Es-tu piquiste ?

Si nous ne devons pas tous piquistes, l’espèce humaine obtiendra ce qu’elle mérite … Les humains ont dépassé le pic pétrolier et bien d’autres pics de matières premières indispensables à notre vie dans la Biosphère. La VIe conférence de l’ASPO (Association pour l’étude du pic pétrolier) a eu lieu à Cork les 18 et  19 septembre 2007. James Schlesinger, secrétaire d’Etat américain à l’énergie du gouvernement Carter, avait donné le ton : « Nous sommes tous piquistes maintenant. Conceptuellement, la bataille est terminée, les piquistes ont gagné, vous avez mis tout le monde d’accord ».

 

Le pic de production est le moment où le débit de l’extraction de pétrole atteint un maximum. Il se produit à peu près quand la moitié des réserves a été exploitée. Il peut être repoussé jusqu’à ce que 60 % des réserves aient été extraites, rarement plus sur un gisement donné. Le processus est le même sur l’ensemble des gisements. L’Aspo estime que le pic pétrolier est atteint en ce moment, il le sera de toute façon avant l’an 2010. Alors la rareté dont on aura conscience va faire bondir les prix. Mais le pétrole est indispensable pour notre alimentation (engrais, pesticides, gaz oil…), pour notre chauffage, pour nos déplacements. Sa pénurie va donc entraîner des désagréments en chaîne : récession économique, inflation, déficits commerciaux, chômage, déficits budgétaires, asphyxie des villes, explosion des inégalités, famines ici et là. D’ailleurs James Schlesinger pense, côté changement climatique, qu’il n’y a plus qu’à prier parce que les Chinois construisent deux centrales à charbon par semaine et qu’ils n’ont pas vraiment l’intention de s’arrêter.

 

De plus il n’y a pas d’alternatives au moteur à combustion interne qui équipe plus d’un milliard de véhicules sur le globe. Les carburants liquides CTL (Coal to liquid) ou le GTL (Gas to liquid) offrent des perspectives limitées en raison de leur très mauvaise efficacité énergétique et de la menace qu’ils font peser sur le  climat ; les agrocarburants font concurrence avec la production alimentaire ; l’électrification reporte le problème sur la production d’électricité sans parler du problème des batteries. Pourtant le Los Angeles Times n’a jamais cité depuis un an le terme « peak oil » ! (pour en savoir plus, les excellents articles d’Emmanuel Broto dans le n° 44 du mensuel La décroissance)

 

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