dernier virage

           L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. Je commence cette semaine par l’événement qui me semble le plus significatif du tournant historique que nous allons vivre. Il s’agit d’un documentaire qui vient d’être présenté aux parlementaires français, La 11e heure, la dernière heure. Ce film parle de notre belle Terre écrasée par une chaussure, la notre, celle de notre civilisation thermo-industrielle : glaciers en capilotade, tsunamis féroces, fétus de paille humaine emportés par les eaux…Des tas de scientifiques établissent entre les images le diagnostic d’une planète malade de l’homme. Un généticien explique  combien notre « gros cerveau » nous a joué le mauvais tour de nous faire croire que nous sommes géniaux, hors la nature, pouvant faire ce que nous voulions, c’est-à-dire n’importe quoi. La crise actuelle est donc une crise de civilisation, pas une catastrophe survenue par accident. L’avidité des humains agit en profondeur sur la nature, l’humanité se développe comme un cancer qui peu à peu ronge la planète, épuise ses ressources, la pollue souvent de façon irréversible.

 

           Le célébrissime acteur Leonardo DiCaprio soutient ce documentaire (Lemonde2, 5 janvier 2008) ; l’année 2008 commence bien quand lutter contre le réchauffement climatique obtient un tel soutien. Leonardo n’en pouvait plus d’entendre des spécialistes de l’environnement se faire rabrouer pendant une émission de télévision, coincés sur leurs sièges, sans pouvoir s’expliquer.  Leonardo fait partie du mouvement écologique qui va changer le monde, il pense que ce sera comparable au combat pour les droits civiques aux Etats-Unis. Si ce film nous permet d’abandonner  notre sentiment de toute puissance et de comprendre que la seule solution est de réintégrer le plus rapidement l’humanité dans la Biosphère, alors il y a peut-être un espoir pour les décennies qui viennent.

           Nous votons aux élections, ce qui ne sert pas à grand chose, nous votons aussi chaque fois que nous prenons notre voiture ou l’avion, ce qui augmente l’effet de serre, nous sommes dans l’anthropocène et nous allons le regretter. Donc bonne année 2008, c’est-à-dire simplicité volontaire et sobriété énergétique pour tous. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2