Enfants coupés de la nature, civilisation sans âme

« Quoi ? Pieds nus dans l’herbe ? Ça va pas la tête ! C’est dégoûtant. Il y a des bêtes… » Dans un monde normal, on découvre le contact direct avec la terre dès qu’on commence à marcher. Aujourd’hui, quatre enfants sur dix (de 3 à 10 ans) ne jouent jamais dehors pendant la semaine. Et les petits franciliens sortent encore moins. Quand on ne sait plus grimper aux arbres et jouer dans l’herbe, on se déconnecte aussi de tout contact avec le sensible, notre odorat, notre toucher. Quand un enfant joue dehors, la nature lui offre des défis variés, il a l’occasion de prendre des décisions, de résoudre des problèmes. Mais tout retient les enfants à intérieur des habitats, l’attrait des écrans, l’urbanisation, les « dangers » de l’apprentissage de l’autonomie.* Des enfants dénaturés, le constat est terrifiant. Comment devenir écolo dans un tel contexte ? Voici quelques commentaires pertinents sur lemonde.fr, mais aussi quelques personnes qui ne comprennent rien à rien :

Hytanic : Les adultes sont également coupés de la nature. Aujourd’hui, les 5 sens d’un citadin sont presque uniquement utilisés pour appréhender le monde des humains. Il ne reste guère que le ciel, les oiseaux, les animaux de compagnies et quelques arbres pour rappeler aux citadins d’où ils viennent. D’où sans doute cette incompréhension face aux enjeux écologiques.

souvenirs de Corrèze : moi qui suis un citadin, je me souviens du choc quand mes parents se sont installés en pleine campagne, encore préservée à l’époque, j’allais souvent les voir et j’y ai découvert un monde totalement nouveau pour moi : les travaux agricoles avec les fermiers, les animaux de la ferme, la chouette hulotte qui berçaient nos nuits, les chauve-souris dans notre grenier ; quand je rentrais à Paris j’avais l’impression de revenir d’une autre planète.

Catherine R. : Tout cela est vrai. En théorie. Ce qu’il n’empêche que j’ai détesté enfant/ado la vie « près de la campagne » qui m’a été imposée (en Lozère), forcément. Détesté la cueillette des champigons et autre après-midis au bord du Lot pendant que mon père pêchait. Du coup, je ne rêvais que de Paris. Où je vis depuis plus de 40 ans et ai élevé mes enfants. Sans aucun regret. Et aucune envie d’aller vivre « à la campagne ».

Greenpower : Tant mieux pour vous, Catherine R. On verra ce que feront vos enfants. En tout cas vous avez respiré dans votre enfance un air plus sain que celui de vos enfants à Paris.

Adrien : Pour l’éducation de mon enfant (3 ans) je suis partisan de le laisser faire ses expériences, le laisser se salir se mouiller avoir froid s’il veut pas mettre son manteau, il joue dehors tout les jours et avec des choses qui ne sont pas de son age, …

zen64 : Cet article est trop pessimiste. Nos enfants ont le choix de leur vie bien plus que jamais dans l’histoire. Et ça c’est une bonne chose. Ceux qui veulent la nature sauront la trouver. Les retours à la nature du genre khmer rouge ou révolution culturelle, l’humanité a donné.

Sergio @ zen64 : Cet article ne préconise pas de faire vivre tous les enfants en plein milieu de la cambrousse, il signale simplement que trop d’enfants sont excessivement privés de contact avec la nature, et qu’il est nécessaire de rétablir un équilibre. Ce peut être en emmenant les petits parisiens à Fontainebleau ou les petits lyonnais dans les Monts du Lyonnais un peu plus d’une fois par an, et pas seulement pour s’installer à une terrasse de resto manger son menu-enfant-coca.

Selma Lagerlof : les contes pour enfants sont aussi de plus en plus coupés de la nature. Les nouveaux contes se passent dans des univers de plus en plus imaginaires, des animaux de plus en plus inventés. Alors qu’avant le petit chaperon rencontrait le loup, les 3 petits cochons, le voyage de Nils Holgerson, sur un jars, etc c’était une introduction à la nature, à attribuer aux animaux des émotions, des sentiments. Tout ça disparaît.

Spinaker : Permettez-moi d’ajouter que cet article ne concerne qu’à peine 0,5% de l’humanité. La ville est le refuge de l’humain. Pas la campagne. L’histoire des hommes s’écrit dans les capitales, pas à la campagne.

Alfred @ Spinaker :  » La ville est le refuge de l’humain ». depuis seulement un peu plus d’un siècle, c’est à dire qu’à l’échelle de l’évolution c’est très récent. Et dès qu’on peut partir en vacances on va à la mer, ou à la montagne, les deux milieux encore relativement naturels.

Hein? : Particularité de notre époque, ce qui était la norme des populations villageoises, campagnardes, bref de 90% de gens au Moyen-âge & encore de 50% en 1950, devient le privilège des riches, qui peuvent, en payant ou en jouissant de résidence secondaires en milieu préservé, se permettre un « retour à la nature ». Autre facteur, pour nos pays : une population immigrée, rivée à ses HLM & « quartiers » râpés, sans contact avec l’espace naturel…

Baden Powell : Vive le Scoutisme !

* LE MONDE idées du 5 mai 2018, On a coupé les enfants de la nature

1 réflexion sur “Enfants coupés de la nature, civilisation sans âme”

  1. Pour moi c’est tellement évident ! Comment pourrait-on devenir écolo quand on est terrifié à la vue de la moindre petite bébête ? Mais pas sur un écran, la bébête… là en vrai, dans la maison, dans le placard, voire dans le plumard (quoi beurk ?) Comment pourrait-on devenir écolo quand la nature se résume à 3 arbres en bas de l’immeuble, à un parterre de fleurs qu’il ne faut pas toucher ?
    Et cette fois je suis d’accord avec Biosphère. Des commentaires pertinents, et d’autres de misèrables qui ne comprennent rien à rien.

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