Écovégétarien, flexitarien, végétalien…

Christian Rémésy : nous avons développé un clivage entre végétarien et non végétarien, centré sur la consommation de viandes, sauf que l’urgence climatique exige plutôt de faire la part entre calories d’origine animale ou végétale. La nécessité de lutter contre les anciens clivages commence à être dénoncée et certains se qualifient maintenant de flexitarien pour signifier qu’ils sont des mangeurs occasionnels de viandes. Nous aurions besoin d’un mot plus signifiant, celui d’« écovégétarien », que je vous invite à adopter dans la vie de tous les jours. Une attitude écoresponsable devrait donc nous conduire à diminuer d’environ de moitié notre consommation de produits animaux pour que la part des calories animales dans nos assiettes passe de 30 % à 15 % des calories totales. A titre indicatif, cela équivaut à consommer de la viande (environ 100-120 g) seulement quatre ou cinq fois par semaine, du poisson une fois par semaine, des produits laitiers quatre ou sept fois, des œufs deux à quatre fois et de la charcuterie quatre ou cinq fois par mois seulement. Etre « écovégétarien », c’est aussi opter pour le bio en évitant ses dérives industrielles. C’est enfin un atout remarquable pour rester en bonne santé. Mais les pouvoirs publics évitent de se prononcer clairement pour ne pas avoir à affronter les puissants lobbies de l’élevage.*

Sur notre blog biosphere, quelques variation sur végétarien, végétalien, vegan, lovavore, extraits :

12 septembre 2019, Le repas végétarien à l’école, enfin !

Dans un pays ou seulement 5 % de Français se déclarent végétariens, et 35 % « flexitariens », l’appropriation culturelle du repas végétarien est un processus long, trop long. Dix ans pour que l’État réagisse enfin ! Le 29 mai 2009 L’A.V.F. (Association Végétarienne de France) avait lancé la campagne pour « un jour végétarien hebdomadaire en France » à la suite de l’initiative de la ville belge de Gand. Elle travaillait en partenariat avec toutes les organisations se reconnaissant dans l’intérêt du « Lundi Jour Végétarien »…

11 juin 2012, Locavore, l’art de cuisiner dans le futur

Les locavores mangent local. Tout ce qui n’a pas été produit, préparé et emballé dans un rayon de 160 km (ou 30, ou 200) est interdit de séjour dans les assiettes de ceux qui adoptent la façon de manger locavore.  Le New Oxford American dictionary a fait de locavore son mot de l’année 2007. Ce sera le mot d’ordre du XXIe siècle. Pour économiser l’énergie et conforter la sécurité alimentaire, il faudra produire et consommer le plus possible localement sa nourriture. Mais le locavore que nous deviendrons tous de gré ou de force après le choc pétrolier n’aura pas la vie facile. Manger local, ce sera souvent faire vache maigre, avec de préférence un régime très végétarien…

28 aout 2017, Végan, l’art de l’ersatz et de la confusion des valeurs

Il est discutable de vouloir confondre les végétariens, les végétaliens un peu plus radicaux, et les extrémistes végans pour qui tout produit issu de l’exploitation animale est à bannir. Il est encore plus contestable de réduire le débat à la question qui tue : « Est-il loisible, recommandé ou condamnable de tuer des animaux pour les manger ? » Il est sans consistance aucune d’évoquer « des raisons morales » au choix végan. A force d’approximations, il s’agit pour cette militante du véganisme de laisser le lecteur dans l’ignorance de ce que veulent dire les mots et les pratiques. Éclairons le débat. Le végétarisme exclut tout régime alimentaire basé sur la consommation de chair animale (viande, poissons ou crustacés). Le végétalisme s’interdit en outre tout produit issu des animaux, œufs, miel, laitages. Le véganisme va encore plus loin et récuse toute forme de contact avec les animaux, le cuir, la soie, la laine et tout produit contenant des matières animales…

* LE MONDE du 19-20 janvier 2020, « Devenir “écovégétarien” offre l’espoir d’être plus en harmonie avec le monde vivant »

2 réflexions sur “Écovégétarien, flexitarien, végétalien…”

  1. «  »Éclairons le débat. Le végétarisme exclut tout régime alimentaire basé sur la consommation de chair animale (viande, poissons ou crustacés). Le végétalisme s’interdit en outre tout produit issu des animaux, œufs, miel, laitages. Le véganisme va encore plus loin et récuse toute forme de contact avec les animaux, le cuir, la soie, la laine et tout produit contenant des matières animales… » »

    MORT DE RIRE !

    Sans pétrole le végétalisme n’est pas extensible pour 8 milliards d’habitants ! Et comment s’habillent nos Vegans ? Avec des chaussures en faux cuir à base de pétrole ? Comme les Doc marten’s vegans ? Tous les compléments alimentaires en gélules ou en ampoules que prennent les vegans, c’est bio ? ET écolo ? Beaucoup de fruits et légumes que prennent nos vegans proviennent des 4 coins du globe et il faut du pétrole en abondance pour produire et acheminer tout ça !

    Et dire que les flexitariens ne mangent que de temps en temps de la viande, c’est faux ! Je me dis flexitarien mais je n’ai que réduit de moitié ma consommation de viande, ce n’est pas temps en temps, et je ne dois pas être le seul flexitarien dans ce cas. J’ai une amie qui se dit végétarienne mais elle mange du poisson et crustacés tous les jours en substitut à la viande, ce n’est pas temps en temps non plus, et sans compter les vêtements en cuir qu’elle affectionne.

    Pourquoi ne produit on pas plus de canards ? Le canard est même plus écologique à produire que des légumes et céréales, il faut très peu de ressources pour produire des canards ?

    1. Ben oui c’est toujours pareil et ce n’est pas nouveau. Nous avons également toutes sortes de putes qui se font passer pour des saintes vierges, des régiments de bons gentils toutous qui se prennent pour des guerriers et des rebelles, des troupeaux de petits-bourgeois qui se disent écolo, etc. etc. Mais ça c’est leur problème, pas le notre, en tous cas pas le mien.
      Et du moment qu’ils n’essaient pas de faire la loi dans nos cuisines, oublions un peu les végés et autres végans. Ne leur donnons pas plus d’importance qu’ils en ont, laissons-les là où ils sont bien, à leur juste place, sous la table.

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