L’idée de la compensation carbone est simple : des acteurs économiques cherchent à compenser une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre en achetant des crédits carbone là où l’action climatique est moins onéreuse. Il s’agit par exemple de plantation d’arbres ou de remplacement d’énergies polluantes (à l’instar du charbon) par des énergies renouvelables (l’éolien ou le solaire). Chaque quota équivaut à une tonne de CO2 en moins. Le ministère de la transition écologique, complice du business as usual, a surestimé l’impact additionnel, en termes de stockage de CO2, des projets de reboisement « bas carbone », et donc à créer des crédits carbone fictifs. Il respecte « la logique de marché ».
Pour réduire le réchauffement climatique, le marché et la compensation carbone sont inefficaces.
Audrey Garric : L’échec de la compensation carbone est moins dû à « quelques brebis galeuses » qu’à des « problèmes systémiques profondément enracinés », Des failles « probablement insolubles », conclut une vaste revue de littérature sur le sujet.
– Les crédits carbone de mauvaise qualité sont endémiques, ils surestiment les impacts climatiques des projets par un facteur de cinq à dix, voire plus.
– Il est impossible de prouver que le projet générant un crédit carbone est additionnel, c’est-à-dire qu’il n’aurait pas eu lieu dans tous les cas.
– La compensation carbone provoque aussi d’importants déplacements d’émissions. Par exemple, si un propriétaire se voit payé pour ne pas couper ses arbres, les entreprises locales de bois déforesteront ailleurs.
– Difficile de s’assurer que le CO2 évité ou éliminé le sera sur une période assez longue pour ne pas contribuer au réchauffement.
– Les projets peuvent s’accompagner de violations des droits humains, comme un accès à l’eau compromis ou des déplacements forcés de populations.
– Absence de sanctions qui dissuaderaient les parties de vendre ou d’acheter des crédits douteux ou frauduleux.
Le point des vue des écologistes
– Croire que les crédits carbone c’est efficace, c’est comme croire qu’une simple amende rend vertueux un délinquant professionnel.
– Il s’agit surtout de retarder les véritables mesures climatiques en promettant une fausse solution qui maintient le statu quo.
– Si les entreprises ont vraiment envie de faire des efforts, ils suffit qu’elles agissent sur elle même : c’est quand même le plus direct et plus facile à vérifier.
– Ces systèmes n’ont été mis en place que pour permettre aux pollueurs de continuer comme avant à moindre frais.
– La compensation enrichit au passage de purs financiers, c’est du greenwashing de la plus belle espèce.
– Les cas les plus célèbres en France de cette arnaque: BlablaCar et Total…
– Pendant ce temps là, l’Apple Watch se déclare Carbon Neutral.
– L’hypothèse « algébrique » selon laquelle x est égal à x est tout simplement fausse. Une forêt ici ou là, ce n’est pas pareil !
– De nombreuses forêts vont de plus en plus mal…
– Les impurs rôtiront dans l’enfer climatique, les justes iront au paradis, partageant éternellement le repas de Sainte Greta.
– Suggestion : Érigeons Diogène partout en modèle à suivre qui incitait ses concitoyens à se détourner du confort il y a 2300 ans. Diogène président.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Compensation carbone, une mystification (2023)
extraits : Merveilleux cette loi de 2015, diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici à 2050 ; c’est réduire en effet notre consommation de ressources fossiles. Hélas le Macronisme décide une simple « neutralité carbone » en 2050 : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffit de compenser par ailleurs ces émissions. Est-ce possible ? La crédibilité de plusieurs programmes de compensation carbone au niveau international est mise en doute par des chercheurs….
Compensation carbone = greenwashing (2023)
extraits : Il y a des différences de temporalités entre le biologique et le géologique. Les arbres plantés aujourd’hui mettront plusieurs dizaines d’années pour séquestrer les émissions actuelles alors que le CO2 a une durée de séjour approximative de cent ans dans l’atmosphère. De toute façon il parait impossible qu’il y ait assez de surface à vocation forestière sans intérêt économique ni écologique actuel pour qu’on puisse fournir massivement de nouveaux puits de carbone ex nihilo. La forêt devient un alibi qui fait passer au second plan la priorité numéro un, c’est-à-dire la décarbonation de pans entiers de l’économie. Il faut en finir avec la voiture individuelle, l’avion pour touristes, le chauffage à gogo et les énergies fossiles…..
