Des vacances de Noël sans chausser les skis

Sur ce blog biosphere, nous allons à contre-courant, vomissant les loisirs à ski alors que cette activité a envahi la planète. Dans les années 1990, la Chine comptait seulement 500 skieurs à peine, pour la plupart des professionnels. Aujourd’hui le ski est la nouvelle coqueluche chinoise ; les stations aménagées autour de Pékin fonctionnent toutes avec de la neige artificielle, on compte dix usines à touristes à moins de 80 kilomètres de la capitale. Sous le dôme de Ski à Dubai, qui contient 6000 tonnes de « vraie » neige, les pistes en poudre de neige ont été disposées en terrasses pour prévenir tout risque d’avalanche dans la chaleur torride du désert !

Avec ses remontées mécaniques modernes et ses domaines skiables reliés, la France offre 350 stations de ski dans 7 massifs. Comment résister devant les snowparks, le snowboard, le freestyle, les boarder cross, les slaloms et les bosses, l’espace ludique Ludo’Glyss et le speed-riding ? Comment expliquer qu’il ne faut pas skier ? Comment expliquer cela dans un monde sur-développé où les loisirs sont devenus un art de vivre ? Comme amener les touristes des sommets à ne plus aimer les vacances à la neige ? Comment faire ressentir que la montage ensevelie dans son manteau neigeux ne peut que mieux se porter sans tire-fesses, nacelles et autres remonte-pentes ? Le skieur qui ne s’occupe que de la réussite de ses vacances peut-il glisser sans se poser quelques questions sur une neige vomie par des canons alimentés par l’eau qu’on est allé chercher deux mille mètres plus bas dans la rivière ? Comment convaincre des gamins qu’on amène en classes de neige que skier n’est pas bon pour la planète ?

On ne peut maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville pour poursuivre des activités inutiles. On remplace les files dans les embouteillages par les files devant un remonte-pente. Ce n’est plus l’a montagne quand on pratique la neige « cultivée ». La consommation d’eau en France pour produire de la neige atteint 15 millions de mètres cubes, un chiffre presque comparable aux 25 milliards de m3 qui servent au remplissage des piscines privées. Il faut aussi 108 millions de kWh pour nourrir les canons à neige qui se multiplient pour pallier réchauffement climatique. De toute façon nous sommes sereins, l’avenir est à la disparition des stations de ski avec le réchauffement climatique.

1 réflexion sur “Des vacances de Noël sans chausser les skis”

  1. Oui, nos montagnes méritent autre choses que ces piliers de béton et ces pylônes porte-cables !
    Quant aux autres artifices évoqués dans cet article (la neige artificielle en premier, c’est une aberration), rassurons-nous, cela ne durera pas, cela fera partie de ces incongruités des 20ème et 21ème siècle que l’histoire de long terme regardera avec stupeur. Hélas, elles auront eu le temps de faire du mal et de souligner notre irresponsabilité.

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