David Cameron, Ecopop, démographie et écologie

La crispation sur les flux migratoires est significative des temps présents. Dans le même numéro du MONDE, David Cameron souhaite qu’un délai de plusieurs années soit imposé aux migrants européens avant de pouvoir bénéficier de certaines prestations sociales et avantages fiscaux*. Et en Suisse un groupe d’écologistes (baptisé « Ecopop » pour Ecologie et population) demande de fixer à 0,2 % par an l’accroissement démographique dû au solde migratoire**.Environ 74% des Suisses ont dit « non » à ce référendum d’initiative populaire. Il n’empêche que LE MONDE relate cette phrase d’un membre du comité Ecopop : « Au rythme où on bétonne le paysage actuellement, à 1,1 mètre carré par seconde, en 2050 si on ne fait rien on aura entièrement bétonné  toutes les régions non montagneuses de la Suisse. »***

                Nous pouvons retirer trois leçons de ces événements. D’abord les gouvernements, que ce soit en Grande Bretagne ou ailleurs, sont désormais sous la pression de l’extrême droite et font de la surenchère anti-immigration. Les Suisses ont déjà voté antérieurement « halte à l’immigration de masse ». Ensuite la pression démographique (pas seulement migratoire), en Suisse ou ailleurs, fragilise le tissu social : logements trop chers, allongement des distances entre domicile et travail, engorgement des infrastructures, déséquilibres divers entre les humains et leur milieu naturel. Face à ce constat, les politiques se révèlent impuissants. Enfin il faut noter qu’aucun parti, y compris à l’extrême droite, ne fait un lien entre démographie et dégradation de l’environnement. Démographie et écologie reste un sujet extrêmement tabou. Mais plus nous attendrons pour réfléchir à la problématique malthusienne et agir politiquement, plus nos difficultés de toutes sortes vont s’accroître.

* LE MONDE du 29 novembre 2014, Migrants : Cameron à l’offensive

** LE MONDE du 29 novembre 2014, La Suisse vote de nouveau sur l’immigration

*** Le Monde.fr avec AFP | 30.11.2014, Les Suisses disent « non » à la limitation de l’immigration