Neutralité carbone, compensation, foutaises !(2021)
extraits : Le système thermo-industriel a inventé la « neutralité carbone » pour persévérer dans son être : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffit de compenser par ailleurs ses émissions de gaz à effet de serre grâce aux arbres. Est-ce possible ? Il y a des différences de temporalités entre le biologique et le géologique. Les arbres plantés aujourd’hui mettront plusieurs dizaines d’années pour séquestrer les émissions actuelles alors que le CO2 a une durée de séjour approximative de cent ans dans l’atmosphère. Sans compter qu’avec le changement climatique, les forêts sont plus vulnérables aux feux, aux insectes et aux maladies, et qu’à des températures trop élevées, elles relâchent du carbone au lieu d’en stocker. L’objectif international de « neutralité carbone » n’est qu’un des mensonges de ceux qui veulent que le pillage de la planète perdure et tant pis pour les générations futures…
CLIMAT, l’illusoire compensation carbone (2020)
extraits : Pour s’installer au volant d’un véhicule de plus de 9 CV, il suffirait de débourser 70 euros en achetant auprès des magasins Nature & Découvertes une carte de compensation carbone. On nous explique que l’association Climat Mundi, dont l’activité s’exerce au sein du processus défini par le protocole de Kyoto, va participer avec l’argent récolté au financement d’un projet hydroélectrique en Chine. Même si ce principe est reconnu par l’ONU, il ne permet pas de transformer un véhicule brûlant une ressource fossile en véhicule neutre en CO2. En effet, une centrale productrice d’électricité ne fait qu’ajouter une autre source d’énergie pour l’activité humaine, elle ne peut séquestrer les gaz à effet de serre émis non seulement par le véhicule, mais aussi toutes les émissions générées par ce surcroît d’énergie. De plus on sait qu’un barrage est une source de détérioration du milieu et de perturbation de la biodiversité…
Désastre en 2050, neutralité carbone impossible (2019)
extraits : Le réchauffement climatique sera insupportable du fait de l’inertie politique. Le Conseil européen n’a pas adopté l’objectif de zéro émissions nettes en 2050 comme l’y invitaient la Commission et le Parlement. La Pologne et la Tchèquie serait contre l’objectif de neutralité carbone, l’Allemagne aurait jugé que de délai de 2050 était trop contraignant. Les politiques font écho aux revendications du toujours plus des « Gilets jaunes » qui sont incompatibles avec un scénario de « zéro émission nette » de gaz à effet de serre ! Cela impliquerait un changement important des modes de consommation : insupportable !!! …
Neutralité carbone en 2050, la volonté de ne rien faire (2019)
extraits : Il existe deux systèmes de compensation carbone : l’un est lié au protocole de Kyoto et engage les Etats qui y ont souscrit ; l’autre est le marché des compensations volontaires, dont tout un chacun peut décider d’être acteur. Soit on intervient sur un marché étatique officiel en finançant des projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’étranger en échange de crédits carbone, c’est-à-dire de droits à polluer. Soit un acteur quelconque (particuliers, collectivités locales…) fait appel à un intermédiaire pour compenser ses émissions, avec des niveaux de garantie extrêmement variables. La procédure est cependant la même : l’option forestière (planter des arbres), l’investissement dans les énergies renouvelables, l’utilisation rationnelle de l’énergie. Nous écrivions cela sur ce blog en janvier 2008. Douze ans plus tard, les entreprises se ruent sur l’achat de forêts entières en vue de compenser leurs émissions de CO2…
Compensation carbone, l’hypocrisie de l’aviation civile (2016)
