Endettement perpétuel, impasse totale

L’endettement de l’État est de la même nature que l’endettement d’un ménage, on ne peut dépenser plus que ce qu’on peut rembourser dans la durée. Une dette publique arrivant à son terme qui ne peut être remboursée qu’en contractant un nouvelle dette ne peut que mal se terminer, par la faillite de l’État. Or l’endettement perpétuel est une constante depuis le premier choc pétrolier de 1974. Cet endettement est théoriquement soutenu par les thèses keynésiennes qui recommandent de s’endetter pour relancer l’économie et faire face à une crise conjoncturelle. Mais ce remède ne peut être que temporaire, il ne peut rien contre un chômage structurel comme nous le vivons depuis des décennies. La politique de déficit budgétaire en France s’est accompagnée par des périodes de « stop and go », politique de relance à un moment suivie par une politique d’austérité pour freiner l’inflation. Cette politique budgétaire s’est terminée par une période de stagflation, concomitance de la stagnation de l’activité économique et de l’inflation.

Croire aussi qu’avec l’endettement perpétuel l’État ne paye que les intérêts de la dette publique est un deuxième non sens. Non seulement la masse des créanciers peut revendiquer son droit au remboursement du capital prêté (ce qui entraînera un effondrement financier pour éviter la faillite de l’État), mais le taux d’intérêt est fondamentalement pernicieux car, par logique comptable incontournable, on ne peut rembourser plus que ce qui a été prêté… sauf à croire au mythe de la croissance économique perpétuelle dans un monde fini. Un tel acte de foi nous mène inéluctablement à l’effondrement des ressources de la planète et au non remboursement de la dette écologique ce qui est déjà une réalité aujourd’hui. L’échec des politiques de relance par déficit budgétaire et laxisme monétaire a créé un nouveau mythe, faire du libéralisme économique pour faire face aux crises récurrentes du capitalisme thermo-industriel par moins d’État. Nouvelle impasse. L’histoire humaine est une impasse tragique qui ne fait que repasser les mêmes plats pour aboutir à un krach financier et/ou une guerre globale. Les commentateurs sur lemonde.fr d’une analyse débile de trois étudiants de Sciences Po Lille, « L’idée reçue courante selon laquelle les générations futures paieront pour les précédentes est fausse » ne peuvent que confirmer notre analyse !

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

5 avril 2020, post-covid, dette économique/dette écologique

18 mars 2012, Définitions de la dette écologique

17 juin 2009, endettés jusqu’au cou

5 décembre 2008, dette écologique

Pour en savoir encore plus, dématérialisation, histoire de la catastrophe monétaire

24 réflexions sur “Endettement perpétuel, impasse totale”

  1. OH OH ! On apprend sur le journal = Les echos = aujourd’hui que la France commence à relancer ses centrales à charbon
    Titre et intro de l’article
    La France fait déjà fonctionner ses centrales à charbon
    Faute de production d’électricité nucléaire et éolienne suffisante, l’Hexagone a commencé à faire tourner ses centrales à charbon ces dernières semaines. En cause : le manque de vent et de nouvelles avaries techniques chez EDF, qui pâtit par ailleurs d’un encombrement d’opérations de maintenance et d’un décalage de son planning de travaux lié au Covid-19
    A priori, pour relancer la croissance et espérer rembourser un peu de dette, il va falloir relancer le charbon en France pour produire notre électricité. et ben c’était bien la peine de critiquer le nucléaire de Jancovici et le charbon aux allemands, bravo !

    1. C’est vrai que sur ce coup on est en avance, d’habitude c’est en hiver qu’on crame du charbon pour faire de l’électricité (à hauteur de 2%). Mais là que veux tu il faut faire tourner les clims (pas chez moi). Manque de vent, les opérations de maintenance en retard, à cause du Covid etc. C’est vraiment un sacré manque de bol.
      Mais il ne faut pas voir tout en noir, regarde plutôt tout ce vert et ce beau ciel bleu, et surtout ne sois pas pressé d’en finir, la pression il ne faut pas se la mettre il faut la boire. Tiens par exemple, et en même temps, réjouis-toi plutôt du fait que le Covid a fait reculer le Jour du Dépassement de 3 semaines. 🙂

  2. Bien sûr que l’endettement perpétuel est une impasse totale. Mais comme le reste.
    Comme le sont les plans de «relance», le «Développement Durable» et sa fumeuse «Transition», le nucléaire, la Compétition, la Croissance etc. etc. Bref, comme l’est le Capitalisme.
    Souvenons-nous que Keynes s’est employé à sauver le Capitalisme. Alors même qu’il pensait que «le capitalisme n’est pas la fin de l’histoire, mais une phase transitoire» («Lettre à nos petits-enfants» publié en 1930).
    Nombreux ont été et sont les penseurs (économistes, philosophes etc.) qui ont analysé et critiqué le Capitalisme, mis en évidence «les mensonges de l’économie» (J-K Galbraith) etc. Jancovici explique très bien les liens entre l’énergie et l’économie, je dis souvent que l’argent ne se mange pas, mais les patates oui. Et la confiance… on l’oublie la confiance ?

