle est agricole (production paysanne autarcique ou l’agro-business), urbaine, insertion dans la société thermo industrielle. L’autre aspect est la dimension ou magnitude du dommage: récupérable, régénérable, réversible ou irrécupérable ou irréversible (GES). Les populations ne sont pas égales devant ces questions. Le texte, un peu long, traite des autres sujets.

  2. Une analyse que je juge honnête et très bien argumentée :
    « DÉMOGRAPHIE . Sommes-nous trop nombreux sur Terre ?
    Autrement dit : est-ce irresponsable de faire des enfants au 21ème siècle ?  »

    Par ALEXANDRA D’IMPERIO (12 SEPT. 2016) sur le site troisiemebaobab.com
    Lire également la réponse au lecteurs.

  3. « Enfin se pose la question du niveau de vie : la vie d’un humain se réduit-elle a être nourri ou a-t-on encore des ambitions sur l’IDH  »

    La question mérite en effet qu’on y réfléchisse, c’est vrai qu’il n’y a pas que nos ventres qui ont besoin d’être remplis. Jusqu’à maintenant c’est le PIB qui sert d’indicateur pour un tas de choses. Dont le bonheur. On voit toutefois les limites. Le moral (celui des ménages) se mesure avec la consommation. La confiance avec des sondages. Autant dire que nous avons tout faux.
    Alors changeons d’indicateur et essayons l’IDH (indice de développement humain).
    Que va t-on alors mettre dans cet indicateur ? Le PIB ? Pourquoi pas. Mais là nous risquons de ne pas en sortir. Le niveau de vie se mesure peut-être en euros ou dollars, mais qu’en est-il de la qualité de vie ? Est-ce que tout se mesure ? Quelles sont finalement les limites de cet IDH ?

  4. « La sécurité alimentaire vient d’abord de la capacité à produire localement. Aujourd’hui ce n’est pas le cas et c’est pour cela que des migrants trop nombreux s’entassent dans les bidonvilles ou tentent des traversées insensées pour rejoindre les pays riches.  »

    L’ incapacité à produire localement serait donc la raison des migrations et des bidonvilles ? Permettez-moi d’en douter.

    1. Didier BARTHES

      L’impossibilité à produire localement est aussi liée à la densité de population, la région parisienne ne pourra jamais se nourrir localement.

  5. « Il est urgent de réhabiliter la nuance et la complexité dans le débat public »
    Par Natacha Tatu. Publié le 06 août 2020 sur nouvelobs.com

    – « Chacun est aujourd’hui sommé de choisir son camp, de s’engager dans le pour ou le contre, de dégommer l’adversaire en l’assommant de certitudes. Quelle place reste-t-il pour le questionnement, le compromis, ou même la libre-pensée ? »

    En voilà une bonne question !

  6. Esprit critique

    « Donc oui c’est un débat sérieux. Ne le balayons pas avec des arguments d’autorité qui ont été émis par des gens qui n’ont pas une approche holistique. Et qui se basent sur des approches théoriques et idéalistes contraires à la réalité des humains. »

    Qu’est ce exactement qu’une approche holistique ? Quelles sont ses limites ?
    Qu’est ce que «la réalité des humains» ? Serait-ce cette fameuse «nature humaine» ? Quelqu’un sait il de quoi il s’agit exactement ?
    Rappelons que sans questionnement il ne peut pas y avoir de débat, les réponses aux questions se doivent évidemment d’être honnêtes, même si elles se limitent à déclarer «je ne sais pas».

  7. Quand nous serons 11 milliards, il n’y aura tout simplement plus un animal sauvage car nous occuperons tout l’espace. Les hommes ne seront pas plus sages, les gaspillages toujours inévitables et la destruction des sols liés à l’urbanisation, tout cela fera de la planète non une planète vivante mais juste une usine de production pour nourrir toujours plus d’humains, dans un rapport de 1 à 3000 par rapport à ce que prévoit la nature pour un animal de notre taille.
    Alors, la famine et l’écroulement de la biosphère s’installeront et malgré toutes leurs vertus affichées, les partisans des idées de Monsieur Dufumier en seront partiellement responsables. Je précise que je ne critique pas son intention de remplacer l’agriculture industrielle par l’agro écologie mais la prétention de cette dernière à nourrir tant de milliards d’hommes et à respecter en même temps la nature qui a besoin de place.

    1. – «Quand nous serons 11 milliards, il n’y aura tout simplement plus un animal sauvage »
      Seriez vous prêt à parier ? Avez-vous, vous aussi, des talents de voyance ?