extraits : L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) instaure un mécanisme mondial de compensation des émissions de gaz à effet de serre*. Victoire ? Que nenni ! C’est un leurre, du greenwashing (écoblanchiment). Il s’agit d’achat de crédits carbone par les compagnies aériennes auprès d’autres secteurs via une Bourse d’échanges. D’abord cette démarche est tellement graduelle que le climat aura le temps de chauffer : limiter d’ici à 2027 les émissions carbone sur les niveaux observés en 202 sur une base « volontaire », c’est ignorer le fait que tout accord sans mécanisme contraignant est inopérant. De plus, l’accord de l’OACI ne concerne que l’aviation internationale, alors que 40 % des émissions du secteur du transport aérien émanent des vols intérieurs. Surtout cet accord repose sur une simple « compensation carbone » au lieu d’un objectif réel de réduction d’émissions…
l’illusion de la compensation carbone (2010)
extraits : La compensation carbone pour s’assurer une « neutralité carbone », c’est du vent, ce n’est que du greenwashing. Prenons l’exemple d’une personne en partance pour un long voyage, en plein dilemme, seule face à sa conscience d’écocitoyen. Cet individu doit partir en Amérique Latine : prend-t-il ou ne prend-t-il pas l’avion ? Mais oui, bien sûr, il suffit de s’acheter une indulgence : compenser son émission excessive de gaz à effet de serre en payant quelques arbres, en contribuant à la reforestation de pays dévastés. Ce genre de « compensation carbone » est un luxe que seuls les très riches peuvent se permettre et cela n’a pas d’impact immédiat, ni même réellement efficace sur l’absorption de CO2…

Attention à ne pas induire en erreur. La taxe carbone n’est pas en soi lié à un marché. Il s’agit d’un ticket de rationnement de nos achats qui émettent des gaz à effet de serre. C’est une façon de gérer la pénurie énergétique comme en période de guerre. C’est ce qui va arriver quand on s’apercevra qu’une ressource fossile non renouvelable arrive à sa fin. Que des personnes qui n’utilisent pas d’essence vendent leur quota à ce qui ont besoin d’essence est certes une possibilité. Est-ce un marché ? Les détendeurs d’un surplus ne sont pas obligés d’aider les riches à foutre le climat en l’air.
Attention en effet à ne pas induire en erreur. Primo, ne pas confondre cette fumeuse Carte carbone avec la tout aussi controversée Taxe carbone.
Deuxio, comment nommer ce mécanisme (système) qui organise la vente et l’achat de ces fameux «surplus» ? Une bourse d’échange… une «bourse régionale carbone» (voir comptecarbone.fr) … est-ce un marché ?
Tertio, si en effet rien n’oblige (légalement) les détenteurs de ces surplus de les vendre («d’aider les riches à foutre le climat en l’air»)… pensons seulement à ceux qui, aujourd’hui, en sont réduits à vendre un rein pour survivre.
Après tout, c’est vrai qu’ON peut vivre avec un seul rein. ON peut aussi se dire qu’en avoir deux c’est en avoir un de trop, du luxe quoi. (à suivre)
(suite) Quoi qu’il en soit cette Carte continue à faire couler de l’encre. Et donc du CO2 et en même temps. Là encore d’un côté les POUR, de l’autre les CONTRE.
Et entre les deux les ni-ni. Qui finassent, cherchent midi à quatorze heures… des emmerdeurs quoi. Qui ne font donc rien avancer du tout. 🙂
Les POUR nous disent quelle sera simple, efficace et juste. Parfaite quoi.
Seulement, et là encore, faut-il les croire ?
– La carte carbone peut-elle être simple, efficace et juste ?
(Antonin Pottier , 2021 – cairn.info)
Pour aller plus loin, dans la réflexion … ce petit bonus :
– Dialogue avec Emmanuel Combet et Antonin Pottier – Un nouveau contrat écologique (institutavantgarde.fr 28 octobre 2024 )
Toutes les voies de taxation et/ou de compensation sont évidemment des arnaques typiques du monde libéral. Ce sont encore +/- des formes de géo-ingénierie. Une porte de sortie est le COMPTE CARBONE. Renseignons-nous donc avant de glapir tous azimuts. Mais il va falloir devenir intelligents et honnêtes, ce qui nous placerait sur un certain 3ème pôle du triangle impossible.
Le problème du COMPTE CARBONE (quotas carbone individuels), c’est ce que ce système reste toujours lié à un marché. Et donc au Système.
– » En donnant la même dotation à tous les Français, les plus aisés pourront acheter aux plus modestes leurs excédents dans des guichets carbone locaux. » (Wikipédia)
Les inégalités peuvent ainsi perdurer pendant des siècles et des siècles.
