en 2100, la planète habitable sera beaucoup plus petite

L’élévation moyenne du niveau de l’océan atteindra au moins 2 mètres d’ici à la fin du siècle. En effet, il est déjà clair après l’échec de la COP21 qu’il n’y aura pas infléchissement volontaire de nos émissions de gaz à effet de serre. Il apparaît aussi évident que les experts du réchauffement climatique (le GIEC) ont jusqu’à présent minimisé les risques. En effet ces scientifiques sous-estiment  systématiquement leur diagnostic en écartant ce qui est imparfaitement connu. En 2007, dans son quatrième rapport, le GIEC n’avait pas tenu compte des pertes de glaces du Groenland : le pire attendu pour 2100 était estimé autour de 60 centimètres de hausse du niveau marin. En 2013, une fois le Groenland intégré aux calculs, le diagnostic s’était aggravé de près d’un facteur deux, à environ un mètre. Mais les modèles climatiques actuels ne tiennent pas compte d’un possible relargage dans l’atmosphère du carbone prisonnier des sols gelés de l’Arctique. Il est pourtant très probable que le réchauffement à venir, en décongelant le pergélisol, conduise à une aggravation considérable de la situation. Or la quantité de carbone dormant dans les sols gelés de l’Arctique est généralement estimée à environ 1 700 milliards de tonnes, c’est-à-dire plus de deux fois l’ensemble du carbone présent dans l’atmosphère. De plus il n’est pas possible de savoir à quel moment se concrétisera la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique, ni quelle sera son ampleur*.

Donc une prévision de 60 centimètres d’augmentation du niveau moyen de la mer, puis 1 mètre, aujourd’hui une estimation à deux mètres, demain sans doute beaucoup plus. Nous attendons un Jaurès de l’écologie qui aura le cran d’expliquer aux électeurs que les scientifiques nous trompent par excès de prudence. Voici deux commentaires sur lemonde.fr dignes d’être lus pour qu’il en soit autrement.

Lucine : «Le problème est sans doute bien plus grave. Tout notre système social repose sur la croyance dans le Progrès. Si même des scientifiques respectés disent que notre civilisation industrielle nous conduit à la pire catastrophe qui s’est jamais produite dans l’histoire humaine, les populations ne peuvent tout simplement pas y croire, parce que cela contredit leur croyance dans le Progrès. On ne change pas de religion du jour au lendemain, même au bord du gouffre

Michel Brunet : «Nous aurions affaire à une glaciation que l’impact serait beaucoup plus sensible que le réchauffement climatique sur les populations de l’hémisphère Nord. Tout le monde et les médias en tête louent les mois d’hiver doux comme maintenant. On s’inquiète du réchauffement qu’aux mois de juillet-août et en cas de surchauffe supérieur à 35 ° et encore

* données scientifiques fournies par Stéphane Foucart
(LE MONDE du 12 avril 2016, Climat : un grand malentendu)

2 réflexions sur “en 2100, la planète habitable sera beaucoup plus petite”

  1. La remarque de Lucine me semble très juste. Je serais plus prudent sur les estimations de la hausse du niveau des mers en 2100. Je crois que franchement on ne sait pas exactement, il y a un risque, c’est sûr mais tabler sur un chiffre un peu précis relève du pari, d’ailleurs les estimations changent fréquemment.
    La dernière remarque (de Michel Brunet), dont je ne sais comment on doit la prendre ,(est-ce une façon de nous dire que nous sous-estimons le réchauffement parce qu’il n’a pas d’impact négatifs immédiats puisqu’au contraire les hivers doux nous sont sympathiques ?) fait allusion à quelque chose dont on ne parle pas assez : la période clémente que nous vivons actuellement est un interglaciaire, si la nature continue sur ces cycles actuels (des cycles d’un peu plus de 100 000 ans alternant 80 000 ans de glaciaire et 20 000 d’interglaciaire, j’arrondis et simplifie) alors de toute façon notre civilisation est condamnée, oui une ère glaciaire serait encore plus terrible que le réchauffement, et elle arrivera inévitablement. Un jour le territoire français sera presque recouvert de glace.
    La nature n’a pas pour objet de permettre à la civilisation humaine de durer et de s’étendre. Nous devons en être conscients, que cela soit une incitation à la modestie en nos pouvoirs comme en nos destins.

  2. La remarque de Lucine me semble très juste. Je serais plus prudent sur les estimations de la hausse du niveau des mers en 2100. Je crois que franchement on ne sait pas exactement, il y a un risque, c’est sûr mais tabler sur un chiffre un peu précis relève du pari, d’ailleurs les estimations changent fréquemment.
    La dernière remarque (de Michel Brunet), dont je ne sais comment on doit la prendre ,(est-ce une façon de nous dire que nous sous-estimons le réchauffement parce qu’il n’a pas d’impact négatifs immédiats puisqu’au contraire les hivers doux nous sont sympathiques ?) fait allusion à quelque chose dont on ne parle pas assez : la période clémente que nous vivons actuellement est un interglaciaire, si la nature continue sur ces cycles actuels (des cycles d’un peu plus de 100 000 ans alternant 80 000 ans de glaciaire et 20 000 d’interglaciaire, j’arrondis et simplifie) alors de toute façon notre civilisation est condamnée, oui une ère glaciaire serait encore plus terrible que le réchauffement, et elle arrivera inévitablement. Un jour le territoire français sera presque recouvert de glace.
    La nature n’a pas pour objet de permettre à la civilisation humaine de durer et de s’étendre. Nous devons en être conscients, que cela soit une incitation à la modestie en nos pouvoirs comme en nos destins.

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