Deux visions opposées de la question démographique

Ci-dessous de la part de deux correspondants différents. Nous attendons vos commentaires 🙂

1/2) Une vision optimiste de la politique démographique
Ne baissons pas les bras sur ce sujet. Les causes de l’accroissement démographique sont assez bien documentées. Les possibilités d’évolution positives ont aussi été bien étudiées.
Certains pays ont réussi à maîtriser leur démographie par la coercition comme la Chine. La stabilisation démographique chinoise explique en partie le boom économique de ce pays qui a investi dans la production des sommes d’argent importantes qui auraient du être consacrées à l’éducation de plusieurs centaines de millions d’enfants qui ne sont pas nés par cette politique. Le gouvernement chinois le revendique comme un succès de planification économique.
Dans d’autres pays, c’est l’éducation qui a permis une baisse de la natalité. Dans le détail, il y a dans un premier temps l’éducation des garçons qui ne produit pas de réduction de la natalité mais qui permet l’acceptation dans un deuxième temps de l’éducation des filles qui elle engendre la réduction de la natalité. La mise en place de systèmes de sécurité sociale est aussi un facteur positif pour obtenir une dénatalité car les enfants sont souvent perçus comme une assurance maladie, invalidité, vieillesse intra-familiale. Cette voie « douce » est plus longue : au moins deux générations.

2/2) Une vision pessimiste de la question démographique
Le problème c’est qu’on n’a pas le temps d’attendre deux générations pour stabiliser la population à 50 % au dessus du niveau actuel alors qu’on « consomme » déjà l’équivalent de 1,9 planètes. Or il est démontré que l’amélioration globale de la consommation d’énergie physique par $ du PIB depuis 50 ans est minime (environ 1% par an) et absolument insuffisante pour compenser la hausse des besoins par personne et encore moins la hausse du nombre de personnes. Nous voulions un « facteur 4 » entre consommation globale de 1990 et celle de 2050 pour revenir à un peu moins d’une planète consommée, on en sera probablement très loin.
Les destructions cumulées (car en gros on bouffe le capital planétaire au lieu de vivre sur le revenu qu’il génère) et notamment l’aggravation du pillage des océans, leur acidification et réchauffement croissant, la destruction de la couche de sols fertiles, la hausse de la pollution des eaux, la diminution de la surface de forêts humides, la fonte du pergélisol qui risque de relâcher du méthane qui y actuellement piégé, le même phénomène avec les chlatrates (méthane piégé dans des sols gelés sur les talus océaniques que le Japon rêve d’exploiter!), la diminution de la biodiversité végétale et animale, la baisse de l’EROEI de toutes les énergies et surtout des plus denses et des plus faciles à exploiter, tout cela rend notre milieu naturel progressivement de plus en plus hostile à l’homme et aux autres espèces.
Comme on constate que les tenants d’une décroissance maîtrisée car voulue sont en nombre beaucoup trop faible pour peser sur les décisions politiques, nous aurons une décroissance subie sous forme de décrochages suivi d’un effondrement général. On pourra alors chanter « c’est la chute finale » ! Il y aura comme d’habitude des guerres civiles et inter-étatiques, des épidémies, du sang, de la sueur et des larmes mais pas d’avenir radieux au bout… sauf pour quelques centaines de milliers de personnes qui sauront se protéger pendant les décennies suivantes en accaparant les stocks de matériels conservés d’avant l’Effondrement.

1 réflexion sur “Deux visions opposées de la question démographique”

  1. Je ne sais si ces deux analyses sont aussi opposées, on peut tout à fait admettre certains des raisonnement ici appelés optimistes (comme le rôle de l’éducation et le rappel de certains succès) tout en adhérant à la vision ici dite pessimiste qui conduit presque inéluctablement à prévoir un effondrement, car les solutions de la première vision ne sont pas et ne seront pas généralisables pour éviter les prédictions de la seconde analyse. Le temps manque en effet, et de plus, la majorité des responsables politiques n’ont pas mesuré l’ampleur du problème et le poids du facteur démographique.

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