D’autre part (toujours sur Wiki ) :
– « Chaque citoyen est informé mensuellement par l’Agence carbone de son débit. Il peut aussi suivre en ligne l’effet de tel achat. Il peut élaborer un budget carbone pour les mois suivants. Si le résiduel devient inférieur à 10 % du quota annuel, la personne reçoit une alerte indiquant qu’il doit se restreindre mais surtout qu’il doit se procurer des points carbone auprès de la bourse régionale carbone, qui indique la valeur du jour.
Pour les personnes n’ayant pas de carte bancaire ou préférant ne pas l’utiliser, il est mis en place un identifiant de chaque citoyen par code QR sécurisé par mécanisme de blockchain[34] économe en énergie [etc.] . »
Je vous laisse imaginer l’usine à gaz… ainsi que le bilan carbone du Machin, en ligne etc. Oui mais … « économe en énergie », qu’ON nous dit. La bonne blague !
(à suivre)
(suite) Mais pour moi le pire reste du côté de ces alertes et autres QR codes.
Tout ça ne me plait pas du tout. Non seulement c’est un flicage de plus, mais en plus ça nous ouvre la porte vers le Meilleur des mondes. Numérique bien entendu.
Un monde où vous n’aurez même plus besoin de sortir la Carte ou le Smartphone pour payer. Les pièces et les billets… enterrés ! Trop coûteux en carbone, qu’ON nous dit.
Désormais avec la Puce, intégrée dès le berceau, dans le cou, comme les toutous, votre vie sera hyper simplifiée. 24h/24 vous serez protégé ! ON ne dira plus surveillé…
Pour tout et n’importe quoi vous serez guidé, épaulé, conseillé…
– « Attention ! Votre quota est désormais épuisé. Désormais, la moindre émission vous vaudra d’être définitivement Débranché. » (Big Brother, de l’Agence Carbone)
Oui je sais… la pente glissante et patati et patata. 🙂
L’empreinte carbone de la création artistique n’est pas négligeable. Les opéras jouent les mauvais élèves. L’Opéra-Comique émet 1 000 tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (CO2) par an, quand l’Opéra de Paris en dégage 42 800 tonnes, presque autant que les 78 scènes nationales réunies. Les festivals sont par nature « polluants » puisqu’ils font venir leur public parfois de loin, impliquant des trajets en voiture ou en avion. La mobilité est le maillon sur lequel il est pourtant le plus difficile d’exercer une influence, sauf à annuler les concerts. Pour tenir les objectifs climatiques, les pouvoirs publics avaient un temps envisagé de conditionner les subventions à une réinvention des usages.
Les théâtreux, toujours si prompt à dénoncer le capitalisme et l’empreinte écologique de l’économie, vont découvrir que la Culture est aussi une industrie…. Et que la décroissance devra aussi les concerner !
Ce n’est pas faux.
Ce n’est pas que je veuille défendre à tout prix l’Opéra de Paris, parce qu’à choisir je préfère encore le Comique… mais si ON veut aller par là, alors il faut être méthodique.
Pour commencer nous mesurerons ce que coûtent, en terme de CO2… chacune des activités humaines. Et ce une à une, et dans le détail. Pour simplifier les choses ON peut partir des besoins essentiels. Manger… culture du blé, tant de tonnes CO2. Culture du riz, chasse, pêche et champignons… tant de tonnes. Boire… de l’eau, du Ricard, avec modération ou pas… tant de tonnes. Se vêtir, suivre la mode ou pas … tant de tonnes. Se soigner, surtout la tête, se cultiver, le théâtre, le cinéma, la lecture… tant de tonnes. Et bien sûr s’amuser, déconner… avec les jeux du Cirque, le Tour, les J.O etc. (à suivre)
Et s’abrutir, toujours plus ! Les courses de bagnoles, les championnats de baballes, la Publicité etc. Et puis se battre, la guerre, les « débats », les parties de bourre-pifs etc.
Et en plus se crever la paillasse à «gagner sa vie», comme ON dit. À faire pousser du blé, ou à produire des OGM, de la merde, peu importe. Business as usual. Celui des armes, celui du tourisme, celui des crédits carbone… peu importe !
Combien de tonnes pour faire tourner le Système ?
Quand le diable y serait … je me dis qu’avec l’IA ON devrait y arriver.
Et ensuite c’est facile, même le dernier des cancres peut le faire, il suffit de lister toutes ces activités, une par une, de la plus utile à la plus con, par ordre croissant ou décroissant peu importe… et là ON voit de suite où est le YAKA.