Européennes : Pascal Canfin verdit la liste de Macron

Pour les européennes 2019, toutes les listes sans exception font de l’écologisme. Le Rassemblement national a déjà son slogan écolo : « Priorité au local avant le global ». Emmanuel Macron se contente surtout de débaucher des têtes d’affiche , des cautions greenwashing comme le fut la nomination comme ministre de Nicolas Hulot avant les législatives 2017. Pour les européennes, il y a peu de temps ce fut la prise de Pascal Durand, ex-secrétaire national d’EELV. Aujourd’hui c’est Pascal Canfin, ex-membre d’EELV et ex-ministrealibi écolo de François Hollande. Il est propulsé numéro 2 de la liste « Nathalie Loiseau ». Il justifie naïvement son ralliement en assurant que l’écologie représentera le cœur du programme porté par la majorité aux européennes :

« Les échanges que j’ai eus depuis dix jours avec le président de la République sur ce sujet m’ont apporté les assurances nécessaires… Les personnalités au profil et aux compétences écologistes seront nombreuses à être en position éligible sur la liste… L’écologie sera l’axe majeur, premier et transversal du projet. Personne n’a, ne peut et ne doit avoir le monopole de l’écologie… Je suis passé par Europe Ecologie-Les Verts (EELV), mais il faut en complément que l’écologie gagne d’autres forces politiques ; j’appelle ça une addition… Il faut investir les lieux politiques où les décisions vont être prises. Les normes pour la construction automobile, la pollution de l’air, de l’eau, les pesticides ? C’est une codécision au Parlement européen. Sur tous les sujets écologiques, le Parlement européen est essentiel. Ce n’est pas pour rien que 80 % des règles environnementales que l’on applique en France viennent de l’Europe… Je n’ai pas de raison d’adhérer à LRM. Ce n’est pas la liste d’En Marche, c’est une liste qui porte un projet, et j’adhère à ce projet. »*

Rappelons à Canfin que le projet écolo d’Emmanuel Macron est la dernière roue de la charrette sous la dénomination « L’Europe du développement durable », cet oxymore toujours soumis aux diktats de l’économie : « Nous réformerons le marché carbone européen, en agissant par la fixation d’un prix plancher de la tonne de carbone. C’est la condition d’une transition énergétique efficace et équitable pour nos entreprises… Nous rendrons la politique agricole commune plus réactive en favorisant une agriculture plus respectueuse de l’environnement. » Rappelons aussi qu’un certain nombre de personnalités écolos de droite ou de gauche ont rejoint Macron… pour démontrer ensuite leur absence totale de poids politique, François de Rugy, Barbara Pompili, Corinne Lepage, Serge Lepeltier et même Daniel Cohn-Bendit ! Rappelons enfin à Canfin les tristes mésaventures de Nicolas Hulot qui était pourtant parti plein d’espoir en Macron : « Avec le président de la république, avec le premier ministre Edouard Philippe, avec les autres ministres, nous n’avons pas les mêmes parcours ; ils n’ont pas été nourris aux mêmes expériences que les miennes. Mais je croyais que la discussion sur des enjeux fondamentaux pourrait convaincre. Quand Édouard m’a confirmé mon entrée au gouvernement, on a passé un deal. Il savait nos différences de culture, je lui ai dit : « Si j’y vais c’est pour faire, car pour moi ce n’est pas une fin en soi d’être ministre. Je sais qu’on n’aura pas le grand soir demain matin. Mais je ne suis pas là pour ne faire que quelques mesures d’ajustement… A la veille du premier anniversaire de ma nomination le 16 Mai 2018, je manifeste ma lassitude, je perds quasiment tous mes arbitrages… Des noms pour mon remplacement circulent déjà, comme celui de Pascal Canfin. »** Le 28 août 2018, Nicolas démissionnait en condamnant la politique des petits pas au niveau environnemental. Aujourd’hui Pascal glorifie la politique des petits pas : « Un petit pas, puis un deuxième, un troisième, c’est ça qui nous fait marcher. » La république en marche avec Pascal Canfin au royaume des illusions.

* LE MONDE du 27 mars 2019, Pascal Canfin : « Emmanuel Macron m’a apporté les assurances nécessaires » pour les élections européennes

** « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir », livre de Michel Sourrouille

7 réflexions sur “Européennes : Pascal Canfin verdit la liste de Macron”

  1. François : L’écologie assiège le vieux monde politique. Il y a des assaillants et des traîtres, il y a aussi des émissaires, des facilitateurs de reddition. Ceux-là n’empêchent pas, ne retardent pas la chute de la citadelle. Ils la rendent plus facile, avec moins de morts. Est-ce le rôle que se donne, avec ou sans illusions, Pascal ?

  2. Christian : j’ai entendu Pascal Canfin dire qu’il ne fallait pas oublier de voter pour EELV, qu’il avait quand même l’intention de jouer la taupe verte parce que de toute manière il y aurait des élus LREM et qu’il était bien embarrassé pour répondre à la question concernant le groupe dans lequel il agirait au sein du parlement Européen.

  3. Bernard, discutant le arguments de CLIMAX :
    Franchement on s’en tape complètement des arguments de Pascal Canfin. Qu’il y croit ou qu’il n’y croit pas lui-même peut importe, c’est sa liberté. Mieux vaudrait dire : bon vent, s’il peut mettre du vert dans le fruit libéral tant mieux, mais nous pensons qu’il sera vite épuisé et circonscrit. En tout cas ce qu’il pourra faire sera dépendant du poids des écologistes en face du groupe libéral. Donc pour aider Canfin à réussir son pari, il faut voter EELV !

  4. Emmanuel Macron veut affaiblir les écologistes à tout prix. Depuis le départ de Nicolas Hulot de son équipe gouvernementale, l’écologie constitue la preuve de son échec. Il tente donc une opération de green-washing dont Pascal Canfin n’est pas seulement le complice, mais l’acteur principal, d’autant plus prompt à déclarer que le nouveau cap choisi est vert, qu’il lui faut justifier l’injustifiable.
    Son premier argument consiste à affirmer qu’étant candidat à une fonction européenne et non à une fonction nationale il ne serait pas solidaire du bilan écologiste du président Macron. Mais qui peut croire que l’horizon européen et la politique française sont disjoints ? On peut donc être contre le glyphosate à Bruxelles et y demeurer favorable à Paris ?
    (lettre d’information CLIMAX, la lettre d’information de la liste des écologistes à l’élection européenne)

  5. Les écologistes du gouvernement aiment le fric et une bonne planque, en résumé l’écologie n’est qu’une posture, ils ont récupéré le sujet pour se faire élire, car ils ont vu qu’il y avait une fibre écologique dans une frange de la population alors ils disent ce qu’ils veulent entendre pour en capter les voix c’est tout ! Mais ces écolos aiment la jet-set, les yacht, les bolides et autres voitures de luxe, les hydravions, les avions, les petits fours, les châteaux et grandes maisons bourgeoises, les montres de préférence Rollex, les hélicoptères, les vacances à l’autre bout du monde, les restaurants pour s’en mettre plein la panse ….. Bref tous les écolos du gouvernements sont tous des Nicolas Hulot….

  6. « Chez ces écologistes-là, on ne pense plus, on compte »
    Excusez-moi Mr BREL d’emprunter vos paroles pour une bouffonerie
    L’écologie n’était qu’un alibi

  7. « Chez ces écologistes-là, on ne pense plus, on compte »
    Excusez-moi Mr BREL d’emprunter vos paroles pour une bouffonerie
    L’écologie n’était qu’un alibi

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