    1. En France la dette représente le premier poste de dépenses de l’État. L’enseignement vient en second, la Défense en troisième.
      Déjà, il y a dette ET dette. Une dette qui porte sur les besoins essentiels (logement, santé…) ce n’est pas comme celle qui porte sur du futile ou de l’inutile, voire du néfaste.
      Nous devrions nous réjouir que notre pays consacre autant d’argent (de moyens) à l’enseignement, à l’éducation. Sauf que là encore il y a éducation ET éducation (hier nous parlions des Amish). Sans parler des «grandes» écoles d’où sortent nos «élites», nous voyons bien que le rôle de l’École est de former (formater) des producteurs-consommateurs-compétiteurs etc. Et ceci depuis la maternelle.

      1. Pas besoin de dire que le Capitalisme c’est le Système, qu’on le veuille ou non il est au coeur du Système. Se débarrasser du Capitalisme ne règlera pas nos problèmes (Le Problème). Pas besoin donc de faire la révolution, d’enfermer ou d’éliminer tous les détenteurs et serviteurs du Capital, pas besoin de saboter les pipe-lines, de brûler les SUV etc. Non, d’ailleurs ça ferait bien trop de monde.

        Alors yaca et faucon quoi ? Je dirais que si nous avions le temps, alors nous pourrions mettre le paquet sur l’éducation, la décolonisation des imaginaires. Seulement il est trop tard, à la limite nous ne pourrions que limiter les dégâts, ce qui serait déjà ça. Commençons déjà par accepter le fait que nous sommes dans l’impasse, faits comme des rats.

  3. Toutes les crises du même ordre se terminent ainsi, ce sont les créanciers qui doivent faire le deuil de leur créances, attention nos économies sont menacées aussi.
    Un budget en déficit devrait tout simplement être interdit.

    1. Oui d’accord avec toi, un budget en déficit devrait être interdit et inscrit sur la constitution, bref mettre en œuvre la règle d’or comme en Allemagne.

      Euh non, les créanciers ne feront pas deuil de leurs dettes. Peut être sera t il possible de spolier les créanciers français, mais les dettes étrangères ne comptent pas trop dessus.

      Bon puis quand on les médias disent quand on a annulé la dette de tel pays, comme ça se passe souvent en Afrique, dans les faits la dette n’est pas vraiment annulée. Je t’explique, alors imagine moi banquier je te prête 10000 euros sur 5 ans + 1 % d’intérêt, et au bout de ces 5 ans tu ne m’as pas tout remboursé en ne me rendant 8000. Et ben je te prête encore 10000 pour les 5 ans à venir mais les 2000 que tu ne m’as pas rendu je te le dilue dans un nouveau taux d’intérêt et cette fois ce sera à 4% par exemple

    2. Bien sûr que nos économies sont menacées, aussi. Nos économies (nos tirelires, bas de laine, épargnes, livrets A, assurances-vies etc.) ne sont que des chiffres, dans des machines, du virtuel quoi. Au «mieux» c’est du papier ou de l’or planqués dans des coffres. Seulement l’argent n’a de réelle valeur que lorsqu’il s’échange, contre des patates ou autre. En attendant cette valeur ne repose que sur cette confiance que j’évoquais, cette confiance si précieuse. S’il n’y a plus de confiance tout s’écroule, le bout de papier sur lequel il est écrit 500 € ne peut plus servir qu’à allumer le feu, ou se torcher le derrière. Pour l’or c’est pareil, le lingot peut toujours servir dans la cabane au fond de jardin. Soit pour caler la porte, soit de presse-papier pour éviter que le gros tas de biftons de 500 ne s’envole. 😉

      1. Oui comme je dis tu pourras spolier les créanciers et épargnants français pour résorber une partie de la dette…

        Mais tu ne pourras pas échapper aux dettes des créanciers étrangers, et là tes solutions ?

        En tout cas, la génération babyboomer se sera bien goinfré d’argent public. Surtout ces babyboomers et autres soixante-huitards qui n’ont jamais connu la guerre et qui nous bassinent avec les heures les plus sombres de notre histoire, et qui pourtant ont réuni toutes les conditions pour qu’elles se produisent pour les générations après eux, générations futures qu’ils ont ruinés et légués des dettes monstrueuses, sans compter le pays sur-betonnés et pollués.

