Fast-fashion ou mode éphémère, à interdire

La nouveauté vestimentaire n’est pas normalement un besoin : autrefois chacun s’habille comme ses parents et grands-parents. A l’époque l’habillement, c’est un coût ; il représente encore un tiers du budget des ménages en 1950… contre 5 % en 2020. Alors il faut faire vendre pour garder le chiffre d’affaires. L’industrie du luxe prolifère, et les pauvres ont la fast-fashion. Les vêtements sont destinés à être portés pendant une très courte période, et à un coût suffisamment bas pour que la clientèle soit fortement incitée à les renouveler très fréquemment. La durée d’utilisation des vêtements n’est pas limitée seulement par l’idée de démodé, mais aussi par leur faible qualité, ce qui les rend difficiles à revendre ou à donner. Ils sont de plus difficiles à recycler à cause du polyester. La fast-fashion ou mode éphémère est un des pièges de la surconsommation qui nous mène au désastre. Le secteur de la mode compte parmi les industries ayant un des impacts les plus importants sur les changements climatiques et le renforcement des inégalités socio-économiques à travers le monde.

Une proposition de loi vise à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile.

Juliette Garnier : C’est le texte qui électrise le secteur de la mode. Adopté à l’unanimité par les députés en mars 2024, il prévoyait d’imposer aux acteurs de la fast-fashion, cette mode éphémère à prix cassés, un malus indexé sur un score environnemental et de leur interdire de faire de la publicité. Largement amendé par la commission du développement durable du Sénat, l’interdiction de publicité se limiterait à empêcher les plateformes de recourir à des influenceurs pour faire leur promotion. Examinée les 2 et3 juin 2023 au Sénat, le gouvernement a annoncé soutenir un amendement pour rétablir l’interdiction totale de publicité.

Le point de vue des écologistes démodés

On va encore se laisser envahir par cette m… ?

Quand on achète des vêtements qui ne dureront qu’une saison, produits à l’autre bout du monde au mépris des droits humains et de l’environnement, en concurrence directe avec les boutiques de proximité… et bien on doit avoir deux sous de bon sens pour se dire que tout le monde est perdant dans l’opération ! Même le consommateur qui, certes achète moins cher, mais pour des choses dont il n’a pas besoin et/ou qui seront hors d’usage au bout de quelques mois. Notons que les grandes enseignes d’habillement françaises font aussi fabriquer leurs collections dans des pays à bas coût. Elles ont aussi recours à des tissus bon marché en polyester à forte empreinte environnementale. Elles vendent aussi pléthore de références après avoir abandonné le rythme d’antan de deux collections par an. La liberté de communiquer et d’entreprendre a bon dos.

Dans un système mondialisé, il faut faire de la démondialisation de la production. Dans un système de surconsommation, il faut faire de la sobriété textile. On se rappelle avec nostalgie la philosophie du rouet de Gandhi par laquelle chaque famille indienne se devait de tisser ses propres étoffes pour lutter contre les importations (en provenance d’Angleterre) destructrices du tissu social indien. Il ne reste plus aux syndicalistes occidentaux qu’à appliquer cette leçon de l’histoire : il est de tout temps nécessaire de fabriquer localement ses propres vêtements.

Dans le désert, nous crions : non à la mode, non au luxe, non aux inégalités de revenus, oui à la stabilité, oui à la simplicité. Nous voulons des vêtements unisexe, simples, inusables ou presque.


11 réflexions sur “Fast-fashion ou mode éphémère, à interdire”

  1. Le porte-parole de Shein, n’a pas manqué de dénoncer une loi qui va « impacter le pouvoir d’achat » des Français à travers « une taxe de 10 euros par vêtement vendu d’ici à 2030 »…

    « Défendre la fast-fashion au nom du pouvoir d’achat, c’est défendre la malbouffe au nom de l’accès à l’alimentation, » a rétorqué la rapporteuse du texte ; « Le vrai progrès est de permettre d’acheter mieux, pas plus. »

    1. esprit critique

      Le porte-parole de Shein me fait penser à l’avocate de Pouyanné (article d’hier). Raconter des conneries pour défendre son patron fait partie de son job. Quant à la rapporteuse du texte, le sien est de défendre ce projet de loi. Qui va dans le sens de la défense (protection) du consommateur, du social (conditions de travail des petites mains), de l’environnement, bref du bien commun. Mis à part bien sûr ceux qui s’engraissent en nous vendant de la merde, sur ce genre de sujet personne ne devrait parler de pognon (pouvoir d’achat, concurrence, etc.).

      – « La fast-fashion est traitée comme une addiction dont il convient de protéger les gens »
      (Le MONDE 03 juin 2025)
      – « 94 % des produits contrôlés en provenance de plateformes comme Temu ou Shein sont non conformes, et 66 % sont dangereux. » (banquedesterritoires.fr)

  2. esprit critique

    Une étude intéressante, qui éclaire et relativise tout ce qui a été dit au sujet de cette consommation, et gaspillage. La part des femmes… des jeunes, des vieilles et des vieux, riches et pauvres, citadins et ruraux etc.
    – L’achat de vêtements et l’accès à la mode des Français (ifop.com Février 2025)

    Et puis des chiffres, pour comprendre… notamment le poids de ce business.
    – 10 chiffres pour comprendre la mode et le luxe en 2022 (business.ladn.eu)

  3. – « Être dans le vent : une ambition de feuille morte. » (Gustave Thibon)

    Être dans le vent, être à la mode, suivre la mode, l’air du temps… ON en crève !
    La mode, qui fait que les bagnoles, les smartphones et j’en passe se doivent de changer de look tous les ans. Et moi tous les mois avec la fast-fashion. Parce que je le veau bien !

