effet de masse et seuil critique, la fin d’un monde

Energie, surconsommation, réchauffement… la Terre serait près d’un seuil critique qui modifiera radicalement les conditions de vie. Une étude parue dans la revue scientifique Nature* le confirme. Selon les chercheurs, l’effondrement est irréversible si 50 % des terres émergés sont modifiées par l’homme. Or nous en sommes déjà aujourd’hui à 43 % de la surface pour 7 milliards d’humains. Un tiers de l’eau potable est détournée pour les usages humains et 20 % de la production terrestre primaire sont réservés aux besoins humains. C’est beaucoup trop, les écosystèmes sont déstabilisés. Le quotidien Libération** a demandé son avis à l’ancienne ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. NKM n’est pas surprise par cette étude : « La question du réchauffement climatique n’est pas le seul problème et ce qui se passe avec la biodiversité est au moins aussi grave. » Mais elle minimise la question démographique : « Quand Nature nous enjoint de réduire de façon drastique la pression démographique, j’estime que c’est une solution de facilité. Certes les choses sont plus faciles à gérer à 1 milliard plutôt qu’à 10, mais je trouve cela trop facile. Plutôt que de s’attaquer au nombre, il faut changer de système et inventer des politiques vertueuses vis-à-vis du climat ET de la biodiversité. »

NKM, c’est un peu trop facile que de s’attaquer sans preuves aux solutions malthusiennes. La collusion actuelle entre foi chrétienne ou musulmane et idéologies de droite (comme de gauche) bloquent toute tentative de régulation démographique. Les religions du Livre sont profondément natalistes car obnubilées par le respect de la vie humaine ; le conservatisme de droite est contre la maîtrise de la fécondité apparemment au nom de la liberté individuelle mais en réalité pour s’assurer une main d’œuvre servile et de la chair à canon ; le socialisme préserve la vulgate marxiste selon laquelle seule la modification du système de production peut rétablir l’équilibre entre expansion démographique et ressources. Dans ce contexte, il n’est pas du tout facile de revenir de 7 milliards de bouches à nourrir à beaucoup moins. D’ailleurs, à part quelques exceptions, aucun pays ne se lance dans l’aventure, et certainement pas la France !

Nathalie Kosciusko-Morizet conclut par l’optimisme facile : « Celui qui inventera une façon de produire économe en énergie et en ressources pourra exporter rapidement sa technologie à travers le monde. Voilà un motif d’espérance. » C’est la manière habituelle aujourd’hui de croire aux lendemains qui chantent grâce à la technologie et la mondialisation. NKM fait encore confiance à ce qui nous a mis dans la merde. Pourtant la voie du salut est à notre portée. A court terme, il s’agit de limiter les besoins des riches et de partager équitablement la pénurie. Pour diminuer l’effet de masse à long terme, il s’agit en plus de promouvoir la maîtrise de la fécondité. Ces solutions ne sont pas faciles, mais elles sont réalisables si les politiques étaient moins bêtes. Ah, si Yves Cochet était président de la République française…

* Approaching a state-shift in Earth’s biosphere

** Libé du 10 août 2012,  “Le réchauffement n’est pas tout”

6 réflexions sur “effet de masse et seuil critique, la fin d’un monde”

  1. « Les choses sont plus faciles à gérer à 1 milliard plutôt qu’à 10, mais je trouve cela trop facile » variante NKM de « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?  »
    Ceci étant, contrairement à ce que NKM pense, stabiliser la population mondiale (dans un premier temps) ne sera pas si « facile » que cela. Cela demandera un large débat puis un réel investissement de la communauté internationale.

  2. « Les choses sont plus faciles à gérer à 1 milliard plutôt qu’à 10, mais je trouve cela trop facile » variante NKM de « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?  »
    Ceci étant, contrairement à ce que NKM pense, stabiliser la population mondiale (dans un premier temps) ne sera pas si « facile » que cela. Cela demandera un large débat puis un réel investissement de la communauté internationale.

  3. NKM est une sorte de Sylvie Brunet , la géographe , mais le talent en moins !
    C’ est une mondialiste pur jus et donc une ennemie de notre cause !

  4. NKM est une sorte de Sylvie Brunet , la géographe , mais le talent en moins !
    C’ est une mondialiste pur jus et donc une ennemie de notre cause !

  5. Nous approchons d’un basculement de la biosphère
    Les auteurs, 22 chercheurs appartenant à une quinzaine d’institutions scientifiques internationales, alarment sur une perte de la biodiversité de plus en plus rapide et une accélération des changements climatiques.
    Selon l’étude, presque la moitié des climats que nous connaissons aujourd’hui sur la Terre pourraient bientôt avoir disparu. Ils seraient ainsi remplacés, sur entre 12 % à 39 % de la surface du globe, par des conditions qui n’ont jamais été connues par les organismes vivants. Et ce changement s’effectuerait de manière brutale, empêchant les espèces et écosystèmes de s’y adapter.
    Un véritablement changement des modes de vie est nécessaire et urgent. Les scientifiques proposent aux gouvernements d’entreprendre quatre actions immédiates : diminuer radicalement la pression démographique : concentrer les populations sur les zones enregistrant déjà de fortes densités afin de laisser les autres territoires tenter de retrouver des équilibres naturels ; ajuster les niveaux de vie des plus riches sur ceux des plus pauvres ; développer de nouvelles technologie permettant de produire et de distribuer de nouvelles ressources alimentaires sans consommer davantage de ressources.
    http://ecologie.blog.lemonde.fr/2012/07/27/la-fin-de-la-planete-en-2100/

  6. Nous approchons d’un basculement de la biosphère
    Les auteurs, 22 chercheurs appartenant à une quinzaine d’institutions scientifiques internationales, alarment sur une perte de la biodiversité de plus en plus rapide et une accélération des changements climatiques.
    Selon l’étude, presque la moitié des climats que nous connaissons aujourd’hui sur la Terre pourraient bientôt avoir disparu. Ils seraient ainsi remplacés, sur entre 12 % à 39 % de la surface du globe, par des conditions qui n’ont jamais été connues par les organismes vivants. Et ce changement s’effectuerait de manière brutale, empêchant les espèces et écosystèmes de s’y adapter.
    Un véritablement changement des modes de vie est nécessaire et urgent. Les scientifiques proposent aux gouvernements d’entreprendre quatre actions immédiates : diminuer radicalement la pression démographique : concentrer les populations sur les zones enregistrant déjà de fortes densités afin de laisser les autres territoires tenter de retrouver des équilibres naturels ; ajuster les niveaux de vie des plus riches sur ceux des plus pauvres ; développer de nouvelles technologie permettant de produire et de distribuer de nouvelles ressources alimentaires sans consommer davantage de ressources.
    http://ecologie.blog.lemonde.fr/2012/07/27/la-fin-de-la-planete-en-2100/

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