      – «les partisans des idées de Monsieur Dufumier en seront partiellement responsables. »
      Oh les affreux ! Heureusement pour eux votre clémence ne les jugera que partiellement coupables, ils auront droit à une peine réduite. Le sursis j’espère.

      1. Michel C, au rythme actuel de l’extinction des espèces, il est fort probable que toute la grande faune aura disparu si ce n’est dans des zoos. Et les parcs naturels sont déjà des zoos grandeur nature, mais c’est déjà la nature en modèle réduit. Bien sûr il restera encore quelques insectes, différents pathogènes et beaucoup de méduses.

        Quant au prisme de Mr Dufumier de ne considérer que les possibilités agricoles sans jamais s’interroger sur les liens étroits entre évolution démographique et rendements décroissants en agriculture, vous faites comme si vous n’entendez pas l’argument. Faire de l’humour sur des choses sérieuses est une bonne chose, mais dans votre cas cela s’apparente à un refus du débat…

        1. Biosphère, comment pourrais-je ne pas entendre votre ou vos arguments, puisque sur ce site TOUT tourne autour de ça ? TOUT est systématiquement ramené à ça, au «surnombre».
          Je peux vous renvoyer la balle en vous disant que vous n’entendez pas les miens, et en quoi cela ferait-il avancer le débat ? Puisque de toute façon, vous savez très bien comme moi, qu’il ne peut pas y avoir de débat sur ce problème. Ce n’est pas la peine d’accuser les autres, que vous nommez «anti-malthusiens», parce qu’à ce petit jeu là ça peut durer ad vitam eternam.
          Essayez juste de penser un plus global. Je vois que vous le faites parfois, ce serait bien que vous dépensiez juste autant d’énergie que vous n’en dépensez pour ça, pour condamner le RESTE : le capitalisme, la bêtise, la haine etc.

        2. Michel C, encore une fois vous ne parlez d’aucun des arguments de notre réponse,
          cela rend difficile de faire ensemble progresser l’intelligence collective…
          Pourtant nous savons que votre culture écologique est complète et complexe,
          votre opinion compte, ne la gaspillez pas…

      2. Didier BARTHES

        Oh oui je suis prêt à parier, pour les grands félins le pari est déjà gagné à 99 %, mais bien sûr cela ne préoccupe absolument pas la majorité des écologistes, ni Monsieur Dufumier, ni vous semble-t-il.

        1. Je vois que nous avons réduit le champ du désastre, maintenant nous parlons des grands félins, des insectes et des méduses. Mon invitation à parier n’était bien sûr que de l’ironie, de la moquerie si vous préférez. Contrairement à ce qu’il vous semble, je me soucie autant que vous de la disparition des grands félins, des coqs de bruyère dans les Pyrénées, et plus généralement de la chute de biodiversité. J’ai quand même entendu «un peu» parler de la sixième extinction de masse, et sur ce sujet aussi je pense savoir reconnaître ceux qui en parlent le mieux.
          Quand à ce dont se soucie la majorité des écologistes, je resterais plus prudent que vous. Parce qu’étant donné qu’aujourd’hui tout le monde et n’importe qui se prétend écologiste, bref que ce mot ne veut plus rien dire, je ne sais pas qui est cette fameuse «majorité des écologistes».

        2. Je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu Marc Dufumier parler des grands félins, toutefois dans la vidéo que je vous indiqué le 30 décembre il parle des canards, dans les rizières. Et des grenouilles et des poissons etc. Il parle aussi du bien être des animaux, sauvages et d’élevages.
          Alors, à moins de ne pas l’avoir longuement écouté, je trouve particulièrement malhonnête de dire qu’il ne se préoccupe pas de la biodiversité. Trop occupé qu’il est à mesurer les taux de phosphate, les rendements des lentilles etc.

  8. « Bien sûr, et alors ? Heureusement que certains savent encore faire la différence entre un sachant et un charlatan, et encore heureux qu’ils puissent ainsi accorder leur confiance à ceux qui savent de quoi ils parlent. C’est très important la confiance ! »

    Ben oui , pour vous un Dufumier possède un haut indice de confiance surtout s’ il a travaillé pour l’ ONU !
    Dufumier est un sachant dans la mesure où il a engamé à très haute dose de la chimie , de la physique , de la biologie et ses branches dérivées durant ses études d’ agronomie mais aussi un charlatan par es affirmations péremptoires !
    Pour ma part , toute personne qui obtient votre soutien m’ est particulièrement suspecte et à prendre cum maximo grano salis !

