Euthanasie, éternel débat sur le libre choix

À compter du lundi 12 mai débute la discussion par article sur les soins palliatifs et d’accompagnement. La semaine suivante, le lundi 19 mai, débutera la discussion par article sur l’aide active à mourir. Les députés seront appelés à se prononcer sur chacun par un vote solennel le même jour, a priori le 27 mai.

Catherine Vautrin, la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles s’est positionnée le 9 avril en faveur d’un accès à une « aide à mourir » que pourraient demander certains malades au « stade ultime » de leur vie selon un « cadre très strict ». Le ministre de la santé, Yannick Neuder, a indiqué qu’à ses yeux il fallait que « le pronostic vital » soit un critère pris en compte dans l’accès à une aide à mourir. Le Rassemblement national (RN) et la Droite républicaine (DR) sont hostiles dans leur écrasante majorité à l’aide à mourir. Autant dire que le libre choix de la manière de mourir ne subsiste que s’il y a suicide.

Commentaires sur lemonde.fr

LT81 : Mais pourquoi tant d’hésitations, de pusillanimité, de réticences, de restrictions sur les conditions à remplir ! Notre mort nous appartient, c’est notre ultime liberté, elle n’appartient ni à dieu, ni aux religieux, ni aux médecins qui ont beaucoup trop de pouvoir et dont la consultation sur ce sujet devrait être purement technique.

ROTZ : Il n’appartient pas au médecin de décider en dernier recours à notre place. Qu’il donne un avis soit, mais la décision finale doit rester exclusivement du ressort du citoyen dont la liberté de disposer de son corps ne peut être mise en discussion.

Raki : Soutien total aux amendements visant à desserrer les contraintes et critères stricts pour l’accès à l’aide légale à mourir. Ne parlons pas de rupture anthropologique, concept pompeux et flou  ; seulement de décolonisation des esprits opprimés par le préjugé que notre liberté peut être contrainte par un pouvoir, religieux ou médical, paternaliste. Le choix revient au sujet. Personne n’est forcé.

MEKEDA : Il faudrait que notre société intègre que quand on devient vraiment vieux, la mort est naturelle et que la perte totale d’autonomie et de sens à la vie doit donner le droit absolu à la personne de demander une mort choisie et digne. Les soins palliatifs nous transforment en légumes et nous volent la conscience de notre mort.

Paul Lafargue, époux de Laura Marx et donc gendre de Karl Marx, proche de la limite d’âge de 70 ans qu’il s’était fixée, se suicide en 1911 avec son épouse en se justifiant dans une courte lettre :

« Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. »

7 réflexions sur “Euthanasie, éternel débat sur le libre choix”

  1. Bien qu’il n’existe pas de vision chrétienne unique du suicide, le suicide était traditionnellement considéré chez les catholiques comme un péché mortel, un péché qui détruisait la relation avec Dieu. Mais il n’existe aucune preuve, ni dans la Bible hébraïque ni dans le Nouveau Testament, permettant de soutenir une quelconque condamnation morale du suicide.
    Le suicide n’est pas clairement évoqué dans le Coran. Néanmoins le meurtre en général est condamné et la vie considérée comme un don de Dieu. La sourate 4 (29-30) indique : « Ne vous tuez pas vous-mêmes. Dieu envers vous est miséricordieux. Quiconque fait cela, par transgression et injustice, Nous le précipiterons dans le feu ». À la suite des hadiths, demandant de ne pas se laisser mourir, le suicide est interdit dans la majeure partie du monde musulman, à l’exception des victimes de maladie mentale.
    Avec le shintoïsme et le bouddhisme, le rituel du suicide, le seppuku, a été pratiqué par la noblesse et les guerriers.