    Bien que tout le monde le sache (quoique), il est toujours bon de rappeler qu’au niveau mondial 1/3 de la nourriture produite est jetée ou perdue chaque année. Soit 1,3 milliard de tonnes ! Rien qu’en France c’est 10 millions de tonnes. Et encore s’il n’y avait que la nourriture. Gaspillage alimentaire, gaspillage vestimentaire, et j’en passe !
    Si ON parle abondamment des transports, notamment de la Bagnole, c’est évidemment pour nous vendre des électriques. Et des ZFE ;-). Du gaspillage alimentaire aussi ON en parle, par contre de celui-ci beaucoup moins. Et pourquoi ? (à suivre)

    1. – « En Europe, 4 millions de tonnes de déchets vestimentaires sont jetés par an.
      Chaque année, un Français achète 9kg de vêtements et en trie seulement 3 kg. […]
      Entre 2 et 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont produites par l’industrie textile chaque année. D’ici 2030, les émissions de CO2 du secteur atteindront près de 2,7 milliards de tonnes par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 230 millions de voitures en circulation. » (L’impact de la mode : drame social, sanitaire et environnemental – oxfamfrance.org 24 sept 2020 )

      Ceux qui ne sont pas concernés par ce gaspillage, ce sont d’abord les gros bourgeois, et les grosses bourgeoises. Celles-là n’achètent pas leurs fringues chez Monoprix, encore moins sur Amazon. Ceux-là se foutent autant que moi de la fast-fashion. Par contre du luxe et de la mode non, c’est là que nous n’avons pas les mêmes valeurs. (à suivre)

      1. (et fin)
        – « Dans le désert, nous crions : non à la mode, non au luxe, non aux inégalités de revenus, oui à la stabilité, oui à la simplicité. Nous voulons des vêtements unisexe, simples, inusables ou presque. » (les écologistes démodés)

        Démodé je le suis aussi. Toutefois je refuse que tout le monde soit habillé ou accoutré de la même manière. Et avant de s’en prendre à la haute couture, et même au luxe, appliquons-nous à expliquer que la fast-fashion est une grosse merde.
        Junk-food, Fast-fashion, Pub… même combat !
        Expliquer… pour que tout le monde comprenne. ON peut toujours rêver.
        Quant à les interdire… je me demande toujours comment ON pourrait faire.

        1. Passer quelques fashion week te ferait le plus grand bien (intellectuel surtout). En effet, tu t’apercevrais que 70% des vêtements et des chaussures sont achetés par des femmes ! Les 30 % restant sont achetés pour les hommes + enfants (garçons et filles compris !)

          Autrement dit, tu risques de te mettre les féministes à dos ! Nos chères écolo-féministes ne passent leur temps qu’à désigner les achats des hommes comme polluant, mais concernant leurs achats silence radio !

          D’ailleurs, il faut regarder leur comportement lors des soldes dans les boutiques, les magasins n’ont même pas le temps de finir de soulever le rideau de fer du magasin, qu’elles se poussent les unes les autres pour rentrer plus rapidement. Elles ont même déjà repéré leurs achats avant les soldes, et donc arrachent les cintres dans les rayons des vêtements qu’elles ont repérés.

        2. esprit critique

          Tu devrais avoir compris que quand il s’agit de désigner et pilonner des cons, et des connes (et dieu sait que la connerie ratisse large), je ne regarde ni leur genre, ni leur âge, ni leur couleur, et ni leur portefeuille.
          Si 70% des vêtements et des chaussures sont achetés par des femmes (je veux te croire).. et que 70 à 80% des salarié(e)s du textile dans le monde sont des femmes (tu peux vérifier)… et qu’à 70 à 80% ce sont encore les femmes qui font les courses pour toute la famille (dont leur bonhomme), plus la vaisselle et tout le reste… dois-je en déduire que 70 à 80% des femmes sont des connes ? (à suivre)

        3. parti d'en rire

          (suite et fin) De même, si les ados raffolent de la junk-food… dois-je en déduire que c’est à cause de leur conne de mère ? Cette bonne femme qui ne sait pas cuisiner, et/ou qui a la flemme, qui préfère faire du shoping plutôt que la cuisine et patati et patata. Non parce que si j’osais sortir de telles conneries, là oui je me mettrais les féministes à dos. Et ce serait bien fait pour ma pauvre gueule !
          Oublie un peu les femmes, d’autant plus que de ce côté là tu as la paix, gros veinard va. Parle-nous plutôt des mecs, de leurs comportements, de leur rapport au foot, à la vitesse, à la violence etc.

        4. On ne vit plus en 1940 mon pauvre Michel, aujourd’hui ce ne sont plus les femmes qui lavent le linge et la vaisselle, mais ce sont les machines à laver et les lave-vaisselles… Quand je pense que les écolo féministes veulent fermer les centrales nucléaires, mais j’ai l’impression qu’elles ont oublié que ce sont ces centrales qui font marcher leurs machines et robots à la maison ! Oups ! Quant à la cuisine, les femmes d’aujourd’hui n’épluchent plus beaucoup de légumes pour le repas, elles servent plutôt des boites de conserve à leurs époux ! Même régime que pour les chiens, des boîboîtes ! Si monsieur n’est pas content et espère manger meilleur il se doit de sortir la carte bleue pour le restaurant, ou de faire la cuisine lui même….

        5. n'importe quoi !

          Si elles servent plutôt des boîboîtes de conserves à leur époux… alors tu peux en déduire que les femmes prennent les mecs pour des chiens.
          Normal, puisque ce sont TOUTES des chiennes !

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