    1. – «L’argument d’autorité est recevable lorsqu’il est convenu que la personne évoquée fait autorité dans le domaine abordé. » (Wikipedia : Valeur argumentative)

      Exemple, le célèbre professeur marseillais. L’argument d’autorité n’oblige personne à gober aveuglément tout ce que cette autorité (reconnue et acceptée) raconte. Autrement dit il n’empêche nullement l’exercice de l’esprit critique. Encore faut-il être capable de l’exercer. C’est ainsi que le professeur marseillais est qualifié par certains de charlatan. Et ça c’est grave.

    2. (suite) C’est grave parce que tout comme Marc Dufumier, le Professeur Raoult n’a rien d’un charlatan (voir définition). C’est grave parce que le monde ne se divise pas en sachants d’un côté et charlatans de l’autre (vision binaire). Très grave également parce qu’en arriver là signifie qu’on ne pourrait plus faire confiance à personne. Or la confiance est la base des relations humaines, toutes nos relations (son couple, sa famille, ses amis, son médecin etc. etc.) reposent sur la confiance. Sans confiance tout s’effondre. Très grave enfin, parce que faire confiance en n’importe qui ou en n’importe quoi ce n’est plus faire confiance. C’est faire n’importe quoi. La confiance ne s’impose pas, elle se gagne et elle s’entretient.

      1. Je me garderais bien d’ émettre un avis définitif sur le professeur Raoult mais ce dernier semble d’ un autre calibre que Dufumier .
        Le fait qu’ il soit l’ objet d’ attaques diverses (ordre des médecins, politichiens…) et qu’ il ne se revendique pas des multinationales pharmaceutiques aurait tendance à le rendre sympathique à mes yeux ,!
        De plus, il ne s’ est pas abaissé comme Dufumier à lancer des affirmations douteuses (les fameux 10 milliards à nourrir) .
        Désolé mais il m » est impossible d’ accorder le moindre crédit à un agronome officiant pour l’ ONU

        1. Si vous tenez à comparer deux calibres vous devez évidemment partir du fait que les deux ne jouent pas au même jeu. L’affirmation que vous jugez douteuse (possible nourrir 10 milliards) a plus de chances de sortir de la bouche de l’agronome que de celle du virologue.
          Je suis comme vous, je suis aussi nul en virologie qu’en agronomie, toutefois dans leur domaine respectif j’accorde ma confiance à ces deux hommes. Je ne pense pas que ce soit parce qu’ils ont une p’tite gueule sympa et/ou parce que ce qu’ils racontent sonne bien à mes oreilles d’ânes, mais je n’oublie pas que les affects comme les intérêts faussent le jugement. Je vous ai dit qu’il existait des techniques pour différencier quelqu’un d’honnête d’un marchand de salades. Justement, dans cette discipline je vous conseille vivement d’écouter le Professeur Raoult (site de l’IHU de Marseille). Si en plus vous le trouvez sympa, ça ne peut que vous faire du bien. 😉

  9. – « Dire que l’on peut nourrir une population de plus de 10 milliards d’habitants n’est qu’un argument d’autorité. »
    Bien sûr, et alors ? Heureusement que certains savent encore faire la différence entre un sachant et un charlatan, et encore heureux qu’ils puissent ainsi accorder leur confiance à ceux qui savent de quoi ils parlent. C’est très important la confiance !
    Qui d’un pasteur, d’un curé, d’un marabout, d’un paysan ou d’un agronome, est le plus compétent pour parler des phosphates et des rendements agricoles ? Le paysan sait des choses certes, que l’agronome ne sait probablement pas, comme conduire les boeufs et parler aux ânes, par exemple… mais que sait il des phosphates ? Je me demande d’ailleurs si mon grand-père en avait entendu parler.

    1. (suite) Ecoutons les glaciologues nous parler de la fonte des glaciers, et les sociologues nous parler de la pauvreté et des migrations, ce sont eux les mieux placés pour en parler. En tous cas ce ne sont pas les curés ni les démographes.
      Par contre, pour parler du sens de la vie, du bien du mal et de tout ça… là les papes et les curés de toutes les marques ont souvent des choses intéressantes à dire. Le problème avec ces gens là restera toujours le dogmatisme, mais heureusement parmi eux il y a aussi des esprits ouverts.

      – « Penser que l’on va continuer à croître jusqu’à 12 milliards d’habitants sans catastrophe humanitaire de grande ampleur est tout simplement ahurissant ! »
      S’il n’y avait que ça d’ahurissant, on pourrait même dire que ce n’est pas très grave. Seulement j’observe d’autres façons de penser, à mon sens bien plus inquiétantes.

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