Effondriste, bien plus parlant que collapsologue » !

« De nombreux théoriciens « collapsologues» étudient depuis plusieurs années l’effondrement possible de notre civilisation thermo-industrielle. Les « effondristes » établissent une interconnexion de toutes les crises : écologique, financière, sociale, politique, culturelle, qui risquent d’intervenir en cascade. Pour sonder ce discours d’un effondrement généralisé, Le Monde a lancé un appel à témoignages, qui a suscité un engouement rare – près trois cents récits sont arrivés en quelques heures. La prise de conscience a eu lieu en même temps que se multipliaient les documentaires, émissions, articles et podcasts sur le sujet. Pour ces « effondristes », la collapsologie a réveillé la question de leur place dans la société actuelle : « Nous, les cadres, exerçant des métiers intellos, on réalise notre haut niveau d’inutilité dans le monde qui nous attend demain… un monde où le lien à la terre et à la débrouillardise seront valorisés ». Vanessa, en découvrant la collapsologie, a d’abord pensé qu’elle n’aurait « pas dû faire d’enfants ». Mais pour les effondristes, la « seconde étape » est bien là : dépasser l’abattement pour passer à l’action… »*

Pour de plus ample développements, lire notre Biosphere-Info (1er décembre 2018) consacré à la télématique « catastrophe / effondrement /apocalypse » et qui annonce la fin d’un monde (celui de la civilisation thermo-industrielle). Sur les actions à mener, les commentateurs prennent la plume sur lemonde.fr et, bien sûr, ça va dans tous les sens :

PM : Larzac revival … no comment… le retour au moyen âge !

innocent : OK le monde va s’écrouler. C’est pas un scoop puisque le rapport du club de Rome a bientôt 50 ans. Les causes sont multiples, concordantes et le processus semble inéluctable. reste que les témoignages des collapsologues semblent d’une grande naïveté qui leur fait croire qu’en allant essayer de vivre à a campagne en autonomie, ils vont échapper à la catastrophe. Et d’un énorme égoïsme élargi à aux proches qu’ils emportent dans leurs bagages !

GiBi :Ces gens n’apportent en aucune façon de solutions aux « problèmes » qu’ils soulèvent. Ils pensent simplement avoir trouvé une réponse toute personnelle à un problème collectif. Si « la société industrielle s’effondre », les désastres économiques et sociaux seront tels qu’ils ne pourront espérer vivre en autarcie quelque part.

Tom @ GiBi : Et donc du coup vous consommez comme un dingue en restant dans votre fauteuil en attendant que ça passe ? Ils ont pas la solution mais au moins réfléchissent un peu à comment essayer de faire mieux avec moins. Rien que ça c’est pertinent.

Mingasson Nicolas : Je me trompe, ou les témoins interrogés pour cet article avaient plus ou moins tous des jobs qui contribuent à faire aller nos sociétés dans le mur ?

FromUSA @ Mingasson : oui, et le fait qu’ils les aient quittes est déjà un progrès en soi.

Jacofee : Le monde change. N’importe quel moine bouddhiste vous expliquerait que l’impermanence est consubstantielle à notre univers. Prédire la fin est donc être assuré d’avoir raison. Il n’y a pas meilleur signe de pluie que le beau temps.

Fiouck @Jacofee : C’est une possible lecture, elle en vaut d’autres. Néanmoins, ce qu’on voit au loin ressemble fichtrement à un mur. Reste à savoir s’il est très très haut et très très épais et si on arrivera à l’éviter ou à le défoncer. Ce qui est sûr c’est que l’humanité toute entière est assez curieuse en général pour aller le vérifier de près.

ROBERT LAMBEAUX : Bien qu’intello, je me réjouis de mes années de scoutisme et de randos, qui m’ont appris à me débrouiller et à me contenter de peu. Mais, il y a du boulot : après la manifestation « pour le climat » à Bruxelles (15000 marcheurs), les jeunes se sont précipités dans les restos de hamburgers…

rv : je ne sais pas si la société va s’effondrer. seulement, ce que je sais, c’est que la croissance infinie n’est pas possible. Or toute notre économie repose sur la nécessité de croissance mais cette croissance actuellement n’est plus capable de nous rendre plus heureux. d’où les différentes crises actuelles. est-ce que nous avons besoin de surconsommer ? Est-ce qu’une télévision dernier cri va t-il me rendre plus heureux que la génération de mes parents ?

* LE MONDE du 6 janvier 2019, Du « coup de massue » à la « renaissance », comment les collapsologues se préparent à « la fin de notre monde » 

8 réflexions sur “Effondriste, bien plus parlant que collapsologue » !”