  2. Esprit critique

    – « […] le droit absolu à la personne de demander une mort choisie et digne. » (MEKEDA )

    Ce qui confirme ce que j’ai dit à 10:04 :
    – Tout et n’importe quoi m’est dû… parce que je le veau bien !
    Et puisque « c’est mon choix », cela doit être un droit… absolu !
    Une mort digne… celle là aussi ON l’aime bien. Mais ça veut dire quoi une mort digne ?
    Mourir au volant de sa bagnole, ou sur sa moto, ou en sautant en parachute… ou encore au travail, ou à la guerre… c’est ça une mort digne ?
    La dignité n’aurait-elle pas plutôt quelque chose à voir avec l’honneur, par hasard ?
    Revenons alors sur ce que j’ai dit à 10:12 au sujet de Socrate et Sénèque, et du suicide forcé.
    Et allons plus loin avec le suicide d’honneur… hara-kiri et autres douceurs. (à suivre)

    1. – « Cet honneur, que beaucoup de gens préfèrent à leur existence. » (Beccaria ; 1738-1794)
      Là encore c’est leur choix. Et puis des goûts et des couleurs ON ne discute pas.
      Cet honneur, qui fluctue au fil du temps et des lieux, et selon les individus.
      – Honneur et suicide en France au XVIIIe siècle (openedition.org)

      L’honneur, ne serait-ce déjà que sa parole… la loyauté, le respect, l’élégance, la noblesse… j’ai bien peur que toutes ces vieilles valeurs ne veuillent plus rien dire.
      Aujourd’hui la mode est à vivre et penser comme des porcs (Gilles Châtelet), manger comme des porcs (junk-food etc.), jouir comme des porcs … et mourir dans la dignité !

  3. Mais pourquoi toujours les mêmes points de vue dans ces sélections de commentaires ?
    Depuis quand seuls les POUR pourraient participer au « débat » ?
    De quoi se plaint-ON puisque la question est aujourd’hui sur la table, et traitée en même temps que l’autre. Aurait-ON préféré qu’elle soit remisée dans les cartons, le temps de voir les résultats que peut donner l’accès aux soins palliatifs à tous ? Un peu de logique et de retenue, non ?
    (à suivre)

    1. (suite) Le suicide restera toujours une affaire strictement personnelle, et je ne vois pas comment il serait possible de l’interdire.
      Par contre l’euthanasie (quel que soit le nom qu’ON lui donne) c’est autre chose.
      C’est un sujet qui concerne tout le monde, dans le sens où il s‘agit d’un choix de société.
      Le fumeux slogan « c’est mon choix » est révélateur de l’esprit de notre temps.
      Tout et n’importe quoi m’est dû… parce que je le veau bien !
      Quant à « mon corps m’appartient » c’est du même acabit.

    2. esprit critique

      – « Ne parlons pas de rupture anthropologique, concept pompeux et flou ; seulement de décolonisation des esprits opprimés par le préjugé que notre liberté peut être contrainte par un pouvoir, religieux ou médical, paternaliste. » (Raki )

      Celui-là ferait bien de décoloniser son esprit, son imaginaire si vous préférez.
      Décoloniser, dépolluer, dépoussiérer ici c’est pareil, si vous voyez ce que je veux dire.
      Sinon prenez votre dictionnaire, enlevez lui sa grosse couche de poussière, et cherchez «pompeux» ; «flou» ; «préjugé» ; «contrainte» ; «assister» ; «liberté» …
      (à suivre)

      1. esprit critique

        (suite) Cet assisté ne semble pas avoir compris l’histoire du chien et du loup, peut-être même n’en a t-il jamais entendu parler. Comme celle de la caverne.
        Bien que forcés (suicide forcé) Socrate et Sénèque n’ont pas eu besoin de se faire assister. Encore moins tous les Paul Lafargue, Gilles Deleuze, Nino Ferrer et Jean Passe.
        Ce Raki se croit sûrement libre comme l’air, comme le vent. Seulement il ne sait pas que sa liberté c’est l’esclavage. Et qu’être dans le vent n’est que l’ambition d’une feuille morte.

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