droite/gauche, un classement ringard

« Pour moi, l’écologie politique se distingue de la droite et de la gauche par sa volonté de mettre une limite à la mainmise de l’humanité sur la planète. » Ainsi s’exprime Antoine Waechter (LeMonde du 26 février). « Je crois plutôt à la sobriété. C’est une vertu ancienne, dont le caractère peut paraître suranné, mais qui sera l’un des traits de notre avenir. » Ainsi s’exprime l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet dans son livre Tu viens ? NKM aurait d’ailleurs pu se retrouver sur les listes d’Europe Ecologie comme Antoine Waechter, transfuge des Verts depuis 1994, qui se retrouve numéro 2 sur cette liste dans le Haut Rhin. L’écologie n’a pas de frontières, elle respecte les différences, au-dessus des chapelles. La méthode de classement d’un engagement politique ne passe plus par la droite ou par la gauche, ceux qui sont pour le changement et ceux qui sont pour l’ordre établi, ceux qui sont pour la propriété privée et ceux qui sont contre. Il y a ceux qui ont conscience des limites et ceux qui croient qu’il n’y a pas de limites.

Notons que le gouvernement actuel, de droite, a fait de louables efforts pour faire rentrer l’écologie en politique. Mais ses représentants ont encore le goût de la rolex et du voyage en avion. Notons encore que le parti socialiste n’a véritablement jamais été présent sur les différents fronts de la lutte environnementaliste et a laissé aux Verts la sous-traitance de cette problématique. Ce qui n’empêche pas ses représentants d’être friands de montres de luxe et de voyages en avion. NKM veut « réduire les distances et permettre à nos vies comme à nos activités de fréquenter des échelles réduites, celles du local ». Ségolène serait plutôt pour la mobilité durable. Le parti écologiste des Verts a fait son entrée en politique sous le slogan : « Ni gauche, ni droite ! » et son amarrage au Parti socialiste en 1997 a été un simple opportunisme politique. On ne peut plus faire confiance à des classements ringards, droite/gauche

C’est avec sagacité qu’André Gorz avait subsumé l’économie contemporaine capitaliste et socialiste sous un concept plus large, l’industrialisme (le productivisme). Ce ne sont pas les différents régimes de propriété des moyens de production qui déterminent les modalités d’exploitation de la nature mais bien la mentalité de ceux qui prennent des décisions importantes. La ligne directrice d’un classement politique aujourd’hui oppose ceux qui glorifient la croissance économique et ceux qui constatent qu’il n’y a pas de croissance réellement possible dans un monde fini : les conservateurs adeptes de la religion de la croissance d’un côté et les progressistes qui veulent réconcilier l’homme et la nature de l’autre.