  1. Reste une inconnue : quel délai nous sépare de cette crise systémique ? Alarmiste, Yves Cochet affirme : «Je suis sûr de son imminence.» Président de l’institut Momentum, qui travaille en ce moment à des scénarios d’adaptation de la région parisienne, il explique : «Il y a aujourd’hui 12 millions de Franciliens. En 2050, ils ne seront peut-être que 6 millions, dont 600 000 dans Paris.» D’après lui, l’effondrement pourrait avoir lieu dans les années 2020, puis laisser place à une dizaine d’années où les rescapés vivront sur les ruines de notre modèle actuel. «Il s’agit de limiter la casse, explique Yves Cochet. Le réformisme tiède ne marche pas : en matière d’énergie, il faut des scénarios plus radicaux que ceux de l’Ademe (1) ou de Négawatt (2). Pour les transports, il faut développer les hippomobiles, des voitures tractées par des chevaux, prévoir qu’il y aura peut-être moins de 100 000 véhicules en Ile-de-France en 2050, contre environ 6 millions aujourd’hui. Il faut cesser de donner la priorité aux produits high-tech, qui n’existeront plus, et développer les low-tech.»

  2. https://www.liberation.fr/debats/2018/11/07/effondrement-le-debut-de-la-fin_1690594
    «Cette question-là est assez obsédante. […]. Comment fait-on pour éviter que notre société humaine n’arrive pas au point où elle serait condamnée à s’effondrer ?» se demandait le Premier ministre Edouard Philippe en juillet 2018 dans une vidéo Facebook, après avoir évoqué l’un de ses livres de chevet : Effondrement. Signé du géographe américain Jared Diamond… Pablo Servigne met en garde : «Le seul point commun aux effondrements étudiés par Jared Diamond, ce sont les mauvaises décisions des élites au dernier moment.» Heureusement, Edouard Philippe connaît les travaux du chercheur américain !!!

  3. Les socialistes de l’UmPs et supplétifs vert/rouge/modem adorent les rosiers, ça tombe bien, ils auront l’opportunité de finir en rosiers, ils seront d’excellents engrais pour l’après-effondrement !

  4. @Bga80 : pour la France , l’ effondrement sera la guerre civile pratiquement inévitable… les citadins se rueront vers les campagnes pour se nourrir et les pilleront sans pitié entraînant une forte mortalité et une chute démographique conséquente
    Votre scénario et conclusions sont tout à fait réalistes , helas ! Voir « conséquences » (aftermath sur national geographic où un tel cauchemar est décrit)
    Il est inutile de placer un quelconque espoir dans un changement de mentalité de la masse moutonnière dictée par son entendement , seule la raclée infligée par dame nature le fera changer d’ avis car alors il n’ aura guère le choix .

  5. Je vous l’ai toujours dit, et les faits ont toujours permis de vérifier et renforcer mes propos = 1/ C’est l’habitude qui tue, les gens ne sont pas habitués à produire par eux-même ce dont ils ont besoin, puisque c’est le parc de machine qui fait tout à notre place. La plupart des gens ne sont ni paysans ni artisans. D’autant que, tant qu’il y a la facilité d’attendre l’argent des allocs et de se rendre directement au magasin, alors l’habitude et le réflexe ne trouveront pas la nécessité de faire les choses par soi-même, de faire les choses autrement, mécaniquement les gens vont utiliser les solutions de facilité par des actes de consommation, mais ils n’ont plus aucune résilience par des actes de production manuelle. 2/ L’expansion de plaisir, tout ce qui est pratique et confortable hypnotise en rendant la vie agréable et c’est difficile de s’en défaire et de renoncer. Les humains veulent toujours plus, soit plus de biens matériels, plus d’argent, plus de pouvoir, plus de renommée, plus de célébrité, plus d’influence pour se faire servir !! Gagner du temps pour vivre en diminuant son temps de corvées, notamment en déportant les corvées sur les autres… Bref, tout ça est agréable mais ça fait perdre en résilience. En effet, j’ai entendu un écolo dire il n’y a pas si longtemps que dans un système esclavagiste, l’esclave n’a pas besoin du maître, c’est le maître qui est dépendant de ses esclaves puisqu’il en est dépendant pour vivre, il vit des efforts des esclaves, alors que le maître n’apporte rien aux esclaves, bref les maîtres perdent en résilience. D’où le fait que dans la religion catholique, il est toujours dit que lors de l’apocalypse, les premiers seront les derniers, et les derniers deviendront les premiers… Nous y voilà ! Et même le cadre cité dans l’article l’admet lui même = il ne sert à rien et il ne servira à rien dans le monde d’après !