        1. @ BGA : Je pense que comme moi tu n’as pas choisi de naître là et pas ailleurs, à telle époque plutôt qu’une autre. Il se trouve que je suis un babyboomer et toi pas, c’est peut-être con mais c’est comme ça. Là encore n’opposons pas les vieux aux jeunes, ça ne sert à rien si ce n’est à attiser des conflits à la con et dégrader le vivre-ensemble. Pose toi seulement la question de savoir ce que tu aurais fait si… tu étais né dans les années 50. Non, les jeunes d’aujourd’hui ne «valent» pas mieux que leurs parents.

        2. @ Désolé mais vous avez bien voté tonton Miterrand pour avoir la retraite à 60 ans et sans compter toute la ribambelle d’aides sociales qui vont avec.

          MAIS, même si je suis issu de la classe ouvrière, mes parents ne m’ont jamais baigné dans une culture de gauche, mon père plutôt FN à vrai dire.

          Et pourtant, aussi bien mon père que ma mère n’ont même pas eu 1 seule année de chômage. Et plus surprenant encore, alors que ma mère a eu 8 enfants (9 exactement), elle a accompli tous ses trimestres pour obtenir sa retraite, et encore elle allait au boulot en bus. Alors, quand j’entends des français dire que c’est trop compliqué et impossible de pouvoir bosser avec 1 ou 2 enfants et que l’état devrait embaucher des nounous fonctionnaires laisse moi rire !

        3. Ce que je veux dire c’est que non tout le monde n’a pas cautionné cette politique d’assistanat entretenu par la dette publique, seulement 51 % des électeurs gauchos en 81 et 88 avec tonton, quant aux présidents suivants c’était devenu trop compliqué de détricoter autant d’assistanat que les socialistes ont mis en œuvre et dont la population était devenue dépendante pour vivre.

          Non, tout le monde n’aurait pas fait pareil, les socialistes se sont accaparé du pouvoir en appâtant les électeurs en leurs promettant de l’argent facile, donc c’est très facile de gagner une élection dans ces conditions mais 49 % des français ne l’ont pas cautionné quand même ! Alors non Michel, ne te cache pas dans le tout le monde aurait fait pareil !

        4. @ BGA à 11:05. Désolé mais déjà tu ne sais pas si j’ai voté Tonton ou Tartampion, si j’ai voté ou pas. Je t’ai dis que tu n’avais pas choisi de naître ici et pas ailleurs, ton père aurait pu être curé et alors aujourd’hui tu verrais peut-être le monde autrement. Tu es comme moi tu n’as donc aucun mérite, ni aucune honte à avoir avec ça. Nous aussi, si… nous avions grandi à Neuilly, nous aurions pu devenir président de la raie publique, etc. etc. Bref, évitons d’en rajouter au grand n’importe quoi, je viens de le dire à l’instant.

        5. SI si pourquoi tu ne veux pas que les responsables soient dénoncés ? Ce n’est pas du n’importe quoi, car les mêmes poisons continuent d’enfoncer la France avec leurs dépenses publiques noyées de dettes aujourd’hui. Et encore; je ne parlerai pas de la fabrication de nouveaux électeurs en distribuant la nationalité à tout va, tout ça pour s’agripper au pouvoir et continuer de vivre comme des parasites..

          Désolé, mais ce qui être dit doit être dit, ce qui doit être rajouté doit être rajouté !

  4. Cyril Dion aussi m’aura beaucoup fait rire aussi, toutefois en public il n’est pas condescendant et arrogant comme Barrau (qui se prétend humble en plus), enfin bref. Pour revenir à Cyril Dion qui préconise une société où l’on travaille beaucoup moins soit 2 heures par jour comme les chasseurs cueilleurs, histoire de moins consommer mais obtenir plus de temps libre pour chanter danser faire l’amour pour reprendre ses propos, désolé de lui apprendre, mais une telle société ne peut voir le jour tant qu’on se coltine des milliers de milliards de dettes comme boulet accrochés à son pied ! Si les gauchistes voulaient vraiment une telle société, il ne fallait pas souscrite à autant de crédits qui devront être remboursés en travaillant plus. C’est clair que nos créanciers étrangers ne voudront pas s’asseoir dessus ! Mais il fallait réfléchir avant ! Là c’est trop tard, un proverbe picard dit ‘c’est bien la peine de mettre la main au Q quand on a chié »

    1. Là c’est pareil, ce n’est même pas la peine d’opposer les «gauchistes» (socialistes and Co) aux droââtistes. Je trouve d’ailleurs ça marrant, de la part d’un type qui ne cesse de parler de l’UMPS. Regarde la dette des Américains, compare là si tu veux à celle des Européens, et explique-moi comment les «gauchistes» américains pourraient en être à l’origine.

