le viol de DSK et la société du spectacle

Tentative de viol ! Après l’immédiateté médiatique véhiculée par Internet vient l’amplification par les journaux papiers. Dans LeMonde du 17 mai 2011, l’affaire Dominique Strauss-Kahn  fait l’objet de l’éditorial, de 7 pages supplémentaires journalistiques, d’une page débat. Si on y ajoute la rubrique écran (DSK contre NYPD) et l’analyse de Gérard Courtois, que reste-il à lire du reliquat de l’actualité ? Trois pages pour le Festival de Cannes, des rogatons pour tout le reste. C’est ainsi, c’est la « société du spectacle ». Notre nouvelle organisation technicienne crée en abondance des images et des leurres comme  compensations mensongères à notre aliénation collective. Comme l’exprime Guy Debord  dans Commentaires sur la société du spectacle (1988) :

« La possession d’un « statut médiatique » a pris une importance infiniment plus grande que la valeur de ce que l’on est capable de faire réellement. Ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes sur ce qui change effectivement. Entre 1967 et 1988, le changement qui a le plus d’importance réside dans la continuité même du spectacle. Mac Luhan parlait de « village planétaire », si instamment accessible à tous sans fatigue. Mais les villages ont toujours été dominés par le  conformisme, l’isolement, les ragots toujours répétés. La pollution des océans et la destruction des forêts équatoriales menacent le renouvellement de l’oxygène de la Terre. Le spectacle conclut seulement que c’est sans importance. »      

                Dans LeMonde du 17 mai 2011, il y a quand même une page Planète qui insiste sur la sécheresse en France. Il  faudra s’adapter au réchauffement climatique, dit notre ministère, c’est-à-dire réduire notre consommation d’eau. Mais pour l’instant, les agriculteurs peuvent continuer à pomper. La sécheresse, c’est sans importance, parlons de DSK !

1 réflexion sur “le viol de DSK et la société du spectacle”

  1. PhilDécroissance

    Et ouii… Et des gens meurent sur la périphérie des frontières palestiniennes, mais le monde s’en fout trop occupés par l’innocence (ou la culpabilité) présumée du phallus de DSK.

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