écologisme et carême

Le carême est ce temps de pénitence consacré à la préparation de Pâques et s’étendant du mercredi des Cendres (17 février 2010) au jeudi saint, soit quarante jours. Alina Reyes respecte ce rite en conformité à sa religion chrétienne : « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Nous, biosphere, faisons d’abord remarquer  que cette pratique du jeûne et de la modération n’est pas respectée par la majorité des chrétiens, dommage. Ensuite nous avons lu (Bonne entrée en carême, LeMonde du 28 février-1er mars 2010) qu’Alina Reyes ne parlait à aucun moment d’écologie. Dommage ! Car l’ascèse, la limitation des besoins, est un mot d’ordre de l’écologisme. Le jour où les adeptes des religions du Livre, qui normalement louent la « Création », comprendront que leurs fondements spirituels vont au respect de la biosphère et non à son exploitation éhontée, alors l’écologisme progressera vraiment.

Voici les propos d’Alina Reyes auxquels nous souscrivons : « Il ne saurait y avoir de spiritualité sans ascèse. Donner, jeûner participent du même mouvement : se priver, dégager de la place en soi pour l’espace intime où peut se déployer la vie, la rencontre réelle. Aller à l’Essentiel. Dans l’ascèse, nous apprenons le contentement, Se contenter de peu, sagesse universelle. L’abondance et la facilité nous divertissent et nous paralysent, nous rendent incapables d’aller au bout de l’amour. Se priver un temps de divertissement, de viandes, de sucreries, d’alcools, on croit que c’est difficile, mais il suffit de s’abandonner à le faire, pour s’apercevoir que ce n’est rien. Par l’exercice du manque, l’ascèse abolit le manque. Abolit la séparation entre le désir et son accomplissement. Pour s’apercevoir qu’on a gagné beaucoup en liberté, et donc en possibilité d’aimer vraiment.

Pas d’Internet ni de télévision. Ces forces de divertissement, ces forces séductrices, qui veulent nous faire oublier la mise à mort qu’elles opèrent sur nous. Parfois je me dis : il faudra que j’allume la radio pour les informations. Mais j’oublie toujours. Pourquoi donc être en permanence branché sur les misères du monde ? Les misères du monde sont le divertissement caché de l’homme moderne. Et dans ses divertissements affichés, éclate la misère. Plus je me gave d’informations, plus elles font écran à une perception profonde, à une compassion réelle. »

 

3 réflexions sur “écologisme et carême”

  1. Le jeûne est une pratique jaïn qui pourrait être interprété dans un sens écologique. En s’abstenant périodiquement de nourriture, l’individu acquiert une force intérieure, une capacité de faire plus avec moins. Et cela peut s’exprimer dans d’autres domaines que la nourriture : jeûner par rapport à la voiture (réduire sa consommation d’essence), ou par rapport aux médias (période pendant laquelle on proscrit la télévision, Internet et le téléphone portable).

    Cette cure volontaire de simplicité peut favoriser un nouveau lien avec la nature et faire apprécier les choses essentielles de la vie.
    Christopher Key Chapple

  2. Le jeûne est une pratique jaïn qui pourrait être interprété dans un sens écologique. En s’abstenant périodiquement de nourriture, l’individu acquiert une force intérieure, une capacité de faire plus avec moins. Et cela peut s’exprimer dans d’autres domaines que la nourriture : jeûner par rapport à la voiture (réduire sa consommation d’essence), ou par rapport aux médias (période pendant laquelle on proscrit la télévision, Internet et le téléphone portable).

    Cette cure volontaire de simplicité peut favoriser un nouveau lien avec la nature et faire apprécier les choses essentielles de la vie.
    Christopher Key Chapple

  3. C’est vrai, le christianisme est bâti sur un fort anthropocentrisme ; il propose une spiritualité à l’échelle de l’humain et centré sur lui. Les prières d’Alina Reyes ne sont au fond que des prières personnelles.

    Il est impératif de remettre en question les notions de suprématie humaine et de transcendance spirituelle à l’égard du monde naturel.

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