      1. Ben oui, UmPs !Ump/Lr sont des gauchistes, ils ont appliqué les mêmes programmes socialistes que le Ps

        Aux Usa, pareil, ce sont les gauchistes appelés démocrates qui ont mis en place ce qu’ils appelaient le Welfare State, donc le même poison

        1. Ben oui c’est bien ce que je dis, à partir du moment où on ne sait plus où est la gauche et la droite, qu’on ne sait plus si c’est un carré ou un cercle etc. alors on peut raconter n’importe quoi. On peut dire que MLP est de gauche, et soutenir que l’État-providence (Welfare State) est un poison, comme on peut dire qu’il est le remède miracle pour renflouer les banques en faillite, etc. etc. Et ça nous avance à quoi de raconter n’importe quoi, hein ?

  5. « L’échec des politiques de relance … faire du libéralisme économique pour faire face aux crises récurrentes du capitalisme thermo-industriel par moins d’État. Nouvelle impasse.  »

    Hélas il n’y aura pas le choix, il faudra moins d’État, accepter d’avoir moins de fonctionnaires et ou réduire leurs salaires, puisque l’État va traire le secteur privé et les contribuables aux revenus de plus en plus faibles, voir au chômage et en précarité même lorsqu’ils travaillent. Pour le moment on parvient à financer nos fonctionnaires que grâce aux crédits mais bon vu de manière globale les français sont de moins en moins solvables au point de ne plus être en capacité de rembourser les dettes, alors forcément l’État sera contraint de tailler dans la masse de fonctionnaires. Je pense que l’étape la moins douloureuse avant d’en venir aux licenciements, sera de diminuer les salaires des fonctionnaires et retarder l’âge de la retraite.

    1. Pourquoi «moins d’État» doit-il se traduire automatiquement par moins de fonctionnaires ? Et moins payés bien sûr. Pourquoi retarder l’âge de la retraite ? etc. etc. Essaie donc de sortir du cadre de cette pseudo-science qu’est l’économie orthodoxe, décolonise ton imaginaire. Bien sûr cela ne vaut pas que pour toi.

      1. Quels leviers tu préconises ?

        Lorsqu’on sait qu’on se coltine une dette de la France qui frôle les 3000 milliards d’euros

        Plus encore 4000 à 5000 milliards d’euros qui se nichent encore dans les hors bilan (dont essentiellement les retraites des fonctionnaires qu’il faudra honorer ?)

        1. @ BGA : Quels leviers ? Autrement dit, quelles solutions, ou quelle Solution ?
          Je pense avoir répondu dans mes 3 commentaires de 9h25 à 9h34. Je pourrais répéter que s’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème, qu’il n’y a de problème que pour ceux qui voient quelque part un problème, que c’est donc à chacun qu’il revient la pénible tache de régler SON problème, etc. etc.
          Comme je disais, commençons déjà par accepter le fait que nous sommes dans l’impasse, bel et bien plantés, faits comme des rats. Dis-toi que ça tombe sur nous, disons sur TOI, pas de bol, c’est peut-être con mais c’est comme ça ! Et faisons de notre mieux pour essayer de limiter les dégâts. Comment par exemple ? En évitant d’en rajouter aux conflits, à la grande confusion, au grand n’importe quoi etc.

  6. Tiens le sujet de le dette, ça tombe bien, je viens juste de regarder ou plus exactement visualiser à nouveau une conférence d’Aurélien Barrau et il parlait de la dette, et il m’a bien fait rire, et il aurait mieux fait de se taire. En effet pour lui c’est juste une convention humaine et qu’il suffit juste de barrer les dettes par un trait de plume et on n’en parle plus, ce ne serait plus un problème, un peu comme un caca on tire la chasse d’eau et il n’y a plus de caca chez soi. Ouais, franchement qu’il se taise, regarde les étoiles sur son télescope et surtout qu’il ne parle plus d’économie surtout quand il ne comprend pas ce que cela implique.

    1. Bon pour faire court, les dettes de la France sont détenues par de nombreux pays étrangers, d’autant qu’il y a des dettes à long terme et des dettes à court terme qui sont détenus par les étrangers, et j’aimerai bien savoir comme Aurélien Barrau compte dire aux japonais, aux anglais, aux américains, aux allemands, et bien d’autres pays, que la France ne remboursera pas ses fameuses dettes de conventions humaines et qu’ils devront s’assoir dessus ? Surtout que les américains et les anglais sont plutôt du genre à dire ‘I wan’t ma monney back » en mettant le flingue sur la tempe (ou plus exactement des portes avions, des chars, des mitraillettes sur la tempe)

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