des Séminoles blanchis

Les Séminoles sont issus au XVIIIème siècle de membres de la confédération Creek ; ils attaquèrent la Floride et finirent par s’y installer alors qu’elle était territoire espagnol. Les Séminoles furent donc des « pionniers », bientôt attaqués par d’autres « pionniers ». En effet, après que les États-Unis eurent acquis la Floride en 1819, le gouverneur territorial (et futur président des États-Unis) Andrew Jackson lança une politique énergique de transfert des Amérindiens pour ouvrir le territoire aux colons américains d’origine européenne. La résistance Séminole fut farouche, et les guerres Séminoles furent parmi les plus coûteuses de toutes celles menées contre les Indiens. Après la fin de la troisième guerre Séminole, les survivants signèrent en 1935 un traité de paix avec les États-Unis. L’élevage, introduit entre 1700 et 1900, a joué un rôle important pour la formation d’une élite économique. Aujourd’hui, ils exploitent les Blancs !

En effet les Séminoles, reconverti dans l’industrie du jeu en 1979, ont pu acheter en 2007 le groupe Hard Rock International, qui regroupe hôtels, casinos, restaurants et salles de concerts dans 48 pays. Ils croient qu’ils vont durablement financer leurs écoles et développer leur nation à partir des profits engrangés à l’étranger. Parqués ou éliminés par les Blancs, c’est comme une revanche, un juste retour de l’histoire, avec des projets rutilants pour Londres, Paris et Madrid ; ils ne prévoient pas de retour à l’élevage (LeMonde du 24.05.2008).

Il me semble que les Séminoles ont oublié la sagesse de leurs anciens : « L’homme blanc est étrange. Il ne prend pas le temps de rêver, de méditer, de célébrer la beauté de la terre, la naissance de l’aube, la douceur de la rivière. Il ne regarde pas les étoiles, il lui faut de l’argent, toujours de l’argent. Il lui faut même payer l’eau dont il se désaltère. Il court jusqu’à sa mort et sa vie lui passe sous le nez. Il survit dans un monde qui est pour nous incompréhensible. Dans les villes il y a trop de voitures, trop de gens, on ne peut pas respirer. Il me semble que l’homme blanc ne sait pas qui il est. »