    Bref, encore une fois, je vous le redis, je reste persuadé qu’il faille s’écarter des villes surtout celles de plus de 150.000 habitants, car ça sera une vraie boucherie lors de l’effondrement. La plupart des gens ne sont pas formés pour vivre autrement, ils ne savent pas comment faire, ils sont habitués à être soit au chômage, soit à occuper un job pour faire semblant de travailler dans un bureau ou dans un magasin à faire travailler sa bouche pour baratiner les gens à acheter leurs gadgets made in china, bref les 90 % du tertiaire ! Notamment des fonctionnaires planqués dans des bureaux, qui ne sont là que pour harceler la population de dossiers à remplir pour savoir si untel doit toucher 3 centimes d’euros de plus ou de moins en prestation sociale…. Avant la révolution industrielle, c’était l’inverse 90 % des travailleurs dans les champs dans le secteur agricole. Donc l’habitude va tuer par la propagation de violence de millions de gens déboussolés à se demander comment faire pour vivre sans Allocs + Auchan ? D’autant que, dire aux gens qu’il faudra accepter d’avoir moins pour vivre va être jugé inacceptable pour la quasi-totalité de la population qui est habituée à manifester pour avoir toujours plus pour moins d’efforts, c’est contre-nature à l’humain d’accepter d’avoir moins, l’expansion de plaisir est inscrit dans les gènes.

    Après, vous pouvez tenter me contredire si vous le voulez, nier l’évidence de l’habitude et nier l’évidence de l’expansion de plaisir inscrit dans les gènes, dans tous les cas je suis très bien conscient que les habitudes et l’expansion de plaisir sont inscrits dans le gène humain, ça sera très brutal et très violent l’effondrement, les humains ne sont jamais raisonnables pour 95 % d’entre eux, la preuve en est tous les siècles il y a eu des guerres, notamment des guerres mondiales depuis l’ère industrielle… Pour moi, c’est une évidence, je suis à parier que ça va se passer comme ça ! Je suis tellement certain de gagner mon pari, qu’avec mes contradicteurs je suis prêt à parier + infini milliards d’euros ! Mais oui, les gens s’entretueront au nom du pouvoir d’achat qui se doit de ne jamais être confisqué !

  6. Il y a aussi Martin Armstrong, économiste, à l’aide de son I.A. Socrate qui prévoit une prochaine crise monétaire pour 2020.
    C’est juste après un supposé pic de production de gaz de schiste. Comme en 2008 où il y avait eu un pic de production de pétrole conventionnel.
    C’est bien là où les collapsologues relient le pic de matière et les secousses économiques.

  7. Julien Wosnitza : « C’est la question que nous nous posons tous, quand effondrement va-t-il arriver ? En collectant les données nécessaires à ce livre*, j’ai compris qu’il était inutile d’essayer de « faire carrière », d’économiser pour « plus tard », car il n’y aura tout simplement pas de « plus tard ». Faire le deuil de mes vieux jours m’a permis d’envisager ma vie dans une toute autre perspective. J’ai quitté ma voie toute tracée dans la banque pour m’engager à plein-temps sur une bateau de la flotte de Sea Shepherd au Mexique. Le militantisme est la condition sine qua non d’un changement de paradigme, lequel, s’il reste improbable, n’est pas cependant impossible.
    * Pourquoi tout va s’effondrer, 96 pages pour 9,50 euros, éditions Les Liens qui Libèrent

  8. La dernière goutte de pétrole a été brûlée, la nourriture et l’eau potable se sont raréfiées, la lumière électrique, les ordinateurs et les voitures apparaissent comme un lointain souvenir. Les guerres, les épidémies et les famines ont décimé la moitié de la population mondiale. C’est l’une des thèses de « l’effondrement » de notre civilisation, défendue par des chercheurs, des experts et quelques hommes politiques, qui rencontre un succès inattendu auprès du grand public. Selon Pablo Servigne, un « scénario plus catastrophiste » n’est pas exclu, celui d’un effondrement brutal de notre civilisation : la configuration de notre société occidentale, où tout est « interconnecté » du fait de la mondialisation – flux économiques, d’informations, de matériaux, de ressources, etc – vient « accélérer et aggraver la dynamique de rupture ».
    (LE MONDE du 6 février 2019, Le succès inattendu des théories de l’effondrement)

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